mercredi 15 avril 2020

COVID-19: Au milieu de discussions sur le déconfinement, le Dr Anthony Fauci avertit les Etats-Unis que nous n’en sommes pas encore là


« Au milieu de discussions sur le déconfinement, Fauci avertit les Etats-Unis que s’agissant du COVID-19, nous n’en sommes pas encore là », source article de Stéphanie Soucheray paru le 14 avril 2020 dans CIDRAP News.

Dans une interview accordée le 14 avril 2020 à l'Associated Press, Anthony Fauci, directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses, a déclaré que l'ouverture du pays le 1er mai était « un peu trop optimiste ».

Photo du Dr. Anthony Fauci prise le 13 avril 2020, source AP.
Ses commentaires interviennent un jour après l'annonce par le président Donald Trump d'un nouveau groupe de travail sur la réouverture, destiné à aider le pays à retrouver la santé économique après la fin de la campagne nationale de distanciation physique COVID-19 le 30 avril. Dans un va-et-vient passionné avec des journalistes, Trump a déclaré hier que seul le président avait la possibilité de faire savoir à quel moment et comment rouvrir le pays.

Mais Fauci a déclaré: « Nous devons mettre en place quelque chose qui est efficace et sur lequel nous pouvons compter, et nous n'en sommes pas encore . »

Fauci a averti que le déconfinement trop tôt entraînerait des cas groupéscd'infections, et il a déclaré qu'il ne serait pas surpris s'il y avait un deuxième pic d'activité COVID-19 à l'automne.

Les gouverneurs esquissent des plans
Pendant ce temps, les gouverneurs le 13 et d'le 14 avril 2020 ont continué de décrire leurs plans de déconfinement. Le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, a déclaré que les tests doivent être considérablement étendus, jusqu'à 35 000 tests par semaine, avant d'envisager de reprendre une activité économique normale. Walz a appelé à l'expansion des tests d'effort lunaire de son Etat, étant donné que l'Etat a testé moins de 38 000 personnes jusqu'à présent.

Gavin Newsom, le gouverneur de Californie qui a rejoint Washington et l'Oregon dans le Pacte des États occidentaux pour élaborer un plan de déconfinement, a déclaré le 14 avril 2020 que le déconfinement dépend de six facteurs, notamment la disponibilité de tests étendus, la capacité de fournir un suivi des contacts et la disponibilité de produits thérapeutiques. à utiliser contre le virus.

La Californie est la cinquième économie du monde et, le 19 mars, elle est devenue le premier État à émettre une ordonnance de séjour à domicile. Newsom a déclaré le 14 avril 2020 que la Californie avait réussi à aplatir la courbe, mais que la distance physique était toujours nécessaire.

À ce jour, 24 524 Californiens ont contracté le COVID-19, dont 726 sont décédés. Mais le pic de décès de l'État semble avoir été le 8 avril, lorsque 66 personnes sont décédées en une seule journée.

Le nombre de cas atteint 200 000 à New York
New York reste l'État le plus durement touché, avec 202 208 cas et 10 834 décès. Le New Jersey suit, avec 68 824 cas et 2 805 décès.
Le Massachusetts est le troisième Etat avec 28 163 cas, dont 957 décès. Le maire de Boston, Marty Walsh, a déclaré que le nombre de cas dans sa ville avait doublé la semaine dernière et que les hôpitaux connaissaient une forte augmentation des admissions.

Pour aider à lutter contre l'épidémie, le gouverneur du Massachusetts, Charlie Baker, a annoncé qu'il embauchait 1 000 traceurs de contacts pour mener des entretiens avec toute personne testée positive dans l'État et identifier tous les contacts qui auraient pu passer 15 minutes avec cette personne au cours des dernières semaines.

Au total, les États-Unis ont signalé 597 834 cas et 25 191 décès dus au nouveau coronavirus, le plus au monde dans les deux catégories, selon un tracker du New York Times.

Maisons de santé et usines de viande touchées
Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a déclaré le 13 avril 2020 que la Garde nationale avait été déployée dans des dizaines de maisons de santé dans lesquelles des cas de COVID-19 ont été confirmés pour fournir des tests aux résidents et au personnel.

La National Public Radio rapporte que des équipes de quatre personnes ont été envoyées dans 93 établissements de soins de longue durée où 962 cas ont été identifiés. Aux États-Unis, au moins 3 600 décès dus au COVID-19 ont été enregistrés chez les résidents et le personnel des maisons de santé, et la première épidémie mortelle de COVID-19 s'est produite au Life Care Center de Kirkland, dans l'État de Washington. Le virus s'est révélé plus grave et mortel chez les personnes âgées.

Des cas groupés de COVID-19 ont également été récemment identifiées chez du personnel d'usines de conditionnement de viande dans le Colorado et le Dakota du Sud. Le dimanche de Pâques, l'usine de Smithfield à Sioux Falls, dans le Dakota du Sud, a annoncé qu'elle serait fermée indéfiniment après que plus de 300 travailleurs aient été malades du nouveau coronavirus.

L'usine de Smithfield est l'une des plus grandes usines de transformation de porc du pays, et les cas parmi les employés représentent un tiers du total du Dakota du Sud. La gouverneure du Dakota du Sud, Kristi Noem, a résisté aux appels pour confiner l'État, et a déclaré hier que son État allait accueillir un nouvel essai d'hydroxychloroquine, un antipaludéen préféré par Trump comme thérapeutique prometteuse contre le COVID-19.

Hier, l'usine de viande bovine de JBS USA à Greeley, Colorado, a annoncé sa fermeture jusqu'au 24 avril. Au moins 43 des employés de l'usine de viande bovine ont le COVID-19.

COVID-19 et les désinfectants pour les mains : Ouf ça marche, selon une étude


Ouf, enfin, on l’utilise depuis un certain temps mais voilà que selon une étude récente, « Les désinfectants pour les mains tuent le virus COVID-19 », source article de Mary Van Beusekom paru le 14 avril 2020 dans CIDRAP News.

Dans une étude publiée le 14 avril 2020 dans Emerging Infectious Diseases, des chercheurs suisses et allemands ont découvert que les désinfectants pour les mains à base d'alcool recommandés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sont efficaces pour tuer le nouveau coronavirus.

Les désinfectants disponibles dans le commerce tuent le coronavirus
Dans l'étude sur les désinfectants pour les mains, les chercheurs ont évalué l'efficacité de différentes concentrations de deux formulations de désinfectants pour les mains recommandées par l'OMS et de deux formulations modifiées sur le virus COVID-19.

L'OMS recommande deux formules: (1) 80% d'éthanol, 1,45% de glycérol et 0,125% de peroxyde d'hydrogène; et (2) 75% de 2-propanol, 1,45% de glycérol et 0,125% de peroxyde d'hydrogène.

Cependant, ces formulations n'ont pas répondu aux exigences d'efficacité selon la norme européenne EN 1500, qui mesure la quantité de bactéries vivantes qui restent sur le bout des doigts contaminés après avoir utilisé un désinfectant pour les mains.

En réponse, Suchomel et ses collègues, qui n'étaient pas impliqués dans l'étude, ont modifié les formulations en ajoutant plus d'éthanol ou d'isopropanol et en utilisant moins de glycérol après avoir constaté que le glycérol réduisait leur efficacité.

Les versions modifiées utilisées dans cette étude consistaient en (1) 80% d'éthanol, 0,725% de glycérol et 0,125% de peroxyde d'hydrogène; et (2) 75% de 2-propanol, 0,725% de glycérol et 0,125% de peroxyde d'hydrogène. Les chercheurs suisses et allemands ont également testé des dilutions d'alcools éthanol et 2-propanol, les ingrédients actifs des désinfectants pour les mains sur le marché.

Ils ont testé l'activité virale après 30 secondes d'exposition au désinfectant pour les mains en utilisant une suspension de 1 partie de virus, 1 partie de matière organique et 8 parties de solution désinfectante à différentes concentrations.

Ils ont constaté que toutes les formulations de désinfectant et les dilutions de 40% ou plus tuaient le coronavirus et réduisaient le virus à des niveaux de fond en 30 secondes. Les deux formulations de l'OMS avaient un facteur de réduction du virus > 3,8, tandis que les versions modifiées avaient un facteur de réduction ≥ 5,9.

L'éthanol et le 2-propanol ont tous deux réduit le virus à un niveau basal en 30 secondes, avec des facteurs de réduction de 4,8 à ≥ 5,9, et une concentration ≥ 30% de l'un ou l'autre ingrédient a été efficace pour tuer le SRAS-CoV-2, le virus qui cause COVID- 19.

Les résultats révèlent que le nouveau coronavirus a un profil d'inactivation similaire à ceux des coronavirus apparentés qui causent le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), le coronavirus bovin (BCoV) et le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS).

Les auteurs ont noté que même si 30 secondes est le temps recommandé pour frotter les désinfectants pour les mains dans la peau et était le temps utilisé dans cette étude, la plupart des gens ne les utilisent pas pendant aussi longtemps. Les résultats de l'étude, cependant, soutiennent l'utilisation des formulations des désinfectants de l'OMS dans les établissements de santé pendant les épidémies virales, ont-ils dit.

« Nos résultats sont cruciaux pour minimiser la transmission virale et maximiser l'inactivation du virus dans l'épidémie actuelle de SRAS-CoV-2 », ont-ils écrit.

COVID-19 et la France, après le 11 mai: On rase gratis, masque et tests en abondance ?


Bien sûr il y a les yakafokon et les sites d’informations en ligne en sont remplis, même si un écrémage s’est opéré naturellement, même s’il est encore insuffisant, mais comment vous dire ma déception après le discours, pardon l’adresse aux Français du président de la République le 13 mai 2020 … et la seule information compréhensible a été « le confinement « le plus strict » sera maintenu jusqu’au 11 mai. »

Le discours a eu lieu à 20h02 sans doute laisser le temps aux Français de remercier par des applaudissements nourris les ‘soignants’, mais comme l’a souligné dans une interview donnée par William Dab, ancien Directeur Général de la Santé et épidémiologiste au journal Le Monde  du 11 avril 2020,
Tous les soirs à 20 heures, nous applaudissons nos soignants. Je me demande si nous ne devrions pas tous les midis siffler les carences de la prévention de terrain jusqu’à ce qu’elle devienne efficace.
Nous sommes encore sur le plateau de la fameuse courbe de l’épidémie en France (voir ci-dessous la courbe du Financial Times au 15 avril, 12h30), des données très élevées et toujours sans masque et des tests en nombre insuffisant, mais espoir « Nous aurons à partir du 11 mai une organisation nouvelle pour réussir cette étape. L'utilisation la plus large possible des tests et la détection est une arme privilégiée pour sortir au bon moment du confinement. »
Le nombre de nouveaux cas sensés être sur le déclin dans certains pays.
Nous n’anticipons pas dans cette épidémie, nous courons depuis le début après les événements ; ainsi « les masques ne sont pas nécessaires » (voir aussi Pénurie de masques : Les raisons d’un scandale), d’après le gouvernement, mais car on manquait de masques, est l’exemple le plus criant de la no-préparation, puis se sont succédés le problème des EHPAD, puis des personnes âgées isolées chez elle ..

Comme signalé précédemment, les cabinets médicaux des médecins généralistes sont vides et pourtant on nous dit « Les Français ayant des maladies chroniques ou souffrant d’autres maladies devront pouvoir continuer à consulter leurs médecins. » Après le drame des EHPAD, voici aussi le drame de personnes généralement âgées ou porteurs de maladie chronique qui ne retournent plus chez leur médecin généraliste ...
D'ici là et dans les prochaines semaines, nous allons continuer d'augmenter le nombre de tests faits chaque jour. C'est ce qui, depuis 15 jours, est fait. Durant les semaines à venir, j'ai demandé que ces tests, soient d'abord pratiqués sur nos aînés, nos soignants et les plus fragiles. Et que nous puissions continuer de mobiliser partout tous les moyens de faire des tests, c'est-à-dire tous les laboratoires publics et tous les laboratoires privés. Le 11 mai, nous serons en capacité de tester toute personne présentant des symptômes.
Mais où sont les résultats de ces tests ? Pourquoi ne donne-t-on pas tous les soirs les résultats des tests puisque leur nombre est sensé avoir augmenté depuis 15 jours
Selon le CEBM de l’Université d’Oxford, nous serions à 333 807 tests réalisés, soit 5 114 tests par million d’habitant, soit plus de trois moins qu’en Allemagne.

Mais je ne crois pas que la phrase, « Nous n'allons pas tester toutes les Françaises et tous les Français, cela n'aurait aucun sens. », soit exacte en dehors de considérations de faisabilité, mais, en pratique, il faut faire vraiment beaucoup de tests pour avoir une idée de ceux qui sont asymptomatiques pour éviter la propagation du virus .. et aussi une seconde vague ...

Mais la stratégie du gouvernement, on la cherche encore et toujours ...

Voici quelques données sur la France (source CEBM) et la baisse de nouveaux cas est hélas loin d'être évidente ...

- 15 avril : 4560 nouveaux cas et 1438 nouveaux décès en France [source
- 14 avril : 6524 nouveaux cas et 762 nouveaux décès en France [source]
12 avril : 2937 nouveaux cas et 561 nouveaux décès en France [source]
11 avril : 4785 nouveaux cas et 635 nouveaux décès en France [source]
10 avril : 7120 nouveaux cas et 987 nouveaux décès en France [source]
9 avril : 4799 nouveaux cas et 1341 nouveaux décès en France [source] [source]
avril : 3881 nouveaux cas et 541 nouveaux décès en France

Je me fie depuis le début de l’épidémie de COVID-19 à ces trois sites Internet,


Voici, selon ces trois sites, la situation en France au 15 avril 2020 à 12h30
Site Internet
Nombre de cas
Nombre de décès
South China Morning Post
131 362
15 750
CEBM de l’Université d’Oxford
143 303
15 729
Université John Hopkins
131 362
15 750

Si l'on regarde du côté de Santé publique de France, les données sont les suivantes au 14 avril à 14h :

Nombre de décès: 15 729
Nombre total de cas : 121 303
dont,
Nombre de cas confirmés à l'hôpital : 103 573
Nombre de cas dans les EHPAD : 39 730


Le président de l'instance scientifique qui conseille les autorités indique que « dix-huit millions de personnes à risque devront rester confinées même après l'allègement du confinement prévu le 11 mai, soulignant que ce déconfinement devrait être reporté si les conditions n'étaient pas réunies. »
Au moment du déconfinement, il y aura toujours 18 millions de personnes à risque « de développer une forme grave. Pour ces 18 millions de personnes, on continuera le confinement », a déclaré le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, devant la commission des lois du Sénat. « Pour combien de temps, je ne sais pas. En attendant peut-être un médicament préventif », a-t-il ajouté. 
Selon lui, ces 18 millions de personnes sont les personnes « d'un certain âge, dont je suis, au-dessus de 65 ou de 70 ans », les personnes ayant des affections de longue durée, ainsi que « des sujets jeunes ayant une pathologie, mais aussi obèses ».
Je croyais que les prioritaires de ces tests, d'après le président, étaient précisément ces personnes là. Je ne sais pas s'il se rend bien compte de ce qu'il dit, soit nous sommes contaminés et donc il faut nous tester au plus vite ou soit c'est une atteinte à la liberté de circuler ... 

Complément. J'apprends cette information du 15 avril 2020, Coronavirus: la feuille de route européenne prépare le terrain en vue d'une levée commune des mesures de confinement, on s'en fout!

A suivre ...


Mise à jour du 16 avril 2020. On lira cet article paru le 15 avril 2020 sur le blog Hastable, « Coronavirus: le coût de l’incompétence » par Nasier Ockham et h16.

Sur ce sujet, on lira,
«Ne laissons pas mourir nos aînés»
«Non à l’ehpadisation générale des plus de 65 ans!»

Complément du 18 avril 2019. Dans une interview au Figaro du 18 avril, la directrice générale de Santé publique de France persiste dans son aveuglement sur le port du masque en ville, elle reste alignée sur la doxa du gouvernement et du président de la République ...

A la question sur le port du masque pour le grand public, quelles sont vos recommandations ?
Nos recommandations concernent les personnels de santé, et les personnes avec des symptômes. Nous estimons que nous ne disposons pas assez d'informations assez robustes pour se prononcer pour le reste de la population, et nous étudions le sujet avec le Haut Conseil de la santé publique.
La décision est renvoyée à comité Théodule alors qu'il faut encourager le port d'un masque en ville et compris celui fait maison !!! 


Complément du 19 avril 2020. On lira le communiqué de l’Académie nationale de médecine du 18 avril 2020 : Âgisme et tensions intergénérationnelles en période de Covid-19.

Complément du 25 avril 2020On pourra lire « Dépistage du coronavirus : les raisons du fiasco français sur les tests », source Le Monde du 25 avril 2020. Article réservé aux abonnés.
Difficultés d’approvisionnement, atermoiements du gouvernement, corporatismes et blocages réglementaires ont fait perdre de précieuses semaines au pays.

Mise à jour du 30 avril 2020. La DGCCRF publie un communiqué le 29 avril 2020, Mise en vente de masques de protection dans les enseignes de la grande distribution.
Les enseignes de la grande distribution alimentaire confirment que des masques grand public (en tissu et réutilisables) et des masques à usage unique seront progressivement mis en vente, dans des magasins et drive, à partir du lundi 4 mai, avec des approvisionnements qui monteront en puissance après le 11 mai.
Avant l'heure, on ne doit pas porter un masque, mais après le 11 mai, il faudra en porter un !

Lu dans l'éditorial du Figaro du 30 avril 2020 de Vincent Trémolet de Villers,
Après les amendes pour défaut de dérogation de sortie, le secrétaire d’État aux Transports a ajouté aux souches de son carnet de contraventions une nouvelle sanction: à partir du 11 mai, les usagers des transports pourront être sanctionnés s’ils ne portent pas de masque. Le citoyen, bonne pomme, à qui l’on a expliqué que le masque ne servait à rien, puis qu’on en manquait cruellement, puis qu’il pouvait se le fabriquer lui-même, ne devrait pas être, comme les pouvoirs publics, en retard à l’allumage. Il portera son masque. Il n’en reste pas moins que la passion de l’amende comme l

COVID-19: Le Canada pourrait remodeler sa politique commerciale sur les aliments


« Le Canada pourrait remodeler sa politique commerciale sur les aliments », source article de Jim Romahn paru le 14 avril sur son blog Agri 007.

Le Canada est dans une position beaucoup plus forte pour changer les politiques du commerce mondial des aliments à son avantage parce que tant de pays ont besoin d’aliments excédentaires produits par les Canadiens, selon un rapport de Agri-Food Economic Systems à Guelph.

Mais les principales puissances économiques et politiques du monde utiliseront probablement leur influence à leurs propres avantages, selon le rapport des économistes Al Mussell, Graeme Hedley et Ted Bilyea.

Les pays qui exportent des produits alimentaires ont déjà commencé à interdire les exportations afin de garantir aux marchés intérieurs leur approvisionnement, écrivent-ils.

« Le Kazakhstan - un important exportateur de farine de blé - a récemment interdit cette exportation, ainsi que d'autres céréales et aliments de base. »

« D'autres exemples incluent le Vietnam qui a limité les exportations de riz et la Russie les céréales transformées », rapportent-ils.

Et les États-Unis ajoutent à leurs subventions agricoles déjà gonflées, ce qui rend difficile pour le Canada d'exporter là-bas et de maintenir ses clients nationaux face à la concurrence des exportations américaines.

« Le Canada fait partie d'une poignée de pays exportateurs nets et a un rôle important à jouer », disent-ils.

« Dans un monde où certains pays sont enclins à thésauriser, la capacité et la volonté d'un pays de fournir à d'autres au-delà de ses propres besoins, sur une base fiable, sont très précieuses et constituent une forme de soft power - en particulier avec les pays qui sont en déficit agro-alimentaire. »

D'un autre côté, les grandes puissances tentent de sécuriser l'accès aux marchés, de se protéger et sapent les règles du commerce international.

Le Canada doit élaborer de nouvelles politiques pour faire face à la nouvelle situation mondiale, disent-ils.

« L'agriculture, la production et la transformation des aliments doivent être considérées comme une industrie critique, y compris l'infrastructure sur laquelle elle repose. Les principaux éléments de cela comprennent:
  • Maintenir l'offre de main-d'œuvre, d'autres intrants et des services connexes dans l'ensemble du secteur domestique;
  • Protéger le réseau de connexions entre les chaînes d'approvisionnement agroalimentaire et les capacités, en tant qu'élément de sécurité sanitaire publique;
  • Assurer l'accès aux marchés d'exportation dans le cadre d’accords bilatéraux ou mulilatéraux actuels et éventuellement futurs.»
Ils concluent que « saisir et maintenir cette opportunité dépendra de toute urgence des gouvernements et de l'industrie pour rechercher collectivement et convenir des innombrables étapes pour mettre en œuvre des actions nationales et de réorganiser les exportations du commerce alimentaire avec des partenaires disposés à l'étranger. »

« Le succès à cet égard dépendra de la capacité des autres pays à accepter leur capacité agricole durable optimale. »

« Sans cela, le Canada restera sous l'emprise des grandes puissances alors qu'elles repensent leurs politiques commerciales à leur profit, à l'exclusion des petits et moyens pays. »

Pendant l'épidémie de COVID-10, attention, ils préparent l’agribashing!


Vous avez aimé, « Pendant l'épidémie de COVID-19, au secours, les marchands de peurs reviennent ! » et « Pendant l'épidémie de COVID-19, au secours, l'agribashing revient ! », vous aimerez aussi,

« Attention, ils préparent l’agribashing de l’après crise ! » (Par Jean-Paul Pelras)

Il s’agit d’un éditorial de Jean-Paul Pelras de l’Agri du 14 avril 2020 que je reproduis bien volontiers ...

Changer le monde ! Peut être, mais pas forcément en jetant le bébé avec l’eau du bain. Car c’est, d’une certaine façon ce que préconisent 18 responsables d’organisations syndicales, associatives et environnementales dans un texte intitulé «  Plus jamais ça, préparons le jour d’après » Selon ces signataires parmi lesquels Aurélie Trouvé pour Attac, Philippe Martinez pour la CGT, Cécile Duflot pour Oxfam, Nicolas Girod pour la Confédération paysanne, Jean François Julliard pour Greenpeace : « la crise du coronavirus qui touche toute la planète révèle les profondes carences des politiques néolibérales »

Le néolibéralisme : un pécher, dont « les impurs » sont coutumiers et contre lequel « les purs » luttent sans relâche pour alimenter le fonds de commerce des grandes pensées. Avec, tant qu’a faire, une grosse louche d’écologie omniprésente dans la quasi-totalité des tribunes qui circulent ces temps ci. « La crise sanitaire impose l’urgence de la transition écologique »déclare dans Libé un autre collectif où nous retrouvons Benoît Biteau, paysan bio et député européen, mais également les indispensables François Dufour, José Bové et Brigitte Allain estampillés « paysans bio, ancien députés européens ». Comme dans ce domaine nous n’en sommes plus à une expertise prés, en attendant l’intervention plus que probable de Cohn Bendit, ces incontournables du débat public se sont penchés sur la question de la santé  : « La vulnérabilité au Covid-19 est en effet accrue par les cancers, maladies respiratoires ou encore cardio-vasculaires, liés en partie à la pollution atmosphérique par les pesticides, par les particules fines d’origine agricole et par la malbouffe… » Et ces paysans politiciens de préconiser un modèle agricole allant sans surprise de la vente directe, sans doute très efficace actuellement intra-muros dans les grandes villes …, à la permaculture avec laquelle nous pourrons, à n’en point douter, nourrir sans problème 7 milliards d’individus d’ici quelques années…

Sans vergogne, ni scrupules …

Toujours dans Libé, d’autres écologues lancent leur cri d’alarme « Rompons avec le déni de crise écologique », tandis que Yannick Jadot déclare dans Boursorama que la FNSEA est « en train de sacrifier toutes les mesures de protection des habitations avec les épandages » Un sujet évoqué par de nombreux médias du Parisien à Médiapart qui écrit : « À Listrac-Médoc, (…) des tracteurs munis d’une rangée de buses ont parcouru plusieurs parcelles, les pulvérisant de produits de synthèse. (…) Problème : ils s’attaquent aussi aux voies respiratoires des populations locales, en pleine épidémie de coronavirus. »

Résultat des courses, celles et ceux qui pensaient que la pandémie et le rôle joué par l’agriculture en ces temps de crise allaient calmer les ardeurs de l’agribasching et des détracteurs de l’agriculture conventionnelle, peuvent sans délai remiser leurs illusions. Car, bien au contraire, ceux qui savent forcement ce qui est bien pour nous, utilisent la situation actuelle pour établir, sans vergogne ni scrupules, un parallèle entre Covid et pratiques agricoles. En embuscade, ils affûtent leurs arguments, activent leurs lobbies, consultent les dirigeants qui, empêtrés dans une gestion de crise empirique auront bien besoin d’ici quelques semaines ou quelques mois de l’appui des environnementalistes pour essayer de revenir vers un quota à peu prés acceptable de soutiens et de voix.

L’alliance des altermondialistes, des anti libéraux et des écologistes pourfendeurs du productivisme agricole va incontestablement influencer le débat du « jour d’après ». Et ce, dans un contexte où nous n’aurons besoin ni de décroissance, ni de dogmes visant à freiner la relance économique. Ce qui susciterait des pertes d’emplois et provoquerait des mouvements sociaux motivés, non plus par des idéaux, mais par des besoins vitaux. Car il faut, même si certains considèrent qu’il s’agit d’un gros mot, « produire » pour gagner sa vie, éduquer ses enfants, s’abriter, se vêtir, se nourrir, se soigner. Ici, sur cette planète où, mis à part quelques enfants gâtés, la plupart n’auront ni les moyens de tout arrêter, ni le temps de culpabiliser.

NB : L'image est de mon fait -aa.

COVID-19 et la course aux vaccins: Un 'vecteur' vaccin contre le coronavirus conçu pour répondre à une demande mondiale


La course aux vaccins est lancée, mais n’en doutez pas un seul instant, il n’y a en aura pas qu’un !

Quid d’un vaccin et quand ? Les Chinois semblent avoir un temps d’avance comme le montrait l’article du blog d’hier, ici, mais rien n'est sûr ...

Un article très documenté de seppi nous liste les différentes possibilité de vaccin utilisant le génie génétique avec ce titre en forme de question, « La science à la rescousse ? Comment la génétique moderne pourrait aider à sauver le monde du coronavirus » …

Intéressons-nous à un autre type de vaccin qui pourrait fonctionner, et qui, en tout cas, mise sur sa facilité de fabrication à travers le monde … car c’est « Un nouveau vaccin contre le coronavirus conçu pour répondre à une demande mondiale », source communiqué de l’Université Thomas Jefferson du 7 avril 2020.

Tout nouveau vaccin contre le coronavirus qui fonctionne bien et qui est sûr aura toujours le défi de taille de devoir être produit à grande échelle en très peu de temps.

Il devra également être livré en toute sécurité sanitaire entre les mains des populations les plus reculées. Plus l'approche vaccinale est complexe et non testée, plus il sera difficile à la fois de faire évoluer sa production et de la livrer dans le monde entier.

En s'appuyant sur un vaccin sûr et efficace existant, un avec des centres de fabrication déjà bien établis et actuellement actifs, qui pourraient être conservés sur étagère jusqu'à ce qu'il soit reconstitué avec de l'eau, des chercheurs du Jefferson Vaccine Center de l'Université Thomas Jefferson ont un vaccin candidat COVID-19 qui pourrait couvrir un besoin mondial.

« Notre vaccin candidat, CORAVAX™, est fabriqué à partir d'une partie du coronavirus actuel et qui est combiné avec un autre vaccin éprouvé qui servirait en quelque sorte de vecteur (‘carrier’ vaccine) », explique Matthias Schnell, directeur du Jefferson Vaccine Center.

« L’avantage est que le ‘vecteur’ de vaccin a déjà été rigoureusement analysé et s’est révélé sûr et efficace. Il existe des usines de fabrication dans le monde qui fonctionnent déjà et qui disposent du savoir-faire technologique pour produire de grandes quantités de ce vaccin. Nous pouvons tirer parti de ce bilan d'efficacité et de sécurité. »

« Cette pandémie est susceptible d'atteindre tous les coins de notre planète », a déclaré Mark Tykocinski, doyen et vice-président pour les affaires académiques de l'Université Thomas Jefferson, et doyen du Sidney Kimmel Medical College.

« C'est une échelle sans précédent. Nous avons besoin d’un vaccin qui soit non seulement sûr et efficace, mais aussi qui puisse être fabriqué à grande échelle et d’une manière qui puisse toucher potentiellement toute la population mondiale. CORAVAX™ a ce potentiel. »

CORAVAX™ est un vaccin fabriqué à partir d'une partie du SRAS-COV-2, le virus qui cause la maladie COVID-19. Plutôt que d'utiliser tout le virus, le Dr Schnell et ses collègues n'en utilisent qu'une partie, la protéine de pique, un composant qui est le plus susceptible de générer une réponse immunitaire protectrice.

Aujourd'hui, de nombreux vaccins sont préparés en utilisant un autre vaccin comme ‘vecteur’ du virus d'intérêt. Dans le cas du vaccin CORAVAX™, ce support est un vaccin contre la rage tué qui a la partie transitoire du virus du SRAS-COV-2 comme composant ajouté, essentiellement un vaccin ‘superposé’ (piggybacked) à un autre. Une fois vaccinée, une personne développerait des anticorps contre la rage et la protéine de pique du coronavirus.

L’avantage d’utiliser la rage comme ‘vecteur’ de vaccin est la rapidité, explique le Dr Schnell. « Il existe déjà au moins 20 sites de fabrication dans le monde produisant quelque 100 millions de doses de vaccin antirabique par an. Ils ont déjà les moyens et le savoir-faire pour produire ce vaccin. Nous ajoutons un petit composant. » C'est aussi une production à relativement faible coût, ce qui est important pour un vaccin qui pourrait devoir être disponible pour des milliards de personnes.

« La nouveauté n'est pas votre amie lorsque vous avez besoin d'un vaccin en temps réel », explique le Dr Tykocinski. « Nous devons développer un vaccin avec la meilleure promesse de le faire jusqu'à la production à grande échelle. Les enjeux sont tout simplement trop élevés pour parier sur quelque chose qui pourrait échouer aux derniers stades de développement, ou qui ne peut pas être fait en quantité. »

De plus, certains vaccins nécessitent un stockage au congélateur de -80°C, ce qui limite leur utilisation dans les zones reculées. En revanche, le vaccin contre la rage peut être produit sous une forme déshydratée stable à la conservation qui est facile à reconstituer n'importe où.

« Nous avons déjà commencé les tests de sécurité du vaccin CORAVAX™ chez des animaux. Et nous savons que le vaccin contre la rage a un excellent profil d'innocuité », explique le Dr Schnell. « Ce vaccin est sans danger pour les enfants, les femmes enceintes, dans diverses populations, et génère souvent une protection à vie. »

Autre signe encourageant, le groupe du Dr Schnell a précédemment démontré l'innocuité d'un vaccin contre la rage contre d'autres coronavirus très similaires au SRAS-CoV-2. Les vaccins du groupe contre les coronavirus à l'origine du SRAS de 2003 et des épidémies de MERS de 2012 se sont révélés sûrs et efficaces sur des modèles animaux de ces maladies.

Jefferson est déjà en discussion avec un grand fabricant de vaccins au sujet d'un partenariat potentiel. Les prochaines étapes consistent à terminer les tests sur les animaux et à passer aux essais cliniques de phase I pour la sécurité des personnes.