dimanche 5 janvier 2020

Choses lues sur des plans de surveillance et des plans de contrôle pilotés par la DGAL


Une note de service de la DGAL (DGAL/SDPRAT/2019-720 du 18-10-2019) traite du « Bilan de la campagne 2018 des PSPC ».
La présente note diffuse le bilan de la campagne 2018 des plans de surveillance et des plans de contrôle (PSPC) pilotés par la DGAL.

Quelques brèves observations a retenir de ce blian des PSPC car je n’ai pas tous les compétences pour disserter sur les différents plans et je fais confiance à la vigilance de l’Anses citée à plusieurs reprises (38 fois) dans ce document.

Les objectif de ces plans sont particulièrement développés et une phrase mérite attention,
Valoriser les productions agricoles et agro-alimentaires nationales à l’export auprès des partenaires commerciaux, en fournissant la preuve du haut niveau de qualité sanitaire des produits, gage de l'efficacité du dispositif général de sécurité sanitaire mis en place en France.

C’est sans doute vrai mais que dire des 215 notifications au RASFF de l’UE pour les produits d’origine France en 2018 (le record des pays de l’UE) dont 86 sont le fait de la France ?

Cela étant, quatre constats ont retenu mon attention,

Surveillance de la contamination des viandes fraîches de volaille par Salmonella spp. au stade de l’abattoir
Je passe sur le fait que l’on évoque la sitauation Europe, pour discuter de ce qui se passe en France !
Le taux de contamination des viandes fraîches de volaille à l’abattoir est supérieur à 15 % et apparaît plus élevé en filière « dinde d’engraissement » (19,4%) qu’en filière « poulet de chair » (13%).

Par ailleurs,
Les résultats mettent en évidence la présence parfois importante de certains sérotypes non réglementés, d’où l’importance pour les opérateurs de prendre en compte l’ensemble des sérotypes de Salmonella, potentiellement pathogènes pour l’Homme, dans leurs plans de maîtrise sanitaire.

C’est très juste et cela constitue une importante avancée ...

En France, les salmonelles, avec les infections à norovirus et Campylobacter, représentent la majorité des cas et des hospitalisations d’origine alimentaire. Les infections à Salmonella et Listeria monocytogenes représentent quant à elles la moitié des décès d’origine alimentaire.


Enfin selon, cet article du BEH de janvier 2018, Salmonella spp. occupe la première place en termes de mortalité en France devant Listeria.

Surveillance de la contamination des carcasses de volailles par Campylobacter au stade de l’abattoir
Il est indiqué,
Ce plan de surveillance de la contamination des carcasses de volaille par Campylobacter au stade de l’abattoir rapporte que le niveau de contamination après ressuage est hétérogène sur les carcasses de poulet et de dinde.

C’est un euphémisme, jugez plutôt,
Respectivement 64,2% et 74.3% des carcasses de poulet et de dinde présentent un niveau de contamination inférieur à 1000 UFC/g de Campylobacter.

11,5% des carcasses de poulet et 9,5% des carcasses de dindes ont un niveau de contamination élevé, supérieur à 10 000 UFC/g.

Mais « 24,2% des carcasses de poulet et 16,2% des carcasses de dindes ont un niveau de contamination élevé, supérieur à 1 000 UFC/g. »
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Pour la DGAL, le tableau comparatif 2008 versus 2018 est « la distribution des niveaux de contamination sur les carcasses de poulet est similaire. Le tableau montre que dans les deux études, la majeure partie des carcasses contaminées par Campylobacter présente un niveau de contamination inférieur à 1000 UFC/g (85% des carcasses en 2008 et 65% des carcasses en 2018).

Un petit détail cependant, le nombre de carcasses prélevées n’est pas le même !

Surveillance de la contamination des fromages au lait cru par Listeria monocytogenes, par Salmonella spp. et par Escherichia coli STEC au stade de la production
Bilan très détaillé et pas facile à appréhender …

A retenir :
La Mission des urgences sanitaires a recensé, en 2018, toutes origines d'alertes confondues (autocontrôles, plans de surveillance et plans de contrôle…) :
- 61 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par L. monocytogenes 
- 16 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par Salmonella et, 
- 37 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par STEC.

Alertes dont on ne connaît que la partie émergée de l’iceberg …

Surveillance de la contamination des viandes hachées de boeuf par Escherichia coli productrices de shigatoxines (STEC) au stade de la distribution

A retenir,
La Mission des urgences sanitaires a recensé, en 2018, toutes origines d'alertes confondues (autocontrôles, plans de surveillance et plans de contrôle…) 15 alertes portant sur les viandes hachées de bœuf , contaminés par STEC.

Cela étant, concernant les viandes hachées de bœuf, il est souligné :
Les résultats obtenus permettent de rappeler l'importance combinée de deux niveaux de maîtrise de ce danger : 

en amont, la mise en place, par les professionnels, des plans de maîtrise sanitaire, permettant de réduire le risque de mise sur le marché de produits contaminés, dès l'abattoir en prenant notamment en compte la propreté des animaux et la maîtrise des étapes d'habillage et d'éviscération, puis à la transformation par le respect des bonnes pratiques d'hygiène, et la vérification de l'efficacité des mesures de maîtrise par la réalisation d'autocontrôles aux points critiques (y compris le contrôle des matières premières au stade de la production) ; 

en aval, le respect par les consommateurs des conditions de cuisson indiquées, le cas échéant, sur


Le consommateur a donc un rôle à jouer et vous trouverez ci-dessous ce que rapporte le ‘fameux’ recueil de recommandations de bonnes pratiques d’hygiène à destination des consommateurs :
Une attention particulière doit être portée à la viande hachée. Ces viandes doivent être conservées au froid (T°<+4°C), consommées 24h après l’achat et être cuites à cœur. Le steak tartare doit être évité pour les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées car rien ne débarrasse le steak tartare (cru) des bactéries qu’il contient.
Bien cuire les viandes hachées à cœur (coloration grise) surtout pour les enfants ou les personnes fragilisées ou âgées.
Cuisson à cœur des viandes, notamment des steaks hachés (non rosé à cœur, T°>63°C).
Pour les enfants de moins de 15 ans, veiller à bien cuire à cœur les steaks hachés, à une température supérieure à +63°C (cela correspond visuellement à une viande non rosée à cœur).

Il y a donc toute une panoplie de couleurs et de températures, mais la couleur n'est-elle pas un indicateur trompeur et la température est-elle conforme avec les recommandations des experts de Anses :

... un mode de cuisson des steaks hachés plus adapté aux jeunes enfants permettrait une réduction significative du risque (cuisson à cœur à une température de 70°C).


Il est indiqué,
Les mesures de prévention concernant la gestion du risque d’infections à Escherichia coli O157:H7 (dont la cuisson à cœur des steaks hachés, c’est à dire à une température de 65°C) lors de l’utilisation de steaks hachés en restauration collective, rappelle la valeur nutritionnelle de la viande et précise qu’il n’est donc pas recommandé de retirer des menus les steaks hachés.

De > à 63°C pour les consommateurs, 65°C pour la restauration collective, tout cela devrait être unifié et nous devrions avoir la température recommandée par l’Anses ...

Il serait donc plus que temps que la DGAL suivent jusqu’au bout les recommandations des experts de l’Anses et non pas ce roman feuilleton figurant dans le recueil des recommandations et dans la note de service précités !

Complément du 22 janvier 2020. Le ministère de l'agriculture publie le 21 janvier 2020 un article sur Plans de surveillance et de contrôle.

samedi 4 janvier 2020

Les infections à Campylobacter et E. coli grimpent en Nouvelle-Zélande et le lait cru est cité


« Les infections à Campylobacter et E. coli grimpent en Nouvelle-Zélande et le lait cru est cité », source article de Joe Whitworth paru le 4 janvier 2020 dans Food Safety News.

Les infections à Campylobacter, Yersinia, E. coli et Listeria ont toutes augmenté tandis que Salmonella a diminué, selon le rapport 2018 sur les maladies infectieuses d'origine alimentaire en Nouvelle-Zélande.

Campylobacter est resté le principal pathogène d'origine alimentaire. Le pays a un objectif de performance pour réduire les cas de campylobactériose d'origine alimentaire de 10 pour cent de 88,4 à 79,6 pour 100 000 habitants d'ici la fin de 2020. L'incidence estimée en 2018 était de 78,3 pour 100 000 habitants

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New Zealand Food Safety (NZFS) fait partie du Ministère des industries primaires (MPI) et dirige le système de sécurité des aliments du pays. EpiSurv est le système de surveillance des maladies à déclaration obligatoire du pays.

Le passage aux tests de diagnostic indépendants de la culture (CIDT) utilisant la méthodologie de la PCR pour détecter les pathogènes par les laboratoires médicaux en Nouvelle-Zélande s'est poursuivi en 2018.

Les taux de notification d'infection à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC), de shigellose et de cryptosporidiose ont continué à augmenter fortement à mesure que de plus en plus de laboratoires mettent en œuvre les CIDT, malgré aucune preuve que les sources d'origine alimentaire augmentent.

Les taux de campylobactériose et de salmonellose restent constants, ce qui peut refléter un équilibre entre une augmentation possible de la sensibilité de détection à l'aide des CIDT et une réduction des maladies d'origine alimentaire alors que le NZFS et l'industrie mettent en œuvre des mesures de maîtrise des pathogènes, selon le rapport.

Quarante-trois éclosions d'origine alimentaire avec 580 cas d’infection se sont produites en 2018, le pathogène n'ayant pas été identifié dans 14 cas. Huit étaient causés par des norovirus, sept par Campylobacter, cinq par Salmonella, trois par le virus de l'hépatite A, deux par l'histamine et un chacun par Clostridium perfringens, Shigella, Staphylococcus aureus et Yersinia.

Lien avec le lait cru dans les éclosions à Campylobacter
En 2018, 6 957 cas de campylobactériose et aucun décès n'ont été signalés à EpiSurv, mais 780 personnes ont dû être hospitalisées. Au total, 6 482 cas d’infections à Campylobacter ont été enregistrées en 2017.

Il a été estimé après consultation d'experts que 63,8% de l'incidence de la campylobactériose est due à une transmission d'origine alimentaire, ce qui signifie 3 826 cas d’infections l'année dernière, et 75,4% de celles-ci sont dues aux volailles.

Le nombre de notifications a varié de 395 en avril à 918 en décembre. Les taux de notification par âge les plus élevés concernaient les enfants de 1 à 4 ans et les nourrissons de moins de 1 an. Les taux d'hospitalisation les plus élevés concernaient le groupe des 70 ans et plus et les nourrissons de moins de 1 an.

Sept des 16 foyers de cas provoqués par Campylobacter spp. et 24 des 92 cas associés ont été déclarés d'origine alimentaire. Le lait cru a été confirmé comme le véhicule d'infection dans une éclosion et suspecté dans trois autres, tandis que des rillettes de canard étaient impliquées dans l'autre éclosion.

De 2009 à 2018, à l'exception de 2014, le nombre d'épidémies d'origine alimentaire a oscillé entre quatre et 16 chaque année, avec entre 19 et 77 cas associés à une éclosion.

Légère baisse de Salmonella
En 2018, 1 100 cas de salmonellose et aucun décès n'ont été signalés à EpiSurv, mais 227 personnes ont dû être hospitalisées. Au total, 1 127 cas d’infection à Salmonella ont été enregistrées en 2017.

Les experts ont estimé que 417 cas de salmonellose étaient dues à une transmission d'origine alimentaire, dont 19 pour cent étaient dues aux volailles.

Le nombre de notifications a varié de 63 en juillet à 139 en août. Le taux de notifications était plus élevé pour les hommes que pour les femmes, mais les taux d'hospitalisation étaient similaires pour les deux sexes. Les taux de notification et d'hospitalisation étaient les plus élevés pour les nourrissons de moins d'un an.

Cinq des 14 éclosions à Salmonella avec 17 cas ont été classées comme d'origine alimentaire. Salmonella Bovismorbificans était liée à une épidémie causée par du poulet vendu en supermarché insuffisamment cuit et Salmonella Weltevreden lié à une épidémie impliquant du concombre de mer cru des Samoa. Une éclosion à Salmonella Typhimurium phage type 195 peut avoir été causée par du jambon cuit vendu en supermarché.

Le nombre d'épidémies d'origine alimentaire entre 2009 et 2018 variait de trois en 2015 à 12 en 2016 et les cas associés variaient entre 15 en 2017 et 104 en 2012.

Salmonella Typhimurium et Salmonella Enteritidis étaient les sérotypes les plus courants. Les autres sérotypes communs étaient Bovismorbificans, Brandebourg, Saintpaul et Stanley avec une augmentation annuelle pour Bovismorbificans depuis 2015.

Augmentation importante des STEC mais pas d’éclosions d'origine alimentaire
En 2018, 925 cas d'infection à STEC, 41 hospitalisations et deux décès ont été signalés à EpiSurv, contre 547 cas en 2017.

Les experts ont estimé que 29,9% de l'incidence du STEC O157 et 34% de l'incidence non-O157 sont dus à la transmission d'origine alimentaire. La consultation d'experts a également estimé que 30 pour cent de cela était dû à de la viande rouge.

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Il y a eu une forte augmentation des notifications à STEC par rapport aux années précédentes, poursuivant une tendance à partir de 2015. Le taux de notification en 2018 était environ deux fois plus élevé que la moyenne triennale précédente. Aucune des 15 éclosions avec 57 cas n'a été classée comme d'origine alimentaire.

Le nombre de notifications a varié de 42 en juin à 122 en février. Les taux de notification étaient légèrement plus élevés pour les femmes que pour les hommes, mais les hospitalisations étaient légèrement plus élevées pour les hommes.

Le taux de notification des infections à STEC était le plus élevé pour le groupe d'âge de moins d'un an et le groupe d'âge de 1 à 4 ans. Le nombre d'hospitalisations était le plus élevé dans le groupe des 70 ans et plus et variait entre zéro et six dans tous les autres groupes d'âge.

Le nombre d'épidémies d'origine alimentaire à STEC entre 2009 et 2018 variait de un à quatre, sans aucune éclosion pendant cinq ans sur les 10 années. Les cas associés aux flambées ont varié sur la même période avec des pics en 2014 à 15 et 2017 avec 157 cas.

Un total de 632 cas infectés par STEC ont été signalés. Parmi ceux-ci, 194 isolats étaient E. coli O157:H7, 376 non-O157 et pour 62 isolats, le sérotype n'a pas été identifié. Le pourcentage de cas à STEC non-O157 a augmenté depuis 2014, probablement en raison de changements dans les méthodes de laboratoire et du dépistage de tous les échantillons fécaux soumis pour une infection à STEC, selon le rapport.

Trente cas de listériose avec deux décès ont été signalés contre 21 cas d’infection en 2017. Tous les patients ont été hospitalisés mais il n'y a pas eu d'éclosion à Listeria. Entre 1998 et 2018, le nombre de notifications a oscillé entre 17 en 1998 et 37 en 2016.

Une consultation d'experts a estimé que 25 des 30 cas d’infection étaient dues à une transmission d'origine alimentaire et 55 pour cent étaient dues à la consommation de viandes prêtes à consommer.

Les taux de listériose étaient les plus élevés dans le groupe d'âge de plus de 70 ans pour les notifications et les hospitalisations. Le nombre de notifications était similaire pour les femmes et les hommes.

Norovirus, Yersinia et Shigella
Huit des 171 épidémies à norovirus et 362 des 4 280 cas associés à une épidémie étaient d'origine alimentaire. Des sandwichs aux œufs servis dans un camp étaient la source présumée d'une épidémie.

Entre 2009 et 2018, le nombre d'épidémies à norovirus d'origine alimentaire a varié de huit en 2018 à 30 en 2009 et les cas associés ont varié de 177 en 2013 à 552 en 2012.

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En 2018, 1 202 cas de yersiniose et aucun décès ont été signalés à EpiSurv, mais 152 personnes ont dû être hospitalisées. En 2017, 917 cas d’infection à Yersinia ont été enregistrés. Les experts ont estimé que 718 des 1 202 cas étaient dus à une transmission d'origine alimentaire et 70% étaient dus à la consommation de porc.

Une éclosion impliquant deux personnes était liée à la viande de porc. Entre 2009 et 2018, il y a eu trois foyers ou moins chaque année avec des cas associés allant de deux à 232 en 2014.

Une éclosion de Shigella avec trois cas d’infection serait d'origine alimentaire. Le véhicule alimentaire était inconnu mais suspecté d'être mangé à l'étranger. Le nombre d'épidémies de shigellose d'origine alimentaire variait entre zéro et cinq de 2009 à 2018, avec deux et 39 cas associés.

Une éclosion à Staphylococcus aureus d'origine alimentaire a été signalée avec neuf cas. La source alimentaire était inconnue mais elle provenait d'un restaurant, d'un café ou d'une boulangerie. Le nombre d'épidémies entre 2009 et 2018 variait de zéro à deux avec entre deux et 14 cas.

Clostridium perfringens, virus de l’hépatite A et intoxication aux poissons
Il y a eu une éclosion à Clostridium perfringens impliquant 21 personnes causée par un plat de viande de porc avec du riz et des légumes préparés à la maison. Entre 2009 et 2018, le nombre d'épidémies d'origine alimentaire a varié de une en 2016 et 2018 à neuf en 2013. La plupart des infections sont survenues en 2013 avec 208 cas.

Trois éclosions causées par le virus de l'hépatite A avec huit cas ont été associées à une source alimentaire. La source suspectée d'infection était des crustacés pour une éclosion et inconnue pour les deux autres incidents. Les éclosions liées au virus de l’hépatite A d'origine alimentaire sont rares, avec seulement sept cas signalés de 2009 à 2018.

Neuf cas d'empoisonnement à l'histamine (syndrome scombroïde) ont été signalés en 2018. Deux flambées ont concerné cinq cas, dont deux ont dû être hospitalisés. Le thon a été suspecté dans un foyer. Entre 2009 et 2018, le nombre d'épidémies d'intoxication liées au poisson par l’histamine variait chaque année de un à quatre, sauf en 2015, où il n’y en a pas eu.

Trois cas d'intoxication par des toxines de coqillages, mais aucun décès n'a été signalé, bien que deux cas aient dû être hospitalisés. Le type de toxine n'a été spécifié pour tous les cas. Tous les trois étaient des adultes âgés de 20 à 49 ans et avaient mangé des coquillages collectés à des fins récréatives. Deux étaient des hommes et une femme. Deux étaient d'origine ethnique maorie et un était européen ou autre.

Des microbes des zones humides nous font une surprise : Des bactéries et des algues ont produit des acides gras oméga- à partir de microplastiques


« Des microbes des zones humides nous font une surprise - des bactéries et des algues ont produit des acides gras oméga 3 à partir de microplastiques », source communiqué de l’Université de Jyväskylä.

L'abondance croissante des déchets plastiques a alarmé la société, mais le devenir environnemental des microplastiques est difficile à suivre. Cependant, un groupe de recherche, dirigé par l'Université de Jyväskylä, utilise désormais le marquage par un isotopes du carbone pour suivre le sort du polyéthylène dans la chaîne alimentaire. À la surprise des chercheurs, le carbone du plastique a même été transformé en acides gras bénéfiques oméga 3 et oméga 6, par les microbes provenant des lacs humiques. L’étude a été publiée dans Nature Scientific Reports de décembre 2019.

Dans l'étude récemment publiée, le Dr Sami Taipale et ses collègues ont étudié la biodégradation du polyéthylène, qui est l'un des plastiques les plus utilisés. Le polyéthylène a été marqué avec du carbone 13, un isotope stable du carbone, ce qui est la technologie la plus sensible pour étudier le devenir des matériaux se dégradant lentement.

« Nous avons analysé les gaz produits et les acides gras microbiens en utilisant l’analyses des isotopes stables par spectrométrie de masse », a dit Taipale, qui vient de recevoir un projet de 4 ans de la Fondation Kone pour poursuivre ses études sur la dégradation des microplastiques.

Le Dr. Sami Taipale. Photo: Marja Tiirola.
« Nous voulions étudier si les microbes capables de décomposer des composés humiques complexes utiliseraient également des polymères microplastiques récalcitrants », poursuit Taipale. « Et en effet, la dégradation microplastique était plus prononcée par les microbes provenant des lacs humiques que des lacs d'eau claire. »

« Les profils d'acides gras ont également aidé à identifier les groupes bactériens qui étaient responsables de la décomposition », explique le co-auteur, le professeur Marja Tiirola, qui dirige un nouveau projet de l'Académie de Finlande pour découvrir des décomposeurs de matériaux récalcitrants.

« Le manque de matière marquée limite les études sur les microplastiques », nous invitons donc des partenaires à synthétiser d'autres types de plastique marqués»

La démonstration de l'utilisation directe du polyéthylène carbone et de sa valorisation dans la chaîne alimentaire supérieure est une avancée méthodologique. La méthode était suffisamment sensible pour montrer que le carbone des microplastiques était incorporé dans des acides gras essentiels, oméga-3 et oméga-6, des espèces eucaryotes flagellées. Dans la suite de l'étude, ces acides gras essentiels ont soutenu la croissance et se sont intégrés aux membranes cellulaires du zooplancton herbivore, niveau suivant de la chaîne alimentaire aquatique.

Des études antérieures ont suggéré que des concentrations élevées de microplastiques peuvent inhiber la croissance des algues et du zooplancton.

Cependant, cette étude a montré que l'inhibition de la croissance observée à des concentrations élevées de polyéthylène (30 mg.L-1) était entièrement neutralisée par les décomposeurs microbiens.

« La surface en plastique était recouverte de microbes, qui utilisaient des produits chimiques libérés ou empêchaient le contact physique avec les algues et le zooplancton », explique l'un des co-auteurs, le professeur Jussi Kukkonen, spécialisé en écotoxicologie.

Étant donné que les microbes peuvent cesser la toxicité potentielle des microplastiques dans les environnements aquatiques, des tests écoréalistes doivent être effectués en présence de microbiomes naturels.

Entreprise alimentaire recherche mode d'emploi pour éliminer Listeria de ses ateliers de transformation


Le blog avait déjà consacré deux article au cas de cette entreprise qui n’arrive pas à se débarrasser de ses Listeria, Choses lues sur Listeria et sa maîtrise par les entreprises alimentaires et Nettoyage & désinfection et Listeria dans une entreprise alimentaire, jamais deux sans trois ?

Effectivement, dans ce dernier article, outre des conseils, je concluais en ces termes,
Mais que va-t-il se passer si, de nouveau, il y a des résultats positifs pour Listeria monocytogenes ?
Bien entendu, je ne souhaite pas cela à l’entreprise mais il faudra envisager à propos de Listeria, la piste de bactéries persistantes et/ou de biofilm ...

Mais, il va falloir tenir compte du fait, comment peut-on nettoyer si ce n’est pas nettoyable ?

Voici donc le troisième épisode de cette entreprise qui nous est narré par La République du Centre du 3 janvier 2020, « Fleury-les-Aubrais : l'agrément sanitaire de l'atelier de transformation de Tradival suspendu ».
Fermé depuis fin novembre et la révélation de huit cas de listériose chez des personnes ayant consommé de la langue de porc en gelée fabriquée par Tradival, l'atelier de fabrication de la société fleuryssoise a fait l'objet d'une inspection approfondie des services de l'Etat début décembre. Qui a conclu à une « insuffisance de maîtrise sanitaire ».

Effectivement, après l’annonce mardi 19 novembre par le ministère de l’agriculture de huit cas de listériose (aucun dans le Loiret), probablement dus à la consommation de langue de porc en gelée fabriquée par Tradival, abattoir à Fleury-les-Aubrais, l’entreprise a dû fermer un de ses ateliers et le désinfecter.
La situation s'enlise pour l'atelier de transformation de l'entreprise Tradival. Déjà sous le coup d'un arrêté préfectoral de « cessation temporaire d'activité » depuis la révélation, le 19 novembre, de huit cas de listériose chez des personnes ayant consommé de la langue de porc en gelée fabriquée par la société fleuryssoise, Tradival voit la perspective d'une réouverture rapide de ses lignes de fabrication s'éloigner.

L'arrêté est est valable pour trois mois maximum.

Oui la situation s’enlise mais le sujet n’est pas simple, les moyens mis en œuvre ont-ils été suffisants ? Parfois on est contraint de se débarrasser d’un équipement, voire plus, que l’on ne peut pas nettoyer, est-ce le cas ici ?
En effet, un nouvel arrêté préfectoral, en date du 17 décembre, a suspendu temporairement l'agrément sanitaire de l'atelier où sont fabriqués ses produits de charcuterie. Cette nouvelle décision, qui conforte la première, fait suite à une inspection approfondie menée pendant plusieurs jours par les services de la direction départementale de la protection des populations (DDPP) qui a conclu à « une insuffisance de maîtrise sanitaire dans le processus de fabrication ».
« Cet arrêté est pris pour une durée maximale de trois mois, précise Patrick Giraud, directeur départemental de la protection des populations du Loiret. Il fixe les conditions de reprise de l'activité à savoir la révision du plan de maîtrise sanitaire des produits fabriqués et des mesures correctives sur la maintenance des équipements et du matériel de fabrication. Pendant cette période de trois mois, l'entreprise peut nous apporter des réponses, le dialogue n'est pas rompu. Mais si aucun élément probant n'est apporté, la procédure peut se solder par un retrait de l'agrément. »

La marche à suivre est fournie, remettre en cause ses pratiques !!! 
Les mesures de désinfection menées sur le site par Tradival dès le 25 novembre n'ont donc pas suffi à convaincre les autorités. « Trois résultats sur les 31 prélèvements effectués ne se sont pas révélés satisfaisants », révélant la présence de souches bactériennes après cette opération de nettoyage.
La société Tradival se voit donc obligée de revoir en profondeur son processus de fabrication. À noter que les activités d'abattage de porcs et de découpe, qui ont lieu sur le même site, ne sont pas concernées par cette suspension d'agrément sanitaire.

Les parties en gras sont le fait du journal La République du Centre. Il est assez rare de voir un média suivre la situation d'une entreprise et c'est à noter.

vendredi 3 janvier 2020

TIAC liées à la consommation de coquillages, 668 personnes malades : Norovirus inside !


Santé publique de France informe en ce 3 janvier 2019, « Toxi-infections alimentaires collectives suspectées d’être liées à la consommation de coquillages crus, bilan épidémiologique au 2 janvier 2020 ».
Des cas de TIAC suspectées d'être liées à la consommation de coquillages crus en France métropolitaine ont été signalés depuis décembre 2019
 Nombre de TIAC suspectées d’être liées à la consommation de coquillages crus, par région de déclaration. France métropolitaine, décembre 2019.
Il faut savoir que cela date un peu car un arrêté préfectoral du Morbihan du 21 décembre 2019 signalait :
  • les cas humains groupés survenus après la consommation d’huîtres de la zone n° 56.09.02 – Rivière de Crac’h - Kerléarec
  • la contamination en norovirus de la zone n° 56.09.02 – Rivière de Crac’h - Kerléarec

Puis il y a une série de curieux rappels qui à mon sens ne se justifiaient pas puisque la commercialisation était interdite (voir l'arrêté préfectoral dans le détail) depuis le 21 décembre, voir mon article à ce sujet.

Principaux rappels
  • Rappel chez Carrefour le 3 janvier 2020 d’huîtres Henry de la la société « Huîtres Henry » avec les marques « La Belle de Quiberon » et « La Belle de Cancale » suite à la présence de norovirus. Il s’agit d’huîtres creuses bio, huîtres creuses traditionnelles et huîtres plates belons bio.
  • Rappel chez Auchan le 2 janvier 2020, la Société Mytilimer Production procède au retrait-rappel de la vente du produit : huîtres creuses Bretagne, N°3 3Kg 36 Pièces et huîtres creuses speciale de Quiberon, N°2 1,2Kg 12 Pièces.
  • Rappel chez Auchan, « La société « Les Viviers de Saint Colomban et Keroman » procède au rappel des produits suivants « coques élevage, coque de pêche, palourde élevage, palourde pêche » en raison d’une non-conformité microbiologique (présence de norovirus). »
  • Rappel chez Intermarché le 3 janvier 2020 : Huitre Spéciale Bretagne N°2 2,5kg 24 Pièces et Huitres Fines de Quiberon N2, N3 et N4, suite à la présence de norovirus.
Santé publique de France précise :
Depuis début décembre 2019, 123 déclarations obligatoires (DO) de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) suspectées d’être liées à la consommation de coquillages crus, principalement des huitres, ont été transmises à Santé publique France. Les signalements proviennent de la majorité des régions de la France métropolitaine.
La grande majorité (87/123) de ces TIAC est survenue à partir du 23 décembre. On observe un pic de malades autour du 25-27 décembre. Les repas incriminés se regroupent autour du 24-25 décembre.
Rappelons que l’arrêté préfectoral du Morbihan datait du 21 décembre 2019sur l’interdiction de la commercialisation et que les rappels n’ont commencé que le 2 janvier 2020, il va falloir qu’on nous explique ces délais ...
Au total, 668 personnes ont été malades dont 17 (2,5 %) ont été hospitalisées. Il s’agit très majoritairement de personnes âgées de plus de 15 ans. Pour les 415 malades avec une information sur l’âge, 15 (3,6%) étaient des enfants de moins de 15 ans. Les symptômes, principalement des diarrhées et des vomissements, ainsi que les durées d’incubation, sont compatibles avec des infections à norovirus ou d’autres virus entériques. Les analyses de selles réalisées à ce jour par le Centre national de référence des virus des gastro-entérites ont confirmé la présence de norovirus et d’autres virus entériques.
Ce nombre de TIAC suspectées d’être liées à la consommation de coquillages crus observé en 2019 est nettement plus élevé que les années précédentes. Chaque année entre 25 et 120 TIAC suspectées d’être liées à la consommation de coquillages sont signalés à Santé publique France dont entre 3 et 22 survenues au mois de décembre.
Suite aux signalements de TIAC suspectées d’être liées à la consommation de coquillages crus, la Direction générale de l’alimentation (DGAL) en lien avec les Directions départementales en charge de la protection des populations (DD(CS)PP) réalise une enquête de traçabilité afin de remonter jusqu'à la zone de production des coquillages suspectés et des analyses de confirmation sont effectuées sur les zones concernées. A ce jour, plusieurs zones ont été fermées pour cause de contamination par des norovirus. Les fermetures de zones peuvent être consultées sur ce site :Rubrique « Statuts ».

Heureusement que la DGAL avait prévu le coup avec cette note de service de la DGAL (DGAL/SDSSA/2018-952 du 24-12-2018) sur la « Gestion du risque norovirus en lien avec la consommation de coquillages. » Mise à jour du 20 décembre 2019 utile mais tardive par rapport aux TIAC actuelles ...

Et ces informations ne sont pas en faveur d'une amélioration des statistiques des TIAC en France ... le tout dans une forte activité de gastro-entérites virales, selon le réseau Sentinelles ...

Vous pourrez lire mon article à sujet du 5 janvier 2019, A propos de la gestion du risque norovirus en lien avec la consommation de coquillages.

Complément du 4 janvier 2020La palme de l’information prémonitoire revient à La Voix du Nord du30 décembre 2019 qui rapporte, « Intoxication alimentaire, la malédiction des fêtes de fin d’année » avec un plateau d’huîtres et cette légende, « Les suspicions se portent souvent sur les huîtres, en cas d’intoxication alimentaire. »

Ouf, nous voilà rassurés ...

A noter enfin que la page d'accueil de Santé publique de France ne traite de l'information sur les TIAC liées aux coquillages, il faut aller dans la page sur les TIAC pour être informé, de mieux en mieux ...

Mise à jour du 4 janvier 2020. Les autorités du Luxembourg informent le 3 janvier 2010 :
Les autorités de sécurité alimentaire luxembourgeoises viennent d’être informées par la société Auchan que par arrêté du 31 décembre 2019, le préfet du Morbihan, Chevalier de la Légion d’honneur et Chevalier de l’Ordre national du Mérite, a interdit la pêche, le ramassage, le transfert, l’expédition et la commercialisation de tous les coquillages de la zone n°56.09.3 suite à la note de la DGAL/SDSSA/209-855 du 20 décembre 2019 constatant des cas humains de norovirus survenus après consommation d’huîtres en provenance de cette zone. Auchan a commercialisé ces huîtres sous la dénomination « Huîtres creuses spéciales de Quiberon N°2 » de la marque « MYTILIMER ».
Y aura-t-il une notification au RASFF de l'UE ? 

Complément du 9 janvier 2020. On lira l’article du 9 janvier de Joe Withworth paru dans Food Safety News, « Des centaines de personnes malades en France à cause de coquillages crus contaminés » .