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samedi 21 janvier 2023

Questions sans réponse après les cas de listériose en France liés à des spécialités végétales et bio

Les autorités sanitaires ont été informées de la survenue en France de 5 cas graves de listériose, dont 4 chez des femmes enceintes ayant présenté des accouchements prématurés. Ces 5 personnes, infectées par la même souche de Listeria, ont signalé des symptômes entre avril et décembre 2022.

Les investigations conduites ont identifié que les cas signalés sur le territoire national avaient consommé dans les semaines précédant leur listériose des spécialités végétales (alternatives fromagères) au lait d’amande et de noix de cajou fabriquées et commercialisées sous la marque Jay & Joy.

Ces investigations ont révélé des irrégularités de l’entreprise, notamment concernant la maitrise du risque de contamination microbiologique des produits fabriqués au sein de l’usine. Par conséquent, un arrêté préfectoral, visant à la suspension de commercialisation de tous les produits stockés et fabriqués dans l’usine a été pris le 16 janvier 2023.

Questions
- Pourquoi seulement un arrêté préfectoral de suspension de la commercialisation et non pas un arrêté de fermeture de l'entreprise ?
- Les irrégularités de l'entreprise ont-elles été découvertes ou datent-elles depuis plusieurs mois ?
- L'entreprise a déjà fait l'objet de deux rappels en 2022 pour cause de présence de Listeria monocytogenes :  le 25 juillet et le 25 avril 2022. Y a t-il eu des inspections et qu'ont-elles donné ? 
- Le troisième rappel, le 14 janvier, a été semble-t-il celui qui a été à l'origine des cas humains de contamination. Les souches de Listeria détéctées en 2022 sont-elles les mêmes qu'en 2023 ?
- Pourquoi ne mentionne-t-on pas qu'il s'agit de produits alimentaires bio ?

Caffouillage européen
- Pourquoi 6 jours de décalage entre le rappel en France, le 14 janvier 2023  et la notification d'alerte au RASFF de l'UE par la France le 20 janvier 2023 ?
- Pourquoi une différence entre la notification par la France qui indique 8 personnes affectées et la DGS qui ne rapporte que 5 cas ?
- Selon la notification par la France, la distribution a eu lieu dans neuf pays, Autriche, Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Singapour, Espagne, Suisse, Royaume-Uni.
- Une autre notification au RASFF de l'UE par l'Allemagne, 2023.0511, le 20 janvier 2023, concernant ces spécilaité fromagères fait état de nouveaux pays où les produits auraient été distribués, Estonie, Irlande, Luxembourg, Portugal, Suède.
- Des rappels de ces spécialités végétales ont eu lieu à ce jour : Allemagne, IrlandePays-Bas et 21 anvier en Belgique.
Complément du 24 janvier 2023
La question était d’où venait les huit cas signalés dans une notification au RASFF de l’UE par la France, le 20 janvier 2023, la réponse est cinq cas en France comme le relatait par Santé publique France.
Selon un article de Joe Whitworth de Food Safety News,
Trois cas supplémentaires ont été identifiés en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas. Les personnes ont été interrogées par les autorités sanitaires nationales de ces pays et ont confirmé la consommation de produits Jay & Joy.

vendredi 27 mai 2022

Ferrero, un mea culpa, mais pas de réponses aux questions

Après l'interview du directeur général de Ferreo au Parisien, les avis sont partagés, responsable mais pas coupable ? C'est désormais un classique en France !

Coup de com or not coup de com ? Bref, il y en a pour tout le monde ...

En achetant mon journal préféré chez mon marchande jurnaux ce matin, une dame me disait en regardant la Une du Parisien (voir photo) que le directeur général ne pouvait pas être responsable de ce qui passait dans l'usine au niveau du nettoyage ...
Et pourtant, bien sûr que si, il est responsable !

Pour mémoire, à la date du 4 mai 2022, 81 cas de salmonellose avec une souche appartenant à l’épidémie ont été identifiés par le Centre national de référence (CNR) des salmonelles de l’Institut Pasteur en France.
Ce n’est pas rien !

«Est-ce qu’il y a eu défaillance ? Oui, c’est très clair. Est-ce qu’il y a eu négligence ? Non. Arlon n’est pas une usine poubelle.», selon le directeur général.
Ferrero reconnait qu’il y a eu des défaillances internes, provoquant des retards dans la récupération et le partage d’informations dans les délais impartis. Cela a impacté la rapidité et l’efficacité des investigations.
Ce n’est pas rien !

Enfin, faut-il le (re)rappeler il y a toujours la question sans réponse sur les cas britanniques, selon le rapport de l'EFSA et de l'ECDC,
Le délai moyen entre la production et la vente au détail est de 60 jours, il est donc très peu probable que le premier cas échantillonné au Royaume-Uni le 21 décembre 2021 s'explique par une contamination détectée dans l'usine en décembre 2021. Cela suggère que la contamination dans l'usine a eu lieu avant décembre 2021.
Ce n’est pas rien !

Sans compter les nombreuses questions qui font que tantôt on nous parle de tank de babeurre, tantôt de matière grasse laitière anhydre, ce qui n’est pas du tout le même produit.
Ce n’est pas rien !

En tout cas, pour l'avocat rouennais Jérémy Kalfon, «Ferrero n'a pas les bonnes réponses».

Après l'inquiétude, c'est l'heure de la contre-attaque judiciaire. L'avocat rouennais Jérémy Kalfon défend aujourd'hui 14 familles face au géant de l'agroalimentaire Ferrero. Leur point commun : leurs enfants sont tombés malades après avoir mangé des chocolats Kinder, contaminés à la salmonelle. Certains d'entre eux ont dû être hospitalisés. Aujourd'hui, ces familles demandent des réponses et ne se sentent pas toujours écoutées.

«Ce qui est étonnant, c'est qu'aucune famille ne m'a parlé d'indemnisations, explique l'avocat, qui était l'invité de France Bleu Normandie, ce jeudi 26 mai. Ce qui a motivé les plaintes c'est l'attitude de Ferrero tout au long de ce scandale.»

Il poursuit: «Vous avez des contaminations qui vont se dérouler pendant plusieurs mois, de décembre à avril. A l'issue de cette contamination, une fois que les familles avaient identifié la cause de cette contamination, elles ont contacté Ferrero. Elles ont eu plusieurs types de réponses. Certaines c'était de dire «c'est de votre faute, on ne donne pas de chocolat à de jeunes enfants ». Ensuite, quand le scandale a éclaté, Ferrero a mis en place un numéro vert et le seul dispositif mis en place par Ferrero ça a été la distribution de bons d'achat pour de Kinder. Ferrero dans cette affaire n'a pas les bonnes réponses malheureusement.»

Mise à jour du 29 mai 2022. On lira aussi Scandale alimentaire : Ferrero, un mea-culpa tardif ? 

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs, les journalistes complices de la direction !

jeudi 26 mai 2022

Quand le directeur général de Ferrero dit I'm sorry. What else ?

«Scandale Kinder : «Je suis désolé»… le mea culpa du patron de Ferrero face à nos lecteurs», source Le Parisien. Article réservé aux abonnés.

C’est la première fois qu’il s’exprime. Nicolas Neykov, directeur général France de Ferrero, qui fabrique les Kinder qui ont rendu 80 enfants malades, sort du silence et répond à toutes les questions et accusations de lecteurs du Parisien.

Au siège du Parisien à Paris (XVe), le 25 mai. «Alors que, pour l’heure, 100% de ces tests étaient faits en interne par Ferrero, 50% de nos tests seront désormais réalisés par un laboratoire extérieur homologué», annonce Nicolas Neykov, directeur général France de Ferrero.

«Posez-moi toutes vos questions. Tout ce que je sais, je vous le dirai.» L’exercice est périlleux. Devant cinq lecteurs du Parisien - Aujourd’hui en France, Nicolas Neykov, directeur général France de Ferrero, prend la parole pour la toute première fois depuis le scandale qui a éclaboussé la marque adorée des petits. Partout en Europe, des centaines d’enfants malades. 81 cas, rien qu’en France, dont 22 hospitalisés après avoir mangé des Kinder contaminés à la salmonelle, une bactérie à l’origine de gastro-entérites, parfois sévères. Si l’affaire a éclaté début avril, la bactérie avait pourtant été retrouvée dès le 15 décembre, dans l’usine belge d’Arlon où sont produits tous les chocolats incriminés (Kinder surprise, Schoko-bons, mini eggs…)

Selon, ce site,
Pour la première fois, le groupe Ferrero donne aussi une idée de l'impact financier de ce scandale sur les finances du groupe transalpin: une chute de 40% du chiffre d’affaires à Pâques, un temps fort pour les marques de chocolat, et plusieurs dizaines de millions d’euros de perdus. Au total ce sont plus de 3.000 tonnes de produits et plusieurs millions d'articles qui ont été retirés du marché et détruits.

Pour tirer les conséquences de ce scandale, Nicolas Neykov estime qu'il «y a globalement des choses à modifier dans les grands groupes alimentaires»:

«J’ai des propositions à faire. J’espère rencontrer rapidement les associations de consommateurs et le nouveau gouvernement. Il y a des choses à changer pour que cela n’arrive plus jamais.»

S’agissant de la contamination, M. Neykov a indiqué, «D’après nos enquêtes», la contamination proviendrait «d'un filtre situé dans une cuve à beurre laitier» de l'usine d'Arlon en Belgique et y serait arrivée «soit par des matières premières contaminées, soit par des personnes».

Pour le patron du groupe transalpin, il y a eu défaillance dans l'usine belge où les produits incriminés avaient été produits et la bactérie trouvée dès le 15 décembre dernier.

«Est-ce qu’il y a eu défaillance ? Oui, c’est très clair. Est-ce qu’il y a eu négligence ? Non. Arlon n’est pas une usine poubelle.»

Rappelons que selon le communiqué de Ferrero du 8 avril 2022,
Ferrero reconnait qu’il y a eu des défaillances internes, provoquant des retards dans la récupération et le partage d’informations dans les délais impartis. Cela a impacté la rapidité et l’efficacité des investigations.
Observations
Je ne sais ce qu’est un laboratoire extérieur homologué, Monsieur le directeur général, un laboratoire accédité Cofrac tierce partie, ça je connais !

«50% de nos tests seront désormais réalisés par un laboratoire extérieur homologué», soit c’est un premier pas, mais à quand l’objectif de 100% sera-t-il réalisé. Des groupes importants le font déjà depuis quelques années, voire plus d'une dizaine d'années pour certains ...

C’est habile de la part du directeur général de Ferrero de noyer le poisson en mêlant ses propres difficultés avec celles de grands groupes alimentaires. C’est quand même fort de café pour une entreprise alimentaire de dire désormais ce qu’il faut faire pour changer les choses …

Sur la contamination, le blog a indiqué que le babeurre n’est pas une matière première des produits Kinder, il s’agirait plus vraisemblablement de matière grasse laitière anhydre. Des précission s'imposent ...

Enfin, last but not the least, reste encore des questions dont celle-ci qui est essentielle, selon le rapport de l'EFSA et de l'ECDC,
Le délai moyen entre la production et la vente au détail est de 60 jours, il est donc très peu probable que le premier cas échantillonné au Royaume-Uni le 21 décembre 2021 s'explique par une contamination détectée dans l'usine en décembre 2021. Cela suggère que la contamination dans l'usine a eu lieu avant décembre 2021.

Que répondez-vous Monsieur le directeur général ?

Mise à jour du 29 mai 2022. On lira aussi Scandale alimentaire : Ferrero, un mea-culpa tardif ? 

Aux lecteurs du blog
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mardi 11 janvier 2022

L''Anses répond aux questions qu'on lui pose. Quid des questions en sécurité sanitaire des aliments qu'on ne lui pose pas ?

Un communiqué de l’Anses du 11 janvier 2021
rapporte que dans le cadre de l’
Évaluation des risques sanitaires : l’Anses renouvelle dix de ses collectifs d’experts.
L’expertise collective à l’Anses consiste à :
. faire s’exprimer et débattre des experts de différentes disciplines autour d'un questionnement de sécurité sanitaire ;
. tenir compte de l'ensemble des données scientifiques disponibles ;
. entendre tous les points de vue que les experts expriment de façon collective (diversité des approches) et contradictoire (mise en débat des éléments de preuve en tenant compte des incertitudes) ;
. formuler des conclusions et recommandations, à partir desquelles l’Anses établit un avis.

On découvre aussi que l’Anses répond aux questions posées à l’Agence mais aussi soyons complet, l’Anses peut aussi parfois s’auto-saisir, mais selon M. Eric Vial, directeur de l’évaluation des risques,

«Les enjeux de sécurité sanitaire d’aujourd’hui et de demain sont nombreux. L’Anses se doit d’apporter un éclairage scientifique sur les risques sanitaires, en les mettant en perspective les uns par rapport aux autres, pour orienter les décisions de politiques publiques, mais aussi chaque citoyen dans sa perception et ses comportements quotidiens. Les experts de l’Anses se mobilisent pour fournir des évaluations fiables et de qualité, afin de répondre avec justesse aux questions qui sont posées à l’Agence.» 

Le blog entend formuler un certain nombre de questions à l’Anses, qui pourra peut-être y répondre,

Pourquoi avoir été et être toujours aussi silencieux sur l’incident oxyde d’éthylène depuis septembre 2020 ?
Est-il logique, normal d’avoir autant de rappels de produits alimentaires en France ? Peut-on m'éclairer sur la situation ?
Comment peut faire le consommateur face à une telle situation ?
Comment définir une politique sanitaire sachant que les contrôles en sécurité des aliments diminuent ou stagnent ? Doit-on être inquiet ?
Comment définir une politique de sécurité sanitaire des aliments sachant qu’il y a encore de trop nombreux foyers de TIAC en France ? Quid des effectifs du minsitère de la santé à ce niveau ?
Pourquoi le ministère de la santé a-t’il été exclu du dispositif RappelConso ?
De trop nombreux produits alimentaires en 2021 ont été rappelés en raison de la présence de Listeria monocytogenes, que compte faire l’Anses ? 

Je pourrais continuer ainsi pendant longtemps, mais je rêve de transparence, de communication, et d'information afin d'améliorer la perception et le comportement du consommateur Lambda au quotidien ...

Aux lecteurs du blog
A cause ou grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue. Triste histoire de sous car la revue estime qu’elle n’a pas les moyens de maintenir la diffusion de ces articles, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Merci de leur faire part de cette anomalie.

jeudi 11 mars 2021

L’agriculture biologique en questions

L'Académie d'Agriculture de France propose L’agriculture biologique en questions.
Ce qu'il faut retenir de la fiche :
L'agriculture biologique est en développement par la demande des consommateurs qui acceptent de payer plus cher, et est soutenue par les pouvoirs publics en raison du sentiment que le bio serait meilleur pour la santé et pour l'environnement. 
Pour la santé les données actuelles montrent que ce n'est pas le cas.
Pour l'environnement, les conclusions sont plus mitigées, mais il apparaît que souvent le conventionnel fait aussi bien, ou mieux que le bio. 
L'extension du bio sur de très grandes surfaces est-elle possible ou souhaitable ? Il n'y a pas de réponse certaine à ce jour, mais tout donne à penser que cela entraînerait une diminution trop importante de la production. 
Néanmoins, il faut considérer que l'agriculture biologique peut servir de laboratoire en vraie grandeur pour la recherche agronomique et l'innovation en agriculture, et donc faciliter le développement d'une agriculture durable et de bonne productivité.

Fiche téléchargeable en intégralité : Questions sur n°11.01.Q01.

D'après le Codex alimentatrius, l'agriculture biologique est «une gestion holistique de la production qui favorise la santé de l'écosystème, y compris la biodiversité, les cycles biologiques et l'activité biologique des sols». Mis à part les produits prohibés, l'agriculture bio utilise toutefois des pesticides autorisés dits naturels (dont le maintenant très controversé sulfate de cuivre) ainsi que des OGM non réglementés. Comment se comparent les deux pratiques culturales ?

Impacts respectifs sur la santé

En dépit de prix supérieurs, l’augmentation de la demande en produits bio est forte, essentiellement pour deux raisons : le bio est perçu meilleur pour la santé et pour l’environnement. Qu’en est-il vraiment ?

Comparaison des qualités nutritionnelles et des valeurs sanitaires

Une analyse comparative entre le bio et le conventionnel, sur la qualité nutritionnelle et sur la valeur sanitaire des deux gammes, montre que :
  • les aliments bio ne présentent en général pas d’avantages, ni pour la nutrition ni pour la santé ;
  • ils présentent une légère tendance à une prévalence plus forte de contamination microbienne, risque accru conduisant à des retraits de ventes relativement plus fréquents, en proportion, que les aliments conventionnels ou, dans de rares cas, provoquant des toxi-infections alimentaires.

De nouveaux risques dus aux difficultés de désherbage

Des nouveaux problèmes se sont révélés en raison de la difficulté du désherbage en bio, avec par exemple apparition de Datura ou d’ergot du seigle dans certaines céréales. La DGCCRF met d’ailleurs en garde contre certains produits bios, et en a fait enlever plusieurs du marché en 2019, en particulier pour présence de Datura.

Dans la même période, les rappels de produits alimentaires issus du conventionnel ont été rares et n’ont pas concerné des risques sanitaires, mais des questions d’information et d’étiquetage.

Le mythe des vertus anticancer du bio

Une étude d’octobre 2018, largement diffusée par la presse, affirmait que « manger bio protège contre le cancer ». Cependant, depuis, plusieurs études ont montré les faiblesses de ce travail, et ont conclu qu’il n’était pas établi que les aliments bio puissent prévenir le cancer.

Impacts respectifs sur l’environnement

La comparaison des impacts sur l’environnement est complexe : il faut considérer divers compartiments comme l’eau, l’air, les gaz à effet de serre, la fertilité du sol, la biodiversité, l’utilisation des sols.

Impacts sur l’eau

Cas du transfert des nitrates vers les nappes
Si l’on raisonne par unité de surface, différentes études montrent un avantage de l’agriculture biologique, avec un lessivage d’azote de l’ordre de 30 % inférieur à celui de l’agriculture conventionnelle. En revanche, si l’on raisonne en unité de produit, le lessivage d’azote en agriculture bio est identique ou supérieur à celui en agriculture conventionnelle, selon les études ; le surplus peut atteindre jusqu’à 50 % dans certains cas.

Présence de pesticides dans les eaux souterraines
On retrouve de nombreux résidus de pesticides dans les eaux souterraines métropolitaines, principalement des herbicides ; toutefois, il n’existe pas de véritable comparaison bio/conventionnel, d’autant qu’en général les pesticides utilisés en bio ne sont pas recherchés. Il est cependant intéressant de noter que de nombreux produits décelés ne sont plus utilisés, certains depuis quarante ans ; ceci indiquerait une meilleure gestion générale des produits phytosanitaires et une meilleure dégradabilité de ceux-ci.

mercredi 11 novembre 2020

Sésamegate: Questions et réponses sur la crise liées graines de sésame contaminée par un pesticide interdit dans l'UE et présentes dans des produits alimentaires

Après le horsegate, le fipronilgate, voici le sésamegate,  il était une fois des graines de
sésame contaminée par un pesticide interdit dans l'UE …

Un fois le problème découvert, et depuis le 26 octobre 2020, chaque lot de graines de sésame qui quitte l’Inde pour l’Europe doit être accompagné d'un certificat officiel qui stipule que les semences sont conformes aux normes européennes.

Agir après coup, c'est ça aussi la Commission européenne avec l'Europe toujours plus verte !
Pour mémoire en France, s'agissant des rappels liés aux graines de sésame, je conseille de se fier au site Oulah!, car le fichier et/ou la liste établis par la DGCCRF n'est pas forcement à jour !

Après un précédent article, Sécurité sanitaire des graines de sésame et les consommateurs. Mis à part des produits rappelés, à quand une évaluation des risques ?, je vous propos ci-dessous des questions-réponses de l'AFSCA de Belgique, car comme le dit la DGCCRF, depuis le 12 octobre 2020, en France, nous sommes « Dans l’attente des résultats de ces investigations, les autorités sanitaires françaises ont pris, en coordination avec leurs homologues des États membres concernés, des mesures de retrait/rappel des produits contaminés. »

On risque d'attendre un certain temps ..., c'est pourquoi je vous propose les questions-réponses établis par l'AFSCA:
Pourquoi certains produits à base de graines de sésame sont-ils rappelés auprès des consommateurs ?
Fin août, l’AFSCA a été alertée d’une contamination à l’oxyde d’éthylène (un produit phytopharmaceutique) dans des graines de sésame en provenance d’Inde. Ces graines de sésame et certaines denrées alimentaires contenant ces graines ne répondent pas aux normes européennes : il existe un risque potentiel pour la santé des consommateurs. C'est pourquoi, au cours de ces derniers mois, plusieurs produits à base de graines de sésame ont été retirés du marché et rappelés auprès des consommateurs.
Y a-t-il un risque si je consomme ces graines de sésame, ou des produits contenant ces graines ?
L’AFSCA a effectué une évaluation générale des risques afin de savoir si le consommateur courrait un risque pour sa santé en consommant ces graines de sésame. Nos experts ont conclu à un risque chronique potentiel. Cela signifie que si un consommateur devait consommer ces graines non conformes chaque jour de sa vie et en grande quantité, il y a un risque pour sa santé. Dans le cadre de cette problématique, l’AFSCA effectue une évaluation des risques pour chaque produit mis sur le marché. Celle-ci prend essentiellement en compte trois aspects :
  • les données toxicologiques concernant l'oxyde d'éthylène,
  • les produits dans lesquels les graines de sésame ont été utilisées (essentiellement des produits de boulangerie) ainsi que
  • le pourcentage de graines de sésame présentes dans ces produits.
Tous les produits à base de graines de sésame sont-ils rappelés ?
En général, les graines de sésame sont utilisées en petites quantités dans de nombreux produits finis. Pour chaque lot de graines de sésame non conforme, une enquête de traçabilité est lancée. De l’importateur au fabricant, chaque acteur de la chaine alimentaire est contacté afin de connaitre la destination et l’utilisation faite de ce lot non conforme :
  • Le lot complet de graines de sésame non conforme est retiré du marché.
  • Les produits transformés contenant ces graines sont retirés du marché.
  • Enfin, une évaluation des risques est effectuée pour chaque produit mis sur le marché et, s’il existe un risque pour la santé des consommateurs, le produit est rappelé.
Pourquoi tous les produits ne sont-ils pas rappelés en une fois ?
Plusieurs lots de graines de sésame provenant de différents fournisseurs indiens sont concernés. Les graines de ces lots sont généralement utilisées en petites quantités mais dans de nombreux produits, ce qui explique le nombre de rappels de produits. Pour chaque lot non conforme, une traçabilité doit être établie et pour chaque produit fini, une évaluation des risques est effectuée. Ces éléments expliquent pourquoi les rappels ne sont pas publiés en une fois.
Des mesures sont-elles prises pour éviter que des produits non conformes soient mis sur le marché ?
Tant la Belgique que l’Europe et les autres Etats Membres prennent des mesures pour que seules les graines de sésame qui répondent aux normes européennes soient mises sur le marché. D'une part, l'AFSCA a exigé auprès des importateurs belges d'effectuer des analyses sur les graines en provenance d’Inde. D’autre part, l'AFSCA a demandé à la Commission européenne de prendre des mesures d'urgence. Celle-ci a de ce fait fixé de nouvelles conditions à l’importation de graines de sésame en provenance d’Inde : depuis le 26 octobre, chaque lot de graines de sésame en provenance d’Inde et importé en Europe doit être accompagné d'un certificat officiel qui stipule que les semences sont conformes aux normes européennes. En plus de cette certification, tous les Etats membres se sont accordés pour augmenter la fréquence des contrôles aux frontières. Ensemble, ces mesures sont mises en place pour garantir que ces graines de sésame et les produits fabriquées avec celles-ci respectent les normes en résidus de produits phytopharmaceutiques fixées dans la législation européenne et soient donc sûrs pour les consommateurs.
Qu’est-ce que l'oxyde d'éthylène ?
L’oxyde d’éthylène est un désinfectant gazeux, visant entre autres à éviter la formation de moisissures. Son utilisation est interdite en Europe, mais pas en Inde. A long terme et à haute dose, l’oxyde d’éthylène peut être cancérigène, bien qu’en plus petite quantité, aucun danger aigu ne soit à déplorer.
D’autres pays sont-ils concernés ?
Différentes autorités européennes et Etats Membre, comme l’AFSCA en Belgique, utilisent un système d’alerte rapide pour informer les autres états membres lorsque des produits non conformes sont mis sur le marché. Il s’agit du système RASFF (système d’alerte rapide européen Food et Feed). Via ce système RASFF, la Belgique a informé les autres États membres de la problématique. Les pays qui utilisent ce système reçoivent une notification décrivant les lots non conformes et les denrées alimentaires concernées. De cette manière, un produit non conforme peut être détecté en dehors des frontières de l’Etat Membre d’origine ou de fabrication. Des graines non-conformes ont également été importées par d’autres Etats-Membres et envoyées en Belgique. L’AFSCA assure encore actuellement le suivi de toutes les notifications RASFF et la traçabilité des produits concernés.
De cette manière, un produit non conforme peut être détecté en dehors des frontières de l'État membre d'origine ou de fabrication.
Complément du 15 novembre 2020. Le Centre for Food Safety (CFS) de Hong Kong exhorte le public à ne pas consommer plusieurs types de produits de boulangerie en provenance de France avec une présence possible d'oxyde d'éthylène.
Le CFS a exhorté aujourd'hui (13 novembre) le public à ne pas consommer plusieurs types de produits de boulangerie importés de France car les graines de sésame utilisées ont été retrouvées plus tôt avec une possible substance cancérigène, l'oxyde d'éthylène . Le commerce doit cesser immédiatement d'utiliser ou de vendre les produits concernés s'il les possède.

samedi 2 novembre 2019

BfR : Questions et réponses à propos de Aeromonas hydrophila, une bactérie d’origine hydrique, après un rappel de lait en Allemagne


« Rappel de lait : Questions et réponses à propos de Aeromonas hydrophila, une bactérie d’origine hydrique », source communication No. 040/2019 du BfR du 11 octobre 2019.

Un fabricant a rappelé du lait frais, demi-écrémé, car il était contaminé par la bactérie Aeromonas hydrophila. Le BfR saisit cette occasion pour répondre aux questions fréquemment posées sur ce pathogène.

Quel genre de bactéries est Aeromonas hydrophila ?
Aeromonas hydrophila est une bactérie mobile en forme de bâtonnet pouvant produire des toxines nuisibles aux cellules. Il est répandu dans la nature et se trouve principalement dans les eaux de surface (lacs et rivières), d'où le terme « bactérie d’origine hydrique ». La bactérie se trouve chez les poissons, mais aussi chez les insectes ainsi que chez les animaux domestiques et le bétail. Les produits de la mer sont souvent contaminés et la bactérie est également présente dans la viande du bétail, ainsi que dans les légumes et les produits laitiers.

À quel point cet agent pathogène est-il dangereux?
Une infection d'origine alimentaire causée par Aeromonas peut entraîner une infection gastro-intestinale (gastro-entérite). Les symptômes sont généralement la diarrhée, les nausées et les douleurs abdominales. La plupart des symptômes disparaissent sans qu'il soit nécessaire de poursuivre un traitement. S'ils ne s'apaisent pas, un avis médical devrait être demandé. La maladie peut être plus grave chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli ou sous-développé. Ils peuvent contracter une septicémie (« empoisonnement du sang »).

Le lait pasteurisé devrait être pauvre en bactéries. Comment le lait pourrait-il encore être contaminé par l'agent pathogène?
La pasteurisation (chauffage entre au moins 60 et 100°C pendant une courte période) tue les micro-organismes tels que la bactérie Aeromonas de manière fiable. Il est donc probable que cette contamination se soit produite par la suite.

Que puis-je faire si j'ai déjà bu du lait contaminé?
Étant donné que les symptômes ne se manifestent généralement pas chez les personnes en bonne santé, il est possible qu’une infection se produise sans ou avec des signes extérieurs faibles. Toutefois, si des symptômes d'infection gastro-intestinale (tels que des nausées ou des diarrhées) se manifestent après la consommation du lait affecté, vous devez consulter un médecin par mesure de précaution et l'informer que du lait contaminé a été bu.

Que dois-je faire si je donne ce lait à mon enfant?
Il est également important de surveiller l'apparition de symptômes tels que la diarrhée chez les enfants et, dans ce cas, de consulter un médecin par précaution.

La maladie peut-elle être transmise de personne à personne par Aeromonas?
L'agent pathogène est généralement transmis par ingestion orale d'eau ou d'aliments contaminés. Cependant, il peut également être transmis par une personne. Par exemple, en mangeant des aliments contaminés par les excrétions d'un malade. Par conséquent, le respect des règles d'hygiène en cuisine pour prévenir les infections revêt une importance particulière (voir, ce document uniquement en allemand ici).