mercredi 15 avril 2020

COVID-19: Le Canada pourrait remodeler sa politique commerciale sur les aliments


« Le Canada pourrait remodeler sa politique commerciale sur les aliments », source article de Jim Romahn paru le 14 avril sur son blog Agri 007.

Le Canada est dans une position beaucoup plus forte pour changer les politiques du commerce mondial des aliments à son avantage parce que tant de pays ont besoin d’aliments excédentaires produits par les Canadiens, selon un rapport de Agri-Food Economic Systems à Guelph.

Mais les principales puissances économiques et politiques du monde utiliseront probablement leur influence à leurs propres avantages, selon le rapport des économistes Al Mussell, Graeme Hedley et Ted Bilyea.

Les pays qui exportent des produits alimentaires ont déjà commencé à interdire les exportations afin de garantir aux marchés intérieurs leur approvisionnement, écrivent-ils.

« Le Kazakhstan - un important exportateur de farine de blé - a récemment interdit cette exportation, ainsi que d'autres céréales et aliments de base. »

« D'autres exemples incluent le Vietnam qui a limité les exportations de riz et la Russie les céréales transformées », rapportent-ils.

Et les États-Unis ajoutent à leurs subventions agricoles déjà gonflées, ce qui rend difficile pour le Canada d'exporter là-bas et de maintenir ses clients nationaux face à la concurrence des exportations américaines.

« Le Canada fait partie d'une poignée de pays exportateurs nets et a un rôle important à jouer », disent-ils.

« Dans un monde où certains pays sont enclins à thésauriser, la capacité et la volonté d'un pays de fournir à d'autres au-delà de ses propres besoins, sur une base fiable, sont très précieuses et constituent une forme de soft power - en particulier avec les pays qui sont en déficit agro-alimentaire. »

D'un autre côté, les grandes puissances tentent de sécuriser l'accès aux marchés, de se protéger et sapent les règles du commerce international.

Le Canada doit élaborer de nouvelles politiques pour faire face à la nouvelle situation mondiale, disent-ils.

« L'agriculture, la production et la transformation des aliments doivent être considérées comme une industrie critique, y compris l'infrastructure sur laquelle elle repose. Les principaux éléments de cela comprennent:
  • Maintenir l'offre de main-d'œuvre, d'autres intrants et des services connexes dans l'ensemble du secteur domestique;
  • Protéger le réseau de connexions entre les chaînes d'approvisionnement agroalimentaire et les capacités, en tant qu'élément de sécurité sanitaire publique;
  • Assurer l'accès aux marchés d'exportation dans le cadre d’accords bilatéraux ou mulilatéraux actuels et éventuellement futurs.»
Ils concluent que « saisir et maintenir cette opportunité dépendra de toute urgence des gouvernements et de l'industrie pour rechercher collectivement et convenir des innombrables étapes pour mettre en œuvre des actions nationales et de réorganiser les exportations du commerce alimentaire avec des partenaires disposés à l'étranger. »

« Le succès à cet égard dépendra de la capacité des autres pays à accepter leur capacité agricole durable optimale. »

« Sans cela, le Canada restera sous l'emprise des grandes puissances alors qu'elles repensent leurs politiques commerciales à leur profit, à l'exclusion des petits et moyens pays. »

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