On sait en France que la consommation d'insectes est plus que limitée contrairement à la Belgique, voir Des insectes dans votre assiette : quelle sécurité ? ou la Suisse, voir Les insectes comme denrée alimentaire.
En Suisse, il est indiqué que L’emballage doit indiquer que le produit contient des insectes. Cette information est en particulier destinée aux personnes allergiques.
En France, l'Anses a fermé la porte à la consommation d'insectes en mai 2015 dans un article intitulé, Consommation d’insectes : état des lieux des dangers potentiels et des besoins de recherche.
L'Anses avait aussi publié un avis relatif à la valorisation des insectes dans l’alimentation et l’état des lieux des connaissances scientifiques sur les risques sanitaires en lien avec la consommation des insectes.
Ainsi, selon l'Anses,
Les insectes et de nombreux arthropodes (acariens, crustacés, mollusques, etc.) possédant des allergènes communs, l’Anses recommande la prudence aux consommateurs présentant des prédispositions aux allergies.
En attendant la mise en place de normes spécifiques et d’un encadrement adapté, l’Anses recommande la prudence aux consommateurs présentant des prédispositions aux allergies. En effet, les insectes et de nombreux arthropodes (acariens, crustacés, mollusques, etc.) possèdent des allergènes communs.
La messe était donc dite pour leur utilisation en France ...
Mais voici que le BfR rapporte dans un communiqué, « Allergie alimentaire causée par les insectes? », source Communication n°044/2020 du BfR du 24 septembre 2020.
Les insectes comestibles peuvent-ils déclencher des allergies?
En septembre 2020, le BfR a lancé un nouveau projet de recherche commun pour protéger les consommateurs des réactions allergiques potentielles: Allergen-Pro.
L'objectif: mettre en place des méthodes d'analyse approfondie des allergènes dans les aliments et décrire leur impact sur les personnes allergiques. Sept partenaires suisses et allemands participent au développement de méthodes de détection adaptées et reproductibles des composants d'insectes dans les produits alimentaires.
Les personnes souffrant d'allergies alimentaires doivent éviter les allergènes dans les aliments. Les problèmes de santé peuvent être déclenchés même par les plus petites traces pour les personnes touchées. C'est pourquoi les fabricants de plats cuisinés doivent lister les ingrédients sur l'emballage. Une obligation de déclaration spéciale s'applique aux allergènes majeurs, tels que les arachides, le céleri ou l'œuf, même s'ils ne se trouvent qu'en petites quantités dans la recette. Cependant, la déclaration des allergènes qui pénètrent par inadvertance dans un aliment, c'est-à-dire qui ne font pas partie des ingrédients réguliers, n'est pas réglementée. Ces types d'entrées allergènes par inadvertance peuvent survenir en raison des conditions de transport et de production, par exemple, et présenter un risque pour la santé des personnes allergiques.
Selon les estimations de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), plus de 1900 espèces d'insectes sont consommées dans le monde. Ils sont soumis aux règles relatives aux nouveaux aliments dans l'UE. Il est également probable que les insectes seront de plus en plus utilisés comme composants alimentaires à l'avenir. Le rôle des insectes en tant que nouvel allergène alimentaire potentiel est actuellement en discussion.
Bien que seuls quelques cas d'allergies causées par des composants d'insectes aient été décrits à ce jour, il existe un potentiel considérable de réaction croisée, notamment avec les arthropodes (y compris les crustacés et les acariens) en raison de la similitude (homologie) de nombreuses protéines telles que par exemple, tropomyosine et arginine kinase.
L'un des objectifs du projet de recherche conjoint Allergen-Pro est de fournir aux autorités de surveillance des aliments et, en fin de compte, aux producteurs d'aliments des méthodes permettant d'identifier les composants des insectes dans les aliments en temps voulu.
Au total, sept partenaires de Suisse et d'Allemagne sont impliqués dans le développement de méthodes appropriées et reproductibles pour la détection des composants d'insectes, même dans les produits alimentaires hautement transformés.
Ces méthodes reposent soit sur la détection du matériel génétique propre à chaque espèce, soit sur la détection directe de toute protéine allergénique. En outre, la pertinence clinique des insectes en tant qu'allergène alimentaire potentiel pertinent pour la santé n'est toujours pas claire. Il est encore difficile de prédire la pertinence clinique de la sensibilisation alimentaire à l'aide de méthodes dites in vitro. Des méthodes in vitro innovantes et à haut rendement pour identifier les épitopes allergéniques IgE/IgG dans les protéomes d'insectes seront également développées pour améliorer la sécurité des personnes souffrant d'allergies et des fabricants de produits alimentaires.
Le projet travaille également sur le développement d'un système de test in vitro pour la première fois qui devrait permettre de déterminer, avec un stress minimal pour les sujets testés, s'ils sont allergiques ou s'ils ne présentent qu'une sensibilisation sans réactions cliniques.
Le projet Allergen-Pro est financé par le ministère fédéral de l'Alimentation et de l'Agriculture (BMEL) suite à une résolution du Bundestag allemand.
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