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lundi 6 novembre 2023

Comparaison des méthodes alternatives de détection de Listeria monocytogenes pour les contrôles officiels en microbiologie alimentaire en Europe

Une étude française parue dans International Journal of Food Microbiology, propose une revue de la «Comparison of Listeria monocytogenes alternative detection methods for food microbiology official controls in Europe» (Comparaison des méthodes alternatives de détection de Listeria monocytogenes pour les contrôles officiels en microbiologie alimentaire en Europe). Malheureusement, l’article n’est pas disponible en intégralité.

Résumé

La listériose reste l’une des maladies d’origine alimentaire les plus graves en termes de taux de mortalité. L. monocytogenes peut se développer dans des conditions stressantes et contaminer diverses catégories d'aliments. Le règlement (CE) n°2073/2005 modifié relatif aux critères microbiologiques des denrées alimentaires comprend des critères de sécurité des aliments soit qualitatifs, soit quantitatifs sur L. monocytogenes et mentionne la norme EN ISO 11290-1 comme méthode de détection de référence.

Le recours à des méthodes alternatives certifiées est autorisé au niveau européen pour les qutocontrôles et par certains pays européens dans le cadre des contrôles officiels.

Nous rapportons ici la comparaison de méthodes alternatives certifiées pour la détection de L. monocytogenes, selon les critères exprimés par le réseau des Laboratoires nationaux de référence (LNR) pour L. monocytogenes en Europe, à travers une enquête menée en 2022 par le Laboratoire de référence de l'Union européenne. (EURL) pour L. monocytogenes.

Les méthodes de détection émergentes permettent de diversifier le panel des méthodes de détection disponibles. Chaque méthode présente des avantages et des limites et le choix d'une méthode dépend des besoins, de l'organisation et des objectifs du laboratoire. Notre étude s'est concentrée sur une comparaison par catégorie afin de fournir une vue d'ensemble des différences entre les méthodes aussi complète et simple que possible, principalement en examinant les dossiers de certification des méthodes alternatives, qui constituent une source d'information fiable et accessible au public sur les performances. des méthodes.

L'objectif de cette étude, menée par le Laboratoire de référence de l'Union européenne pour Listeria monocytogenes, était de comparer les méthodes alternatives de détection de L. monocytogenes disponibles pour les autocontrôles effectués par les exploitants du secteur alimentaire (en particulier les fabricants de produits alimentaires) et les contrôles officiels.

mercredi 23 août 2023

Les aliments industriels sont-ils bien contrôlés ? selon la revue 60 millions de conommateurs. Bonne question, mais hélas pas de réponse !

Ce n’est pas moi qui le dit mais la revue 60 millions de consommateurs, qui, dans un article du 22 août 2023, met les pieds dans le plat, si j’ose dire avec ce titre, «Les aliments industriels sont-ils bien contrôlés ?»

C’est une bonne question et merci de l’avoir posé, mais, hélas, la réponse n’est pas dans l’article ...

Après les affaires Buitoni et Kinder, les consommateurs ont de quoi se soucier de l’hygiène des usines. De nombreux garde-fous existent pourtant.

L’année 2022 a été celle des scandales sanitaires. Nous avons tous en tête l’affaire Buitoni ou celle de Kinder. La première éclate le 18 mars lorsque Nestlé, propriétaire de Buitoni, rappelle ses pizzas surgelées Fraîch’Up, fabriquées dans l’usine de Caudry (Nord). Elles provoqueront 56 cas de syndrome hémolytique et urémique, dont deux décès. En cause, «de nombreuses anomalies graves en matière de nettoyage et d’entretien général des locaux et matériels», comme le constatent les inspections sanitaires.

Commentaire. Je crois que c’est surtout la présence de STEC dans la farine qui a entraîné cette éclosion, les pizzas étant insuffisamment cuites.

De son côté, Kinder met sur le marché des chocolats contaminés à la salmonelle, à l’origine de 150 cas environ de salmonellose à travers l’Europe. La responsabilité incombe à l’usine d’Arlon, en Belgique, et aux atermoiements du groupe Ferrero. Entre le début de l’affaire, en décembre 2021, et les rappels massifs de Kinder en avril 2022, il n’a cessé de traîner des pieds pour communiquer certaines informations clés.

Commentaire. Il y a eu tout de même 118 cas en France. Je pense que le chiffre fourni pour l’Europe est sous-estimé. En effet, Food Safety News avance le chiffre d’au moins 450 cas.

D’après le site public RappelConso, ouvert depuis avril 2021, il y aurait eu pas moins de 6000 produits alimentaires rappelés en deux ans ; loin devant la deuxième famille de rappels, concernant les voitures et autres moyens de locomotion (environ 1000 alertes).

Commentaire. A la date d’aujourd’hui, nous en sommes à plus de 7000 rappels …

À l’appel : bactéries, virus, corps étrangers !

«De nombreux rappels sont liés à la présence de virus ou bactéries pathogènes ainsi qu’à des contaminants comme l’oxyde d’éthylène, explique Virginie Grandin, codirectrice du laboratoire d’analyses privé Agroqual. Les corps étrangers comme des morceaux de plastique ou de métal arrivent après.»

Les entreprises, premières responsables de la sécurité des aliments

De quoi susciter des questions sur la sécurité alimentaire en France et en Europe… Celle-ci est pourtant encadrée par des règlements stricts, regroupés dans le «paquet Hygiène» que l’Europe a créé en 2006 après la crise de la «vache folle». Principe de base : les entreprises sont les premières responsables de la sécurité des aliments.

«Elles sont tenues de ne commercialiser que des denrées sûres et de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour s’en assurer : processus stricts d’hygiène et de qualité, analyses, équipements, etc.», précise Pierre-Étienne Bouillot, professeur en droit de la sécurité alimentaire à l’université de Pau.

Vous lirez la suite avec les volets suivants :

- Autocontrôles : une base minimale
- Des points de contrôle liés aux produits
- Depuis l’affaire Lactalis, les fabricants doivent alerter les autorités
- Remonter le processus de fabrication
- Une appréciation du risque variable tout au long de la chaîne
- Des fabricants vertueux… ou pas
- Des rappels par précaution

En conclusion, comme indiqué, nous n’avons pas eu la réponse à question posée, «Les aliments industriels sont-ils bien contrôlés ?»

jeudi 5 janvier 2023

Suite à une intoxication alimentaire à norovirus, les huîtres de l'étang Thau ont-elles été interdites trop tard ?

Le blog avait signalé que plusieurs rappels d’huîtres de Bouzigues le 1er janvier s’étaient déroulés bien après la date de commercialisation. En effet, environ 181 lots d’huîtres ont été commercialisé du 16 au 29 décembre 2022.

D’où cette information de France bleu, «Une famille scandalisée après avoir été intoxiquée par les huîtres de l'étang de Thau.»

Les huîtres de l'étang Thau ont-elles été interdites trop tard ? C'est ce que dénonce une famille de Perpignan victime d'une intoxication aux huîtres de l'étang de Thau. Selon eux, la préfecture de l'Hérault a tardé avant de prendre des mesures.

Paul habite près de Perpignan. Pour les fêtes, il achète des lots d'huîtres sans savoir qu'à l'intérieur se trouve des coquillages de Bouzigues (Hérault). Huit membres de sa famille sont tombés malades dans la soirée du 26 décembre. «Notre réveillon est tombé à l'eau, avec en plus, un arrêt de travail» dit-il. Ils ont tous eu la gastro-entérite et ont contaminé d'autres personnes de l'entourage.

Aujourd'hui, Paul dénonce le laxisme de la part de la préfecture de l'Hérault. Pour lui, les autorités de santé auraient dû faire des tests dans l'étang de Thau bien avant par précaution. «Les huîtres ont été probablement contaminées suite à un épisode pluvieux du 14 au 16 décembre, malheureusement ça n'a pas suffit pour déclencher des tests de l'eau pour détecter le virus. C'est regrettable, en période de fête, les autorités auraient dû faire ces analyses par précaution.»

Un complement, ces analyses ne sont pas réalisées par précaution par prévention.

Le préfet de l'Hérault a suspendu la récolte et la vente des huîtres, des moules et des palourdes sur le bassin de l'étang de Thau à partir du 30 décembre pour tous les coquillages récoltés après le 15 décembre. Selon le directeur de la Direction départementale de la protection de la population, Yann Louguiet, impossible de faire des tests en amont. «C'est difficile d'anticiper. Le norovirus peut se trouver alors même qu'il est inactif» explique-t-il. L'arrêté préfectoral a été mis en place au moins jusqu'à mi-janvier.

Dans la note de service de la DGAL (DGAL/SDSSA/2021-990) du 28-12-2021 sur la «Gestion du risque norovirus en lien avec la consommation de coquillages.»

Les zones de production de coquillages ne font pas l’objet de surveillance règlementaire pour les norovirus. En revanche, certains événements susceptibles de contaminer le milieu par des pollutions d’origine humaine ou animale sont pris en compte dans la surveillance microbiologique des zones de production de coquillages (REMI) et peuvent générer des alertes préventives (dites «de niveau zéro»). Ainsi, la surveillance microbiologique régulière des zones de production participe à la maîtrise du danger norovirus et donc à la prévention des viroses alimentaires dues aux norovirus. Ces mesures de prévention se fondent sur la prise en compte de signaux d’alerte (cf. NS DGAL/SDSSA/N2013-8166) tels que la pluviométrie, le dysfonctionnement de systèmes d’assainissement ou des résultats d’autocontrôles défavorables….  

Ce qui est à préciser et à documenter,
- y a-t-il eu déclenchement d’une alerte après l’épisode de pluviométrie du 14 au 16 décembre 2022 par les autorités sanitaires ?
- y a-t-il eu des autocontrôles suite à cet épisode de pluviométrie ?
- la réponse du directeur de la DDPP reste une énigme, je ne sais ce que signifie, «Le norovirus peut se trouver alors même qu'il est inactif.» En d’autres termes qu’est un nororovirus 'inactif' dans l'environnement ?
- contrairement à ce que rapporte le directeur de la DDPP, «impossible de faire des tests en amont. C'est difficile d'anticiper.» En fait, cela est tout à fait possible car «la surveillance microbiologique régulière des zones de production participe à la maîtrise du danger norovirus et donc à la prévention des viroses alimentaires dues aux norovirus.»
- Ce qui est arrivé à cette famille et à ses proches sera-t-il en compte comme toxi-infection alimentaire collective ?

On lira aussi la version juin 2022 de la fiche de l’Anses sur norovirus.

vendredi 6 novembre 2020

Abattoirs de volailles en France: Salmonella est-tu là ?

Apparemment, faute d'informations plus précises, il semble y avoir une dérive importante dans les établissements d’abattage de volailles au regard du danger Salmonella spp.

Le blog avait signalé le 1er octobre 2020 dans un article sur les rappels de septembre 2020 une dérive en ce sens et indiquait,

Une curiosité : 14 rappels de volailles de France chez des pays voisins depuis juillet 2020 ... mais chez nous, tout va bien !

Ces rappels sont utiles pour notre information en soi, mais à ma connaissance, en France, nous n'avons pas eu de produits de volailles avec la présence de salmonelles, le blog rapporte ce curieux constat et se dit, c'est fou la chance que l'on a ...

Voici que vient de paraître « Conduite à tenir dans les établissements d’abattage de volailles présentant des résultats non-conformes au regard du danger Salmonella spp », dans une note de service de la DGAL (DGAL/SDSSA/2020-663) du 29 octobre 2020.

La seule chose que l'on peut regretter est que cette note de service ne soit pas parue plus tôt tant cette note me paraît complète et à adopter au plus vite … par les établissements d’abattage de volailles, même s'il est rapporté que « La présente instruction a pour objet d’orienter les services en charge des contrôles des établissements d’abattage de volailles sur la conduite à tenir en cas de non-conformités récurrentes sur les résultats d’analyse salmonelles sur les produits ou dans l’environnement. » Cela doit en premier lieu servir aux établissements d’abattage de volailles.

La conclusion se veut sans ambiguïté ...

En conclusion, la problématique salmonelle en abattoir est multi-factorielle et il n’y a pas expressément de mesure spécifique, en l’absence de cause spécifique identifiée.

Le respect de prérequis tels que les bonnes pratiques et la vérification de la maîtrise de l’hygiène, du nettoyage et de la désinfection ainsi que de l’état des locaux sont des mesures incontournables avant d’approfondir le sujet.

La réalisation d’autocontrôles à différentes étapes du process et l’exploitation pertinente des résultats de cette vérification sont indispensables pour détecter rapidement des dérives dans la maîtrise sanitaire des conditions de production.

En cas de présence de Salmonelle, il est essentiel que l’abatteur recherche et évalue s’il s’agit d’un germe persistant dans l’environnement d’abattage ou de re-contaminations exogènes provenant des élevages, afin d’adapter les mesures prises.

L’étape du process où la détection de salmonelles a lieu aide l’exploitant à orienter ses recherches et à définir une stratégie d’exploration de la situation. Cette stratégie doit permettre d’identifier rapidement l’origine des salmonelles et de proposer des mesures de maîtrise adaptées pour corriger la situation.

S'agissant d'un enjeu majeur de santé publique, la réactivité et la fermeté des services d'inspection sont indispensables en cas de résultats d'analyses défavorables.

Des actions correctives pertinentes, découlant d'une analyse des causes approfondie, doivent en effet impérativement être mises en place par le professionnel pour retrouver la maîtrise de son process.

Le service d'inspection devra s'assurer sans tarder de la bonne réactivité du professionnel, réaliser les inspections ciblées qui s'imposent et mettre en œuvre toutes les suites pénales et/ou administratives à sa disposition ?

Il est rappelé et il faudrait que cela soit inscrit en gros et gras à l'entrée des ateliers des établissements d’abattage de volailles :

La maîtrise des salmonelles ne fait pas appel à des mesures spécifiques au germe. L’approfondissement des causes d’apparition et/ou de persistance des salmonelles ne se fait qu’après avoir constaté l’absence de non-conformité liée à l’état des locaux (aptitude au nettoyage), liée au nettoyage et à la désinfection, et à l’ensemble des prérequis et du fonctionnement. Il est donc impératif de faire des constats sur ces points, la méthode des 5 M en constituant une approche appropriée.

On en revient donc aux fondamentaux de l'hygiène, pas toujours pris en compte et pourtant martelés depuis plusieurs dizaines d'années par quelques uns et à son talon d'Achille la conception hygiénique des équipements et des locaux, l'aptitude au nettoyage et le nettoyage-désinfection.

Cela montre aussi que les différentes actions à entreprendre n'ont pas été bien assimilés par les différentes parties prenantes, entreprises et services officiels, près de 15 ans après la publication de la réglementation européenne ...

mercredi 25 mars 2020

Contrôle des quantités vendues, une tromperie en hausse sensible en 2018 !


« Contrôle des quantités vendues », selon une enquête de la DGCCRF publiée le 25 mars 2020.
La mise sur le marché de produits préemballés présentant des sous-dosages plus ou moins importants crée une concurrence déloyale entre fabricants et trompe le consommateur.
Pour déceler, quantifier et qualifier ces pratiques frauduleuses, la DGCCRF mène régulièrement des contrôles afin de vérifier si la quantité de produit présent dans les produits préemballés commercialisés sur le marché national, correspond à celle inscrite sur l’étiquetage. Même si les professionnels respectent globalement les obligations réglementaires, les processus d’autocontrôles restent insuffisants.
La méthode employée par les conditionneurs ayant mis en place des autocontrôles apparaît souvent inadaptée pour détecter les dérives de fabrication :
  • absence d’étude de la variabilité de la tare ;
  • fréquence d’échantillonnage insuffisante ;
  • non prise en compte de la nature du produit ;
  • présence de flux d’air influençant les pesées ;
  • absence de prise en compte de l’erreur statistique liée à l’échantillonnage dans la procédure.
Les investigations démontrent que la principale cause de non-conformité réside dans l’absence ou l’insuffisance d’autocontrôles des professionnels. Des actions pédagogiques continueront à être menées pour faire prendre conscience aux professionnels de leurs obligations. La DGCCRF a mis à leur disposition un guide de bonnes pratiques qui définit les modalités du contrôle des quantités vendues.
L’enquête menée par la DGCCRF en 2018 affiche une baisse sensible du taux de non-conformité par rapport à l’enquête précédente et illustre bien la nécessité de maintenir une vigilance dans ce secteur.

Je ne crois pas que cela soit exact, car contrairement à ce que rapporte la DGCCRF, il y a 28 % de non-conformités en 2018 versus 23 % en 2017, c'est plutôt une hausse sensible, voir ci-dessous :
Cliquez sur l'image pour l'agrandir

mercredi 20 novembre 2019

Les autorités allemandes reconnaissent des erreurs lors de la récente épidémie à Listeria


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

« Les autorités allemandes reconnaissent des erreurs lors de la récente épidémie à Listeria », source article de Joe Whitworth paru le 20 novembre 2019 dans Food Safety News.

Les autorités allemandes ont reconnu que des erreurs avaient été commises dans le cadre des invetigations sur une éclosion à Listeria qui a touché 37 personnes à partir de 2014.

Une infection a été enregistrée en 2014, trois en 2016 et quatre en 2017, mais l'éclosion n'a été identifiée qu'en 2018 par séquençage du génome complet, alors qu'il y avait une augmentation avec 21 personnes malades. Cette année, huit autres patients ont été malades et la date de la dernière apparition de la maladie est de mi-juillet. Trois personnes seraient décédées des suites de la listériose.

L'Institut fédéral d'évaluation des risques (BfR) et l'Office fédéral de la protection du consommateur et de la sécurité des aliments (BVL) ont examiné les chaînes d'approvisionnement et les échantillons d'aliments. Les investigations ont comparé un isolat de Listeria de la société Wilke Waldecker Fleisch- und Wurstwaren près de Hesse avec des isolats de patients de l’épidémie, établissant ainsi une relation étroite entre eux.

Les États-Unis étaient un pays parmi plus de 20 autres qui auraient pu recevoir de la viande de cette société allemande, mais aucun cas de maladie n'a été signalé dans d'autres pays.

Des échecs à tous les niveaux
Des questions ont été soulevées concernant la rapidité des communications entre les différentes autorités, le contrôles chez Wilke et la prise de décision concernant le calendrier de fermeture de l'entreprise.

Reinhard Kubat, administrateur de district à Waldeck-Frankenberg, dans le comté de Hesse, a déclaré que l'accent ne devrait pas être mis sur le blâme, mais sur les actions pour l'avenir.

« Nous savons qu'il y a eu des erreurs… et nous sommes prêts à protéger les consommateurs afin d'améliorer conjointement le suivi des aliments afin de regagner la confiance des consommateurs. Comme on le sait, il y a eu des échecs à tous les niveaux de gouvernement. Toutes les autorités doivent travailler ensemble pour empêcher la répétition de l'affaire Wilke, si possible. Il ne peut y avoir une certitude à 100%. Cependant, toutes les autorités partagent collectivement le devoir de tirer les leçons de ce qui s'est passé et de tout mettre en œuvre pour éliminer de tels incidents. »

Pour information, l’entreprise était certifié IFS - aa

Un examen de 40 pages de l'affaire Wilke par les autorités de Waldeck-Frankenberg a été confié au ministère de l'environnement, de la protection du climat, de l'agriculture et de la protection des consommateurs de la Hesse.

Il a été convenu que la surveillance des denrées alimentaires serait améliorée grâce à des inspections inopinées dans les entreprises de fabrication, qui seraient renforcées et effectuées à intervalles fixes, ainsi qu'une supervision technique. Les systèmes des autocontrôles des entreprises vont également être examinés de plus près.

Qu'est ce qui ne s'est pas bien passé?
Priska Hinz, ministre de la protection du consommateur de Hesse, a déclaré que l'exploitant du secteur alimentaire était principalement responsable à tous les stades de la production, de la transformation et de la distribution pour s'assurer que les aliments respectaient les exigences de la loi.

« Cela comprend notamment la sécurité des aliments, la traçabilité, la prévention, la transparence et les mesures d'urgence, ainsi que la coopération avec les autorités. L'inspection des aliments garantit que les employeurs assument leurs responsabilités et que seuls des aliments sains sont commercialisés », a-t-elle déclaré.

« Dans le cas de Wilke, l'exploitant du secteur alimentaire n'a évidemment pas rempli ses obligations. Néanmoins, il est également important à l'avenir de reconnaître ces cas à un stade précoce et d'agir de manière cohérente. »

Conformément à la réglementation de l'UE, les entreprises du secteur alimentaire sont classées par niveau de risque correspondant à une certaine fréquence de contrôles. Wilke a été classé au niveau de risque quatre, ce qui aurait signifié que l'entreprise devait être inspectée 12 fois par an, mais une erreur a été de réduire l'entreprise qu’à des inspections trimestrielles.

Pour une entreprise de la taille de Wilke, un examen régulier de toutes les salles de fabrication est nécessaire. Cependant, les rapports des contrôles de 2018 montrent que les inspections n'ont eu lieu que dans différentes zones du site. Entre 2015 et 2018, il n’a pas été démontré non plus que des contrôles sur les autocontrôles effectués chez Wilke avaient eu lieu.

Positif en Listeria
Entre mai 2018 et mai 2019, la présence de Listeria monocytogenes a été détectée dans sept des 131 échantillons de produits examinés par Wilke. L'entreprise a donc annoncé aux autorités qu'elle avait renforcé ses contrôles en matière d'hygiène.

Malgré les découvertes de Listeria par les autorités de Hambourg et du Bade-Wurtemberg, aucun autre échantillonnage officiel ne semble avoir eu lieu au cours des quatre prochains mois, sur la base des investigations menées en avril de cette année.

Les 31 tests d’avril sont des prélèvements de l’environnement, dont cinq ont détecté la présence de Listeria monocytogenes et deux échantillons contenaient d’autres types de Listeria. Cependant, malgré cela, le nombre d'échantillons officiels n'a pas été augmenté.

Le 12 août, le BVL a informé le ministère de la protection des consommateurs de Hesse que Wilke avait fourni aliments aux grossistes dans six des neuf établissements de santé où des personnes souffrant de la souche épidémique de Listeria était présente. Les autorités de Waldeck-Frankenberg, responsables du contrôle des aliments chez Wilke, n'ont été informées que le 20 août.

Malgré les découvertes de Listeria par les autorités de Hambourg et du Bade-Wurtemberg, aucun autre échantillonnage officiel ne semble avoir eu lieu au cours des quatre prochains mois, sur la base des investigations menées en avril de cette année.

Après une inspection début septembre, il a été demandé à la société de prélever des échantillons des cinq trancheuses quotidiennement et de nettoyer et désinfecter minutieusement toutes les salles de production. Les échantillons de produits étaient négatifs pour Listeria. À la mi-septembre, un lien entre l'entreprise et les cas groupés de maladie a été établi après une analyse plus poussée des échantillons d'avril. Listeria a été retrouvé dans des échantillons environnementaux prélevés ce mois-ci.

Les autorités ont arrêté la production du site de Wilke au début du mois d’octobre. Les stocks de la société étaient encore à environ 300 tonnes et une plainte pénale a été déposée auprès du procureur de la République à Kassel. La société a depuis déclaré faillite.

mardi 19 novembre 2019

Un audit de l'UE révèle des problèmes avec les contrôles des fruits en Serbie

Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Ce rapport expose les résultats d’un audit réalisé par la DG Santé et sécurité alimentaire. L’audit avait pour objectif d’évaluer le système de contrôles officiels dans le domaine de l’hygiène des denrées alimentaires afin d’éviter une contamination microbiologique lors de la production de denrées alimentaires d’origine non animale, notamment pour les fruits frais et congelés susceptibles de présenter des risques microbiologiques pour la consommation humaine directe, et d’évaluer, dans ce contexte, l’efficacité des mesures prises pour donner suite aux quatre recommandations résultant de l’audit précédent sur ce sujet en 2013.

Il existe un système officiel d’enregistrement des producteurs primaires de fruits à baies et d’enregistrement des transformateurs/exportateurs, soutenu par des outils informatiques appropriés garantissant la traçabilité. Toutefois, les contrôles officiels visant à lutter contre les risques microbiologiques potentiels au niveau de la production primaire sont peu fréquents et ne sont en outre qu’en partie fondés sur les risques. En conséquence, la plupart des fruits à baies exportés vers l’Union européenne (UE) ne font l’objet d’aucun contrôle officiel à ce niveau.
Même si un certain nombre de transformateurs/exportateurs disposent de systèmes de contrôle au niveau de la production primaire, ces systèmes ne sont pas généralisés à tous les types de cultures ni à tous les producteurs.

Il existe un système de contrôle officiel fondé sur les risques dans les entreprises chargées de la manutention/congélation. Toutefois, il n’y a pas de contrôles officiels (échantillonnages) des produits après la congélation afin de vérifier le respect, par les transformateurs de denrées alimentaires, des normes de sécurité alimentaire de l’UE, et les contrôles exercés par les transformateurs/exportateurs dans la chaîne de production font l’objet de très peu de vérifications officielles. Toutefois, les risques liés à l’absence de contrôles officiels sont atténués par le fait que la majorité des transformateurs/exportateurs sont des tiers certifiés au titre de normes internationales de sécurité alimentaire et qu’ils ont régulièrement fait l’objet d’inspections et d’audits (y compris d’inspections auprès des producteurs primaires) de la part des importateurs de l’UE.

En ce qui concerne les mesures correctrices prises à la suite des recommandations formulées après l’audit de 2013, on peut conclure que le système de contrôle s’est amélioré par rapport à la situation existant à l’époque et que les questions liées aux laboratoires ont, en particulier, été résolues de manière efficace. En revanche, il a été constaté que les mesures prises en ce qui concerne la recommandation relative au bon fonctionnement du système de transmission des notifications RASFF n’ont pas été efficaces.
 
La DG Santé, unité de la Commission européenne chargée de la politique en matière de sécurité et de santé des aliments, a constaté que les contrôles officiels destinés à faire face aux risques microbiologiques potentiels liés à la production primaire ne sont que partiellement fondés sur les risques et sont effectués à une fréquence peu élevée.

Il n'y a pas non plus de contrôles officiels, tels que l'échantillonnage des produits, après la congélation pour vérifier la conformité aux normes de sécurité des aliments de l'UE, et il y a peu de vérifications officielles des contrôles des transformateurs ou des exportateurs. Toutefois, les risques seraient atténués, la plupart d'entre eux étant certifiés par des tiers conformément aux normes internationales de sécurité des aliments et recevant des inspections et des audits des importateurs de l'UE.

En réponse, les autorités serbes ont déclaré qu'un plan de contrôles officiels couvrant le risque microbiologique dans la production primaire serait créé d'ici la fin janvier 2020. Les responsables ont également déclaré que les nouvelles règles adoptées au premier trimestre de l'année prochaine spécifieraient un certain nombre d'échantillons de baies à transformer. pris après la congélation.

Ancien audit et volumes importés
L'audit réalisé en Serbie en juillet 2019 a évalué les systèmes de contrôle officiels de la contamination microbienne des aliments d'origine non animale destinés à l'exportation vers l'Union européenne.

Après plusieurs foyers liés à des produits en provenance de Serbie et au volume d'importations, la DG Santé a décidé en 2013 d'évaluer les systèmes de contrôle de la contamination microbiologique des framboises destinées à l'exportation vers l'UE. Quatre recommandations ont été formulées concernant les défaillances du système, des laboratoires et du suivi des notifications du système d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF).

L’audit de cette année a révélé que le système de contrôle s’était amélioré par rapport à 2013 et que les problèmes de laboratoire ont été résolus. Cependant, les mesures prises concernant le fonctionnement efficace du système pour les notifications RASFF n'étaient pas efficaces.

La visite de 2019 a examiné les contrôles de la production, de la congélation et de l’exportation, y compris la législation nationale, l’organisation et le fonctionnement des autorités serbes et le contrôle du respect par les entreprises du secteur alimentaire des règles d’hygiène appliquées lors de la production de baies crues et congelées.

L’équipe d’audit a visité six exploitations produisant des framboises, des mûres, des myrtilles et des groseilles rouges et noires, trois entreprises en cours de congélation, d’emballage et d’exportation vers l’UE, ainsi qu’un exportateur et deux laboratoires.

Selon l'Office de statistique de la République de Serbie en 2018, environ 90 000 tonnes de framboises fraîches et congelées ont été exportées vers l'UE, 29 000 tonnes de mûres et près de 2 000 tonnes de bleuets.

Principales conformités trouvées
Les transformateurs considérés à haut risque sont inspectés tous les neuf mois, à risque moyen tous les 12 mois et à faible risque tous les 24 mois. Cela a abouti à l'inspection d'environ 60% des sites de congélation et de collecte en 2018.

L’équipe d’audit a examiné 15 rapports d’inspections antérieures de producteurs. Les principales non-conformités ayant entraîné le retrait des produits sont les échantillons positifs pour le norovirus et les déficiences de la production hygiénique, l’eau de lavage des mains non disponible ou l’absence de résultats analytiques pour la qualité de l’eau.

Contamination significative dans les baies tendres
L'équipe d'audit a été informée qu'en 2017, 605 inspections avaient été menées dans des entreprises de congélation et des collecteurs. Un total de 101 cas de non-conformités mineures et 57 de fermetés jusqu'à preuve du fait que les irrégularités ont été corrigées.

En 2018, les évaluations des risques ont réduit le nombre d'inspections à 490. Au total, 40 cas de non-conformités mineures et cinq d'entre eux ont été fermés jusqu'à ce que les carences soient corrigées. Ces données suggèrent que le nombre de non-conformités dans les entreprises de gel a considérablement diminué au cours des deux dernières années.

L’équipe d’audit a vérifié 15 rapports d’inspections précédentes d’entreprises de congélation non visitées. Les principales non-conformités qui ont conduit à la suspension sont l'absence de système HACCP, l'utilisation d'eau impropre à l'utilisation en raison de rapports d'analyses non conformes et l'absence d'enregistrement.

Les rapports d'échantillons prélevés par les entreprises du secteur alimentaire à des fins de contrôle automatique ne sont vérifiés que de manière aléatoire par les inspecteurs en ce qui concerne l'exactitude formelle, comme les signatures; les résultats de laboratoire, l'étendue de l'analyse et l'exactitude des procédures d'échantillonnage ne sont pas vérifiées.

Les transformateurs et les exportateurs n’ont pas besoin d’approbation spéciale pour exporter des fruits rouges surgelés vers l’UE, sauf disposition générale stipulant qu’ils doivent documenter les exportations conformément aux exigences des pays importateurs. Cependant, il n'y a aucun contrôle officiel sur cette preuve.

Les échantillons officiels sont principalement prélevés sur les points de collecte des produits frais et les résultats indiquent une contamination virale importante dans les baies molles. Aucune contamination lors de la manipulation et de la congélation ne sera détectée car il n’existe aucune vérification officielle des activités de congélation.

Les données d'un laboratoire ont montré qu'en 2017, 22 échantillons officiels de framboises fraîches étaient positifs à norovirus, ce qui correspond à 7,72% d'échantillons non conformes. En 2018, cinq échantillons non conformes ont été détectés.

vendredi 21 juin 2019

L’origine de l’augmentation des rappels en France serait-elle due à des autocontrôles plus stricts de sécurité des aliments ?


Je n’ai pas d’explication spécifique à l’augmentation très importante des avis de rappels depuis deux ans en France, mais cet article va tenter de vous fournir des éléments.

Comme me le signalait une internaute outre atlantique,
D'après mon expérience, les entreprises alimentaires ne progressent pas tant que le gouvernement n’exerce pas une forte pression. J'ai vu cela encore et encore aux États-Unis et au Canada. Les entreprises alimentaires se comportent comme des enfants, essayant d’être systématiquement limite, en allant toujours plus loin jusqu'à ce que quelqu'un exerce une pression suffisante.
Parmi les explications déjà avancées sur le blog, il y aurait, peut-être, une baisse de la pression des contrôles officielles ou des inspections en sécurité des aliments en France attestée par des chiffres allant en ce sens …

Même si les rappels peuvent avoir des causes plurifactorielles, je pense que notamment le non-respect des exigences réglementaires toujours croissantes associé à une pression de la grande distribution, le tout dans un contexte économique contrasté, mais aussi automatisation des lignes de production, le coût des autocontrôles et des analyses, une maîtrise non adéquate du procédé de fabrication, font que l’année 2018 a été une année où les avis de rappel ont augmenté de 61%, du jamais vu, et cela doit mériter de se poser la question, comment en est-on arriver là et surtout que fait-on maintenant ?

Autre aspect évoqué la revue PROCESS Alimentaire dans un article (réservé aux abonnés), 
« Retraits Rappels, la fin des couacs »: Forts de cette prise de conscience, les industriels ont mis en œuvre davantage de rappels produits en 2018, dans une logique de précaution. »
Pas si sûr que ça ...

Bien entendu, tout a un coût. A noter qu'en France, on ne diffuse pas les volumes rappelés … mais quel gaspillage ...

Du côté de nos amis belges, la Fevia, Fédération de l'industrie alimentaire belge, rapporte quelques explications dans « (Auto)contrôles stricts en matière de sécurité alimentaire à l’origine de plus de rappels ».

A vous de voir si cela correspond à ce qui se passe aussi sur le terrain en France …
De nouveaux chiffres de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) montrent que le nombre de rappels de produits alimentaires augmente : de 53 en 2017 à 171 en 2018. Pour Fevia, la fédération de l’industrie alimentaire belge, cette augmentation montre surtout que l’AFSCA effectue davantage de contrôles et que les entreprises alimentaires appliquent leur système d’autocontrôle de manière plus stricte. 
Rappelons les chiffres des avis de rappels en France, 332 en 2018 versus 189 en 2017, selon le site Oulah!

Pour 2019, les compteurs risquent d’exploser puisque nous en sommes à pratiquement 1 rappel par jour depuis le début de l’année 2019, soit à ce jour 173 avis de rappel …

« La sécurité alimentaire est et reste une priorité absolue pour les entreprises alimentaires belges qui investissent et communiquent en la matière déjà depuis des années. En combinaison avec la notification obligatoire et les contrôles d’une Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire indépendante, notre système d’autocontrôle a permis que nos entreprises alimentaires belges ont développé une solide réputation en matière de sécurité alimentaire », déclare Bart Buysse, CEO de Fevia. « Il s’agit maintenant de maintenir cet équilibre. Nous devons veiller à ce qu’en Belgique le consommateur reste vigilant en cas de rappel. Au niveau international, nous devons faire en sorte que dans tous les pays l’interprétation de la législation et les contrôles soient aussi stricts que chez nous ».

C’est bien l’un des problèmes soulevés par exemple car chaque pays de l’UE se veut être le champion du monde la sécurité sanitaire des aliments !
Trois raisons pour des contrôles plus stricts


L’AFSCA confirme que l’augmentation du nombre de rappels est surtout due aux contrôles qui sont plus stricts. Fevia remarque une plus grande prise en considération de la sécurité alimentaire de 3 façons :
  • Des messages européens Rapid Alert System for Food and Feed (RASFF) plus fréquents,
  • L’AFSCA interprète et contrôle de manière plus stricte, tant en Belgique que via les notifications issues des messages RASFF en provenance d’autres pays,
  • Les entreprises alimentaires affinent leur propre système d’autocontrôle et effectuent des propres contrôles de manière plus stricte.
Fevia ne voit pas dans l’augmentation du nombre de rappels un quelconque signal de recul de la qualité ou de la sécurité des produits alimentaires et des boissons belges. Bart Buysse, CEO de Fevia : « Nos entreprises se distinguent par leur qualité. Qui rend visite à une entreprise du secteur alimentaire remarque immédiatement que nos entreprises et leurs équipes vont loin dans ce domaine et investissent énormément en prévention et en contrôle. Les chiffres de l’AFSCA confirment qu’il n’y a aucune indication qui montrerait que la qualité alimentaire recule, au contraire ».
On peut ne pas être d'accord avec la conclusion de la Fevia ...

Peut-être que l’ANIA de France aurait des hypothèses à avancer sur ce sujet épineux … mais je n’y crois pas un instant !