mardi 16 mai 2023

France : Une police sanitaire unique verra bien le jour en 2024 ou comment après avoir cassé le dispositif, on tente de reconstruire !

C’est quand même fort de café, ce communiqué de 15 mai 2023 du ministère de l’Agriculture sur la «Sécurité sanitaire des aliments : une police unique pour protéger le consommateur» ou comment après avoir cassé le dispositif, on tente de reconstruire. Bienvenue en Absurdisthan ou chez les Pieds Nickelés ...

On nous annonce qu’un nouveau dispositif au 1er janvier 2024, «vise à augmenter, dès 2024, de 80% le nombre d’inspections en remise directe soit un total de 100 000 contrôles par an.»

Le blog n’a pas la mémoire courte, ainsi en 2012, il y avait 86 239 inspections en sécurité des aliments, et en 2022, ce chiffre est tombé bien bas avec 48 960. Notons que ce même ministère de l’Agriculture présentait le 27 mars 2023 une infographie sur la sécurité sanitaire des aliments avec un chiffre d’inspections datant de 2019 avec 58 200 inspections, alors qu’il n’y en a eu que 48 960 en 2022.

Bref, les Pieds Nickelés récidivent ! Voilà où on en est, et désormais on nous dit que pour arriver au résultat souhaité «dès 2024, le nombre d’inspections en remise directe sera de 100 000 contrôles par an.»  
Pourquoi ce chiffre de 100 000 ? Le blog n'est pas du tout impressionné par ce chiffre ...
Pour information, en Belgique, il y a 116 000 inspections (soit un contrôle toutes les 5 minutes, 317 par jour).

Je vous laisse lire ce communiqué qui montre bien la doctrine en cours, après avoir détruit des contrôles en sécurité des aliments, je ne vois pas d'autre mot, on tente de reconstruire avec un montage de bric et de broc, et notamment avec l'aide d'organismes publics et privés ...

La sécurité des aliments n'est pas une option, mais un droit !

Après des années de gestion partagée entre la direction générale de l’alimentation (DGAL) et la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le gouvernement a choisi mi-2022 de rassembler sous un pilotage unique la police en charge de la sécurité sanitaire des aliments, sous l’égide du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Cette réforme vise à rendre l’organisation de la police de la sécurité sanitaire des aliments plus lisible et plus efficiente. Elle se met en œuvre progressivement depuis le début de l’année 2023 et sera achevée au début de l’année 2024.

Cette nouvelle organisation vise à faciliter la gestion des crises sanitaires. Elle permettra également le renforcement quantitatif et qualitatif des contrôles à travers un dispositif de programmation, une méthodologie et un processus uniformisés des inspections. Enfin, cette mesure répond aux attentes croissantes des consommateurs en matière de sécurité sanitaire de leur alimentation.

Depuis le 1er janvier 2023, la DGAL est ainsi compétente sur l'ensemble de la réglementation et des contrôles relatifs à la sécurité sanitaire de l’alimentation pour l'intégralité du champ de l'alimentation humaine et animale. Au 1er septembre 2023, les agents du ministère seront en charge des contrôles dans les entreprises de fabrication de produits alimentaires ; 150 nouveaux ETP (équivalents temps plein) ont ainsi été recrutés et sont en cours de formation avec l’objectif d’une augmentation de 10% des contrôles dès 2024.

Mais tout cela ne sera pas suffisant d’où le recours à d’autres organismes publics et privés ... 

Le renforcement des contrôles officiels sera par ailleurs réalisé par la délégation de certaines inspections en matière de sécurité sanitaire des aliments, à des organismes publics ou privés, dans les établissements effectuant de la remise directe au consommateur (soit la vente de produits alimentaires dans les secteurs de la distribution, des métiers de bouche et de la restauration commerciale). Il concernera également les contrôles de l’effectivité de la mise en œuvre des retraits et des rappels dans les points de vente à la suite d’alertes sanitaires, ainsi que certains prélèvements dans le cadre des plans de surveillance et plans de contrôle. À noter que la délégation de ces inspections à des opérateurs tiers répondra à un encadrement strict en matière de qualification, de certification normative, de déontologie et d’impartialité.

Ce dispositif, effectif à partir du 1er janvier 2024, vise à augmenter, dès 2024, de 80% le nombre d’inspections en remise directe soit un total de 100 000 contrôles par an.

Quand l'Etat n'a plus les moyens de sa politique, il ne lui reste plus que la politique de ses moyens qui sont petits, petits ...  

Deux appels à candidatures sont publiés ce jour (15 mai) sur la plateforme des achats de l'État afin de sélectionner les organismes délégataires. L’un porte sur la «Mise en place de la délégation de tâches de contrôles officiels et liées aux autres activités officielles des établissements du secteur alimentaire effectuant de la remise directe au consommateur final et des tâches de contrôles des retraits /rappels des denrées alimentaires». L’autre concerne la mise en place de la délégation des prélèvements du dispositif «plans de surveillance et plans de contrôle (PSPC)».

Complément
Nombre d’inspections en sécurité des aliments de 2012 à 2023 et projection pour 2024 :
- 2012 : 86 239
- 2013 : 82 729
- 2014 : 78 000
- 2015 : 76 000
- 2016 : 55 000
- 2017 : 54 000
- 2018 : 57 500
- 2019 : 58 200
- 2020 : 41 600
- 2021 : 48 775
- 2022 : 48 960
- 2023 : 49 830
- 2024 : 100 000 prévus !!! 

Comment passer de 49 830 en 2023 à 100 000 en 2024, tel le défi du retour des Pieds Nickelés de la sécurité des aliments en France, dont le blog va vous narrer les aventures ces deux prochines années, quel spectacle ! 

Complément

On peut penser que chiffre de 100 000 inspections est important, mais si l'on regarde du côté de nos amis belges, c'est peu ...

Ce sont près de 160 000 entreprises qui sont soumises à notre surveillance, effectuée notamment via 116 000 inspections (soit un contrôle toutes les 5 minutes, 317 par jour) et 73.000 échantillonnages par an. Source AFSCA

Mise à jour du 2 juillet 2023
Une fois n'est pas coutume, je suis assez d'accord avec le titre de cet article du 27 juin 2023 de Que Choisir, «Sécurité sanitaire des aliments. Vers une privatisation rampante des contrôles».

lundi 15 mai 2023

Structure de phage capturée pour la première fois, au profit d'applications biotechnologiques

«Structure de phage capturée pour la première fois, au profit d'applications biotechnologiques», source Université d'Exeter.

De nouvelles connaissances sur la structure des phages permettront aux chercheurs de développer de nouvelles utilisations des virus en biotechnologie.

Les phages sont des virus qui infectent les bactéries, ce qui permet de les exploiter comme outils en biotechnologie et en médecine. Désormais, pour la première fois, des chercheurs de l'Université d'Exeter, en collaboration avec l'Université Massey et Nanophage Technologies, Nouvelle-Zélande, ont cartographié à quoi ressemble une forme de phage couramment utilisée, ce qui aidera les chercheurs à concevoir de meilleures utilisations à l'avenir.

Une utilisation courante du phage est la phage display (exposition sur phage), qui est un outil utile dans la découverte de médicaments. La phage display fonctionne en liant un fragment de gène d'intérêt à un gène de phage qui fabrique l'une des protéines de l'enveloppe du phage. La nouvelle protéine d'enveloppe avec la protéine liée d'intérêt apparaît à la surface du phage, où elle peut être dosée et testée pour l'activité biologique.

Des milliards de types de phages existent. La phage dispay utilise souvent un type de phage connu comme étant filamenteux, ainsi appelé parce qu'il est long et mince, ce qui rend possible la présentation de nombreuses protéines sur sa surface. Bien que la phage display et d'autres applications aient fait leurs preuves, jusqu'à présent, les scientifiques ne savaient pas à quoi ressemblait ce type de phage.

Pour la première fois, la Dr Vicki Gold à l'Université d'Exeter, a révélé la structure d'un phage filamenteux, dans une étude publiée dans la revue Nature Communications. Elle a déclaré : «Les phages font partie d'un domaine de recherche très excitant et en plein essor, avec une gamme d'applications actuelles et potentielles. Pourtant, jusqu'à présent, nous n'avions pas une image complète de ce à quoi ressemblent les phages filamenteux. Nous avons maintenant fourni la première vue, et comprendre cela nous aidera à améliorer les applications pour les phages à l'avenir.»

Parce que les phages filamenteux sont si longs, les scientifiques n'ont pas réussi à capturer une image dans leur intégralité. Pour avoir une image du phage, les chercheurs ont créé des versions plus petites, qui sont environ 10 fois plus courtes, qui ressemblent à des nanotiges droites plutôt qu'à des filaments enchevêtrés de type spaghetti. Cette mini version était suffisamment petite pour être imagée dans son intégralité à l'aide de la microscopie cryoélectronique à haute résolution.

NB : Image de phage basée sur celle publiée par Gold et al, Nature Communications.

Sous prétexte d’évaluation, l’EFSA tente de nous faire manger des aliments dérivés de cultures cellulaires

Dans un document
du 10 mai 2023, «Sécurité des aliments dérivés de cultures cellulaires – prêts pour l'évaluation scientifique», l’EFSA nous explique

«Les nouvelles technologies innovantes de la culture cellulaire, de l'ingénierie tissulaire et de la fermentation de précision sont à l'origine de nouveaux aliments potentiels tels que la viande obtenue à partir de cellules cultivées ou les protéines laitières obtenues à partir de micro-organismes.»

Il y a même eu à Parme (Italie) un colloque scientifique de deux jours destiné à recueillir les points de vue et les idées d’un large éventail de participants : éminents scientifiques, représentants d'agences européennes, internationales ou nationales, entreprises technologiques et opérateurs du secteur alimentaire, groupes de consommateurs et d’autres personnes ou organisations intéressées par cette question d'actualité.

Rappelons que le gouvernement italien est opposé aux aliments fait à partir de culure de cellules, voir ici.

Il est question de l’l'ingénierie tissulaire et la fermentation de précision.
La fermentation de précision est une technologie qui utilise des micro-organismes pour produire des produits spécifiques tels que des protéines, des oligosaccharides de lait identiques à ceux de l'homme, des vitamines ou encore des fibres.
Le génie cellulaire est déjà utilisé en médecine pour régénérer des tissus ou remplacer des cellules endommagées ou malades. Ces technologies sont maintenant bien avancées et elles pourraient être appliquées dans d'autres domaines, comme le secteur agroalimentaire.

Qui décide si les aliments dérivés de la culture cellulaire sont prêts à être commercialisés ?
La production effective d'aliments dérivés de cultures cellulaires dans l'UE n'en est qu'à ses débuts mais elle se développe rapidement, comme dans le reste du monde. À ce jour, aucune demande d'autorisation n'a cependant encore été reçue.

En tant qu'organe consultatif scientifique indépendant, l'EFSA n'a pas vocation à intervenir dans le processus décisionnel de l'UE, et elle n'est ni pour ni contre l'utilisation d'une nouvelle technologie alimentaire telle que les aliments issus de cultures cellulaires. Nos évaluations permettent simplement de fournir des données scientifiques sur la sécurité de ces produits pour les consommateurs européens.

Les décisions qui portent sur l'autorisation de mise sur le marché des nouveaux produits alimentaires et sur les exigences en matière d'étiquetage sont prises par les régulateurs de l'UE, c'est-à-dire la Commission européenne et les États membres de l'UE. La sécurité des consommateurs est également la priorité des régulateurs européens mais ils peuvent également prendre en compte d'autres aspects dans leurs décisions, tels que des aspects liés au bien-être des animaux, des aspects économiques, sociaux ou d’autres encore.

La Commission a déjà déclaré que la technologie de la culture cellulaire pourrait contribuer à la réalisation des objectifs de la stratégie «de la ferme à la table» de l'UE pour des systèmes alimentaires équitables, sûrs, sains et durables sur le plan environnemental.

Ces technologies sont déjà avancées mais la capacité de produire et de commercialiser ces aliments est susceptible d'augmenter si les producteurs pensent que ces produits ont un avenir. En fin de compte, ce sont les consommateurs qui décideront si c'est le cas.

Que pensent les consommateurs ?
Selon le professeur Michael Siegrist dirige le groupe de recherche de l'ETH Zurich sur l'alimentation et le comportement des consommateurs, «La viande issue de la culture cellulaire en est un bon exemple. Dans de nombreuses études, la plupart des participants ont indiqué qu'ils n'étaient pas disposés à l'essayer.»

Commentaire
On nous dit que les cultures utiles de micro-organismes ou la fermentation existent depuis longtemps pour nous faire avaler les cultures de cellules de viande. Pas la peine de perdre du temps à évaluer des soi disant innovations, alors qu'il y a, par ailleurs, tant à faire ...

Un virus transmis aux bovins par des moucherons émerge en Europe

«Un virus transmis aux bovins par des moucherons émerge en Europe», source Anses.
La maladie hémorragique épizootique est une maladie virale qui a été détectée pour la première fois en Europe fin 2022. Plusieurs troupeaux de bovins ont été touchés en Italie et en Espagne. L’Anses a contribué à identifier et à surveiller la propagation du virus, qui est transmis par des moucherons piqueurs.
L'article met en avant une conséquence du changement climatique
Le virus est transmis par des moucherons piqueurs du genre Culicoides. « Il y a une quinzaine d’années on n’imaginait pas que la maladie puisse un jour arriver en Europe, raconte Stéphan Zientara, directeur de l’unité mixte de recherche Virologie, qui associe des scientifiques de l’Anses, d’Inrae et de l’École nationale vétérinaire d’Alfort. Son extension est une conséquence directe du changement climatique, qui permet aux moucherons vecteurs de survivre dans nos régions.»

Les premiers cas en Europe ont été détectés le 25 octobre 2022 en Sardaigne. Quelques jours plus tard, des cas ont été signalés en Sicile, puis deux foyers se sont déclarés en Andalousie mi-novembre. «Même s’il est possible que le virus ait été introduit par le transport de bovins infectés, l’hypothèse la plus probable est que des moucherons ont été transportés à travers la Méditerranée par le vent», poursuit le scientifique. «Cela expliquerait l’apparition simultanée de la maladie dans plusieurs endroits d’Europe du sud.» Le virus est identique à celui qui a été détecté en Tunisie en 2021.

L’hypothèse du changement climatique a été aussi repris dans un article en Suisse, «Vaches européennes menacées par une maladie liée au réchauffement».

Pourtant, l’article cité en référence paru dans EID, «Epizootic Hemorrhagic Disease Virus Serotype 8, Italy, 2022», ne propose pas de lien avec le changement climatique.

L’article rapporte :
La confirmation de l'incursion du nouvel Orbivirus dans l'UE, soutenue par l'EHDV-8, était prévisible, compte tenu de la distribution de ce virus en Tunisie et probablement dans les pays voisins. Le 18 novembre 2022, l'EHD (Epizootic haemorrhagic disease ou ou maladie hémorragique épizootique) a également été signalée dans la région d'Andalousie en Espagne, dans les villes de Cadix et de Séville. Prévoir des scénarios futurs pour le système de production bovine de l'UE est difficile, mais l’EHD posera probablement de nouveaux défis aux autorités vétérinaires de l'UE. Les leçons apprises avec la fièvre catarrhale ovine devraient être une référence pour choisir des stratégies appropriées de contrôle et de prévention de l’EHD. Dans l'ensemble, ces événements soulignent davantage l'importance pour les pays d'Europe d'avoir des collaborations solides avec les autorités d'Afrique du Nord en matière de santé publique et animale. La détection rapide de l'EHDV-8 (Epizootic haemorrhagic disease virus ou virus de la maladie hémorragique épizootique) en Sardaigne et en Sicile est l'exemple le plus récent des avantages que de telles relations pourraient apporter. Cette collaboration s'est avérée cruciale ; il a conduit au développement d'un test moléculaire spécifique et précis pour la détection de l'EHDV-8, étant donné que la connaissance de la constellation du génome et de la parenté génomique de l'EHDV-8 avec les sérotypes existants de l'EHDV était déjà acquise. Le développement de vaccins doit être stimulé car la vaccination est la seule stratégie pour réduire la circulation du virus et prévenir les pertes économiques directes et indirectes.
Par ailleurs l’hypothèse de vents de moucherons est signalée. Il faut souligner la proximité géographique entre la Tunisie et la Sicile.
Enfin dire que «Son extension est une conséquence directe du changement climatique, qui permet aux moucherons vecteurs de survivre dans nos régions.» est assez curieux, car tous les cas cités ont eu lieu dans des régions bien connues pour leur temps chaud, Sicile, Andalousie, Sardaigne ...

dimanche 14 mai 2023

La phrase du jour sur l'agriculture en France

A propos des nappes phréatiques et des réserves d'eau en Vendée

14 personnes hospitalisées, dont 7 enfants, à la suite d'une intoxication alimentaire à Caluire

14 personnes hospitalisées, dont 7 enfants, à la suite d'une intoxication alimentaire à Caluire, selon Le Progrès.

Les secours ont été prévenus dans la nuit de samedi 13 à dimanche 14 mai. Les faits se sont produits dans une salle des fêtes où se déroulait une célébration privée.

Neuf personnes, quatre adultes et cinq enfants de moins de 12 ans, ont été hospitalisées à l’hôpital de Lyon Croix-Rousse et cinq autres, dont deux enfants, au centre hospitalier de Villefranche-sur-Saône, à la suite d'une intoxication alimentaire survenue dans la nuit de samedi à dimanche, à Caluire-et-Cuire, selon une première information de BFM Lyon. Ces hospitalisations ont été de courte durée.

Lors d'une soirée pour célébrer un pacs
Les faits seraient survenus vers 2 heures du matin, dans la salle des fêtes de la commune, située avenue Barthélémy-Thimonnier, où était célébré selon nos informations un Pacs, dans un cadre privé. Après avoir consommé un plat chaud, qui serait un couscous, des personnes ont été prises de vomissements et le Samu a été contacté. Des analyses plus poussées sont en cours, pour déterminer avec certitude la cause précise de l’incident.

Des analyses sont en cours, notamment pour déterminer si ledit couscous est bien à l’origine de cette intoxication alimentaire sans conséquence dramatique.

Le blog se lance dans l’hypothèse Bacillus cereus ...

Pendant que j'y pense, on est toujours en attente des données 2021 des toxi-infections alimentaires collective, c'est un peu long !

Cas d’intoxication alimentaire en Gironde avec des beignets de cytise. Le CHU de Bordeaux alerte sur la confusion avec des fleurs d’acacia

L’Anses nous informe, comme tous les ans de nombreux dangers, comme la confusion entre colchique et ail des ours qui peut entraîner des intoxications graves voire mortelles, mais pas des fleurs de cyrtise ...

Il y a des «Cas d’intoxication alimentaire en Gironde : pour les beignets d’acacia, le CHU de Bordeaux alerte, attention à ne pas confondre les fleurs», source Sud-Ouest.

Plusieurs cas d’intoxications alimentaires ont été enregistrés ces dernières semaines par le Centre antipoison du CHU de Bordeaux. En cause : les fleurs de cytise, confondues avec celles d’acacia qui se dégustent en beignets

Ah, les beignets de fleurs d’acacias ! Une madeleine de Proust pour nombre de gourmands en ces jours printaniers au retour d’une balade champêtre. Mais attention à la confusion qui peut s’avérer dangereuse pour la santé.

«Une récidive de cas, probablement en deçà de la réalité des intoxications, alors que certains signalements sont effectués auprès des médecins traitants», prévient le Dr Magali Labadie, responsable du centre antipoison de Bordeaux.

Jaunes et terriblement toxiques
Il faut dire que cytise et acacia se ressemblent comme deux gouttes d’eau, à la couleur près. Les fleurs de cytise sont jaunes et terriblement toxiques, tandis que l'acacia est de couleur blanche et comestible. Mais les deux ont les mêmes feuilles et les mêmes inflorescences en grappes. 

Les risques encourus sont des troubles digestifs, tachycardie, vertiges, céphalées... Et absorbées en très grande quantité, «elles peuvent entraîner des comas avec convulsions», alerte le médecin. Le CHU de Bordeaux rappelle par ailleurs que seules les fleurs de l’acacia sont comestibles, pas les feuilles.

Pourtant, selon ce site, «L’acacia est un arbuste à floraison printanière (d’avril à juin) et ses fleurs papilionacées sont réunies en grappes et blanches. Attention seules les fleurs sont comestibles car les feuilles et les graines de l’acacia sont toxiques

Cela étant, pour le CHU de Bordeaux :

Fleur blanche (acacia) = comestible
Fleur jaune (cytise) = toxique
Complément
Les sites du Point, Boursorama et Yahoo, parlent d’imbroglio, à savoir une situation confuse, embrouillée, mais tout semble pourtant clair dans le message du CHU de Bordeaux ...

Rappels de 11 fromages de chèvre pour cause de présence de E. coli producteurs de shigatoxines. Pas très proactifs du tout !

11 fromages rappelés le 13 mai pour cause de présence de Escherichia coli producteurs de shigatoxines, selon RappelConso.

Il existe un effet loupe avec ces rappels car dans le détail, dans d’autres pays, on aurait proposé la publication d’un seul rappel …

Dans le détail cela donne, Valençay AOP fernier 220 g, Selles-sur-Cher AOP (3 rappels, 1, 2 et 3), rond affiné lait cru, Selles-sur-cher AOP Monoprix Gourmet, rond de chèvre fermier affiné sec, rond de chèvre cendré Huchet fermier, Valençay AOP fermier MC, Pyramide cendrée (Perle Berry) et Selles-sur-cher AOP Pierre de Seillac.

La particularité des ces rappels du 13 mai 2023 ne tient pas dans le nombre élévé de ces rappels, mais cela tient dans les DDM (ou DLUO) de ces fromages, jugez plutôt …

Dans les exemples ci-dessous, un seul fromage est rappelé avec une date de fin de commercialisation du mois de mai 2023, tous les autres fromages ont une DDM du mois d’avril. Dans ces cas là, que doit faire le consommateur ? Ne plus le consommer ? Le rapporter ?

Inutile parler dans ces conditions de rappels proactifs. Je ne sais toujours pas quel est l’objectif pour suivi par nos instances en signalant très en retard ces rappels ...

Exemples
Selles-sur-cher AOP Pierre de Seillac
Lot J30670023 ; Date de durabilité minimale 17/04/2023
lot J30750017 Date de durabilité minimale 25/04/2023
Date début/Fin de commercialisation : du 10/03/2023 au 25/04/2023

Date début/Fin de commercialisation : du 08/03/2023 au 28/04/2023

Lots J30820042 / J30750089 ; Date de durabilité minimale entre le 02/05/2023 et le 05/05/2023
Date début/Fin de commercialisation : du 20/03/2023 au 31/03/2023

Lot J30730039 ; Date de durabilité minimale 18/04/2023
Date début/Fin de commercialisation : du 15/03/2023 au 18/04/2023

Lot AF059322 ; Date de durabilité minimale 21/04/2023
Date début/Fin de commercialisation : du 23/03/2023 au 21/04/2023

Date début/Fin de commercialisation : du 16/03/2023 au 13/05/2023

Un distributeur cité dans les produits rappelés indique sur son site internet,
Comment préserve-t-on la sécurité des aliments ?
Monoprix réalise des contrôles, des prélèvements et des analyses pluriannuelles dans ses stocks, ses rayons et ses laboratoires de découpe. Les produits de la marque Monoprix sont suivis de leur fabrication à leur mise en rayon. Tout est mis en œuvre pour assurer notre sécurité : l'ensemble du personnel est régulièrement formé. D'ailleurs, son travail quotidien, de la réception à la vente en passant par le stockage, est soumis à des règles précises de sécurité alimentaire recensées dans les guides de bonnes pratiques qualité. Y sont consignés les règles d'hygiène, les délais de conservation…
Commentaire
Ce genre de propos reste très flou et pas très convaincant. Cela étant pour savoir si un produit est rappelé chez ce distributeur, il vous faut téléphoner au «Service Clients au numéro Vert suivant : 0 800 05 8000 (appel gratuit depuis un poste fixe)», étonnant, non ?

NB : Photo d'un fromage Selles-sur-Cher.

Mise à jour du 15 mai 2022
Cinq fromages de chèvre supplémentaires ont été rappelés le 15 mai 2023, ce qui amène le total à 16. Même cause, même conséquence et avec une date début et date fin de commercialisation : de mars 2023 à avril 2023.

Mise à jour du 16 mai 2023
Un 16e rappel de fromages qui comprend du Valençay fermier AOP 220g et pyramide fermière au lait cru.
Date de durabilité minimale 05/05/2023 et entre le 02/05/2023 et le 05/05/2023 selon les lots.
Date début/Fin de commercialisation : du 27/03/2023 au 30/03/2023.

Notification au RASFF de l'UE par la France le 16 mai 2023 de la présence de STEC dans des fromages de chèvre. Les fromages ont été distribués dans 12 pays.

L'ECDC note une augmentation des cas à E. coli NDM-5, une superbactérie en expansion

«L'ECDC note une augmentation des cas à E. coli NDM-5, une superbactérie en expansion», source article de Jim Wappes paru le 12 mai 2023 dans CIDRAP News.
NDM : New Delhi métallo-bêta-lactamase.

Les pays européens signalent une augmentation des isolats de Escherichia coli porteurs du gène blaNDM-5 (bêta-lactamases NDM-5) qui les rend résistants aux carbapénèmes, une classe d'antibiotiques souvent utilisés en dernier recours pour traiter les infections graves à E. coli, selon un rapport publié par l'ECDC.

Les données préliminaires de 36 pays européens en 2019 avaient montré que NDM-5 était devenue la carbapénèmase la plus fréquemment signalée dans les isolats de E. coli. L'objectif de la nouvelle étude était de déterminer l'étendue de la propagation du gène de résistance chez E. coli dans l'Union européenneet l’Espace économique européen (UE/EEE).

Des chercheurs européens ont analysé le séquençage du génome entier et les données épidémiologiques sur 874 isolats de E. coli provenant des collections nationales de 13 pays et ont confirmé l'augmentation du nomebre d'isolats de E. coli porteurs de blaNDM-5, en le trouvant dans 83 séquences types (STs) différents. Ils notent : «Le nombre élevé et la grande taille des clusters dans plusieurs pays dans l'ensemble des données, y compris les isolats récents de 2022, suggèrent une expansion mondiale rapide et continue de ces E. coli STs dominants porteurs de blaNDM-5, y compris au sein de l'UE/EEE.»

Liens avec les voyages
Ils ont également constaté que 84,2% des patients infectés par des isolats de E. coli porteurs du gène blaNDM-5 avaient des liens avec un pays en dehors de l'Europe, principalement en Afrique et en Asie. «Cela suggère que l'acquisition liée aux voyages peut encore être l'origine la plus probable de ces isolats», écrit l'auteur.

Un communiqué de presse de l'ECDC sur le rapport indique : «E. coli porteurs du gène blaNDM-5 se propage rapidement et à grande échelle, et il existe un risque que le nombre de cas d'infections à E. coli résistantes aux carbapénèmes augmente dans l'UE/EEE d'ici quelques années.»

Une étude parue dans Eurosurveillance sur les données note que 30,6% des isolats NDM-5 étaient associés à des infections et que 58,2% devaient être multirésistants.

NB : La photo est issue de NSAID.