mercredi 19 octobre 2022

Variole du singe : De nouvelles preuves en faveur d'une infection sexuellement transmissible. Qu'en pense Santé publique France ?

Légende de l'image. La coloration par i
mmunofluorescence démontre que le virus de la variole du singe (vert) peut être détecté dans la lumière épididymaire (rouge), site de maturation et de stockage des spermatozoïdes, d'un macaque crabier atteint d'une infection aiguë par le virus de la variole du singe. Les noyaux étaient contre-colorés en bleu. (Crédit image : Dr Xiankun (Kevin) Zeng, USAMRIID).

Peut-on mettre un mot sur certaines maladies, en l’occurrence les cas de variole du singe ?

Pour Santé publique France, il s’agit de cas d’une zoonose ou maladie transmissible de l’animal à l’homme. Bien entendu, cette maladie peut être qualifiée de zoonose, mais vu le nombre de cas dans le monde, il est plus exact, me semble-t-il, de la qualifier d’infection sexuellement transmissible. Mais est-ce politiquement correct ? Santé publique France n’a sans doute pas voulu s’attirer les foudres de quelques lobbies ...

Dans un précédent article, le blog vous avait informé, «Variole du singe, infection sexuellement transmissible ou non ?» réalisé à partir d’un communiqué de l’Académie de médecine de France, «Variole du singe : zoonose et infection sexuellement transmissible (IST)», et pourtant il y aurait de quoi, mais comme l’on dit pas d’amalgame.

Voici donc un nouvel élément, «Une étude chez les primates montre que la présence du virus de la variole du singe dans les testicules», source article de Stephanie Soucheray paru le 19 octobre dans CIDRAP News.

Pour la première fois, des chercheurs ont dit avoir détecté le virus de la variole du singe dans des testicules de primates non humains pendant la phase aiguë de l'infection, selon une étude publiée dans Nature Microbiology. Bien que l'étude ait impliqué des macaques, elle fournit plus de preuves que le virus de la variole du singe pourrait être transmis sexuellement chez l'homme.

L'étude a été menée par des scientifiques de l'US Army Medical Research Institute of Infectious Diseases (USAMRIID).

Virus retrouvé dans les structures de production du sperme
«Nous avons détecté le virus du monkeypox dans les cellules interstitielles et les tubules séminifères des testicules, ainsi que dans la lumière épididymaire, qui sont les sites de production et de maturation des spermatozoïdes», a dit l'auteur principal Xiankun (Kevin) Zeng de l'USAMRIID dans un communiqué de presse.

Le virus a été retrouvé dans les testicules de deux animaux qui ont survécu à un challenge au virus d ela variole du singe pendant la phase aiguë, et le virus a été détecté dans les testicules jusqu'à 37 jours après l'infection, bien plus longtemps que ce qui était détectable à partir d'autres organes et lésions cutanées.

«Il semble donc plausible que la transmission humaine chez les patients masculins convalescents puisse se produire via le sperme», a déclaré Zeng. Le sperme des singes n'a pas été testé, car les chercheurs utilisaient des échantillons de tissus archivés.

Actuellement, la transmission humaine est comprise comme se produisant par contact direct avec des lésions cutanées, des fluides corporels et des sécrétions respiratoires. Certaines petites études menées cette année ont cependant montré la détection de l'ADN viral du monkeypox dans le sperme de patients.

«Comme le virus de la variole du singe peut être transmis par contact direct avec des fluides corporels, la compréhension de la biologie de l'infection par le virus de la variole du singe des testicules pendant les phases aiguës et de convalescence de la maladie, et l'excrétion dans le sperme, a des implications importantes pour la santé publique», ont conclu les auteurs.

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