mardi 29 mars 2022

Royaume-Uni: Plusieurs supermarchés améliorent leurs résultats liés à Campylobacter chez le poulet

«Plusieurs supermarchés améliorent leurs résultats liés à Campylobacter chez le poulet», source article de Joe Whitworth paru le 29 mars 2022 dans Food Safety News.

Le supermarché Marks and Spencer a fait état des meilleurs résultats pour la présence de Campylobacter dans le poulet dans les derniers chiffres trimestriels du Royaume-Uni.

Les données couvrent d'octobre à décembre 2021 pour neuf distributeurs sur des taux élevés de Campylobacter dans des poulets réfrigérés, achetés en magasin et produits au Royaume-Uni.

Les résultats de Morrisons, Lidl, Waitrose et Sainsbury's ont augmenté tandis que Marks and Spencer, Tesco, Co-op, Aldi et Asda ont enregistré des taux de contamination inférieurs par rapport au trimestre précédent.

Le niveau maximum de la Food Standards Agency (FSA) est de 7% des oiseaux avec plus de 1 000 unités formant colonie de Campylobacter par gramme (UFC/g).

Performances améliorées pour Marks and Spencer
Pour Marks and Spencer, 5% des poulets avaient plus de 1 000 UFC/g en octobre, 8% en novembre et 5% en décembre sur un échantillon de 376 poulets.

Au total, 13% des poulets se trouvaient dans la catégorie maximale en juillet, 9% en août et 5% en septembre sur 376 oiseaux échantillonnés. Les résultats du distributeur étaient également supérieurs à la limite de la FSA en mai et juin 2021.

Morrisons avait 4% de poulets au taux de contamination le plus élevé sur 123 oiseaux testés, contre 1,8 sur 112 échantillons au troisième trimestre 2021. Pour toute l'année, sur 467 analyses, 1,5% présentaient les taux de contamination les plus élevés.

Lidl a enregistré 6% d'oiseaux dans la catégorie la plus élevée, contre 0,5% au trimestre précédent.

Pour Tesco, 2% des 275 échantillons étaient supérieurs à 1 000 UFC/g au quatrième trimestre 2021, contre 4% au 3e trimestre.

Aldi a révélé que 3,3% des poulets échantillonnés appartenaient à la catégorie supérieure à 1 000 UFC/g, contre 6,9% au cours du dernier trimestre.

Co-op est parmi les meilleurs
Asda a informé que 2% avaient été testés positifs pour le taux de contamination le plus élevé au cours du dernier trimestre, contre 2,1% au cours des trois mois précédents. Le total depuis le début de l'année est de 1,7% supérieur à 1 000 UFC/g.

Campylobacter est la cause la plus fréquente d'intoxication alimentaire bactérienne au Royaume-Uni et la dose nécessaire pour rendre les gens malades peut être aussi faible que quelques centaines de cellules.

Les résultats de Co-op pour le dernier trimestre de 2021 montrent qu'aucun des poulets échantillonnés n'était contaminé à des taux supérieurs à 1 000 UFC/g. Il s'agit d'une baisse par rapport à 0,9% au dernier trimestre.

Sainsbury's avait 3% des 95 poulets échantillonnés au-dessus de 1 000 UFC/g, contre 1% au troisième trimestre 2021.

Waitrose and Partners avait 1% de poulets testés positifs pour Campylobacter à des taux supérieurs à 1 000 UFC/g, contre zéro au cours du dernier trimestre.

«La clé de nos bons résultats continue d'être l'incroyable travail acharné de nos agriculteurs et fournisseurs, combiné à notre propre collecte et analyse rigoureuses des données, en enquêtant sur le poulet à la fois à l'usine et dans les rayons des supermarchés», a déclaré un porte-parole de Waitrose and Partners.

Commentaire. La question que l'on doit se poser est pourquoi cela n'est pas réalisé en France. Cela ne coûte aucun argent public.

Aux lecteurs du blog
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lundi 28 mars 2022

Syndrome hémolytique et urémique, un terme activement recherché ...

Alors que de nouvelle informations sont attendues suite au communiqué de Santté publique de France du 18 mars 2022 sur des "Cas graves de syndrome hémolytique et urémique (SHU) chez l’enfant : retrait - rappel préventif de lots de pizzas surgelées Fraîch’Up de la marque Buitoni en raison d’une possible contamination par la bactérie Escherichia coli O26".

Par ailleurs, comme l'a signalé le blog via un comparatif, les recommandations de Santé publique de France pour la prévention du syndrome hémolytique et urémique ont sensiblement évolué ...

Dans ce contexte, il apparait presque normal que les internautes aient plus recherché le terme 'syndrome hémolytique et urémique', comme le montre cette analyse de Google Trends, pour les sept derniers jours.

Complément. Dans le même sens, l'hygiène alimentaire est aussi très recherchée ..
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Vive l'agriculture française !

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Évaluation de la persistance et de la caractérisation de Listeria monocytogenes dans des opérations de restauration commerciale

«Évaluation de la persistance et de la caractérisation de Listeria monocytogenes dans des opérations de restauration commerciale», source article paru en intégralité dans Foods.

Résumé
Listeria monocytogenes est un pathogène majeur d'origine alimentaire qui peut contaminer les produits alimentaires et coloniser les installations de production alimentaire. Les opérations de restauration commerciale (ORC) sont fréquemment responsables de toxi-infections alimentaires collectives en raison de manquements aux pratiques de sécurité des aliments. Nous avons recherché et caractérisé la présence de L. monocytogenes dans deux cafétérias distribuant des plats cuisinés et vérifié la conformité des ORCs aux bonnes pratiques de fabrication (BPF). Deux installations (ORC-A et ORC-B) ont été visitées trois fois chacune pendant 5 mois. Nous avons prélevé des aliments, des ingrédients et échantillonné des surfaces pour analyses microbiologiques, et les isolats de L. monocytogenes ont été caractérisés par des analyses phylogénétiques et des caractéristiques phénotypiques. Des audits BPF ont été effectués lors des première et troisième visites. Une salade prête à consommer (ORC-A) et un ingrédiant congelé (ORC-B) ont été contaminés par L. monocytogenes, qui a également été détecté sur les surfaces de la zone 3 (sol, siphons et surchaussures). L'analyse phylogénétique a démontré que ORC-B avait des souches persistantes de L. monocytogenes, mais les isolats environnementaux n'étaient pas étroitement liés aux isolats de l’aliment ou des ingrédients. Les audits BPF ont montré que les deux opérations fonctionnaient dans des conditions «équitables», et «les installations et les équipements» étaient la section la moins conforme. La présence de L. monocytogenes dans l'environnement et les non-conformités aux BPF pourraient favoriser la contamination des aliments par ce pathogène, présentant un risque pour les consommateurs.

Schéma des visites dans deux cafétérias.

Dans les conclusions, les auteurs rapportent,
L'analyse génomique de L. monocytogenes isolés des ORC a révélé que des souches persistent dans la zone 3 pendant des mois, servant de réservoirs de pathogènes pour l'environnement de l’entreprise. Les isolats toléraient jusqu'à 10 ppm d'ammonium quaternaire et formaient des biofilms, expliquant leur persistance dans l'environnement malgré les procédures de nettoyage et de désinfection. Les souches identifiées appartenant aux sérogroupes moléculaires IIb et IVb, qui ont été associés à la listériose humaine, la persistance de ces souches dans les ORC pourrait mettre en danger la santé des consommateurs. Par conséquent, le respect des BPF et des protocoles de nettoyage exhaustifs sont nécessaires des ORC pour maîtriser la présence de L. monocytogenes. De multiples défaillances aux BPF ont été identifiées dans ces installations, augmentant la possibilité de contamination des aliments. Les défaillances aux BPF pourraient donner lieu à la contamination des surfaces en contact avec les aliments et des aliments par ce pathogène. Enfin, nous considérons que la formation continue des manipulateurs d'aliments améliore les pratiques utilisées et assure ainsi la sécurité des aliments.  

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Quatrième semaine de mars, c'est la routine, bof, 120 rappels de produits alimentaires seulement en France !

On peut parler, sans s’y méprendre, de routine voire de fatalité, en matière de rappels de produits alimentaires, avec respectivement, 37, 32 et 43 rappels pour la première, seconde et troisième semaine de mars 2022, et 120 rappels pour cette quatrième semaine de mars, dont 111 pour la présence d’oxyde d’êthylène.

Vous en avez assez de ce feuilleton oxyde d'éthylène et pourtant il continue depuis 1 an et demi, tout va bien ?

Voici le détail de cette quatrième de mars 2022,
21 mars 2022
- Listeria monocytogenes: 1
- allergènes: 1
Coulisses des rappels
- Rappel en Belgique le 21 mars 2022 par Leader Brice de pizzas surgelées de la marque Buitoni en raison de la présence possible de E. coli. Rappel un jour après le Luxembourg mais 3 jours après la France. Pas de notification au RASFF de l’UE ...

22 mars 2022
- lygomme (oxyde d’éthylène): 65
- corps étrangers: 1
Coulisses des rappels
- 65 rappels, et c’est pour une entreprise francaise de crèmes glacées.
Commentaire
D’après ce que je crois comprendre, il s’agit de la présence de dépassement des limites autorisées de pesticides dans du lygomme présent dans des crèmes glacées.
Mais quel peut bien être ce pesticide ? A ma connaissance, il s’agit de l’oxyde d’éthylène utilisé comme stabilisant dans la gomme de guar (E412) présente dans du lygomme, mais ça, on nous l’a pas dit !
Un indice, tout de même, quand vous avez un rappel aussi massif, nul doute qu’il s’agit d’oxyde d’éthylène, le massacre continue, mais jusqu’à quand ? Bientôt plus d’un an et demi de rappels, mais il ne s’agit selon la bienveillance Commission européenne que d’un incident ...
Selon Wikipédia, «le lygomme est la marque d'une transformation agroalimentaire élaborée et commercialisée par la société Cargill. Lygomme ACH Optimum, destiné au marché européen, permet aux transformateurs agroalimentaires la fabrication d'un substitut de fromage.»

23 mars 2022
- lygomme (oxyde d’éthylène): 41
Coulisses des rappels
Même constat que le 22 mars, quel gâchis !

24 mars 2022
- mycotoxines (ochratoxine A): 3
- oxyde d’éthylène: 3
Coulisses des rappels
- Notification au RASFF de l’UE par la France le 24 mars 2022 de la présence de métal dans une mini baguette pour bébé.

25 mars 2022
- oxyde d’éthylène: 2
- Listeria monocytogenes: 1
- corps étrangers: 1
- mycotoxines (ochratoxine A): 1
Coulisses des rappels
- Notification au RASFF de l’UE par l’Italie le 25 mars de la présence du génome viral de norovirus dans des huîtres (Crassostrea gigas) de France. Pas d’information en France.
- Notification au RASFF de l’UE par l’Italie le 25 mars de la présence de norovirus dans des huîtres de France. Pas d’information en France.
- Pour les huîtres de France, il s’agit de la cinquième notification depuis le 1er mars de la présence de norovirus, et la huitième depuis le début de l’année 2022.
- Notification au RASFF de l’UE par l’Allemagne le 25 mars de la présence d’ochratoxine A dans des figues séchées bio d’Espagne. Rappel réalisé en France le 24 mars via RappelConso.
- Epidémie d’origine alimentaire dans plusieurs pays de l’UE d’infections à Salmonella variant monophasique du sérotype Typhimurium, selon une notification au RASFF de l’UE par la Commission européenne le 25 mars 2022. Il s’agirait de chocolat. Au 25 mars 2022, 75 cas avaient été identifiés au Royaume-Uni et dans quatre pays de l'UE: Royaume-Uni (n = 46), France (n = 17), Allemagne (n = 6), Suède (n = 4) et Pays-Bas. (n = 2). Pas d’information en France, en aurons-nous un jour ?
- Une curiosité, notification au RASFF de l'UE par la France d'un coffret de vaisselle pour enfants en raison de la présence de mélamine le 25 mars 2022, sachant que le rappel a eu lieu en France le 1er décembre 2021, et dire que le RASFF est un réseau d'alerte rapide !

Feuilleton des rappels liés à la présence d’oxyde d’éthylène en France
Cela dure depuis le 9 septembre 2020, mais le décompte en France n’a débuté que le 20 octobre 2020. Ainsi, selon la DGCCRF, il y a eu au 25 mars, 17 893 rappels (références et lots) versus 17 645 rappels au 18 mars 2022.

Par ailleurs, si vous jetez un coup d’oeil sur le site de la DGCCRF intitulé, «Sésame, psyllium, épices et autres produits rappelés comprenant ces ingrédients», vous pourrez lire cette phrase, qui n’a strictement aucun sens, «Des investigations sont actuellement en cours en lien avec la Commission européenne pour identifier l’origine de cette contamination.», dans la mesure où la DGCCRF n’informe des réunions qui ont déjà eu lieu.

Rappelons une nouvelle fois, sans se lasser, que de son côté, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation ignore ce qu’est la contamination par l’oxyde d’éthylène, très étonnant, ce pays, non ?

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samedi 26 mars 2022

Vulnérabilités en matière de sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux dans l’économie circulaire

Une revue externe révèle des lacunes dans la recherche sur les risques sanitaires liés à l'économie circulaire», source article de Joe Whitworth parue le 26 mars 2022 dans Food Safety News.

Selon une analyse, il y a un manque de recherche sur les risques émergents pour la santé animale, humaine et végétale lorsqu'on suit une approche d'économie circulaire.

Un rapport scientifique externe, publié par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), Vulnérabilités en matière de sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux dans l’économie circulaire, a révélé qu'il existe des lacunes dans les preuves concernant les risques pour la santé végétale, humaine et animale et l'environnement des nouveaux aliments et aliments pour animaux dans le cadre du modèle d'économie circulaire.

Une économie circulaire vise à maintenir la valeur des produits, des matériaux et des ressources le plus longtemps possible. Cependant, il est nécessaire d'identifier les problèmes émergents potentiels pour l'environnement et la sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux afin d'équilibrer les opportunités, les avantages et les risques. La Commission européenne a adopté un plan d'action pour l'économie circulaire en mars 2020.

Une analyse de la littérature a classé les pratiques à tous les stades de la chaîne de production de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux en Europe afin de donner un aperçu des pratiques actuelles et envisagées.

Quatre domaines ont été identifiés: production primaire de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux, réduction des déchets industriels, de fabrication et de traitement, réduction du gaspillage de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux dans le commerce de gros, la vente au détail de produits alimentaires, la restauration et les ménages et réduction des déchets d'emballages destinés à l'alimentation humaine et animale.

Les risques associés comprennent la contamination bactérienne et virale des cultures vivrières due à l'utilisation des eaux usées pour l'irrigation, les métaux lourds et les mycotoxines chez les insectes et le potentiel allergène du chitosane dans les matériaux biosourcés en contact avec les aliments.

Focus sur les insectes
Une autre recherche documentaire a été effectuée pour identifier les risques émergents pour la santé végétale, animale, humaine et l'environnement des nouveaux aliments et aliments pour animaux en relation avec l'économie circulaire. Vingt-six études pertinentes examinant ces risques ont été trouvées.

Le travail faisait partie d'un projet de deux ans de l'EFSA sur les vulnérabilités de la sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux dans ce domaine.

Les études portant sur les risques étaient presque entièrement axées sur les dangers biologiques et chimiques, les risques pour la santé et les impacts environnementaux des insectes destinés à l'alimentation humaine ou animale et sur ce sur quoi ils sont élevés. L'un d'entre eux a enquêté sur les allergènes et les éventuels dangers physiques n'ont été discutés que dans les revues.

Sept articles ont signalé la présence de risques chimiques potentiels dans les denrées alimentaires ou les aliments pour animaux. Les dangers comprenaient les métaux lourds, les dioxines, les biphényles polychlorés (PCBs), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAPs), les hydrocarbures d'huile minérale, les médicaments vétérinaires et les pesticides.

Les traitements thermiques ou de lyophilisation après récolte peuvent réduire ou éliminer certains risques microbiologiques, mais les auteurs ont indiqué que tous ne sont pas efficaces pour l'inactivation totale des micro-organismes et de leurs toxines.

Les nouvelles sources de denrées alimentaires et d'aliments pour animaux, les matériaux en contact avec les aliments (MCA) pour prolonger la durée de conservation et le recyclage des plastiques et des emballages en papier/carton présentaient des risques jugés plus difficiles à surmonter sur la base d'une consultation.

Les experts ont recommandé que des recherches futures sur les nouveaux aliments et aliments pour animaux dans l'économie circulaire se concentrent sur des domaines autres que l'élevage d'insectes et que des enquêtes soient menées sur les risques potentiels associés à l'importation dans l'UE de bétail et de biens pouvant être soumis à différentes restrictions ou législations.

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vendredi 25 mars 2022

L'impact de la COVID-19 a été plus faible pour les pathogènes d'origine alimentaire en Angleterre

«L'impact de la COVID-19 a été plus faible pour les pathogènes d'origine alimentaire en Angleterre», source article de Joe Whitworth paru le 25 mars 2022 dans Food Safety News.

Les épidémies d'infections gastro-intestinales ont diminué de moitié au cours des six premiers mois de la pandémie de COVID-19 en Angleterre, mais les pathogènes bactériens ont le moins diminué, selon une étude.

Par rapport à la moyenne sur 5 ans de 2015 à 2019, il y a eu une diminution de 52% de ces épidémies au premier semestre 2020, passant de 3 208 à 1 544.

Il y a également eu une baisse de 34% des cas confirmés en laboratoire, passant de 42 495 à 27 859.

Les changements peuvent refléter une réduction réelle ou être dus à une modification de l'offre de soins de santé, à un comportement de recherche de soins ou à des pratiques d’analyses des laboratoire, a révélé l'étude publiée dans BMJ, Impact of the COVID-19 pandemic on gastrointestinal infection trends in England, February-July 2020. L’article est disponible en intégralité.

Maintenir l'élan
Les actions de santé publique visant à ralentir la propagation de la COVID-19, telles que l'amélioration de l'hygiène des mains, ont joué un rôle clé, mais plusieurs autres facteurs ont également eu un impact sur les données, ont dit les chercheurs. Les mesures de contrôle comprenaient une meilleure hygiène des mains, une réduction des contacts sociaux, une distanciation sociale, un nettoyage environnemental accru et la fermeture des locaux.

Ils ont ajouté que si ce niveau d'hygiène était maintenu une fois la pandémie terminée, il pourrait y avoir une réduction permanente des infections gastro-intestinales. Les preuves suggèrent que les pathogènes bactériens, qui sont plus souvent d'origine alimentaire et moins influencés par l'hygiène et la distanciation sociale, ont été moins touchés.

Les chercheurs ont utilisé les données de sept systèmes de surveillance anglais coordonnés par la UK Health Security Agency (UKHSA), anciennement Public Health England, et les données de Google Trend, de janvier à août 2020.

Les signalements de norovirus ont le plus chuté tandis que Salmonella et Cryptosporidium ont également diminué. La proportion de patients confirmés en laboratoire avec Giardia, E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) et Listeria pendant la période d'épidémie de la COVID est restée comparable, tandis que les rapports à propos de Campylobacter ont augmenté.

Salmonella a probablement été réduit par les directives du gouvernement sur les voyages à l'étranger non essentiels. Campylobacter a été moins impacté que d'autres pathogènes, bien que les explications possibles des réductions initiales incluent les fermetures d'entreprises alimentaires et l'amélioration de l'hygiène limitant le risque de contamination croisée, selon les chercheurs.

Les rapports sur les épidémies dans les magasins d'alimentation ont également diminué avant le confinement et sont restés faibles jusqu'à la réouverture des pubs et des restaurants pour les clients allant au restaurant.

De nombreux facteurs à l'origine de l'évolution des données
Au cours de la phase pré-épidémique de la COVID, des semaines 1 à 4, les épidémies gastro-intestinales signalées étaient comparables aux chiffres historiques. À partir de la semaine 7, appelée phase précoce de l'épidémie, il y a eu une diminution de 22% des épidémies par rapport à la moyenne sur 5 ans de 651 à 510. Cette tendance s'est poursuivie avec une réduction de 87% des épidémies gastro-intestinales pendant la phase de confinement tardif des semaines 19 à 22; sur une moyenne sur 5 ans, cela va de 350 à 46 foyers de cas.

Au cours de la période de réponse à la COVID-19, il y a eu une réduction significative des épidémies parasitaires de 32 à deux et des épidémies bactériennes de 97 à 51.

En termes de patients, une diminution des rapports est apparue à partir de la semaine 10, la phase de pré-confinement avec un minimum de 2 859 cas entre les semaines 13 et 18 dans la phase de confinement précoce représentant une diminution de 66% sur la moyenne sur 5 ans de 8 345.

Les cas confirmés en laboratoire ont commencé à augmenter à partir de la semaine 16, reflétant la tendance saisonnière historique de l'activité des pathogènes gastro-intestinaux, malgré des nombres restant nettement inférieurs à la moyenne.

Les données de Google Trends ont montré que la recherche de phrases clés, telles que «intoxication alimentaire», «gastro-entérite» et «microbe de maladie», ont toutes chuté entre les semaines 11 et 13, tandis que les mots-clés pour «lavage des mains» et «désinfection» ont considérablement augmenté entre les semaines 8 et 14.

Les chercheurs ont déclaré qu'il y avait eu un changement dans les tendances des infections pendant la pandémie de COVID-19.

«Les moteurs de ce changement seront probablement multifactoriels; alors que les changements dans les comportements de recherche de soins, la pression sur les services de diagnostic et la vérification du système de surveillance ont sans aucun doute joué un rôle, il y a probablement eu une véritable diminution de l'incidence de certains agents pathogènes résultant des mesures de contrôle et des restrictions mises en œuvre», selon le rapport de recherche.

Commentaire
C’est une étude intéressante et notons que nos amis britanniques ne se posent pas la question existententielle en France de savoir si c’est une gastro ou une intoxication alimentaire, sachant d’une intoxication alimentaire est une maladie gastro-intestinale.

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jeudi 24 mars 2022

Royaume-Uni: Information des consommateurs sur la substitution d'ingrédients dans certains produits alimentaires afin d'éviter une interruption de l'approvisionnement alimentaire

«La FSA et la FSS conseillent les consommateurs sur la substitution d'ingrédients dans certains produits alimentaires afin d'éviter une interruption de l'approvisionnement alimentaire», source communiqué de la Food Standards Agency (FSA)

Avis aux consommateurs que des produits alimentaires étiquetés comme contenant de l'huile de tournesol peuvent contenir de l'huile de colza raffinée en raison de l'impact du conflit en Ukraine sur la disponibilité des produits.

La Food Standards Agency (FSA) et Food Standards Scotland (FSS) informent aujourd'hui les consommateurs que certains produits alimentaires étiquetés comme contenant de l'huile de tournesol peuvent contenir de l'huile de colza raffinée. Cela se produit pour maintenir l'approvisionnement de certains produits alimentaires contenant des ingrédients qui sont devenus de plus en plus difficiles à trouver en raison du conflit en Ukraine.

La majorité de l'huile de tournesol du Royaume-Uni provient d'Ukraine et les entreprises alimentaires ici signalent que les approvisionnements en huile de tournesol sont susceptibles de s'épuiser dans quelques semaines, certaines entreprises connaissant déjà de graves difficultés.

Cela a conduit certains fabricants de produits alimentaires à remplacer d'urgence l'huile de tournesol par de l'huile de colza raffinée avant de pouvoir effectuer le changement sur l'étiquetage. Nous informons donc que les produits alimentaires étiquetés comme contenant de l'huile de tournesol peuvent avoir été produits à l'aide d'huile de colza raffinée et que les consommateurs doivent rechercher des informations supplémentaires fournies par les distributeurs et les fabricants pour rester informés.

Emily Miles, directrice générale de la FSA, a déclaré:
«La FSA et la FSS ont travaillé dur pour comprendre les pressions récentes sur notre chaîne d'approvisionnement alimentaire et les mesures provisoires nécessaires pour s'assurer que certains aliments - comme les chips, le poisson pané, les légumes surgelés et les frites - restent en vente ici.»

«Nous avons examiné le risque immédiat pour la sécurité des aliments de remplacer l'huile de tournesol par de l'huile de colza raffinée - en particulier pour les personnes souffrant d'allergies alimentaires - et il est très faible. Nous savons que les réactions allergiques à l'huile de colza sont très rares et, si elles se produisent, sont modérées.

«Conserver la confiance des consommateurs reste une priorité absolue pour les deux organisations et nous travaillons de toute urgence avec l'industrie alimentaire et d'autres partenaires pour garantir que les étiquettes sur les aliments où l'huile de tournesol a été remplacée par de l'huile de colza raffinée soient rendues exactes dès que possible.»

La FSA et la FSS travaillent au sein du gouvernement et de l'industrie alimentaire pour comprendre les défis et garantir que l'approvisionnement alimentaire est maintenu d'une manière sûre et dans l'intérêt des consommateurs.

Andrea Martinez-Inchausti, directeur adjoint de l'alimentation au British Retail Consortium, a déclaré:

«La guerre en Ukraine a perturbé l'approvisionnement en huile de tournesol du Royaume-Uni. Là où l'huile de tournesol existe en tant qu'ingrédient dans les produits, les distributeurs la remplaceront par d'autres huiles sûres, comme l'huile de colza. Les distributeurs cherchent à changer l’étiquetage des produits dès que possible. possible; lorsque l'huile de tournesol est un ingrédient clé, comme les chips, les distributeurs imprimeront des informations sur l'huile de substitution sur l’étiquetage existant. Les services clientèle des distributeurs répondront aux questions sur tous les produits de leur propre marque.»

La FSA et la FSS ont publié une évaluation rapide des risques liés au remplacement de l'huile de tournesol par de l'huile de colza raffinée dans le cadre de notre engagement à rendre publiques les données scientifiques et les preuves qui sous-tendent nos conseils et nos orientations.

Complément«Avec la guerre en Ukraine, les huiles sur le feu», source agir. (Extrait).

«C'est la première fois qu'on a un contexte aussi tendu. Tout s'est passé très vite et on n'a pas trouvé de produits de substitution à l'huile de tournesol ukrainienne», explique à l'AFP Gautier Le Molgat, analyste au cabinet Agritel.

L'Ukraine assure 50% du commerce mondial d'huile de tournesol, qu'elle n'arrive presque plus à exporter en raison de la guerre.

Avec la Russie, ce sont plus de 78% des exportations mondiales. Au port de Saint-Nazaire (France), la tonne de tournesol est passée de 630 euros (près de 646 francs) la veille de l'invasion russe à plus de 1000 euros mardi.

La menace d'une pénurie et les cours élevés du pétrole ont dopé tous les oléagineux, qui sont utilisés comme agrocarburants, du soja au canola (colza OGM canadien). Sur le marché européen, le colza a franchi mercredi la barre des 1000 euros la tonne, soit une augmentation de près de 40% en un mois pour une livraison rapprochée.

L'huile de tournesol devrait rester pour un moment à un prix record, faute d'huile de remplacement dans les 12 à 18 prochains mois, résume Arlan Suderman, économiste chez StoneX, une plateforme de courtage.

Car la guerre est intervenue dans «un contexte déjà tendu», rappelle Paul Désert-Cazenave, analyste chez Grainbow (éditeur de logiciels destinés aux marchés agricoles): une récolte catastrophique de canola au Canada après la vague de chaleur estivale, des incertitudes sur l'offre d'huile de palme en Indonésie, premier exportateur mondial, et une mauvaise récolte attendue de soja en Amérique du Sud.

En France, premier producteur européen d'oléagineux, la filière appelle à augmenter les surfaces de tournesol, culture «peu gourmande en engrais» et «essentielle» pour l'alimentation animale.

Mise à jour du 9 avril 2022. On lira Les prix alimentaires mondiaux à un niveau jamais enregistré. Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont atteint en mars leurs "plus hauts niveaux jamais enregistrés" en raison de la guerre en Ukraine, qui "provoque des chocs" dans les marchés des céréales et des huiles végétales, a annoncé l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
les prix des huiles de palme, de soja et de colza progressent aussi nettement, "sous l'effet d'une hausse de la demande mondiale à l'importation due à des ruptures d'approvisionnement en huile de tournesol". 

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

Activisme écologique: la frustration des enfants gâtés, par Jean-Paul Pelras,

«Activisme écologique: la frustration des enfants gâtés», par Jean-Paul Pelras, article paru dans l’agri le 24 mars 2022.

L’activisme écologiste qui vient encore de frapper avec le déversement d’un train de céréales dans le Morbihan est révélateur d’un clivage qui puise ses racines dans la frustration. Un travail de sape que les syndicats agricoles, à l’exception de la Confédération paysanne, qualifient de terrorisme, avec le saccage des retenues d’eau dans le Lot et Garonne, les destructions de cultures dont sont coutumiers les faucheurs volontaires ou, plus globalement, la stigmatisation que les environnementalistes alimentent à l’égard du monde agricole.

Une stigmatisation qui fait son chemin et récolte une adhésion de plus en plus significative auprès de la population. Cette population à qui l’on montre des superficies cultivées par des «rentiers», des fermes immenses qu’ils ne pourront jamais se payer, des pulvérisateurs qui empoisonnent leurs enfants, des tracteurs qui n’en finissent plus, à perte de vue, d’épandre des engrais ou de labourer leurs champs. Et ce, alors que la plupart de ceux qui les observent doivent se contenter d’une tondeuse à gazon et d’un carré de jardin, le dimanche matin, dans leurs lotissements.

«La jalousie des petites différences» développée par Freud n’est pas étrangère à ces rivalités qui opposent ceux qui possèdent, qui ont investi ou qui ont hérité, à ceux qui doivent trimer toute une vie pour rembourser quelques mètres carrés après avoir pu enfin accéder à la propriété. La notion de capital est toujours sous-jacente et bien sûr souvent fantasmée depuis 1968 et le retour à la terre de ceux qui, bien souvent, n’y avaient jamais mis les pieds. Il fallait alors inventer une autre agriculture, revenir aux fondamentaux et rejeter en bloc le productivisme, le gaspillage, la pollution, l’usufruit, les limites, le servage…

La propriété, voilà le problème
Bové, qui délaissa la charrue pour la politique et troqua son pécule de berger contre celui de député européen, incarna, pipe au bec sur moustache de sapeur, l’image de ce paysan insoumis, pourfendeur d’une certaine malbouffe au pays de la gastronomie, intercesseur de ces idées que la société était prête à écouter pourvu qu’elle soit confortée, depuis son canapé, dans sa position d’insurgée. L’agriculteur plus que le paysan, car ce mot fait davantage rêver les gens, est donc devenu progressivement persona non grata là où, au lendemain de la guerre, chacun se pressait pour pouvoir acheter son sac de blé, son morceau de jambon ou sa caisse de pommes de terre.

Pire, il est devenu celui qui gêne sur la route, qui dérange quand il démarre le tracteur un peu trop tôt, qui gaspille l’eau, qui attire les mouches avec son troupeau. Il dérange moins, en revanche, quand il s’agit d’aller se servir à la nuit tombée dans le verger ou quand il faut aller faire pisser le chien dans le pré d’à côté. Ce qui ne pose d’ailleurs plus aucun problème là où les friches ont fini par remplacer les terres autrefois cultivées, là où l’on vient jeter le bidet cassé et la vieille machine à laver, les capotes et les seringues usagées. Combien de fois entendons-nous dans nos campagnes : “Ils font chier ces paysans à mettre des barbelés partout, à tout clôturer, à creuser des fossés pour nous empêcher de traverser leurs propriétés…”

La propriété, voilà le problème. Surtout quand il s’agit de celle des autres et que, progressivement, ceux qui ont idéalisé la campagne tentent de se l’accaparer. Soit en devenant majoritaire au sein des conseils municipaux, soit en monopolisant le débat par le biais des associations. Les saccages, les intimidations exercées par les mouvements activistes sont, à ce titre, indirectement cautionnés par les pouvoirs publics qui ont démissionné, souvent pour des raisons électoralistes, à l’heure où le vote paysan représente moins d’un électeur sur cent.

L’indignation suscitée par le déversement de ce train de céréales sera ainsi très vite relayée par le prochain reportage télévisé à charge contre les agriculteurs. Dans le Morbihan, à Caussade, à Sivens comme ailleurs, les enfants gâtés qui cassent pour des idées, sans se soucier du jour où ils viendront à manquer, ont avec eux, qu’on le veuille ou non, toutes celles et ceux qui, en ouvrant leurs fenêtres, ne supportent plus, depuis les villes ou dans la ruralité, ni la notion de rentabilité, ni celle de propriété.

Mise à jour du 26 mars 2022. On lira cet article de seppi sur son blog, Allons-nous connaître une vague d'écoterrorisme ?

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