mardi 29 octobre 2019

Alertes Alimentation en 2019, selon le ministère de la l'agriculture, Tout va bien ...


Le ministère de l’agriculture a communiqué en 2019 sur les alertes alimentation, c’est un festival, jugez plutôt … avec ces 20 communiqués, qui ne sont, hélas, que la partie émergée de l’iceberg, mais tout va bien ...

En effet, si vous jetez un oeil sur la liste des produits alimentaires rappelés jour après jour sur le site Oulah!, site de référence en matière de rappels de produits, vous vous rendrez compte que ces communiqués ne sont qu'une toute petite sélection de ce qui se passe réellement, dans la vraie vie des consommateurs, d'autant que, vous le verrez avec les rappels d'octobre 2019, le nombre d'avis de rappel de 2018 a été pulvérisé, mais tout va bien ...

9 janvier 2019
EARL La Guillaumière demande à ce que tous les produits de charcuterie (jambons, saucissons à l’ail, rillettes, pâtés) commercialisés sur le site de l'exploitation ou sur les marchés d'Isle et d'Aixe-sur-Vienne (Haute-Vienne) depuis le 15/11/2018 ne soient pas consommés suite à la mise en évidence de Listeria monocytogenes.

Communiqué humoristique qui date du 9 janvier 2019 !
Quel est le consommateur qui garde des produits de charcuterie, jambons, saucissons à l’ail, rillettes, pâtés, pendant un mois et demi ?
Pas de cas signalé.

1er mars 2019
Dans le cadre d’un auto-contrôle de l’établissement Hardy Affineur, il a été mis en évidence, dans des fromages fermiers, la présence de Escherichia coli O157:H7.
L’établissement Hardy Affineur procède au retrait de la vente des Fromages fermiers de chèvre AOP au lait cru Valençay et Petit Valençay commercialisés sous la marque commerciale Hardy Affineur.

Communiqué publié après la période de commercialisation qui allait du 25/01/2019 jusqu’au 15/02/2019. Excellente démarche d’action de prévention, d’autant que la DLUO allait du 1er mars au 26 mars 2019.
Tiens, un autocontrôle est réalisé après la période de commercialisation ?

15 mars 2019
La société Les Délices de la Belle Noë procède à un retrait de la vente et à un rappel de ses produits de charcuterie cuite suite à la mise en évidence de la présence de Listeria monocytogenes.
Les produits concernés sont de type : poitrine braisée, pâté de campagne, pâté de foie, pâté à l’ail, pâté de tête, rillettes de porc, persillé de Bourgogne, saucisson cuit à l’ail fumé, jambonneau, andouille, josken, rôti cuit. Ces produits ont été commercialisés jusqu’au 15 mars 2019.

Communiqué publié le 15 mars 2019 alors que les produits ont été commercialisés jusqu’au 15 mars 2019. Comment peut-donc faire faire le consommateur ? Pas de rappel précoce mais on nous dit que « Certains de ces produits ont cependant été commercialisés avant la mesure de retrait. », Ah bon !
Pas d’information sur la date initiale de commercialisation.
26 mars 2019
La Société LHT informe les consommateurs qu’une analyse établit la présence de Escherichia coli O26: H11 dans un lot de fromages « Crottin de Chavignol ».

Le communiqué rapporte que les produits dont certains à marque distributeur, Casino, ça vient d’ici, Franprix, Nos régions ont du talent, ont été commercialisés du 21/02/2019au 26/03/2019.
La période de commercialisation avait commencé plus d’un mois avant la publication du communiqué.

10 avril 2019
Dans le cadre d’un auto-contrôle de l’établissement Jacquin, il a été mis en évidence, dans des fromages fermiers, la présence de Escherichia coli STEC O26.
Retrait de la vente des Fromages fermiers de chèvre AOP au lait cru Pouligny Saint-Pierre commercialisés sous la marque commerciale : P. Jacquin et Fils.

Le communiqué rapporte que la période de commercialisation va du 15/03 jusqu’au 04/04/2019. Le communiqué intervient donc bien après la période de commercialisation.
Pas de cas signalé.

10 avril 2019
Des cas de listériose en lien avec la consommation de fromages fabriqués par la Société Fromagère de la Brie
Depuis l’identification par Santé publique France de cas d’infection à Listeria de personnes ayant consommé du fromage fabriqué par la Société Fromagère de la Brie, les autorités sanitaires des ministères en charge de la santé et de l’alimentation en lien avec l’entreprise sont mobilisées afin de prendre toutes les mesures nécessaires à la protection des consommateurs.
A la suite de l’enquête de traçabilité qui vient d'être conduite, il a été décidé par mesure de précaution de retirer de la vente et de rappeler l’ensemble des fromages au lait cru et au lait pasteurisé fabriqués par la Société Fromagère de la Brie sur son site de St Siméon.

Le communiqué ne tombe pas du ciel comme on voudrait nous le faire croire, pour mémoire, il y a eu, selon le site Oulah !, plusieurs rappels de fromages ont eu lieu plusieurs jours auparavant la publication de ce communiqué fabriqués par la Société Fromagère de la Brie, mais nos autorités ne nous en parlent pas :
3 avril 2019 : Brie de Montereau et Brie de Nangis de marque Société Fromagère de la Brie
3 avril 2019 : Brie de Coulommiers x 1 au Kg de marque Société Fromagère de la Brie
3 avril 2019 : Coulommiers 45% de marque Société Fromagère de la Brie 
Le communiqué n’indique pas non plus le nombre de personnes malades mais fournit une liste très importante de fromages rappelés tant en France mais aussi à l’étranger …

Dès le 11 avril 2019, série de rappels par les distributeurs, voir les articles que le blog a consacré à ce sujet, ici, ici et ici.

Le 13 avril 2019, on apprend qu’« Une porte-parole de Santé publique France a déclaré à Food Safety News que les deux cas de listériose se sont produits début mars et que les deux femmes étaient gravement malades. »

Le 28 mai 2019, on apprend qu’il y a quatre nouveaux cas de listériose …, voir aussi ici.
Pas d’information ou un début d’étude de la part de Santé publique de France.

21 avril 2019
Dans le cadre d’un auto-contrôle de l’établissement FR 36.135.002 CE, il a été mis en évidence, dans des fromages fermiers, la présence de Escherichia coli STEC O157:H7.
L’établissement FR 36.135.002 CE procède au retrait de la vente des Fromages fermiers de chèvre au lait cru de marque commerciale : EARL Le Moulin de la Fosse.

Le communiqué rapporte que les fromages ont été vendus à partir du 2/04 jusqu’au 20/04/2019.

27 avril 2019
Retrait et rappel de fromages Saint-Félicien et Saint Marcellin, fabriqués par la Société Fromagerie Alpine à Romans-sur-Isère (Drôme), en lien possible avec des cas d’infection sévère à Escherichia coli
Treize cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) dus à une infection à Escherichia coli de type O26 sont survenus chez des jeunes enfants, depuis le 21 Mars 2019, dans plusieurs régions. Les autorités sanitaires ont entrepris les investigations nécessaires afin d’identifier la source de contamination alimentaire à l’origine de ces cas et protéger les consommateurs.

Le communiqué arrive vraisemblablement un peu tardivement, cas détectés le 21 mars, communiqué le 27 avril 2019 ...
On apprend aussi que « Parmi ces enfants, 3 auraient un lien possible avec la consommation de fromages Saint Félicien et Saint Marcellin fabriqués par la Société Fromagerie Alpine à Romans-sur-Isère dans la Drôme. Par mesure de précaution, les autorités sanitaires ont décidé de procéder ce jour au retrait du marché des produits concernés et d’effectuer un rappel auprès des consommateurs. »

27 avril 2019
Informations complémentaires par la Fromagerie Alpine sur les fromages au lait cru concernés par le rappel.
Les enquêtes de traçabilité menées par les services de contrôle de l’alimentation des Directions départementales de la protection des populations ont permis de préciser certaines présentations ou dénominations commerciales des fromages au lait cru produits par l’entreprise « La Fromagerie Alpine » et qui font actuellement l’objet d’une procédure de rappel.

Ce communiqué indique :
Il est rappelé que les investigations portant sur 13 cas pédiatriques de syndrome hémolytique et urémique (SHU) survenus depuis le 21 Mars 2019, avaient conduit ce samedi 27 avril les autorités sanitaires à procéder au rappel de tous les lots de Saint-Félicien et Saint-Marcellin fabriqués par « La Fromagerie Alpine ». Les nouveaux éléments de traçabilité recueillis justifient un complément d’information des consommateurs sur la présentation ou la dénomination des fromages rappelés.

Seule la dernière phrase est une vrai nouveauté pour le consommateur …

3 mai 2019
La Société Eurial procède au retrait/rappel de la vente du fromage de chèvre SAINTE MAURE DE TOURAINE AOP au lait cru. Conditionnement : sous coque en 250 g et en fromage nu à la coupe.

Le communiqué indique que la période de commercialisation va du 26/04/2019 au 02/05/2019. La cause du rappel est situé au milieu du communiqué ainsi libellé, « Escherichia Coli O26 STEC ».

31 mai 2019
Information des clients après la détection ponctuelle de listeria dans un sandwich proposé en libre-service à bord de certains vols du 21 au 24 mai 2019

Le communiqué parle de détection ponctuelle, s’agissant de Listeria, j’avoue ne pas savoir ce que cela signifie, vraiment très bizarre ...
Dans un article, j’avais écrit,
Détection ponctuelle signifie on a eu un accident, ne venez pas nous chercher des noises, mais on verra bien ce qu'il sera mis en place comme actions correctives …. d'autant qu'il ne s'agit pas de Servair mais d'Air Food …
Pour ma part, je trouve la réaction de l'entreprise très lente, car entre la diffusion du produit au plus tard le 24 mai et la communication le 31 mai, il y avait largement le temps de faire de analyses de détection de Listeria, même si selon ce site, « Air France rappelle que la sécurité alimentaire « est une priorité qui fait l’objet de contrôles stricts et quotidiens, certifiée par la norme ISO 22000 ». 
Ce dernier charabia ne signifie pas grand chose car les contrôles ne sont pas certifiées par la norme ISO 22 000 !
Au final, cela mériterait d'être un peu plus fouillé ... par nos autorités sanitaires, quant à la com, c'est proche de zéro!

26 juin 2019
La société RUEL procède au retrait /rappel de la vente des produits suivants :
    - Filets mignons fumés nature, 5 baies, herbes de Provence, piment ;
    - Bacon cru fumé.
Le communiqué indique que la période de commercialisation va du 21 avril 2019 au 26 juin 2019. Qui peut conserver jusqu’à fin juin ce type de produits vendus fin avril ?

On apprend aussi au milieu du communiqué que la cause du rappel est Salmonella.

12 juillet 2019
Cas de gastro-entérites liés à la consommation de coppa contaminée par des salmonelles
Plusieurs foyers de toxi-infections alimentaires collectives à Salmonella ont été signalés le 8 juillet dernier aux autorités sanitaires. Des plaintes de consommateurs ont conduit la direction qualité de l’enseigne Intermarché à alerter les autorités et à procéder au retrait des produits en points de vente. Le lien avec la consommation de coppa (charcuterie italienne) de la marque « Di Vittorio » du fournisseur Castelli France a été confirmé par la Direction générale de l’alimentation, la Direction générale de la santé et Santé publique France.

Le communiqué précise que « Les magasins de l’enseigne Intermarché ont procédé dès le 8 juillet dernier au retrait de la distribution des lots de coppa suspects et une information aux consommateurs par affichettes dans les lieux de vente a été diffusée ce jour. »


19 juillet 2019
Suite à un autocontrôle sur des fromages mettant en évidence la présence de SalmonellaEnteritidis et des cas humains de salmonellose potentiellement en relation épidémiologique, l’établissement GAEC Froidevaux Cornuet  procède au retrait de la vente de produits à base de lait de brebis.

Le communiqué rapporte que la période de commercialisation va du 20 mai au 20 juillet 2019. Un peu tardif ce rappel…

Par ailleurs on ne sait pas le nombre de personnes malades, sauf si on lit Food Safety News, qui rapporte que «  Près de 50 personnes ont été malades en France dans le cadre d’une épidémie d’origine alimentaire liée à la consommation d’une marque de fromage de brebis au lait cru et non pasteurisé. »
Pas d’information est la marque de fabrique de nos autorités ...

5 août 2019
Rappel produit par mesure de précaution Lot de Roquefort AOP au lait cru suite à la mise en évidence de présence de salmonelles.

Le communiqué rapporte le « retrait de la vente de quelques produits » (anecdotique, donc?) et que la période de commercialisation va du 9 juillet au 2 août 2019.

9 août 2019
Signalement de cas de listériose en lien avec la consommation de fromages de la marque Castérieu.
Quatre personnes atteintes de listériose, infectées par la même souche de Listeria, ont été identifiées par le Centre national de référence (CNR) des Listeria. Les investigations menées par Santé publique France et la Direction générale de l’alimentation ont permis d’identifier à ce stade la consommation de fromages fabriqués par la Ferme du Castérieu dans les Hautes-Pyrénées pour deux des cas.

Le communiqué rapporte que la période de commercialisation va du 1er mai et 8 août 2019.
Aucune autre information sur ces quatre cas n’a été fournie depuis.

23 août 2019
Retrait/rappel de produits de la fromagerie Lincet
La fromagerie Lincet procède au retrait de la vente de Chaource AOP 500 g au lait cru.

Le communiqué précise que la période de commercialisation est à partir du 13/08/2019
Un contrôle ayant mis en évidence, dans ces produits, la présence de Escherichia coli O111:H8.

Ce rappel aurait pu être fait plus tôt. En effet, L’Est éclair du 9 août rapporte le rappel de chaource, « La fromagerie de Vaudes procède au rappel de 24 Chaource AOP 500 g au lait cru (lot 227206) vendus dans sa boutique de Vaudes le vendredi 9 août. » 14 jours avant, on savait ...

7 septembre 2019
Signalement de cas de listériose : retrait et rappel de produits laitiers bio de la Ferme DURR (67)
Sept personnes atteintes de listériose, infectées par la même souche de Listeria, ont été identifiées par le Centre national de référence (CNR) des Listeria. Une huitième personne pourrait être concernée.

Ce communiqué relate une importante éclosion lié à des produits laitiers bio, comme quoi no body is perfect …

10 septembre 2019
Cas de Listériose : fermeture administrative de l’établissement et extension du retrait - rappel à tous les produits laitiers et produits de négoce issus de la « ferme DURR »

Trois jours après un premier communiqué, un nouveau communiqué rapporte :
De nouveaux éléments de l'enquête établissent que des autocontrôles défavorables de l'établissement « ferme DURR », portant sur des denrées produites, n'ont pas été présentés lors de l'inspection des services de contrôle de l’alimentation réalisée sur le site de la société le 6 septembre dernier. Par ailleurs, les résultats d’analyses obtenus ce jour suite à des prélèvements officiels établissent une contamination étendue des locaux de l’établissement et une contamination de certains produits alimentaires.
Considérant ces nouveaux éléments qui signent une contamination persistante des productions, les services du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation ordonnent ce jour le retrait de la vente et le rappel de TOUS les produits laitiers de la marque Ferme DURR (FR 67-055-001 CE) de type yaourts nature et aux fruits, crèmes, fromages blancs et fromages, flans, etc.. et cela quelle que soit la DLC/DDM. Compte tenu de la contamination des locaux, tous les produits de négoce (fromages et charcuteries) non fabriqués mais revendus par la Ferme DURR sont concernés par le retrait-rappel.


Food Safety News rapporte le 17 septembre 2019, « Selon les autorités de la santé publique, les sept personnes en France faisant partie d'une épidémie de Listeria liée à des produits laitiers biologiques sont tombées malades au cours d'une période de 18 mois. »
Deux personnes sont décédées mais Santé publique de France n’a pas de preuve afin d’attribuer les décès à une infection à Listeria.

15 octobre 2019
Listéria : le point sur la charcuterie importée d'Allemagne en France.
Le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation a été alerté le 2 octobre 2019 sur l'importation en France de charcuterie potentiellement contaminée par la Listéria. Ces produits ont été tracés et retirés de la vente. Aucun cas humain n'est à déplorer en France.

Ce communiqué ne dit pas tout.

D’abord la notification au RASFF de l’UE est du 3 octobre et non du 2 octobre. On peut lire sur la notification que la France a demandé des informations le 4 octobre 2019.

Ce communiqué parle de 11 tableaux, pourquoi ne pas les avoir publié … On lira Charcuterie allemande contaminée par Listeria et communication en retard de nos autorités sanitaires, as usual?

De la défense des abeilles, avec la Commission européenne et les Etats-membres dans le rôle des vilains, le Parlement européen, l'EFSA et l'Anses dans le rôle des gentils

Les États membres ayant édulcoré les mesures visant à protéger les abeilles, les députés demandent à la Commission de revoir sa copie. Source Parlement européen du 23 octobre 2019.
Le projet de proposition de la Commission européenne avait pour objectif d’introduire dans le droit européen les orientations de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de 2013 afin de réduire l'utilisation de pesticides nuisibles aux abeilles. L'EFSA avait proposé que les pesticides soient testés pour protéger les abeilles à la fois contre une exposition aiguë et chronique. Les pesticides ne seraient restés disponibles sur le marché qu’en cas de réussite de ces nouveaux tests.
Toutefois, la plupart des États membres de l'UE se sont opposés à ces dispositions, forçant la Commission à trouver un compromis pour ne conserver que les dispositions qui protègent les abeilles contre une exposition aiguë. « Il est totalement inacceptable que les États membres s’opposent à la mise en œuvre complète des orientations de l’EFSA de 2013 », indique une résolution du Parlement adoptée mercredi. Le projet « introduit uniquement des modifications (...) concernant la toxicité aiguë à l’encontre des abeilles mais demeure silencieux sur la toxicité chronique, tout comme sur la toxicité à l’encontre des bourdons et des abeilles solitaires ». Par ailleurs, le texte de la Commission « ne reflète pas les dernières évolutions des connaissances scientifiques et technique » et « ne changerait pas le niveau de protection » déjà en place, affirme le texte.
Les députés soulignent également que la Commission européenne n’aurait pas dû faire de concession et qu’elle aurait dû utiliser pleinement ses pouvoirs, les 16 États membres faisant obstacle à l’application des critères de protection ne formant pas une majorité qualifiée.

Pendant ce temps, l’Anses publie le 28 octobre 2019, à rebours, « Protection des abeilles : renforcer l’évaluation des produits phytopharmaceutiques » :
Afin de réduire l’exposition des abeilles et autres insectes pollinisateurs aux produits phytopharmaceutiques, l’Anses recommandait dans son avis du 23 novembre 2018 de renforcer les dispositions nationales imposant des restrictions en matière d’utilisation des produits pendant les périodes où les cultures sont attractives pour ces insectes. En complément, l’Agence publie un nouvel avis visant à faire évoluer les méthodes d’évaluation des risques dans le cadre des demandes d’autorisation de mise sur le marché. L’Anses recommande de s’appuyer sur le document guide de l’EFSA qui permet notamment de mieux évaluer les risques à long terme pour les abeilles et pour les autres pollinisateurs. Par ailleurs, l’Agence souligne la nécessité de fixer des valeurs seuils réglementaires au niveau européen pour les risques chroniques afin d’harmoniser les critères relatifs à la décision de mise sur le marché des produits.

dimanche 27 octobre 2019

Revue systématique de l'attribution de l’origine de la campylobactériose humaine à l'aide du typage par MLST


Un article récent vient de paraître dans Eurosurveillance, A systematic review of source attribution of human campylobacteriosis using multilocus sequence typing ou Revue systématique de l'attribution de l’origine de la campylobactériose humaine à l'aide du typage par multilocus sequence typing (MLST).

Je serais tenté de dire étude systématique mais aussi critique de l'attribution de l’origine de la campylobactériose humaine.

Voici, pour vous, quelques extraits de l’introduction et de la discussion.

Introduction
La gastro-entérite à Campylobacter est l'une des principales causes de gastro-entérite bactérienne aiguë dans les pays à revenu élevé, faible et moyen.
Le nombre de cas confirmés a continué d'augmenter dans tous les pays de l'Union européenne (de 214 000 en 2013 à 246 000 en 2016 et 2017) et on estime que plus de 800 000 cas se produiraient chaque année aux États-Unis (données de 2000 à 2008). Dans les pays à faible revenu, Campylobacter est de plus en plus impliqué dans le ralentissement de la croissance chez les enfants de moins de 2 ans.

Les produits de poulet ont été identifiés comme un facteur de risque important d'infection humaine par diverses techniques, notamment des expériences naturelles, des études cas-témoins et, de plus en plus, par l'application de méthodes génotypiques. Les autres sources d'infection identifiées par les études épidémiologiques d'observation incluent les bovins, les ovins, les porcins, les oiseaux sauvages et l'environnement.

Parallèlement aux études épidémiologiques, on a eu de plus en plus recours à des analyses génétiques de population pour attribuer des cas humains à des sources probables. Dans ces analyses, la diversité génétique des isolats humains est comparée à celle des collections d’isolats de Campylobacter provenant de sources d’infection possibles, ce qui permet une attribution quantitative à ces sources.

Discussion
Cette revue considère que les volailles et les ruminants sont les principales sources de campylobactériose humaine dans les milieux étudiés, plus de la moitié des cas de campylobactériose humaine étant attribués à la volaille.

Les études variaient selon les populations étudiées, les algorithmes utilisés et les méthodes de choix des jeux de données de référence pour les sources potentielles, mais ont systématiquement identifié l’importance de la volaille en tant que source. Toutes les études portaient sur des pays à revenu élevé, avec un écart de preuves substantiel pour les pays à revenu faible et intermédiaire.
(...)
Cette revue systématique rassemble des preuves irréfutables selon lesquelles la volaille est la principale source de campylobactériose humaine et donne des résultats cohérents dans plusieurs pays et périodes, et utilise différents algorithmes et approches analytiques pour rassembler des données isolées à partir de sources potentielles. Les études ont principalement été réalisées en Europe et en Nouvelle-Zélande et mettent en évidence le manque de preuves pour les pays à revenu faible et intermédiaire dans lesquels Campylobacter pourrait avoir un fardeau de santé particulièrement important.

Cette revue montre également des limites marquées en termes de qualité et de comparabilité, la plupart des études n'évaluant pas leur propre précision. De plus, aucune des études ayant mesuré la précision et les biais n’a utilisé cela pour ajuster les estimations de la proportion d’infections humaines provenant de chaque source potentielle ou d’une analyse de sensibilité. L'absence d'évolution vers des méthodes optimales convenues dans le contexte de presque toutes les études utilisant les mêmes données MLST est frappante.

À mesure que les données WGS deviennent de plus en plus disponibles, permettant l'utilisation de données génétiques différentes d'une étude à l'autre, il peut être encore plus difficile d'adopter une approche cohérente ou optimale, bien que cela soit important pour assurer la comparabilité. La réalisation de tests de précision et de biais tels que l'auto-attribution et les analyses de sensibilité pour prendre en compte l'imputation imparfaite de la source sera encore plus importante. Nous recommandons que les validations, utilisant des approches telles que l'attribution d'isolats de sources connues, et l'ajustement pour les biais identifiés, soient incluses dans les futures études et rapports d'attribution de sources génétiques de population.

NB : Cet article est dédié à la DGAL, qui considère que la présence de Campylobacter y compris supérieur à 1000 UFC/g dans des carcasses de poulets de chair au stade de l’abattoir, il n’y a « aucunemesure de gestion mise en œuvre suite aux résultats ».

Etats-Unis: Cette année ne devrait pas dépasser le record de 2018 en matière d’investigations sur les épidémies de maladies infectieuses d’origine alimentaire


« Cette année ne devrait pas dépasser le record de 2018 en matière d’investigations sur les épidémies de maladies infectieuses d’origine alimentaire », source article de Dan Flynn paru le 27 octobre 2019 dans Food Safety News.

2019, annus horribilis pour les épidémies de maladies infectieuses d’origine alimentaire aux États-Unis, peut-être , si vous lisez cet article, et en France qu’en est-il ?
Pour les avis de rappels, il est possible que 2019 soit identique voire supérieure à 2018, nous le saurons bientôt, pour les cas de maladies infectieuses d’origine alimentaire, je ne sais pas, mais ce qui est certain, c’est que nous le saurons pas avant un certain temps, absence de transparence oblige …

Les archives conservées par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) montrent que 2019 s'achève avec moins d'éclosions de maladies d'origine alimentaire dans plusieurs Etats que l'an dernier. Bien entendu, il reste deux mois avant la fin de 2019.

Les détectives de la sécurité des aliments à Atlanta ont investigué sur 14 épidémies en 2019, contre 24 en 2018. Et le CDC a déjà déclaré que 11 de ces 14 cas étaient vraisemblablement terminés. Il continue d’attirer l’attention du public sur trois foyers restants de 2019.

Les trois foyers qui restent ouverts impliquent des tortues de compagnie, des friandises pour chiens , des oreilles de porcs et une source qui reste inconnue.

Les tortues pour animaux de compagnie ont rendu malades 21 personnes dans 13 États avec Salmonella Oranienburg et en ont envoyé sept à l'hôpital. Le CDC a mis à jour ces chiffres le 9 octobre 2019.

La bactérie Salmonella multirésistants a provoqué la mort de 143 personnes dans 35 États le 5 septembre dernier, à la suite de la manipulation de friandises pour chiens, des oreilles de porcs. Et 33 personnes ont été hospitalisées. L'épidémie reste un cas actif pour le CDC, la Food and Drug Administration (FDA) et les départements de la santé des États.

Et le 23 août, le CDC a annoncé publiquement une épidémie mortelle d’infections à Listeria dont il n’a pas déterminé la source. L’épidémie, dont deux décès, concerne au moins 24 cas dans 13 États. Vingt-deux des personnes infectées par Listeria ont dû être hospitalisées.

Le séquençage du génome complet montre que Listeria qui rend des personnes malades aux États-Unis est étroitement liée génétiquement à la Listeria, qui rend d’autres personnes malades au Canada. Les autorités canadiennes soupçonnent du poulet cuit en dés, mais le CDC n'a plus spéculé sur la source de l'épidémie. Les rappels généralisés de poulet de Tip Top Poultry, en Géorgie, n’ont pas non plus été liés à cette épidémie mystère.

Le CDC devient l'organisme leader lorsqu'une épidémie de maladie d'origine alimentaire se propage d'un État à un autre. Une épidémie implique deux personnes ou plus qui contractent la même maladie avec des aliments ou des boissons.

Selon le CDC, plusieurs épidémies sont terminées:
  • Infections à Cyclospora - Du basilic frais importé du Mexique a infecté 241 personnes dans 11 États. Pas de décès.
  • Infections à E. coliDe la viande hachée de bison produit par Northfork Bison Distributions était une source probable d'épidémie à E. coli O103 et à E. coli O121. La flambée épidémique dans huit États a infecté 33 personnes et envoyé 18 personnes à l’hôpital. Pas de décès.
  • Infections à Salmonella - L’épidémie liée à des papayes fraîches entières de marque Cavi, a rendu malade 81 personnes dans neuf États. Pas de décès, mais 27 ont nécessité une hospitalisation. Cavi a refusé de rappeler ses produits.
  • Cas d’infections à E. coli - Plusieurs marques de farine rappelées, Pillsbury, King Arthur et ALDI’s Baker’s ont été à l’origine d el’éclosion dans neuf États. Trois des 21 cas infectés ont nécessité une hospitalisation. Pas de décès.
  • Épidémie à Salmonella - Six cas d’infection dans trois États liées au Tahini de marque Karawan. Une hospitalisation. Pas de décès.
  • Plusieurs épidémies de maladies gastro-intestinales – Des huîtres importées du Mexique sont probablement la cause. Seize cas de maladie dans 5 États. Deux hospitalisés. Pas de décès.
  • Cas d’infections à Listeria - Liées à des charcuteries et à des fromages. Dix cas de maladie, dont un décès, dans cinq États. Tous les dix ont été hospitalisés.
  • Épidémie d'infections à Salmonella - Du thon cru congelé en est probablement la cause. La flambée épidémique dans 8 États a impliqué 15 cas avec deux hospitalisés. Pas de décès.
  • Épidémie d'infections à Salmonella - Des melons prédécoupés sont probablement la cause des 137 cas de maladie dans 10 États. Trente-huit ont été hospitalisés. Pas de décès.
  • Épidémie à E. coliDe la viande hachée bovine est probablement à l'origine de 209 cas de maladie dans dix États avec 29 hospitalisations. Pas de décès.
  • Infections à SalmonellaDe la dinde de marque Butterball Ground Ground a été probablement à l'origine de l'épidémie. Il y a eu 7 cas dans trois États. Un cas hospitalisé. Pas de décès.

Depuis l'entrée en vigueur de la loi sur la modernisation de la sécurité des aliments en 2011, le CDC a mené 119 investigations sur plusieurs épidémies de maladies d'origine alimentaire. Le nombre fluctue d'année en année. Huit investigations menées en 2017 ont marqué le point le plus bas et ont rapidement été suivies en 2018 par le point le plus élevé avec 24.