samedi 14 mars 2020

Les rappels de produits alimentaires, c'est un peu comme la petite bête qui monte, qui monte, mais personne ne sait pas quand cela s'arrêtera


Bien des articles ont été écrits sur ce blog sur le sujet des rappels de produits alimentaires et, par conséquent, certains pourront légitimement se demander si ce nouvel article va apporter quelque chose de plus.


Il est vrai que depuis le temps que j'en parle ici et là, il peut exister une certaine lassitude mais c'est surtout l'incompréhension qui me gagne quand je vois le nombre de rappels relatés par le site Ouah! et le peu de cas qui en est fait par les médias et nos autorités sanitaires ... personne ne leur demande des comptes ...

La revue professionnelle PROCESS Alimentaire, dans son numéro de mars 2020 (réservé aux abonnés) rapporte qu'il y aurait eu «Deux fois plus de rappels en deux ans».

Qu'en est-il précisément ...

Selon Oulah!, la référence en matière de rappels des produits alimentaires en France, le total des estimations des avis de rappels de l'année 2019 est de 367 versus 332 en 2018 et 189 en 2017.

Ces informations fournies ne sont en fait qu'une estimation des avis de rappel, comme par ailleurs le nombre annuel de toxi-infections alimentaires collectives n'est qu'une estimation, car souvent sous-déclarées, même si ce sont des maladies à déclaration obligatoire.

En effet, nous attendons que les pouvoirs publics veuillent bien rapporter le mieux possible les informations utiles à l'attention des consommateurs en ce qui concerne les avis de rappels, mais ce n'est pas pour tout de suite, semble-t-il, même si des actions sont en cours de préparation ... mais chut, secret défense, tout comme l'amélioration de l'organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments en France.

Ce préambule étant fait, ces éléments sont utiles pour comprendre ce qui va suivre ...

Effectivement, il semble qu'il y ait eu pratiquement deux fois plus de rappels de produits alimentaires entre 2017 et 2019, en fait il s'agit de +94%, +75% entre 2017 et 2018 et +10,5% entre en 2018 et 2019.

Ce qui change, et c'est important à souligner, ce sont les données fournies par Oulah! qui ne sont du tout celles proposées par la revue PROCESS Alimentaire, jugez plutôt,


2017
2018
2019
Oulah!
189
332 (+75%)
367 (+10,5%)
PROCESS Alimentaire
126
203 (+61%)
251 (+24%)

Les données proposées par PROCESS Alimentaire montrent surtout une sensible amélioration de la récolte des données, année après année, mais cela reste assez loin du compte en termes d'avis de rappel par rapport à Oulah!, dommage !

Beaucoup d'idées sont avancées pour expliquer cette augmentation des rappels particulièrement depuis 2017,
  • Plus de contrôles réalisés par les entreprises alimentaires ou des autocontrôles plus strictsdonc plus de positifs retrouvés,
  • Une application plus stricte du principe de précaution (?), c'est possible, sauf semble-t-il pour les laboratoires Gallia du groupe Danone et la poudre de lait infantile.
Pêle-mêle, on doit aussi y ajouter le manque de formation, la présence de personnel précaire, des bas salaires, des cadences élevées, une pression de la grande distribution, des entreprises souhaitant baisser leurs coûts et une des conséquence de la baisse de la pression des services officiels avec une réglementation qui devient très tatillonne, etc.

Rappelons ce que sont les données des inspections en sécurité des aliments, données publiées par la DGAL, cela a de quoi donner le tournis et nos politiques n'en ont cure et ne sont capables que de proposer des gadgets, Alim'confiance pour la DGAL et SignalConso pour la DGCCRF, c'est désespérant :
  • 2012 : 86 239
  • 2013 : 82 729
  • 2014 : 78 000
  • 2015 : 76 000
  • 2016 : 55 000
  • 2017 : 54 000
  • 2018 : 57 500
L'autre aspect à évoquer est la place élevée prise dans les notifications au RASFF de l'UE par les produits de France et la faible part des notifications publiées par la France (les chiffres sont entre parenthèses) :
  • 2017 : 133 (66)
  • 2018 : 215 (86)
  • 2019 : 192 (74)
  • 2020 : 65 (17) situation au 14 mars 2020
En fait, tout semble être lié à cet état de fait, la baisse du nombre de personnels chargés des contrôles et inspections, et l'augmentation lente et constante des avis de rappel depuis quelques années n'est que la partie émergée de l'iceberg sécurité des aliments en France.

Une chose est certaine les avis de rappels vont continuer à augmenter puisqu'en 2020, à l'heure où j'écris ces lignes, nous en sommes déjà à 92 avis de rappel en France ...

vendredi 13 mars 2020

Seismo, le couteau suisse de la sécurité sanitaire des aliments, édition de mars 2020


Le blog vous en a déjà entretenu ici, ce sont, d’après l’OSAV, Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, « les sismographes de la détection précoce ; on les nomme « Seismo » dans le présent concept. Les Seismo réunis forment le comité Seismo. Celui-ci peut consulter un conseil composé d’experts externes pour évaluer les informations recueillies. »
Surveiller les développements dans le domaine de la sécurité des aliments est une tâche indispensable de la détection précoce. C’est pourquoi l’OSAV résume et évalue l’essentiel dans le Seismo Info.

Différents sujets ayant déjà été abordés par le blog, voici ma sélection du Seismo Info 03/2020 :
  • Nouvelles tendances alimentaires

Aliments ultra-transformés. Des chercheurs discutent, depuis des années, des effets négatifs possibles des aliments ultra-transformés (ultra-processed food) sur la santé. Une nouvelle étude montre à présent que ces aliments peuvent aussi avoir des effets neurocognitifs néfastes, notamment sur le contrôle de l'appétit. Publication originale, 14 pages. (24.02.2020).



Probiotiques. Un groupe de chercheurs a développé une boisson probiotique qui serait en mesure de lutter contre des bactéries résistantes aux antibiotiques. Les bactéries utilisées contiennent de nouveaux plasmides qui empêcheraient la multiplication de bactéries résistantes. Nutra Ingredients, 2 pages. (18.02.2020).



Alimentation végétalienne. Des personnes allergiques pourraient mettre leur santé en danger si elles consomment des aliments végétaliens contenant, à leur insu, des allergènes comme du lait ou des œufs. Le terme « végétalien » implique que le produit ne contient pas de lait, pas de poisson, ni des œufs. Cela peut amener certains consommateurs à ne pas faire attention à des informations importantes comme « peut contenir des traces de ... ». Food Manufacture, 2 pages. L’OSAV a publié un communiqué de presse spécialisé sur les alimentations végétarienne et végétalienne. OSAV, 1 page. (05.03.2020).

Alimentation à base de plantes. L’alimentation à base de plantes est très tendance, mais est-elle vraiment saine ? Une compilation de ses possibles effets secondaires nuisibles : BBC, 5 pages. (07.02.2020).
  • Toxi-infections alimentaires : foyers inhabituels

Fromage au lait cru. En France, 13 personnes sont tombées malades après avoir consommé du fromage au lait cru. Selon des informations du Centre national de référence pour les salmonelles à l’Institut Pasteur, elles ont été infectées par la même souche bactérienne à savoir Salmonella Dublin. Les infections se sont produites entre novembre 2019 et janvier 2020. Trois personnes en sont mortes, mais le rôle joué par la salmonellose dans ces décès n’est pas clair. Food Safety News, 2 pages. Dernières nouvelles : deux autres cas ont été déclarés en Suède ; le produit concerné a apparemment été exporté aussi en Espagne, en Suède et au Royaume-Uni. Food Safety News, 2 pages. (03.03.2020).

Norovirus dans des fruits de mer. L’ECDC a publié une rapid communication sur l’augmentation des cas de gastro-entérite aiguë enregistrés en France entre décembre 2019 et janvier 2020. Un lien a pu être établi entre ces cas et la consommation de coquillages, principalement des huîtres (cf. Seismo Info 01/2020). En conséquence, 31 zones de production ont été fermées pour cause de contamination par des norovirus, un nombre inhabituellement élevé par rapport aux années précédentes (11 zones en janvier 2018 et deux en janvier 2019). ECDC, 8 pages (27.02.2020).

Huîtres. Près de 200 personnes sont tombées malade ces derniers mois au Royaume-Uni après avoir consommé des huîtres. Au moins 180 cas de gastro-entérite ont été déclarés depuis novembre 2019 en lien avec la consommation d’huîtres provenant de différents sites de production et points de vente. Food Safety News, 2 pages. (10.02.2020).

Viande équine. Selon un récent rapport, un foyer de salmonellose en lien avec de la viande de cheval provenant de Roumanie a infecté 25 personnes en France l’année dernière. Le foyer est apparu début août 2019 dans le Nord et le Pas-de-Calais et a pu être imputé aux sérotypes Salmonella Bovismorbificans. Food Safety News, 3 pages. Publication originale (en français), 9 pages. (24.02.2020).

Intoxication alimentaire. Un foyer de toxi-infection alimentaire causé par Clostridium perfringens a touché 34 personnes en Angleterre. Un lien a pu être établi avec des poireaux mélangés à une sauce au fromage, une source inconnue jusqu’à présent. Le mets a été servi dans un restaurant qui présentait d’importantes faiblesses en termes de sécurité sanitaire des aliments, par exemple pas de contrôle adéquat de la température lors de la cuisson ou du maintien au chaud ou pas de prévention des contaminations croisées entre aliments crus et aliments cuits. Le restaurant a probablement réutilisé la sauce au fromage de la veille. Publication originale, 7 pages. (27.02.2020). 
  • Sécurité alimentaire

Norovirus. Rapport final de l’étude britannique Norovirus Attribution Study (NoVAS) qui a analysé les données concernant les affections à norovirus survenues entre janvier 2014 et septembre 2019. La question centrale était de déterminer dans quelle mesure les denrées alimentaires contribuent à la transmission du norovirus au Royaume-Uni par opposition à une transmission d’humain à humain. L’étude estime à 380 000 cas annuels de maladie à norovirus d’origine alimentaire sur 3 millions de cas (toute origine confondue) en Grande-Bretagne, un nombre nettement plus élevé que l’estimation actuelle de 73 000. Les huîtres présentent un risque élevé, puisqu’elles causeraient un cas de maladie par 160 portions consommées. Food Safety News, 2 pages. Publication originale, 265 pages. (24.02.2020).



PFAS. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) présente un nouveau projet d’évaluation des risques sanitaires possibles des substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS), qui peut faire l’objet de commentaires jusqu’au 20 avril 2020. Les PFAS sont des produits chimiques de l’industrie difficilement dégradables et désormais détectables partout, dans l’environnement, la chaîne agroalimentaire et chez l’homme. L’EFSA propose un apport nutritionnel hebdomadaire maximal pour la somme des quatre PFAS de 8 ng/kg de poids corporel. BfR, 2 pages. EFSA, 1 page. (25.02.2020).



Campylobacter. Le Statens Serum Institut (SSI) danois a publié son rapport annuel sur les infections par Campylobacter en 2018 et 2019. Points importants : Les infections à Campylobacter restent la cause la plus fréquente d’infections intestinales au Danemark et ces infections ont été, en 2019, plus nombreuses que jamais. Par ailleurs, le séquençage du génome entier (Whole genome sequencing WGS) a été pratiqué pour la première fois en routine : il a révélé l’apparition de plusieurs petits foyers et d’un foyer de plus grande ampleur, une information qu’on n’aurait pas eue sans le SGE. La cause principale de ces foyers était la viande de poulet produite au Danemark. SSI, 3 pages. Rapport, 3 pages. En comparaison : En Suède, selon des informations de l’interprofession avicole, la prévalence de Campylobacter dans la viande de volaille est à un niveau historiquement bas, et en Écosse, le nombre d’infections par Campylobacter est resté stable l’année dernière. (17.02.2020).

Moisissures. Une start-up suisse veut réduire les pertes de fruits et légumes après la récolte en luttant contre la formation de moisissures. À cette fin, elle a développé des fongicides qui sont biodégradables mais qui éloignent les agents pathogènes. Swisscofel, 2 pages. (06.02.2020).
Caries. Selon une nouvelle étude, les enfants qui ont une concentration élevée de PFAS dans le sang ont une probabilité plus élevée de développer des caries. Les PFAS sont aussi appelés « produits chimiques éternels » en raison de leur persistance dans l’environnement. ScienceDaily, 2 pages. Publication originale, 13 pages. (07.02.2020).

Olives. L’office néerlandais de protection des consommateurs et de sécurité sanitaire des aliments (LAVES) a décelé Listeria monocytogenes dans 3 des 22 échantillons d’olives analysés. Ces résultats laissent présumer qu’un problème fondamental de contamination des olives transformées de manière artisanale, par Listeria monocytogenes, peut exister. LAVES, 1 page. (03.03.2020).

Mycotoxines. Le rapport de BIOMIN sur les mycotoxines 2019 informe sur les menaces imminentes que les mycotoxines font peser sur la volaille, les porcs, les ruminants et l’aquaculture en 2020, sur la base des derniers résultats de tests sur aliments pour animaux. Biomin, 7 pages. (05.03.2020).

Fruits secs. La cause du foyer de toxi-infection alimentaire à Salmonella (S. Agbeni et S. Gamaba) apparu en 2019 en Norvège a pu être déterminée : un mélange de fruits, de baies et de fruits à coque séchés. Bien que les bactéries aient été mises en évidence dans quelques produits, les tests de dépistage de salmonelles réalisés sur les différents composants ont été négatifs. Le produit se composait d’ananas et de papayes de Thaïlande, de raisins secs de Turquie, de tranches de noix de coco du Ghana et de chips de bananes des Philippines – le mélange avait été emballé en Italie puis expédié en Norvège. Une contamination le long de la ligne de production est une explication possible du foyer. Food Safety News, 2 pages. (17.02.2020).

Eau de rinçage de la bouche chez le dentiste. Selon des mesures en laboratoire, l’eau de rinçage de la bouche chez le dentiste est très contaminée à certains endroits : sur les 260 échantillons prélevés dans 21 cabinets en Suisse alémanique, 57 % étaient contaminés. Il n’existe pas de valeurs limites contraignantes pour l’eau de rinçage de la bouche chez le dentiste, contrairement à l’eau potable. SRF, 2 pages. (04.03.2020).
  • Fraudes alimentaires
Fraude dans l’UE. La Commission européenne a publié un Monthly Summary of Articles on Food Fraud and Adulteration pour janvier 2020. Extrait : 64 % de l’huile d’olive analysée au Brésil n’était pas conforme aux informations mentionnées sur l’étiquette du produit. Rapport, 2 pages. (12.02.2020).

Œufs. Une suspicion de fraude pèse sur une entreprise autrichienne de transformation d’œufs. Le bruit court que l’établissement aurait intentionnellement transformé des œufs avariés importés en œufs liquides et qu’il les aurait ensuite vendus à des industriels et à des restaurateurs sous une fausse étiquette. APA, 1 page. (25.02.2020).

Mélamine. La FDA nord-américaine a contesté plusieurs aliments pour animaux importés de Chine, au motif qu’ils contenaient de la mélamine. Cette substance avait été à l’origine d’un « large rappel d’aliments pour animaux en 2007 » déclenché aux États-Unis par des aliments pour chiens et chats contenant du gluten de blé contaminé par de la mélamine. Cette substance devait faire apparaître ces aliments plus riches en protéines. Une fraude similaire a été découverte en 2008 en Chine où de la mélamine avait été ajoutée à du lait chinois, utilisé, entre autres, dans des aliments pour nourrissons. FDA, 5 pages. (18.02.2020).

Le coût des maladies infectieuses d'origine alimentaire au Royaume-Uni


« Une nouvelle étude montre que le fardeau sociétal des maladies d'origine alimentaire au Royaume-Uni », source Food Standards Agency (FSA).

Une étude de cinq ans améliore la compréhension de l'impact des maladies d'origine alimentaire et renforce la capacité de la Food Standards Agency à y répondre.

Le conseil d'administration de la FSA a accueilli favorablement un rapport qui présente de nouvelles estimations complètes de la charge sociale causée par les maladies d'origine alimentaire au Royaume-Uni.

Les résultats d'un vaste programme de travail mené sur une période de cinq ans ont été examinés par les membres lors de la réunion du conseil d'administration de la FSA, et permettent de mieux comprendre les impacts plus larges des maladies d'origine alimentaire telles que celles liées à norovirus, Campylobacter et Listeria.

Pour la première fois, l'étude incorpore également des estimations basées sur les impacts des cas de maladies d'origine alimentaire où un pathogène spécifique n'est pas identifié, souvent en raison du fait que les personnes ne consultent pas un médecin.

Le nouveau modèle qui a produit les estimations suit un processus établi utilisé au Royaume-Uni et au niveau international pour évaluer les impacts financiers et les 'coûts humains' tels que la douleur et la souffrance et les changements de qualité et de durée de vie.

Les estimations de ces 'coûts humains' ont été établies en partie en interrogeant plus de 4 000 personnes pour produire des valeurs monétisées afin de mesurer l’impact de différents pathogènes d’origine alimentaire.

Cela permettra de tenir compte de ces impacts humains intangibles aux côtés des impacts financiers lorsque des décisions concernant les maladies d'origine alimentaire sont prises.

Le modèle montre que pour 2018 :
  • la charge résultant des 13 principaux pathogènes d'origine alimentaire est d'environ 3 milliards de livres sterling. Norovirus impose le plus lourd fardeau avec un coût annuel estimé à 1,68 milliards de livres sterling, suivi de Campylobacter spp. (0,71 milliard £) et Salmonella spp. (non typhoïde) (0,21 Md £).
  • les cas de maladies d'origine alimentaire où aucun pathogène n'a été identifié entraînent une charge sociétale estimée à environ 6 milliards de livres sterling.
  • Ensemble, les deux estimations conduisent à un chiffre global d'environ 9 milliards de livres sterling, en tant que charge annuelle des coûts des maladies d'origine alimentaire au Royaume-Uni en 2018.
  • les cas à Campylobacter, qui sont plus fréquents mais généralement moins sévères, imposent un fardeau de 2 380 £ chacun tandis que Listeria, le moins courant des 13 pathogènes mesurés, a un fardeau équivalent à 230 748 £ en raison d'une proportion plus élevée de décès, entraînant un 'coût humain'.

Le Conseil a salué les travaux et les conclusions du rapport, qui fournissent à la FSA une prise de conscience plus solide et plus complète de l’impact de toutes les maladies d’origine alimentaire et un outil supplémentaire pour orienter les futures décisions en matière de prévention.

Heather Hancock, présidente de la Food Standards Agency, a déclaré:
« Je salue cette nouvelle étude vitale. Être en mesure d'imposer un coût au fardeau personnel, social et économique lorsqu'une personne tombe malade à cause de la nourriture représente une étape importante pour la FSA. »

« Nous utiliserons cette nouvelle analyse du coût des maladies et de la manière dont il varie entre les différents germes, pour nous aider à définir nos priorités de lutte contre les maladies d'origine alimentaire et pour concentrer l'expertise, l'argent et l'influence de la FSA. »

Le professeur Rick Mumford, responsable des preuves scientifiques et de la recherche à la Food Standards Agency, a déclaré :
« Pour la première fois, ce modèle donne à la FSA et à d'autres partenaires une image beaucoup plus détaillée de l'impact des maladies d'origine alimentaire sur la société. »

« Nous l'avons conçu dès le départ pour mesurer les impacts de pathogènes spécifiques et pour la première fois fournir une estimation de la majorité des cas où aucun pathogène n'est attribué. »
« En conséquence, nous sommes désormais équipés de preuves quantitatives solides sur l'impact des maladies d'origine alimentaire, ce qui renforce considérablement notre capacité de prise de décision. »

Richard Smith, vice-chancelier adjoint et professeur d'économie de la santé à l'Université d'Exeter a déclaré :
« Fournir une compréhension de l'impact des maladies d'origine alimentaire sur les individus et la société en général est un élément essentiel pour comprendre où et comment y faire face au mieux. »

« La FSA a une riche histoire de développement de telles analyses, et ce dernier travail s'appuie sur cela avec des révisions et des mises à jour importantes pour fournir les valeurs les plus robustes à ce jour de l'impact sociétal des maladies d'origine alimentaire. »
« Cela fournit un outil robuste, puissant et flexible pour aider la FSA à déterminer ses priorités pour lutter contre les maladies d'origine alimentaire, ce qui reste un défi sérieux pour notre société. »

Les économistes de la FSA ont travaillé avec des universitaires des principales universités britanniques pour développer le modèle du coût de la maladie (COI pour Cost of Illness) afin d'identifier et de mesurer tous les coûts d'une maladie particulière.

Le modèle est vaguement basé sur le modèle du coût britannique (Cost to Britain model) du Health and Safety Executive (HSE) qui estime le coût annuel des décès au travail, les blessures auto-déclarées et les problèmes de santé à 15 milliards de livres sterling.

La qualité de ce nouveau modèle a été assurée en interne et en externe par des experts indépendants et représente une amélioration significative par rapport au modèle précédent, beaucoup plus simple, utilisé pour estimer le fardeau des maladies d'origine alimentaire. D'autres travaux sont en cours pour appliquer ces méthodologies à d'autres domaines, notamment l'allergie alimentaire et l'hypersensibilité.



Pour la France, pour avoir une telle étude, il nous faudra encore attendre quelque temps car si, comme l'on dit, la santé n'a pas de prix, elle a un coût et les maladies infectieuses d'origine alimentaire aussi …

La seule chose que l'on sache faire chez nous depuis des années est de réduire le nombre de personnels chargés des contrôles et des inspections en sécurité des aliments, c'est dire !


En 1996, j'avais édité « Coûts des infections bactériennes transmises par les aliments » écrit par Jocelyne Rocourt, ouvrage dans lequel on pouvait lire :
« Les maladies transmises par les aliments demeurent un problème de santé publique important, même dans les pays développés, en dépit de l’ensemble des progrès effectués en matière d’hygiène et de manipulation des denrées.
Le public est de mieux en mieux informé des problèmes de salubrité des aliments par l’intermédiaire des médias, pressant les gouvernements à agir dans ce domaine. Mais en raison de ressources non illimitées, des priorités s’imposent. Dans le grand débat sur la croissance rapide des dépenses de santé qui anime aujourd’hui toutes les nations occidentales développées, l’étude du coût de la maladie apporte un éclairage primordial. Toutefois cette expression monétaire de la maladie ne doit pas seulement être avancée pour en déplorer l’importance et plaider en faveur de sa minimisation, mais elle doit également constituer un outil de base pour établir des priorités et élaborer des instruments concrets d’aide à la décision. »

Choses lues sur la stratégie de lutte contre le coronavirus


André Heitz, alias Seppi, a eu la bonne idée de nous parler de « La stratégie de lutte contre le Covid-19 en croquis et des explications chiffrées... et un comportement imbécile d'un gazouilleur »

J'en extraie ci-après deux vidéos à des fins pédagogiques de Darius Rochebin de la Radio-Télévision Suisse.
Notre ministre de la santé emboîte le pas,
Seppi se demande, Pourquoi cette séquence n'est-elle pas plus largement diffusée en France, avec les conseils de prévention qui s'imposent ?

Il a bien raison ...

Enfin une information bien triste, « Coronavirus : l'Italie s'en remet à la Chine pour affronter l'urgence », source Les Echos du 11 mars 2020.
Le système hospitalier du nord du pays demande des mesures d'isolement encore plus drastiques. Submergé, il ne pourra pas faire face plus d'une dizaine de jours si le rythme des contagions ne ralentit pas. Le gouvernement demande à l'Europe davantage de solidarité tandis qu'il attend, ces prochaines heures, des livraisons de matériel sanitaire en provenance de Pékin.
Comme le rapporte cet autre tweet de Darius Rochebin,
La Chine a manifesté plus de soutien à l’Italie que l’Union européenne! La Commission européenne n’a même pas été capable d’un geste symbolique fort, faute d’une aide immédiate. Inconscience, médiocrité de sa part? Ou remontée d’un refoulé plus profond ?

jeudi 12 mars 2020

'Profondément préoccupée', l'OMS déclare une pandémie liée au COVID-19


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« 'Profondément préoccupée', l'OMS déclare une pandémie liée au COVID-19 », source article de Mary Van Beusekom du 11 mars dans CIDRAP News.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré le 11 mars une pandémie liée au COVID-19 , repoussant la menace au-delà de l'urgence sanitaire mondiale qu'elle avait annoncée en janvier.

Dans le briefing quotidien de l'OMS, le Directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré que cela devrait galvaniser le monde pour lutter. Cependant, « décrire la situation comme une pandémie ne change pas l'évaluation par l'OMS de la menace posée par le virus, cela ne change pas ce que fait l'OMS, et cela ne change pas ce que les pays devraient faire », a-t-il déclaré.

Le nouveau coronavirus, le premier connu pour provoquer une pandémie, a infecté plus de 118 000 personnes et tué plus de 4 000 dans 114 pays, un nombre qui ne devrait qu'augmenter. L'OMS est « profondément préoccupée à la fois par les niveaux alarmants de propagation et de gravité et les niveaux alarmants d'inactivité », a déclaré Ghebreyesus. « Au cours des 2 dernières semaines, le nombre de cas de COVID-19 en dehors de la Chine a été multiplié par 13, et le nombre de pays a triplé. »

OMS : Il est toujours possible de renverser la vapeur
Tedros et d'autres responsables de l'OMS, lors de la réunion, ont toutefois souligné que l'organisation pensait que le confinement était toujours possible et ont appelé les pays à se concentrer sur le contrôle plutôt que sur l'atténuation dans le système de santé. « Il ne s'agit pas d'une clause échappatoire à l'atténuation », a déclaré Michael Ryan, directeur exécutif de l'intervention d'urgence. « La difficulté est que, si vous n'essayez pas de supprimer cela, cela peut submerger votre système de santé. »

Tedros a mis en garde contre la concentration sur les chiffres, soulignant que certains pays ont connu un certain succès avec des stratégies de confinement agressives. « Plus de 90% des cas se trouvent dans seulement quatre pays, et deux de ces pays, la Chine et la Corée du Sud, ont des épidémies en baisse significative », a-t-il déclaré. Quatre-vingt-un pays n'ont signalé aucun cas et 57 en ont signalé moins de 10, a-t-il ajouté.

Il a exhorté les pays à éviter l'apathie. « Nous ne pouvons pas dire cela assez fort ou assez clairement ou assez souvent - que tous les pays peuvent encore changer le cours de cette pandémie », a-t-il déclaré. « Si les pays détectent, testent, traitent, isolent, suivent et mobilisent leurs populations dans la réponse, ceux qui ont une poignée de cas peuvent empêcher ces cas de devenir des cas groupés et ces cas groupés de devenir une transmission communautaire. Même les pays avec des cas groupés peuvent inverser la tendance. contre ce virus. »

Ryan a imploré les gens de mettre de côté la critique et se rassembler dans la solidarité. « L'Iran et l'Italie sont actuellement en première ligne, ils souffrent, mais je garantis que d'autres pays seront bientôt dans cette situation », a-t-il déclaré.

Les pays, a déclaré Tedros, doivent éduquer les gens sur la façon de se protéger, de mobiliser leurs équipes de santé publique et de préparer leur personnel médical à l'assaut des cas et au besoin de soins intensifs. Prenons l'exemple de l'Italie, a-t-il dit, où 900 personnes sont en soins intensifs, ce qui oblige les travailleurs de la santé à travailler de longues heures avec des équipements de protection individuelle.

« Nous avons appelé chaque jour les pays à prendre des mesures urgentes et agressives », a déclaré Ghebreyesus. « Nous avons sonné haut et fort. »

Des cas et des décès se multiplient dans le monde
Dans son rapport de la situation quotidienne, l'OMS a expliqué comment le COVID-19 continue de se propager, la Bolivie, le Burkina Faso et la Jamaïque signalant leurs premiers cas. L'agence a annoncé un décompte mondial de 118 326 cas confirmés (4 627 nouveaux depuis hier) et 4 292 décès (280 nouveaux). Le tracker du COVID-19 en ligne de Johns Hopkins répertorie 125 108 cas confirmés cet après-midi et 4 550 décès.

Les nouveaux cas chinois continuent de diminuer, avec seulement 31 nouvelles infections signalées le 11 mars 2020, selon un rapport de situation de l'OMS. En dehors de la Chine, il y a eu 37 371 cas (4 596 nouveaux) et 1 130 décès (258 nouveaux).

Hier, la Fédération internationale de la Croix-Rouge, l'UNICEF et l'OMS ont publié de nouvelles lignes directrices sur la protection des écoliers contre le virus. Le document offre des conseils sur les actions pratiques et des listes de contrôle pour les administrateurs, les enfants, les parents et les enseignants.

Les cas grimpent en Iran, en Europe
Dans l'Iran durement touché, où les autorités ont annoncé le 11 mars 2020 881 nouveaux cas et 54 nouveaux décès, le vice-président principal et deux autres membres du cabinet ont été testés positifs pour le COVID-19, selon le South China Morning Post du 11 mars 2020. Ailleurs au Moyen-Orient, le nombre de cas signalés est passé à 262 au Qatar et 189 à Bahreïn, a rapporté le journal.

L'Italie a signalé 168 nouveaux décès, ce qui porte le total à 631. Le pays a identifié au moins 12 462 cas au total, ce qui le place au deuxième rang après la Chine.

L'Espagne, le deuxième pays européen le plus durement touché, a signalé 615 nouveaux cas et 8 décès supplémentaires, ce qui porte son total à 1 639 cas et les décès à 36, selon l'OMS, mais le tracker de Johns Hopkins répertorie 2 277 cas et 54 décès.

Les autorités sanitaires françaises ont signalé le 11 mars 2020 15 nouveaux décès dus au coronavirus, ce qui porte à 48 le nombre de décès dans ce pays, selon Reuters. Le nombre total de cas confirmés est également passé à 2 281, contre 497 mardi.

Le Royaume-Uni a annoncé le décès d'un huitième patient et de 83 nouveaux cas, portant son total à 456 cas, selon Public Health England. La BBC rapporte qu'une jeune ministre de la santé, Nadine Dorries, est en auto-quarantaine à la maison depuis qu'elle a été diagnostiquée comme atteinte du COVID-19.

La Corée du Sud, où l'épidémie avait diminué, a signalé 242 nouveaux cas et 6 décès supplémentaires, selon l'OMS, pour un total de 7 755 et 60.

La Suède et Bali annoncent leurs premiers décès
La Suède a annoncé son premier décès aujourd'hui, selon Reuters. Le patient plus âgé, qui avait une maladie sous-jacente, avait été en soins intensifs dans un hôpital de la région de Stockholm.

La Suède a confirmé environ 460 cas liés au virus depuis la fin janvier. Un autre patient atteint par le COVID-19 est traité en soins intensifs dans la même région, a déclaré l'autorité régionale de la santé. Le 11 mars 2020, l'Agence de santé publique a demandé au gouvernement suédois d'interdire les rassemblements de plus de 500 personnes pour tenter de contenir la maladie.

Un voyageur britannique de 53 ans hospitalisé à Bali est décédé, ce qui est une première pour le pays, selon Reuters. Les responsables de la santé ont déclaré que la femme souffrait de diabète, d'hypertension artérielle, d'une thyroïde hyperactive et d'une maladie pulmonaire, tous des facteurs de risque de décès.
Le Liban a signalé un deuxième décès, chez un homme de 53 ans, rapporte le South China Morning Post. Le ministère de la santé du pays a déclaré que 37% de ses cas provenaient de Grande-Bretagne, d'Égypte, d'Iran et de Suisse.

Stimulation économique, dotation en personnel, annulations, restrictions
Au Royaume-Uni, le chancelier Rishi Sunak a promis des ressources suffisantes pour le National Health Service (NHS), un « régime temporaire de prêt pour interruption d'activité lié au coronavirus » destiné à soutenir les petites entreprises, la couverture du coût des indemnités de maladie pour les entreprises comptant jusqu'à 250 employés. et les prestations de maladie pour les travailleurs indépendants, a rapporté la BBC.

Dans un mouvement similaire à celui de la Réserve fédérale américaine la semaine dernière, la Banque d'Angleterre a également annoncé qu'elle avait abaissé ses taux d'intérêt de 0,75% à 0,25% le 11 mars 2020 pour aider l'économie à surmonter la pandémie.

Sir Simon Stevens, directeur général du NHS, a annoncé son intention d'inviter « jusqu'à 18 000 infirmières de premier cycle de troisième année à apporter leur aide en première ligne ». Selon une agence de presse, Public Health England, qui a effectué plus de 25 000 tests de dépistage du virus, se développe pour pouvoir tester 10 000 personnes par jour.

Pendant ce temps, les pourparlers sur le Brexit impliquant environ 150 délégués prévus pour la semaine prochaine pourraient ne pas avoir lieu, a déclaré le ministre Michael Gove dans The Guardian.

Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a annoncé mercredi que le pays réserverait l'équivalent de 28,3 milliards de dollars pour faire face à la crise. Pendant ce temps, l'Albanie, Malte et l'Espagne ont interrompu tous les vols entrants en provenance d'Italie. Air Canada et British Airways ont également interrompu tous les vols vers l'Italie, tandis que l'Autriche, Malte et la Slovénie ont fermé leurs frontières avec l'Italie, selon NPR.

Des responsables espagnols ont annoncé mercredi qu'ils avaient fermé tous les musées publics, y compris le Prado, a rapporté Reuters. Madrid avait déjà fermé des écoles et interrompu de grands rassemblements, tout comme la région de la Rioja et le Pays basque.

L'Arabie saoudite, qui a interdit les voyages à destination et en provenance de 14 pays et annulé les pèlerinages à La Mecque et à Médine, a annoncé le 11 mars que tous les cinémas sont fermés jusqu'à nouvel ordre, selon le South China Morning Post. Le Koweït a annoncé un shutdown de deux semaines du pays.

Israël, qui a signalé 77 cas, a annoncé l'équivalent d'un paquet de 2,8 milliards de dollars pour stabiliser l'économie, doublant un fonds précédemment annoncé pour aider les entreprises et le système de santé, a rapporté le South China Morning Post.

Pendant ce temps, la Chine poursuit sa lente reprise. Les autorités locales en Chine ont commencé à assouplir les restrictions de voyage imposées en janvier. Le constructeur automobile japonais Nissan a annoncé le 11 mars qu'il relancerait la fabrication dans deux usines en Chine, dont une dans la province du Hubei, selon NPR.

Contamination par les alcaloïdes d’opium des graines de pavot vendues aux consommateurs et des produits de boulangerie en contenant


Cette fois-ci ce n'est pas l'Anses qui communique sur un risque de sécurité sanitaire mais la DGCCRF le 10 mars 2020 à propos de la « Contamination par les alcaloïdes d’opium des graines de pavot vendues aux consommateurs et des produits de boulangerie en contenant ».
A la suite d’un signalement du centre antipoison de Paris, la DGCCRF a initié une enquête sur les teneurs en alcaloïdes d’opium des produits de boulangerie contenant des graines de pavot. L’enquête a révélé des teneurs bien moins préoccupantes que celle signalée, mais aussi une prise en compte insuffisante de ce risque sanitaire par les opérateurs de la filière.

Un avis de l'EFSA du 16 mai 2018 indiquait :
L'EFSA a mis à jour son évaluation des risques liés aux alcaloïdes de l'opium dans les graines de pavot, confirmant plusieurs de ses conclusions antérieures, notamment la quantité de ces substances pouvant être consommées en toute sécurité.
Le nouvel avis confirme le niveau de sécurité de 10 μg/kg de poids corporel mais, cette fois-ci, en tant que « DARf* de groupe » qui, outre la morphine, prend en compte la teneur en codéine dans le calcul de l'exposition alimentaire.
*Une dose de référence aiguë (DARf) est l'estimation de la quantité d'une substance dans des aliments – habituellement exprimée en termes de poids corporel (mg par kg ou μg par kg de poids corporel) – qui peut être ingérée sur une période de 24 heures ou moins sans risque appréciable pour la santé du consommateur.

La DGCCRF sensibilise les opérateurs de la filière à ce risque sanitaire
Les teneurs en équivalent morphine dosées dans les pains et les baguettes prélevés dans le cadre de cette enquête étaient bien plus faibles et bien moins préoccupantes que celle signalée par le Centre Antipoison de Paris. Toutefois, l’enquête a mis en évidence une faible prise en compte de ce risque sanitaire par les opérateurs de la filière, associée parfois à des risques de dépassements de la dose de référence aiguë (cf.encart), le plus souvent modérés, au moins pour certaines catégories de la population susceptibles de consommer des produits de boulangerie contenant du pavot.

31 échantillons prélevés
7 échantillons de denrées contenant des graines de pavot (1 brioche, 2 bagels et 4 pains) ont ainsi été déclarés « impropres à la consommation ». 1 échantillon de graines de pavot destinées au consommateur final a été déclaré « non satisfaisant » en raison d’un léger dépassement de la valeur cible en morphine.
La DGCCRF rappelle qu’il est indispensable que des actions soient menées tout au long de la filière pour faire en sorte que la teneur en équivalent morphine dans les pains et les produits de boulangerie fine ne conduise pas à un risque de dépassement de la dose de référence aiguë. Ces actions comprennent l’utilisation de procédés permettant de réduire la teneur en alcaloïdes des graines, la maîtrise de la recette et du procédé de fabrication et la réalisation d’autocontrôles.

NB : Sur le sujet, on lira sur ce blog, Privé de graines de pavot et Privé de graines de pavot ? Une suite ... 

mercredi 11 mars 2020

Contrôle des allégations nutritionnelles et de santé sur les sites internet de compléments alimentaires : Taux moyen de non-conformité de 76%


La DGGCRF vient de publier le 10 mars 2020 une enquête de 2017 sur les sites Internet de compléments alimentaires en ce qui concerne les allégations nutritionnelles et de santé.
En 2014 un fort taux d’anomalies (80 %) avait ainsi été révélé. En 2017, les investigations menées sur quatre-vingt-quinze sites internet de petits opérateurs ont également donné lieu à un taux de non-conformité élevé (76 %).
Les enquêteurs ont contrôlé 95 sites internet proposant l’achat en ligne de compléments alimentaires et ont constaté de nombreux manquements à la réglementation. Le taux moyen de non-conformité (76%) est important.
Les principales anomalies constatées portaient sur :
  • l’utilisation d’allégations de santé non autorisées ou employées de manière non conforme (64 % des sites contrôlés concernés),
  • l’utilisation d’allégations thérapeutiques interdites (49 % des sites contrôlés),
  • l’emploi d’allégations dites « générales » non associées à des allégations de santé dûment autorisées (23% des sites contrôlés).
Allégations de santé
Sur 61 sites, des anomalies ont été constatées dans l’utilisation des allégations de santé. Ces allégations, non conformes ou non autorisées, étaient reliées aux plantes, aux produits de la ruche ainsi qu’à certaines substances comme les polyphénols et le chitosan.
Allégations thérapeutiques
Sur 47 sites internet, l’enquête a mis en évidence la présence d’allégations thérapeutiques interdites. Plusieurs types étaient utilisés :
  • les allégations ciblant une maladie, telles que l’affirmation d’un « rôle dans la polyarthrite rhumatoïde »,
  • les allégations utilisant des termes en lien avec la thérapie comme le terme « qualité curative »,
  • les allégations faisant référence à des effets pharmacologiques tels que l’adjectif « anti-inflammatoire »,
  • les allégations faisant référence à des symptômes d’une maladie sans faire état de celle-ci, comme dans le message  « recommandé en cas de douleurs articulaires ».
  • Parmi les allégations thérapeutiques interdites découvertes, de nombreux couples substance/maladie ont été trouvés, par exemple « canneberge/infection urinaire » ou « curcuma/arthrite ».
Vous lirez tout cela dans le détail si cela vous dit ... mais l'enquête date tout de même de 2017 ... et depuis ...


En conclusion, 95 sites internet contrôlés et 316 actions de contrôle,
  • Taux de non-conformité : 76 %
  • 13 avertissements
  • 54 mesures de police administrative
  • 5 procès-verbaux