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samedi 21 janvier 2023

Questions sans réponse après les cas de listériose en France liés à des spécialités végétales et bio

Les autorités sanitaires ont été informées de la survenue en France de 5 cas graves de listériose, dont 4 chez des femmes enceintes ayant présenté des accouchements prématurés. Ces 5 personnes, infectées par la même souche de Listeria, ont signalé des symptômes entre avril et décembre 2022.

Les investigations conduites ont identifié que les cas signalés sur le territoire national avaient consommé dans les semaines précédant leur listériose des spécialités végétales (alternatives fromagères) au lait d’amande et de noix de cajou fabriquées et commercialisées sous la marque Jay & Joy.

Ces investigations ont révélé des irrégularités de l’entreprise, notamment concernant la maitrise du risque de contamination microbiologique des produits fabriqués au sein de l’usine. Par conséquent, un arrêté préfectoral, visant à la suspension de commercialisation de tous les produits stockés et fabriqués dans l’usine a été pris le 16 janvier 2023.

Questions
- Pourquoi seulement un arrêté préfectoral de suspension de la commercialisation et non pas un arrêté de fermeture de l'entreprise ?
- Les irrégularités de l'entreprise ont-elles été découvertes ou datent-elles depuis plusieurs mois ?
- L'entreprise a déjà fait l'objet de deux rappels en 2022 pour cause de présence de Listeria monocytogenes :  le 25 juillet et le 25 avril 2022. Y a t-il eu des inspections et qu'ont-elles donné ? 
- Le troisième rappel, le 14 janvier, a été semble-t-il celui qui a été à l'origine des cas humains de contamination. Les souches de Listeria détéctées en 2022 sont-elles les mêmes qu'en 2023 ?
- Pourquoi ne mentionne-t-on pas qu'il s'agit de produits alimentaires bio ?

Caffouillage européen
- Pourquoi 6 jours de décalage entre le rappel en France, le 14 janvier 2023  et la notification d'alerte au RASFF de l'UE par la France le 20 janvier 2023 ?
- Pourquoi une différence entre la notification par la France qui indique 8 personnes affectées et la DGS qui ne rapporte que 5 cas ?
- Selon la notification par la France, la distribution a eu lieu dans neuf pays, Autriche, Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Singapour, Espagne, Suisse, Royaume-Uni.
- Une autre notification au RASFF de l'UE par l'Allemagne, 2023.0511, le 20 janvier 2023, concernant ces spécilaité fromagères fait état de nouveaux pays où les produits auraient été distribués, Estonie, Irlande, Luxembourg, Portugal, Suède.
- Des rappels de ces spécialités végétales ont eu lieu à ce jour : Allemagne, IrlandePays-Bas et 21 anvier en Belgique.
Complément du 24 janvier 2023
La question était d’où venait les huit cas signalés dans une notification au RASFF de l’UE par la France, le 20 janvier 2023, la réponse est cinq cas en France comme le relatait par Santé publique France.
Selon un article de Joe Whitworth de Food Safety News,
Trois cas supplémentaires ont été identifiés en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas. Les personnes ont été interrogées par les autorités sanitaires nationales de ces pays et ont confirmé la consommation de produits Jay & Joy.

vendredi 20 janvier 2023

Cas de listériose en France liés à des spécialités végétales et bio au lait d’amande et de noix de cajou de la marque JAY&JOY

Les autorités sanitaires ont été informées de la survenue en France de 5 cas graves de listériose, dont 4 chez des femmes enceintes ayant présenté des accouchements prématurés. Ces 5 personnes, infectées par la même souche de Listeria, ont signalé des symptômes entre avril et décembre 2022.

Les investigations conduites conjointement par Santé publique France (SpFrance), le Centre National de Référence (CNR) Listeria, la Direction générale de l’Alimentation (DGAl), la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), et en coordination avec la Direction générale de la Santé (DGS), ont identifié que les cas signalés sur le territoire national avaient consommé dans les semaines précédant leur listériose des spécialités végétales (alternatives fromagères) au lait d’amande et de noix de cajou fabriquées et commercialisées sous la marque Jay & Joy.

Selon O.-F. du 20 janvier 2023, «Alerte à la listeria : des produits de la marque vegan Jay & Joy retirés de la vente».

Cinq personnes ont présenté des cas graves de listériose après avoir consommé des spécialités végétales de la marque Ja& Joy. Parmi elles, quatre femmes enceintes qui ont dû accoucher prématurément.

Plus aucun produit de la marque Jay&Joy, spécialiste des fromages vegan, ne doit être consommé, ont prévenu les autorités sanitaires, vendredi 20 janvier 2023, signalant plusieurs cas de listériose, infection particulièrement dangereuse chez la femme enceinte.

Ces derniers mois, cinq personnes ont présenté des cas graves de listériose après avoir «consommé dans les semaines précédant leur listériose des spécialités végétales – alternatives fromagères ,au lait d’amande et de noix de cajou fabriquées et commercialisées sous la marque Jay & Joy», a annoncé dans un communiqué la Direction générale de la Santé (DGS).

Des irrégularités au sein de l’usine
Des enquêtes ont révélé «des irrégularités de l’entreprise, notamment concernant la maîtrise du risque de contamination microbiologique des produits fabriqués au sein de l’usine», ajoute-t-elle, annonçant «la suspension de commercialisation de tous les produits stockés et fabriqués dans l’usine».

«Il est demandé aux personnes détenant ces produits de ne pas les consommer et de les rapporter au point de vente où elles les ont achetés», insistent-elles.

Commentaire
Plusieurs points sont à noter  dans le timing de cette éclosion de listériose,
- Notification 2023.0500 par la France le 20 janvier 2023 au RASFF de l'UE de la présence de Listeria monocytogenes dans une spécialité végétale bio de France.
- La distribution dans neuf pays, Autriche, Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Singapour, Espagne, Suisse, Royaume-Uni.
- L’analyse microbiologique a été réalisée le 31 décembre 2022.
- Un rappel par RappelConso avait eu lieu le 14 janvier 2023 en France d’une spécialité végétale au lait d'amande et noix de cajou en raison d’une «Suspicion de la Listeria».
- Le réseau d’alerte rapide, RASFF, n’est rapide que de nom, soit 6 jours après le rappel en France.
- La notification fait état de 8 cas de listériose en France.

Complément du 21 janvier 2023
Dans le cadre de la prévention de la listériose, Santé publique France informe de la consommation à éviter des aliments les plus fréquemment contaminés :
- Fromages au lait cru ; préférez la consommation de fromages au lait pasteurisé. Enlevez la croûte de tous les fromages.
- Poissons fumés (saumon, truite, etc.)
- Poisson cru (sushi, sashimi, tarama),
- Crustacés décortiqués vendus cuits,
- Coquillages crus,
- Produits de charcuterie : rillettes, pâtés, foie gras, produits en gelée, etc. Pour les produits de type jambon, préférer les produits préemballés qui présentent moins de risque de contamination après fabrication,
- Viande crue ou peu cuite,
- Graines germées crues telles que des graines de soja.

Le communiqué de la DGS a ajouté ces nouveaux éléments :
- les produits laitiers et fromage à base de lait non pasteurisé ainsi que leurs alternative végétales à base de produits crus …
- Il est recommandé de bien cuire les aliments d’origine animale, d’enlever la croûte de tous les fromages, de laver soigneusement les légumes et les herbes aromatiques et de bien recuire jusqu’à ébullition les plats cuisinés achetés prêts à consommer «traiteur».

 Enfin, des produits de cette entreprise ont déjà été rappelés le 25 juillet et le 25 avril 2022. On connait désormais la suite ...

Complément du 24 janvier 2023
La question était d’où venait les huit cas signalés dans une notification au RASFF de l’UE par la France, le 20 janvier 2023, la réponse est cinq cas en France comme le relatait par Santé publique France.
Selon un article de Joe Whitworth de Food Safety News,
Trois cas supplémentaires ont été identifiés en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas. Les personnes ont été interrogées par les autorités sanitaires nationales de ces pays et ont confirmé la consommation de produits Jay & Joy.

mercredi 18 janvier 2023

Un décès dans une flambée de listériose en Suisse liée à des truites fumées

Des filets de truites fumées contaminées par Listeria, il en avait déjà été question dans un bref article du blog, il y a quelques jours. Voici que cela est intervenu de nouveau avec «Un décès dans une flambée à Listeria en Suisse liée à du poisson fumé», source article de Joe Whitworth paru le 18 janvier 2023 dans Food Safety News.

Les autorités suisses ont révélé qu’une flambée à Listeria avait rendu 20 personnes malades et une personne est décédée en 2022.

L’Office fédéral de la santé publique (OFSP), l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) et les autorités cantonales ou régionales ont détecté un foyer de listériose en juillet 2022 et identifié comme source des truites fumées.

Début juillet, un nombre inhabituellement élevé de cas de Listeria monocytogenes ont été signalés à l’OFSP. Le séquençage du génome entier (WGS) a confirmé qu’ils étaient liés.

Dans le cadre d’une enquête menée avec l’OFSP, des patients ont été interrogés et des preuves ont indiqué des truites fumées produites par une entreprise.

Les autorités alimentaires cantonales ont effectué une inspection de l’entreprise dans le canton de Thurgovie, également connu sous le nom de Thurgovie, qui a trouvé la bactérie dans des truites fumées et dans l’environnement de production. Le WGS a apparié les isolats d’échantillons d’aliments et de patients, confirmant le lien.

En juillet, du poisson fumé de la société Kundelfingerhof a été retiré de la vente et rappelé dans des magasins tels que Coop, Migros et Volg, le 21 juillet 2022.

Sur les 20 personnes concernées, 10 étaient des hommes et 10 des femmes. Ils avaient entre 58 et 89 ans mais la moitié d’entre eux avaient plus de 75 ans. Les deux premiers cas étaient en avril 2022 mais la majorité ont été signalés en juin et juillet.

Zurich était le canton avec le plus d’infections avec neuf tandis que 18 patients venaient du nord-est du pays. Dix-neuf personnes ont été hospitalisées et une personne est décédée.

Production arrêtée et améliorations apportées
Lors des entretiens avec les patients, 17 personnes ont mentionné avoir mangé du poisson avant de tomber malade, 11 avaient consommé des produits carnés, 15 avaient mangé de la truite fumée et une dizaine de personnes ont mentionné la même entreprise.

Mi-juillet, l’OFSP a informé l’OSAV de l’épidémie, qui a transmis l’information au laboratoire cantonal de Thurgovie, qui a ensuite contrôlé le Kundelfingerhof. Listeria a été détectée dans divers échantillons de produits. On a découvert plus tard qu’ils correspondaient à ceux des patients de l’épidémie.

Les produits ont été rappeés, l'OSAV a émis un avertissement public et la production a été temporairement arrêtée. Les autorités ont déclaré que la cause de la contamination avait été déterminée et éliminée. Kundelfingerhof a depuis adapté ses mesures d’autocontrôle et redémarré la production.

Kundelfingerhof a signalé que l’impact financier était de plus d’un quart de million de francs suisses (ou un quart de million d’euros), ce qui était plus élevé que la première estimation, mais une partie était couverte par une assurance.

Les opérations au fumoir à poissons ont été interrompues pendant environ deux mois, mais le feu vert a été donné en septembre 2022 après des mesures comprenant des essais de laboratoire.

Avec la participation d’experts externes, des modifications structurelles ont été apportées, le site de transformation du poisson a été nettoyé et désinfecté et la surveillance a été intensifiée.

Commentaire
Il manque un volet judiciaire, mais des suites pénales sont possibles ...
NB : Tous les liens sont de mon fait -aa.

Aux lecteurs du blog
Le blog va fonctionner au ralenti en raison de vacances ...

vendredi 13 janvier 2023

Brèves en sécurité des aliments

Le dernier BuSCA n°79 du 6 janvier 2023 nous informe de la présence de Listeria monocytogenes dans des truites fumées au Royaume-uni,

Au Royaume-uni, neuf cas de listériose ont été déclarés depuis janvier 2022. L’enquête épidémiologique en cours a mis en cause la consommation de truite fumée. Ces produits ont fait l’objet de rappels. Lien.

BuSCA : Le bulletin de la plate-forme de la surveillance de la chaîne alimentaire est un espace collaboratif multi-disciplinaire et multi-partenarial.

Le blog signale que le 6 janvier précisément, RappelConso nous a informé du rappel de dés de truite fumée pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Le produit a été commercialisé du 04/01/2023 au 05/01/2023.

La fiche de rappel ne dit pas s’il y a eu des cas de listériose en France liés à ce rappel, mais sans aucun doute le BuSCA nous en parlera …

Si l’on regarde le rétro, le blog nous dit qu’il y a déjà eu une importante épidémie à Listeria en Europe liée à de la triuite fumée en 2020. En juillet 2020, un autre article du blog relatait une éclosion mortelle à Listeria liée à de la truite fumée aux Pays-Bas. Enfin en 2019, selon l’EFSA, il y a eu un foyer épidémique multi-pays de Listeria monocytogenes lié à du poisson fumé à froid. Il s’agissait de truite fumée.

mardi 27 décembre 2022

Vous avez dit l'hystéria ! Mais qu'est-ce donc cette hystérie ?

Voici ci-apprès quelques exemples d’articles ayant pour titre ou thème, Listeria, l’hystéria, l’hystérie, etc., retrouvés ici et là. Le phénomène semble dater, mais qu’en sera-y-il demain ?

Le blog ne cède à aucune hystérie ou à une quelconque panique mais il énonce des faits. Mais à quoi pourrait être dû cette actualité de Listeria ?
A mon avis, il y a au moins deux raisons,

i) le nombre de rappels ayant pour cause la présence ou la suspicion de présence de Listeria monocytogenes. Il me semble, je n’ai pas encore les derniers chiffres, que Listeria est de loin en tête des causes de rappel de produits alimentaires en France. Songez par exemple, que 63 rappels ont eu pour cause du jambon le plus souvent contaminé par Listeria monocytogenes en 2022, selon RappelConso. Vraiment, très étonnant …
Il semble donc y avoir aussi une perte de maîtrise de Listeria par les entreprises alimentaires. Cela sera à suivre en 2023.

ii) Le nombre de cas de listériose en 2021 a franchi le cap des 400 cas. Le blog avait écrit,
«Santé publique France indique encore en ce moment sur la page Internet sur la Listériose, 300 à 400 cas de listériose invasive sont déclarés chaque année en France. Désormais pour 2021, il faudra dire 435 cas de listériose, soit 0,64 cas pour 100 000 habitants. La France a aussi rapporté le nombre de cas le plus élevé de décès (75).»

Voici donc cet inventaire non exhaustif d’articles sur Listeria, l’hystéria, l’hystérie, etc., et il ne s'agit pas que d'un phénomène français ...

«L'hystérie de la «Listeria», tribune publié le 11 mars 2000 dans Libération.

Listeria Hysteria: Understanding the Significance, Detection, and Strategies for Controlling Listeria in Food Production Facilities, séminaire gratuit virtuel du 12 décember 2022.

A propos de «L'épidémie de listériose sous contrôle», source Swiss info.ch du 7 juin 2005.
Pas d’hystérie. De son côté, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP devenu l’OSAV) a mis en garde contre toute hystérie face aux cas de listériose à Neuchâtel. Les grandes épidémies sont rares et seules les catégories de personnes à risques peuvent avoir des problèmes. Les personnes âgées, les patients affaiblis, les femmes enceintes et qui allaitent doivent simplement renoncer à certains aliment. (...) Il n'y a donc pas de raison de céder à l'hystérie.

Listeria, source 3M.
Plusieurs épidémies retentissantes de L. monocytogenes durant la dernière décennie ont touché des entreprises alimentaires et leurs consommateurs, ce qui a généré une inquiétude et une attention accrues de la part des inspecteurs de l’hygiène, des médias et du grand public. Certains ont décrit cet intérêt grandissant pour ce pathogène comme une «hystérie de la listeria».

«L'hystérie de la listériose», source article du blog chatelaine du 1er septembre 2008.
Faut se taper la lecture des journaux en rafale pour réaliser à quel point nous manquons de retenue et de logique. «Nous», c’est «eux», bien sûr. D’abord la listériose. Comme l’a écrit un collègue, il meurt 1000 fois plus de gens à cause de la grippe chaque année. Et à moins d’avoir passé l’âge de coucher les fesses à l’air ou d’être en traitements de chimio, vous devriez être bon pour vous en sortir sans avoir à vous rabattre sur les singles de Kraft. Je le tiens d’une spécialiste sur la question, c’est elle qui briefe les «officiels» en ce moment.

«L’hystérie contre la listeria», source éditions Aladdin.
Les toxi-infections peuvent être dues entre autres à des salmonelles, des campylobacters, des e.colis ou à la listeria. La présence de germes dans l’aliment, telle que détectée en laboratoire, n’implique pas qu’il y ait une certitude de maladie. Il faut encore que le sujet qui a consommé des listeria ou des salmonelles développe une pathologie. Sources partielles. «L’hystérie listeria», dans les Dossiers du Canard Enchaîné «Qu’est-ce qu’on mange ? Nouvelle enquête au fond de nos assiettes », 1997.

«Listéria : aucune hystérie !», source article de La Dépêche du 29 février 2000.
Pas de psychose particulière sur le marché de Castres autour des commerçants charcutiers et bouchers. La listéria ne perturbe pas les recettes...
Ça respire la santé au long de toutes les allées. La bonne bouffe régne en maître, et se revendique comme telle avec fierté. Fi de la psychose hexagonale. Sur le marché de plein air de Castres, pas d'hystérie suscitée par la listéria. La dérision toise les interrogations ou doutes qui pourraient subsister dans l'esprit de consommateurs.

«Listéria : pas d'hystérie», source article de La Dépêche du 27 janvier 2000.
La répression des fraudes et les services vétérinaires mènent près de 4.000 contrôles par an dans des entreprises du secteur alimentaire. Un pôle commun d'intervention pourrait voir le jour prochainement.
Si l'hystérie de la listériose semble épargner l'Aude, les bactéries restent un danger potentiel pour tout consommateur. «Le risque zéro n'existe pas, même dans une entreprise qui est certifiée ou qui a adopté ne démarche qualité».

«La listéria : risques et précautions», source revue 60 millions de consommateurs du 23 octobre 2018.
Aliments à éviter, personnes à risques, symptômes… L’essentiel sur la bactérie responsable de la listériose, une toxi-infection rare mais grave. (...)
Cet organisme est responsable de la listériose, une grave infection alimentaire : 20 à 30% des cas aboutissent au décès du malade (et même au-delà chez les enfants à naître). Inutile cependant de déclencher une hystérie collective, les cas restent rares.

«Listeria: est-ce l'hystérie?», source Le Devoir du 12 septembre 2008.
Il y a cinq ans, ma passion pour les fromages et ma formation en nutrition m'ont amenée à ouvrir une boutique spécialisée. Mes clients, qui se disent heureux de mes conseils et des fromages que je bichonne comme des bébés, me le rendent bien par leur fidélité.

«Listeria, un germe qui fait toujours l’actualité…», source article d’Albert Amgar du 26 octobre 2008, publié sur le blog de seppi.
En Afrique du Sud, il a été question en 2018 de «listeria hysteria», comme chaque fois qu'une épidémie survient..., voir l’article «Des nouvelles de l'actualité de Listeria...» paru le 18 mars 2018.

«SA gripped by 'listeria hysteria' as hunt for source continues» (L'Afrique du Sud saisie par ‘l'hystérie de la listeria’ alors que la chasse à la source se poursuit), source Times Live du 15 février 2018.
Contractée en mangeant des aliments contenant l'agent pathogène Listeria, la listériose est de loin la plus mortelle des maladies d'origine alimentaire. Compte tenu de l'ampleur de notre mystérieuse épidémie, elle a conduit à ce qu'un délégué a appelé «l'hystérie de la listeria», lors d'un atelier sur la listériose organisé par la South African Association of Food Science and Technology (SAAFoST) à Johannesburg.

« L'hystériose », source article de LSA du 27 janvier 2000.
«La sécurité alimentaire n'a jamais été aussi bien garantie qu'aujourd'hui.»
«Halte à l'hystérie sur la listériose ! » Quand deux scientifiques de haut niveau et un distributeur lancent ce même message la même semaine, il convient sans doute de les entendre. C'est d'abord Jean-Louis Gaillard, professeur de microbiologie à la faculté de médecine Paris-Ouest, qui, dans «le Monde», ironisait sur la «l'hystériose» s'emparant de consommateurs soumis à un flot d'informations «certes rigoureusement exactes mais assaisonnées d'une forte dose de catastrophisme». C'est ensuite Bernard Chevassus-au-Louis, président de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, qui, dans ce numéro de «LSA», appelle au simple respect des faits.

UNE bactérie tueuse. Une industrie alimentaire obsédée par le profit. Des informations que l'on cache au grand public. Tous les ingrédients sont là pour une «bonne bouffe» médiatique. A l'heure des OGM, de la «vache folle» et autres viandes à la dioxine ou aux hormones. Ah ! le bon vieux temps où la viande était viande et le petit commerçant si chaleureux (quoiqu'un peu cher), et où les bactéries savaient rester à leur place ! Cela pourrait être vrai, mais ce n'est pas la vérité. Plutôt une sorte d'écume médiatique un peu racoleuse. Une présentation des faits qui caresse le consommateur dans le sens du poil. Et le consommateur a le poil sensible, en ce moment.

«La Complainte du Munster qu'on assassine», source.
Monsieur le Président,
Je vous fais cette lettre,
Alors que l'on s'apprête
A me faire disparaître
De cet ici-bas.
Coup bas !

Au nom de grands principes
D'hygiénistes en quête
D'aseptie et d'antisetiques
Et d'une hystérie des listéria,
Patatras ! Voilà que l'on m'abat.
...

NB : Photo d’un autobus prise dans une rue de Perth, lors du XII International Symposium on Problems of Listeriosis, Perth, Australie, 2-6 Octobre 1995.

jeudi 15 décembre 2022

Listeria en France et dans l'UE en 2021, selon l'EFSA et l'ECDC

Les données ci-après sont issues du rapport 2021 sur les zoonoses de l'EFSA et de l'ECDC.

Santé publique France indique encore en ce moment sur la page Internet de la Listériose, 300 à 400 cas de listériose invasive sont déclarés chaque année en France.
Désormais pour 2021, il faudra dire 435 cas de listériose, soit 0,64 cas pour 100 000 habitants. La France a aussi rapporté le nombre de cas le plus élevé de décès (75).

Faits marquants
- En 2021, 27 États membres ont signalé 2 183 cas humains invasifs confirmés d’infection à Listeria monocytogenes à l'ECDC. Ces cas ont entraîné 923 hospitalisations et 196 décès dans l'UE.
La listériose a été la cinquième zoonose la plus fréquemment signalée chez l'homme dans l'UE et est l'une des maladies d'origine alimentaire les plus graves sous surveillance de l'UE.

- Le taux de notification de l'UE était de 0,49 pour 100 000 habitants, soit 14,0% de plus que le taux de 2020 (0,43 pour 100 000 habitants). Le rapport de 2020, qui a montré le plus faible nombre de cas humains (taux le plus faible) depuis le début de la surveillance de la listériose en 2007, a été impacté par la pandémie de la COVID-19 et la sortie du Royaume-Uni de l'UE.

- Par rapport au taux avant la pandémie de la COVID-19 (moyenne annuelle 2017-2019), le taux de notification de l'UE a augmenté de 4,3% et diminué de 2,0 % respectivement avec et sans les données du Royaume-Uni,.

- La tendance globale de l'UE pour la listériose au cours de la période 2017-2021 n'a pas montré d’augmentation ou diminution importante.

- Le taux global de létalité dans l'UE était élevé (13,7%), similaire à celui de 2020 et légèrement inférieur respectivement à 2019 (13,0% et 17,6%,).

- Les infections à L. monocytogenes ont été le plus souvent signalées dans le groupe d'âge «plus de 64 ans» et particulièrement dans la tranche d'âge «plus de 84 ans».

- Les 24 États membres ont déclaré un total de 244 357 échantillons de différentes catégories d'aliments «prêts à consommer», lors des étapes de distribution ou de fabrication.

 - L’occurrence de L. monocytogenes donne une indication de l'incidence raisonnablement prévisible du taux de contamination dans ces catégories d'aliments «prêts à consommer». Les résultats variaient selon le «prêt à consommer», la phase d'échantillonnage, le nombre d'échantillons testés et le nombre de pays déclarants. Dans le cadre d'un échantillonnage objectif, tous les échantillonneurs et unités d'échantillonnage incluses, les occurrences sont restées généralement rares (< 0,1%) à faibles (> 1% à 10%) dans ces catégories. Les valeurs les plus élevées (de 2% à 5%) ont été observées pour le poisson et les produits de la pêche, les produits de viande bovine ou porcine, les fruits et légumes et les fromages au lait de brebis.

- Au stade de la distribution, les proportions de résultats positifs pour les essais de dénombrement à échantillon unique pour L. monocytogenes effectués par les Autorités Compétentes dans le cadre de la vérification des critères de sécurité des aliments pour L. monocytogenes dénombrés selon le règlement (CE) n°2073/2005 sont restés très faibles à faibles (<1,0%) dans 9 des 11 catégories d'aliments prêts à consommer. Les proportions les plus élevées au stade de la distribution ont été observés dans les catégories «produit carné, charcuterie fermentée» (3,1%) et «poisson» (1,5%).

- Lors de la fabrication, les proportions d'échantillons uniques positifs pour L. monocytogenes sur la base d’essais de détection étaient systématiquement plus élevés par rapport à ceux au niveau de la distribution, pour toutes les catégories d'aliments «prêts à consommer». Les proportions les plus élevées en fabrication ont été observées pour les produits de la pêche (3,1%), les produits d'origine carnée autres que la charcuterie fermentée (2,5%) et le poisson (1,8%).

- En production primaire, le pourcentage d'unités positives est très faible chez les bovins (1,1%), qui est l'espèce animale la plus échantillonnée dans l'UE. Le faible nombre de données communiquées par les États membres reflète l'absence d'exigences légales minimales pour un échantillonnage et un rapport harmonisés au primaire production.

Dans la discussion, les auteurs du rapport notent,
En 2021, le nombre de cas confirmés de listériose humaine était de 2 183, ce qui correspond à un taux de notification dans l'UE de 0,49 pour 100 000 habitants et a entraîné une augmentation de 14% du taux de notification par rapport au taux de 2020.

Moins de cas ont été signalés en 2020, ce qui pourrait s'expliquer en partie par l'impact de la pandémie de COVID-19 sur les systèmes de santé nationaux et le retrait du Royaume-Uni de l'UE. La listériose reste l'une des maladies d'origine alimentaire les plus graves sous surveillance de l'UE en raison du taux élevé d'hospitalisations et de la morbidité et de la mortalité élevées, en particulier chez les personnes âgées.

La tendance générale de la listériose en 2017-2021 n'a montré aucune augmentation ou diminution statistiquement significative, à l'exception de la Roumanie avec une diminution statistiquement significative. La listériose a eu un taux de notification assez stable même pendant la pandémie de COVID-19, par rapport à d'autres maladies d'origine alimentaire.

Mise à jour du 16 décembre 2022
On lira l’article de Joe Whitworth de Food Safety News, «Salmonella is often behind EU outbreaks, but most deaths are caused by Listeria» (Salmonella est souvent à l'origine d'épidémies dans l'UE, mais la plupart des décès sont causés par Listeria).

mercredi 16 novembre 2022

Épidémie mortelle à Listeria liée à un transformateur de poisson écossais

«Épidémie mortelle à Listeria liée à un transformateur de poisson écossais», source article de Joe Whitworth paru le 16 novembre 2022 dans Food Safety News.

Une épidémie mortelle à Listeria au Royaume-Uni a été liée à une entreprise, mais les analyses des produits n'ont révélé que de faibles niveaux de contamination.

La Food Standards Scotland (FSS) et la Food Standards Agency (FSA) soupçonnent que la source de la contamination est une usine de transformation de saumon fumé en Écosse.

La Food Standards Scotland n'a pas nommé l'entreprise, ni répondu aux questions sur l'incident de Food Safety News.

Au lieu de cela, un porte-parole a déclaré: «Il s'agit d'une épidémie en cours de Listeria monocytogenes et, à ce jour, aucune source définitive de contamination n'a été retrouvée. Les investigations pour déterminer la cause profonde se poursuivent. Les enquêtes sur toute épidémie de maladie d'origine alimentaire comprendront à la fois des questionnaires destinés aux patients et des échantillons de produits.»

«Les autorités locales sont chargées de travailler sur les mesures de réduction avec toutes les entreprises impliquées, et la FSS, aux côtés de partenaires de l'Agence britannique de sécurité sanitaire, de Public Health Scotland et de la Food Standards Agency, a été impliquée dans la sensibilisation des consommateurs à l'épidémie, plus récemment avec des messages ciblés aux groupes vulnérables.»

Il y a eu 14 cas confirmés à Listeria monocytogenes en un peu moins de deux ans. Au moins 10 personnes malades ont plus de 65 ans et une était une femme enceinte.

Trois personnes de plus de 65 ans sont décédées et pour deux personnes, Listeria monocytogenes était une cause contributive de décès. Tous les cas avaient des problèmes de santé sous-jacents.

Parmi les cas liés de listériose depuis octobre 2020, huit ont été identifiés depuis janvier 2022. La majorité d'entre eux ont déclaré avoir consommé du poisson fumé prêt à consommer.

Incident qui pose problème
Les produits vendus par la société impliquée sans nom étaient tous dans le niveau maximal autorisé fixé par la législation.

La limite de 100 Unités Formant Colonie par gramme (UFC/g) s'applique aux aliments mis sur le marché, pendant la durée de conservation du produit.

Les entreprises qui produisent des aliments pouvant soutenir la croissance de Listeria doivent démontrer, à la satisfaction des autorités, que le produit ne dépassera pas 100 UFC/g pendant toute la durée de conservation, ou, ils doivent prouver l'absence dans 25 grammes avant que l’aliment ait quitté leur contrôle.

«La législation alimentaire est rédigée sur la base de la réduction des risques dans la mesure du possible. Cela n'équivaut pas à une absence de risque, mais à une acceptation que le risque résiduel subsistera. Listeria est omniprésente dans l'environnement et aucune étape de la production de saumon fumé à froid ne peut éradiquer le micro-organisme. Par conséquent, il est pratiquement impossible de réduire le risque à zéro», a dit Food Standards Scotland.

Les contrôles sont axés sur les bonnes pratiques d'hygiène afin de minimiser les risques de contamination et de s'assurer que la durée de conservation ne permet pas au pathogène d'atteindre des niveaux capables de provoquer des maladies. Cependant, les données épidémiologiques ont montré que des doses aussi faibles que 8 UFC/g peuvent provoquer des maladies chez les consommateurs vulnérables susceptibles de contracter des maladies d'origine alimentaire.

Étant donné que le produit est conforme aux limites réglementaires microbiologiques mais pose toujours un risque important pour les consommateurs vulnérables, les autorités ont déclaré qu'il était essentiel que les interventions garantissent une application efficace des contrôles de sécurité des aliments ainsi que des messages de santé publique qui permettent aux consommateurs de comprendre les risques.

Le conseil aux personnes de plus de 65 ans, aux femmes enceintes ou dont le système immunitaire est affaibli est de bien cuire le poisson fumé prêt à consommer avant de le manger. L'avertissement couvre les produits de poisson fumé réfrigérés qui ne seraient normalement pas cuits à la maison avant d'être consommés.