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samedi 24 juin 2023

Sécurité des aliments en France, quand le consommateur ne commet pas de faute

Une discussion lors du CPS Symposium aux Etats-Unis, rapportée par Food Safety News, s'est focalisée sur comment améliorer la sécurité des aliments dans le futur.

A la fin de la discussion, Bill Marler, l'avocat bien connu aux Etats Unis sur la sécurité des aliments, a laissé au public un message sincère. «Il y a des personnes qui, sans faute de leur part, ont souffert», a-t-il déclaré. «S'il y a une chose que je peux rapporter pour l'avenir, c’est qu’il y a des personnes qui, sans faute de leur part, ont été malades.

J’avais déjà évoqué cette discussion en rapportant des propos sur la transparence et la communication sur la sécurité des aliments, comme éléments-clés d ela sécurité des aliments. J’avais rapporté l’exemple des cas groupés à Salmonnella Bali dont nous ne savons rien en France, et pourtant la France est le pays le plus touché. C'est ainsi, secret défense !

Autre exemple avec cette communication de la Préfecture de Haute-Corse du 16 juin, mise à jour le 19 juin) qui nous informe qu’il y a acuellement «plusieurs patients présentant des symptômes de listériose.» On n’en saura pas plus, secret défense !

On ne saura pas non plus s’il existe un lien avec ces fromages, des rappels ont été déjà initiés précédemment :

- Le 2 juin 2023, rappels de pâte molle de chèvre 250gpâte molle de chèvre 350g et tomme Marmanu 700g pour suspicion de Listeria monocytogenes.
- Le 19 mai 2023, rappels de pâte molle de brebis 350g et de pâte molle de brebis 350g pour contamination par Listeria monocytogenes.

La sécurité des aliments au sein de l’UE est un ménage à trois, autorités sanitaires, entreprises alimentaires et consommateurs.

Mais parfois, pour ne pas dire souvent, le consommateur de ces fromages ne commet pas de faute en matière d’hygiène et de sécuirté des aliments, mais quand même, il se retrouve concerné par une malaladie infectieuse d’origine alimentaire …

Et pourtant le minsitère de l’Agriculture nous indique : que «le consommateur est responsable du respect des bonnes pratiques d’hygiène, respect des consignes de cuisson, respect des DLC, etc. Mais là, il n’y a pas de faute du consommateur ...

Mais qui sont les responsables, les deux autres acteurs du ménage à trois ?

Je serais curieux de connaître ce qui a été investigué dans cette fromagerie par nos autorités après le rappel du 19 mai, par exemple, secret défense !

Autre exemple, le rappel massif de poulet prêt à cuire. Les rappels (25 à ce jour) ont débuté le 16 juin et se sont terminés le 22 juin. La quasi totalité des produits ont été commercialisés jusqu’au 6 juin. Que peut faire le consommateurs quand il apprend 10 jours après au minimum qu’il y a une contamination par Listeria monocytogenes.

Là encore, le consommateur ne fait de faute en matière d’hygiène et de sécuirté des aliments puisque le produit est contaminé avant de le manipuler ...


jeudi 14 avril 2022

France: La sécurité des aliments en question. Chroniques d'évènements largement prévisibles

Titre en Une du journal Le Figaro du 14 avril 2022
Comme les trains qui ne sont jamais à l'heure, on ne parle de sécurité des aliments que quand il y a des soucis, des problèmes voire des épidémies de maladies d'origine alimentaire, comme en ce moment. Le blog vous en avait déjà entretenu dans un article sur nos médias, voir Quand des médias propagent une rumeur, présence de Listeria monocytogenes ne signifie pas listériose !

Bref les médias parlent de ce qui les intéressent, et c'est sans doute normal, mais parlent-t-ils du nombre vertigineux (4 448 à la date d'aujourd'hui) de rappels de produits alimentaires depuis le 1er avril 2021, date de création de RappelConso, un site officiel sensé répertorier les avis de rappels des produits alimentaires. Parlent-ils des plus de 400 avis de rappel liés à la présence de Listeria monocytogenes ?

Le Figaro du 14 avril 2022 a néanmoins le mérite de faire un tour de la question en 3 pages pleines, ce qui n'est pas rien ... Un peu tous les sujets sont passés en revue et un volet important est consacré aux victimes avec Le témoignage bouleversant des parents d'une victime des pizza contaminées. Le blog vous avait déjà proposé des témoignages et vous pourrez retrouver cela dans Je tiens à rappeler qu'on n'est pas coupables de ce qui arrive dans nos assiettes. La bactérie n'arrive pas dans la nourriture par hasard . Trois ans après les faits, la justice n'est passée dans une affaire steak hachée contaminée. Et dire que même l'usage du thermomètre alimentaire pour contrôler la cuisson des steaks hachés n'est pas recommandée par nos autorités sanitaires, jusqu'à quand !

Une critique à cet article du Figaro, l'interview plus militante que professionnelle d'un représentant de l'ONG UFC Que Choisir. Il en est resté à un classique, la baisse des toxi-infection alimentaires collectives par rapport à ce qui était courant autrefois. Autrefois n'est pas aujourd'hui, il suffit de lire les données de Santé publique France pour ce rendre compte du contraire, à l'exception de 2020, année Covid s'il en est. 
Je lui conseillerai la lecture édifiante de Estimation de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d’origine alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013.
Par ailleurs, cela se saurait si les industriels utilisaient « des autocontrôles dont les procédures sont validées par les services de l'Etat. » C'est même le maillon faible de la démarche sécurité des aliments voulue par l'UE, la validation des autocontrôles !

Cela étant, je prie le lecteur de lire ou de relire les quelques articles du blog pour tenter de comprendre comme on a pu en arriver là, il n'y a pas de surprises, tout a été voulu, pensé et écrit par la Commission européenne baisse des contrôles, baisse des effectifs, mise en oeuvre d'applications informatiques du type SignalConso et RappelConso, sensées compenser le manque de personnel, etc., etc.


Il y a en a pour tout le monde, mais plutôt que de parler de pourcentages, voici quelques chiffres qui donnent à réfléchir et aussi pour ceux qui ont décidé cela, le ministre de l'Agriculture ou même le président de la République de l'époque (2012-2017), sans oublier le cynisme du ministre de l'économie et des finances, plus récemment. Voici donc les chiffres des inspections en sécurité des aliments publiés par le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, ça donne le vertige, 
2012 : 86 239
2013 : 82 729
2014 : 78 000
2015 : 76 000
2016 : 55 000
2017 : 54 000
2018 : 57 500
2019 : 58 200
2020 : 41 600
2021 : 48 775

Le plus grave est parfois ailleurs, avoir une entreprise alimentaire, Buitoni, qui a des traces de rongeurs et qui ne soit pas fermée immédiatement est proprement inacceptable ! Le décalage entre l'inspection et l'arrêté préfectoral a été bien trop long.

Ailleurs aussi se trouve l'absence systématique de communication, de transparence et d'information du public par toutes nos autorités qui tentent difficilement, non pas de cacher, mais de diminuer autant que possible leur responsabilité voire de l'organiser. Il y a là une vaste entreprise de déresponsabilisation qui n'est pas propre au sanitaire.

La DGCCRF participe aussi au dispositif de sécurité des aliments. Mais cela n'est pas sans raté, RappelConso publie le 13 avril, un avis de rappel de produits de la marque Kinder figurant pourtant dans la liste des produits rappelés par Ferrero France le 9 avril 2022. Cela a été confirmé par un communiqué de la DGCCRF du 14 avril 2022, intitulé pudiquement, Complément d’informations lié au retrait-rappel de produits de la marque Kinder en raison d’une contamination à Salmonella Typhimurium. Pas facile quand il y a moins de personnel, n'est-ce pas ?

Ainsi, comment interpréter cette publication du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation du 7 avril 2022, Comment fonctionne le système d'alerte sanitaire en France ?, où l'on découvre cette phrase,  «Le système d’alertes sanitaires est efficace : des épisodes d’épidémie en France ont prouvé l’efficacité du système français.»
Les consommateurs touchés par les épidémies liées aux produits Ferrero et Buitoni Nestlé apprécieront cela à sa juste valeur !

En dernier lieu, une fin bien triste mais qui mis du temps à arriver, voici qu’on apprend en toute «transparence» que la page Alerte Alimentation (site du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation) vient de cesser d’être. En effet, si vous pointez sur le lien précité d’Alerte Alimentation, vous aboutissez désormais sur RappelConso.
Pour mémoire, la dernière Alerte Alimentation, qui a eu lieu le 17 juillet 2021, concernait le «Retrait et rappel de fuets (saucisses sèches espagnoles) contaminés par des salmonelles», une pécadille qui avait entraîné 45 cas de salmonelloses (dont 27 concernent des enfants). Et depuis cette date, plus rien, pas d'information, il ne semblait pas nécessaire de changer les choses, mais les évènements en auront décidé autrement ...

Complément du 20 avril 2022Dans un référé de la Cour des Comptes du 12 mars 2018, il faut sortir l'artillerie lourde pour avoir des informations, «L’action de la DGCCRF en matière de protection économique du consommateur», il est rapporté,
Les effectifs, en baisse à partir de 2008, se sont stabilisés depuis 2013 avec environ 1 400 équivalents temps pleins travaillés consacrés à protection économique du consommateur.
Le nombre d’établissements contrôlés a baissé de 24 % entre 2011 et 2016. 

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

mardi 15 juin 2021

Listeria monocytogenes dans les PME agro-alimentaires : perceptions du risque, de la maîtrise et de la responsabilité des leaders techniques

«Exploration des perceptions de Listeria monocytogenes dans les PME agro-alimentaires : perceptions du risque, de la maîtrise et de la responsabilité des leaders techniques», source Food Control.

Faits saillants
  • Les responsables techniques ont compris la gravité potentielle des risques liés à Listeria monocytogenes.
  • La probabilité d'incidence de L. monocytogenes a été perçue comme faible.
  • La maîtrise de L. monocytogenes était perçu comme une responsabilité partagée.
  • Les dirigeants techniques se percevaient comme ayant les plus hauts niveaux de responsabilité.
  • Les biais optimistes et l'invulnérabilité perçue peuvent entraver un management efficace de Listeria.

Résumé

En raison de sa capacité à coloniser, se développer et se former dans des niches dans les environnements de fabrication alimentaire, le management de Listeria monocytogenes peut être complexe, en particulier pour les petites et moyennes entreprises (PME) de fabrication alimentaire. En plus d'un système de management de la sécurité des aliments efficace, les perceptions du risque, de la maîtrise et de la responsabilité au sein d'une entreprise de fabrication d'aliments sont des facteurs influents importants associés au management de L. monocytogenes. La recherche explorant les perspectives managériales de L. monocytogenes dans les PME de l'industrie alimentaire fait défaut. Par conséquent, cette étude a été mené avec des entretiens approfondis (n = 10) avec des dirigeants techniques de PME agroalimentaires afin de déterminer les facteurs pouvant influencer le management de Listeria, tels que les facteurs associés aux dimensions culturelles. Les risques perçus associés à L. monocytogenes étaient liés à la réputation de l'entreprise et aux impacts sur la santé des consommateurs, mais de tels événements étaient perçus comme peu probables. Les responsables techniques ont déclaré avoir des processus clairement définis et bien exécutés pour assurer la sécurité des aliments, mais pour certains, L. monocytogenes, en tant qu'agent pathogène unique, était rarement considéré.

Bien qu'ils aient reconnu que ‘tout le monde’ avait la responsabilité d'assurer la maîtrise de l'agent pathogène, les responsables techniques ont indiqué que les attributs des ‘personnes’ associés à la culture organisationnelle étaient des facteurs difficiles à maîtriser et à gérer. La confiance dans la capacité du personnel à assurer la sécurité des aliments a été largement discutée, les responsables techniques reconnaissant que les manipulateurs d'aliments n'ont pas nécessairement des connaissances spécifiques sur L. monocytogenes. Certains responsables techniques se percevaient comme ayant les plus hauts niveaux de responsabilité pour L. monocytogenes.

Dans l'ensemble, les responsables techniques percevaient un niveau de risque moyen, avec des niveaux de contrôle et de responsabilité élevés pour L. monocytogenes. Les biais optimistes, l'illusion d'invulnérabilité, l'illusion de la maîtrise et l'attribution perçue de la responsabilité sont discutés, ce qui peut entraver la mise en œuvre d'un management efficace de Listeria dans les PME de fabrication d'aliments. La prise en compte des risques pathogènes spécifiques dans la fabrication des aliments en relation avec les dimensions culturelles de la sécurité des aliments peut aider au développement d'interventions hautement ciblées et efficaces.

mercredi 4 décembre 2019

Sécurité des aliments et responsabilité des entreprise alimentaires


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Phrase tweetée par Franck Yiannas de la FDA en octobre 2018,
Produire des aliments sains est avant tout une responsabilité des entreprises alimentaires. 

Être « responsable » de la sécurité des aliments est meilleur que de « rendre des comptes » à propos de la sécurité des aliments. 

Faites ce qu’il faut.

mercredi 25 septembre 2019

Etats-Unis: Quand une responsable qualité plaide coupable dans une affaire d'analyses falsifiées


Qu’est-ce qui pousse des responsables qualité à commettre des infractions graves en matière d’hygiène et de sécurité des aliments ?

Probablement parmi les raisons figurent le poids de la hiérarchie car comme nous allons le voir le dirigeant est aussi impliqué dans ce type d’infraction frauduleuse et délictuelle.

Ce que l’on constate, mais ce n’est pas une nouveauté, aux Etats-Unis, les peines sont plus sévères qu’en France, voir à ce sujet l’appel en cassation de l’ancien dirigeant de la SEB, et les peines encourues sont effectuées jusqu’à leur terme, comme le montre le second exemple de cet article avec la prochaine semi-liberté de l’ancienne responsable qualité de la Peanut Corporation of America, après cinq années passées dans un pénitencier fédéral …

« La responsable assurance qualité de New England Meat plaide coupable dans une affaire d’analyses falsifiées », source article de Dan Flynn paru le 25 septembre 2019 dans Food Safety News.

Debbie L. Smith, responsable du contrôle qualité pour la New England Meat Packing LLC, a plaidé coupable, ce qui pourrait l'envoyer dans une prison fédérale pendant cinq ans. Sa sentence est prévue pour décembre.

Smith, 60 ans, d’Ellington, Connecticut, a plaidé coupable d’avoir falsifié les analyses de E. coli requis par le Food Safety and Inspection Service (FSIS) de l’USDA. Son patron, Memet «Matt» Beqiri, propriétaire de la New England Meat Packing LLC (Connecticut), a plaidé coupable en août pour avoir fourni des analyses frauduleuses de E. coli. Beqiri, 32 ans, vient de Tolland, Connecticut.

En plaidant coupable, Smith et Beqiri ont chacun renoncé à leur droit à un procès et un appel. Beqiri doit être condamné en novembre. Les accusés doivent également accepter l’obligation du juge de tenir compte des directives fédérales en matière de détermination de la peine.

Selon des documents et des déclarations de la cour, la New England Meat Packing LLC, située à Stafford Springs, est une entreprise sous inspection fédérale chargée de l'abattage, de la transformation, de la vente et du transport de viande et de produits à base de viande destinés à la consommation humaine.

Conformément à un plan d'analyse des dangers et des points critiques pour leur maîtrise(HACCP) approuvé par l'USDA pour la New England Meat Packing, la société est tenue de réaliser un écouvillon générique de carcasse pour la recherche de E. coli tous les 300 animaux abattus et de collecter périodiquement des échantillons de viande hachée bovine pour une analyse de E. coli.

Beqiri, en tant que propriétaire et directeur général de la New England Meat Packing, et Smith en tant que coordinateur HACCP/responsable du contrôle qualité de la société étaient responsables des analyses.

Entre le 3 novembre 2016 et le 9 septembre 2017, Smith a préparé et mis dans le classeur des rapports de laboratoire de la société, que le service d'inspection de la sécurité des aliments (FSIS) de l'USDA a examiné, un total de 36 documents relatifs à 52 écouvillons de carcasse et échantillons de viande hachée bovine pour le compte de la New England Meat Packing.

Les 36 documents se trouvaient chacun avec l'en-tête d'un laboratoire certifié qui testait des échantillons de produits alimentaires pour assurer la sécurité sanitaire et semblaient avoir été signés par le directeur du laboratoire. Les documents indiquaient que les analyses exigées pour E. coli sur les échantillons soumis par la New England Meat Packing avait été effectué et réalisé et que les 52 échantillons avaient tous donné un résultat négatif pour E. coli.

En fait, aucun des 52 écouvillons ou échantillons de carcasse n'avait été soumis ni testé par le laboratoire identifié, ni par aucun autre laboratoire, et les 36 documents avaient été préparés frauduleusement avec du papier à en-tête de laboratoire obtenu lors des analyses précédentes demandées par la New England Meat Packing auprès de ce laboratoire.

L'investigation a révélé que Beqiri avait autorisé la préparation et la soumission des résultats fabriqués pour les analyses de E. coli. Lors d'un entretien avec un enquêteur du FSIS de l'USDA, Beqiri a admis que les documents étaient frauduleux et que son entreprise n'avait pas collecté, ni soumis les échantillons au laboratoire certifié, car il n'avait pas corrélé l'impact potentiel sur la sécurité sanitaire des aliments avec son programme d'échantillonnage et voulait créer l'apparence qu'il était conforme à toutes les exigences des analyses USDA HACCP.

Aucune personne ayant consommé de la viande n'a signalé de cas de maladie dans aucun des États où la viande a été distribuée.

Smith a plaidé coupable pour un chef d'accusation, fabrication et utilisation d'un faux document, une accusation passible d'une peine d'emprisonnement maximale de cinq ans.

Les deux accusés sont libérés sous caution jusqu'à l'audience de détermination de leur peine.

L'investigation a été menée par le FSIS Office of Investigations, Enforcement, and Audit.

Dans une autre affaire plus ancienne, on apprend que « La responsable contrôle qualité de la Peanut Corporation of America, Wilkerson, va aller dans une maison de transition », selon un article de Dan Flynn paru dans Food Safety News (extraits).

Mary Wilkerson, responsable contrôle qualité de la Peanut Corporation of America, aujourd'hui disparue, a été libérée d'une prison fédérale de Tallahassee, Floride, vers une maison de transition à Atlanta.

Wilkerson, 46 ans, a également vu sa date de libération totale avancée d’un mois au 4 février 2020. La supervision de son processus de libération a été transférée au bureau de probation américain à Albany. Géorgie.

Jusque-là, elle est en situation de «prélibération» auprès de la Residential Reentry Management, qui gère les centres de réinsertion hébergeant 8 060 détenus presque à la date de leur libération. Dismiss Charities Inc exploite la maison de transition.

La condamnation de Wilkerson a été prononcée lors d'un procès devant jury en 2014, où elle a été reconnue coupable d'entrave à la justice et acquittée d’un autre. Elle a été condamnée un an plus tard à cinq ans de prison.

jeudi 21 mars 2019

Une note de service de la DGAL rappelle aux professionnels leurs obligations d'interdiction de mise sur le marché de produits de la pêche manifestement parasités


Elle semble la bienvenue cette note de service de la DGAL (DGAL/SDSSA/2019-220) du 20-03-2019 s’intéresse la « Maîtrise du risque parasitaire dans les produits de la mer et d'eau douce ».

Résumé : La présente note a pour objet de présenter les dispositions réglementaires relatives à la maîtrise du risque parasitaire dans les produits de la mer et d'eau douce, la mise en œuvre des obligations attendue de la part des professionnels de chaque maillon de la filière, ainsi que les modalités d'inspection lors des contrôles officiels. 
Elle semble effectivement la bienvenue cette note de service de la DGAL car depuis le début de l’année 2019, il y a déjà eu, pour les produits d’origine France, 10 notifications par l’Italie (majoritairement) et l’Espagne au RASFF de l’UE, dont 9 pour la présence d’Anisakis et une notification pour la présence d’Anisakis et de Pseudoterranova.

En 2018, il n’y avait eu, si je puis dire, que trois notifications au RASFF de l’UE.

En effet, la notre  de service précise le décalage entre « le peu de cas déclarés de maladies liées aux parasites des produits de la pêche » et « Le plan de surveillance mené en 2017 au stade de la remise au consommateur a montré une infestation importante (43% à l’œil nu) par des Anisakidae des produits de la pêche ciblés, révélant une maîtrise du risque insuffisante par les acteurs de la filière et interrogeant directement sur leurs pratiques. »

Cela étant il y a eu « Trois cas de TIAC ont ainsi été enregistrés au cours de l'été 2018 entraînant l’hospitalisation de certains des malades » liés à la consommation de poissons crus ou faiblement transformés. »

Le document rappelle les exigences réglementaires (règlement (CE) n°853/2004) à propos des obligations pour les professionnels pour la maîtrise du risque parasitaire. Elles tiennent en trois principes :
A - Réalisation de contrôles visuels sur les produits de la pêche ;
B - Interdiction de mise sur le marché des produits manifestement parasités ;
C - Obligation d’un traitement par congélation pour certains produits dont le mode de préparation ou de consommation présente un risque particulier.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Nématodes (Anisakidae)
Certaines espèces appartenant à la classe des nématodes, à savoir Anisakis spp. et Pseudoterranova spp. sont responsables de l'anisakidose (ou anisakiase). Cela fait suite à l'ingestion de larves vivantes qui peuvent se fixer sur la paroi du tube digestif, déterminant plusieurs syndromes, dont les principaux sont :
  • manifestations pseudo-ulcéreuses, en cas de fixation à la paroi gastrique ou duodénale, qui surviennent quelques heures après l'ingestion et peuvent s'accompagner de troubles réflexes du transit ;
  • occlusion à la suite de la fixation indolore d'une larve dans l'iléon, qui va entraîner un granulome éosinophilique en quelques semaines ;
  • troubles allergiques chez certaines personnes, allant de l'urticaire au choc anaphylactique, résultant de l'ingestion répétitive de larves d'Anisakidae, même mortes.
Les symptômes apparaissent quelques heures à plusieurs jours après ingestion. 
Selon une enquête rétrospective 2010-2014 sur l’incidence de l’anisakidose en France, 37 cas d’anisakidose ont pu être répertoriés par les laboratoires de parasitologie : 6 cas certains avec mise en évidence du ver dans un prélèvement digestif, 13 cas possibles définis par des douleurs abdominales après consommation de poisson cru et une recherche positive de précipitines anti-Anisakis, et 18 cas d’anisakidose allergique définie par des manifestations allergiques aiguës après consommation de poisson et associées à la présence d’IgE anti-Anisakis. Six cas supplémentaires d’allergie sévère aux anisakidés ont été rapportés au RAV (Réseau national d’AllergoVigilance) sur cette même période. L’analyse des données hospitalières a permis d’identifier 43 patients hospitalisés avec un code d’anisakidose en diagnostic principal ou en diagnostic associé.
Cela étant, « cette enquête objective une diminution des anisakidoses, mais montre que le potentiel allergisant des anisakidés est en émergence et que son importance en santé publique mériterait d’être davantage investiguée. »
Il n’est pas possible d’évaluer l’exhaustivité des cas recensés dans notre étude car un certain nombre d’inconnues demeurent : la part des cas asymptomatiques, la proportion des consultations lors de l’apparition de symptômes après consommation de poisson cru, la part des analyses spécifiques réalisées après les consultations.



Cependant, il semble y avoir une bonne concordance entre les cas rapportés par le réseau des laboratoires hospitaliers de parasitologie-mycologie (Anofel) et les cas répertoriés dans le PMSI ; les données du PMSI (Programme médicalisé des systèmes d’information) semblent donc être un outil intéressant pour estimer les tendances de l’anisakidose en France.
La note de service rappelle :

L’interdiction de mise sur le marché de produits de la pêche manifestement parasités s’entend donc, pour chaque opérateur, comme la recherche et l’élimination des parasites visibles mis en évidence à son niveau au cours de ses manipulations, avant que la denrée ne soit prise en charge par l’opérateur suivant ou soit délivrée au consommateur. 
Il s’agit ainsi d’une chaîne de contrôles et de responsabilités, qui doit aboutir à un produit final manifestement non parasité livré au consommateur.
Traitement par congélation


Peut être considérée comme équivalente aux barèmes réglementaires (hors trématodes) une congélation à -18 °C à cœur pendant 96 heures. En congélateur ménager (3 ou 4 étoiles), une durée de stockage de 7 jours à -18 °C est recommandée20 (temps total de congélation et stockage). 


Procédés de transformation

Les harengs fumés entiers ou en filets, salés au sel sec pendant 21 jours minimum (selon la norme NF V45-067) et les filets de morue salés et séchés sont considérés comme ayant subi un traitement suffisant pour tuer les parasites et ne nécessitent pas de traitement par congélation (AFSSA, 2008). 
La maturation des anchois en fûts de saumure saturée, pendant une durée supérieure à 21 jours, permet la mort des Anisakis (procédé dit d'« anchoitage », cf. GBPH « Anchois et autres petits pélagiques salés et/ou marinés et produits dérivés », août 2012).

Dans ce contexte on lira un article paru en février 2019, « Présence de larves d'Anisakis dans du poisson et information du consommateur ».