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mardi 21 juillet 2020

Une idée comme une autre pour la DGAL, des inspections virtuelles en hygiène alimentaire pourraient réduire les arriérés


Comme les lecteurs du blog le savent, je suis toujours prêt à proposer de l'aide à la DGAL du ministère de l'agriculture et de l'alimentation afin d'améliorer sensiblement leurs pratiques, notamment par temps de COVID-19, avec des inspection virtuelles ... 

L'exemple est tiré du Royaume-Uni car si l'on en juge pas par cette courbe ci-dessous à propos des inspections ou contrôles réalisés par le dispositif Alim'Confiance, les inspections ont bien chuté comme le montre ce graphique pris le 20 juillet 2020 et souhaitons que tout puisse revenir rapidement à la normale … sécurité sanitaire oblige, et par conséquent, ce dispositif serai susceptible d'intéresser nos autorités ...

« Des inspections virtuelles en hygiène alimentaire pourraient réduire les arriérés », source Food Safety News.

Des inspections virtuelles en hygiène alimentaire sont utilisées au Royaume-Uni pour lutter contre un arriéré causé par la pandémie de coronavirus.

Les inspections numériques peuvent aider les autorités à gérer une accumulation dans des établissements à faible risque et à minimiser le risque de contamination, car les inspecteurs peuvent visiter plusieurs sites en peu de temps.

Les inspections sont effectuées par les entreprises alimentaires qui téléchargent électroniquement la documentation. Ensuite, ils peuvent être guidés dans les locaux par un inspecteur qui peut effectuer des observations, poser des questions et capturer des images pour leur évaluation.

L’équipe de santé environnementale du conseil de district de Tendring a piloté des inspections numériques à partir de « Scores on the Doors » (Système de notes ou de scors en hygiène alimentaire des entreprises alimentaires), permettant au personnel du conseil d’Essex, en Angleterre, d’inspecter les locaux destinés aux aliments depuis leur siège social pendant le confinement.

Les restaurateurs utilisent des smartphones pour faire une visite de leur établissements et partager des documents importants, sous la direction d'un agent d'hygiène du milieu. Les outils permettent une interaction vidéo et la capture de photographies annotées.

Aide pour naviguer dans la nouvelle normalité
Cela signifiait que les sites à faible risque pouvaient être examinés sans risque de contamination par un agent visitant plusieurs locaux, et empêchant un arriéré d'inspections nécessaires une fois que les restrictions de confinement auront été assouplies.

Ces outils aident les autorités locales à réguler plus rapidement les changements d'utilisation, garantissant que les établissements qui sont passés aux plats à emporter et à la livraison respectent les normes de sécurité des aliments. Alors que le gouvernement a assoupli les mesures de planification pendant le confinement pour permettre aux établissements de s'adapter, les inspections ont été suspendues en raison de la propagation potentielle du COVID-19.

Toutes les interventions prévues en matière d'hygiène alimentaire, de normes alimentaires et d'alimentation animale ont été suspendues du 18 avril au 17 juillet. Cependant, certaines inspections peuvent avoir eu lieu dans des entreprises à haut risque, de nouvelles entreprises, des entreprises qui ont changé de pratiques ou qui ont fait l'objet de mesures pour application de la loi ou des plaintes de clients.

Carol Archibald, membre du Chartered Institute of Environmental Health, a déclaré que les inspections numériques peuvent aider à naviguer dans la «nouvelle normalité».

« Les conseils à travers le Royaume-Uni sont maintenant confrontés à un arriéré de trois mois au minimum, ce n'est pas seulement dû au report des inspections qui devaient avoir lieu avant et pendant le confinement, mais aussi à cause de milliers d'entreprises qui se sont adaptées et ont changé aux services à emporter pour maintenir le pays en mouvement », a dit Archibald, qui est également chef d'équipe pour les aliments, la santé et la sécurité sanitaire, la santé portuaire et le bien-être animal au Conseil de district de Tendring.

En mars, la Global Food Safety Initiative (GFSI) a ditqu'elle ne reconnaîtrait aucun certificat réémis à la suite d'un audit virtuel ou à distance et a fourni des prolongations de six mois pour les audits par ses organismes de certification. Pour les sites incapables d'avoir un audit sur site et de renouveler la certification avant son expiration, la GFSI a proposé d'utiliser une évaluation des risques en matière de sécurité des aliments. Cela permet désormais de réaliser une partie des audits de certification à distance et a mis à jour ses exigences de benchmarking.

Focus sur les sites à faible risque
Une inspection moyenne coûte aux contribuables environ 150 £ (166,3 euros) et il existe un demi-million d'entreprises alimentaires en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord. En 2018-2019, il y a eu 238 000 inspections, portant le chiffre à plus de 37 millions de livres sterling (41 millions d'euros) avec l'arriéré actuel, ce montant augmenterait encore sans l'assistance à distance si toutes les inspections physiques avaient lieu, selon le système Scoors on the doors.

Michael Talbot, membre du cabinet du conseil de district de Tendring pour l'environnement, a dit qu'il était important que les entreprises aient de bonnes mesures d'hygiène en place pour le coronavirus et les aliments.

« Tendring, comme les conseils de tout le pays, a potentiellement dû faire face à un gros arriéré d'inspections; non seulement de ceux reprogrammés en raison du confinement, mais avec le nombre d'entreprises passant leur modèle commercial à des services à emporter, par exemple », a-t-il dit.

Chaque entreprise reçoit un score de risque de A à D, A étant le risque le plus élevé. Par exemple, un hôpital serait classé comme A, tandis qu'un café local serait classé comme C; un magasin du coin avec des bonbons pré-emballés aurait un D. Pour se qualifier pour les inspections numériques, les établissements opéreraient généralement aux niveaux C et D. Les inspecteurs mettent à jour leur système de la même manière que les inspections physiques, ce qui met à jour la base de données du du système de notation de l'hygiène alimentaire (FHRS pour Food Hygiene Rating Scheme) de la Food Standards Agency.

Paul Hiscoe, fondateur et directeur général de Scores on the Doors, a dit que les inspections numériques garantissent que les établissements à faible risque sont a§§nalysés en toute sécurité et que les inspecteurs sont libres de visiter les établissements à risque élevé en personne.

« Une fois que le besoin actuel d'éviter les contacts disparaîtra, nous nous attendons à ce que les inspections numériques restent une fonctionnalité permanente. Il est plus économique et plus rapide que les visites physiques, et particulièrement utile pour les locaux à faible risque et les revisites. Le prix est basé sur une inspection effectuée et dépend du volume. C'est presque toujours inférieur aux frais de déplacement », a-t-il dit.

samedi 30 mai 2020

A propos des contrôles et inspections des restaurants en France


Je ne sais pas s’il faut se satisfaire avec Olivier Masbou (et son excellent bloc-notes) que « La Cour des Comptes donne un satisfecit au budget du ministère de l’Agriculture ». Etre dans les clous du budget n’a jamais défini une politique ...

Cela m’a permis de lire ce rapport 2020 de la Cour des Comptes concernant ce ministère, «Les données du ministère de l’agriculture et de l’alimentation : un potentiel à mieux exploiter».

Il est ainsi cité dans « Exploiter les données, une source d’innovation pour les politiques publiques »,
projet «iAlim», lauréat en 2018 d’un appel à projets, abrité par la direction générale de l’alimentation du ministère de l’agriculture et de l’alimentation et destiné à améliorer le ciblage des contrôles des restaurants dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments, iAlim vise à utiliser l’intelligence artificielle pour traiter les données textuelles accessibles librement sur internet (les commentaires des utilisateurs des établissements de restauration) afin de repérer des établissements sensibles.

J’avais déjà parlé de cette démarche ici, je prévois son fiasco car rien ne vaut le terrain et la fiabilité des avis des consommateurs peuvent tromper énormément … et aucun autre pays ne met cela en œuvre ...

Pour comprendre le sujet, je rappelle, selon un autre rapport de la Cour des Comptés de 2019, ce n’est pas si vieux, Le contrôle de la sécurité sanitaire de l’alimentation : des progrès à consolider
« Au titre de la sécurité sanitaire de l’alimentation, un établissement de restauration est donc contrôlé en moyenne tous les quinze ans par les services de l’État. »

Le rapport 2020 de la Cour des Comptes sur le ministère de l’agriculture et de l’alimentation revient sur lapplication Alim’confiance, un service à destination du public.
Cette application lui permet de consulter le résultat des inspections sanitaires des établissements de restauration (y compris de restauration collective) et des commerces alimentaires à partir d’une simple géolocalisation. Les résultats d’inspection, disponibles pendant un an, sont présentés sous forme de quatre pictogrammes allant de «très satisfaisant» à «à améliorer d’urgence». Le ministère a fait le choix, pour cette application, d’une solution achetée «sur étagère» plutôt que de développer un produit spécifique.

Hélas, les résultats disparaissent au bout d’un an … car selon la Cour des Compte « Le coût de ce service varie entre 30 000 et 50 000 euros par an selon le volume des données. »
Le ministère de l’agriculture et de l’alimentation, appliquant le principe d’ouverture des données publiques, a aussi publié ces données sur le portail de l’État data.gouv.fr. Des utilisateurs les ont alors reportées sur des cartes en format ouvert («open street map») et ont compilé les résultats d’inspection au-delà de la dernière année, ce qui permet de suivre l’évolution dans le temps des établissements. Il existe donc désormais, à disposition des consommateurs, deux offres de visualisation de ces données, l’une ministérielle, l’autre issue de la société civile.

Je pense que l’offre de visualisation issue de la socié civile est plus simple et plus facile à utiliser, si on est un adepte d’Alim’confiance, et le lien est ici avec une possibilité de filtres multiples voici un exemple :

Si je prends les restaurants du 20e arrondissement de Paris, j’ai donc deux filtres, restaurants et 20e arrondissement.

Je découvre qu’il y a 195 établissements enregistrés, et pour 2020, je peux lister les inspections qui on eu lieu au cours des mois de janvier, février, mars (pas de résultats encore disponibles pour avril ou mai), soit 65 restaurants.

Par exemple, je décide voir ceux qui ont reçu le niveau d’hygiène «à améliorer» et il y en a 10 qui s’éditent dans un tableau ou sur une carte géographique.

J’ai fait aussi l’essai pour l’année 2019 avec les mêmes filtres et il n’y avait pas de restaurants qui ont reçu le niveau d’hygiène «à améliorer», c’est dire que la situation évolue vite, puisque 10 restaurants sont dans le niveau d’hygiène «à améliorer» en un an … ce qui justifie encore plus la présence sur le terrain des inspecteurs ...

mardi 28 avril 2020

Royaume-Uni: Une association de consommateurs renouvelle son appel pour que les notes ou les scores en hygiène des aliments soient rendus obligatoires

« Which? renouvelle son appel pour que les notes ou les scores en hygiène des aliments soient rendus obligatoires », source article de Joe Whitworth prau le 28 avril 2020 dans Food Safety News et adapté par mes soins -aa.

« Les meilleurs et les pires endroits où manger au Royaume-Uni Découvrez les régions du Royaume-Uni qui ont une faible note ou score en hygiène des aliments », tel est le titre d’un article de Which? Paru le 20 avril 2020.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Which?, l’association de consommateurs souhaite l'affichage obligatoire des notes ou score en hygiène des aliments à travers le Royaume-Uni afin que les personnes puissent faire des choix éclairés lorsqu'ils mangent au restaurant.

Which? a dit qu'il craignait que les consommateurs ne soient laissés dans l'ignorance ou induits en erreur au sujet des normes d’hygiène. L'appel intervient alors que l'organisation publie une étude sur les meilleurs et les pires régions du Royaume-Uni pour l'hygiène des plats à emporter et des restaurants.

Les entreprises alimentaires, y compris celles des plats à emporter et des restaurants, devraient être tenues d'afficher une note ou un score en hygiène des aliments à jour sur les lieux et si elles ont une présence en ligne pour les clients qui commandent des aliments à domicile. Les services réglementaires et les conseils des villes devraient également prendre des mesures énergiques contre les sites affichant des évaluations incorrectes qui induisent les consommateurs en erreur, selon Which?

Alors que les restaurants et les cafés à travers le pays ont été forcés de fermer à cause de la pandémie de coronavirus, beaucoup ont opté pour une livraison à domicile pour atteindre les clients.

Affichage correct de la note ou du score
En Angleterre et en Écosse, il n'est pas obligatoire pour les entreprises d'afficher leurs notes ou leurs scores en hygiène des aliments, ce qui rend plus difficile pour les consommateurs de savoir quelles normes un restaurant ou un lieu de plat à emporter a respectées, tandis qu'au Pays de Galles et en Irlande du Nord, cela est légalement exigé. Les chiffres de 2018 montrent que 52% des entreprises en Angleterre, 84% en Irlande du Nord et 87% au Pays de Galles affichent leurs notes ou scores.

Il existe six niveaux d'hygiène allant de zéro, ce qui signifie qu'une amélioration urgente est nécessaire, à 5, ce qui signifie une très bonne conformité. L'Écosse a son propre système, le Food Hygiene Information Scheme, qui a trois notes: réussite (Pass), amélioration requise et locaux exonérés.

D'autres groupes tels que le Chartered Institute of Environmental Health et la Local Government Association sont en faveur d'un système obligatoire en Angleterre. La Food Standards Agency le souhaite également, mais cela implique une législation et l'approbation du gouvernement est nécessaire.

Cela étant il est possible de consulter les notes ou scores pour l’Angleterre, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord sur le site de la Food Standards Agency.

Which? A visité 243 établissements alimentaires dans 14 rues commerçantes de Londres et découvert que seulement la moitié d'entre eux affichaient leur note en hygiène des aliments. Un sur dix parmi ceux visités a montré des notes qui différaient du score officiel sur le site internet de la FSA. Which? trouvé plusieurs entreprises avec une note de zéro, un ou deux affichant une note de quatre ou cinq.

Lisa Barber, rédactrice en chef du magazine Which? a déclaré: « Notre étude a montré que, même si certaines zones sont dotées d'un niveau d'hygiène alimentaire impressionnant à tous les niveaux, d'autres ont un grand nombre d'entreprises alimentaires, y compris des restaurants et des lieux de plats à emporter, avec des normes bâclées qui risquent de rendre les clients gravement malades. »

« Il existe des preuves solides pour suggérer que les entreprises du secteur alimentaire jouent leur jeu quand elles savent qu'elles devront afficher bien en vue leur note ou score en hygiène. Il doit de toute urgence devenir obligatoire pour les entreprises alimentaires, y compris les restaurants et les lieux de plats à emporter, d'afficher leur note ou score sur place et en ligne, afin que les clients puissent faire des choix éclairés. »

Meilleures et pires résultats
Le groupe de consommateurs a examiné les données de la Food Standards Agency au début du mois de mars pour 384 zones de conseils locaux au Royaume-Uni et a constaté que les entreprises dans certaines parties de Londres, Birmingham, Southend, Mansfield et Bolton étaient les pires pour l'hygiène.

Les conseils ayant la proportion la plus élevée d'entreprises alimentaires avec la note de cinq (la meilleure note) ont été classés parmi les meilleurs, tandis que ceux avec une forte proportion d'entreprises avec une note de 0, 1 et 2 étaient parmi les pires.

En Angleterre, Gloucester City était le meilleur endroit pour manger à l'extérieur avec 90% des entreprises obtenant la meilleure note de 5 pour l'hygiène des aliments. Viennent ensuite les îles Scilly et Mid-Devon, toutes deux situées dans le sud-ouest, où 89% des entreprises du secteur alimentaire ont obtenu une note de 5.

Les cinq pires zones de l'Angleterre se trouvaient toutes à Londres. À Ealing, près d'une entreprise alimentaire sur cinq a reçu une note de zéro, un ou deux. Which? a également retrouvé une proportion similaire d'entreprises alimentaires mal notées à Enfield, Lambeth, Redbridge et Waltham Forest.

Birmingham et Southend-on-Sea étaient toutes deux à 14%, Bolton et Mansfield à 11% et Middlesbrough et Slough à 10%.

En Écosse, qui a un système de notation en hygiène des aliments différent, Stirling avait 98% des entreprises alimentaires notées avec la note Pass (réussi). Mais environ un quart des entreprises d'Aberdeen City ont obtenu la note « amélioration requise ».


Commentaire
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Chez nous, on n'a pas ou plus les moyens de nos ambitions et les inspections en hygiène des aliments, selon Alim'confiance, n'ont pas contribué loin s'en faut, de faire baisser toxi-infections collectives, voir à ce sujet, Les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) existent en France, je les ai rencontrées : +24% de foyers de TIAC et +13% de personnes malades en 2018 !

En 2017, Santé publique de France rapportait, L’impact de cette mesure incitative à l’amélioration continue des établissements agroalimentaires pourra être évalué dans les années à venir. 

Il faut croire si l’on lit des données de 2018 sur les TIAC que ce dispositif, comme prévu, n’a pas bien fonctionné … ou plutôt que les contrôles et/ou inspections ne sont pas réalisés en nombre suffisant, ce que le blog n'a cessé de dénoncer depuis des années ...

dimanche 5 avril 2020

Les toxi-infections alimentaires collectives existent en France, je les ai rencontrées : +24% de foyers de TIAC et +13% de personnes malades en 2018 !


Pour comprendre le tableau des maladies infectieuses d'origine alimentaire en France, vous pouvez disposer au moins de deux documents:
  1. Estimation de la morbidité et de la mortalité liées aux infections d’origine alimentaire en France métropolitaine, 2008-2013, source BEH janvier 2018.
  2. Les données des toxi-infections alimentaires collectives en France qui sont publiées chaque année par Santé publique de France.
Santé publique de France vient de publier le 30 mars les données 2018 des toxi-infections alimentaires collectives en France. Le document s’intitule « Surveillance des toxi-infections alimentaires collectives (tiac). Données de la déclaration obligatoire, 2018. Point de janvier 2019 ».

Les données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2018 sont en augmentation de +24% par rapport à 2017. Le nombre de malades liées à ces TIAC a aussi augmenté : 14 742 en 2018 versus 13 010 en 2017 (+13%)
En 2018, 1 630 toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) ont été déclarées en France, affectant 14 742 personnes, dont 777 (5%) se sont présentées à l’hôpital (hospitalisation ou passage aux urgences) et 2 sont décédées. Par rapport à 2017, le nombre de TIAC notifiées est en augmentation (+24%) : 1 310 TIAC avaient été déclarées en 2017 affectant 13 010 personnes.
Comme les années précédentes, l’agent pathogène le plus fréquemment confirmé était Salmonella pour 35% des TIAC pour lesquelles un agent a été confirmé (30% en 2017). Les agents pathogènes les plus couramment suspectés, sur la base des informations épidémiologiques et cliniques, mais sans pouvoir être confirmé sur le plan microbiologique, étaient les agents toxiniques Staphylococcus aureus, Clostridium perfringens et Bacillus cereus correspondant à 70% des TIAC pour lesquelles un agent a été suspecté (74% en 2017). Aucun agent n'a pu être mis en évidence ni suspecté sur la base des informations épidémiologiques et cliniques dans 16% des TIAC déclarées (18% en 2017).
L’augmentation du nombre de TIAC déclarées entre 2017 et 2018 est principalement observée pour les TIAC familiales (+35%) et les TIAC en restauration collective (+29%). Les TIAC en restauration commerciale ont également augmenté mais dans une moindre mesure (+14%).
En 2018, « Une fermeture des établissements a été ordonnée pour 19 (7%) restaurants commerciaux (20 en 2017) et 12 (5%) établissements de restauration collective (6 en 2017) ».

Dans un précédent compte-rendu à propos des données relatives aux toxi-infections alimentaires collectives déclarées en France en 2016, il était rapporté :
Depuis avril 2017, les consommateurs ont accès aux résultats des contrôles sanitaires réalises depuis le 1er mars 2017 dans tous les établissements de la chêne alimentaire (restaurants, cantines, abattoirs, etc.) sur le site www.alim-confiance.gouv.fr. Cette mesure a été prévue par la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, du 13 octobre 2014. L’impact de cette mesure incitative à l’amélioration continue des établissements agroalimentaires pourra être évalué dans les années à venir.
Il faut croire si l’on lit des données de 2018 que ce dispositif, comme prévu, n’a pas bien fonctionné … ou plutôt que les contrôles et/ou inspections ne sont pas réalisés en nombre suffisant, ce que le blog n'a cessé de dénoncer depuis des années ...
L’augmentation du nombre de TIAC entre 2017 et 2018 est observée dans les trois types de TIAC : familiales (+35%), restauration collective (+29%) et restauration commerciale (+14%).

A noter que pour les données des TIAC de 2017, il était donné l’explication suivante :
La diminution du nombre de TIAC déclarées entre 2016 et 2017 peut être expliquée principalement par une diminution de 25% des TIAC familiales (465 en 2016 vs. 349 en 2017). Les nombres de TIAC sont très proches entre 2016 et 2017 en restauration commerciale (592 vs. 562 respectivement) et en restauration collective (393 et 392).

Et il était aussi rapporté :
En 2017, le nombre total de TIAC déclarées a diminué pour la 1ère fois depuis 2010 avec une baisse de 145 TIAC (10%) par rapport à 2016. Cette diminution est principalement due à une diminution de 25% observée sur les TIAC familiales. Les nombres de TIAC en restauration commerciale et en restauration collective sont très proches de ceux rapportés en 2016.

Par conséquent, « La diminution du nombre de TIAC déclarées aux ARS et/ou DD(CS)PP en 2017 ne s’est pas confirmée en 2018. »

TIAC déclarées
2018
2017
2016
TIAC familiales
471 (+35%)
349
465
TIAC en restauration commerciale
638 (+14%)
562
592
TIAC en restauration collective
504 (+29%)
392
393

Part des TIAC par agent pathogène suspecté ou confirmé
Par rapport aux données de 2017, le nombre de TIAC par agent pathogène suspecté ou confirmé a augmenté pour tous les pathogènes, parallèlement au nombre total de TIAC notifiées, excepté pour les TIAC à histamine et à Clostridium perfringens qui sont restées à un niveau stable. En proportion, la part de chacun des pathogènes est similaire aux données de 2017.
Le pathogène le plus fréquemment suspecté ou confirmé reste Staphylococcus aureus depuis 2006. Les TIAC liées à ce pathogène ont augmenté entre 2006 (170 TIAC) et 2015 (404 TIAC) parallèlement à l’augmentation du nombre total de TIAC.
Une diminution est observée entre 2015 et 2017 (327 TIAC). En 2018, on observe une légère augmentation du nombre de ces TIAC suspectées ou confirmées à Staphylococcus aureus (354 TIAC).
Entre 2006 et 2010, entre 50 et 100 TIAC suspectées ou confirmées à Bacillus cereus étaient déclarées chaque année. Depuis 2011, leur nombre a augmenté pour atteindre environ 250 TIAC chaque année entre 2013 et 2017. E
En 2018, le nombre de ces TIAC a augmenté jusqu’à 339 TIAC notifiées et atteint le niveau des TIAC à Staphylococcus aureus.

Je vous peux d'ores et déjà vous annoncer que les chiffres de 2019 ne seront pas bons non plus, si l'on en croit cet article, Toxi-infections alimentaires collectives suspectées d’être liées à la consommation de coquillages crus, bilan épidémiologique au 8 janvier 2020.

En effet, selon Santé publique de France,
Depuis début décembre 2019, 179 déclarations obligatoires (DO) de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) suspectées d’être liées à la consommation de coquillages crus, principalement des huîtres.
Je voudrais enfin attirer votre attention sur la façon dont Santé publique de France présente les données.En effet, la com de Santé publique met systématiquement en avant les données les plus faibles par rapport aux données les plus élevées.

Ainsi la com de Santé publique de France indique « 1200 à 1500 TIAC notifiées chaque année en France depuis 2012 », « 10 000 à 13 000 personnes touchées chaque année » et « ~30% des TIAC ont eu lieu suite à des repas familiaux, 30% lors de repas dans des structures collectives et 40% lors de repas en restauration commerciale »

Sur l’origine des TIAC, il me semble que le chiffre à mettre en avant doit être le chiffre des TIAC lors des repas en restauration commerciale ...

Enfin, le sujet des sous-déclarations n'est pas évoqué, car comme de bien entendu, c'est normal, puisqu'il s'agit de déclarations obligatoires ...

Mise à jour du 15 avril 2020. On lira dans Food Safety News, un article de Joe Wiltworth, New report documents rise in foodborne illness outbreaks in France.

samedi 14 mars 2020

Les rappels de produits alimentaires, c'est un peu comme la petite bête qui monte, qui monte, mais personne ne sait pas quand cela s'arrêtera


Bien des articles ont été écrits sur ce blog sur le sujet des rappels de produits alimentaires et, par conséquent, certains pourront légitimement se demander si ce nouvel article va apporter quelque chose de plus.


Il est vrai que depuis le temps que j'en parle ici et là, il peut exister une certaine lassitude mais c'est surtout l'incompréhension qui me gagne quand je vois le nombre de rappels relatés par le site Ouah! et le peu de cas qui en est fait par les médias et nos autorités sanitaires ... personne ne leur demande des comptes ...

La revue professionnelle PROCESS Alimentaire, dans son numéro de mars 2020 (réservé aux abonnés) rapporte qu'il y aurait eu «Deux fois plus de rappels en deux ans».

Qu'en est-il précisément ...

Selon Oulah!, la référence en matière de rappels des produits alimentaires en France, le total des estimations des avis de rappels de l'année 2019 est de 367 versus 332 en 2018 et 189 en 2017.

Ces informations fournies ne sont en fait qu'une estimation des avis de rappel, comme par ailleurs le nombre annuel de toxi-infections alimentaires collectives n'est qu'une estimation, car souvent sous-déclarées, même si ce sont des maladies à déclaration obligatoire.

En effet, nous attendons que les pouvoirs publics veuillent bien rapporter le mieux possible les informations utiles à l'attention des consommateurs en ce qui concerne les avis de rappels, mais ce n'est pas pour tout de suite, semble-t-il, même si des actions sont en cours de préparation ... mais chut, secret défense, tout comme l'amélioration de l'organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments en France.

Ce préambule étant fait, ces éléments sont utiles pour comprendre ce qui va suivre ...

Effectivement, il semble qu'il y ait eu pratiquement deux fois plus de rappels de produits alimentaires entre 2017 et 2019, en fait il s'agit de +94%, +75% entre 2017 et 2018 et +10,5% entre en 2018 et 2019.

Ce qui change, et c'est important à souligner, ce sont les données fournies par Oulah! qui ne sont du tout celles proposées par la revue PROCESS Alimentaire, jugez plutôt,


2017
2018
2019
Oulah!
189
332 (+75%)
367 (+10,5%)
PROCESS Alimentaire
126
203 (+61%)
251 (+24%)

Les données proposées par PROCESS Alimentaire montrent surtout une sensible amélioration de la récolte des données, année après année, mais cela reste assez loin du compte en termes d'avis de rappel par rapport à Oulah!, dommage !

Beaucoup d'idées sont avancées pour expliquer cette augmentation des rappels particulièrement depuis 2017,
  • Plus de contrôles réalisés par les entreprises alimentaires ou des autocontrôles plus strictsdonc plus de positifs retrouvés,
  • Une application plus stricte du principe de précaution (?), c'est possible, sauf semble-t-il pour les laboratoires Gallia du groupe Danone et la poudre de lait infantile.
Pêle-mêle, on doit aussi y ajouter le manque de formation, la présence de personnel précaire, des bas salaires, des cadences élevées, une pression de la grande distribution, des entreprises souhaitant baisser leurs coûts et une des conséquence de la baisse de la pression des services officiels avec une réglementation qui devient très tatillonne, etc.

Rappelons ce que sont les données des inspections en sécurité des aliments, données publiées par la DGAL, cela a de quoi donner le tournis et nos politiques n'en ont cure et ne sont capables que de proposer des gadgets, Alim'confiance pour la DGAL et SignalConso pour la DGCCRF, c'est désespérant :
  • 2012 : 86 239
  • 2013 : 82 729
  • 2014 : 78 000
  • 2015 : 76 000
  • 2016 : 55 000
  • 2017 : 54 000
  • 2018 : 57 500
L'autre aspect à évoquer est la place élevée prise dans les notifications au RASFF de l'UE par les produits de France et la faible part des notifications publiées par la France (les chiffres sont entre parenthèses) :
  • 2017 : 133 (66)
  • 2018 : 215 (86)
  • 2019 : 192 (74)
  • 2020 : 65 (17) situation au 14 mars 2020
En fait, tout semble être lié à cet état de fait, la baisse du nombre de personnels chargés des contrôles et inspections, et l'augmentation lente et constante des avis de rappel depuis quelques années n'est que la partie émergée de l'iceberg sécurité des aliments en France.

Une chose est certaine les avis de rappels vont continuer à augmenter puisqu'en 2020, à l'heure où j'écris ces lignes, nous en sommes déjà à 92 avis de rappel en France ...