lundi 10 octobre 2022

Incidence préliminaire et tendances des infections causées par des pathogènes transmis couramment par les aliments en 2021 aux Etats-Unis

«Incidence préliminaire et tendances des infections causées par des pathogènes transmis couramment par les aliments. Données issues du Réseau de surveillance active des maladies d'origine alimentaire sur 10 sites aux Etats-Unis, 2016-2021», source MMWR du 7 octobre 2021.

Sommaire
Que sait-on déjà sur ce sujet ?
En 2020, le nombre d'infections signalées au Réseau de surveillance active des maladies d'origine alimentaire (FoodNet) a diminué par rapport à la moyenne signalée de 2016 à 2018. Les mesures liées à la pandémie ont probablement réduit l'occurrence de certaines infections et limité la détection d'autres.

Qu'apporte ce rapport ?
En 2021, le nombre d'infections signalées à FoodNet a diminué de 8% par rapport à la moyenne de 2016-2018, probablement en raison de la pandémie. La plupart des infections ont été causées par Campylobacter ou Salmonella ; les cinq sérotypes de Salmonella les plus courants sont restés prédominants. L'utilisation de tests de diagnostic indépendants de la culture a augmenté.

Quelles sont les implications pour la pratique de la santé publique?
Des efforts considérables sont nécessaires pour améliorer la sécurité des aliments. Des progrès substantiels sont nécessaires pour atteindre les objectifs nationaux, en particulier pour Salmonella et Campylobacter. Les cultures traditionnelles restent essentielles pour la surveillance des infections entériques.

Pour évaluer les progrès réalisés dans la prévention des infections entériques aux États-Unis, le Foodborne Diseases Active Surveillance Network (FoodNet) mène une surveillance active basée sur la population pour les infections diagnostiquées en laboratoire causées par Campylobacter, Cyclospora, Listeria, Salmonella, Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC), Shigella, Vibrio et Yersinia sur 10 sites aux États-Unis. Ce rapport résume les données préliminaires de 2021 et décrit les changements dans l'incidence annuelle par rapport à l'incidence annuelle moyenne pour 2016-2018, la période de référence pour les objectifs du U.S. Department of Health and Human Services’ (HHS), Healthy People 2030. En 2021, l'incidence des infections causées par Salmonella a diminué, l'incidence des infections causées par Cyclospora, Yersinia et Vibrio a augmenté, et l'incidence des infections causées par d'autres pathogènes n'a pas changé. Comme en 2020, les modifications comportementales et les interventions de santé publique mises en œuvre pour contrôler la pandémie de la COVID-19 pourraient avoir réduit la transmission des infections entériques. D'autres facteurs (par exemple, l'utilisation accrue de la télémédecine et l'augmentation continue de l'utilisation des tests de diagnostic indépendants de la culture) pourraient avoir modifié leur détection ou leur notification. Il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs du HHS (ministère de la Santé), Healthy People 2030, en particulier pour les infections à Salmonella, qui sont fréquemment attribuées aux produits de volaille, et les infections à Campylobacter, qui sont fréquemment attribuées aux produits de poulet.

FoodNet est une collaboration entre le CDC, 10 départements de santé des États, le Food Safety and Inspection Service du ministère américain de l’Agriculture (FSIS-USDA) et la Food and Drug Administration (FDA). La zone de FoodNet (Connecticut, Géorgie, Maryland, Minnesota, Nouveau-Mexique, Oregon, Tennessee et certains comtés de Californie, du Colorado et de New York) comprend environ 15% de la population américaine (environ 50 millions de personnes en 2020).

En 2021, FoodNet a identifié 22 019 cas d’infection, 5 359 hospitalisations et 153 décès. L'incidence a été la plus élevée pour Campylobacter (17,8 cas pour 100 000 habitants) et Salmonella (14,2). Dans l'ensemble, 8% d'infections en moins ont été signalées en 2021 par rapport à la moyenne de 2016 à 2018 ; l'incidence a diminué pour Salmonella, a augmenté pour Cyclospora, Vibrio et Yersinia et est restée inchangée pour Campylobacter, Listeria, Shigella et STEC. Le pourcentage d'infections entraînant une hospitalisation et le pourcentage d'infections associées à une épidémie sont restés stables. Dans l'ensemble, 7% des infections en 2021 ont étét étaient associées à des voyages internationaux, contre 13% en 2016-2018.

Les deux tiers (67%) des infections bactériennes ont été diagnostiquées à l'aide de tests indépendant de la culture (CIDT pour culture-independent diagnostic tests) en 2021, contre environ la moitié (49%) de 2016 à 2018. En 2021, 37% des infections bactériennes ont été diagnostiquées en utilisant uniquement la CIDT (c'est-à-dire que l'échantillon avait un résultat de culture négatif ou n'était pas cultivé) contre 26% en 2016-2018. Une culture a été réalisée pour 70% des infections diagnostiquées par CIDT en 2021, comme en 2016-2018. Les tentatives de mise en culture ont diminué pour Campylobacter, Listeria, STEC, Vibrio et Yersinia. Le pourcentage de mise en culture ayant donné un pathogène variait de 24% pour Yersinia à 89% pour Listeria.

Parmi 6 110 isolats de Salmonella, 5 442 (89%) ont été sérotypés en 2021. Les sept sérotypes les plus courants étaient Enteritidis (908 ; 17%), Newport (596 ; 11%), Typhimurium (510 ; 9%), Javiana (406 ; 7%), I 4,[5],12:i:- (304 ; 6%), Oranienburg (247 ; 5 %) et Infantis (232 ; 4 %). Par rapport à 2016-2018, l'incidence était plus élevée pour Oranienburg (augmentation de 38,6% ; intervalle de crédibilité [Icr] à 95% = 14,2% à 72,1%) et Infantis (23,7% ; [Icr] 95% = 2,9% à 48,7%), plus faible pour I 4,[5],12:i:- (−33,4% ; [Icr] 95% = −45,4% à −17,9%), Typhimurium (−29,2% ; [Icr] 95% = −35,7% à −22,4%), et Enteritidis (−24,7 % ; [Icr] 95% = −33,6% à −15,6%), et inchangé pour Javiana (−23,0% ; [Icr] 95% = −44,0% à 12,4%) et Newport (−8,7% ; [Icr] 95% = −28,5% à 19,2%). Enteritidis, Newport, Typhimurium, Javiana et I 4,[5],12:i:- font partie des cinq sérotypes les plus courants depuis 2010. Infantis fait partie des 10 plus courants depuis 2013. En 2021, Oranienburg a provoqué une épidémie liée à des oignons ; avant cela, Oranienburg figurait pour la dernière fois parmi les 10 sérotypes les plus courants en 2009.

Parmi les 1 203 isolats de STEC en 2021, le sérogroupe O157 était le plus courant (314 ; 26 %), suivi de O26 (179 ; 15%), O103 (140 ; 12%) et O111 (116 ; 10%). En 2020, FoodNet a identifié 49 cas de SHU post-diarrhéique chez des enfants et adolescents âgés de moins de 18 ans (0,4 cas pour 100 000), dont 21 (43%) chez des enfants âgés de moins de 5 ans (0,7 pour 100 000). L'incidence globale du SHU était similaire à celle de 2016-2018 (variation de -7,6 % ; [Icr] 95% = -21,1% à 8,4%). L'incidence des infections à STEC O157 en 2020 a diminué de 16,8% ([Icr] 95% = -25,0% à -9,3%) par rapport à la moyenne de 2016 à 2018. Dans l'ensemble, 37 (76%) cas de SHU présentaient des signes d'infection à STEC ; 18 des 23 (78 %) cas de SHU avec infection à STEC confirmée par culture appartenaient au sérogroupe O157.

NB : Merci à Joe Whitworth de m’avoir signalé cette information.
L'image provient du CDC et représente les zones de surveillance de FoodNet.

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