jeudi 12 mars 2020

Contamination par les alcaloïdes d’opium des graines de pavot vendues aux consommateurs et des produits de boulangerie en contenant


Cette fois-ci ce n'est pas l'Anses qui communique sur un risque de sécurité sanitaire mais la DGCCRF le 10 mars 2020 à propos de la « Contamination par les alcaloïdes d’opium des graines de pavot vendues aux consommateurs et des produits de boulangerie en contenant ».
A la suite d’un signalement du centre antipoison de Paris, la DGCCRF a initié une enquête sur les teneurs en alcaloïdes d’opium des produits de boulangerie contenant des graines de pavot. L’enquête a révélé des teneurs bien moins préoccupantes que celle signalée, mais aussi une prise en compte insuffisante de ce risque sanitaire par les opérateurs de la filière.

Un avis de l'EFSA du 16 mai 2018 indiquait :
L'EFSA a mis à jour son évaluation des risques liés aux alcaloïdes de l'opium dans les graines de pavot, confirmant plusieurs de ses conclusions antérieures, notamment la quantité de ces substances pouvant être consommées en toute sécurité.
Le nouvel avis confirme le niveau de sécurité de 10 μg/kg de poids corporel mais, cette fois-ci, en tant que « DARf* de groupe » qui, outre la morphine, prend en compte la teneur en codéine dans le calcul de l'exposition alimentaire.
*Une dose de référence aiguë (DARf) est l'estimation de la quantité d'une substance dans des aliments – habituellement exprimée en termes de poids corporel (mg par kg ou μg par kg de poids corporel) – qui peut être ingérée sur une période de 24 heures ou moins sans risque appréciable pour la santé du consommateur.

La DGCCRF sensibilise les opérateurs de la filière à ce risque sanitaire
Les teneurs en équivalent morphine dosées dans les pains et les baguettes prélevés dans le cadre de cette enquête étaient bien plus faibles et bien moins préoccupantes que celle signalée par le Centre Antipoison de Paris. Toutefois, l’enquête a mis en évidence une faible prise en compte de ce risque sanitaire par les opérateurs de la filière, associée parfois à des risques de dépassements de la dose de référence aiguë (cf.encart), le plus souvent modérés, au moins pour certaines catégories de la population susceptibles de consommer des produits de boulangerie contenant du pavot.

31 échantillons prélevés
7 échantillons de denrées contenant des graines de pavot (1 brioche, 2 bagels et 4 pains) ont ainsi été déclarés « impropres à la consommation ». 1 échantillon de graines de pavot destinées au consommateur final a été déclaré « non satisfaisant » en raison d’un léger dépassement de la valeur cible en morphine.
La DGCCRF rappelle qu’il est indispensable que des actions soient menées tout au long de la filière pour faire en sorte que la teneur en équivalent morphine dans les pains et les produits de boulangerie fine ne conduise pas à un risque de dépassement de la dose de référence aiguë. Ces actions comprennent l’utilisation de procédés permettant de réduire la teneur en alcaloïdes des graines, la maîtrise de la recette et du procédé de fabrication et la réalisation d’autocontrôles.

NB : Sur le sujet, on lira sur ce blog, Privé de graines de pavot et Privé de graines de pavot ? Une suite ... 

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