jeudi 28 novembre 2019

Le HACCP nouveau est arrivé !


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Un peu un en retard par rapport au Beaujolais nouveau, voici aussi bon que lui, le HACCP nouveau est arrivé !

Issues de la 51e session du Codex Alimentarius, voici les nouveautés du HACCP ou Hazard Analysis Critical Control Point …

Des définitions nouvelles et des définitions modifiées

Ci-dessous, des traductions officieuses :
  • Bonnes pratiques d'hygiène (BPH) : mesures fondamentales et conditions appliquées à toutes les étapes de la chaîne alimentaire pour fournir des aliments sûrs et salubres.
  • Danger : agent biologique, physique, chimique présent dans un aliment ayant potentiellement un effet préjudiciable à la santé .
  • Maîtriser: entreprendre toutes les actions nécessaires pour assurer et maintenir le respect de critères et procédures pré-établies.
  • Mesures de maîtrise : toute intervention ou activité à laquelle on peut avoir recours pour prévenir ou éliminer un danger ou pour le ramener à un niveau acceptable.
  • Niveau acceptable : le niveau d'un danger dans un aliment auquel, ou en dessous duquel, l'aliment est considéré comme sûr eu égard à son usage attendu.
  • Programme prérequis : programme incluant les bonnes pratiques d'hygiène, les bonnes pratiques agricoles et les bonnes pratiques de fabrication, ainsi que d'autres pratiques et procédures telles que la formation et la traçabilité, instaurant les conditions environnementales et opérationnelles de base qui constituent le socle de la mise ne œuvre d'un système HACCP.
  • Plan HACCP : documentation ou ensemble de documents, préparés en accord avec les principes HACCP, pour assurer la maîtrise des dangers significatifs dans l'entreprise alimentaire.
  • Système HACCP : le développement et la mise en œuvre des procédures respectant ce plan.
  • Analyse des dangers : le processus de collecte et d'évaluation des informations sur les dangers identifiés dans les matières premières et les autres ingrédients, dans l'environnement, dans le procédé ou dans l'aliment, et des conditions conduisant à leur présence, afin de décider si ce sont des dangers significatifs ou pas.
  • Danger significatif : un danger identifié par l'analyse des dangers comme étant raisonnablement susceptible de survenir à un niveau inacceptable en l'absence de maîtrise, et dont la maîtrise est essentielle compte tenu de l'usage prévu pour l'aliment.
  • Point critique pour la maîtrise (CCP) : une étape où une ou plusieurs mesures de maîtrise, essentielles pour maîtriser un danger significatif, est ou sont appliquées dans un système HACCP.
  • Validation des mesures de maîtrise : obtention de la preuve qu'une mesure de maîtrise ou une combinaison de mesures de maîtrise, si elles sont bien mises en œuvre, sont capables de maîtriser le danger en respectant un objectif spécifié.
  • Surveiller : réaliser une séquence planifiée d'observations ou de mesurages des paramètres qui permettent dévaluer si une mesure de maîtrise est effective
  • Vérification : application de méthodes, procédures, tests et autres évaluations, en plus de la surveillance, pour déterminer si une mesures de maîtrise a fonctionné comme prévu.
Les nouveautés de 2019
Sur le plan formel, le système HACCP n'est plus décrit dans une annexe : il fait maintenant l'objet du deuxième chapitre du document intitulé « Principes généraux d'hygiène des aliments : bonnes pratiques d'hygiène (BPH) et système Analyse des dangers et points critiques pour leur maîtrise ».

Le texte insiste d'abord sur le fait que dans la plupart des entreprises du secteur alimentaire (ESA), on obtient des aliments sûrs (non préjudiciables à la santé) et salubres (acceptables pour la consommation) avec la simple application des bonnes pratiques d'hygiène. Pour ce qui concerne plus particulièrement l'innocuité des aliments (leur sécurité sanitaire), il est nécessaire que les ESA soient conscientes des dangers et de leurs conséquences pour la santé des consommateurs. Toutefois, il est admis que la plupart des ESA ne sont pas en mesure de faire une analyse des dangers par elles-mêmes. Il leur appartient donc de mettre en œuvre les recommandations émises par les autorités compétentes, les associations professionnelles ou des experts externes à l'entreprise, après les avoir adaptées au cas particulier de leur ESA.

Dans les cas où l'application des BPH se révèle insuffisante pour maîtriser les dangers, il peut être recommandé de porter une attention particulière à certaines BPH. Si ces BPH demandant une attention particulière ne suffisent pas, l'application des principes HACCP devient nécessaire. Selon les cas/les pays, la décision de mettre en œuvre les principes HACCP incombe à l'ESA ou aux autorités compétentes. On notera que l'expression « mesure de maîtrise » désigne aussi bien les BPH (ce sont des mesures de maîtrise génériques, ne visant pas un danger en particulier) et les mesures de maîtrises appliquées aux CCP (ce sont des mesures de maîtrise spécifiques, contre un danger identifié comme étant significatif).

Toutes les mesures de maîtrise essentielles contre les dangers significatifs sont appliquées à des CCP; quelle que soit la façon dont leur application est surveillée, que la limite critique de la mesure de maîtrise soit mesurable ou observable, qu'elle soit surveillée en continu ou pas. Ce que la norme NF EN ISO 22000 appelle PRPO est, du point de vue du Codex, une mesure de maîtrise appliquée à un CCP. Cela découle tout simplement de la définition du CCP : s'il est essentiel qu'un danger soit maîtrisé, cela se fait à une étape critique pour la maîtrise, que l'on nomme CCP.

La norme utilise avec rigueur les concepts de validation, surveillance et vérification.

Une section est consacrée aux allergènes (selon les législations, les allergènes sont considérés soit comme des dangers chimiques, soit comme des dangers biologiques).

Les notions de rappel et de retrait ne sont pas comprises universellement comme elles le sont en Europe. Le texte distingue donc clairement ce qui concerne les produits non encore commercialisés de ceux qui le sont déjà.

De nombreux exemples sont utilisés de façon à rendre le texte aussi concret que possible.

La norme ne comporte pas d'arbre de décision pour déterminer si l'étape où une mesure de maîtrise s'applique est un CCP, mais un tableau (voir en fin d'article) facile à renseigner.

NB : Jeter à la poubelle tous les arbres de décisions ne sera pas une grande perte ...

Les sept principes du système HACCP

Les modifications par rapport à la version de 2003 sont indiqués en italiques :

Principe 1 - Faire une analyse des dangers et identifier les mesures de maîtrise.
Principe 2 - Déterminer les points critiques pour la maîtrise (CCP).
Principe 3 - Établir des limites critiques validées.
Principe 4 - Établir un système pour surveiller la maîtrise aux CCP.
Principe 5 - Établir les actions correctives à entreprendre lorsque la surveillance indique qu'un écart par rapport à une limite critique à un CCP s'est produit.
Principe 6 - Valider le plan HACCP puis établir les procédures de vérification pour confirmer que le système HACCP fonctionne comme attendu.
Principe 7 - Établir une documentation concernant toutes les procédures et tous les enregistrements appropriés à ces principes et à leur application.

Exemple d’analyses des dangers

* Une analyse des dangers doit être effectuée pour chaque ingrédient utilisé dans l'aliment; cela se fait souvent à l’étape de « réception » de l'ingrédient. Une autre approche consiste à effectuer une analyse des dangers distinct sur les ingrédients et une autre sur les étapes de transformation.

Référence 
Principes généraux d'hygiène des aliments : bonnes pratiques d'hygiène (BPH) et système Analyse des dangers et points critiques pour leur maîtrise. CXC 1-1969 (2020) Commission du Codex alimentarius.

NB : Merci à OC de m’avoir signaler ce lien de Wikipédia.

Une étude révèle comment le SARM se propage dans des foyers domestiques


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Une étude révèle comment le SARM se propage dans des foyers domestiques », source CIDRAP News.

En tant que médecin en infection pédiatrique à St. Louis, Stephanie Fritz, voit beaucoup de patients atteints d’infections cutanées à SARM, dont beaucoup reviennent au cours de l’année. Et elle et ses collègues voient fréquemment ces infections survenir chez plusieurs membres de la même famille.

En tant que chercheur qui étudie le SARM (Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline) depuis un certain temps, Fritz a voulu aller au fond des choses. On sait que la bactérie Staphylococcus aureus réside sur la peau d'environ un tiers de la population. S'il est bien établi que les infections à Staphylococcus aureus sont transmises de personne à personne, l'environnement domestique et les animaux domestiques ont également été impliqués comme sources potentielles. Cependant, les recherches sur le rôle que jouent ces facteurs dans la transmission du SARM ont été limitées.

Ce que Fritz voulait savoir était la cause de ces infections au sein de la famille et la dynamique en place. Comment le SARM entre-t-il dans ces ménages en premier lieu? Les membres du ménage ont-ils été infectés par un autre membre de la famille, par une source extérieure ou par un objet se trouvant à l'intérieur de la maison? Quel rôle jouent les animaux domestiques? Et pourquoi voyait-elle tant d'infections récurrentes?

« Nous voulions vraiment aller plus loin », a déclaré Fritz, professeur de pédiatrie à la faculté de médecine de l'Université Washington à St. Louis (WUSTL) et auteur principal d'une étude sur la transmission des staphylocoques publiée dans The Lancet Infectious Diseases. « Nous voulions suivre cette dynamique afin d'identifier des cibles pour interrompre la transmission et l'acquisition. »

Recherche avec prélèvements et analyse moléculaire
C’est exactement ce que Fritz, en collaboration avec d’autres chercheurs de la WUSTL School of Medicine et de l’Université de Chicago, ont réalisé dans le cadre de l’étude HOME (Observation du SARM dans l’environnement de foyers domestiques).

De 2012 à 2015, Fritz et ses coauteurs ont recruté 150 patients pédiatriques atteints d'infections à SARM qui ont débuté en ville et ne présentant aucun autre problème de santé, ainsi que les membres de leur foyer, les chiens et les chats. Au cours de 12 mois, ils se sont rendus au domicile des patients de référence cinq fois, recueillant chaque fois des échantillons sur écouvillon des occupants, de leurs animaux domestiques et de 21 items ménagers (draps, serviettes de bain, poignées de porte de réfrigérateur et claviers d’ordinateur). et poser plus de 100 questions détaillées sur les habitudes personnelles et l'hygiène.

Les chercheurs ont également effectué des analyses moléculaires sur tous les échantillons de S. aureus (SARM et S. aureus sensibles à la méthicilline) recueillis au cours de 12 mois afin d'identifier la souche particulière de la bactérie. Les analyses moléculaires leur ont permis de déterminer si une souche de Staphylococcus aureus acquise au cours de six mois de visite dans une maison, par exemple, constituait une introduction - une nouvelle souche qui n'avait pas été retrouvée lors de visites précédentes et qui venait de l'extérieur de la maison ... ou d’une transmission d'une souche précédemment identifiée à la maison (sur un membre de la famille, un animal domestique ou un objet de ménage différent).

Au total, 692 personnes ont participé à l'étude, ainsi que 154 chats et chiens. Au cours de la période d'étude de 12 mois, 513 personnes ont été colonisées au moins une fois par Staphylococcus aureus et 319 par un SARM. Sur les 154 animaux échantillonnés, 68 ont été colonisés par Staphylococcus aureus, 44 avec un SARM. Et au moins une surface domestique a été colonisée avec Staphylococcus aureus dans 136 maisons, alors que le SARM a été retrouvé dans 104 maisons. Un total de 3 819 échantillons de Staphylococcus aureus a été recueilli.

Les surfaces domestiques jouent un rôle clé
Parmi tous les membres du ménage, les animaux domestiques et les surfaces environnementales, 1 267 événements d'acquisition de souches ont été observés, l'analyse moléculaire identifiant 510 introductions de nouvelles souches de Staphylococcus aureus et 602 transmissions de souches au sein des ménages. Ce que cette constatation a révélé à Fritz et à ses collègues, c’est que l’acquisition de Staphylococcus aureus et de SARM par les ménages dépend essentiellement de l’introduction de nouvelles souches dans le ménage et de la transmission au sein du ménage.

Ce qu’ils ont également découvert en approfondissant la dynamique de la transmission au sein du ménage, c’est que les items ménagers ne sont pas simplement contaminés passivement par S. aureus et le SARM par les membres de la famille, mais jouent également un rôle actif dans la propagation de la bactérie d’un membre de la famille à un autre. Dans plusieurs cas, l'item ménager était la seule source possible de contamination.

« En raison de notre typage des souches et de la nature longitudinale de notre étude, nous avons pu identifier que ces surfaces environnementales servaient en réalité de réservoirs de transmission », a déclaré Fritz.

Des analyses multivariées des facteurs impliqués dans l’introduction et la transmission de S. aureus ont permis d’étoffer ce lien. Par exemple, les chercheurs ont constaté que les membres du ménage partageant une chambre ou une serviette de bain avec un autre membre du ménage étaient plus susceptibles d'être à la fois une source de transmission du S. aureus et un destinataire. « Il s’agissait vraiment de partager des articles d’hygiène personnelle, comme des serviettes », a déclaré Fritz. Ils ont également constaté que la transmission était plus probable dans les maisons qui, lors de visites précédentes, étaient fortement contaminées par S. aureus, dans des maisons de location et dans des foyers à faible note en hygiène. L'analyse des facteurs associés à l'introduction de la bactérie à la maison a révélé que les enfants qui fréquentent une garderie sont plus susceptibles d'introduire de nouvelles souches à la maison, alors que les personnes qui se lavent souvent les mains sont moins susceptibles.

Fritz pense que cette conclusion devrait rassurer les personnes préoccupées par l’introduction du SARM - qui peut provoquer des infections plus graves s’il pénètre dans le sang, les os ou les organes - chez eux.

« Vous n'avez pas à faire une refonte de ce que vous faites dans la vie, vous n’avez pas à arrêter d’aller faire de la gym », a-t-elle dit. « Il y a des choses subtiles que vous pouvez faire pour vous protéger. »

Les animaux ne sont pas les coupables
Une autre constatation rassurante, du moins pour les propriétaires d’animaux domestiques, est qu’il est vrai que les animaux domestiques jouent un rôle dans la dynamique de la transmission de S. aureus mais ils reçoivent principalement les bactéries des humains. Seuls trois événements de transmission se sont produits dans lesquels l'animal était la seule source possible de la bactérie. Ceci est important, a expliqué Fritz, car les patients souffrant d’infections récurrentes à SARM lui disent souvent que leur médecin de famille a suggéré que l’animal pourrait être la source du problème.

« Pour moi, l'un des messages à retenir est de ne pas se débarrasser de votre animal de compagnie », a-t-elle déclaré. « Ils ne sont pas le principal coupable. »

Fritz et ses collègues affirment qu’un meilleur lavage des mains, l’utilisation de serviettes séparées et d’autres articles d’hygiène personnelle par les membres de la famille et une décolonisation ciblée des surfaces domestiques pourraient contribuer à réduire l’introduction et la transmission de bactéries S. aureus à la maison.

Les végétariens hébergent-ils plus de superbactéries que les non-végétariens ?


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Une étude parue dans le Journal of Antimicrobial Chemotherapy révèle des taux plus faibles de bactéries résistantes aux médicaments chez les omnivores, source CIDRAP News.

Juste à temps pour la tradition américaine de Thanksgiving en matière de repas carnivores, des chercheurs néerlandais rapportent que des végétariens et les pescatariens (végétariens mangeant du poisson) présentent des taux de portage plus élevés d'entérobactéries résistantes aux antibiotiques que les non-végétariens, indiquant que manger de la viande ne représente pas un facteur de risque important d’hébergement de certains types de superbactéries.

Étant donné que les entérobactéries productrices de bêta-lactamases à spectre étendu (BLSE) et d'AmpC à médiation plasmidique (pAmpC) sont courantes dans les produits carnés néerlandais, les chercheurs ont cherché à déterminer si les végétariens présentaient un risque moins élevé d’héberger des Escherichia coli ou de producteurs des ESBL/ pAmpC ou de Klebsiella pneumoniae (BLSE-E/K) par comparaison avec des personnes qui consomment de la viande. Leur analyse a porté sur 785 végétariens, 392 pescatariens et 365 non-végétariens.

Les prélèvements fécaux ont révélé que 8,0% des végétariens (intervalle de confiance à 95% [IC] et 6,3% à 10,1%), 6,9% des pescatariens (IC 95%, 4,8% à 9,8%) étaient porteurs de bactéries BLSE-E//K contre seulement 3,8% des non-végétariens (IC 95%, 2,3% à 6,3%).

En conclusion, les auteurs notent :
Les végétariens et les pescatariens n’avaient pas un risque plus faible de portage de BLSE-E/K par rapport aux non-végétariens, ce qui indique que la consommation de viande n’est pas un facteur de risque important de portage de BLSE-E/K.

Zone de non traitement, il parait qu'il faut s'appuyer sur la science et rien que la science ... et pour le glyphosate, on fait comment ?


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Vous avez pu lire sur le blog un article de membres du Collectif Science-Technologies-Actions, Glyphosate : désinformation et mensonge d'Etat.

Voici un tweet du 27 novembre 2019 du ministère de l'agriculture à propos des zones de non traitement,
Alors encore un effort M. le ministre, suivez la science, rien que la science, à propos du glyphosate ... et si vous avez besoin de la science, consultez l'Anses ...
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Mise à jour du 19 décembre 2019. A lire dans Alerte Environnement, Glyphosate: le pouvoir manipule l’ANSES. 

mercredi 27 novembre 2019

Que se passe-t-il entre votre commande d'aliments et sa livraison, une saison à Los Angeles


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Les aliments livrés ne sont pas des aliments sûrs : Ce que les livreurs américains font avant que les commandent n’arrivent chez vous », source Doug Powell du barfblog.

CBS rapporte qu’avec les plates-formes de distribution d’aliments telles que Uber Eats, GrubHub et Postmates débordant à craquer, nous voulions savoir ce que certains livreurs faisaient avec votre nourriture avant d’en prendre une bouchée.

Un chauffeur de livraison de produits alimentaires - dont l’identité est dissimulée - a déclaré à David Goldstein de CBSLA, qu’il avait entendu des chauffeurs parler de s’aider eux-mêmes à propos de votre commande.

« Prendre des gorgées de soda tout le temps ... en y piquant une paille, puis en buvant un peu et en y ajoutant un autre paille », a-t-il déclaré.

L’équipe de Goldstein a donc installé des caméras cachées dans les restaurants et regardé les livreurs venir chercher des aliments. Beaucoup d’entre eux sont sortis avec des sacs ouverts où ils peuvent facilement goûter votre nourriture.

Un homme récupère un bon de livraison dans un restaurant Fatburger à North Hollywood. Après avoir placé le sac sur le siège avant de sa voiture, il a commencé à manger ce qui ressemble à des frites.
En reculant, il semble mettre une autre frite dans sa bouche.

Il a procédé à deux livraisons en quelques minutes. Lors de la première visite, le chauffeur a été vu en train d'essuyer ses doigts sur sa jambe, puis de les lécher proprement dans la bouche.
La deuxième livraison était la commande de chez Fatburger pour une maison à North Hollywood.

Goldstein a ensuite montré la vidéo à Naimie Ojeil, qui a déclaré que la commande était destiné à ses enfants adolescents.

« Horrible, dégoûtant », a-t’il dit.

Lorsque Goldstein a confronté le conducteur à un autre moment, il n’avait pas grand chose à dire.

Les caméras ont surpris un autre conducteur en train de prendre livraison de nourriture, en plaçant le sac sur le siège passager dans sa voiture, puis environ une minute plus tard, il a déplacé le sac, a mis la main à l'intérieur et a pris des frites avant de partir.

mardi 26 novembre 2019

Etats-Unis : Un rapport montre une résistance croissante chez les bactéries d'origine alimentaire


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.



Voici que le rapport du National Antimicrobial Resistance Monitoring Systems (NARMS) montre une une résistance croissante chez les bactéries d'origine alimentaire, source CIDRAP News.

Les dernières données d'un système de surveillance national qui surveille la résistance aux antibiotiques des bactéries d'origine alimentaire montrent une résistance croissante aux antibiotiques couramment utilisés pour traiter les infections à Salmonella.

USDA / Keith Weller
Les conclusions proviennent du résumé intégré du National Antimicrobial Resistance Monitoring Systems (NARMS) 2016-2017, qui combine des données des Centers for Disease Control and Prevention (CDC), de la Food and Drug Administration (FDA) et du ministère américain de l'agriculture (USDA). Le rapport fournit un aperçu des profils de résistance aux antibiotiques retrouvés dans les bactéries isolées chez l'homme, dans les viandes crues au détail (poulet, dinde hachée, bœuf haché et côtelettes de porc) et chez des animaux sains abattus.

En plus de trouver une résistance croissante aux antibiotiques de première intention dans des isolats humains de Salmonella, les données du NARMS montrent également une augmentation du nombre de Salmonella multirésistants récupérés chez des poulets et de Campylobacter coli multirésistants isolés de bovins de boucherie et de vaches laitières.

Concernant les tendances de Salmonella
Dans l’ensemble, la résistance aux antibiotiques de Salmonella isolée des humains reste faible, mais le rapport du NARMS montre certaines tendances inquiétantes. La résistance à la ceftriaxone est passée de 2,8% en 2015 à 3,4% en 2017 et la sensibilité réduite à la ciprofloxacine est passée de 5,8% en 2015 à 8,4% en 2017. Le rapport suggère qu'une diminution de la sensibilité à la ciprofloxacine serait en grande partie imputable à Salmonella Enteritidis et pourrait être liée aux voyages internationaux.

La résistance à l'azithromycine dans les isolats humains de Salmonella était rare, mais 26 isolats résistants à l'azithromycine (1,1%) ont été identifiés en 2017 (comparé à 26 détectés de 2011 à 2016). De plus, le pourcentage d'isolats humains de Salmonella résistants à au moins trois classes d'antibiotiques a légèrement augmenté.

La sensibilité réduite à la ciprofloxacine a également augmenté chez Salmonella, isolée de viande de poulet et de dinde vendue au détail et de poulets et de dindons échantillonnés de manière systématique.

Le rapport indique que cette augmentation était en grande partie liée à une augmentation de Salmonella Infantis multirésistant. Chez les poulets échantillonnés régulièrement, la présence de Salmonella multirésistants est passée de 9,5% en 2015 à 18% en 2017 et de 15% à 25% dans les échantillons caecaux de poulets.

Les données de surveillance montrent que le pourcentage de Campylobacter jejuni résistants à la ciprofloxacine retrouvé chez l'homme est passé de 25% en 2015 à 28% en 2017. La résistance à la ciprofloxacine a été observée chez 39,4% des isolats de Campylobacter coli d'origine humaine en 2017, soit à peu près le même niveau qu'en 2015. Mais la proportion d'isolats de C. jejuni d'origine humaine et de poulet résistants aux macrolides est restée faible et inchangée (moins de 3%), et la résistance aux macrolides parmi les isolats de C. coli d'origine humaine a diminué de 13% à 7%.

Cependant, C. coli multirésistants a augmenté chez les bovins (de 7% en 2015 à 15% en 2017) et les vaches laitières (de 4% à 11%). Et la FDA a mis en garde que le taux de résistance aux macrolides chez Campylobacter isolé chez les porcs et la résistance aux fluoroquinolones chez Campylobacter isolés des bovins méritent une surveillance supplémentaire.

La surveillance de la résistance aux antibiotiques chez Salmonella et Campylobacter est importante car les deux agents pathogènes sont les principales causes de maladies d'origine alimentaire aux États-Unis. Le CDC estime que les infections à Salmonella causent plus de 1,2 millions de cas de maladie et 450 décès par an, tandis que les infections à Campylobacter sont responsables de plus de 1,3 millions de cas de maladie et de 120 décès. Le rapport du NARMS surveille également la résistance à Escherichia coli et Enterococci.

Données plus opportunes nécessaires
Sur une note positive, aucune résistance aux antibiotiques carbapénèmes, qui sont utilisés pour traiter les infections multirésistantes d'origine alimentaire, n'a été trouvée chez les isolats de Salmonella provenant de personnes, de viande au détail ou d'animaux.

Cependant, neuf isolats de Salmonella et un isolat pathogène de E. coli chez l'homme ont été identifiés comme porteurs de MCR-1, un gène mobile conférant la résistance à la colistine, un antibiotique devenu la dernière option en matière de traitement des infections qui ne répondent pas aux autres agents. Le rapport indique que les dix patients ont voyagé à l’étranger avant le début de leur maladie, ce qui suggère qu’ils l’auraient peut-être contractée au cours de leur voyage.

En outre, les tests génomiques ont identifié un nouveau gène de résistance à la colistine, MCR-9.1, dans plusieurs isolats humains et toutes sources d'origine animale et destinés à la vente au détail. La FDA a annoncé que d'autres travaux étaient en cours pour caractériser complètement le gène.

« Nous savons que la colistine est l'un de ces antibiotiques de dernier recours qui sont malheureusement devenus très importants en médecine humaine, car de nombreux autres traitements ne fonctionnent plus », a déclaré Karin Hoelzer, responsable du projet sur la résistance aux antibiotiques du Pew Charitable Trust. « Donc, voir la résistance émerger à ces médicaments, et voir une augmentation de la multirésistance, ce sont des tendances inquiétantes. »

La FDA a déclaré qu'à l'avenir, les données disponibles dans les rapports du NARMS seront mises à jour sur une base continue, ce qui devrait réduire le délai entre la collecte d'échantillons de bactéries et la publication des résultats de résistance aux antibiotiques. Hoelzer a déclaré qu'il était essentiel d'obtenir les données plus rapidement.

« Avoir des données en temps opportun est vraiment important », a déclaré Hoelzer. « La publication de ces données tant d'années après leur collecte limite réellement son utilité. Plus les données seront disponibles rapidement, mieux ce sera. »

De plus, les prochains rapports contiendront davantage de données provenant du Veterinary Laboratory Investigation and Response Network (Vet-LIRN) de la FDA, qui analyse les agents pathogènes isolés d’animaux d’aliments malades et d’animaux de compagnie. Le rapport actuel est une première de telles données sont incluses.

Publication d'articles dans des journaux prédateurs: un coup de gueule


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Journaux prédateurs: un coup de gueule », source article de Scott Weese paru le 19 novembre 2019 dans Worms & Germs Blog.

Malgré des mises à jour quotidiennes, des filtres anti-spam et du blocage des contacts, je me réveille tous les jours avec diverses invitations à soumettre à des journaux.
  • Aucun bon journal ne fait ça. Ils ont beaucoup trop de soumissions.
Les spams mettent en évidence le côté sauvage des journaux prédateurs, souvent avec des noms qui tentent d’imiter de vrais journaux. Aujourd’hui, c’était le « New American Journal of Medicine », une variante peu subtile du New England Journal of Medicine ou du American Journal of Medicine. Il semblerait que ce journal ait publié un total de 8 articles en 2019. J'ai examiné l'un d'entre eux et ma «critique» est mon évaluation généreuse. C’est un document qui recommande un traitement pour les femmes enceintes et qui dure une page, ne révèle pas la source de financement, ne remplit pas à peu près toutes les exigences d’article normalisé pour un essai clinique et ne rapporte pour l’essentiel aucune donnée ou analyse spécifique. Mais ce sont des « données publiées » et donc maintenant elles sont sur le CV de quelqu'un.

L'état de la littérature scientifique est assez foireux. « Montre-moi l’étude » est un refrain courant, mais ce n’est pas aussi utile de nos jours car tout peut être publié.

Pourquoi?
  • Trop de journaux.
  • Journaux prédateurs.
  • Profit.
Les bons journaux éliminent les articles faibles. Les revues à fort impact publient une minorité (5 à 25%) d’articles qui leur sont soumis (et gardez à l'esprit que, le plus souvent, les gens ne leur envoient que leurs meilleurs articles). Certaines revues toujours de bonne qualité utilisent des articles à faible impact qui restent une bonne science. Certains journaux prennent tout ce qu'ils peuvent obtenir, essayant simplement de filtrer la mauvaise science.

D'autres prendront tout ce qu'ils peuvent obtenir, à condition que les auteurs puissent payer. Malheureusement, il y en a littéralement des milliers, et ce sont les pires.

Certaines personnes ne se rendent pas compte que la plupart des chercheurs ne sont pas payés pour écrire des articles scientifiques, et dans certains cas, c’est tout le contraire. Certaines revues continuent de publier gratuitement, mais de plus en plus, les frais de publication peuvent varier de quelques centaines à quelques milliers de dollars. Ce n’est pas nécessairement un problème en soi. Certaines revues facturent des frais pour que les articles puissent être en accès libre (accessible à tous, sans abonnement nécessaire). Cependant, certains journaux facturent quelques milliers de dollars, réalisent de beaux bénéfices et ne se soucient guère de la science.

En tant que rédacteur en chef adjoint, membre du comité de rédaction et critique assidu de nombreuses revues, je vois le bien et le mal.
  • Je vois les articles qui devraient être publiés acceptés.
  • Je vois des articles de bonne qualité rejetés par de bonnes revues, sachant qu’ils se retrouveront dans une autre bonne revue.
  • Je vois les mauvais papiers rejetés.
Cependant, je vois aussi…
  • Des papiers d'une qualité horrible ont été rejetés et, je le sais, finiront toujours par être publiés ailleurs.
  • Les articles publiés qui n’ont manifestement pas fait l’objet d’une très grande évaluation par des pairs, ou au moins d’une évaluation par des pairs de la qualité et/ou des éditeurs qui ont porté attention.
C’est frustrant de passer en revue un article complètement merdique, sachant qu’il finira par trouver sa place dans un journal et qu’il fera toujours partie de la « littérature publiée ». La communauté scientifique sait que c'est louche, mais tout le monde ne réalisera pas la différence. Parfois, c’est tout simplement frustrant, car la science de mauvaise qualité ne doit pas être publiée et ne fait que « brouiller les cartes » de ce qui se passe. Cependant, quand il s’agit de questions cliniques (diagnostic, traitement de la maladie, par exemple), elles peuvent en réalité être préjudiciables, car des données de mauvaise qualité ou non valables ne doivent pas servir de fondement aux décisions. Pourtant, ça arrive.

Il y a eu quelques «« piqûres », où de faux papiers (et clairement des ordures) ont été soumis à des journaux. La plus haute visibilité est celle qui a été publiée dans Science (Bohannon, 2013). L'auteur a soumis un article à plusieurs revues. L’étude a ensuite été dit de l’étude que « Toute critique qui possède davantage de connaissances en chimie que de lycée et qui est capable de comprendre un diagramme de données de base devrait avoir immédiatement repéré les lacunes du document. Ses expériences sont si désespérément imparfaites que les résultats sont dénués de sens. »
Plus de 50% des revues en libre accès auxquelles il a été soumis l'ont accepté.

Il y a beaucoup de raisons d'utiliser ces journaux loufoques.
  • « Publier ou périr », comme on dit dans les universités, n’est pas tout à fait vrai, mais c’est assez proche. Les professeurs débutants doivent faire preuve de productivité pour conserver leurs postes ou accéder aux postes permanents de plus en plus difficiles à obtenir. Les articles scientifiques publiés constituent une mesure clé, car ils sont faciles à compter.
  • Certaines personnes en profitent pour ne pas se rendre compte que le journal est prédateur (ou que les frais de publication sont si élevés jusqu'à l'acceptation du document).
  • Bénéfice commercial. Les entreprises veulent dire que leurs produits sont pris en charge par des données publiées. Si les données ne sont pas vraiment utiles, le montant d'argent nécessaire pour faire publier quelque chose est sans importance pour la plupart des entreprises (et moins cher que de revenir à la planche à dessin).
L’accès ouvert n’est pas intrinsèquement mauvais. Il existe d’excellentes revues en libre accès qui coûtent quelques milliers de dollars par publication, mais qui respectent des normes élevées. Le libre accès est en fait idéal car cela signifie que la science est accessible à tous. C’est juste une science acceptable, et c’est là que les choses commencent à se dégrader.

En tout cas… assez de médisance. J'aime toujours dire « ne parlez pas d'un problème sans parler d'une solution », mais je n'ai pas de solution facile. Il est essentiel de sensibiliser davantage à la question. C’est pourquoi les sites de suivi de journaux prédateurs, tels que Beall’s List, sont importants. C’est une bonne mise à jour sur la triste situation.