vendredi 8 février 2019

Comment Henry Heinz a utilisé le ketchup pour améliorer la sécurité des aliments

« Comment Henry Heinz a utilisé le ketchup pour améliorer la sécurité des aliments », source Doug Powell du barfblog.

Deborah Blum a écrit dans National Geographic que le ketchup - cette sauce rouge réjouissante vendue dans des bouteilles en verre - a fait son apparition sur le marché américain au 19ème siècle. Mais ses ingrédients étaient étonnamment différents de ce qu'ils sont aujourd'hui.

Les défenseurs des aliments se sont plaints du fait que la sauce était souvent faite à partir de restes de tomate épaissis avec des zestes de citrouille moulus, du marc de pomme (peau, pulpe, graines et tiges laissées après que le fruit avait été pressé pour obtenir du jus), de la fécule de maïs et teintée en rouge trompeur. Un auteur français de livres de cuisine a décrit le ketchup vendu sur les marchés comme « sale, décomposé et putride ».

À la fin du 19e siècle, il est devenu moins putride, les fabricants ajoutant des conservateurs chimiques pour ralentir la décomposition en bouteille. Mais le vrai changement - l’invention du ketchup moderne - s’est produit au XXe siècle et c’est une histoire de politique et de personnalité. Tout commence par une alliance improbable entre l’un des plus riches fabricants de produits alimentaires du pays, Henry J. Heinz, et un chimiste fédéral sous-payé. Les deux hommes étaient unis par la conviction mutuelle que les aliments insalubres et peu fiables était un problème national croissant.

La position de Harvey Washington Wiley sur le sujet n’a surpris personne. En tant que chef du bureau de la chimie au ministère de l’agriculture des États-Unis, Wiley préconisait des normes de sécurité des aliments depuis les années 1880. À l’époque, son minuscule département était la seule division fédérale responsable de la qualité des aliments du pays. Ses chimistes avaient exposé à la fois une fraude répandue - du gypse dans de la farine à la poussière de brique dans de la cannelle - et une utilisation consternante et imprudente de conservateurs non analysés, allant du formaldéhyde au borax.

La position de Heinz a été un choc, en particulier pour ses collègues industriels. Il a refusé de s’aligner sur d’autres sociétés américaines, qui s’efforçaient pour la plupart de bloquer tout effort visant à établir des normes en matière d'aliments et des boissons. Et pour comprendre cela, nous devons regarder l'homme lui-même ainsi que l'homme d'affaires prospère.

Il est né en 1844 à Pittsburgh, fils de parents d'immigrants allemands. Ses parents, John et Anna Margaretha, étaient de fervents luthériens. leurs enfants - Henry, l'aîné de huit ans - ont été scolarisés dans une école luthérienne. Leur mère a insisté pour qu'ils vivent selon les principes chrétiens: « Fais tout le bien que tu peux. Ne vivez pas pour vous-même », était l'une de ses paroles préférées. On s’attendait également à ce que les enfants travaillent dur et gagnent bien leur vie. Cela allait sans dire.

Enfant, Henry vendit aux voisins des légumes supplémentaires du potager de la famille. À l'âge de dix ans, il avait son propre jardin et transportait les produits en charrette chez les épiciers locaux. À l'adolescence, il livrait les produits aux épiciers par charrette à cheval et vendait également du raifort préparé dans de petites jarres en verre. De nombreuses variétés commerciales étaient alors vendues en verre coloré - parfois à des fins décoratives, parfois parce qu’elles en masquaient le contenu. Young Heinz a délibérément utilisé du verre transparent pour que les clients puissent voir le raifort à l'intérieur. En 1888, à l'âge de 44 ans, il avait sa propre entreprise de fabrication d'aliments, la société H.J. Heinz, et à partir de là, il ne regarda jamais en arrière .

L’entreprise de Heinz a fabriqué une soixantaine de produits en 1896, chiffre qui est passé à 200 d’ici à la fin du siècle. La société proposait toujours du raifort mais également des cornichons, du ketchup, des vinaigres, des sauces au piment, de la sauce tomate, de la viande hachée, des beurres de fruits, des fèves au lard, des cerises confites, des vinaigrettes à la moutarde, gelée de cassis, des conserves d’ananas, un assortiment de moutarde et des pâtes en conserve. Heinz était un maître promoteur - la société utilisait tout, des panneaux publicitaires éclairés aux wagons peints en passant par des présentoirs aux salons mondiaux pour faire la publicité de ses produits.

Mais Heinz a également estimé que pour que la promotion réussisse, le produit lui-même devait être bon, le fabricant digne de confiance. Il a autorisé les visites publiques de son usine de Pittsburgh afin que les gens puissent en admirer la propreté et le bien-être des travailleurs. Il a construit des serres pour expérimenter les meilleures variétés de fruits et de légumes. Il a continué à utiliser du verre clair, plutôt que coloré, pour ses produits. Pour son ketchup, il en a créé un avec une base à huit côtés afin que les clients puissent étudier la sauce sous plusieurs angles.

Et c’est le ketchup lui-même qui l’incitera à aller encore plus loin. …

En juin 1906, les deux premiers textes législatifs importants relatifs à la protection du consommateur aux États-Unis - le Meat Inspection Act et le Pure Food and Drug Act - devinrent des lois, jetant ainsi les bases d'une réglementation fédérale en matière de sécurité sanitaire des aliments.

Et le nouveau ketchup sans conservateur de H.J. Heinz était prêt à être lancé. Comme le proclamait la campagne publicitaire de l'entreprise, celui-ci était « reconnu comme étant la norme par les autorités gouvernementales, responsables des aliments ». C'était également le nouveau modèle pour le ketchup américain - un mélange épais de politique, de personnalité, d'acceptation du 20ème siècle selon laquelle la sécurité des aliments est importante et bien sûr, les tomates.

La journaliste Deborah Blum, lauréate du prix Pulitzer, est directrice du programme de journalisme scientifique Knight au MIT. Ses livres incluent The Monkey Wars et son dernier livre, The Poison Squad. 

jeudi 7 février 2019

Saga Alim'confiance, le dispositif sensé rendre transparent les résultats des contrôles sanitaires n'a pas l'agrément de la DGCCRF

Non Monsieur Sébastien Rémy, chef du bureau d'appui à la surveillance de la chaîne alimentaire, le dispositif Alim'confiance ne répond pas « à la demande des citoyens qui souhaitent être rassurés sur leur alimentation ».

Pourquoi ?

Parce que le nombre de contrôles réalisés est notoirement insuffisant !

Selon un document du ministère de l'agriculture du 1er février 2019, un expert alim'agri, Sébastien Rémy, chef du bureau d'appui à la surveillance de la chaîne alimentaire, explique en quoi consiste ce dispositif  alim'confiance … et voici une retranscription (une vidéo est visible ici) de ses propos :
Le dispositif alim’confiance permet de rendre transparent les résultats des contrôles sanitaires effectués dans tous les établissements de la chaîne alimentaire. C’est-à-dire, dans les abattoirs, dans les établissements agro-alimentaires, les établissements de production de lait, de production de viande, mais également les établissements qui sont proches du consommateur, à savoir : les métiers de bouche, donc les bouchers, les fromagers, les restaurants, les supermarchés et les hypermarchés.À ce jour, plus de 70'000 résultats de contrôles ont ainsi été publiés sur le site, dont notamment plus de 20 000 contrôles dans les restaurants.Le dispositif alim’confiance se décompose en 4 smileys, correspondants à 4 niveaux d’hygiène. Le niveau d’hygiène « satisfaisant » est un niveau pour lequel l’établissement reçoit de la part de l’administration un rappel réglementaire.
Le niveau d’hygiène « à améliorer » concerne les établissements qui sont mis en demeure de procéder à des actions correctives dans un délai contraint qui est fixé par l’administration.Le niveau d’hygiène « à corriger de manière urgente » est le niveau d’hygiène dans lequel la santé publique du consommateur est susceptible d’être mise en jeu. C’est pourquoi, l’administration décide de procéder à la fermeture de l’établissement, ou à la suspension ou au retrait de son agrément.C’est un dispositif qui répond à une attente légitime du consommateur, et qui concoure à renforcer la confiance dans le secteur alimentaire.Concrètement, le dispositif alim’confiance permet aux consommateurs de géolocaliser autour de sa position les restaurants, et de faire une sélection en fonction du niveau d’hygiène de l’établissement, qui peut être un des critères de recherche du consommateur, après le prix et la qualité gustative du restaurant.Chaque jour, de nouveaux résultats de contrôles sont publiés sur le site, et ces résultats de contrôles sont disponibles pendant une durée d’un an.
Il n'a pas de chance Monsieur Sébastien Rémy, chef du bureau d'appui à la surveillance de la chaîne alimentaire, car ce n'est pas moi qui vais lui répondre, mais la Cour des comptes … qui dans son rapport public annuel 2019 s'est intéressée au « Contrôle de la sécurité sanitaire de l’alimentation : des progrès à consolider » et au dispositif Alim'confiance en particulier …

Contrairement au personnel du ministère de l'agriculture, « les services de la DGCCRF, qui partagent avec la DGAL les contrôles effectués dans les établissements de remise directe et de restauration, se sont refusés jusqu’à présent à appliquer les dispositions du décret du 15 décembre 2016 au motif que, compte tenu de la faiblesse du taux de couverture, la publication des résultats pourrait porter préjudice aux établissements contrôlés par rapport à ceux qui ne l’ont pas été. La DGCCRF préfère communiquer de sa propre initiative, et au cas par cas, sur certaines mesures de retrait et de rappel de produits alimentaires non-conformes et dangereux. »

Autrement dit la DGCCRF ne participe pas au dispositif Alim'confiance ...

Au niveau du volet humain, c'est encore plus clair, mais je ne crois pas que cela puisse permettre de rendre transparent les résultats des contrôles sanitaires effectués dans tous les établissements de la chaîne alimentaire.

La Cour des comptes note :
Ces moyens humains ne permettent pas de couvrir, par un contrôle de premier niveau, une part significative des établissements de certains secteurs. Tel est le cas de la remise directe au consommateur, secteur où les établissements sont nombreux et dispersés. En 2017, le taux de couverture de ce secteur d’activité atteint par les services de contrôle atteignait 9 % pour la DGAL et 4 % pour la DGCCRF. Au titre de la sécurité sanitaire de l’alimentation, un établissement de restauration est donc contrôlé en moyenne tous les quinze ans par les services de l’État.
Alors, pour reprendre la formule utilisée en début d'article, êtes-vous désormais rassurés sur votre alimentation ?

Un médicament utilisé pour traiter le diabète de type 2 a un impact sur le microbiome intestinal


« Un médicament utilisé pour traiter le diabète de type 2 a un impact sur le microbiome intestinal », source ASM News.

L'acarbose, un médicament couramment utilisé pour traiter le diabète de type II, peut modifier le microbiome intestinal de manière réversible et dépendant du régime alimentaire, selon une nouvelle étude publiée dans le journal mSphere. Les résultats soulignent l’importance du microbiome intestinal pour la santé et montrent qu’il faudrait accorder plus d’attention à la manière dont le microbiome intestinal réagit aux médicaments.

« L’acarbose pourrait potentiellement changer le microbiome intestinal, mais c’est un changement très dépendant du régime alimentaire », a déclaré la chercheuse principale de l’étude, Nicole Koropatkin, professeure adjointe de microbiologie et d’immunologie, École de médecine de l’Université du Michigan, Ann Arbor, Michigan. « Avec les médicaments, en particulier ceux qui affectent le diabète, nous devons penser non seulement à son impact sur les enzymes et le métabolisme de l'hôte, mais également à son incidence sur le métabolisme des bactéries intestinales. Nous savons qu'il semble y avoir certaines compositions de bactéries intestinales qui sont plus étroitement liées au diabète et qui pourraient même précéder l'apparition clinique du diabète. »

Au cours des dernières années, les chercheurs ont appris que le microbiome intestinal des personnes atteintes de diabète et des personnes en bonne santé était différent. Les scientifiques ont également appris que la metformine, un médicament populaire contre le diabète, exerce son effet médicinal en modifiant notamment le microbiote intestinal de manière à améliorer la tolérance au glucose. Cela s’ajoute à la metformine qui a un impact sur le métabolisme du glucose chez l’hôte.

En tant que cristallographe des protéines qui étudie les enzymes dégradant l’amidon, le Dr Koropatkin s’intéresse de plus près à l’acarbose et cherche à déterminer si ce médicament antidiabétique pourrait également entraîner des effets non ciblés sur le microbiote susceptibles d’affecter les avantages thérapeutiques du médicament. L’acarbose inhibe les glucoamylases dans l’intestin grêle afin d’empêcher la digestion de l’amidon dans le régime alimentaire et de diminuer ainsi la glycémie postprandiale. Il en résulte une augmentation de l'amidon dans l'intestin distal, où il devient un aliment pour la communauté bactérienne intestinale.

Pour comprendre, le Dr Koropatkin s’est associé au Dr Patrick Schloss, professeur de microbiologie et d’immunologie à la faculté de médecine de l’Université du Michigan, qui se consacre aux interactions hôte-microbiome. Ils ont examiné l'effet de la thérapie à l'acarbose, à la fois à faible et à forte dose, sur la structure de la communauté intestinale chez des souris nourries avec un régime riche en amidon ou riche en fibres de polysaccharides végétaux. « Nous voulions essayer autant que possible de reproduire la manière dont l'acarbose est administré à l'homme », a déclaré le Dr Koropatkin. « Lorsque les humains commencent à prendre un traitement à l'acarbose, ils commencent généralement par une faible dose, puis ils passent à une dose thérapeutique plus élevée. »

Les chercheurs ont découvert que le microbiote fécal des animaux consommant une faible dose d'acarbose (25 ppm) n'était pas significativement différent de celui des animaux témoins ne recevant pas d'acarbose. Cependant, une forte dose d'acarbose (400 ppm) avec un régime riche en amidon a considérablement modifié la structure du microbiote intestinal. Les acides gras à chaîne courte mesurés à partir d'échantillons de selles ont augmenté, en particulier le butyrate, du fait du traitement à l'acarbose dans les deux régimes. Les chercheurs ont notamment expliqué que le régime alimentaire riche en amidon avec une dose élevée d'acarbose entraînait une expansion des Bacteroidaceae et des Bifidobacteriaceae et une diminution des Verruocomicorbiacea et des Bacteroidales S24-7. Une fois le traitement arrêté, la composition intestinale est rapidement revenue au niveau du groupe témoin, suggérant que le médicament n’a pas d’impact permanent sur la communauté intestinale. La dose élevée d'acarbose dans un régime alimentaire à base de polysaccharides végétaux a entraîné une structure de communauté distincte avec une représentation accrue des Bifiidobacteriaceae et des Lachnospiraceae.

« Notre étude montre que l’alimentation en acarbose modifie la structure de la communauté intestinale de manière réversible et dépendante de l’alimentation, ce qui peut avoir des conséquences sur la manière dont ces médicaments sont administrés de manière idéale chez l’homme »a déclaré le Dr Koropatkin.

À l’heure actuelle, le Dr Koropatkin a déclaré qu’un régime riche en fibres constituait toujours la meilleure recommandation pour un diabétique ou une personne en bonne santé. « D'après tout ce que nous savons sur le microbiote intestinal, la meilleure chose à faire est de manger une alimentation riche en fibres », a déclaré le Dr Koropatkin. « C’est votre meilleure chance de conserver et de collecter un microbiome qui produit beaucoup d’acides gras à chaîne courte qui régulent le développement immunitaire et l’homéostasie énergétique

Le Dr Koropatkin a déclaré que les acides gras à chaîne courte le butyrate, en particulier, avait beaucoup retenu l'attention parce qu'il avait des effets anti-inflammatoires et anti-tumorogènes.
« Toute thérapie susceptible d'augmenter la production de butyrate mérite d'être envisagée lorsque nous réfléchissons à des moyens de lutter contre l'inflammation intestinale et systémique », a déclaré le Dr Koropatkin.

L'usine McCain de Californie va fermer après avoir été à l'origine du rappel le plus important de l'année 2018



« Quand cela commence à vaciller, c'est que cela va vraiment s'effondrer : McCain Foods ferme une installation alimentaire de Californie, responsable du plus important rappel d'aliments en 2018 », source Doug Powell du barfblog.

Le 14 octobre 2018, McCain Foods a été à l'origine une épidémie rampante liée à des légumes transformés dans son usine de Colton en Californie, qui a duré six semaines.

Désormais, cette usine a été fermée.

Au début de janvier 2019, Sam Bloch de New Food Economy a écrit que l'installation de Colton produisait des ingrédients commerciaux, le mortier invisible du système alimentaire.

Vous ne connaissez peut-être pas McCain, mais vous avez probablement mangé ses aliments. La société de restauration multinationale, basée à Toronto en Ontario (Canada), fabrique des aliments surgelés - principalement des pommes de terre, mais également des fruits et des légumes, des pizzas, des jus de fruits et divers plats au four - dans 53 usines du monde entier.

(Bloch écrit que McCain se vantait qu'une frite sur quatre consommée dans le monde est de chez MacCain. Bloch aurait pu creuser un peu et il a découvert que la famille McCain était un feuilleton télévisé aux proportions machiavéliques, en termes canadiens, rivalisée uniquement par la famille Seagram, qui a fait fortune en achetant de l'alcool aux États-Unis lors de la prohibition américaine. La famille McCain a également tué les pommes de terre Bt modifiées par génie génétique, ce qui aurait pu soulager chimiquement l'environnement, en particulier dans l'est du Canada, mais c'est une autre histoire, retour aux légumes).

En octobre, plusieurs magasins allant de Whole Foods à Walmart, ont retiré de leurs rayons des milliers de salades, wraps et burritos, préoccupés par les ingrédients comprenant du maïs et des oignons grillés ou caramélisés susceptibles d'avoir été contaminés par Salmonella et Listeria monocytogenes.

Ensemble, les rappels McCain affecteront plus de 99 millions de pounds de nourriture, soit plus de 44 905 tonnes.

Maintenant, Bloch écrit que McCain a fermé son usine de Colton, en Californie, qui avait transformé les légumes, notamment des oignons émincés, des poivrons et du maïs grillés ou caramélisés, et les avait vendus comme ingrédients à des cuisines commerciales et à des fabricants de produits alimentaires dans tout le pays. Les rappels ont touché toutes les allées des supermarchés, des salades préemballées de chez Whole Foods et de Trader Joe’s aux trempettes au fromage et aux bols de céréales Kashi congelés. La quantité totale de produit affectée dépasse les 100 millions de pounds, ce qui en fait le rappel le plus important de 2018 et peut-être de mémoire récente.

McCain a annoncé la fermeture de l’usine le 11 janvier, ce qui, selon un communiqué de la société, entraînera des mises à pied pour 100 employés. Dans un courrier électronique adressé à The New Food Economy, Andrea Davis, une porte-parole de McCain a confirmé que le rappel influait sur la décision de fermer l’usine, tout en précisant que d’autres facteurs étaient également en cause.

« La gamme de produits fabriquée sur le site de Colton ne répond pas aux besoins changeants de notre portefeuille », a écrit Davis. « Bien que le récent rappel ait été une considération, la décision de fermer définitivement l'installation était en fin de compte une décision commerciale. »

On ne sait pas exactement quand l'usine sera fermée et les représentants de McCain n'ont pas pu être contactés pour commenter la décision dans les délais impartis.

L'établissement en question avait des antécédents d'infractions en matière de sécurité des aliments.

Que peut-on en conclure à votre avis …. que McCain ne peut pas ou ne veut pas dire que c'est Listeria en particulier qui a fait fermer l'usine devenue à la longue très difficile à nettoyer ...

Comment nettoyer la brosse des toilettes, il y a bien une idée, mais cela ne va pas vous plaire ...


« C'est dégoûtant ». La curieuse idée d’une maman pour nettoyer la brosse des toilettes a divisé Internet », source DougPowell du barfblog.


Cependant, une mère - qui en a marre d’acheter de nouvelles brosses de toilette tous les deux ou trois mois - a eu une idée controversée afin de garder sa brosse des toilettes propre - et cela divise certainement certains cercles sur Internet.

S'adressant au site britannique Mumsnet, la femme demande: « Serait-ce absolument dégoûtant de… mettre la brosse des toilettes au lave-vaisselle , qui permet le laver à chaud, suivi ensuite d'un lavage chaud du lave-vaisselle vide ?? !!! »

Euh… oui, oui, ce serait absolument dégoûtant. Mais peut-être que c'est juste nous parce que la révélation la plus hallucinante de cette histoire est que cette femme n'est pas la seule à faire cela.

« Bien sûr que ça marche ! La température des lave-vaisselle est réglée pour tuer tous les microbes. Je ne voudrais surtout pas faire un lavage après », a répondu quelqu'un.

« Je mets mes quatre brosses des toilettes, les supports dans lesquelles elles reposent (c’est tout une histoire) tous les mois dans le lave-vaisselle. C’est un chargement complet, mais je ne mets rien d’autre avec », a ajouté un autre.

Le volet dégoûtant étant impliqué, alors j’ai contacté mes amis microbiologistes qui ont accepté, c’est assez répugnant, mais c’est une bonne procédure.

Le risque le plus important peut être le goutte-à-goutte en portant la brosse au lave-vaisselle. Portez-le donc dans son support et placez-le également au lave-vaisselle.

D'autres idées sont proposées dans l'article précité, de quoi entretenir le buzz ...

Sécurité sanitaire des aliments en France: La Cour des comptes fait de nouveau des constats d'impuissance

Et un rapport de plus, dira-t-on ?

La Cour des comptes publie le 5 février 2019 un volet de son rapport public annuel 2019 sur le « Contrôle de la sécurité sanitaire de l’alimentation : des progrès à consolider ».

Le titre est assez doux, on ne tire pas sur une ambulance, mais le contenu est tout aussi précis et méthodique dans les reproches formulés.

Tout cela part d'« un premier contrôle, en 2013, de la politique de sécurité sanitaire de l’alimentation, qui l’avait amenée à formuler cinq recommandations à son rapport public annuel de 2014, la Cour s’est penchée, en 2018, sur les suites qui leur ont été données. »


L'année 2014 a été une mauvaise année pour les ministères chargées de la sécurité sanitaire des aliments.

En décembre 2014 est paru un autre rapport remis lundi 8 décembre 2014 au ministre en charge de l’alimentation, Stéphane Le Foll, qui dresse un portrait très critique de la politique française de sécurité sanitaire des aliments. Il pointe notamment l’impressionnante baisse des contrôles au cours des dernières années.

Entre autres recommandations, les deux rapporteurs, Marion Guillou et Christian Babusiaux, proposent, « par une information accrue du public et des garanties de transparence, de travailler à restaurer la confiance du public, aussi bien dans la parole publique que dans les opérateurs ».  Source Journal de l'environnement.

La Cour relève que des progrès ont été réalisés dans la programmation, le ciblage et les suites données aux inspections (I), mais que des faiblesses persistent dans la chaîne de contrôle (II) et que la gouvernance de cette politique publique doit être clarifiée et son financement optimisé (III).
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Ci-dessus, les cinq recommandations du précédent rapport, vous lirez en fin d'article les cinq nouvelles recommandations ...

Ainsi, il est noté dans rapport 2019, « Des progrès dans la programmation, le ciblage et les suites données aux inspections », c'est maigre ...

De même, il est indiqué,
Chaque année, les plans de contrôle et de surveillance élaborés et mis en œuvre par la DGAL comprennent ainsi un important volet consacré à la surveillance, qui permet d’obtenir une estimation de la contamination dans une production définie (comme par exemple de la contamination des fromages au lait cru par la bactérie Listeria monocytogenes) et, ce faisant, d’évaluer le niveau d’exposition potentielle du consommateur à ce danger.

Le petit souci est que le dernier plan de surveillance et de contrôle qui s'est intéressé à Listeria monocytogenes dans les fromages au lait cru date de 2016.

Dans un paragraphe, « Des contrôles globalement mieux ciblés », on découvre (on s'en doutait),
Les contrôles réalisés par la DGCCRF aux différents stades de la production et de la commercialisation des aliments relevant de ses attributions ont baissé sur l’ensemble de la période 2013-2017. La diminution la plus sensible du nombre d’inspections effectuées par cette administration concerne les établissements de distribution et de restauration (-20 % entre 2013 et 2017), ce qui porte le taux de couverture dans ce secteur à un niveau extrêmement bas (4 % en 2017). Dans le même temps, la proportion d’entreprises contrôlées présentant des anomalies a augmenté dans presque tous les secteurs inspectés par les services de la DGCCRF (le taux moyen d’anomalies est ainsi passé de 42 à 49 % entre 2013 et 2017).

Pour la DGAL, il est noté, « cette administration a maintenu le nombre de contrôles effectués par ses services depuis 2015 ainsi que le taux d’anomalies constatées, qui atteint 41 % en 2016 et 2017. ».

Le souci principal est que réside dans le fait que les inspection en sécurité des aliments sont en baisse constante depuis 2012, selon les chiffres mêmes de la DGAL, voir ici et ici.

Dans « Une politique de suites mieux encadrée », on apprend que la récréation est finie,
En 2015, la DGAL a révisé et renforcé sa politique de suites pour s’assurer de leur mise en œuvre harmonisée par l’ensemble des services. Ainsi, entre 2013 et 2017, le nombre de suites données aux contrôles réalisés par les services de la DGAL a augmenté, toutes catégories confondues. Les avertissements adressés aux opérateurs contrôlés ont crû (+67 %), en partie du fait d’un durcissement de la politique de suites de la DGAL. Désormais, un avertissement est systématiquement adressé aux entreprises ayant un niveau de maîtrise des risques seulement « acceptable » (noté B sur une échelle allant de A à D). De même, le nombre de suites contraignantes mises en œuvre depuis ce renforcement a augmenté de 37 %.

Concernant le volet des autocontrôles, 
« la transmission obligatoire à l’administration de résultats d’analyses non conformes, révélés par des autocontrôles, revêt une importance capitale. Elle permet en effet aux services de l’État de contrôler rapidement les mesures prises par l’entreprise pour remédier aux anomalies détectées. »

Rien n'a bougé depuis 2014 selon la Cour des comptes, « Quatre ans plus tard, aucune des mesures nécessaires à la mise en œuvre de cette obligation n’avait été prise. »

Pour revenir aux contrôles dont la Cour des comptes estimait qu'ils étaient « globalement mieux ciblés »,
Ces moyens humains ne permettent pas de couvrir, par un contrôle de premier niveau, une part significative des établissements de certains secteurs. Tel est le cas de la remise directe au consommateur, secteur où les établissements sont nombreux et dispersés. En 2017, le taux de couverture de ce secteur d’activité atteint par les services de contrôle atteignait 9 % pour la DGAL et 4 % pour la DGCCRF. Au titre de la sécurité sanitaire de l’alimentation, un établissement de restauration est donc contrôlé en moyenne tous les quinze ans par les services de l’État.

Le volet bouteille à l'encre des « Des mesures de retrait et de rappel dont l’effectivité doit être assurée » il est noté qu'« Il est donc indispensable d’améliorer l’exécution des mesures de retrait et de rappel de produits alimentaires dangereux. ».

D'accord mais comment fait-on ?

La Cour des compte estime que le dispositif Alim'confiance est un dispositif fournissant « Une publicité à donner à l’ensemble des résultats des contrôles ».
Comme la DGAL est la seule administration à y participer, cela ne fonctionne pas, d'où la colère de la Cour des comptes,
Quelle qu’en soit la justification, cette situation est anormale : le décret vise tous les contrôles rendus obligatoires par la réglementation européenne, sans distinction entre les administrations chargées d’effectuer les vérifications, qui sont donc toutes tenues de l’appliquer.

De la critique du modèle sanitaire français,
Le modèle français, qui sépare, au stade de la mise sur le marché, le pilotage de la sécurité sanitaire des aliments d’origine animale (DGAL) de celle des aliments d’origine végétale (DGCCRF), tout en confiant la qualité des eaux à une troisième administration (DGS), constitue une originalité en Europe.

Devant la complexité du sujet, la Cour des comptes préfère botter en touche,
À ce stade, il est pour le moins indispensable de clarifier la gouvernance, en désignant un chef de file de l’ensemble du dispositif.

Sur la rationalisation des réseaux de laboratoires, la Cour des comptes rappelle qu'une mutualisation est indispensable entre les différentes administrations … oui quand cela aura-t-il lieu ?

Sur la question du budget, trois administrations y concourent, le ministère de l'agriculture, la DGGCRF et la mission Santé dont la Cour des comptes indique que « la Direction générale de la santé n’étant pas en mesure d’en chiffrer le montant, en tout état de cause limité. »

De même, selon un rapport du Sénat, « : il n’existe pas à l’heure actuelle de document de politique transversale permettant de regrouper et de suivre globalement les masses budgétaires qui concourent, en dépenses et en recettes, à la sécurité sanitaire de l’alimentation. »

De même que le modèle français de sécurité sanitaire constitue une originalité en Europe, « La faible participation des professionnels au financement des contrôles sanitaires de l’alimentation : une exception française. »

L'ensemble de ces constats conduisent à nouveau la Cour à formuler les cinq recommandations suivantes :
1. (DGAL, DGCCRF) assurer l’effectivité des mesures de retrait et de rappel de denrées alimentaires dangereuses, en ayant en particulier recours au blocage en caisse de celles-ci dans les cas les plus graves ;

2. (DGAL, DGCCRF) publier toutes les mesures de retrait et de rappel de denrées alimentaires dangereuses sur un site internet unique ;
3. (DGAL) établir une analyse de risques spécifique aux établissements bénéficiant d’une dérogation à l’obligation d’agrément prévue par le règlement européen n° 853/2004, et organiser en conséquence la programmation de leur contrôle ;

4. (Pouvoirs publics) désigner un chef de file de l’ensemble du dispositif de contrôle de la sécurité sanitaire de l’alimentation ;

5. (DGAL, DGFiP) faire participer davantage les professionnels au financement des contrôles sanitaires en augmentant le rendement des redevances sanitaires prévues par le code général des impôts.

A noter que le mot « consommateur » n'est utilisé dans rapport 2019 de la Cour des comptes que huit fois contre zéro à transparence et opacité ..., la Cour semble bien bonne ...

On lira aussi comme exemple patenté de langue de bois les réponses de la ministre des solidarités et de la santé, du ministre de l’économie et des finances et du ministre de l’agriculture et de l’alimentation. Nous en reparlerons dans un prochain article ...

mercredi 6 février 2019

Sondage du public britannique à l'égard des problèmes liés aux aliments.


Voici les résultats semestriels sur l’attitude du public sondé par la Food Standards Agency (novembre 2018) et qui ont été publiés le 31 janvier 2019.

L'enquête de suivi suit l'évolution des attitudes des consommateurs à l'égard des problèmes liés aux aliments. Cela a concerné les consommateurs en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord.

Problèmes alimentaires préoccupants
Les principales préoccupations concernant la sécurité des aliments parmi les personnes interrogées sont les suivantes:
- Hygiène alimentaire au restaurant (35%)
- Intoxication alimentaire (29%)
- Produits chimiques de l'environnement, tels que le plomb, présent dans les aliments (28%)
- Additifs alimentaires (28%)

Les principales préoccupations en matière d’alimentation étaient:
- La quantité de sucre dans les aliments (50%)
- Déchets alimentaires (49%)
- Prix ​​des denrées alimentaires (46%)
- Bien-être animal (43%)


Préoccupations concernant la sécurité des aliments dans les établissements alimentaires britanniques
43% des répondants se sont inquiétés de la sécurité des aliments dans les restaurants, les pubs, les cafés et les plats à emporter au Royaume-Uni. 40% des répondants se sont inquiétés de la sécurité des aliments dans les magasins et les supermarchés britanniques. La tendance générale générale en matière de sécurité des aliments dans les restaurants et les magasins a diminué depuis la première vague.

Sensibilisation aux normes d'hygiène
84% des répondants ont déclaré connaître les normes d’hygiène dans les lieux où ils mangent ou là où ils achètent des aliments. Les moyens les plus couramment cités de connaître les normes d’hygiène étaient les autocollants ou certificats d’hygiène (60%) et l’aspect général des locaux (59%).

Notoriété de la Food Standards Agency (FSA)
Les résultats démontrent que 77% des personnes interrogées ont déclaré connaître la FSA, c'est comparable aux vagues précédentes. Parmi les personnes connaissant la FSA, 67% lui font confiance pour faire son travail et 69% ont déclaré qu’elles faisaient confiance à la FSA pour dire la vérité dans l'information qu’elle fournit. Le principal problème des répondants (87%) est que la responsabilité de la FSA est de veiller à ce que les aliments soient salubres.

Sensibilisation à l'intoxication alimentaire
Salmonella et E. coli étaient de loin les types d'intoxication alimentaire les plus connus (notoriété totale, respectivement de 89% et 82%). Parmi les sources d'intoxication alimentaire les plus probables figuraient le poulet cru ou la dinde crue (77%), suivi par les coquillages et crustacés (56%), les plats à emporter réchauffés (47%) et les œufs (40%).

Sensibilisation et incidence des allergènes
16% des répondants connaissaient des règles spécifiques concernant les allergènes et 9% ont déclaré avoir eux-mêmes une intolérance ou une allergie alimentaire. La plupart des gens (70% à 78%) ont déclaré pouvoir demander aux membres du personnel des établissements alimentaire davantage d’informations sur les ingrédients contenus dans les aliments, en raison des préoccupations liées aux allergènes ou aux intolérances alimentaires potentiels.

Attitudes envers la production alimentaire, la vente et l'étiquetage
La majorité d'entre eux ont déclaré croire que les aliments sont ce qu'ils prétendent et qu'ils sont étiquetés avec précision (74%), et 72% font confiance à l'authenticité des ingrédients/l'origine/la qualité des aliments. Les résultats ont également montré que 43% des personnes interrogées étaient convaincues que les personnes qui produisent et vendent des aliments prennent leur métier à cœur.

Contexte
Des travaux sur le terrain pour cette vague ont eu lieu en novembre 2018 lorsqu'un échantillon représentatif de 2 007 adultes en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord a été interrogé en face à face.

Le rapport complet est ici.

Contamination de steaks hachés et …justice, huit ans après les faits

Selon Les Marchés, dans le procès des steaks contaminés, le gérant de SEB-Cerf réfute toute responsabilité.
Le gérant du fournisseur de Lidl mis en cause dans le scandale des steaks hachés contaminés par la bactérie E. coli en 2011 a accusé son ancien responsable qualité, mort en 2017, lundi lors de son procès devant la Cour d'appel de Douai. Guy Lamorlette, 78 ans, à la tête de la société SEB-Cerf basée à Saint-Dizier (Haute-Marne) depuis sa création, accuse son ex-responsable qualité, Laurent Appéré -qui s'est suicidé quelques jours avant le jugement en première instance, en juin 2017- d'avoir modifié de lui-même le plan de maîtrise sanitaire (PMS) et de lui avoir fait signer les papiers sans l'informer du fait que le nouveau « PMS-3 » n'était pas validé par les autorités sanitaires. En juin 2011, une quinzaine d'enfants avaient développé, après avoir mangé des steaks hachés achetés chez Lidl, des syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) qui ont laissé d'importantes séquelles. L'un d'eux est paralysé à vie et handicapé mental. Le nouveau PMS contrôlait uniquement les produits finis, de façon aléatoire, et non les matières premières. Lors du procès en première instance, en juin 2017, Guy Lamorlette avait déclaré se sentir « responsable mais pas coupable ». Lundi, en appel, il a cette fois réfuté toute responsabilité.
Pour La Provence (avec AFP), « Bactérie E.coli : deux ans ferme requis en appel contre le producteur de steaks contaminés »/
Trois ans de prison dont deux ans ferme ont été requis en appel mardi à Douai à l'encontre du fournisseur de Lidl mis en cause dans le scandale des steaks hachés contaminés par la bactérie E. coli en 2011. L'arrêt sera rendu le 26 février. 
Guy Lamorlette, 78 ans, à la tête de la société SEB-Cerf basée à Saint-Dizier (Haute-Marne) depuis sa création, avait accusé lundi son ex-responsable qualité, Laurent Appéré - qui s'est suicidé quelques jours avant le jugement en première instance, en juin 2017 - d'être responsable des failles sanitaires ayant causé contamination de seize enfants par la bactérie E. coli O157:H7.
En juin 2011, une quinzaine d'enfants ont été contaminés par la bactérie E.coli après avoir mangé des steak hachés achetés chez Lidl et fournis par cette société de Saint-Dizier. Ces enfants avaient développé des syndromes hémolytiques et urémiques qui ont laissé d'importantes séquelles. L'un d'entre eux, Nolan, 9 ans, est paralysé à vie et handicapé mental.
« La sécurité sanitaire des denrées alimentaires incombe d'abord au chef d'entreprise qui les produit », a cependant insisté l'avocat général Bernard Beffy, précisant que c'était Guy Lamorlette qui était jugé à cette audience. « M. Appéré ayant l'avantage d'être mort, on peut lui coller beaucoup de choses sur le dos sans qu'il puisse se défendre », a-t-il ajouté. 
L'avocat de Guy Lamorlette, Arnaud Vauthier, a expliqué que son client, à la tête d'une « entreprise familiale où la confiance joue pour beaucoup », avait placé en M. Appéré une « confiance aveugle » qu'il n'avait pas souhaité lui retirer lors du premier procès. 
Plaidant la relaxe, il a insisté sur la bonne foi du prévenu : « Si M. Lamorlette était sûr qu'il y avait un risque potentiel dans ces boîtes de steaks, il ne les aurait pas mises en vente ».
Le fait que les parents n'aient pas respecté la cuisson à 65°C recommandée sur les boîtes de steaks pour éliminer tous les germes, a également été avancé pour dédouaner Guy Lamorlette de sa responsabilité. 
Dans la matinée, les dix avocats des parties civiles ont également demandé la reconduction de la peine prononcée en première instance en juin 2017, soit, en plus de la peine de deux ans ferme d'emprisonnement, 50.000 euros d'amende, plusieurs milliers d'euros de dommages et intérêts pour de nombreuses familles de victimes et à une interdiction d'exercer dans le secteur industriel et commercial.
«Selon le principe de précaution, soucieuse d’assurer toutes ses responsabilités et ne s’autorisant aucune concession ce qui concerne la sécurité des consommateurs, la société CERF rappelle des produits ayant subi plusieurs contrôles négatifs après cuisson, mais issus d’une matière première potentiellement dangereuse avant cuisson. »