samedi 12 janvier 2019

Les avis de rappels de produits alimentaires en 2019, toujours le mur de la non-information

En France, 6 avis de rappel ont concerné six produits prêts à être consommés depuis le début de l'année, dont cinq avis de rappel sur six avec pour cause de présence de Listeria monocytogenes

S'agissant de denrées d'origine animale, le ministère de l'agriculture s'arqueboutant sur le 'fameux' guide d'aide à la gestion des alertes d'origine alimentaire (Version révisée/complétée du 2 juillet 2009) n'a informé que d'un seul avis de rappel sur six en 2019, voir aussi ce tweet du ministère de l'agriculture, comme quand on veut informer, on peut ...

Je n'insiste plus sur le sujet tant cette attitude devient, à mon sens, pathologique ...

Bref, selon le ministère de l'agriculture, trois acteurs interviennent dans le système d'alerte sanitaire en France :
  • les professionnels responsables de la qualité du produit ;
  • les services de contrôle (les directions de la protection des populations - DDPP (directions départementales de la protection des populations) ou DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) ;
  • le consommateur responsable (respect des bonnes pratiques d’hygiène, respect des DLC, etc.).
Soit, mais que peut faire le consommateur face à des produits prêts à être consommés contaminés ?

Il me semble donc logique que tous les acteurs, je dis bien tous, du système d'alerte sanitaire en France puissent communiquer sur le sujet et pas seulement le ou les distributeurs …

Ainsi, dans l'historique de 2019, les distributeurs ont informé les consommateurs via leur sites Internet respectifs sur cinq avis de rappel sur six.

Il serait, à mon sens, aussi utile de communiquer au consommateur les volumes mis en jeu lors de ces rappels, s'agit-il de quelques kg ou de tonnes de produits ?
La contamination par Listeria monocytogenes est-elle faible ou élevée ?

Autant d'informations que le consommateur ignore, de même que sur le plan d'amélioration mis en œuvre par l'entreprise, car il faut espérer que les entreprises concernées par un rappel fassent l'objet d'un suivi …
Nous en avions entendu parler dans un curieux communiqué de la DGCCRF à propos de trois rappels successifs d'entrées chaudes de la marque « l’atelier Blini » et j'en avais parlé ici.

Au niveau des notifications au RASFF de l'UE pour les produits d'origine on maintient le cap de l'an passé pour les produits d'origine France avec déjà cinq notifications ...
Cliquez l'image pour l'agrandir
J'ai indiqué ce qu'il fallait penser de la notification 1., ici, une sorte de session de rattrapage pour la DGCCRF ...
Autre exemple, la notification 5. a fait l'objet d'un rappel en Belgique le 21 décembre 2018, mais pas d'information en France ...etc.

Complément. En date du 15 janvier 2019, 7e rappel de produit alimentaire en France ; il s'agit du 6e avis de rappel de produit alimentaire contaminé par Listeria monocytogenes.

Des scientifiques indiens découvrent comment Salmonella infecte des plantes

Sunderarajan Padmanabhan du Biotech Times rapporte le 9 janvier 2019, « Des scientifiques découvrent comment la bactérie Salmonella infecte des plantes ».

La contamination des légumes de la salade par les bactéries E. coli et Salmonella sont des causes les plus courantes d'intoxication alimentaire. Bien que la plupart des épidémies à Salmonella soient liées à la contamination lors de la manipulation et du transport des légumes, il existe également des cas où la bactérie infectieuse est entrée dans l'usine alors qu'elle se trouvait encore sur les terres agricoles.

Comment entre-t-elle dans l'usine? Jusqu'à présent, le mécanisme n'était pas connu. Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’Indian Institute of Science (IISc) et de l'University of Agricultural Sciences (UAS) de Bengaluru, a permis de résoudre ce mystère.

Ils ont découvert que, contrairement aux autres bactéries pathogènes qui pénètrent par la racine, le fruit ou la feuille en produisant des enzymes qui décomposent la paroi cellulaire de la plante, Salmonella se faufile à travers un petit espace créé lorsqu’une racine latérale se sépare de la racine principale de la plante.

Les chercheurs étudiaient comment différents types de bactéries colonisent les racines des plants de tomates. Tandis que d'autres bactéries se propagent à la racine, Salmonella s'est regroupé presque exclusivement autour des zones où les racines latérales émergent. Lorsqu'une racine latérale perce la paroi de la racine principale pour se répandre dans le sol, elle laisse derrière elle une petite ouverture. Ils ont compris que la bactérie entrait dans la brèche à l'aide d'un marquage et d'une imagerie fluorescentes.

Ils ont également remarqué que, dans les mêmes conditions, une plante avec un plus grand nombre de racines latérales hébergeait une plus grande concentration de Salmonella qu'une plante avec moins de racines latérales. De même, lorsque les plantes ont été artificiellement induites pour produire plus de racines latérales, la concentration de Salmonella a augmenté.

Les tomates cueillies à partir de ces plantes ont également été testées positives pour l'infection à Salmonella, révélant ainsi sa capacité à voyager jusqu'au fruit. « C'est comme une infection systémique chez l'homme », a déclaré l'auteur principal Dipshikha Chakravortty, professeur au Département de microbiologie et de biologie cellulaire de l'IISc. Les chercheurs ont publié un article sur leurs travaux dans la revue BMC Plant Biology.

Kapudeep Karmakar, étudiant en doctorat au Département de microbiologie et de biologie cellulaire de l'IISc et premier auteur de l'article, indique qu'il existe plusieurs sources possibles permettant à Salmonella d'atteindre le sol, telles que le fumier contenant des excréments d'animaux ou de l'eau d'irrigation contaminée. « Diverses études montrent que l'eau d'irrigation est contaminée par les eaux usées. Lorsque cette eau d'irrigation est utilisée sur le terrain, le sol devient le portail d'accès à Salmonella », a-t-il déclaré.

Les facteurs environnementaux, a-t-il dit, semblent également contribuer à son infiltration. Ils ont constaté que lorsque la concentration en sel dans le sol augmente, les plantes produisent davantage de racines latérales et deviennent donc plus vulnérables à l'infection à Salmonella.

Dans des études ulttérieures, les chercheurs prévoient d’étudier l’infiltration de Salmonella dans d’autres légumes comestibles et d’élaborer des stratégies pour détecter et prévenir la contamination des sols. « Si le sol est contaminé, il doit exister un mécanisme permettant de le décontaminer ou d’utiliser des antidotes comme des bio-fertiliseurs qui peuvent vaincre les bactéries pathogènes », a déclaré Chakravortty.

vendredi 11 janvier 2019

Motivations et barrières à l'utilisation du thermomètre pour la cuisson et la réfrigération chez des consommateurs et des employés du secteur alimentaire

La maîtrise de la température prévient la croissance rapide d'agents pathogènes d'origine alimentaire pendant le stockage des aliments et assure un chauffage adéquat afin de détruire les agents pathogènes avant consommation. L'utilisation de thermomètres est une bonnes pratique reconnue parmi les lignes directrices pour les consommateurs et les employés du secteur alimentaire. Cependant, le respect de cette recommandation est assez faible.

Quatre-vingt-cinq études portant sur les 21 dernières années ont été examinées et analysées afin de déterminer les connaissances, les attitudes et les comportements associés à l’utilisation du thermomètre ainsi que les facteurs de motivation et les barrières à l’utilisation du thermomètre lors de la cuisson et de la réfrigération chez des consommateurs et des employés du secteur alimentaire. Les barrières à l'utilisation du thermomètre ont été classées en deux groupes principaux : « la conviction qu’un thermomètre n’est pas nécessaire » et « la difficulté de sélectionner et d’utiliser un thermomètre ». 

Chaque groupe a ses aspects uniques. 

Quatre barrières ont été identifiées dans le groupe « pas nécessaire » : (i) la préférence pour des techniques alternatives, (ii) les grands médias et les professionnels de l'alimentaire servent rarement de modèles et nient souvent la nécessité d'avoir recours à un thermomètres pour aliments, (iii) une prise de conscience limitée des problèmes de santé potentiels associés aux pratiques actuelles, et (iv) la connaissance et la sensibilisation limitées liées à l'utilisation du thermomètre pour des groupes d'aliments spécifiques.
Six barrières ont été identifiées dans le groupe « difficile à sélectionner et à utiliser » : (i) difficultés à choisir le type de thermomètre pour aliments, (ii) disponibilité des thermomètres pour aliments, (iii) manque de compétences liées à l'utilisation du thermomètre pour aliments, (iv) connaissances limitées liées aux températures finales, (v) incapacité d'étalonner les thermomètres pour aliments, et (vi) manque de connaissances sur le nettoyage et la désinfection du thermomètre pour aliments. 
Ces résultats faciliteront l’élaboration et l’adoption de stratégies efficaces pour accroître l’utilisation du thermomètre et accroître l’efficacité de l’éducation en matière de sécurité sanitaire des aliments, avec un impact positif sur la santé publique.

Référence. Yaohua Feng and Christine Bruhn. Motivators and barriers to cooking and refrigerator thermometer use among consumers and food workers: A review. Journal of Food Protection vol. 82 noi. 1 pg. 128-150.
L'article est disponible intégralement et gratuitement.

jeudi 10 janvier 2019

Etrange pays que le Royaume-Uni, voilà qu'on demande via une consultation votre avis sur les nouvelles lignes directrices sur les rappels. Quid en France ?

En France, on peut toujours rêver ou râler à propos des rappels, rien ne change, mais ailleurs, on nous demande, Oh surprise, notre avis...

Ainsi, on nous demande de répondre à la question : « Dites-nous ce que vous pensez de nos nouvelles directives sur les rappels et les retraits ».

C'est la Food Standards Agency du Royaume-Uni qui pose cette question dans un document du 9 janvier 2019.

Nous demandons aux entreprises alimentaires, aux responsables de l'application de la loi et aux consommateurs de nous faire part de leurs commentaires sur notre nouveau 'Guide sur la traçabilité, les retraits et les rappels d'aliments dans l'industrie alimentaire britannique'.

Notre consultation est ouverte du 7 janvier au 4 février.

Ces lignes directrices définissent les rôles et les responsabilités des principales parties prenantes impliquées dans les retraits et rappels de la sécurité des aliments au Royaume-Uni. Il fournira des conseils sur les bonnes pratiques et aidera les entreprises alimentaires à se conformer aux exigences en matière de sécurité des aliments.
Les lignes directrices comprennent des conseils sur:
  • la traçabilité
  • prendre une décision de retirer ou de rappeler un aliment
  • les rôles et les responsabilités des personnes impliquées
  • comment planifier et gérer un retrait ou un rappel relatif à la sécurité des aliments
  • les principes clés pour informer efficacement les consommateurs d'un rappel d'aliments, y compris un modèle d'avis sur les point de vente à utiliser dans les magasins de vente au détail
Philip Randles, responsable des incidents et de la résilience à la Food Standards Agency, a déclaré:
« Ce guide a été créé pour les entreprises alimentaires, afin de les aider à effectuer des retraits et des rappels relatifs à la sécurité des aliments avec plus de facilité et d’efficacité. Il a été mis au point en partenariat avec des représentants de l’industrie alimentaire, des autorités de contrôle et des associations de consommateurs. Il s’agit d’un résultat clé de notre examen conjoint avec la Food Standards Scotland du système britannique actuel.
Nous serions heureux de recevoir vos commentaires. Les réponses que nous recevrons nous aideront à nous assurer que les lignes directrices soient bénéfiques et utiles aux entreprises en cas d’incident lié à la sécurité des aliments. »

En 2017, des recherches ont été menées pour comprendre les systèmes de retrait et de rappel d'aliments au Royaume-Uni. Cela comprenait certaines recommandations d'amélioration. La Food Standards Agency et la Food Standards Scotland, en partenariat avec les principales parties prenantes de l'industrie alimentaire, les autorités chargées de l'application des lois concernant les aliments, les organisations de consommateurs et les organisations professionnelles, ont fournies des recommandations, celles-ci comprennent le développement de lignes directrices afin de renforcer et d'améliorer l’efficacité et la résilience globales du système britannique de retrait et de rappel des produits alimentaires.

La réglementation, la science et la loi n'ont pas changé.

Les nouvelles lignes directrices a pour objectif :
  • clarifier les rôles et les responsabilités des principaux acteurs impliqués dans les retraits et les rappels relatifs à la sécurité sanitaire des aliments
  • fournir des conseils sur les meilleures pratiques pour aider les entreprises du secteur alimentaire à rendre les notifications de rappel aux consommateurs plus cohérentes et plus accessibles
  • aider l'industrie à rendre les communications commerciales cohérentes et efficaces
  • élaborer et mettre en œuvre des procédures systématiques d'analyse des causes premières pour l'industrie en cas d'incidents liés à la sécurité des aliments

Les lignes directrices ont été élaborées en utilisant une approche de groupe de travail multiparties. Nous avons déterminé qu'une consultation de quatre semaines est proportionnée pour obtenir un point de vue plus large des parties prenantes.
Nous aimerions connaître le point de vue des parties prenantes sur cette nouvelle orientation.

Bon, qu'est-ce qu'on attend pour oser entreprendre cela en France, il est vrai que demander l'avis aux gens ne fait pas trop en France, et parfois, c'est même utiliser pour faire l'inverse … alors espérons que cela évoluera un jour ...

mercredi 9 janvier 2019

C'est l'histoire banale d'un rappel banal qui n'a pas bien fonctionné entre deux Etats-membres de l'UE

Voici une nouvelle à propos d'un rappel comme il y en a tant d'autres, jugez plutôt …

La DGCCRF nous informe le 14 décembre 2019 d'un « Avis de rappel d'olives vertes entières 200g de marque Monoprix P'tit Prix ».
Nom du produit : Olives vertes entières 200g
Marque : Monoprix P'tit Prix
Lot : Lot 8302 - DDM : 30/09/2021
EAN : 3248650018403
Risque : Présence de sulfites non mentionnés sur l'étiquetage (allergène)

Jusque là rien que de très banal, mais voici que le Luxembourg nous informe du même rappel que le 9 janvier 2019.

Pourquoi un tel décalage entre la France et le Luxembourg ?

Les autorités de la sécurité alimentaire luxembourgeoises viennent d’être informées via le système d’alerte rapide des denrées alimentaires de la Commission Européenne que le produit « Olives vertes entières 200g Monoprix P’tit Prix » a été distribué au Luxembourg dans le magasin Monoprix Fort Bourbon.
Le produit a été muni d’une étiquette erronée qui ne mentionne pas l’allergène sulfites.

Voilà pourquoi les autorités de sécurité alimentaire luxembourgeoises recommandent aux personnes allergiques de ne pas consommer le produit en question qui a les mêmes caractéristiques que le produit diffusé et rappelé en France …

Ce décalage ou ce retard est simplement dû au fait que la DGCCRF n'a notifié le problème au RASFF de l'UE, référence 2019.0059, que … 7 janvier soit près de 24 jours après la publication de l'avis de rappel en France … elle fonctionne vraiment bien la coopération entre les Etats membres de l'UE ...

Voilà, c'était une petite histoire de rappel, presque banale, comme il y en a tant d'autres ...

mardi 8 janvier 2019

L'Irlande est-il le pays de la fermeture des restaurants ?


Dans un article dans un précédent blog, j’indiquais en octobre 2016, « Fermetures des restaurants en Irlande, y’a eu des bas, mais 2016 sera en hausse par rapport à 2015 ».

De fait, comme vous le verrez en fin d’article, 2016 et 2015 ont les mêmes résultats, mais 2016 est supérieur à 2015 pour les nombres de fermetures …

Après un sursaut en 2017 voici que la situation s’est de nouveau dégradée avec « 109 ordonnances d'exécution dans les entreprises du secteur alimentaire en 2018 », selon un communiqué du 8 janvier 2019 de la Food Safety Authority of Ireland (FSAI).
La Food Safety Authority of Ireland (FSAI)  a déclaré que 109 ordonnances d'exécution avaient été signifiées aux entreprises du secteur alimentaire pour des non-conformités à la législation sur la sécurité des aliments en 2018, ce qui représente une augmentation de 58% par rapport à 2017 (69). La FSAI a souligné l'importance d’avoir un système robuste de management de la sécurité des aliments et elle a souligné qu'il incombait aux entreprises du secteur alimentaire de veiller à ce que les aliments qu'ils vendent soient salubres et conformes à la législation sur la sécurité des aliments.
Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018, les inspecteurs des produits alimentaires ont exécuté 95 ordonnances de fermeture, 5 ordonnances d'amélioration et 9 ordonnances d'interdiction visant des entreprises du secteur alimentaire dans tout le pays. Les types de problèmes récurrents en matière de sécurité sanitaire des aliments qui entraînent des ordonnances d'exécution sont les suivants : preuve d'infestation par des rongeurs et présence de crottes de rongeurs ; conditions immondes ; défaut de maintien des températures correctes pour les denrées alimentaires ; manque de connaissances sur la sécurité des aliments par le personnel ; installations de stockage des aliments inadéquates et installations d’eau pour le nettoyage inadéquates ou insuffisantes.
S'exprimant sur les chiffres annuels, Pamela Byrne, directrice générale de la FSAI, a déclaré que l'augmentation des ordonnances d'exécution en 2018 était inacceptable. 
« Il n'y a absolument aucune excuse pour les pratiques alimentaires négligentes. Les raisons invoquées pour les ordonnances d'exécution sont de simples erreurs qui ne devraient pas se produire dans une entreprise du secteur alimentaire. Les ordonnances d'exécution ne sont communiquées aux entreprises du secteur alimentaire que lorsqu'un risque grave pour la santé du consommateur a été établi ou lorsqu'il existe un certain nombre d'infractions graves en cours au niveau de la législation relative aux aliments. La non-conformité par des entreprises du secteur alimentaire ne sera pas tolérée et toutes les infractions à la législation sur la sécurité des aliments seront traitées dans le respect de la loi. » 
Voici ci-après ce que donne de 2012 à ce jour les chiffres des ordonnances d’exécution. Entre parenthèses figurent les chiffres des fermetures d’entreprises du secteur alimentaire qui sont majoritairement des restaurants …
  • 2019 : 1 (1)
  • 2018 : 109 (95)
  • 2017 : 69 (64)
  • 2016 : 106 (94)
  • 2015 : 106 (90)
  • 2014 : 113 (96)
  • 2013 : 144 (119)
  • 2012 : 109 (91)
Complément du 11 janvier 2019. On lira aussi cet article paru dans Food Safety News, It’s not that far away: FSAI looks ahead to food safety system of 2030. Tout un programme !

Appel pour un lundi vert, ce sera sans moi !

Après un ‘appel pour un lundi vert’, voici quelques réactions notées ici et là …

Selon France info,
La présidente de la FNSEA assure qu'en France « la consommation de viande ne provoque pas de déforestation ». Christiane Lambert ironise par ailleurs sur le fait de « voir des hommes ou femmes célèbres donner des leçons entre trois allers-retours entre Paris et New-York », au coût carbone élevé.
La Confédération paysanne reproche de son côté à cet appel de ne pas « pointer la responsabilité des industriels et des distributeurs qui, dans leur course aux prix bas, empêchent, dit-elle, la généralisation des pratiques d’élevage les plus vertueuses », ou de « ne pas évoquer les bienfaits de l'élevage paysan pour l'environnement », ni le fait que certaines terres agricoles « ne peuvent être valorisées que par l'élevage extensif. »
Un communiqué de la Confédération paysanne du 4 janvier 2019 indique « Appel pour un lundi vert » : stop aux mensonges ! »
Avec une tribune « pour un lundi vert » truffée d'erreurs et de chiffres hasardeux, 500 personnalités du showbusiness, du milieu politique, de la recherche et du journalisme appellent les citoyennes et les citoyens à ne plus manger ni viande, ni poisson une fois par semaine ou « à aller plus loin en ce sens ».
Un communiqué Interbev, interprofession bétail et viande, du 7 janvier rapporte « Une nouvelle campagne baptisée « Lundi Vert » est lancée ce jour afin d’inciter les Français à remplacer désormais la viande et le poisson chaque lundi. »
Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les Français ne mangent pas de la viande rouge à tous les repas : aujourd’hui, les chiffres de consommation équivalent à près de 4 jours par semaine sans viande rouge. En effet, selon le Credoc – enquête CCAF 2016, les Français ne consomment en moyenne plus que 2 à 3 fois de la viande rouge par semaine (ou viande hors volaille), soit l’équivalent de 320 grammes de viande cuite par semaine et par personne. 
Ainsi, 80% des adultes ont une consommation parfaitement conforme aux préconisations de santé publique : ils mangent moins de viande hors volaille que le seuil de 500 g de viande rouge cuite par semaine recommandé en matière de prévention. Par ailleurs, comme le souligne le WCRF (World Cancer Research Fund International) dans ses dernières recommandations de prévention des cancers, la viande participe à l’équilibre alimentaire grâce à ses nutriments essentiels et variés tels que les protéines, le fer, le zinc, le sélénium et les vitamines du groupe B.
Elle contribue à structurer le repas car elle ne se mange pas seule : elle s’accompagne de légumes ou de féculents dont les apports en nutriments sont complémentaires. 
D’un point de vue environnemental, le modèle d’élevage français présente aussi plusieurs atouts trop souvent peu connus, y compris en matière de réduction de son impact sur le changement climatique. Les bovins sont essentiellement nourris à l’herbe et 90% de l’alimentation des troupeaux provient de l’exploitation elle-même. L’herbe de ces prairies pâturées par les animaux, capte du carbone sous forme de CO2 et le stocke durablement dans ses sols, compensant ainsi plus de la moitié des émissions de méthane des ruminants. Les prairies d’élevage ont par ailleurs de nombreux bénéfices paysagers et environnementaux, préservant la qualité de l’eau, la qualité des sols et abritant une biodiversité supérieure à la moyenne. Des experts de la FAO ont d’ailleurs dernièrement revalorisé l’élevage d’herbivores en matière d’alimentation durable. 
On lira aussi l'excellent blog de Christophe Bouchet CulturAgriCulturE, « Agroécologie - l’élevage pour sauver la planète ».

Complément.  Ecoutez l'indispensable Balivernes #05, Pour préserver le climat, il faut manger moins de viande ...

Complément n°2. Selon Amélie Dereuder qui a fait paraître un article dans la revue PROCESS Alimentaire du 7 Janvier 2019, le « Lundi Vert » serait une démarche scientifique mal comprise, vraiment !

Cette soit disant démarche pourrait aider la filière viande, bienvenue donc chez les bisounours Amélie Dereuder ,… car les « sociologues » à l'origine du projet seraient davantage des militants que des scientifiques ...