mardi 19 novembre 2019

Antibiorésistance, c'est pas trop la joie dans l'UE en général et en France en particulier


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Sur l'Antibiorésistance, voici un premier article sur une série de trois consacrés à ce sujet.

« Le personnel de santé européen est en général peu informé sur les antibiotiques », source CIDRAP News.

Un sondage réalisé par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) indique que le personnel de santé européen possède généralement un niveau de connaissance élevé sur l'utilisation appropriée des antibiotiques et sur le rôle que joue une prescription inappropriée dans la résistance aux antibiotiques. Mais d'importantes lacunes dans les connaissances demeurent.

Dans le sondage menée auprès de plus de 18 000 professionnels de la santé dans 30 pays de l’Union européenne/ Espace économique européenne (UE/EEE), 89% ont reconnu qu’il existait un lien entre la prescription d’antibiotiques et l’émergence de bactéries résistantes aux antibiotiques, et 97% 98% ont convenu que les antibiotiques ne sont pas efficaces contre les virus ou le rhume et sont associés à des effets secondaires.

Mais moins de 60% des répondants ont été capable répondre correctement à sept questions de connaissance vrai/faux sur les antibiotiques. Et seuls 58% ont convenu qu'ils avaient un rôle clé à jouer dans le contrôle de la résistance aux antibiotiques.

L'enquête, publiée à l'occasion de la Journée européenne de sensibilisation aux antibiotiques, était accompagnée de rapports sur la consommation d'antibiotiques et les niveaux de résistance de l'UE/EEE en 2018.

Plus d'éducation et de ressources sont nécessaires
Au total, l'enquête en ligne comprenait 43 questions visant à mieux comprendre les connaissances, les attitudes et les comportements des travailleurs de la santé européens en matière d'utilisation et de résistance aux antibiotiques. Près de la moitié des répondants (49%) travaillent dans des hôpitaux, les autres participants représentant les établissements de soins primaires (22%), les pharmacies (10%) et les établissements de soins de longue durée (6%). Les réponses seront utilisées pour les futures interventions politiques et éducatives.

La capacité perçue en matière d'utilisation d'antibiotiques était élevée dans l'ensemble des répondants. Quatre-vingt-seize pour cent ont déclaré savoir ce qu'est la résistance aux antibiotiques, une moyenne de 80% ont suffisamment de connaissances en matière d'utilisation correcte des antibiotiques (71 % pour la France) et une moyenne de 86% ont déclaré connaître les informations à fournir aux personnes concernées sur l'utilisation prudente des antibiotiques.

Et lorsqu'on leur a demandé des réponses aux sept affirmations sur l'utilisation d'antibiotiques, telles que « les antibiotiques sont efficaces contre les virus », étaient vraies ou fausses, la grande majorité a répondu correctement. La déclaration avec la plus faible proportion de réponses correctes (75%) était « Toute personne traitée avec des antibiotiques est exposée à un risque accru d'infection résistante aux antibiotiques. »

Mais dans l’ensemble, seuls 58% des répondants ont donné des réponses correctes aux sept questions clés relatives aux connaissances sur les antibiotiques, et le pourcentage de personnel de santé ayant répondu correctement variait d’un pays à l’autre, allant de 40% en Estonie à 73% en Croatie et en Irlande.

Les réponses au sondage ont également suggéré une certaine divergence entre les connaissances et la pratique. Trente et un pour cent des prescripteurs ont déclaré qu'ils auraient préféré ne pas utiliser d'antibiotique au moins une fois par semaine avant la fin du sondage, mais ils l'ont tout de même fait. Et 43% ont déclaré avoir déjà prescrit des antibiotiques la semaine précédente car ils craignaient la détérioration du patient ou des complications.

Les réponses aux questions relatives aux initiatives et campagnes nationales ont également suscité des préoccupations. Seuls une moyenne de 41% ont déclaré que leur pays avait été encouragé à promouvoir une utilisation responsable des antibiotiques et des informations sur la résistance aux antibiotiques (plus de 50 % pour la France), et 27% ont estimé que la campagne nationale de leur pays avait été efficace pour réduire l'utilisation inutile d'antibiotiques. Un peu plus de la moitié des répondants ne savaient pas si leur pays avait mis en place un plan d'action national de résistance aux antibiotiques.

En outre, 20% des personnels la santé ont déclaré ne pas avoir conseillé aux patients d’utiliser prudemment des antibiotiques au cours de la semaine précédente, et 51% ont déclaré ne pas avoir donné d’information. La plupart ont attribué cela au manque d’information et au manque de temps avec les patients. Vingt-cinq pour cent ont déclaré qu’ils n’avaient pas facilement accès à des conseils sur la bonne gestion des infections.

Les responsables de l'ECDC ont déclaré que les résultats mettent en évidence les domaines dans lesquels davantage de travail est nécessaire.

« Grâce aux résultats de notre étude, nous disposons désormais d'une mine de données sur des problèmes clés concernant le personnel soignant et la résistance aux antibiotiques dans tous les pays de l'UE/EEE, toutes les professions de la santé et tous les environnements de soins de santé », a déclaré le directeur de l'ECDC, Andrea Ammon, dans un communiqué de presse. . « Celles-ci peuvent être utilisées lors de l'élaboration d'interventions adaptées localement pour garantir l'utilisation prudente d'antibiotiques, centrées sur l'évolution des comportements et des pratiques chez le personnel desanté. »

Utilisation des antibiotiques et résistance en Europe
Dans l'intervalle, un résumé des dernières données sur les isolats invasifs rapportés au réseau européen de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (EARS-Net) montre que la résistance aux antibiotiques reste un problème de santé majeur sur le continent, avec une forte variabilité observée dans les pays de l'UE/EEE.

Selon le rapport EARS-Net 2018, plus de la moitié des isolats de Escherichia coli (58,3%) et plus du tiers des isolats de Klebsiella pneumoniae (37,2%) étaient résistants à au moins une classe d'antibiotiques sous surveillance régulière, avec une résistance combinée de plusieurs classes d'antibiotiques plus fréquentes chez K. pneumoniae (19,6%) que chez E. coli (6,2%). Bien que rare chez E. coli, les pourcentages de résistance aux carbapénèmes étaient supérieurs à 10% pour K. pneumoniae dans plusieurs pays et étaient encore plus élevés pour les espèces Pseudomonas aeruginosa et Acinetobacter.

L'analyse des tendances a montré que pour la plupart des combinaisons de classes d'antibiotiques actives sur les bactéries gram négatif, les changements dans les pourcentages de résistance de 2015 à 2018 étaient modérés, la résistance demeurant à des niveaux précédemment élevés.

Parmi les bactéries gram positif, le rapport a révélé que le pourcentage d'isolats de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) continuait de baisser, passant de 19,0% en 2015 à 16,4% en 2018, tandis que le pourcentage d'isolats de Enterococcus faecium résistants à la vancomycine augmentait fortement, passant de 10,5% en 2015 à 17,3% en 2018.

Comme les années précédentes, les variations des niveaux de résistance aux antibiotiques ont continué de suivre une structure géographique établie, les pays d'Europe du Nord enregistrant des pourcentages de résistance inférieurs à ceux des pays d'Europe du Sud et de l'Est. Ces variations tendent à correspondre aux variations nord-sud de la consommation d'antibiotiques en Europe.

« Les niveaux élevés de résistance aux antimicrobiens pour plusieurs combinaisons importantes d'espèces bactériennes et de groupes antimicrobiens rapportés à EARS-Net pour 2018 montrent que la résistance aux antimicrobiens reste un défi de taille dans l'UE/EEE », indique le rapport.

« En dépit de la priorité politique accordée à la résistance aux antimicrobiens comme menace pour la santé publique et à la disponibilité de directives fondées sur des preuves en matière de gestion des antimicrobiens, de capacités microbiologiques adéquates et de prévention et de contrôle des infections, il est clair que les mesures de santé publique prises pour remédier à la situation demeurent insuffisantes. »

Le rapport du réseau européen de surveillance de la consommation d'antimicrobiens (ESAC-Net) indique toutefois que certains pays européens parviennent à réduire l'utilisation d'antibiotiques.

En 2018, la consommation totale moyenne d'antibiotiques à usage systémique dans le secteur des soins de santé primaires et en ville était de 18,4 doses quotidiennes définies (DDD) pour 1 000 habitants par jour. Bien qu'aucun changement statistiquement significatif de la consommation n'ait été observé dans l'ensemble de l'UE/EEE de 2009 à 2018, neuf pays ont connu une tendance à la baisse statistiquement significative sur la période (comparé à quatre pays en 2016).
La France est à 23,6 DDD pour 1000 habitants par jour.

Dans le secteur hospitalier, la consommation moyenne d'antibiotiques à usage systémique était de 1,8 DDD pour 1 000 habitants et par jour. Dans l'UE/EEE, aucun changement n'a été constaté de 2009 à 2018, mais des tendances à la baisse ont été observées dans cinq pays et à la hausse dans six.
En France, la baisse est de 0,4 %.

Quatre pays ont signalé une augmentation de l'utilisation hospitalière de carbapénèmes et de polymyxines, antibiotiques réservés aux infections les plus graves et multirésistantes.

NB : L'image provient de ce site.

Ce qu'on dit du ministre de l'agriculture c'est zéro ou c'est nul ?


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

On savait que notre ministre de l’agriculture, avant de devenir ministre, voulait abandonner la politique, mais que diable n’a-t’il pas mis en accord ses propos avec ses actes ?

Ce sera sans doute à méditer quand il ne fera enfin plus de politique …

En tout état de cause, selon le blog-notes d’Olivier Masbou, c'est Double zéro pour le ministre de l’agriculture.

Notre gouvernement veut aller, même s’il ne sait pas comment, vers le zéro pesticide.

Et à la tête de cette croisade vers le zéro pesticide se trouve, comme de bien entendu, notre ministre de l’agriculture ...

Depuis ce dimanche, nous savons qu’il veut aussi, c’est notre ministre de l’Agriculture qui le dit, le zéro gramme d’alcool dans le sang (pour les conducteurs). Comme on dit dans les cours de récré : 0+0 = la tête à Toto !!!

Wikipédia nous indique « Tête à Toto » est aussi une périphrase pour dire zéro, dans le langage famillier.

On apprend aussi que quand vous dites que « c’est nul ». « Nul », ça veut dire « zéro ». Quand on a le chiffre 0 quelque part, c’est nul. Donc, quand on dit que quelque chose est nulle, ça veut dire que cette chose est égale à zéro, elle n’a aucune valeur, elle est de mauvaise qualité et elle n’a aucun intérêt.

A méditer ...


Complément du 21 novembre 2019. Dans un article, seppi nous disait « M. le ministre Didier Guillaume, faites-nous plaisir : arrêtez de parler ! » et ce conseil n’a pas été suivi, pour preuve ce communiqué de précisions du ministère de l’agriculture du 19 novembre 2019, concernant la sortie du ministre sur le « zéro alcool au volant » ...

Sur RTL,
À la question « pour ou contre zéro gramme d’alcool au volant ? », le ministre a répondu : « Pour. Lorsqu’on conduit on ne doit pas boire ». 

On apprend donc, rétropédalage en vue,
Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Didier Guillaume, pense qu’il vaut mieux ne pas boire d’alcool quand on sait que l’on va prendre le volant de sa voiture.
Il n’a jamais exprimé le fait de vouloir changer la législation actuelle qui précise un taux autorisant 0,5g/l de sang.
Le Gouvernement n’a d’ailleurs aucun projet de modification de décret en ce sens.

Il ne l’a jamais dit mais nous l’avons bien entendu ...

Complément du 25 novembre 2019. Lu sur le blog d'Olivier MasbouTaux d’alcoolémie : nous n’avons rien compris:

Dans un communiqué, le ministre de l’Agriculture tient à préciser qu’il « n’a jamais exprimé le fait de vouloir changer la législation actuelle qui précise un taux autorisant 0,5g/l de sang ». 
Reprenons ses propos sur RTL le 17 novembre. 
Question du journaliste : « Pour ou contre zéro gramme d’alcool au volant ? ». Réponse du ministre : « Pour. Lorsqu’on conduit on ne doit pas boire ». Nous n’avons vraiment rien compris.

La communication sur la sécurité des aliments aux Etats-Unis se fait désormais via twitter


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Et si les annonces et les informations sur les éclosions de maladies infectieuses d’origine alimentaire se faisaient par tweets ?

A l’instar du président des Etats-Unis, la politique de sécurité des aliments se fera-t’elle désormais par tweets ? Peut-être, en tout cas voici un exemple outre-atlantique …

« Annonce d'une éclosion via Tweeter - Désormais, c'est la transparence », source article de Bill Marler paru le 18 novembre 2019 dans Food Safety News.

C’est bien que la FDA et le Maryland Department of Health publient précocément des informations « exploitables ».
Le Maryland Department of Health étudie des cas groupés d'infections à Escherichia coli O157:H7 (E. coli O157) chez sept patients du Maryland. Tous ont déclaré avoir consommé une salade césar au poulet en portion individuelle (Ready Pac Bistro®) achetée auprès de divers établissements de chez Sam’s Club du Maryland. Il y a eu une hospitalisation et aucun décès associé à ces cas.

Les consommateurs sont priés de ne pas consommer de salade sar au poulet Ready Pac Bistro® Bowl, lot n ° 255406963, date de péremption « DLC du 31 octobre 2019 ». Les analyses effectués réalisées sur de la salade non ouverte achetée par l'un des patients ont révélé la présence de E. coli O157 dans de la laitue romaine. En plus du Sam’s Club, ces portions individuelles en bol sont vendus par de nombreux autres distributeurs L'investigation est en cours et des analyses de laboratoire supplémentaires sont en attente. Il y a déjà eu des foyers à E. coli O157 liés à la laitue romaine.

Et, pour quelques dernières nouvelles via tweeter – le produit testé est positif:
Il est trop tôt pour dire si les cas à E. coli annoncés dans le Wisconsin sont liés aux maladies du Maryland. Depuis le 13 novembre, les responsables du Wisconsin ont annoncé qu'ils enquêtaient sur 20 affaires, dont trois impliquant des enfants. Ils disent que les cas sont dispersés à travers l'Etat et ne sont pas isolés dans une région. La source reste un mystère. Cependant, les responsables traitent cela comme une épidémie.

Le docteur Larry Lutwick est spécialiste des maladies infectieuses à la clinique Mayo d'Eau Claire. Il a dit avoir vu trois cas à E. coli dans son établissement et pense qu’ils pourraient être liés à l’épidémie. Il pense que ses patients pourraient avoir contracté la bactérie en consommant de la laitue. « Dans deux des trois cas, ils soupçonnaient qu'il s'agissait d'une salade ou d'un ingrédient de salade », a déclaré Lutwick.

Un audit de l'UE révèle des problèmes avec les contrôles des fruits en Serbie

Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Ce rapport expose les résultats d’un audit réalisé par la DG Santé et sécurité alimentaire. L’audit avait pour objectif d’évaluer le système de contrôles officiels dans le domaine de l’hygiène des denrées alimentaires afin d’éviter une contamination microbiologique lors de la production de denrées alimentaires d’origine non animale, notamment pour les fruits frais et congelés susceptibles de présenter des risques microbiologiques pour la consommation humaine directe, et d’évaluer, dans ce contexte, l’efficacité des mesures prises pour donner suite aux quatre recommandations résultant de l’audit précédent sur ce sujet en 2013.

Il existe un système officiel d’enregistrement des producteurs primaires de fruits à baies et d’enregistrement des transformateurs/exportateurs, soutenu par des outils informatiques appropriés garantissant la traçabilité. Toutefois, les contrôles officiels visant à lutter contre les risques microbiologiques potentiels au niveau de la production primaire sont peu fréquents et ne sont en outre qu’en partie fondés sur les risques. En conséquence, la plupart des fruits à baies exportés vers l’Union européenne (UE) ne font l’objet d’aucun contrôle officiel à ce niveau.
Même si un certain nombre de transformateurs/exportateurs disposent de systèmes de contrôle au niveau de la production primaire, ces systèmes ne sont pas généralisés à tous les types de cultures ni à tous les producteurs.

Il existe un système de contrôle officiel fondé sur les risques dans les entreprises chargées de la manutention/congélation. Toutefois, il n’y a pas de contrôles officiels (échantillonnages) des produits après la congélation afin de vérifier le respect, par les transformateurs de denrées alimentaires, des normes de sécurité alimentaire de l’UE, et les contrôles exercés par les transformateurs/exportateurs dans la chaîne de production font l’objet de très peu de vérifications officielles. Toutefois, les risques liés à l’absence de contrôles officiels sont atténués par le fait que la majorité des transformateurs/exportateurs sont des tiers certifiés au titre de normes internationales de sécurité alimentaire et qu’ils ont régulièrement fait l’objet d’inspections et d’audits (y compris d’inspections auprès des producteurs primaires) de la part des importateurs de l’UE.

En ce qui concerne les mesures correctrices prises à la suite des recommandations formulées après l’audit de 2013, on peut conclure que le système de contrôle s’est amélioré par rapport à la situation existant à l’époque et que les questions liées aux laboratoires ont, en particulier, été résolues de manière efficace. En revanche, il a été constaté que les mesures prises en ce qui concerne la recommandation relative au bon fonctionnement du système de transmission des notifications RASFF n’ont pas été efficaces.
 
La DG Santé, unité de la Commission européenne chargée de la politique en matière de sécurité et de santé des aliments, a constaté que les contrôles officiels destinés à faire face aux risques microbiologiques potentiels liés à la production primaire ne sont que partiellement fondés sur les risques et sont effectués à une fréquence peu élevée.

Il n'y a pas non plus de contrôles officiels, tels que l'échantillonnage des produits, après la congélation pour vérifier la conformité aux normes de sécurité des aliments de l'UE, et il y a peu de vérifications officielles des contrôles des transformateurs ou des exportateurs. Toutefois, les risques seraient atténués, la plupart d'entre eux étant certifiés par des tiers conformément aux normes internationales de sécurité des aliments et recevant des inspections et des audits des importateurs de l'UE.

En réponse, les autorités serbes ont déclaré qu'un plan de contrôles officiels couvrant le risque microbiologique dans la production primaire serait créé d'ici la fin janvier 2020. Les responsables ont également déclaré que les nouvelles règles adoptées au premier trimestre de l'année prochaine spécifieraient un certain nombre d'échantillons de baies à transformer. pris après la congélation.

Ancien audit et volumes importés
L'audit réalisé en Serbie en juillet 2019 a évalué les systèmes de contrôle officiels de la contamination microbienne des aliments d'origine non animale destinés à l'exportation vers l'Union européenne.

Après plusieurs foyers liés à des produits en provenance de Serbie et au volume d'importations, la DG Santé a décidé en 2013 d'évaluer les systèmes de contrôle de la contamination microbiologique des framboises destinées à l'exportation vers l'UE. Quatre recommandations ont été formulées concernant les défaillances du système, des laboratoires et du suivi des notifications du système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF).

L’audit de cette année a révélé que le système de contrôle s’était amélioré par rapport à 2013 et que les problèmes de laboratoire ont été résolus. Cependant, les mesures prises concernant le fonctionnement efficace du système pour les notifications RASFF n'étaient pas efficaces.

La visite de 2019 a examiné les contrôles de la production, de la congélation et de l’exportation, y compris la législation nationale, l’organisation et le fonctionnement des autorités serbes et le contrôle du respect par les entreprises du secteur alimentaire des règles d’hygiène appliquées lors de la production de baies crues et congelées.

L’équipe d’audit a visité six exploitations produisant des framboises, des mûres, des myrtilles et des groseilles rouges et noires, trois entreprises en cours de congélation, d’emballage et d’exportation vers l’UE, ainsi qu’un exportateur et deux laboratoires.

Selon l'Office de statistique de la République de Serbie en 2018, environ 90 000 tonnes de framboises fraîches et congelées ont été exportées vers l'UE, 29 000 tonnes de mûres et près de 2 000 tonnes de bleuets.

Principales conformités trouvées
Les transformateurs considérés à haut risque sont inspectés tous les neuf mois, à risque moyen tous les 12 mois et à faible risque tous les 24 mois. Cela a abouti à l'inspection d'environ 60% des sites de congélation et de collecte en 2018.

L’équipe d’audit a examiné 15 rapports d’inspections antérieures de producteurs. Les principales non-conformités ayant entraîné le retrait des produits sont les échantillons positifs pour le norovirus et les déficiences de la production hygiénique, l’eau de lavage des mains non disponible ou l’absence de résultats analytiques pour la qualité de l’eau.

Contamination significative dans les baies tendres
L'équipe d'audit a été informée qu'en 2017, 605 inspections avaient été menées dans des entreprises de congélation et des collecteurs. Un total de 101 cas de non-conformités mineures et 57 de fermetés jusqu'à preuve du fait que les irrégularités ont été corrigées.

En 2018, les évaluations des risques ont réduit le nombre d'inspections à 490. Au total, 40 cas de non-conformités mineures et cinq d'entre eux ont été fermés jusqu'à ce que les carences soient corrigées. Ces données suggèrent que le nombre de non-conformités dans les entreprises de gel a considérablement diminué au cours des deux dernières années.

L’équipe d’audit a vérifié 15 rapports d’inspections précédentes d’entreprises de congélation non visitées. Les principales non-conformités qui ont conduit à la suspension sont l'absence de système HACCP, l'utilisation d'eau impropre à l'utilisation en raison de rapports d'analyses non conformes et l'absence d'enregistrement.

Les rapports d'échantillons prélevés par les entreprises du secteur alimentaire à des fins de contrôle automatique ne sont vérifiés que de manière aléatoire par les inspecteurs en ce qui concerne l'exactitude formelle, comme les signatures; les résultats de laboratoire, l'étendue de l'analyse et l'exactitude des procédures d'échantillonnage ne sont pas vérifiées.

Les transformateurs et les exportateurs n’ont pas besoin d’approbation spéciale pour exporter des fruits rouges surgelés vers l’UE, sauf disposition générale stipulant qu’ils doivent documenter les exportations conformément aux exigences des pays importateurs. Cependant, il n'y a aucun contrôle officiel sur cette preuve.

Les échantillons officiels sont principalement prélevés sur les points de collecte des produits frais et les résultats indiquent une contamination virale importante dans les baies molles. Aucune contamination lors de la manipulation et de la congélation ne sera détectée car il n’existe aucune vérification officielle des activités de congélation.

Les données d'un laboratoire ont montré qu'en 2017, 22 échantillons officiels de framboises fraîches étaient positifs à norovirus, ce qui correspond à 7,72% d'échantillons non conformes. En 2018, cinq échantillons non conformes ont été détectés.

Production et la migration de patuline dans des pommes moisies par Penicillium expansum pendant le stockage à froid et à température ambiante


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Une équipe française a publié un article dans la revue International Journal of Food Microbiology concernant la production et la migration de patuline dans des pommes moisies par Penicillium expansum pendant le stockage à froid et à température ambiante.

Faits saillants
  • La production et la migration de patuline dans des pommes ont été évaluées à 8°C et à 20°C.
  • Une souche de Penicillium expansum a produit une concentration maximale de patuline d’environ 80 000 ng/g de pomme à 8°C.
  • La patuline était la plus concentrée au centre des lésions de 1 à 3 cm.
  • Couper au moins 1 cm autour et en dessous du point de moisissure limite l'exposition à la patuline.
  • Le stockage des pommes à des températures réfrigérés retarde le développement de la lésion.
Résumé
La capacité de trois isolats de Penicillium expansum à produire de la patuline a d'abord été évaluée dans un milieu YES après une incubation à 25°C pour sélectionner un producteur riche en patuline. Ensuite, une suspension de spores de la souche sélectionnée de P. expansum 3.78 a été inoculée à la surface de pommes Golden delicious et incubée à 8 ou 20°C jusqu'à ce que la lésion de la moisissure atteigne un diamètre de 1, 2 ou 3 cm. Pour chaque taille de lésion, la patuline a été quantifiée à partir d'échantillons de pommes coupées en fractions de 1 cm de profondeur et de largeur. La concentration maximale en patuline, d'environ 80 000 ng/g de pomme, a été obtenue à 8°C pour le centre et la surfaces des échantillons de la lésion de 3 cm de diamètre. La patuline a été systématiquement retrouvée à la concentration la plus élevée dans les lésions, mais toujours quantifiée jusqu'à un centimètre à côté de la lésion. Les concentrations de patuline n'étaient pas significativement différentes avec des températures d'incubation comprises entre 8 et 20°C, à l'exception des lésions de 3 cm de large. Sur la base de ces résultats, et pour les lésions d'un diamètre inférieur ou égal à 3 cm, nous recommandons aux consommateurs de couper au moins 1 cm autour et au-dessous du point de moisissure afin de limiter l'exposition à la patuline. Les pommes doivent également être conservées à des températures réfrigérées inférieures à 8°C, afin de retarder le développement de la lésion.

Stocker les denrées alimentaires dans des endroits secs.

Un fruit présentant des moisissures visibles ne doit pas être consommé ou utilisé pour la fabrication de compotes ou d’autres produits. Pour les productions artisanales de cidre et de jus de pomme, l’utilisation de pommes pourries est fortement déconseillée.

Bio or not bio, est-ce vraiment la question ? Choses lues sur le bio et la santé ...


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Il est aujourd'hui question des spasmes ou des soucis dans le Bio ... avec des choses lues ici ou là et qui, à mon sens, mérite votre attention ...

N'étant ni un adepte, ça vous l'aurez compris, ni un spécialiste du sujet je préfère vous adresser quelques saines lectures ...
Dans son « billet » paru dans le numéro de septembre du magazine Que Choisir, Alain Bazot s’emporte contre l’« épandage de fausses promesses » opéré dans le cadre de la transition écologique annoncée par le gouvernement. Visiblement atteint d’une phytophobie aiguë, le président de l’UFC-QueChoisir estime que le bannissement total des produits phytosanitaires (à l’exception de ceux autorisés en bio) ne va pas assez vite. Le plan Écophyto se voit rebaptisé « Éco-pipeau » dans le même temps qu’il se félicite d’avoir signé la pétition de l’association Nous voulons des coquelicots

« Mais bon sang, qu’attend l’État pour privilégier la santé de ses citoyens plutôt que les intérêts à court terme des lobbys agricoles et industriels ? », s’interroge-t-il.

Le bio, est-ce une alternative ? 

Bernhard Url : En 2050, 10 milliards d’hommes vivront sur cette planète. Ils voudront tous se nourrir et s’habiller. Si nous ne voulons pas détruire la planète au niveau de la biodiversité et du climat, il s’agit là d’un incroyable challenge pour l’agriculture. De nombreuses mesures sont nécessaires. Notamment, éviter le gaspillage de nourriture, changer nos habitudes alimentaires ainsi que les pratiques agricoles. Mais pour une perspective globale, le bio n’apporte pas la solution.

Comment faire, alors ?

Bernhard Url : Nous devons combiner les avantages d’une agriculture biologique – à savoir la santé du sol, la diversité des espèces et la biodiversité – avec les avantages de l’agriculture conventionnelle qui permet un rendement élevé. Cela s’appelle l’intensification durable. Nous devons produire plus de calories par mètre carré de terrain, et sans détruire l’environnement. 
Le bio, c’est évidemment des pesticides comme le cuivre, mais pas de synthèse. Et sans glyphosate par exemple, il faut désherber à la main. L’appel au bénévolat peut alors devenir indispensable comme dans le cas d’un jardin d’Iris dans l’Allier dont le propriétaire à fait appel aux bénévoles dans les colonnes de La Montagne. Il appelle cela la « Fête du désherbage ». Concrètement, cela consiste à faire travailler gratuitement des volontaires pour son exploitation. 
« En conclusion, nous ne savons pas si un régime biologique améliore la santé pour le moment. Ce qui est plausible est que l’alimentation bio est moins contaminée en pesticides de synthèse (moins de résidus quantifiés). Il n’y a pas de grandes différences nutritionnelles à part pour les oméga-3 mais cela est à remettre en contexte avec la variabilité naturelle en nutriments, l’espèce, les conditions météorologiques, le type de sol, la significativité en terme de santé/apports nutritionnels etc…
Le label bio ne garantit pas une absence de polluants, ni une qualité nutritionnelle supérieure ni un bénéfice pour la santé. Règlementairement, le bio impose des obligations de moyens sur les modes de production mais pas de résultats. »
Un film satirique du Synadis Bio sème le trouble dans la filière. FCD, et Interfel, entre autres, sont furieux. Extrait.
« Pour certains, le bio c’est juste une étiquette. Pour nous, c’est une éthique ». En balançant, le 13 novembre un petit film sur You Tube, le Synadis Bio a décidé de frapper fort, très fort, trop fort (peut-être). Ce spot montre un ‘méchant’ distributeur reconnaissant avec un cynisme parfait qu’il fait du bio « pour faire de l’argent ». « A travers un film satirique sur la surexposition médiatique du bio, parfois sujette au ‘greenwashing’ » explique le Synadis Bio, ses adhérents « alertent sur le manque de cohérence qui entoure parfois son développement. Ils souhaitent ainsi rappeler de façon implicite l’importance de remettre le sens et les valeurs de la bio originelle au centre ».

Lisez l’article pour bien comprendre ce règlement de comptes à OK Bio ...

Enfin last but not the least, il existe encore des personnes qui s'oppose à l'empire du bien comme en témoigne la prise de position du Président du conseil départemental du Cantal, 
Mi-novembre, Bruno Faure, président du Conseil départemental du Cantal a écrit aux principaux des collèges et des chefs de cuisine pour leur demander de pas inclure un menu végétarien dans les cantines une fois par semaine. Il veut défendre le Cantal, terre d’élevage. Source France 3 région du 18 novembre 2019.

lundi 18 novembre 2019

18 novembre 2019, Journée mondiale des toilettes !


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

L’ISO nous rappelle que le 18 novembre est la journée mondiale des toilettes …
« Ne laisser personne de côté » est le thème, cette année, de la Journée mondiale des toilettes, un événement mondial organisé chaque année le 19 novembre par ONU-Eau. Cette journée a pour but de sensibiliser à la crise sanitaire mondiale et d’encourager des actions pour y remédier. Ceci est également un objectif majeur parmi les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies. Le thème de cette année vise à démontrer que des toilettes sont bien plus que des toilettes, car en permettant de sauver des vies et de redonner de la dignité, elles sont source d’opportunités.

Et aussi de proposer quelques normes sur le sujet des toilettes …

L’ONU nous explique le sens de cette journée mondiale:

Quel est le but de la Journée mondiale des toilettes ?
La Journée mondiale des toilettes, qui a lieu chaque année à la date du 19 novembre, vise à donner un nouvel élan aux efforts entrepris pour gérer la crise sanitaire à l’échelle planétaire.

Pour la Journée mondiale des toilettes 2019, le mot d’ordre est d’agir en ne laissant personne de côté. C’est l’un des enjeux fondamentaux du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

En effet, l’Objectif de développement durable n° 6 vise à instaurer, d’ici à 2030, l’accès général à l’eau et à l’hygiène, de même qu’une gestion durable des ressources en eau.

Thème 2019 : Ne laisser personne de côté
Aujourd’hui, 4,2 milliards de personnes vivent sans installations sanitaires. Pouvez-vous imaginer la vie quotidienne de ces personnes privées de toilettes sûres ? Pensez-vous qu’il soit possible de s’extraire de la pauvreté dans de telles conditions ? Il faut garantir à toutes et à tous l’accès à des toilettes sûres, sans oublier personne, parce que l’hygiène est un droit humain.

À défaut de services d’assainissement hygiéniques, les personnes n’ont souvent pas d’autre choix que d’utiliser des toilettes rudimentaires, qu’elles partagent parfois avec de nombreuses familles, ou de déféquer en plein air.

Des services d’assainissement hygiéniques
On considère qu’une personne dispose de services d’assainissement hygiéniques lorsqu’elle ne partage pas ses installations sanitaires avec d’autres ménages et qu’elle ne risque pas d’entrer en contact avec des excréments car ceux-ci sont soit éliminés en toute sécurité in situ, soit transportés et traités hors site, de manière à protéger les personnes et l’environnement des agents pathogènes.

Parmi les services d’assainissement hygiéniques figurent les toilettes à chasse d’eau (manuelle ou automatique) raccordées à un réseau d’égouts, à une fosse septique ou à une fosse de latrine;  les latrines à fosse améliorées ventilées; les toilettes à compostage; et les latrines à fosse munies d’un couvercle hermétique.

NB: Vous trouverez ci-après un pictogramme des toilettes tel qu'on le trouve au Japon, mais qui est strictement impossible à apposer en France ... savez-vous pourquoi ?