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mercredi 5 mai 2021

Le ver de farine jaune approuvé comme nouvel aliment

En février 2021, l'AFSCA de Belgique avait proposé un dossier, «Mise sur le marché d’insectes et de denrées à base d’insectes pour la consommation humaine».

Et voici que l'Office fédéral de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire (BVL) d'Allemagne a publié le 4 mai un communiqué, «Le ver de farine jaune approuvé comme nouvel aliment».

Cependant, le BVL signale d'éventuelles réactions allergiques.

Le ver de farine jaune a été le premier insecte à être approuvé comme nouvel aliment. Les États membres de l'UE ont approuvé une proposition correspondante de la Commission européenne. La publication du règlement au Journal officiel de l'UE est toujours en attente.

La Commission européenne et les États membres considèrent que le nouvel aliment est fondamentalement sûr. «Cependant, manger le ver de farine jaune peut entraîner des réactions allergiques chez les personnes sensibles», explique le Dr. Georg Schreiber du BVL. L'étiquetage doit donc indiquer d'éventuelles réactions croisées aux allergies avec les crustacés ou les acariens.

La larve séchée du coléoptère de la farine Tenebrio molitor (ver de farine) peut être vendue entière ou moulue. Elle peut également être utilisée comme ingrédient jusqu'à 10 pour cent dans divers aliments, par exemple des pâtes ou des biscuits.

L'autorisation étant basée sur des données scientifiques protégées, l'autorisation n'est initialement valable que pour l'entreprise française qui en fait la demande pour une durée de cinq ans. Passé ce délai, les concurrents qui souhaitent invoquer l'agrément peuvent commercialiser le ver de farine jaune sans l'autorisation du demandeur. Cependant, en raison d'une disposition transitoire, les insectes entiers peuvent toujours être commercialisés comme aliments s'ils étaient déjà légalement sur le marché en tant qu'aliments dans l'UE avant le 01.01.2018 si une demande d'approbation en tant que nouvel aliment a été introduite avant le 01.01.2019. Ces conditions sont remplies pour le ver de farine jaune.

Selon des médias français

L'entreprise française Agronutris, qui avait saisi l'UE dès 2018 pour être autorisée à commercialiser des aliments à base de vers de farine, s'est félicitée d'avoir obtenu «un sésame actuellement unique en Europe». «La société bénéficie d'une exclusivité de cinq ans pour commercialiser ses insectes», précise-t-elle dans une réaction transmise à l'AFP.

L'Anses avait publié une actualité le 9 avril 2015, Consommation d’insectes : état des lieux des dangers potentiels et des besoins de recherche et un avis du 15 février 2015 relatif à «la valorisation des insectes dans l’alimentation et l’état des lieux des connaissances scientifiques sur les risques sanitaires en lien avec la consommation des insectes».

lundi 12 avril 2021

De la sécurité sanitaire des insectes comestibles, selon une nouvelle publication de la FAO

«Aspects liés à la sécurité des aliments des insectes comestibles», source publication de la FAO.

Les insectes comestibles peuvent diversifier les régimes alimentaires, améliorer les moyens de subsistance, contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et avoir une empreinte écologique inférieure par rapport à d'autres sources de protéines. Ces avantages potentiels, combinés à un intérêt accru pour l'exploration de sources alternatives d'aliments à la fois nutritives et écologiquement durables, stimulent la production commerciale d'insectes en tant que denrées alimentaires et aliments pour animaux.

Tout en reconnaissant les différentes opportunités que le secteur pourrait offrir, cette publication analyse les implications en matière de sécurité des aliments associées aux insectes comestibles. Certains dangers potentiels pour la sécurité alimentaire des insectes comestibles sont considérés dans cette publication - biologiques (bactéries, virus, champignons, parasites), chimiques (mycotoxines, pesticides, métaux lourds, antimicrobiens) et physiques. Le potentiel de risques allergènes associés aux insectes comestibles est également discuté.

Les risques sanitaires liés à la consommation d'insectes dépendent fortement des espèces d'insectes, de l'environnement dans lequel ils sont élevés ou dans lesquels ils sont collectés, de ce qu'ils mangent et des méthodes de production et de transformation utilisées. Une évaluation approfondie des dangers pour la sécurité alimentaire aidera à établir des pratiques d'hygiène et de fabrication appropriées, qui demeurent un défi pour le secteur.

Combler les lacunes dans les connaissances, élaborer des cadres réglementaires appropriés et encourager une collaboration étroite entre les parties prenantes facilitera l'établissement d'une voie multidisciplinaire pour le secteur afin de promouvoir la sécurité sanitaire des aliments.

Référence : FAO. 2021. Looking at edible insects from a food safety perspective. Challenges and opportunities for the sector. Rome.

samedi 30 janvier 2021

Mettre des insectes au menu, en toute sécurité sanitaire

«Mettre des insectes au menu, en toute sécurité sanitaire», source Edith Cowan University.

L'idée de manger des insectes fait tourner l'estomac à de nombreuses personnes, mais une nouvelle étude de l'Université Edith Cowan (ECU) met en lumière des protéines provoquant des allergies qui pourraient poser de graves risques pour la santé des personnes souffrant d'allergie aux coquillages.

L'étude, publiée dans la revue Food Chemistry, a identifié 20 protéines présentes dans les produits alimentaires de grillon qui pourraient provoquer de graves réactions allergiques chez certaines personnes.

Le projet était dirigé par le professeur Michelle Colgrave de l’école des sciences de l’ECU et du CSIRO.

Le professeur Colgrave a dit que les grillons et autres insectes pourraient être la clé de l'alimentation des 9,7 milliards de personnes sur Terre en 2050.

«Plus de 2 milliards de personnes dans le monde mangent déjà des insectes quotidiennement et ils pourraient être une solution durable, fournissant des protéines qui complètent les sources de protéines animales traditionnelles», a-t-elle dit.

«Les grillons sont riches en protéines, riches en nutriments et considérés comme respectueux de l'environnement.»

«De nombreuses études ont montré que la consommation d'insectes procurait des avantages pour la santé intestinale, abaissant la tension artérielle tout en étant riche en antioxydants.»

Les insectes peuvent provoquer une forte réaction

Alors que les insectes semblent prometteurs en tant que source alternative de protéines et sont identifiés par Agrifutures comme une industrie émergente à fort potentiel, leurs propriétés allergéniques sont préoccupantes.

Alors que le monde recherche des formes d’aliments nouvelles et plus durables, il faut également tenir compte de ceux qui ont des propriétés allergéniques et c’est là que l'étude du professeur Colgrave s’inscrit.

«Cette étude a montré un chevauchement significatif entre les protéines allergéniques présentes dans les produits alimentaires du grillon et celles présentes dans les crustacés comme les crabes et les crevettes», a-t-elle dit.

«C’est parce que les grillons, les vers de farine et autres insectes sont étroitement liés aux crustacés.»

«Les allergies aux crustacés touchent jusqu'à 3% des personnes dans le monde, mais varient selon l'âge et la région, et il y a de fortes chances que les personnes allergiques aux crustacés réagissent également aux insectes.»

Être un allergène n'empêche pas l'utilisation des insectes comme source d'alimentation, mais cela signifie que les aliments à base d'insectes doivent être analysés et étiquetés correctement pour s'assurer que les personnes allergiques ne les mangent pas involontairement.

Dégaradation des insectes

L’équipe de recherche de l’ECU, du CSIRO, de l’Université James Cook et de l’Agence pour la science, la technologie et la recherche (A*STAR) de Singapour ont comparé les protéines de grillons entiers, de grillons entiers rôtis et de produits en poudre de grillons rôtis à des allergènes connus.

Leurs résultats peuvent désormais être utilisés pour détecter des allergènes dérivés du grillon dans les produits alimentaires qui peuvent avoir un étiquetage des allergènes et la fabrication d'aliments sûrs.

Cette étude a démontré que l'abondance/la détectabilité des allergènes varie selon la méthode d'extraction ainsi que la méthode de transformation des aliments.

mercredi 13 janvier 2021

Feu vert timide de l'EFSA à la consommation d'insectes comme nouvel aliment

L’EFSA vient de publier un avis sur les «Insectes comestibles: la science de l’évaluation des nouveaux aliments».

Depuis l’entrée en vigueur du règlement sur les nouveaux aliments le 1er janvier 2018, l’EFSA a reçu un grand nombre de demandes, couvrant une large variété de sources alimentaires nouvelles et traditionnelles. Il s’agit notamment de produits à base de plantes, d’aliments à base d’algues et de fruits exotiques, en plus d’une série de variétés d’insectes comestibles.

Ermolaos Ververis, chimiste et chercheur en science alimentaire à l’EFSA, a coordonné le premier avis adopté sur les insectes en tant que nouveaux aliments. Selon lui, «Les insectes sont des organismes complexes, ce qui rend difficile la caractérisation de la composition des produits alimentaires dérivés d’insectes. Comprendre leur microbiologie est primordial, compte tenu également du fait que tout l’insecte est consommé.»

La suite du communiqué assez bla, bla, bla de la part de l’EFSA rapporte des considérations sociologiques, environnementales et économiques et aussi scientifiques comme l’indique le résumé de l’avis ci-dessous.

Avis scientifique de l’EFSA sur Innocuité du ver de farine jaune séché (larve de Tenebrio molitor) en tant que nouvel aliment conformément au règlement (UE) 2015/2283.

À la suite d'une demande de la Commission européenne, le groupe scientifique de l'EFSA sur la nutrition, les nouveaux aliments et les allergènes alimentaires a été invité à rendre un avis sur le ver de farine jaune séché (larve de Tenebrio molitor) en tant que nouvel aliment (NA) conformément au règlement (UE) 2015/2283.

Le terme ver de farine est impropre car la larve de ténébrion n’est pas un ver. -aa.

Le terme ténébrion meunier fait référence à la forme larvaire de l'espèce d'insecte Tenebrio molitor. Le NA est le ver de farine jaune séché thermiquement, soit sous forme d'insecte séché entier, soit sous forme de poudre. Les principaux composants du NA sont les protéines, les graisses et les fibres (chitine). Le groupe scientifique note que les niveaux de contaminants dans le NA dépendent des niveaux d'occurrence de ces substances dans les aliments pour insectes. Le groupe scientifique note qu'il n'y a pas de problème de sécurité sanitaire concernant la stabilité du NA, si le NA est conforme aux limites de spécification proposées pendant toute sa durée de conservation. Le NA a une teneur élevée en protéines, bien que les niveaux de protéines réels dans le NA soient surestimés lors de l'utilisation du facteur de conversion azote-protéine de 6,25, en raison de la présence d'azote non protéique de la chitine.

Le demandeur a proposé d'utiliser le NA comme insecte séché entier sous forme de collations et comme ingrédient alimentaire dans un certain nombre de produits alimentaires. La population cible proposée par le demandeur est la population générale. Le groupe scientifique note que compte tenu de la composition du NA et des conditions d'utilisation proposées, la consommation du NA n'est pas désavantageuse sur le plan nutritionnel. Les études de toxicité présentées dans la littérature n'ont pas soulevé de problèmes de sécurité sanitaire. Le groupe scientifique considère que la consommation du NA peut induire une sensibilisation primaire et des réactions allergiques aux protéines de vers jaunes de farine et peut provoquer des réactions allergiques chez les sujets allergiques aux crustacés et aux acariens. De plus, les allergènes de l'alimentation peuvent finir dans le NA. Le groupe scientifique conclut que le NA est sûr selon les utilisations et les niveaux d'utilisation proposés.

Pour mémoire, l’Anses n’était pas franchement chaud sur les insectes en tant que nouvel aliment. Un article du blog rapportait «En France, l'Anses a fermé la porte à la consommation d'insectes en mai 2015 dans un article intitulé, Consommation d’insectes: état des lieux des dangers potentiels et des besoins de recherche.» L'Anses avait aussi publié un avis relatif à la valorisation des insectes dans l’alimentation et l’état des lieux des connaissances scientifiques sur les risques sanitaires en lien avec la consommation des insectes.

Ces précautions de l’Anses ne sont pas suivies en Belgique, Des insectes dans votre assiette : quelle sécurité ? ou en Suisse, voir Les insectes comme denrée alimentaire.

Comme l’on dit, à suivre ...

vendredi 9 octobre 2020

Allergie alimentaire causée par les insectes?

On sait en France que la consommation d'insectes est plus que limitée contrairement à la Belgique, voir
Des insectes dans votre assiette : quelle sécurité ? ou la Suisse, voir Les insectes comme denrée alimentaire.

En Suisse, il est indiqué que L’emballage doit indiquer que le produit contient des insectes. Cette information est en particulier destinée aux personnes allergiques.

En France, l'Anses a fermé la porte à la consommation d'insectes en mai 2015 dans un article intitulé, Consommation d’insectes : état des lieux des dangers potentiels et des besoins de recherche


Ainsi, selon l'Anses,
Les insectes et de nombreux arthropodes (acariens, crustacés, mollusques, etc.) possédant des allergènes communs, l’Anses recommande la prudence aux consommateurs présentant des prédispositions aux allergies.
En attendant la mise en place de normes spécifiques et d’un encadrement adapté, l’Anses recommande la prudence aux consommateurs présentant des prédispositions aux allergies. En effet, les insectes et de nombreux arthropodes (acariens, crustacés, mollusques, etc.) possèdent des allergènes communs.
La messe était donc dite pour leur utilisation en France ...

Mais voici que le BfR rapporte dans un communiqué, « Allergie alimentaire causée par les insectes? », source Communication n°044/2020 du BfR du 24 septembre 2020.

Les insectes comestibles peuvent-ils déclencher des allergies?

En septembre 2020, le BfR a lancé un nouveau projet de recherche commun pour protéger les consommateurs des réactions allergiques potentielles: Allergen-Pro.

L'objectif: mettre en place des méthodes d'analyse approfondie des allergènes dans les aliments et décrire leur impact sur les personnes allergiques. Sept partenaires suisses et allemands participent au développement de méthodes de détection adaptées et reproductibles des composants d'insectes dans les produits alimentaires.

Les personnes souffrant d'allergies alimentaires doivent éviter les allergènes dans les aliments. Les problèmes de santé peuvent être déclenchés même par les plus petites traces pour les personnes touchées. C'est pourquoi les fabricants de plats cuisinés doivent lister les ingrédients sur l'emballage. Une obligation de déclaration spéciale s'applique aux allergènes majeurs, tels que les arachides, le céleri ou l'œuf, même s'ils ne se trouvent qu'en petites quantités dans la recette. Cependant, la déclaration des allergènes qui pénètrent par inadvertance dans un aliment, c'est-à-dire qui ne font pas partie des ingrédients réguliers, n'est pas réglementée. Ces types d'entrées allergènes par inadvertance peuvent survenir en raison des conditions de transport et de production, par exemple, et présenter un risque pour la santé des personnes allergiques.

Selon les estimations de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), plus de 1900 espèces d'insectes sont consommées dans le monde. Ils sont soumis aux règles relatives aux nouveaux aliments dans l'UE. Il est également probable que les insectes seront de plus en plus utilisés comme composants alimentaires à l'avenir. Le rôle des insectes en tant que nouvel allergène alimentaire potentiel est actuellement en discussion.

Bien que seuls quelques cas d'allergies causées par des composants d'insectes aient été décrits à ce jour, il existe un potentiel considérable de réaction croisée, notamment avec les arthropodes (y compris les crustacés et les acariens) en raison de la similitude (homologie) de nombreuses protéines telles que par exemple, tropomyosine et arginine kinase.

L'un des objectifs du projet de recherche conjoint Allergen-Pro est de fournir aux autorités de surveillance des aliments et, en fin de compte, aux producteurs d'aliments des méthodes permettant d'identifier les composants des insectes dans les aliments en temps voulu.

Au total, sept partenaires de Suisse et d'Allemagne sont impliqués dans le développement de méthodes appropriées et reproductibles pour la détection des composants d'insectes, même dans les produits alimentaires hautement transformés.

Ces méthodes reposent soit sur la détection du matériel génétique propre à chaque espèce, soit sur la détection directe de toute protéine allergénique. En outre, la pertinence clinique des insectes en tant qu'allergène alimentaire potentiel pertinent pour la santé n'est toujours pas claire. Il est encore difficile de prédire la pertinence clinique de la sensibilisation alimentaire à l'aide de méthodes dites in vitro. Des méthodes in vitro innovantes et à haut rendement pour identifier les épitopes allergéniques IgE/IgG dans les protéomes d'insectes seront également développées pour améliorer la sécurité des personnes souffrant d'allergies et des fabricants de produits alimentaires.

Le projet travaille également sur le développement d'un système de test in vitro pour la première fois qui devrait permettre de déterminer, avec un stress minimal pour les sujets testés, s'ils sont allergiques ou s'ils ne présentent qu'une sensibilisation sans réactions cliniques.

Le projet Allergen-Pro est financé par le ministère fédéral de l'Alimentation et de l'Agriculture (BMEL) suite à une résolution du Bundestag allemand.

samedi 15 août 2020

La voie vers des insectes comestibles sûrs. Quels microbes posent des risques pour la sécurité des aliments?


« La voie vers des insectes comestibles sûrs. Quels microbes posent des risques pour la sécurité des aliments? », source article de Dries Vandeweyer, chercheur en postdoc à l’Université catholique de Louvain, Belgique, publié dans Nature Microbiology.

Les insectes comme source d’aliments?!

Il y a quelques années, il aurait été normal de remettre cela en question dans les pays occidentaux. Aujourd'hui, les insectes comestibles entrent régulièrement dans la chaîne alimentaire. Cette chaîne alimentaire, cependant, est un système bien réglementé de nos jours et de nouvelles matrices comme les insectes devraient remplir certaines conditions pour être autorisées sur le marché. Dans l'UE, par exemple, la sécurité sanitaire des insectes comestibles doit être prouvée, ce qui implique des recherches approfondies. Recherche à laquelle notre groupe de recherche Lab4Food (Uiniversité catholique de Louvainn) participe volontiers.

Peu de temps après l'introduction des insectes comestibles dans les pays occidentaux, des recherches sur la sécurité des aliments concernant cette nouvelle matrice alimentaire assez inexplorée ont été lancées. Dans un premier temps, les études visaient à dénombrer et identifier tous les micro-organismes associés aux insectes comestibles. Plus tard, des agents pathogènes d'origine alimentaire ont commencé à être envisagés. Les agents pathogènes d'origine alimentaire tels que Salmonella et Listeria monocytogenes ont été ciblés mais il semble qu'ils ne présentent pas beaucoup de risque (pour le moment). Dans le même temps, les étapes de transformation dans l'industrie des insectes sont devenues un sujet d'investigation microbiologique et il est devenu clair que plusieurs (mais pas tous!) groupes de microbes sont facilement éliminés par traitement. Dans l'ensemble, des informations progressives ont clairement montré qu'il y avait un groupe important de micro-organismes à prendre en compte: les endospores bactériennes! Un premier objectif pour nos recherches.

Vous avez peut-être remarqué que les bactéries étaient particulièrement considérées ci-dessus. Ne vous inquiétez pas, d'autres micro-organismes associés aux insectes comestibles (par exemple les moisissures) sont, mais dans une moindre mesure, étudiés par des chercheurs en aliments afin d'améliorer la sécurité sanitaire de la chaîne alimentaire (des insectes). Cependant, un groupe particulier mais important de microbes d'origine alimentaire n'a pas été étudié: les virus. Bien que les évaluations des risques les mentionnent systématiquement, les virus d'origine alimentaire ne font pas l'objet de recherches sur la sécurité des aliments dans les insectes comestibles. Et ici nous avons trouvé notre deuxième objectif de recherche!

Fixer des objectifs de recherche est facile, obtenir des résultats est une autre histoire. Intéressés par les identités des endospores et des virus, nous avons dû utiliser une approche ciblée: pas de test général sur l’ADN ou l’ARN mais une sélection spécifique de bactéries sous leur forme de spores et des conceptions spécifiques de qPCR pour les virus concernés. L'isolement des endospores uniquement était assez facile, le ciblage de l'ARN viral ne l'était pas. La nature spécifique de la matrice des insectes a rendu difficile la réalisation des extractions, éviter la contamination et inclure des contrôles appropriés pour exclure les faux négatifs. Mais nous avons réussi.

La voie vers des insectes comestibles microbiologiquement sûrs existe en choisissant les bons microbes à cibler et à maîtriser. Comme écrit dans l'article paru dans Nature Food « Identification of bacterial endospores and targeted detection of foodborne viruses in industrially reared insects for food » (Identification des endospores bactériennes et détection ciblée des virus d'origine alimentaire chez les insectes élevés industriellement pour l'alimentation), deux résultats contribuent à cela. Premièrement, la bactérie formant des endospores Bacillus cereus et ses proches constituent un risque grave pour la sécurité des aliments lié aux insectes à prendre en compte. Deuxièmement, quelques principaux virus d'origine alimentaire (virus de l'hépatite A et E et norovirus du génogroupe II) présentent un faible risque pour la sécurité des aliments. Une autre étape franchie vers un déploiement réussi des insectes comestibles sûrs.

Lire le communiqué de l’Académie nationale de médecine : Masquez-vous, masquez-vous, masquez-vous

lundi 20 juillet 2020

Encore un ver dans du lait en poudre Gallia ...


Selon La Voix du Nord du 18 juillet 2020, « Un ver dans le lait Gallia : un couple de Montigny-en-Ostrevent alerte les consommateurs ».
Une, maman d’une petite fille de sept mois, a trouvé un ver alimentaire vivant dans la boîte de lait infantile Gallia qu’elle venait d’acheter. Elle ne souhaite pas porter plainte contre le fabricant, mais tient à alerter les consommateurs. Car ce n’est pas une première pour la marque.
Le dégoût. C’est, avant la peur et la colère, ce qu’a ressenti Pamela Mathon ce vendredi lorsqu’elle a retrouvé un ver alimentaire, de la taille d’un ongle, dans le lait infantile Gallia que sa fille de sept mois s’apprêtait à avaler : « Il bougeait dans la cuillère, je l’ai tout de suite écrasé dans un essuie-tout, raconte-t-elle. Le problème, c’est qu’elle en a bu pendant trois jours avant que je ne le découvre. »
Paniquée, elle contacte le magasin Intermarché de Montigny-en-Ostrevent où elle a acheté la boîte. Le personnel, réactif, rappelle immédiatement les boîtes de marque Gallia correspondant au numéro du même lot, puis passe le message à la maison mère. Le magasin assure que les lots étaient correctement stockés, et ce n’est d’ailleurs pas Intermarché qui est visé par Pamela : « Je les ai simplement appelés pour qu’ils puissent réagir, mais ils ne sont pas responsables ».
Le problème viendrait selon elle de Gallia. La jeune maman a en effet contacté leur service client, qui aurait tenté de calmer le jeu : « Ils ont voulu me rassurer en me disant que c’était probablement un ver alimentaire et que ce n’était pas dangereux pour ma fille, mais que je devais quand même rester vigilante sur son état de santé, se souvient-elle. Ils m’ont demandé de leur renvoyer la boîte avec le ver pour que des analyses soient réalisées en laboratoire, puis ils m’ont proposé trois nouvelles boîtes en dédommagement»
Aujourd’hui, le couple ne souhaitent pas porter plainte contre Gallia, mais tiennent tout de même à alerter l’opinion et les consommateurs. Car il ne s’agit pas là d’un cas isolé ; neuf familles affirment avoir trouvé en mars dernier des vers ou des larves à l’intérieur des boîtes de lait infantile Gallia. Cinq d’entre elles ont d’ailleurs porté plainte cette année contre le groupe Danone, qui détient Gallia, selon l’Association des familles victimes de Lactalis (AFVLCS). Le laboratoire Gallia a cependant toujours expliqué depuis qu’aucun incident ou non-conformité n’avaient été relevés sur les lots identifiés. Danone a mis en place un numéro vert (0800.202.202) pour répondre aux questions.

Sur la communication de Danone, on lira l'article du blog du 29 mai 2020, Le mystère des larves retrouvées dans du lait infantile Gallia demeure … suite à une communication du 28 mai 2020 de Danone, le laboratoire Gallia a partagé les résultats de ses investigations et confirme que ses laits infantiles répondent aux plus hauts standards de qualité ».

Cette affaire démontre une nouvelle fois que « ses laits infantiles ne répondent pas aux plus hauts standards de qualité ».

Le blog signalait que dans la com de Gallia, il y avait « beaucoup de bla-bla, mais rien de concret, le mystère demeure … car comment des larves ont pu se retrouver dans des boîtes de poudre de lait infantile ? »

Que se passera-t-il désormais ? Un rappel n'est plus à exclure et espérons que la réponse de nos autorités ne sera pas encore et une nouvelle fois, comme cet oxymore, un 'silence abasourdissant' ...

Rappelons enfin que selon France info du 5 mars 2020,
Depuis janvier 2019, une vingtaine de personnes ont porté plainte contre Danone après avoir retrouvé des larves dans leur poudre pour bébé de la marque Gallia. En Ariège, Florence Fargier et son compagnon ont décidé de faire de même le 3 mars dernier. Et exigent des réponses.

vendredi 29 mai 2020

Le mystère des larves retrouvées dans du lait infantile Gallia demeure ...


Communicationdu 28 mai 2020 du Laboratoire Gallia, « le laboratoire Gallia a partagé les résultats de ses investigations et confirme que ses laits infantiles répondent aux plus hauts standards de qualité ».

La dernière communication était proposée sur la page facebook du laboratoire Gallia datée du 15 avril 2020 et le dernier communiqué du groupe Danone datait du 8 mars 2020.

Les lecteurs intéressés par le sujet se reporteront aux épisodes précédents dans les différents articles du blog, ici.

Rappelons que selon France info du 5 mars 2020,
Depuis janvier 2019, une vingtaine de personnes ont porté plainte contre Danone après avoir retrouvé des larves dans leur poudre pour bébé de la marque Gallia. En Ariège, Florence Fargier et son compagnon ont décidé de faire de même le 3 mars dernier. Et exigent des réponses.

Pourtant, malgré les faits, le communiqué commence fort :
Nous souhaitons remercier tous les parents qui nous ont contactés pour nous informer de la présence potentielle d’insectes dans nos produits et ceux qui nous ont transmis des éléments nous ayant permis d’affiner nos investigations.

Présence potentielle’, terme signifiant souvent le conditionnel et qui est souvent utilisé dans les communiqués de rappel, mais là, c’est environ une vingtaine de parents qui ont trouvé des larves, ils ont dû rêver ...
En complément des éléments reçus, nous avons procédé depuis les premières réclamations à l’analyse de plus de 100 000 boites et au tamisage de plus de 9 000 boites, sur la base d’un échantillon large, en présence d’huissiers. Ces analyses n’ont révélé aucune présence d’insectes.

Analyses de 100 000 boites : quelles analyses ?
Mais, « tamisage de plus de 9000 boites », pourquoi une telle différence ?
Sur la base d’audits approfondis, faits par ou en présence d’experts indépendants, nous confirmons que ni les matières premières utilisées, ni le processus de production ne présentent de trace d’insectes ou de nuisibles. Nos formules sont ainsi conformes à nos plus hauts standards de qualité. Les audits réalisés sur les bases logistiques ne révèlent par ailleurs aucune défaillance quant à la prévention des nuisibles.

Les auditeurs n’ont rien vus et les experts non plus … décidément par temps de COVID-19, sale temps pour les experts ...
Lors de nos investigations complémentaires sur le circuit logistique et lors des étapes de transport, nous avons pu constater que l’état de quelques emballages ne répondait pas à 100% de notre cahier des charges très exigeant (boites cabossées ou languettes d’ouverture endommagées). Aucun lien direct n’a été établi entre la présence éventuelle d’insectes et les écarts constatés. Ces derniers n’ont par ailleurs eu aucune incidence sur la sécurité de nos produits.

On nous signale quelques faits, une piste, peut-être, mais pour nous dire que c’est sans incidence sur la sécurité des produits ...
Parce que nous voulons que la qualité de nos conditionnements soit irréprochable, nous avons néanmoins pris la décision de renforcer la protection de nos emballages et plus précisément de la languette d’ouverture. Nous avons pour cela décidé de mettre en place un film protecteur autour du couvercle et de renforcer les caisses utilisées pour le transport de nos boites.

Et pourtant, il a été décidé d’ajouter un film protecteur ...
Depuis le début, nous avons travaillé en étroite coordination avec les autorités sanitaires : ces analyses et conclusions ont été régulièrement transmises à la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) du Rhône.

Travailler en étroite coordination ou en étroite concertation avec les autorités fait partie des éléments de la bonne stratégie de com ...
« La sécurité de nos produits est notre priorité absolue. C’est pourquoi nous avons pris très au sérieux ces réclamations et avons pris le temps de mener des investigations approfondies sur l’ensemble des étapes de fabrication et d’acheminement de nos laits infantiles : matières premières, processus de production, stockage, transports et points de vente. Dans un contexte de crise liée au COVID-19, ces dernières nous ont pris du temps. Nous tenons aujourd’hui à communiquer en toute transparence les résultats de nos investigations aux parents et à les rassurer quant au fait que nos laits infantiles ne présentent aucun problème de sécurité et répondent aux plus hauts standards de qualité. », déclare Florent Lalanne, Directeur Médical Laboratoire Gallia.

Communication imparable, « travail en étroite collaboration avec les autorités », qui, signalons-le, sont restés muettes jusqu’au bout … en ne demandant même pas un rappel …

Communication en toute transparence ou communication trop transparente, car rien ne permet d'éclairer ce mystère ...
Nous renouvelons toutes nos excuses aux parents qui ont fait face à cette expérience. Chacune de ces familles est recontactée individuellement afin de partager les résultats des analyses menées. Par ailleurs, nous leur rappelons nos recommandations d’usage : nous les invitons à systématiquement contrôler l’intégrité des boites de lait avant ouverture, à bien refermer la boite après usage, éviter toute trace de poudre à l’extérieur de la boite et la ranger dans un endroit propre, sec et à l’abri. Toutes ces recommandations sont disponibles sur notre site laboratoire-gallia.com.

Les excuses sont importantes dans la stratégie de crise, il faut en faire, mais pas trop, ici, ce n’est pas le directeur général, mais c’est quand même le Directeur Médical Laboratoire Gallia qui s’y colle ...
Nous tenons à rappeler que chacun de nos produits est soumis à de très nombreux contrôles de qualité et de sécurité qui vont d’ailleurs au-delà de ce qui est exigé par la réglementation.

C’est très classique comme argument et souvent utilisé par les entreprises alimentaires mais cela ne prouve rien. Ce qui est demandé, ce n’est pas « de très nombreux contrôles de qualité et de sécurité », c’est de faire les bonnes actions préventives.