vendredi 13 mars 2020

Seismo, le couteau suisse de la sécurité sanitaire des aliments, édition de mars 2020


Le blog vous en a déjà entretenu ici, ce sont, d’après l’OSAV, Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires, « les sismographes de la détection précoce ; on les nomme « Seismo » dans le présent concept. Les Seismo réunis forment le comité Seismo. Celui-ci peut consulter un conseil composé d’experts externes pour évaluer les informations recueillies. »
Surveiller les développements dans le domaine de la sécurité des aliments est une tâche indispensable de la détection précoce. C’est pourquoi l’OSAV résume et évalue l’essentiel dans le Seismo Info.

Différents sujets ayant déjà été abordés par le blog, voici ma sélection du Seismo Info 03/2020 :
  • Nouvelles tendances alimentaires

Aliments ultra-transformés. Des chercheurs discutent, depuis des années, des effets négatifs possibles des aliments ultra-transformés (ultra-processed food) sur la santé. Une nouvelle étude montre à présent que ces aliments peuvent aussi avoir des effets neurocognitifs néfastes, notamment sur le contrôle de l'appétit. Publication originale, 14 pages. (24.02.2020).



Probiotiques. Un groupe de chercheurs a développé une boisson probiotique qui serait en mesure de lutter contre des bactéries résistantes aux antibiotiques. Les bactéries utilisées contiennent de nouveaux plasmides qui empêcheraient la multiplication de bactéries résistantes. Nutra Ingredients, 2 pages. (18.02.2020).



Alimentation végétalienne. Des personnes allergiques pourraient mettre leur santé en danger si elles consomment des aliments végétaliens contenant, à leur insu, des allergènes comme du lait ou des œufs. Le terme « végétalien » implique que le produit ne contient pas de lait, pas de poisson, ni des œufs. Cela peut amener certains consommateurs à ne pas faire attention à des informations importantes comme « peut contenir des traces de ... ». Food Manufacture, 2 pages. L’OSAV a publié un communiqué de presse spécialisé sur les alimentations végétarienne et végétalienne. OSAV, 1 page. (05.03.2020).

Alimentation à base de plantes. L’alimentation à base de plantes est très tendance, mais est-elle vraiment saine ? Une compilation de ses possibles effets secondaires nuisibles : BBC, 5 pages. (07.02.2020).
  • Toxi-infections alimentaires : foyers inhabituels

Fromage au lait cru. En France, 13 personnes sont tombées malades après avoir consommé du fromage au lait cru. Selon des informations du Centre national de référence pour les salmonelles à l’Institut Pasteur, elles ont été infectées par la même souche bactérienne à savoir Salmonella Dublin. Les infections se sont produites entre novembre 2019 et janvier 2020. Trois personnes en sont mortes, mais le rôle joué par la salmonellose dans ces décès n’est pas clair. Food Safety News, 2 pages. Dernières nouvelles : deux autres cas ont été déclarés en Suède ; le produit concerné a apparemment été exporté aussi en Espagne, en Suède et au Royaume-Uni. Food Safety News, 2 pages. (03.03.2020).

Norovirus dans des fruits de mer. L’ECDC a publié une rapid communication sur l’augmentation des cas de gastro-entérite aiguë enregistrés en France entre décembre 2019 et janvier 2020. Un lien a pu être établi entre ces cas et la consommation de coquillages, principalement des huîtres (cf. Seismo Info 01/2020). En conséquence, 31 zones de production ont été fermées pour cause de contamination par des norovirus, un nombre inhabituellement élevé par rapport aux années précédentes (11 zones en janvier 2018 et deux en janvier 2019). ECDC, 8 pages (27.02.2020).

Huîtres. Près de 200 personnes sont tombées malade ces derniers mois au Royaume-Uni après avoir consommé des huîtres. Au moins 180 cas de gastro-entérite ont été déclarés depuis novembre 2019 en lien avec la consommation d’huîtres provenant de différents sites de production et points de vente. Food Safety News, 2 pages. (10.02.2020).

Viande équine. Selon un récent rapport, un foyer de salmonellose en lien avec de la viande de cheval provenant de Roumanie a infecté 25 personnes en France l’année dernière. Le foyer est apparu début août 2019 dans le Nord et le Pas-de-Calais et a pu être imputé aux sérotypes Salmonella Bovismorbificans. Food Safety News, 3 pages. Publication originale (en français), 9 pages. (24.02.2020).

Intoxication alimentaire. Un foyer de toxi-infection alimentaire causé par Clostridium perfringens a touché 34 personnes en Angleterre. Un lien a pu être établi avec des poireaux mélangés à une sauce au fromage, une source inconnue jusqu’à présent. Le mets a été servi dans un restaurant qui présentait d’importantes faiblesses en termes de sécurité sanitaire des aliments, par exemple pas de contrôle adéquat de la température lors de la cuisson ou du maintien au chaud ou pas de prévention des contaminations croisées entre aliments crus et aliments cuits. Le restaurant a probablement réutilisé la sauce au fromage de la veille. Publication originale, 7 pages. (27.02.2020). 
  • Sécurité alimentaire

Norovirus. Rapport final de l’étude britannique Norovirus Attribution Study (NoVAS) qui a analysé les données concernant les affections à norovirus survenues entre janvier 2014 et septembre 2019. La question centrale était de déterminer dans quelle mesure les denrées alimentaires contribuent à la transmission du norovirus au Royaume-Uni par opposition à une transmission d’humain à humain. L’étude estime à 380 000 cas annuels de maladie à norovirus d’origine alimentaire sur 3 millions de cas (toute origine confondue) en Grande-Bretagne, un nombre nettement plus élevé que l’estimation actuelle de 73 000. Les huîtres présentent un risque élevé, puisqu’elles causeraient un cas de maladie par 160 portions consommées. Food Safety News, 2 pages. Publication originale, 265 pages. (24.02.2020).



PFAS. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) présente un nouveau projet d’évaluation des risques sanitaires possibles des substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS), qui peut faire l’objet de commentaires jusqu’au 20 avril 2020. Les PFAS sont des produits chimiques de l’industrie difficilement dégradables et désormais détectables partout, dans l’environnement, la chaîne agroalimentaire et chez l’homme. L’EFSA propose un apport nutritionnel hebdomadaire maximal pour la somme des quatre PFAS de 8 ng/kg de poids corporel. BfR, 2 pages. EFSA, 1 page. (25.02.2020).



Campylobacter. Le Statens Serum Institut (SSI) danois a publié son rapport annuel sur les infections par Campylobacter en 2018 et 2019. Points importants : Les infections à Campylobacter restent la cause la plus fréquente d’infections intestinales au Danemark et ces infections ont été, en 2019, plus nombreuses que jamais. Par ailleurs, le séquençage du génome entier (Whole genome sequencing WGS) a été pratiqué pour la première fois en routine : il a révélé l’apparition de plusieurs petits foyers et d’un foyer de plus grande ampleur, une information qu’on n’aurait pas eue sans le SGE. La cause principale de ces foyers était la viande de poulet produite au Danemark. SSI, 3 pages. Rapport, 3 pages. En comparaison : En Suède, selon des informations de l’interprofession avicole, la prévalence de Campylobacter dans la viande de volaille est à un niveau historiquement bas, et en Écosse, le nombre d’infections par Campylobacter est resté stable l’année dernière. (17.02.2020).

Moisissures. Une start-up suisse veut réduire les pertes de fruits et légumes après la récolte en luttant contre la formation de moisissures. À cette fin, elle a développé des fongicides qui sont biodégradables mais qui éloignent les agents pathogènes. Swisscofel, 2 pages. (06.02.2020).
Caries. Selon une nouvelle étude, les enfants qui ont une concentration élevée de PFAS dans le sang ont une probabilité plus élevée de développer des caries. Les PFAS sont aussi appelés « produits chimiques éternels » en raison de leur persistance dans l’environnement. ScienceDaily, 2 pages. Publication originale, 13 pages. (07.02.2020).

Olives. L’office néerlandais de protection des consommateurs et de sécurité sanitaire des aliments (LAVES) a décelé Listeria monocytogenes dans 3 des 22 échantillons d’olives analysés. Ces résultats laissent présumer qu’un problème fondamental de contamination des olives transformées de manière artisanale, par Listeria monocytogenes, peut exister. LAVES, 1 page. (03.03.2020).

Mycotoxines. Le rapport de BIOMIN sur les mycotoxines 2019 informe sur les menaces imminentes que les mycotoxines font peser sur la volaille, les porcs, les ruminants et l’aquaculture en 2020, sur la base des derniers résultats de tests sur aliments pour animaux. Biomin, 7 pages. (05.03.2020).

Fruits secs. La cause du foyer de toxi-infection alimentaire à Salmonella (S. Agbeni et S. Gamaba) apparu en 2019 en Norvège a pu être déterminée : un mélange de fruits, de baies et de fruits à coque séchés. Bien que les bactéries aient été mises en évidence dans quelques produits, les tests de dépistage de salmonelles réalisés sur les différents composants ont été négatifs. Le produit se composait d’ananas et de papayes de Thaïlande, de raisins secs de Turquie, de tranches de noix de coco du Ghana et de chips de bananes des Philippines – le mélange avait été emballé en Italie puis expédié en Norvège. Une contamination le long de la ligne de production est une explication possible du foyer. Food Safety News, 2 pages. (17.02.2020).

Eau de rinçage de la bouche chez le dentiste. Selon des mesures en laboratoire, l’eau de rinçage de la bouche chez le dentiste est très contaminée à certains endroits : sur les 260 échantillons prélevés dans 21 cabinets en Suisse alémanique, 57 % étaient contaminés. Il n’existe pas de valeurs limites contraignantes pour l’eau de rinçage de la bouche chez le dentiste, contrairement à l’eau potable. SRF, 2 pages. (04.03.2020).
  • Fraudes alimentaires
Fraude dans l’UE. La Commission européenne a publié un Monthly Summary of Articles on Food Fraud and Adulteration pour janvier 2020. Extrait : 64 % de l’huile d’olive analysée au Brésil n’était pas conforme aux informations mentionnées sur l’étiquette du produit. Rapport, 2 pages. (12.02.2020).

Œufs. Une suspicion de fraude pèse sur une entreprise autrichienne de transformation d’œufs. Le bruit court que l’établissement aurait intentionnellement transformé des œufs avariés importés en œufs liquides et qu’il les aurait ensuite vendus à des industriels et à des restaurateurs sous une fausse étiquette. APA, 1 page. (25.02.2020).

Mélamine. La FDA nord-américaine a contesté plusieurs aliments pour animaux importés de Chine, au motif qu’ils contenaient de la mélamine. Cette substance avait été à l’origine d’un « large rappel d’aliments pour animaux en 2007 » déclenché aux États-Unis par des aliments pour chiens et chats contenant du gluten de blé contaminé par de la mélamine. Cette substance devait faire apparaître ces aliments plus riches en protéines. Une fraude similaire a été découverte en 2008 en Chine où de la mélamine avait été ajoutée à du lait chinois, utilisé, entre autres, dans des aliments pour nourrissons. FDA, 5 pages. (18.02.2020).

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