mardi 26 février 2019

Saga SignalConso : Épisode où la distribution et la restauration ont des responsabilités, ce n'est pas au consommateur de faire des contrôles en lieu et place des services officiels

On peut lire sur le site Internet (version bêta, version qui comporte encore des bugs, voir ici) de SignalConso :
Trop d’anomalies aujourd’hui ne sont pas remontées 
Plus de 60 millions de consommateurs fréquentent quotidiennement près de 10 millions d’établissements. Et pour contrôler le droit des consommateurs ? Moins de 3 000 agents de la DGCCRF.
Vous avez la réponse à la question posée, pourquoi trop d'anomalies aujourd'hui ne sont pas remontées ?

Parce qu'il y a moins de 3000 agents de la DGCCRF !
Malgré l’action des enquêteurs, toutes les anomalies ne peuvent pas être détectées, en particulier les plus mineures et récurrentes, qui pourtant irritent et lèsent les consommateurs dans leur quotidien (absence de prix dans un magasin, une date limite dépassée sur un produit, la présence d’un produit signalé en retrait/rappel, l’absence de l’étiquette de composition sur un vêtement…).

Malgré l'action des enquêteurs, oui malgré cette action, cela ne suffit pas, et pour cause, vous nous avez dit qu'il y avait moins 3000 agents de la DGCCRF … c'est-à-dire qu'il n'y a pas assez sur le terrain … à qui la faute ?

La bonne question est de savoir pourquoi et comment on en est arrivé là ? C'est là que réside le scandale …

Dans la réponse (cynique) du ministre de l’économie et des finances au rapport 2019 de la Cour des comptes, on peut y lire ce qui suit :
La Cour note une diminution des contrôles effectués sur la période 2013-2017, la diminution la plus sensible concernant les établissements de distribution et de restauration, portant le taux de couverture de ce secteur à un niveau « extrêmement bas ». Ainsi que l’observe la Cour au regard des taux d’entreprises en anomalies, ceci traduit une stratégie d’un meilleur ciblage de ces contrôles. Pour poursuivre cette stratégie, la DGCCRF développe une application mobile permettant aux consommateurs de signaler facilement les manquements des professionnels.

Nous y voilà, le taux de couverture des établissements de distribution et de restauration est à un niveau « extrêmement bas » ..., malgré cela, Signal Conso nous dit,
Or, le consommateur est l’acteur le mieux placé pour repérer de possibles anomalies et pour faire valoir ses droits.


Je ne suis pas sûr que le consommateur soit l'acteur le mieux placer pour repérer de possibles anomalies, en revanche le consommateur est l'acteur le mieux placer pour subir ces possibles anomalies …. fautes d'agents de la DGCCRF ...

L’impact social recherché est une baisse significative des anomalies rencontrées par les consommateurs et une responsabilisation accrue des professionnels.

Et si la réglementation était appliquée, et si les sanctions étaient à la hauteur des anomalies rencontrées par le consommateur …

Chacun son job car selon un document du ministère de l'agriculture, il y a 3 acteurs qui interviennent :
  • les professionnels responsables de la qualité du produit ;
  • les services de contrôle (les directions de la protection des populations - DDPP (directions départementales de la protection des populations) ou DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) ;
  • le consommateur responsable (respect des bonnes pratiques d’hygiène, respect des DLC, etc.).

Une absence de prix dans un magasin, une date limite dépassée sur un produit, la présence d’un produit signalé en retrait/rappel, l’absence de l’étiquette de composition sur un vêtement, des bonnes pratiques d'hygiène non respectées, tout cela est de la responsabilité des distributeurs et des restaurateurs de vérifier que cela est effectif

Aujourd'hui le consommateur doit payer les produits ou les services mais également vérifier que les produits ne soient pas périmés, etc.

Comment faire confiance dans la distribution et la restauration dans ces cas-là ?

Si la distribution et la restauration faisaient correctement leur job, il ne serait pas nécessaire de demander d'avoir plus d'agents de la DGCCRF.

Une démarche pour les consommateurs ?

Le lancement du service s’appuiera sur des consommateurs, des associations de consommateurs, les services de la DGCCRF, ainsi que des associations interprofessionnelles et des entreprises intéressées pour faire avancer la démarche.

En tant que consommateur, je ne souhaite pas que le job des professionnels de la restauration et de la distribution soit fait par les consommateurs, je préfère que la version bêta de la démarche s'arrête là … car cette démarche ne va pas dans le bon sens … des obligations réglementaires s’agissant de la conformité des produits qu’ils mettent sur le marché ou des bonnes pratiques qu'ils sont sensés mettre en oeuvre ...

lundi 25 février 2019

Pays le plus sain, il parait qu'il y a un classement ...


Je ne crois que cela puisse vouloir dire grand chose, mais je vous livre cette information …

Selon Bloomberg, voici les nations les plus saines pour 2018 !
  • L'Espagne, l'Italie, l'Islande, le Japon et la Suisse sont dans le top 5; Les États-Unis sont 35e.
  • L'indice de santé examine l'espérance de vie et les facteurs environnementaux.
C’est peut-être quelque chose dans le gaspacho ou la paella, car l’Espagne vient de dépasser l’Italie pour devenir le pays le plus sain du monde. 
C’est ce qui ressort de l’édition 2019 du Bloomberg Healthiest Country Index, qui classe 169 économies selon les facteurs qui contribuent à la santé en général. L'Espagne était sixième dans le classement précédent, publiée en 2017. 
Quatre autres pays européens figuraient parmi les 10 premiers en 2019: l'Islande (troisième place), la Suisse (cinquième), la Suède (sixième) et la Norvège (neuvième).

Le Japon est la nation asiatique la plus saine, gagnant trois place par rapport au classement de l'enquête de 2017, ce qui fait que le Japon se trouve en 2019 à la quatrième place à la place de Singapour, qui a chuté à la huitième place. L'Australie et Israël ont complété le top 10 respectivement à la septième et dixième place. 
Pour consulter l'intégralité des données du Bloomberg 2019 Healthiest Country Index, cliquez ici.

Un petit mot pour la France qui est 12e en 2019, gagnant deux places par rapport à 2017.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir

dimanche 24 février 2019

Psychodrame en trois actes dans une usine de Normandie : Vrai problème de communication ou de process

Premier acte, Ferrero France annonce le 20 février 2019 :
Le mardi 19 février 2019 à 18h, à la lecture des résultats d’un des contrôles qualité au sein de notre usine de Villers-Écalles, nous avons repéré un défaut qualité au niveau de l’un des produits semi finis entrant dans la fabrication de nos produits Nutella et Kinder Bueno.
Ce défaut ne correspondant pas à nos standards de qualité, nous avons donc pris la décision de suspendre temporairement l’activité de l’usine. Cette mesure, prise au nom du principe de précaution, va nous permettre de mener à bien des investigations complémentaires.

Deuxième acte, le 22 février, on apprend :
« Fabriquer l’une des marques préférées des Français nous confère une très grande responsabilité, a tenu à souligner le groupe. C’est pourquoi notre exigence est extrêmement élevée et repose sur des procédures strictes et de chaque instant. » 
Une démarche qui implique d’appliquer systématiquement le principe de précaution lorsque survient un doute.

Pourriez-vous, svp, définir ce qu'est une « exigence est extrêmement élevée » ?

Si je comprends bien, quand je doute de la teneur des propos de Ferrero France, je dois m'appliquer le principe de précaution et ainsi être très prudent sur ce que je dois dire … sur Ferrero France ...
Mardi 19 février, un « défaut de qualité » avait été décelé au niveau de la ligne de torréfaction et de broyage des noisettes rentrant dans la composition des produits finis. Une investigation avait été lancée :

Ces investigations ont permis d’affirmer qu’aucun produit fini stocké à l’usine ne présentait ni de risque sanitaire ni de défaut de qualité pour nos consommateurs. Tous les doutes sont pleinement levés.

Mardi 19 février, il a été repéré un défaut qualité et le 22 février, non seulement plus de défaut qualité, mais de plus, il n'y a pas non plus de risque sanitaire …

Pas non plus de risque sanitaire ?

Mais il n'en a jamais été question dans la com de Ferrero France du 19 février !

Tout cela reste très curieux et mériterait des éclaircissements, non pas de la part de la com mais de l'entreprise, les aura-t-on, rien n'est moins sûr … car comme le note France 3 régions,
Bien que le siège social de Ferrero soit près de Rouen, toute cette semaine les journalistes normands ont eu bien du mal à avoir des réponses à leurs questions. Idem à Villers-Ecalles, où personne ne parlait, direction comme salariés.

Troisième acte, fin de la communication de Ferrero France, les affaires vont reprendre as usual dès lundi matin 25 février ...

Tout de même, notons que la palme dans cette affaire revient à notre ministre de l'agriculture qui a indiqué : « C'est un problème économique d'après ce qui m'est remonté »

Ce n'est pas un défaut qualité, il n'a pas de risque sanitaire, mais quand on ferme une usine aussi importante que celle-là, ça coûte … élémentaire mon cher Watson ...

Datura, les fleurs du mal ou de l'utilité des produits phytosanitaires


Le datura est une plante toxique, dont la consommation peut entraîner des troubles hépatiques, nerveux et sanguins. 
Le Datura (Datura stramonium) est une plante herbacée, que l’on retrouve dans les champs et qui contient, en particulier dans ses graines, des alcaloïdes. Les alcaloïdes sont des substances naturelles d’origine végétale, utilisées en pharmacologie pour leurs propriétés thérapeutiques, mais qui peuvent aussi être très toxiques si la dose produisant des symptômes est dépassée ou lors de prises répétées 
Toxicité du datura 
Les alcaloïdes contenus dans le datura (atropine et scopolamine principalement) peuvent provoquer un syndrome anticholinergique ou atropinique, qui se manifeste d’abord par des troubles périphériques (dilatation de la pupille et troubles de l’accommodation ; tachycardie, vasodilatation etc..) puis des troubles centraux (agitation, confusion, hallucinations…). Ils peuvent entraîner une intoxication modérée persistant 8 à 12 heures ou une intoxication sévère durant 2 à 3 jours (la dilatation de la pupille étant particulièrement lente à disparaître). Les autres conséquences sont une sécheresse de la bouche prononcée, des troubles de la vue,  agitation, confusion, désorientation spatio-temporelle, des paroles incohérentes… De très petites quantités suffisent pour déclencher une intoxication. Les symptômes nécessitent en général une hospitalisation. 
Datura dans le sarrasin 
Le seuil de risque est estimé à une graine de Datura pour 10 000 graines de sarrasin. Les graines ayant la même taille, il n’est pas possible de les séparer par tamisage en moulin, d’où l’importance de la maîtrise des risques lors de la production au champ du sarrasin.Le risque de contamination du sarrasin étant connu par les producteurs, ceux-ci mettent en œuvre des moyens préventifs pour éliminer les plants de Datura dans les parcelles où est cultivé le sarrasin (emploi d’herbicides, arrachage manuel, repérage visuel…). 
Quels contrôles sur le datura ? 
La maîtrise des risques sanitaires à tous les stades de la chaîne alimentaire, y compris en production primaire agricole, est couverte par la réglementation relative au Paquet Hygiène. Celle-ci prévoit qu’une denrée alimentaire ne peut être mise sur le marché que si elle est sûre et saine pour le consommateur.Les producteurs sont les premiers responsables de la mise sur le marché de produits sûrs. Pour vérifier la bonne application de cette législation, la Direction générale de l’alimentation (DGAL) a mis en place des plans de contrôle chez les agriculteurs sur tout le territoire national. Tous les types de production sont concernés. Ces contrôles viennent en complément de ceux réalisés par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) au stade de la distribution de ces produits.
Datura à l'état sauvage en zone urbaine (Photo : Dr A. Daveluy (CEIP – A)
Information certes intéressante mais que doit retenir le consommateur ?

Concrètement pour le consommateur, mieux vaut suivre ce conseil récent de la DGCCRF du 1er février 2019
«Farine de sarrasin complète biologique et de spécialités au sarrasin : la DGCCRF rappelle les récentes mesures de retrait-rappel à l’approche de la chandeleur»
A l’occasion de la chandeleur, la DGCCRF invite les consommateurs à vérifier s’ils ne possèdent pas dans leurs placards de la farine de Sarrazin comportant les numéros de lots énoncés dans l'avis.
On lira aussi l'enquête de la DGCCRF publiée le 27 août 2018 sur la « Contamination de certaines denrées alimentaires par les mycotoxines, l’ergot, les alcaloïdes de l’ergot et les alcaloïdes tropaniques ».

Cela étant, selon le site Oulah!, il y a eu en 2018, 10 avis de rappel … et déjà un avis de rappel en 2019, « Porc à la Provençale et ses haricots plats de marque Comme J’aime » pour une suspicion de présence de datura.

Enfin, l'Anses avait publié un article, Datura ou les « fleurs du mal » (Vigil’Anses n°5, Le bulletin des vigilances de l’Anses, Juin 2018) où on pouvait lire ce qui suit à propos de la survenue de plusieurs cas d’intoxication sévère par datura en août 2017,
Les patients intoxiqués interrogés ont indiqué avoir trouvé le datura à proximité même de leur habitation, en zone urbaine. Il est probable que la mise en œuvre des nouvelles dispositions réglementaires puisse expliquer que ces plantes se développent en ville ce qui était moins le cas dans le passé.
 Les nouvelles dispositions réglementaires dont il est question sont la loi Labbé modifiée par l’article 68 de la loi de transmission énergétique et la loi Pothier interdisant à partir du 1er janvier 2017 aux personnes publiques d’utiliser/faire utiliser des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts, forêts, promenades et voiries accessibles ou ouverts au public.

Je pense préférer, mais je ne dois pas être le seul, les produits phytosanitaires à une intoxication à la datura, mais c'est à vous de voir ...

Mise à jour du 13 octobre 2019. Selon France info du 13 octobre 2019Le datura, une plante invasive hallucinogène, est-il le poison de l'agriculture bio ?
Des farines de sarrasin bio font régulièrement l'objet de retraits des rayons pour des contaminations ou des soupçons de contamination au datura, une plante contenant des alcaloïdes.

samedi 23 février 2019

Espagne : Décès d'une femme après avoir mangé dans un restaurant de Valence

Promed rapporte un article de l'édition anglaise du journal El Pais à propos du décès d'une femme après avoir mangé dans un restaurant de Valence.

Une investigation a été ouverte pour déterminer la cause du décès d'une femme de 46 ans, tombée malade après avoir mangé dans un restaurant ayant une étoile au guide Michelin, le RiFF, à Valence. Un total de 23 autres clients, y compris le mari de la victime et son fils de 12 ans, sont également tombés malades après le repas, mais leurs symptômes étaient légers et ils auraient apparemment tous récupéré.

L’affaire a été confirmée par la responsable régionale de la santé, Ana Barceló, qui a présenté ses condoléances à la famille et adéclaré qu’une investigation était déjà en cours. « Nous avons procédé à une inspection primaire de l'établissement et tout semblait être normal », a-t-elle déclaré. « Des analyses vont maintenant être effectués sur les produits alimentaires. » Barceló a expliqué que le service régional de santé publique serait chargé de l'investigation et de la détermination des causes du décès de la femme.

Selon des sources du département régional de la santé, une épidémie d'intoxication alimentaire aurait été signalée le [dimanche 17 février 2019], après que les trois membres de la famille soient tombés malades. Ils ont commencé à présenter des symptômes d'intoxication alimentaire - vomissements et diarrhée - le [samedi 16 février 2019]. Selon Europa Press, le père et le fils ont récupéré, mais les symptômes de la femme étaient plus graves et elle est décédée chez elle tôt le lendemain matin.

L'investigation sur le décès a révélé qu'un total de 9 clients avaient souffert, principalement de vomissements, après avoir mangé au même restaurant. Par la suite, il est apparu que 14 autres personnes avaient également présenté des symptômes légers. « 17 personnes ont été interrogées, dont 14 ont déclaré souffrir d'une sorte de symptômes bénins », a expliqué la responsable régionale de la santé, Ana Barceló, [mer 20 fév 2019]. « Les échantillons collectés au cours des derniers jours ont été envoyés à l'Institut national de toxicologie pour analyse. »

Les responsables de la santé publique ont inspecté le restaurant le [lundi 18 février 2019], mais n'ont trouvé aucun problème qui aurait pu contribuer à l'intoxication alimentaire. Les enquêteurs ont également recueilli des échantillons d'ingrédients et de produits alimentaires crus qui faisaient partie du menu et les analysent actuellement. Barceló a ajouté qu'à ce stade, elle ne pouvait pas confirmer si la maladie avait été causée par des morilles figurant au menu du restaurant. « Nous devrons attendre que l'autopsie soit pratiquée sur la femme avant de pouvoir déterminer si c'est l'ingestion d'un aliment qui a directement causé sa mort, ou si cela a provoqué un état qui a conduit à cette issue fatale, ou si elle avait une condition existante », a-t-elle expliqué le [mercredi 20 février 2019]. Des équipes de médecins légistes s’emploient actuellement à déterminer si elle avait pu être empoisonnée par quelque chose qu’elle a mangé ou si elle s’est étouffée avec son propre vomi.

Dans un communiqué, le propriétaire du RiFF, Bernd H. Knöller, a annoncé que le restaurant resterait fermé jusqu'à ce que la cause de l'intoxication alimentaire soit déterminée et que « les activités puissent reprendre avec des assurances complètes pour le personnel et les clients ». Le propriétaire a déclaré qu'il coopérait avec le département régional de la santé lors de l'enquête et a souligné que l'inspection « avait montré que le restaurant était conforme à toutes les réglementations sanitaires ». Il a ajouté: « Peu importe la cause de la situation, je souhaite exprimer mon profond regret pour ce qui s’est passé et j’espère que tous les faits seront clarifiés sous peu. »

Selon France tv info, « Au moins 29 personnes ont été malades après avoir mangé au Riff, à Valence. »

Complément. Selon Food Safety News du 14 mars 2019, Michelin star restaurant linked to deadly food poisoning outbreak reopens.

Quand le principe de précaution fait fermer une usine en Normandie. L'usine devrait rouvrir aujourd'hui ou alors demain ...


La communication du groupe Ferrero nous apprend le 20 février 2019, « Arrêt de l'usine de Villers-Ecalles ».
Le mardi 19 février 2019 à 18h, à la lecture des résultats d’un des contrôles qualité au sein de notre usine de Villers-Écalles, nous avons repéré un défaut qualité au niveau de l’un des produits semi finis entrant dans la fabrication de nos produits Nutella et Kinder Bueno. 
Ce défaut ne correspondant pas à nos standards de qualité, nous avons donc pris la décision de suspendre temporairement l’activité de l’usine. Cette mesure, prise au nom du principe de précaution, va nous permettre de mener à bien des investigations complémentaires. 
Pour l’heure, nous pouvons affirmer qu’aucun produit actuellement sur le marché n’est concerné par la situation et que l’approvisionnement de nos clients se poursuit sans interruption.

Les résultats de ces investigations seront connus d’ici à la fin de la semaine et nous permettront de prendre les mesures correctives nécessaires.

Lisez bien car il s'agit de la seule communication de l'entreprise sur son site Internet. 

Une ligne de fabrication qui s'arrête, cela peut arriver, une usine peut aussi s'arrêter pour diverses raisons, sans pour autant, dire que cela se fait au nom du principe de précaution …

Dois-je donc dire désormais « Je vais m'arrêter faire une pause sur ma longue route », au nom du principe de précaution …

Rencontrer un souci de fabrication peut arriver, mais pourquoi diable dire qu'« au nom du principe de précaution, cette mesure va nous permettre de mener à bien des investigations nécessaires. »

On savait déjà que 'les clowns du marketing', pour reprendre une expression retrouvée dans un article américain, avait trouvé l'expression 'rappel volontaire', désormais voici que les rappels se font 'au nom du principe de précaution', mais cela n'a rien à voir ...

Ici rien de tout cela pour l'instant, on utilise le principe de précaution pour « nous permettre de mener à bien des investigations complémentaires », parce que avant, si on ne dit pas 'principe de précaution', on ne peut rien faire ?
On nous prend vraiment pour des billes … ou plutôt c'est la com de Frerrero qui nous prend pour des billes …

« Aucun risque sanitaire, ni défaut de qualité pour les consommateurs » 
« Fabriquer l’une des marques préférées des Français nous confère une très grande responsabilité, a tenu à souligner le groupe. C’est pourquoi notre exigence est extrêmement élevée et repose sur des procédures strictes et de chaque instant. » 


Une démarche qui implique d’appliquer systématiquement le principe de précaution lorsque survient un doute. 
Mardi 19 février, un « défaut de qualité » avait été décelé au niveau de la ligne de torréfaction et de broyage des noisettes rentrant dans la composition des produits finis. Une investigation avait été lancée :

« Ces investigations ont permis d’affirmer qu’aucun produit fini stocké à l’usine ne présentait ni de risque sanitaire ni de défaut de qualité pour nos consommateurs. Tous les doutes sont pleinement levés. »

Ce même service de com nous dit « Interrogé sur les résultats des investigations en cours et sur la question de savoir si le problème était bactériologique, le service de communication a promis de communiquer dès qu'il en saurait plus. »

Mais la seule vraie information de ce défaut qualité est qu'il a eu lieu au niveau de la « ligne de torréfaction et de broyage des noisettes », généralement cela signifie le plus souvent un souci microbiologique … et comme ces « produits semi finis entrant dans la fabrication de nos produits Nutella et Kinder Bueno », vous imaginez le problème ...
Ferrero avait déjà affirmé que les produits sur le marché n’étaient pas concernés par cette situation. Après ces conclusions, l’activité reviendra à la normale dès lundi dans cette usine qui représente un quart de la production mondiale de la célèbre pâte à tartiner.

Certes les produits sur le marché ne sont pas concernés, mais qu'en est-il de ceux dans l'usine ?

Mais patatras, on apprend aussi le 22 février 2019 que « la plus grosse usine du monde de Nutella toujours à l'arrêt ».
Arrêtée depuis mardi, l'usine Nutella de Villiers Ecalles pourrait toutefois reprendre sa production dans les prochains jours. 
La redémarrage de la plus grosse usine de Nutella au monde, arrêtée mardi « par précaution » selon sa direction, est une question « de jours », a indiqué vendredi à l'AFP Ferrero France. « L'usine ne rouvrira pas aujourd'hui », a indiqué le service communication de la filiale française du groupe familial franco-italien.

Le vilain principe de précaution a fait retarder la réouverture de la plus grosse usine de Nutella au monde … à moins que cela ne soit quelques microbes …

Mais si l'on en croit cet article belge

« Le ministre de l'agriculture Didier Guillaume a indiqué vendredi qu'il « n'y aurait pas de problème sanitaire » dans l'usine de Nutella en Normandie où Ferrero a décidé de suspendre temporairement la production après avoir repéré un « défaut de qualité ».

Si maintenant, il faut prendre au sérieux le ministre de l'agriculture, qui a ajouté, « C'est un problème économique d'après ce qui m'est remonté ».

Complément.  J'apprends que « Le groupe Ferrero a annoncé le 22 février la reprise de la production de Nutella dès lundi 25 février à Villers-Ecalles. Le groupe l'avait arrêtée mardi après avoir décelé un défaut de qualité. »