Le récent rapport « les soutiens publics aux éleveurs de bovins » publié récemment par la Cour des Comptes a fait « sursauter » Pierre Moscovici. Le Premier président de la Cour des Comptes s’est expliqué sur France Inter, le 25 mai, sur ce rapport. « Il faut prendre ce rapport pour ce qu’il est, c’est-à-dire pour une contribution au débat. C’est un rapport sur les soutiens à la filière, ce n’est pas un rapport contre les éleveurs, ou contre l’élevage. Il dit qu’il y a des inégalités en la matière, qu’il faut renforcer les revenus de ceux qui souffrent. Il souligne le caractère indispensable (et je ne veux pas laisser passer que la Cour serait contre les agriculteurs) de l’élevage bovin. C’est nécessaire à notre suffisance alimentaire. C’est bon pour les sols, c’est bon pour l’emploi et je ne vois pas, je ne conçois pas une France sans agriculture ». « On ne demande pas » la réduction du cheptel bovin précise-t-il encore. « Il faut réfléchir à long terme à cette question » de la baisse des émissions de gaz à effet de serre par l’agriculture. « Je veux dire aux agriculteurs que je comprend leurs émotions, que je la partage et qu’il n’y a aucune hostilité de la Cour à l’encontre de l’élevage bovin ». Pierre Moscovici a précisé qu’il s’est entretenu avec le ministre de l’Agriculture et qu’il va proposer de rencontrer les responsables du monde agricole et de la filière bovine.
«Il faut changer notre modèle agricole»Autre sujet polémique, le dernier rapport de la Cour des Comptes qui recommande de diminuer le cheptel bovin français pour pouvoir respecter nos engagements climatiques. «La Cour des Comptes n'est pas un pouvoir, nous sommes une institution indépendante qui alimente le débat public», rappelle son premier président. «Nous le faisons de manière impartiale, avec des rapports d'experts, qu'on peut discuter. Nous ne décidons rien. C'est pas un rapport contre les éleveurs et contre l'élevage ! Il dit que nous avons pris en France des engagements pour une économie neutre en carbone en 2050 : or 11,5 % des émissions viennent de l'agriculture, donc il faut changer notre modèle agricole. Il y a déjà une réduction qui est en cours, et nous changeons nos habitudes en mangeant moins de viande. Donc il faut réfléchir stratégiquement à long terme sur cette question : ensuite, tout ça est déformé, sorti de son contexte.»
La question demeure tout de même en quoi manger moins de viande intéresse la Cour des comptes ?
La baisse est en marche @BrunoLeMaire et la cour des comptes sont en retard comme pour la dette de la France à ce que je constate ! pic.twitter.com/jdBTl0VAbx
— aubry pascal (@pascalaubrycr1) May 31, 2023
Mise à jour du 4 juin 2023
Entre un ministre de l’économie qui ne sait pas ce que représente un hectare, un ministère de l’agriculture qui ne sait pas ce qu’est un ordre de grandeur, et maintenant la Cour des Comptes qui s’emmêle dans les unités, on finit par douter de la crédibilité de ceux qui pilotent les stratégies agricoles nationales.
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