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vendredi 24 novembre 2023

Estimation des sources d'attribution pour les maladies d'origine alimentaire à Salmonella, E. coli O157, et Listeria monocytogenes aux Etats-Unis

«Maladies d'origine alimentaire aux États-Unis : un nouveau rapport révèle les principales sources», source affidia du 23 novembre 2023.

L'Interagency Food Safety Analytics Collaboration (IFSAC), créée en 2011 dans le cadre d'une collaboration entre la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) et le Food Safety and Inspection Service (FSIS) de l'USDA, a publié son rapport annuel 2021 sur les estimations d'attribution des sources des maladies d'origine alimentaire aux États-Unis.

Le rapport met en lumière des statistiques alarmantes concernant les maladies d'origine alimentaire aux États-Unis, puisque chaque année, environ 9 millions d'Américains tombent malades, avec 56 000 hospitalisations et 1 300 décès attribués à des agents pathogènes connus.

Pour faire face à cette crise de santé publique, l'IFSAC se concentre sur Salmonella, E. coli O157, L. monocytogenes et Campylobacter comme agents pathogènes prioritaires en raison de la gravité et de la fréquence des maladies qu'ils provoquent. Le rapport souligne que des interventions ciblées peuvent avoir un impact significatif sur l’atténuation de la propagation de ces agents pathogènes.

L’analyse révèle un paysage complexe d’attribution des maladies d’origine alimentaire.

Pour Salmonella, le rapport identifie sept catégories d'aliments comme sources d'épidémies, notamment le poulet, les fruits, le porc, les légumes (comme les tomates), d'autres produits (comme les fruits à coque), le bœuf et la dinde. La répartition des épidémies à Salmonella dans ces catégories met en évidence le parcours complexe de l’agent pathogène tout au long de la chaîne d’approvisionnement alimentaire.

En revanche, E. coli O157 présente une association plus ciblée, avec plus de 80% des maladies liées aux cultures de légumes en rangs (comme les légumes verts à feuilles) et au bœuf. Les cultures maraîchères en rangs apparaissent comme un contributeur significatif, surpassant toutes les autres catégories, tandis que les œufs et les huiles et les sucres ne sont pas affectés par E. coli O157.

L. monocytogenes, connu pour son impact grave, est associé aux produits laitiers, aux cultures maraîchères et aux fruits. Cependant, le rapport reconnaît les larges intervalles de crédibilité pour ces catégories en raison du nombre relativement faible d’épidémies. Il est encourageant de constater que certaines catégories telles que les autres viandes et volailles, le gibier, les autres produits de la mer, les céréales, les légumes, les huiles, les sucres et les graines germées ne montrent aucune preuve qu'elles soient des sources d'épidémies de L. monocytogenes.

Le rapport 2021 constitue un guide crucial pour les décideurs politiques, les organismes de réglementation et l'industrie alimentaire, fournissant des données précieuses pour renforcer les défenses nationales en matière de sécurité des aliments. En comprenant les sources des maladies d’origine alimentaire, les parties prenantes peuvent prioriser les interventions et évaluer l’efficacité des mesures de prévention.

jeudi 19 octobre 2023

Des scientifiques étudient les facteurs à l’origine des niveaux élevés de E. coli O157 en Écosse

«Des scientifiques étudient les facteurs à l’origine des niveaux élevés de E. coli O157 en Écosse», source article de Joe Whitworth paru le 18 octobre 2023 dans Food Safety News.

Des chercheurs ont étudié les raisons possibles pour lesquelles l'Écosse enregistre plus d'infections à E. coli O157 que l'Angleterre et le Pays de Galles.

D'après les rapports annuels des agences de santé publique, le taux d'infection clinique à E. coli O157 est plus élevé en Écosse.

Les résultats des enquêtes nationales sur les bovins en Écosse, en Angleterre et au Pays de Galles en 2014 et 2015 ont été combinés avec des données sur les cas humains signalés au cours de la même période.

L'étude, publiée dans Microbial Genomics, a démontré une plus grande diversité des E. coli O157 dans la population bovine étudiée en Angleterre et au Pays de Galles par rapport à l'Écosse.

Différences entre pays

Le sous-type de shigatoxine (stx) et le type de phage (PT) ont été examinés. Les scientifiques ont découvert que les souches PT21/28 codant pour stx2a, connues pour être associées à de graves maladies humaines, sont plus répandues chez les bovins écossais.

Entre septembre 2014 et novembre 2015, 110 exploitations agricoles en Écosse et 160 en Angleterre et au Pays de Galles ont été sélectionnées pour desprélèvements. Sur les 5 676 prélèvements collectés, 521 isolats O157 provenant de 60 élevages positifs étaient disponibles pour analyse.

À partir de cas humains, le séquençage du génome entier (WGS) a été réalisé sur 161 isolats d’Écosse et 523 d’Angleterre et du Pays de Galles. Chez les bovins, le WGS a été réalisé sur 113 isolats.

La proportion d’élevages positifs à O157 n’était pas significativement différente lorsque l’on comparait l’Écosse à l’Angleterre et au Pays de Galles. En Écosse, les élevages positifs variaient de 17,4% à 29,4% et en Angleterre et au Pays de Galles de 8,3% à 42,9%.

Seuls six lysotypes différents ont été enregistrés chez les bovins écossais, les PT21/28 comprenant la majorité des isolats. Les élevages écossais qui étaient positifs pour O157 étaient significativement plus susceptibles d'avoir PT21/28 que les élevages d'Angleterre et du Pays de Galles. Le PT le plus courant chez les bovins anglais était le PT54, qui n'a pas été détecté chez les bovins écossais. Les élevages de bovins en Écosse étaient plus susceptibles d’héberger le variant stx2a que ceux d’Angleterre et du Pays de Galles.

Le PT21/28 a été détecté pour la première fois en Écosse en 1993 et semble avoir trouvé une niche dans le réservoir animal, notamment en association avec des bovins de boucherie du nord de l'Écosse, selon les scientifiques.

Sur les 684 cas cliniques en Angleterre, au Pays de Galles et en Écosse, il y avait 82 clusters avec deux isolats ou plus. Sept clusters contenaient plus de cinq cas et ont été étudiés en tant qu'épidémies potentielles au cours de l'étude. Trois clusters étaient associés à de la salade en sachet d'origine nationale.

Bovins et autres facteurs

«Nous proposons que le taux plus élevé de cas cliniques O157 en Écosse soit le résultat du niveau national élevé de souches de E. coli O157 stx2a+ dans la population bovine écossaise, combiné à davantage de possibilités d'exposition locale à travers l'environnement et la consommation alimentaire locale», ont dit des chercheurs.

Les scientifiques ont dit que l'approche la plus sûre pour la santé publique pourrait être de considérer toutes les élevages comme une source de O157.

«La sécurité des aliments doit être contrôlée en garantissant un transport approprié jusqu'à l'abattoir, de bonnes pratiques à l'abattoir, avant et après l'abattage, et au sein de la chaîne d'approvisionnement ultérieure jusqu'au point de préparation des aliments inclus. Alors que nous continuons à développer des interventions telles que des vaccins, des phages et des probiotiques, ainsi que des approches alimentaires qui peuvent être utilisées dans les élevages pour réduire la menace pour la santé humaine due à toutes les formes de transmission, l'éducation et la sensibilisation restent les principaux outils pour réduire le risque d'infection humaine.», ont-ils ajouté.

jeudi 12 octobre 2023

Danemark : Six personnes malades dans une épidémie à E. coli O157

«Danemark : Six personnes malades dans une épidémie à E. coli O157», source article de Food Safety News paru le 11 octobre 2023.

Six personnes sont malades dans le cadre d'une épidémie actuelle à E. coli O157 au Danemark.

Depuis fin mars, six patients atteints par E. coli O157:H7 ont été identifiés et une personne a développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU). Le SHU est une complication grave associée aux infections à E. coli qui provoque une insuffisance rénale. Alors que le premier cas s'est produit en mars, les cinq autres se sont produits en septembre.

Cinq personnes ont été hospitalisées, mais aucun décès n'a été enregistré, a indiqué le Statens Serum Institut (SSI).

Les malades vivent dans tout le pays, dont trois à Hovedstaden et un à Syddanmark, Sjælland et Midtjylland.

Recherche en cours sur l’origine

Les patients sont cinq hommes et une femme âgés de 2 à 35 ans.

Le SSI, l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise (Fødevarestyrelsen) et le DTU Food Institute enquêtent sur l'épidémie.

Les travaux du SSI comprennent le séquençage complet du génome (WGS) d'isolats de patients et des entretiens avec des personnes malades ou leurs proches pour identifier une source possible de l'infection.

La souche épidémique O157:H7 est de séquence type 11 et est positive pour le sous-type de shigatoxine (stx) stx2a, connu pour être associé à une maladie grave et au SHU.

En 2022, le Danemark comptait 1 330 cas à E. coli, contre 927 en 2021. Cette augmentation est en partie due à un changement dans les méthodes de diagnostic et à davantage d’essais. Lorsque les informations sur le type étaient connues, il s'agissait de O157 à 47 reprises, suivi de O26, O103 et O146.

Cette épidémie est sans aucun rapport avec l'épidémie à E. coli O157 signalée en Norvège en juin. Cet incident a touché six personnes, mais aucune n'a développé de maladie grave. Deux personnes sont tombées malades en octobre et novembre 2022, tandis que les quatre autres sont tombées malades en février, mars et mai de cette année. Ils étaient âgés de 14 à 49 ans et cinq étaient des hommes.

mardi 19 juillet 2022

France : Enquête sur une TIAC à STEC O157 associée à la consommation de concombres crus de Belgique à la cantine par des enfants en 2021

Encore une fois le concombre arrive masqué …
Santé publique France n’ayant mis à jour ses actualités, c’est presque par hasard que j’ai découvert le document du 11 juillet 2022 relatif une «Toxi-infection alimentaire collective (TIAC) à E. coli O157 producteur de Shiga-toxines, associée à la consommation de concombres crus».

Résumé
Le 9 Septembre 2021, l'Agence régionale de Santé (ARS) des Hauts-de-France était informée d'une suspicion de toxi-infection alimentaire collective (TIAC) touchant des élèves demi-pensionnaires, scolarisés dans plusieurs écoles d'une commune de la Métropole lilloise. Le 13 septembre 2021, deux cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) étaient diagnostiqués chez deux enfants hospitalisés, scolarisés dans cette commune. Santé publique France Hauts-de-France a été sollicité par l'ARS des Hauts-de-France afin d'apporter un appui aux investigations et à la gestion de cette TIAC.

Au total, 35 cas de gastro-entérite, avec diarrhées glairo-sanglantes et fièvre (>38°C) dans la moitié des cas, ont été identifiés. Dix cas ont été hospitalisés et deux enfants ont développé un SHU. Les cas identifiés étaient des élèves demi-pensionnaires dans quatre groupes scolaires (29 cas), un parent d'élève et des personnes âgées bénéficiant du service de portage de repas à domicile de la commune (5 cas). Les cantines des cas étaient toutes approvisionnées par la cuisine centrale municipale. L'allure de la courbe épidémique était en faveur d'une source commune et ponctuelle de contamination lors des repas des 2 ou 3 septembre 2021.

Compléments issu de l’étude et de l’enquête

Personnes
L’âge médian des cas était de 8 ans [min-max : 4-89 ans] et 64% étaient de sexe féminin.

Cliniquement, la symptomatologie décrite était dominée par des signes digestifs bas (diarrhées et fortes douleurs abdominales) associés à une hyperthermie (> 38°) dans près de la moitié des cas (48%). Diarrhées et douleurs abdominales ont été rapportées par près de 9 cas sur 10 (87%) avec présence de sang dans les selles pour la moitié d’entre eux (53%). Dix cas (âgés de 8 à 85 ans) ont été hospitalisés et deux enfants ont développé un SHU sévère, qui a nécessité plusieurs jours de prise en charge en réanimation et séances d’épuration extra-rénale (dialyses).

E.coli O157:H7 hautement pathogène, producteur des shiga-toxines 1 et 2 (stx1 et stx2) et porteur des gènes de virulence eae et ehxA a été isolé des coprocultures de huit des dix cas hospitalisés pour diarrhées glairo-sanglantes ou SHU (2 adultes et 6 enfants), directement (cas primaire) ou indirectement (cas secondaire) liés à la TIAC survenue dans la commune.

Enquête cas-témoins
L'enquête cas-témoins, réalisée dans les établissements scolaires, concluait que seule la consommation de concombres en salade, servis au repas du 2 septembre, était statistiquement et significativement associée à la survenue de la maladie.

Une souche d'E. coli producteur de Shiga-toxines (STEC) O157, hautement pathogène, a été isolée dans les coprocultures de huit cas, dont les deux enfants ayant développé un SHU et dans la salade de concombres incriminée. L'analyse génomique des souches a confirmé le regroupement génétique des souches cliniques et alimentaires qui appartenaient à un même cluster génomique.

L'enquête vétérinaire a mis en évidence qu'une défaillance dans le processus de décontamination, associée à un épluchage incomplet des concombres contaminés, ont contribué à la survenue de cette TIAC. Les concombres incriminés provenaient de Belgique et les autorités sanitaires belges ont été informées via les circuits d'alerte européens dédiés.

Aucun autre épisode de cas groupés en lien avec cette TIAC n’a été signalé à l’ARS alors que des concombres du même lot que ceux à l’origine de la TIAC avaient été largement distribués dans plusieurs lycées, foyers et restaurants de la région des Hauts-de-France. Aucune vente directe aux consommateurs n’avait eu lieu. 

Le véhicule alimentaire, incriminé dans cette TIAC, fait partie des végétaux à risque du fait de son mode de consommation cru. Il est important de rappeler aux populations vulnérables et aux services de restauration collective, que la prévention du risque d'infection à STEC, liée à la consommation de végétaux crus passe par le lavage, la désinfection et l'épluchage.

Les inspections et investigations conduites par la DDPP 59 à la cuisine centrale municipale ont mis en évidence des facteurs qui ont probablement contribué à la survenue de la TIAC :

- Le processus défaillant de la décontamination des concombres, avant leur préparation, du fait de l’utilisation d’une solution chlorée périmée dont la date d’expiration était dépassée depuis 2018 et dont la consistance anormalement visqueuse rendait plus difficile sa dilution dans le bac de décontamination ;

- L’épluchage partiel des concombres (une bande sur deux) qui n’a pas permis d’éliminer la contamination de surface des concombres.

Discussion
Le nombre réel de cas et de personnes infectées est probablement sous-estimé au regard du nombre important de repas servis (environ 1 000 repas par jour) et reflète le recensement a posteriori des cas, probablement les plus sévèrement atteints.

Aucun autre épisode de cas groupés en lien avec cette TIAC n’a été signalé à l’ARS alors que des concombres du même lot que ceux à l’origine de la TIAC avaient été largement distribués dans plusieurs lycées, foyers et restaurants de la région des Hauts-de-France. Aucune vente directe aux consommateurs n’avait eu lieu.

Néanmoins, un cas infecté par une souche génétiquement rattachée au cluster génomique de la TIAC a été identifié a posteriori par le Centre national de références des E. coli, Shigella et Salmonella (CNR-ESS, Institut Pasteur). Ce cas, dont la date des symptômes était concomitante à celle des autres cas survenus dans le cadre de la TIAC de la Métropole lilloise, a fait l’objet d’investigation épidémiologique, mais ces investigations n’ont pas permis de retrouver de lien épidémiologique avec la TIAC de la Métropole lilloise, ni de confirmer la consommation de concombres par le cas.

La TIAC, décrite dans ce rapport, ne constitue peut-être que la partie visible de la portée sanitaire réelle de cette épidémie au regard de l’importance du lot incriminé et de sa distribution large. L’absence d’autres signalements sanitaires pourrait être due aussi à une contamination hétérogène du lot de concombres incriminés ou des procédés de préparation qui ont permis de limiter les risques dans les autres structures de restaurations destinataires.

Commentaire
Enquête bien documentée et détaillée de ce côté là, le travail a été bien fait.
On n’a pas d’information sur la santé des enfants afin de savoir s’ils se sont bien rétablis ou si des séquelles persistent.
Dans cette affaire, contrairement aux cas de SHU en lien avec la consommation de pizzas Fraîch’Up de marque Buitoni®, il n’y a eu d’action judiciaire alors que des responsabilités semblent établies.
Cela montre aussi qu’il n’y a vraisemblablement pas eu d’inspection de cette cuisine collective depuis plusieurs années.
Un dernier point, il est rappelé des mesures de précaution pour les viandes hachées, parmi lesquelles on peut lire, «Pour limiter le risque de contamination, la cuisson des viandes hachées doit être effectuée à cœur en s’assurant que la viande est cuite au centre et qu’elle n’est plus rosée.»
Le CDC des Etats-Unis rapporte que «Vous ne pouvez pas savoir si les aliments sont cuits en toute sécurité en vérifiant leur couleur et leur texture.»

Mise à jour du 3 aout 2022. On lira aussi l'article de Joe Whitworth de Food Safety NewsFrench E. coli outbreak linked to cucumbers from Belgium

Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS Alimentaire censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !

mardi 26 avril 2022

Des données montrent une image mitigée des STEC en Angleterre

«Des données montrent une image mitigée de E. coli en Angleterre», source article de Joe Whitworth paru le 26 avril 2022 dans Food Safety News.

Le nombre d'infections à E. coli O157 a diminué en 2019, mais les cas de non-O157 ont, augmenté et deux personnes sont décédées, selon les chiffres de l'Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA).

En 2019, 1 720 cas confirmés à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont été rapportés en Angleterre et au Pays de Galles. Cinq patients étaient infectés par plusieurs sérogroupes.

Un total de 539 cas confirmés de STEC O157 ont été enregistrés en Angleterre et au Pays de Galles contre 607 en 2018. Cela poursuit une tendance à la baisse observée depuis 2015 et est le chiffre annuel le plus bas depuis 1996.

Sur 515 cas confirmés de STEC O157 en Angleterre, 280 étaient des femmes. Les enfants âgés de 1 à 4 ans étaient les plus touchés. Les femmes avaient une incidence plus élevée dans tous les groupes d'âge, à l'exception de celles âgées de 1 à 4 ans et de 10 à 19 ans.

Au total, 147 personnes ont été hospitalisées avec un séjour à l'hôpital allant de un à 10 jours avec une moyenne de deux jours.

Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) est survenu dans 13 cas confirmés et cinq cas probables. Quatre étaient âgés de moins de 5 ans avec une fourchette de 1 à 75 ans. Aucun décès n'a été enregistré parmi les cas de STEC O157. Le SHU est un type d'insuffisance rénale associé aux infections à E. coli qui peut entraîner de graves problèmes de santé tout au long de la vie et la mort.

Dans l'ensemble, 154 cas étaient liés à des voyages. Les principales destinations étaient la Turquie, l'Égypte et Chypre.

Résultats des E. coli non-O157
Augmentation de la détection et du dépistage des STEC non-O157. En 2019, 768 cas de STEC non-O157 à culture positive, dont 655 en Angleterre et 113 au Pays de Galles, ont été rapportés. Sur 5 760 échantillons reçus pour analyses, 1 002 cas de non-O157 ont été confirmés en Angleterre. Parmi ceux-ci, 655 cas positifs à la culture de 72 sérogroupes ont été confirmés.

Le sérogroupe des STEC non-O157 le plus couramment isolé était E. coli O26, suivi de O146, O128ab et O91. Au total, 85 personnes ont été hospitalisées.

Le SHU est survenu chez 22 cas confirmés et un cas probable de STEC non-O157. Parmi ceux-ci, O26 et O145 étaient les principaux sérogroupes isolés.

Sept pour cent des cas confirmés de STEC O26 ont développé un SHU. Les cas variaient de 5 mois à 65 ans et 13 avaient entre 1 et 4 ans. Deux décès ont été rapportés.

Pour 413 cas, les échantillons ont été confirmés comme étant des STEC en analysant kes positifs par PCR pour les gènes de shigatoxines (stx), mais les STEC n'ont pas été cultivés.

Éclosions
Cinq foyers de cas à STEC impliquant 65 personnes en Angleterre ont fait l'objet d'une enquête. Malgré les enquêtes épidémiologiques, il n'a pas été possible de retrouver la source de l'infection. Il y a eu trois cas de SHU associés mais aucun décès.

Quatre éclosions étaient dues à E. coli O157, ce qui signifie qu'elles ont causé 9% des cas confirmés. La plus importante a touché 28 personnes, dont sept en 2020, dont neuf nécessitant des soins hospitaliers.

Une épidémie à STEC O26 a rendu malades 32 personnes, dont 16 en Angleterre et cinq personnes ont été hospitalisées. La souche épidémique n'avait que stx1a et les cas étaient principalement des adultes en bonne santé avec un âge médian de 28 ans.

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dimanche 20 mars 2022

L'Angleterre voit une baisse des cas et des foyers à E. coli O157

«L'Angleterre voit une baisse des cas et des foyers à E. coli O157», source Food Safety News.

Le nombre d'infections à E. coli O157 en Angleterre montre une tendance à la baisse, selon une étude couvrant 11 ans de données de surveillance.

De 2009 à 2019, 8 295 cas d’infection à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) O157 ont été signalées à la surveillance nationale et 1 472 ont été classées comme cas épidémique.

En Angleterre, E. coli O157 est une infection à déclaration obligatoire et chaque cas signalé nécessite un suivi de santé publique.

Au cours de la période d'étude, le nombre de cas a diminué, la moyenne annuelle passant de 887 pour 2009-2014 à 595 pour 2015-2019. La baisse a été la plus élevée parmi les cas non épidémiques d'infection contractée au pays, selon l'étude publiée. dans la revue Epidemiology and Infection. The epidemiology of Shiga toxin-producing Escherichia coli serogroup O157 in England, 2009-2019.

La proportion de personnes ayant développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU) a diminué, tandis que le pourcentage de personnes déclarant une diarrhée sanglante et une hospitalisation est resté stable.

Le nombre d'épidémies a diminué au fil du temps, bien que de meilleures méthodes aient lié plus de cas à chaque incident. À l'exception de 2013, de 2009 à 2014, il y a eu plus de 10 foyers par an. À partir de 2015, il y a eu 10 épidémies ou moins par an, tombant à quatre en 2018 et 2019.

Le déclin de E. coli O157 semble être reflété par la diminution des cas infectés par le phage type, PT21/28, le lysotype qui ne possède presque exclusivement que stx2. Cela peut suggérer des changements dans les comportements ou les risques d'exposition, ont déclaré les chercheurs.

Informations des patients
Pour plus de 8 000 patients dont les données sont disponibles, plus de 1 700 ont déclaré avoir voyagé hors du Royaume-Uni pendant au moins un des sept jours précédant l'apparition des symptômes avec la Turquie, l'Espagne, Malte et l'Égypte mentionnées comme destinations.

De 2009 à 2019, E. coli O157 était le plus élevé chez les enfants de 1 à 4 ans. L'incidence était significativement plus élevée chez les femmes âgées de 20 à 79 ans.

En comparant les données 2009-2014 avec 2015-2019, il y a eu une diminution dans tous les groupes d'âge, mais les plus fortes baisses ont été observées chez les enfants. L'incidence dans les zones rurales et urbaines a chuté, mais la baisse a été plus importante dans les zones rurales.

Sur 7 598 cas symptomatiques présentant des signes d'infection à E. coli O157, 2 597 ont été hospitalisés et 348 ont développé un SHU. Sur 1 040 patients pour lesquels des informations étaient disponibles, la durée médiane d'hospitalisation était de trois jours. Parmi les 348 cas de SHU, 163 avaient moins de 5 ans.

Les cas ayant eu un contact direct avec des animaux de ferme ont diminué, tout comme les visites à la ferme. Cependant, le pourcentage de personnes malades vivant sur ou ayant accès à une ferme privée a augmenté.

«Bien que le risque pour les enfants de développer un SHU causé par STEC O157 puisse avoir diminué, les hospitalisations dans tous les groupes d'âge restent élevées par rapport à d'autres pathogènes gastro-intestinaux courants. Des données de surveillance améliorées peuvent soutenir la détection de types de souches émergentes et de nouvelles sources et voies de transmission. L'intégration des données épidémiologiques aux données de typage microbiologique est essentielle pour comprendre les changements dans la charge de l'infection à STEC, l'évaluation des risques pour la santé publique et la prédiction et la réduction des menaces émergentes.», ont écrit les chercheurs.

NB : Pour la France, on lira «Surveillance des Escherichia coli producteurs de Shiga-toxines (STEC) en France depuis 1995. Recherche dans les aliments, l’environnement et chez l’animal» dans Surveillance nationale des maladies infectieuses 1998 – 2000.

En France, les cas sont majoritairement sporadiques et l’incidence des STEC sur la santé humaine est évaluée à travers la surveillance du syndrome hémolytique et urémique (SHU) chez les enfants de moins de 15 ans.  

Selon cet article du Bull. Acad. Natle Méd., 2012, Les infections d’origine alimentaire en France, il est rapporté, «Toutefois, ce réseau ne permet ni la surveillance des infections à STEC n’évoluant pas vers un SHU, ni la surveillance des infections chez l’adulte.» Il se termine par cette phrase, «La survenue de plusieurs épidémies de salmonelloses et d’infection à STEC a montré que le potentiel épidémique de ces infections est toujours une réalité.»

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mardi 11 janvier 2022

Une épidémie mortelle à E. coli O157 rend 13 personnes malades au Danemark

STEC O157

«Une épidémie mortelle à E. coli O157 rend 13 personnes malades au Danemark», source article de Joe Whitworth paru le 11 janvier 2022 dans Food Safety News.

Des autorités danoises enquêtent sur une épidémie mortelle à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) O157 qui a touché plus d'une douzaine de personnes.

L'épidémie a commencé en décembre 2021 et comprend 13 patients présentant une source commune d'infection possible, a déclaré le Statens Serum Institut (SSI). Neuf personnes ont été hospitalisées et un patient âgé est décédé.

Depuis début décembre, 13 patients ont été détectés et des échantillons de neuf de ces malades sont étroitement liés après une analyse par séquençage du génome entier au Statens Serum Institut. Cela signifie qu'ils ont probablement été infectés par une source commune.

Les hôpitaux signalent les cas de SHU
Parmi les malades figurent trois enfants qui ont développé un syndrome hémolytique et urémique (SHU), une complication potentiellement mortelle de l'infection à STEC.

Quatre hommes et neuf femmes âgés de 2 à 90 ans avec un âge médian de 41 ans sont malades. Ils vivent dans toutes les régions du pays, à l'exception de la région du Nordjylland. Les personnes malades n'ont pas voyagé ou assisté à des événements communs dans la période qui a précédé leur maladie.

La première infection confirmée a été enregistrée le 3 décembre 2021 et le dernier cas possible a été signalé le 4 janvier 2022.

«Il s'agit d'une grave épidémie car ce type de E. coli producteurs de shigatoxines peut, dans certains cas, provoquer une insuffisance rénale aiguë. Nous sommes particulièrement attentifs car trois enfants atteints d'insuffisance rénale aiguë ont été signalés ici en décembre. Les patients souffrant de diarrhée sévère, en particulier de diarrhée sanglante, doivent consulter un médecin pour obtenir un diagnostic correct», a déclaré Luise Müller, épidémiologiste au SSI.

«Comme nous ne connaissons pas encore la source de cette épidémie, le meilleur conseil que nous puissions donner est de ne pas oublier de bien faire cuire la viande hachée et de bien rincer les fruits et légumes avant de les consommer. Il est également important de séparer la viande crue des aliments prêts à consommer, comme la salade, qui ne sont pas traités thermiquement avant d'être consommés.

Enquête en cours
Des responsables du SSI, de l'Administration vétérinaire et alimentaire danoise (Fødevarestyrelsen) et du DTU Food Institute tentent de trouver la source des infections.

Des entretiens sont en cours avec les patients ou leurs proches pour obtenir des informations sur les aliments consommés, le contact avec les animaux et d'autres expositions possibles.

Des responsables danois ont informé le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et d'autres pays via le réseau EpiPulse pour voir si des infections connexes avaient été signalées ailleurs.

Une autre épidémie à E. coli au Danemark, qui a touché plus de 60 personnes, était auparavant liée à des oignons de printemps en provenance d'Égypte via un fournisseur néerlandais. De fin novembre à mi-décembre 2021, 68 cas d’infections ont été enregistrées et 20 personnes ont dû être hospitalisées.

E. coli entéro-invasif (EIEC) a été isolé chez plus de 20 patients et les autres étaient positifs par PCR pour un gène spécifique de l'espèce Shigella et EIEC. La source probable d'infection était les oignons de printemps utilisés dans les salades prêtes à consommer vendues dans différentes chaînes de vente au détail.

Aux lecteurs du blog
A cause ou grâce à la revue PROCESS Alimentaire, vous n'avez plus accès aux 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue. Triste histoire de sous car la revue estime qu’elle n’a pas les moyens de maintenir la diffusion de ces articles, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Merci de leur faire part de cette anomalie.

vendredi 20 août 2021

Inactivation par du chlore de Escherichia coli O157:H7 dans le processus de lavage des feuilles de salade

Un article paru dans International Journal of Food Microbiology traite de l’inactivation par le chlore de Escherichia coli O157:H7 dans le processus de lavage des produits réfrigérés: efficacité et modélisation.

Faits saillants

  • L'épuisement des niveaux de chlore libre favorise la survie des pathogènes dans l'eau de lavage et le transfert vers les produits non contaminés lors des cycles de lavage.
  • Le coefficient d'inactivation du chlore de Escherichia coli O157:H7 chute ~73% pour un niveau de demande chimique en oxygène de 600 à 800 mg/L.
  • La charge organique non seulement consomme du chlore libre, mais réduit également l'efficacité bactéricide du chlore libre.
  • La cinétique de désinfection des pathogènes pendant le lavage des produits est modélisée et prédit la survie des pathogènes au cours de ce processus.
Résumé
Le taux constant d'inactivation ou le coefficient d'inactivation (létalité spécifique) quantifie la vitesse à laquelle un désinfectant chimique inactive un micro-organisme.

Cette étude présente un modèle modifié de cinétique de désinfection pour évaluer l'effet potentiel du contenu organique sur le coefficient d'inactivation du chlore de Escherichia coli O157:H7 dans les procédés de lavage des produits frais.

Les résultats montrent une diminution significative de l'efficacité bactéricide du chlore libre (CL) en présence d’une charge organique par rapport à son absence. Alors que le coefficient d'inactivation du chlore de Escherichia coli O157:H7 est de 70,39 ± 3,19 L/mg/min en l'absence de contenu organique, il chute de 73% pour un niveau de demande chimique en oxygène (DCO) de 600 à 800 mg/L. Les résultats indiquent également que la concentration initiale en chlore et la charge bactérienne n'ont aucun effet sur le coefficient d'inactivation du chlore.

Un modèle de réaction chimique de second ordre pour la décroissance du CL, qui utilise une proportion de DCO comme indicateur du contenu organique dans le lavage des produits frais, a été utilisé, donnant une vitesse de réaction apparente de (9,45 ± 0,22) × 10−4 /μM/min. Ce modèle a été validé en prédisant la concentration de CL dans des cycles de lavage continus à plusieurs cycles avec réapprovisionnement périodique en chlore.

mercredi 11 août 2021

Le plaisir dans l'eau mis en cause en raison de cas à E. coli O157 dans le Mississippi

«Le plaisir dans l'eau mis en cause en raison de cas à E. coli O157 dans le Mississippi», source Food Safety News.

Le Mississippi State Department of Health (MSDH) a identifié plusieurs cas d'infection à E. coli O157 associés à l'utilisation de la piscine et/ou de la pataugeoire au Jellystone Park Camp Resort-Yogi on the Lake à Pelahatchie, Missouri.

Les cas identifiés jusqu'à présent ont des dates d'exposition du week-end du 30 juillet au 1er août, mais des expositions supplémentaires peuvent avoir eu lieu jusqu'au 9 août 2021. La piscine et la pataugeoire ont été fermées le 9 août 2021.
Il s'agit d'une situation évolutive et MSDH mène une enquête en cours pour identifier d'éventuels cas supplémentaires. La direction du Jellystone Park Camp Resort-Yogi on the Lake coopère à l'enquête et à la réponse.

L'infection à E. coli O157 peut être une maladie grave, en particulier chez les très jeunes enfants et les personnes âgées, et est associée à de graves crampes d'estomac, de la diarrhée (parfois sanglante), des vomissements et de la fièvre. Certaines personnes développent une maladie grave et potentiellement mortelle appelée syndrome hémolytique et urémique (SHU). Le SHU survient environ une semaine après l'apparition des premiers symptômes, au fur et à mesure qu'ils s'améliorent. Elle peut conduire à une insuffisance rénale dans certains cas. Les premiers symptômes du SHU peuvent être associés à une diminution de la miction et de la fatigue.

Les symptômes de l'infection à E. coli se développent généralement trois à quatre jours après l'exposition, avec une fourchette comprise entre un et 10 jours. Des épidémies avec des eaux récréatives telles que des piscines et des aires de jeux peuvent se produire lorsque les eaux sont contaminées par une personne infectée par diarrhée ou contamination fécale, et que d'autres nageurs avalent ensuite l'eau, devenant exposés et infectés. Une transmission de personne à personne peut également se produire.

Les personnes qui nageaient dans la piscine ou la pataugeoire à Yogi on the Lake à Pelahatchie entre le 30 juillet et le 9 août devraient surveiller les symptômes de crampes d'estomac, de diarrhée, de vomissements et de fièvre. Consultez immédiatement un fournisseur de soins de santé si vous présentez des symptômes et informez votre fournisseur de votre exposition.

Que ce soit dans la piscine, le bain à remous, le spa ou le terrain de jeu aquatique, nous pouvons tous nous protéger et protéger nos proches contre les germes en suivant ces étapes simples mais efficaces :
  • Ne nagez pas et ne laissez pas les enfants nager lorsqu'ils ont la diarrhée.
  • N'avalez pas l'eau.
  • Emmenez les enfants aux toilettes toutes les heures.
  • Vérifiez les couches et changez-les dans des toilettes ou un espace à langer, pas au bord de la piscine afin d’éloigner les germes de la piscine.
  • Douchez-vous avant d'entrer dans l'eau. Se rincer sous la douche pendant une minute seulement aide à se débarrasser des germes qui pourraient se trouver sur votre corps.

samedi 28 novembre 2020

Il faut toujours se rappeler les histoires des personnes derrière des intoxications alimentaires, une édition avec E. coli O157

Autre exemple d'histoire de personnes après celle liée à Listeria, mais cette fois-ci avec Escherichia coli producteurs de shigatoxines, ici E. coli O147, source Doug Powell du barfblog.

«Mon fils de cinq ans est décédé à cause de E. coli après avoir mangé de la viande infectée à l’école. Il aurait eu 21 ans cette année»

Cet article est paru dans Wales Online du 13 septembre 2020.

Cathy Owen écrit que Sharon Jeffreys redoute cette période de l'annéeAlors que les enfants reviennent pour la rentrée scolaire, elle revit encore et encore ce qui est arrivé à sa famille il y a 15 ans.

Ce n'était que deux semaines après le début de l'année scolaire à Deri Primary en 2005, lorsque son fils aîné Chandler est rentré à la maison avec des maux d'estomac et le début d'un cauchemar pour la jeune famille.

Chandler avait contracté E. coli O157 après avoir mangé des aliments contaminés qui avaient été fournis à l'école par un boucher local.

Mais le pire était à venir après que son jeune frère Mason soit également tombé malade de l'intoxication alimentaire.

L'enfant de cinq ans venait tout juste de prendre le paniers-repas de son déjeuner pour celui du dîner scolaire parce qu'il aimait tellement les frites et les saucisses.

«Ce fut la pire décision que j'aie jamais prise», dit Sharon. «Mason adorait sa nourriture. Il prenait des saucisses et des frites dans les assiettes des enfants, alors nous avons décidé de le changer pour les dîners scolaires et il était vraiment heureux

Mason et Chandler, huit ans, faisaient partie des plus de 150 écoliers et adultes frappés par l'épidémie dans le sud du Pays de Galles. Trente et une personnes ont été admises à l'hôpital, mais Mason a été le seul à décéder.

Il a souffert de températures élevées, de douleurs à l’estomac et d’hallucinations. Il a été admis à l’hôpital pour enfants de Bristol, mais il est décédé d’une insuffisance rénale.

Aujourd'hui, sa mère Sharon se souvient de chaque instant de ces jours terrifiants.

«Cela fera 15 ans le 13 septembre lorsque Chandler est tombé malade», se souvient-elle. «Quand Mason a commencé à être malade, j'ai essayé de faire tout ce que je pouvais. L'état de Mason s'est considérablement détérioré et il a commencé à halluciner en disant qu'il pouvait voir des limaces et des grenouilles.»

«Il est devenu jaune et a commencé à transpirer comme s'il venait de sortir d'une douche. Mason est décédé deux semaines plus tard dans une douleur insupportable.»

Réfléchissant au temps qui s'est écoulé, Sharon dit: «Je ne peux tout simplement pas croire que cela fait tant de de temps, si longtemps depuis que je l'ai vu pour la dernière fois.»

«C'est encore très difficile à penser, mais à cette période de l'année, je revis toujours cette période horrible. J'ai toujours peur de l'arrivée de septembre car cela me ramène à ça.»

«Je ne m'en remettrai jamais, mais j'ai dû apprendre à vivre avec, mais de petites choses peuvent me ramener là-bas. Comme si je voyais un brin d'herbe, ou entendais quelque chose et ça me ramène à cela avec un sursaut.»

«Après la mort de Mason,j'ai été très occupé, il y a eu l'enquête puis les poursuites judiciaires, donc je n'ai pas fait face à ce qui s'était passé pendant longtemps, puis ça s'est calmé et c'était comme essayer de sortir d'un grand trou noir.»

«Mason aurait eu 21 ans en décembre. Il aurait dû avoir hâte de célébrer cette étape importante de sa vie.»

«Chandler a 23 ans maintenant, mais ce n'est pas la même personne. Lui et Mason étaient si proches que cela a laissé un grand trou dans sa vie.»

«Mon plus jeune fils a 16 ans et cela a également affecté sa vie. Il ne se souvient pas de Mason car il n’était ps là à l’époque, et cela le bouleverse.»

Quinze ans plus tard, Sharon et sa famille ont toujours le sentiment qu'on leur a refusé la justice.

Le boucher de Bridgend William Tudor, 56 ans, a été emprisonné pour avoir enfreint les lois d'hygiène en permettant à la viande crue d'entrer en contact avec du jambon cuit et de la dinde.

Une enquête publique en 2010 a permis de découvrir comment Tudor a fait passer l'argent avant l'hygiène pendant des années et a pû avoir provoqué d'autres épidémies d'intoxication alimentaire.

Le boucher William Tudor a été emprisonné pendant 12 mois.

On a prétendu qu'il avait acheté du mouton néo-zélandais congelé bon marché et l'avait fait passer pour de l'agneau gallois de première qualité et le personnel qui lui apportait de la viande pourrie impropre à la consommation a été invité à «la hacher» et à l'utiliser dans des boulettes de viande.

Sharon a continué à se plonger dans d'autres problèmes de sécurité des alimenta y compris pour mettre la pression afin de rendre publique les résultats d'inspection des restaurants - les scores (ou notes) sur <les portes – rendus obligatoires au Pays de Galles. La divulgation volontaire omet des choses et si des grandes villes comme Toronto, New York et Los Angeles peuvent trouver comment rendre les résultats obligatoires, le Pays de Galles le peut aussi.

La divulgation est devenue obligatoire au Pays de Galles et en Irlande du Nord en novembre 2013, en partie - ou en grande partie - grâce aux efforts de Sharon.

Le reste du Royaume-Uni et l'Australie se vautrent dans un système volontaire: mauvais score, ne le publiez pas.

«Le système de notation de l'hygiène alimentaire est très important et il est bon que plus de gens soient plus conscients de ce qui s'est passé», déclare Sharon.

«Il est un peu inquiétant d'entendre que le Covid pourrait avoir un impact sur certains services environnementaux du conseil, mais nous devons nous assurer qu'il y a plus d'agents qui effectuent des inspections et que les meilleures pratiques soient suivies

«J'ai entendu des gens dire qu'ils ont utilisé notre histoire dans le cadre de leur formation pour les cuisiniers et le personnel de cuisine.»

«Avant la mort de Mason, je n’avais jamais vraiment entendu parler de E. coli. J'avais entendu le nom, mais je n'en savais pas grand-chose.

«Maintenant, je pense que les gens sont définitivement plus conscients. C’est bon à savoir, bon à savoir que les gens n’ont pas oublié, même après toutes ces années.»