Nous
connaissons tous ce qu'est un oxymore lorsque nous en entendons un.
Parmi mes favoris: le renseignement militaire, les horaires des
trains de l'Amtrak (sorte de SNCF aux Etats-Unis) et l'ingénierie de
la circulation des voitures. Les écrivains essaient généralement
d'éviter d'utiliser involontairement des oxymores. Un des problèmes
que j'essaie toujours de mettre de côté chez Food Safety News est
le « rappel volontaire ».
Au moins
depuis que la loi sur la modernisation de la sécurité des aliments
a été adoptée, il y a huit ans, les rappels sont à peu près
aussi volontaires que la décision que nous avons tous prise de
signer au bas d'une contravention.
Le
gentil policier explique que nous pouvons soit signer et promettre de
comparaître devant le tribunal - soit simplement envoyer la
contravention par courrier - ou être arrêté sur place. Vous vous
dites, « Oh, gentil policier, laissez-moi la signer pour que
vous puissiez continuer votre chemin ».
Faites-vous
du volontariat ou prenez-vous l'option la moins pénible?
Le
rappel volontaire, cependant, est un oxymore qui ne veut pas mourir.
Pendant longtemps, j'ai reproché aux clowns du marketing de
l'industrie alimentaire de maintenir vivant le « rappel
volontaire ».
Maintenant,
j'ai pris conscience de cela. Ce n’est pas dû aux clowns du
marketing, mais c’est d'une personne beaucoup plus haut placée
dans la chaîne alimentaire. Le 7 février, le commissaire de la FDA,
Scott Gottlieb, a commenté « de
nouvelles étapes pour renforcer le processus de l'agence en
matière de publication d'alertes publiques et de notifications de
rappels ».
Voici
comment il a commencé: « La US Food and Drug Administration
prend de nouvelles mesures pour renforcer et moderniser le processus
de publication d’un avertissement public concernant un rappel
volontaire et la notification des rappels. »
Aie. Non
pas que Gottlieb essaie de cacher quelque chose. C’est vraiment
l’équivalent de signer en bas d'une contravention ou d’être
arrêté.
« La
plupart des entreprises collaborent avec la FDA pour initier
rapidement des rappels volontaires et travaillent avec leurs
partenaires de la chaîne d'approvisionnement pour retirer le produit
des rayons afin de prévenir toute distribution ultérieure »,
a écrit Gottlieb. « Et en général, un rappel survient
rapidement lorsque le problème est découvert. Cependant, dans
certains cas, la FDA peut avoir besoin de fournir des conseils de
sécurité sanitaire au marché pour protéger les consommateurs. »
« Hormis
le fait de maintenir vivant l’oxymore « rappel volontaire »,
la FDA sous la direction de Gottlieb a fait du bien en matière de
rappel. L’autorité réglementaire de rappel obligatoire de
l’agence est comme une arme chargée, prête à viser et à tirer.
Les responsables de la FDA ont présenté la nouvelle politique de
rappel obligatoire en novembre dernier.
La FDA,
qui a compétence sur environ 80% des aliments aux États-Unis, va
également divulguer les points de vente au détail des produits
alimentaires rappelés dans certaines situations, selon Gottlieb. Le
ministère de l’agriculture des États-Unis le fait depuis des
années.
« Nous
franchissons une nouvelle étape pour aider à s'assurer que les
avertissements publics et les notification des rappels soient
appropriés lorsque des produits réglementés par la FDA sont en
cause », a déclaré Gottlieb la semaine dernière.
« La
dernière directive que nous publions aujourd'hui décrit les
circonstances dans lesquelles une entreprise doit émettre un
avertissement public à propos d'un rappel volontaire, elle décrit
le délai général imparti aux entreprises pour émettre un tel
avertissement, quelles informations devraient être comprises dans un
avertissement public et elle décrit aussi les situations où la FDA
peut prendre des mesures pour émettre son propre avertissement
public si l'avertissement d'une entreprise est jugé insuffisant.
Elle décrit également la politique de la FDA concernant la
publication des rappels dans son rapport sur l’application de la
loi, qui répertorie tous les rappels surveillés par la FDA, parfois
avant la réalisation d’une évaluation finale des dangers pour la
santé. » Il y revient avec cette affaire de « rappel
volontaire » dans une déclaration qui porte sur les
obligations et les délais.
Le
commissaire a également fait de son mieux pour répondre aux
critiques qui pourraient être formulées à l’encontre de la FDA.
Gottlieb a-t-il abordé le fait qu'il y ait suffisamment
d'avertissements publics et trop de rappels?
Il a
ajouté que la FDA avait publié des alertes ou des avertissements
aux consommateurs concernant de nombreux produits alimentaires tels
que les Honey Smacks de chez Kellogg’s, des légumes rappelés et
la laitue romaine. En avril 2018, la FDA a émis une ordonnance de
rappel obligatoire pour certains produits à base de kratom.
Également en 2018, la FDA a rendu publique la liste des
établissements de vente au détail vendant du melon prédécoupé
associé à une épidémie d'infections à Salmonella.
Gottlieb
a dit qu'il y a eu un total de 7 420 rappels au cours de la dernière
année. Le commissaire a déclaré que 831 d'entre eux étaient
classés dans la catégorie de risque la plus élevée de l'agence.
« Ce
chiffre représente un chiffre faible sur cinq ans à propos des
rappels », a déclaré Gottlieb. « Cependant, les
avis de rappel pourraient sembler avoir augmenté parce que notre
publicité de ces événements est devenue plus importante. Nous
fournissons régulièrement plus d’informations sur les rappels et
d’autres problèmes de sécurité sanitaire des aliments survenus.
Nous avons également communiqué plus fréquemment, et dans de
nombreux cas, directement avec les consommateurs via les réseaux
sociaux de l’agence. Je pense qu’il est essentiel que les
consommateurs disposent de ces informations pour pouvoir prendre des
mesures afin de protéger leur propre santé. »
Gottlieb
promet encore plus à l'avenir.
« Je
reste déterminé à investir dans les programmes de rappel et
d'épidémies de la FDA, en tirant parti de nos succès et en
appliquant le leadership et l'expertise de la FDA pour protéger les
familles américaines et assurer la sécurité de notre pays »,
a-t-il dit.
Maintenant,
Monsieur le Commissaire, si vous pouviez faire un petit changement en
substituant le mot « entreprise » au mot « volontaire »,
appelez cela un « rappel de l'entreprise », vous pouvez
éliminer un oxymore et personne ne vous accusera que cela provient
du renseignement militaire.
Complément. En France, il peut aussi y avoir le rappel volontaire, mais on surtout, le rappel par mesure de précaution, décidément on a aussi chez nous les même clowns du marketing de la sécurité des aliments !
Complément. En France, il peut aussi y avoir le rappel volontaire, mais on surtout, le rappel par mesure de précaution, décidément on a aussi chez nous les même clowns du marketing de la sécurité des aliments !