Eh oui, c'est le paradoxe
de cette Union européenne, la réglementation se renforce pour
protéger les consommateurs, mais les contrôles par les Etats ne
sont pas à la hauteur de ce qui serait attendu par les
consommateurs, après l'Islande, voici la Norvège. «Bons résultats dans la surveillance des poissons, mais l'audit
montre des lacunes dans les contrôles», source article de JoeWhitworth paru le 13 septembre 2022 dans Food Safety News.
La surveillance des poissons d'élevage en Norvège a révélé de
faibles niveaux de produits pharmaceutiques et de toxines
environnementales mais un audit a révélé que le système de
contrôles des poissons pouvait être amélioré.
Les poissons analysés pour les composés illégaux ont été
collectés au niveau de la ferme d’élevage par des inspecteurs de
l'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire (Mattilsynet),
sans notification préalable.
En 2021, 2 827 échantillons ont été testés, composés de 14 135
poissons d'élevage, pour les résidus de substances illégales, de
stéroïdes et de médicaments vétérinaires non autorisés. Ils
comprenaient le saumon atlantique, la truite arc-en-ciel, la morue
franche, le turbot, l'omble chevalier, la truite brune, le loup
tacheté et le flétan atlantique.
Les échantillons examinés pour les composés illégaux ont été
prélevés à tous les stades de l'élevage. Ceux testés pour les
médicaments vétérinaires approuvés et les contaminants
provenaient d'usines de transformation et représentent des poissons
d'élevage prêts à la consommation humaine.
L'Institut de recherche marine a analysé le poisson pour détecter
la présence de médicament illégaux, de médicaments vétérinaires
légalement utilisés et de toxines environnementales.
Aucun résidu de stilbènes, de stéroïdes, de chloramphénicol, de
nitrofuranes ou de métronidazole n'a été retrouvé dans les
échantillons. De plus, aucun résidu de vert de malachite ou de vert
brillant n'a été détecté. Des résidus de colorant cristal violet
ont été détectés dans deux échantillons de saumon, mais cela a
probablement été causé par une contamination lors du prélèvement
d'échantillons, selon une enquête de suivi.
Les niveaux de dioxines retrouvés dans les filets de poisson étaient
inférieurs à ceux de l'année précédente. Aucun résidu de
médicaments vétérinaires n'a été retrouvé et pour les
contaminants, aucun des échantillons n'a dépassé les limites
maximales de l'UE, là où de tels niveaux ont été établis, comme
pour le mercure, le plomb et le cadmium.
Résulats de l’audits de l'EFTA
Entre-temps, un audit
de l'Autorité de surveillance AELE (ou ESA pour EFTA Surveillance
Authority) a révélé des problèmes concernant la fréquence des
contrôles officiels des produits de la pêche et l'agrément des
établissements en Norvège. Neuf recommandations ont été faites.
L'évaluation
de mars de cette année a révélé que le système de contrôles
officiels est basé sur les risques et couvre la production de
produits de la pêche, de la capture au consommateur. Il comprenait
huit usines de transformation, un entrepôt frigorifique, quatre
sites de débarquement, un navire de pêche et un laboratoire de
contrôle officiel.
L'ESA est chargée de surveiller la manière dont l'Islande et la
Norvège appliquent les règles de l'Espace économique européen
(EEE) en matière de sécurité des aliments, de sécurité des
aliments pour animaux et de santé et de bien-être des animaux.
La Norvège est l'un des plus grands producteurs de produits de la
pêche au monde. Les principaux marchés d'exportation sont la Chine
et les pays de l'UE tels que le Danemark, la Pologne, l'Allemagne et
les Pays-Bas.
De 2019 à 2021, il y a eu 10 notifications du système d'alerte
rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux
(RASFF) concernant des produits de la pêche en provenance de
Norvège, dont trois à cause de Listeria et d'Anisakis.
Les auditeurs ont conseillé aux producteurs de poisson d'élaborer
des directives nationales sur les bonnes pratiques d'hygiène et
l'application des principes HACCP. Mattilsynet va développer un plan
pour former les inspecteurs alimentaires sur l'audit du système HACCP.
Problèmes détectés par les auditeurs
Le système fondé sur les risques est basé sur des questions
microbiologiques et n'inclut pas les produits chimiques. Certains
contrôles sont impactés par un manque de ressources. Des exemples
de communication et de coopération insuffisantes entre le siège
social et les bureaux régionaux ont été constatés par les
auditeurs, ce qui peut avoir entraîné la commercialisation de
produits non conformes.
Les navires-usines et congélateurs doivent être inspectés tous les
quatre ans. Les navires-usines qui cuisent les crevettes doivent être
inspectés une fois par an. Les autorités n'avaient pas été en
mesure de respecter cette fréquence pour les inspections. Un navire
n'avait pas d'approbation pour la cuisson des crevettes, de sorte que
la fréquence d'inspection fondée sur les risques de tous les quatre
ans était erronée.
Les auditeurs ont constaté l'utilisation de bois non protégé et
endommagé, des problèmes de lutte antiparasitaire, de mauvaises
conditions de stockage des produits de la pêche et des sous-produits
animaux et de l'eau sur le sol, qui peuvent tous provoquer une
contamination croisée.
L'équipe d'audit a dit que la procédure d'approbation n'est pas
toujours suivie.
«Il existe un risque que des établissements ne soient pas agréés
là où cela est nécessaire, que des établissements et des navires
agréés effectuent des opérations pour lesquelles ils n'ont pas été
agréés ou que des opérations soient effectuées dans des
installations qui ne satisfont pas aux exigences de la législation
sur l'hygiène de l'espace économique européen. Cela pourrait
conduire à la mise sur le marché de produits dangereux.»
Les contrôles officiels des produits de la pêche examinés par
l'équipe d'audit n'incluaient pas d’analyse pour l'histamine dans
les espèces de poissons concernées. Le laboratoire officiel en
Norvège n'a pas effectué d’analyse d'histamine et tous les
échantillons reçus ont été envoyés en Suède pour analyse. Il
n'a pas été vérifié si ce site était répertorié comme
laboratoire officiel par les autorités suédoises.
Mattilsynet a dit qu'un plan d'échantillonnage fondé sur les
risques, y compris l'histamine, serait développé et que la
situation du laboratoire serait réglée d'ici 2023.
Commentaire
Former des inspecteurs à l'audit du système HACCP, plus de 30 ans après la parution de la réglementation
européenne en matière de sécurité des aliments vaut son pesant de
cacahuètes, il ne doutent de rien nos amis norvégiens, mais tout sera fait pour 2023 ... comme de bien entendu !