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mercredi 29 janvier 2020

Espagne : Un juge indique que le décès d'une personne n'est pas du à une intoxication alimentaire dans un restaurant


Je vous avais parlé de cette affaire en février 2019 et voici qu'« Un juge dans sa décision indique que le décès d'une personne n'est pas du à une intoxication alimentaire dans un restaurant », source Food Safety News.

Un tribunal espagnol a statué que le décès d'une femme était due à des causes naturelles et non à une intoxication alimentaire dans un restaurant étoilé au Michelin.

La décision a été rendue en décembre 2019 par un juge de la cour supérieure de justice de la communauté de Valence (TSJCV) et une investigation sur le restaurant RiFF a été clôturée.

Le ministère de la santé de Valence a détecté des cas d'intoxication alimentaire en février 2019 chez des clients du restaurant de Valence. Une investigation et une inspection ont révélé que le site était conforme aux réglementations sanitaires et qu'il n'y avait aucune raison de le fermer.

Une trentaine de clients du restaurant ont subi une intoxication alimentaire après avoir mangé des morilles utilisées dans un plat à base de riz, mais les symptômes étaient légers. La femme de 46 ans a souffert d'une intoxication alimentaire mais sa mort était due à une condition préexistante, selon la décision.

Champignons soupçonnés
Les médias espagnols ont cité le juge disant qu'une analyse sur les champignons avait révélé « des preuves de toxicité », mais avec de légères conséquences telles que nausées, vomissements ou maux de tête.

Dans un communiqué, le propriétaire du restaurant Bernd H. Knöller, a déclaré que les morilles provenaient d'un fournisseur de champignons régulier avec lequel il travaillait depuis plus de 25 ans.

« Comme je le savais, les morilles contiennent une substance légèrement toxique à l'état cru, qui est généralement considérée comme détruite lors de la cuisson, bien que certains mycologues demandent apparemment leur interdiction depuis des années », aurait-il déclaré.

« Les champignons n'étaient apparemment pas venus d'Espagne ou d'Europe mais provenaient de Chine, probablement du Sichuan où les Chinois les cultivaient avec succès. Malgré des demandes répétées, le fournisseur n'était pas disposé à confirmer par écrit l'origine des champignons. »

Le nombre de clients étrangers, qui représentaient auparavant près de la moitié de la clientèle, a été pratiquement réduit à zéro à la suite de l'incident et de la couverture médiatique mondiale. RiFF a obtenu une étoile Michelin en 2009 et a reçu une étoile en 2020.

Knöllera fermé le restaurant à l'époque jusqu'à ce que le ministère de la santé termine son enquête et il a rouvert en mars 2019.

« Une combinaison de choc et de pression médiatique m'a empêché de continuer à travailler à l'époque. J'exploite mon restaurant depuis 26 ans, mais je ne m'attendais pas à recevoir un tel soutien de la part de nos clients. Le RiFF est toujours en activité aujourd'hui en raison de sa gentillesse », a déclaré Knöller.

« L'affaire a finalement été classée. Alors maintenant, il est temps pour moi de prendre une grande respiration et de continuer à faire ce que j'aime le plus: cuisiner. »

On lira sur ce site suisse, Trop de morilles, même cuites, sont toxiques, le centre antipoison de Belgique à propos des morilles crues et ce site français, « Intoxication aux morilles : réelle mais rare ». Par ailleurs, la fausse morille est interdite à la vente en France en raison de sa toxicité.

mardi 10 décembre 2019

« 22 morts et 10 000 cas entre 2010 et 2017 », c’est le bilan des cas rapportés au réseau des centres antipoison de 2010 à 2017 en France métropolitaine


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

La fricassée de champignons sauvages, un plaisir d'automne qui n'est pas sans danger : 22 personnes sont mortes en France entre 2010 et 2017 après une intoxication aux champignons, essentiellement des amanites phalloïdes, selon des chiffres officiels publiés mardi. source agri-mutuel avec l'AFP.

Au total, 10 625 cas d’intoxication aux champignons ont été enregistrés durant cette période, dont 239 graves, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’agence sanitaire Santé publique France (Surveillance nationale des intoxications alimentaires par des champignons : bilan des cas rapportés au réseau des centres antipoison de 2010 à 2017 en France métropolitaine).

Les personnes décédées étaient 10 hommes et 12 femmes âgés de 38 à 88 ans. Dans 15 de ces 22 cas, la mort a été causée par un « syndrome phalloïdien », qui se déclare 6 à 24 heures après l’ingestion. Il se caractérise par des vomissements, des diarrhées, des douleurs au ventre et attaque le foie et les reins. Dans 11 de ces cas, le champignon en cause était l’amanite phalloïde, l’une des espèces vénéneuses les plus dangereuses. Les personnes intoxiquées l’avaient confondue avec le rosé des prés (agaric champêtre) ou la coulemelle, voire l’avaient carrément ramassée et consommée sans la connaître.

Les 7 autres cas mortels étaient dus à un autre type de syndrome, dit « sudorien », qui se déclare plus rapidement (de 15 minutes à 2 heures après l’ingestion). Causé par d’autres champignons, certaines espèces de clitocybes ou d’inocybes, ce syndrome est « considéré comme relativement peu dangereux », note le BEH. Mais il peut avoir des conséquences graves « chez des patients présentant des antécédents cardiovasculaires », dont le cœur est fragilisé par l’intoxication.

Les informations sur le mode d’obtention des champignons responsables de ces intoxications ne sont connues que pour 2016 et 2017. Pour ces deux années, les champignons avaient très majoritairement été cueillis (93 % des cas), mais avaient parfois aussi été achetés ou consommés au restaurant (7 %). « De nombreux facteurs interviennent dans ces intoxications : confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique, consommation de champignons comestibles en mauvais état, défaut de cuisson d’espèces secrétant des toxines (…) (morilles, shiitake), quantité trop importante consommée (tricholome équestre) », relève le BEH.

Certains champignons comestibles peuvent provoquer des intoxications dans ces circonstances particulières: c’est le cas des rosés des prés chez les personnes ayant un déficit en tréhalase (enzyme qui dégrade un sucre appelé tréhalose, contenu en grande quantité dans ces champignons). La plupart des intoxications ont logiquement lieu en octobre, au plus fort de la saison des champignons, même s’il arrive que des pics soient atteints dès août. « Il est indispensable de faire identifier sa récolte par un spécialiste en cas de doute sur la comestibilité d’un champignon, mais également de la photographier avant sa cuisson », rappelle le BEH. En outre, « il est recommandé de ne pas donner de champignons sauvages aux plus jeunes ». Le plus jeune des 10 000 patients intoxiqués entre 2010 et 2017 n’avait que 9 mois, et 3,3 % des cas concernaient des enfants de moins de 5 ans.

Dans la conclusion, il est noté,
Le nombre de cas n’a globalement pas diminué depuis le début de la surveillance et semble davantage lié aux conditions météorologiques favorisant la pousse qu’aux mesures de communication mises en œuvre. Si les relais dans les médias locaux doivent être privilégiés pour informer la population des risques liés à la consommation de champignons, la mise à disposition sur un site Internet d’une liste d’officines ou sociétés de mycologie où pouvoir apporter sa cueillette, comme en Suisse, pourrait inciter les cueilleurs à faire contrôler leur récolte
Ci-après, un extrait du film d'Yves Robert de 1958, Ni, ni connu, avec Louis de Funès ... à propos de champignons, mais que ...

jeudi 31 octobre 2019

Attention, toutes les courges ne sont pas comestibles !

L'Anses a retweeté cette information du journal Le Parisien à propos de la toxicité des courges ...
Mais aussi l'Anses a diffusé ce tweet,
Voir l'information de l'Anses

A l’approche d’Halloween et en pleine saison des citrouilles, potirons, potimarrons, pâtissons et autres cucurbitacées qui égaient les recettes d’automne, il est important de rappeler que toutes les «courges» ne sont pas comestibles. Certaines courges amères peuvent être à l’origine d’intoxication alimentaire parfois grave.

Quelques conseils pour éviter les intoxications :
Les courges ornementales (coloquintes) : Toutes toxiques, elles ne doivent pas être consommées. Vérifiez l’étiquette ou demandez conseil aux vendeurs sur les lieux de vente. 

Les courges alimentaires, achetées dans le commerce ou cultivées dans le potager familial : Goûtez un petit morceau de courge crue et si le goût est amer, recrachez-le et jetez la courge : elle ne doit pas être consommée, même cuite.

Les courges issues de potagers familiaux : Ne consommez pas de courges «sauvages» qui ont poussé spontanément. Ne récupérez pas non plus les graines des récoltes précédentes pour les ressemer. Achetez de nouvelles graines à chaque nouvelle semence dans le potager.

Commentaire du 1er novembre. Mieux vaut tard que jamais ! Ce type de conseils arrive pratiquement le jour d'Halloween, un peu comme les conseils sur les champignons qui arrivent le 23 octobre 2019 ...

Complément du 2 novembre 2019. Le ministère de l'agriculture informe sur Courges et potirons, savoureux légumes d'automne.
Emblématiques légumes de l’automne et de l’hiver, les courges et potirons sont originaires d’Amérique du Sud. Ces cucurbitacées affichent une large variété de couleurs, de formes et de tailles. La France en produit plus de 100 000 tonnes par an, dont un tiers en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Zoom sur ces légumes riches en micronutriments et pauvres en calories. Salés ou sucrés, ils se dégustent en velouté, en soufflé et même en tarte.
On nous dit même :
Les courges et potirons sont souvent confondus avec la citrouille, plus ronde, plus orange vif, mais moins savoureuse. Cette courge d’hiver, très populaire aux États-Unis, se cuisine rarement (la Jack Be Little, de petite taille, fait partie des rares exceptions). Son usage reste essentiellement décoratif, pour Halloween bien sûr, mais aussi pour servir de récipient pour des soupes ou des purées. 

mardi 2 juillet 2019

Pouvons-nous consommer de la viande de veau traitée à la liqueur de Villate?


Dans Note d’appui scientifique et technique de l’Anses relative à une demande d’avis sur l’évaluation du risque relatif à la consommation de denrées alimentaires issues de veaux d’élevage traités à la liqueur de Villate, l’Anses s’est posée cette question … à la demande d’avis de la DGAL sur l’évaluation du risque relatif à la consommation de denrées alimentaires issues de veaux d’élevage traités à la liqueur de Villate.
Une inspection par les services vétérinaires dans un élevage a fait suspecter une utilisation sous-cutanée (« abcès de fixation ») de la liqueur de Villate.


La liqueur de Villate, en tant que solution à base d’acide acétique, d’acétate de plomb, de sulfate de cuivre et de sulfate de zinc, est un produit vendu sans autorisation de mise sur le marché (AMM) à usage externe pour l’entretien des sabots des chevaux afin de prévenir certaines pathologies. En l’absence d’AMM et de limites maximales de résidus (LMR) fixées, la liqueur de Villate n’est pas une substance autorisée pour l’administration à des animaux producteurs de denrées alimentaires. Cette préparation aurait donc été détournée de son usage sans cadre réglementaire.
Les pathologies en question seraient les fourchettes pourries des chevaux … comme cela est rapporté dans un article de 2017 sur « Les débuts d’un vétérinaire breton : Indigence de l’arsenal thérapeutique en 1923 ».

On se risquerait bien un jeu de mots, un remède de cheval pour soigner des veaux ?

Contexte
Les informations transmises par la DGAL le 20 mai 2019 en lien avec les résultats de l’inspection : 
a/ Des veaux ont été traités à assez grande échelle (au moins 26 élevages d’un même groupement dans le Cantal sont concernés) par de la liqueur de Villate pour produire un abcès de fixation afin de, supposément, par le déclenchement d’une inflammation locale (« abcès de fixation »), activer le système immunitaire et lutter, en dernière intention, contre des infections respiratoires des veaux. L’administration s’est faite au fanon, par voie sous-cutanée.


b/ Approximativement 200 veaux en cours d’engraissement dans ces exploitations agricoles sont actuellement consignés en attente d’abattage pour la mise sur le marché en vue de la consommation humaine d’ici au jeudi 23 mai 2019 ; 

c/ Cette pratique semble avoir cours depuis plusieurs mois et la DGAL estime qu’environ 0 à 15 veaux par lots de l’ordre de 300 animaux répartis dans au moins 26 élevages agricoles ont ainsi été traités depuis 2017 selon cette modalité 


Conclusions
Concernant les viandes issues des veaux traités à la liqueur de Villate actuellement sous séquestre, les estimations des concentrations de plomb dans la viande après une injection sous-cutanée de liqueur de Villate sont supérieures à la teneur maximale (règlement (CE) n°1881/20069) fixée, pour la viande bovine, à 0,1 mg/kg, selon un choix dit ALARA10 qui reflète donc avant tout les niveaux de concentration en Plomb habituellement observés dans les viandes du fait de contaminations essentiellement environnementales.
Sur la base des calculs d’exposition réalisés, la consommation exclusive de viandes issues des veaux traités actuellement sous séquestre conduirait pour le consommateur à une exposition chronique au plomb augmentée d’un facteur de 255 à 515 fois (pour des concentrations estimées de plomb dans le muscle variant de 1,96 à 3,9 mg.kg-1) par rapport à l’exposition au plomb liée à la consommation de viandes de veau estimée à partir des données de contamination EAT2.
 Conclusions de l’Agence
L’Anses conclut que, compte tenu de l’absence de données concernant les données pharmacocinétiques des composants de la solution de liqueur de Villate et de paramètres liés à l’absorption et la distribution chez le veau des substances la constituant, il n’est pas possible d’estimer précisément les concentrations de ces substances dans les parties comestibles des veaux actuellement sous séquestre.



Concernant les abats, l’Anses attire l’attention de la DGAL sur le fait que, compte tenu de leur rôle épurateur de l’organisme, ils accumulent les xénobiotiques. Ainsi, le ratio concentration de plomb dans le foie sur concentration du plomb dans les muscles est de l’ordre de 20 (Efsa, 2010). Le calcul d’estimation d’exposition n’a pas inclus de consommation de foie ou d’abats. 
L’Anses renvoie la balle à la DGAL,
En conséquence, afin d’estimer plus précisément un risque chronique lié à l’ingestion des viandes des veaux traités par injection sous-cutanée à la liqueur de Villate, et notamment celles qui auraient pu entrer dans la chaîne alimentaire avant intervention des inspecteurs, l’Anses considère qu’il serait nécessaire de recueillir des données analytiques de concentrations des substances issues de la liqueur de Villate (notamment le plomb) dans les productions des animaux concernés, par exemple par des analyses menées à l’abattoir.

lundi 1 juillet 2019

Confusion entre plantes comestibles et toxiques : gare aux ressemblances !


Ce site indique « Ne pas confondre le Couscouil, Molopospermun, et l’aconit ! »
Une information du 10 juin 2018 : près de Perpignan un homme est mort et deux femmes sont gravement intoxiquées. Ils croyaient avoir ramassé du couscouil ou coscoll…. Mais c’est de l’aconit, une plante très toxique, qu’ils ont consommée…..
La suite est fournie par cet article très détaillé et très utile, « Confusion entre plantes comestibles et toxiques : gare aux ressemblances! » issu de Vigil’Anses n°8 de juin 2019, dont j’extrais ce qui suit,
En juin 2018, un homme de 78 ans est décédé après avoir consommé une plante qu’il avait cueillie au cours d’une randonnée dans les Pyrénées-Orientales. Pensant ramasser des feuilles de couscouil, plante comestible de la famille des angéliques, il a en fait cueilli puis consommé des feuilles d’aconit napel (ou aconit tue-loup), espèce très toxique aussi surnommée « arsenic végétal » dans l’Antiquité, qui contient de puissants alcaloïdes terpéniques, comme l’aconitine. La plante, non fleurie, n’avait pas déployé ses fleurs caractéristiques bleu-violacées en forme de casque de Jupiter, ce qui a facilité la confusion. Le randonneur a présenté dans l’heure suivant l’ingestion des signes digestifs, des troubles de la sensibilité (fourmillements) et des troubles cardiaques (troubles du rythme) à l’origine d’un choc cardiogénique et du décès. 
Ce centre anti-poison rapporte une « Confusion entre gentiane jaune et vératre »
Cas clinique


Un homme de 36 ans, sans antécédent particulier, décide de préparer du vin de gentiane. Pour ramasser les racines, il prend la précaution de se faire accompagner d’un ami censé connaître les plantes. Les racines sont mises à sécher pendant environ un an avant macération dans de l'alcool, puis filtration (filtre à café). Le 5 avril 2007, vers 20h30, il décide de goûter le breuvage avant de le proposer à son entourage. Il en boit un verre. Environ 45 minutes plus tard, il se plaint de céphalées, vomissements et sueurs froides, motivant son admission aux urgences. L'examen, 1h30 après l'ingestion, constate un état de choc avec pression artérielle à 80/50 mmHg et bradycardie à 50 bpm ainsi qu'une hypersudation, des vomissements, une pâleur et de l'angoisse. Un traitement symptomatique associant remplissage et atropine permet une régression rapide des troubles. Une récidive de l'hypotension à 70/40 mmHg motive une mutation en réanimation où l'examen retrouve de plus une rétention urinaire très modérée (globe vésical sondé à 200 ml) et une mydriase, vraisemblablement en lien avec l’atropinisation. Le patient a par ailleurs bénéficié d'une échographie cardiaque et d'une radiographie thoracique, toutes deux strictement normales. La biologie était également sans particularité. L'évolution rapidement favorable a permis un retour à domicile dès la fin de matinée du 6 avril. 
Discussion

Ce tableau clinique évoque une intoxication par le vératre dont la racine peut être confondue avec celle de la gentiane jaune ou grande gentiane. La confusion entre les 2 plantes repose sur deux éléments principaux : elles partagent le même habitat en moyenne montagne (600 à 2500 m) et ont une morphologie assez semblable, particulièrement avant la floraison et à l’automne quand les feuilles commencent à tomber. Néanmoins, il existe des moyens relativement simples pour les différencier.
Bref, la liste est longue … et c’est la raison pour laquelle l’Anses informe sur la « Cueillette de plantes comestibles : ne pas confondre avec des plantes toxiques »
Suite aux signalements de plusieurs cas d’intoxication grave, dont deux décès, l’Anses et le réseau des Centres antipoison attirent l’attention sur les risques liés à la confusion de plantes toxiques avec des plantes comestibles. L’Agence appelle à plus de vigilance et livre quelques conseils pour éviter les risques d’intoxication.
À travers son dispositif de toxicovigilance qui rassemble les signalements des Centres antipoison, l’Anses a recensé plus de 250 cas par an de confusion de plantes depuis 2012. Au total, 1 872 cas de confusion alimentaire avec des plantes ont été recensés de 2012 à 2018. Toutes les tranches d’âge sont touchées dont les enfants de moins de six ans. 
Recommandations afin d’éviter la consommation de plantes toxiques  
Pour limiter les risques d’intoxication par confusion, l’Anses et les Centres antipoison préconisent :
  • De ne pas consommer la plante ramassée en cas de doute sur son identification.
  • De cesser immédiatement de manger si la plante a un goût inhabituel ou désagréable.
  • De ne pas cueillir par brassées, pour éviter de cueillir plusieurs espèces et de mélanger des espèces toxiques avec des espèces comestibles.
  • De photographier sa cueillette pour en faciliter l’identification en cas d’intoxication.
En cas d’urgence vitale (coma, détresse respiratoire,…) : appeler immédiatement le 15.
En cas d’apparition de troubles de santé après le repas : appeler un Centre antipoison.

samedi 1 juin 2019

La messe n'est pas dite pour l'additif alimentaire E 171, selon le BfR

Après requiem pour E 171, voici que l'affaire pourrait rebondir très bientôt d'après ce que semble rapporter le BfR d'Allemagne, à vous de voir si les explications du BfR vous ont convaincu, mais compte tenu de la pression exercée ici et là par les marchands de peur en France, même par voie orale, le E 171 aura une existence difficile en France ...


Dioxyde de titane, la recherche reste nécessaire, source Questions et réponses du BfR du 22 mai 2019.  Traduction par mes soins -aa.

Le dioxyde de titane (TiO2) est approuvé comme additif alimentaire E 171 et peut être utilisé comme pigment de couleur blanche, entre autres, dans les confiseries et les enrobages, par exemple dans les dragées et le chewing-gum. 

Sous le nom de CI 77891, la substance est également utilisée sous forme de nanoparticules dans les produits cosmétiques tels que le dentifrice ou les crèmes solaires. 

Cependant, la majeure partie du dioxyde de titane produit est utilisée dans des domaines techniques tels que la fabrication de peintures, de vernis, de papier et de plastiques.

Les chercheurs et le public discutent actuellement des risques possibles pour la santé liés à l'absorption du dioxyde de titane. 

Plusieurs nouvelles études ont été lancées, la décision de classer le dioxyde de titane en tant que substance dangereuse est en attente, sur la base d'une proposition de l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA), et la récente réglementation française annonçant la suspension par la France à partir de 2020 pour une durée d'un an la mise sur le marché d'aliments contenant l'additif alimentaire E171.

Les experts font la distinction entre l'ingestion orale (par la consommation), cutanée (par la peau) et par inhalation. Concernant l'inhalation, le comité des risques de l'ECHA a proposé que, conformément au règlement CLP, le dioxyde de titane soit classé comme substance dangereuse avec la mention « présumé cancérogène en cas d'inhalation ». Selon l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), concernant l'ingestion orale du dioxyde de titane en tant qu'additif alimentaire, les données disponibles n'indiquent aucune préoccupation pour la santé des consommateurs. Cependant, une dose journalière acceptable (DJA) ne peut actuellement pas être déduite pour l'additif car, en particulier, les données sur la toxicité pour la reproduction sont insuffisantes ou inadéquates.

L'Anses a conclu en avril 2019 à l'absence de données scientifiques permettant de lever les incertitudes entourant la sécurité de l'additif E171. L'Anses a confirmé dans ses recommandations la nécessité de disposer de données pour caractériser les différentes formes physico-chimiques du E 171 et de données toxicologiques complémentaires sur les effets possibles de leur inclusion. L'EFSA a conclu en mai 2019 que l'avis de l'Anses ne contenait aucune nouvelle découverte significative remettant en cause l'évaluation antérieure de l'EFSA sur l'utilisation du dioxyde de titane (E 171) en tant qu'additif alimentaire (EFSA, 2019).

Les ministère de l'environnement et de l'économie en France ont annoncé en avril 2019 que les aliments contenant l'additif E 171 ne devraient pas être commercialisés en France pendant un an à partir de 2020.

L'EFSA et le BfR poursuivront leurs travaux scientifiques sur le dioxyde de titane. En particulier, il faudra examiner les données de toxicité sur la reproduction qui, selon les recommandations de l'EFSA, sont actuellement collectées dans une nouvelle étude. 

Le BfR a rassemblé des questions fréquemment posées et des réponses concernant le dioxyde de titane dans les aliments.

lundi 15 avril 2019

Saga du BPA : Où il est question des préoccupations toxicologiques relatives aux alternatives potentielles pour le remplacement du bisphénol A


La France devient ainsi le premier pays du monde à interdire aussi largement le bisphénol A. Cette substance chimique de synthèse est identifiée depuis longtemps comme un perturbateur endocrinien, en raison de sa structure moléculaire proche de celle des hormones. En avril 2013, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a conclu après trois années de travail à des « risques potentiels pour la santé », confirmant « la nécessité de réduire les expositions », notamment par la voie alimentaire, qui contribue à « plus de 80 % de l'exposition de la population ».
On lira la loi « bisphénol A » comme l’appelle la DGCCRF en France, ici.

Notons aussi que l’EFSA avait indiqué le 21 janvier 2015, « L’exposition au bisphénol A ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs » et le 4 septembre 2018, « BPA : nouvelles études à l’examen ».

Le 11 septembre 2019, je rapportais dans un article une curiosité, « la saga du BPA continue ! », malgré l’interdiction en France ...

Préoccupations toxicologiques relatives aux alternatives potentielles pour le remplacement du bisphénol A dans les matériaux destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaires ». 35 pages.
L’avis indique le contexte en Belgique et en Europe,
En Belgique, le commerce, la mise dans le commerce et la fabrication de contenants qui contiennent du bisphénol A (BPA) sont interdits pour des denrées alimentaires pour les enfants de 0 à 3 ans depuis le 1er janvier 2013.En Europe, l’utilisation de BPA pour la fabrication de biberons en polycarbonate destinés aux nourrissons a été interdite en 2011. Cette interdiction a été étendue en 2018 à la fabrication de gobelets ou de bouteilles en polycarbonate qui, sur base de leurs propriétés d’étanchéité, sont destinés aux nourrissons et enfants en bas âge.
La question
Un ministre, qui a la sécurité alimentaire sous sa responsabilité, « a demandé au Comité scientifique de donner un état actuel des connaissances sur les préoccupations toxicologiques concernant les alternatives potentielles au BPA dans les matériaux destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaires (FCM)  afin d’estimer si les alternatives actuelles sont potentiellement dangereuses (ou comportent un risque) pour le consommateur. »
Dans la conclusion de l'avis, il est indiqué :
La locution « alternatives au BPA dans les FCM » peut être interprétée de manière très large. Les FCM qui contiennent du BPA sont le polycarbonate et les résines époxy. Les alternatives au BPA dans les FCM peuvent être envisagées sous trois angles différents, à savoir le remplacement du BPA par un autre monomère pour la production de polycarbonates et de résines époxy, le remplacement du polycarbonate et des résines époxy par un autre plastique ou une résine sans BPA, et le remplacement du polycarbonate et des résines époxy par un tout autre matériau. L’avis fournit un aperçu des alternatives possibles au BPA dans les FCM.
Les préoccupations toxicologiques de quelques bisphénols autres que le BPA, à savoir le BPAF, le BPB, le BPE, le BPF et le BPS dans les FCM sont décrites dans l’avis dans le cadre de l’évaluation des risques. La littérature scientifique montre que les bisphénols autres que le BPA présentent également des effets œstrogéniques et anti-androgéniques. Selon le composé, les effets perturbateurs endocriniens dans certains modèles peuvent être plus ou moins importants que ceux du BPA. D'autre part, il semble que les autres bisphénols migrent moins rapidement et en quantités moins importantes que le BPA, de sorte que le risque en raison de leur exposition pourrait être inférieur au risque lié à BPA.
Dans son avis scientifique de 2015 sur le BPA, l'EFSA a estimé que l'exposition au BPA via le régime alimentaire, même pour les groupes les plus exposés, ne présentait pas de risque pour la santé (EFSA, 2015). Etant donné que les bisphénols alternatifs, présentant un profil toxicologique similaire, sont généralement détectés à des concentrations et à une fréquence plus basses, cela signifie le plus probablement que ces composés ne posent pas non plus de risque pour la santé. Toutefois, l'EFSA continue de surveiller de près la littérature concernant le BPA et une réévaluation est actuellement en cours, qui inclura notamment les résultats de l'étude CLARITY-BPA. Si cette réévaluation montre que le BPA pose effectivement des risques pour la santé humaine, il faut déterminer si ces nouvelles connaissances s'appliquent également aux autres bisphénols. 
En Belgique, les plastiques et les vernis sont, en théorie, également bien réglementés. Toutefois, pour les vernis, il n'existe pas de législation spécifique au niveau européen, ce qui signifie qu'ils doivent uniquement se conformer au Règlement (CE) N° 1935/2004. Ce règlement stipule qu'aucun constituant ne peut migrer en quantités pouvant être nocives pour la santé publique. Cependant, cela est difficile à déterminer et tout à fait arbitraire. En conséquence, les résines époxy constituent un point d'attention. De nombreux précurseurs alternatifs sans BPA pour la synthèse de résines époxy ont déjà été décrits dans la littérature scientifique.