Le blog vous en a déjà entretenu ici, ce sont, d’après l’OSAV, Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, « les sismographes de la détection précoce ; on les nomme « Seismo » dans le présent concept. Les Seismo réunis forment le comité Seismo. Celui-ci peut consulter un conseil composé d’experts externes pour évaluer les informations recueillies. »
Surveiller les développements dans le domaine de la sécurité des aliments est une tâche indispensable de la détection précoce. C’est pourquoi l’OSAV résume et évalue l’essentiel dans le Seismo Info.
Différents sujets ayant déjà été abordés par le blog, voici ma sélection du Seismo Info 03/2020 :
- Nouvelles tendances alimentaires
Aliments
ultra-transformés. Des chercheurs discutent, depuis des années,
des effets négatifs possibles des aliments ultra-transformés
(ultra-processed food) sur la santé. Une nouvelle étude montre à
présent que ces aliments peuvent aussi avoir des effets
neurocognitifs néfastes, notamment sur le contrôle de l'appétit.
Publication
originale, 14 pages. (24.02.2020).
Probiotiques.
Un groupe de chercheurs a développé une boisson probiotique qui
serait en mesure de lutter contre des bactéries résistantes aux
antibiotiques. Les bactéries utilisées contiennent de nouveaux
plasmides qui empêcheraient la multiplication de bactéries
résistantes. Nutra
Ingredients, 2 pages. (18.02.2020).
Alimentation
végétalienne. Des personnes allergiques pourraient mettre leur
santé en danger si elles consomment des aliments végétaliens
contenant, à leur insu, des allergènes comme du lait ou des œufs.
Le terme « végétalien » implique que le produit ne contient pas
de lait, pas de poisson, ni des œufs. Cela peut amener certains
consommateurs à ne pas faire attention à des informations
importantes comme « peut contenir des traces de ... ». Food
Manufacture, 2 pages. L’OSAV a publié un communiqué de presse
spécialisé sur les alimentations végétarienne et végétalienne.
OSAV,
1 page. (05.03.2020).
Alimentation
à base de plantes. L’alimentation à base de plantes est très
tendance, mais est-elle vraiment saine ? Une compilation de ses
possibles effets secondaires nuisibles : BBC,
5 pages. (07.02.2020).
- Toxi-infections alimentaires : foyers inhabituels
Fromage
au lait cru. En France, 13 personnes sont tombées malades après
avoir consommé du fromage au lait cru. Selon des informations du
Centre national de référence pour les salmonelles à l’Institut
Pasteur, elles ont été infectées par la même souche bactérienne
à savoir Salmonella Dublin. Les infections se sont produites entre
novembre 2019 et janvier 2020. Trois personnes en sont mortes, mais
le rôle joué par la salmonellose dans ces décès n’est pas
clair. Food
Safety News, 2 pages. Dernières nouvelles : deux autres cas ont
été déclarés en Suède ; le produit concerné a apparemment été
exporté aussi en Espagne, en Suède et au Royaume-Uni. Food
Safety News, 2 pages. (03.03.2020).
Norovirus
dans des fruits de mer. L’ECDC a publié une rapid
communication sur l’augmentation des cas de gastro-entérite aiguë
enregistrés en France entre décembre 2019 et janvier 2020. Un lien
a pu être établi entre ces cas et la consommation de coquillages,
principalement des huîtres (cf. Seismo
Info 01/2020). En conséquence, 31 zones de production ont été
fermées pour cause de contamination par des norovirus, un nombre
inhabituellement élevé par rapport aux années précédentes (11
zones en janvier 2018 et deux en janvier 2019). ECDC,
8 pages (27.02.2020).
Huîtres.
Près de 200 personnes sont tombées malade ces derniers mois au
Royaume-Uni après avoir consommé des huîtres. Au moins 180 cas de
gastro-entérite ont été déclarés depuis novembre 2019 en lien
avec la consommation d’huîtres provenant de différents sites de
production et points de vente. Food
Safety News, 2 pages. (10.02.2020).
Viande
équine. Selon un récent rapport, un foyer de salmonellose en
lien avec de la viande de cheval provenant de Roumanie a infecté 25
personnes en France l’année dernière. Le foyer est apparu début
août 2019 dans le Nord et le Pas-de-Calais et a pu être imputé aux
sérotypes Salmonella Bovismorbificans. Food
Safety News, 3 pages. Publication originale (en français), 9
pages. (24.02.2020).
Intoxication
alimentaire. Un foyer de toxi-infection alimentaire causé par
Clostridium perfringens a touché 34 personnes en Angleterre.
Un lien a pu être établi avec des poireaux mélangés à une sauce
au fromage, une source inconnue jusqu’à présent. Le mets a été
servi dans un restaurant qui présentait d’importantes faiblesses
en termes de sécurité sanitaire des aliments, par exemple pas de
contrôle adéquat de la température lors de la cuisson ou du
maintien au chaud ou pas de prévention des contaminations croisées
entre aliments crus et aliments cuits. Le restaurant a probablement
réutilisé la sauce au fromage de la veille. Publication
originale, 7 pages. (27.02.2020).
- Sécurité alimentaire
Norovirus.
Rapport final de l’étude britannique Norovirus Attribution Study
(NoVAS) qui a analysé les données concernant les affections à
norovirus survenues entre janvier 2014 et septembre 2019. La question
centrale était de déterminer dans quelle mesure les denrées
alimentaires contribuent à la transmission du norovirus au
Royaume-Uni par opposition à une transmission d’humain à humain.
L’étude estime à 380 000 cas annuels de maladie à norovirus
d’origine alimentaire sur 3 millions de cas (toute origine
confondue) en Grande-Bretagne, un nombre nettement plus élevé que
l’estimation actuelle de 73 000. Les huîtres présentent un risque
élevé, puisqu’elles causeraient un cas de maladie par 160
portions consommées. Food
Safety News, 2 pages. Publication
originale, 265 pages. (24.02.2020).
PFAS. L’Autorité
européenne de sécurité des aliments (EFSA) présente un nouveau
projet d’évaluation des risques sanitaires possibles des
substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS), qui peut
faire l’objet de commentaires jusqu’au 20 avril 2020. Les PFAS
sont des produits chimiques de l’industrie difficilement
dégradables et désormais détectables partout, dans
l’environnement, la chaîne agroalimentaire et chez l’homme.
L’EFSA propose un apport nutritionnel hebdomadaire maximal pour la
somme des quatre PFAS de 8 ng/kg de poids corporel. BfR,
2 pages. EFSA,
1 page. (25.02.2020).
Campylobacter.
Le Statens Serum Institut (SSI) danois a publié son rapport annuel
sur les infections par Campylobacter en 2018 et 2019. Points
importants : Les infections à Campylobacter restent la cause
la plus fréquente d’infections intestinales au Danemark et ces
infections ont été, en 2019, plus nombreuses que jamais. Par
ailleurs, le séquençage du génome entier (Whole genome sequencing
WGS) a été pratiqué pour la première fois en routine : il a
révélé l’apparition de plusieurs petits foyers et d’un foyer
de plus grande ampleur, une information qu’on n’aurait pas eue
sans le SGE. La cause principale de ces foyers était la viande de
poulet produite au Danemark. SSI,
3 pages. Rapport,
3 pages. En comparaison : En Suède,
selon des informations de l’interprofession avicole, la prévalence
de Campylobacter dans la viande de volaille est à un niveau
historiquement bas, et en Écosse,
le nombre d’infections par Campylobacter est resté stable
l’année dernière. (17.02.2020).
Moisissures.
Une start-up suisse veut réduire les pertes de fruits et légumes
après la récolte en luttant contre la formation de moisissures. À
cette fin, elle a développé des fongicides qui sont biodégradables
mais qui éloignent les agents pathogènes. Swisscofel,
2 pages. (06.02.2020).
Caries.
Selon une nouvelle étude, les enfants qui ont une concentration
élevée de PFAS dans le sang ont une probabilité plus élevée de
développer des caries. Les PFAS sont aussi appelés « produits
chimiques éternels » en raison de leur persistance dans
l’environnement. ScienceDaily,
2 pages. Publication
originale, 13 pages. (07.02.2020).
Olives.
L’office néerlandais de protection des consommateurs et de
sécurité sanitaire des aliments (LAVES) a décelé Listeria
monocytogenes dans 3 des 22 échantillons d’olives analysés.
Ces résultats laissent présumer qu’un problème fondamental de
contamination des olives transformées de manière artisanale, par
Listeria monocytogenes, peut exister. LAVES,
1 page. (03.03.2020).
Mycotoxines.
Le rapport de BIOMIN sur les mycotoxines 2019 informe sur les menaces
imminentes que les mycotoxines font peser sur la volaille, les porcs,
les ruminants et l’aquaculture en 2020, sur la base des derniers
résultats de tests sur aliments pour animaux. Biomin,
7 pages. (05.03.2020).
Fruits
secs. La cause du foyer de toxi-infection alimentaire à
Salmonella (S. Agbeni et S. Gamaba) apparu en
2019 en Norvège a pu être déterminée : un mélange de fruits, de
baies et de fruits à coque séchés. Bien que les bactéries aient
été mises en évidence dans quelques produits, les tests de
dépistage de salmonelles réalisés sur les différents composants
ont été négatifs. Le produit se composait d’ananas et de papayes
de Thaïlande, de raisins secs de Turquie, de tranches de noix de
coco du Ghana et de chips de bananes des Philippines – le mélange
avait été emballé en Italie puis expédié en Norvège. Une
contamination le long de la ligne de production est une explication
possible du foyer. Food
Safety News, 2 pages. (17.02.2020).
Eau
de rinçage de la bouche chez le dentiste. Selon des mesures en
laboratoire, l’eau de rinçage de la bouche chez le dentiste est
très contaminée à certains endroits : sur les 260 échantillons
prélevés dans 21 cabinets en Suisse alémanique, 57 % étaient
contaminés. Il n’existe pas de valeurs limites contraignantes pour
l’eau de rinçage de la bouche chez le dentiste, contrairement à
l’eau potable. SRF,
2 pages. (04.03.2020).
- Fraudes alimentaires
Fraude
dans l’UE. La Commission européenne a publié un Monthly
Summary of Articles on Food Fraud and Adulteration pour janvier 2020.
Extrait : 64 % de l’huile d’olive analysée au Brésil n’était
pas conforme aux informations mentionnées sur l’étiquette du
produit. Rapport,
2 pages. (12.02.2020).
Œufs.
Une suspicion de fraude pèse sur une entreprise autrichienne de
transformation d’œufs. Le bruit court que l’établissement
aurait intentionnellement transformé des œufs avariés importés en
œufs liquides et qu’il les aurait ensuite vendus à des
industriels et à des restaurateurs sous une fausse étiquette. APA,
1 page. (25.02.2020).
Mélamine.
La FDA nord-américaine a contesté plusieurs aliments pour animaux
importés de Chine, au motif qu’ils contenaient de la mélamine.
Cette substance avait été à l’origine d’un « large
rappel d’aliments pour animaux en 2007 » déclenché aux
États-Unis par des aliments pour chiens et chats contenant du gluten
de blé contaminé par de la mélamine. Cette substance devait faire
apparaître ces aliments plus riches en protéines. Une fraude
similaire a été découverte en 2008 en Chine où de la mélamine
avait été ajoutée à du lait
chinois, utilisé, entre autres, dans des aliments pour
nourrissons. FDA,
5 pages. (18.02.2020).
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