samedi 2 avril 2022

Comment un microbe intestinal devient-il un pathogène ?

© HZI / Rohde

«Comment un microbe intestinal devient-il un pathogène ?», source Twincore.de.
Des scientifiques recherchent un lien entre les gènes bactériens et la gravité de la maladie.

La bactérie Escherichia coli se trouve entre autres dans l'intestin humain. Là, il est inoffensif, mais dans certaines circonstances, il peut aussi devenir pathogène. Il peut provoquer des infections de la vessie ou une empoisonnement du sang. Une équipe de chercheurs dirigée par le professeur Marco Galardini, responsable du cluster Resist Biologie des systèmes des communautés microbiennes à Twincore, en collaboration avec des collègues de la faculté de médecine de l'Université de Paris, a cherché à savoir si certains gènes de la bactérie étaient liés à la gravité des maladies causées. Ils publient maintenant leurs résultats dans la revue PLOS Genetics.

Escherichia coli, souvent abrégé en E. coli, fait partie de la flore intestinale humaine. En tant que soi-disant commensal, il ne cause généralement aucun dommage. Dans l’intestin et d'autres organes, il peut également devenir un pathogène. Dans le tractus urogénital, par exemple, E. coli provoque une cystite et dans le sang, il peut provoquer une septicémie. L'empoisonnement du sang est une conséquence redoutée des infections bactériennes et peut même être fatal dans 10 à 30% des cas. La gravité d'une telle infection ne pouvait pas être prédite auparavant sur la base de la constitution génétique du germe.

Des chercheurs de Twincore à Hanovre ont maintenant analysé si certaines variants génétiques de E. coli sont associés à une évolution plus sévère. «Nous avons mené une étude dite d'association à l'échelle du génome», explique Marco Galardini. «Pour ce faire, nous avons séquencé des échantillons bactériens de deux grandes études de patients et les avons corrélés avec l'évolution de l'infection.» Des caractéristiques telles que l'âge, le sexe ou des maladies antérieures connues ont également été incluses dans l'analyse.

L'équipe de Galardini n'a pas été en mesure d'identifier les gènes qui déterminent la gravité de la maladie. Cependant, ils ont fait une autre découverte intéressante: «Une certaine cassette génétique était clairement associée à des infections qui ont commencé dans les voies urinaires», explique Galardini. De là, une stratégie pour éviter les maladies potentiellement mortelles peut être dérivée. «À l'avenir, on pourrait séquencer les pathogènes d'une infection de la vessie, puis décider si le traitement médicamenteux doit être ajusté par précaution», explique Galardini.

Le fait que les chercheurs n'aient pas été en mesure de prouver un lien entre le génome de la bactérie et l'évolution de la maladie ne signifie pas nécessairement qu'il n'y en a pas. «Il se pourrait tout aussi bien que le nombre d'échantillons que nous avons examinés soit trop petit», explique Galardini. «Une simulation a montré qu’il faudrait dix fois plus d'échantillons pour détecter ou exclure la connexion avec une plus grande certitude.»

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vendredi 1 avril 2022

Causes et conditions extérieures des maladies et de la santé

Chaire de santé publique au Collège de France – Leçon inaugurale de Rémy Slama.

Pour la 3e fois, Santé publique France apporte son soutien à la chaire de santé publique du Collège de France. Rémy Slama, épidémiologiste environnemental, délivrera un enseignement sur les «Causes et conditions extérieures des maladies et de la santé». Sa leçon inaugurale sera prononcée le 31 mars 2022.

«La recherche en santé environnementale s’intéresse aux causes plus lointaines [des] maladies, les causes des causes de décès, en quelque sorte. Elles prennent la forme de facteurs physiques, chimiques, comportementaux, sociaux et, encore à ce jour, infectieux, bien que ces derniers ne représentent plus la contribution principale. Tout cela forme l’exposome, une notion à laquelle réfléchissent les scientifiques depuis une quinzaine d’années. Il désigne l’ensemble des expositions environnementales que l’on subit depuis la conception jusqu’à la fin de la vie.» Rémy Slama.

Mise à jour du 25 mai 2022On lira cet article de Santé publique de France, Chaire de santé publique : un cours sur l’exposome dans l’enseignement de Rémy Slama.

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Mars 2022 et ses 250 rappels de produits alimentaires. Tout va donc toujours très bien ?

Il était temps que le mois de mars se termine, jugez plutôt, 37, 32 et 43 et 120 rappels pour la première, seconde, troisième et quatrième semaine de mars 2022.

Les derniers jours du 28 au 31 mars n’ont pas failli à la tradition avec 18 rappels, soit un total pour l’intégralité du mois de mars de 250 rappels. Cela étant, on sent pour un petit coup de mou, si l’on compare aux 452 rappels en janvier et de 436 en février 2022.

Voici le détail de ces derniers jours de mars 2022,
28 mars 2022
- Listeria monocytogenes: 2
- histamine: 1

29 mars 2022
- corps étrangers: 1
- allergènes: 1
- surdosage d’additif E450: 1
- présence d’huiles minérales (MOH): 1
Coulisses des rappels
- Oubli par RappelConso du rappel de bouillons cube légumes sans sel de la marque Jardin Bio Etic pour cause de présence de MOH ou hydrocarbures d’huiles minérales, source Auchan. Rappel aussi au Luxembourg.

30 mars 2022
- risque d’intoxication à l’acide cyanhydrique: 2
- Listeria monocytogenes: 1
- présence d’alcaloïdes d’ergot: 1
Coulisses des rappels
- Oubli de Rappel conso réparé le 30 mars 2022 avec cet avis de rappel.
- Notification au RASFF de l’UE par la Belgique le 30 mars 2022 de la présence d’ochratoxine A dans des figues de Turquie via un opérateur de France.
- Notification au RASFF de l’UE par les Pays-Bas le 30 mars 2022 d’intoxication alimentaire causée par des huîtres de France.

31 mars 2022
- présence d’alcaloïdes d’ergot: 5
- oxyde d’éthylène: 1
- détection d'un ingrédient ionisé non mentionné sur l'étiquetage: 1
Coulisses des rappels
- Sur les rappels liés à la présence d’alcaloïdes d’ergot dans des produits de boulangerie, cinq en deux jours, voir l’article du blog ici.

Feuilleton des rappels liés à la présence d’oxyde d’éthylène en France
Cela dure depuis le 9 septembre 2020, mais le décompte en France n’a débuté que le 20 octobre 2020. Ainsi, selon la DGCCRF, il y a eu au 1er avril, 17 907 rappels (références et lots) versus 17 893 rappels au 25 mars 2022.
Par ailleurs, si vous jetez un coup d’oeil sur le site de la DGCCRF intitulé, «Sésame, psyllium, épices et autres produits rappelés comprenant ces ingrédients», vous pourrez lire cette phrase, qui n’a strictement aucun sens, «Des investigations sont actuellement en cours en lien avec la Commission européenne pour identifier l’origine de cette contamination.», dans la mesure où la DGCCRF n’informe des réunions qui ont déjà eu lieu.
Rappelons une nouvelle fois, sans se lasser, que de son côté, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation ignore ce qu’est la contamination par l’oxyde d’éthylène, très étonnant, ce pays, non ?

Quelques curiosités dans les notifications au RASFF de l’UE au mois de mars 2022
Les notifications ne cessent d’augmenter depuis le début de l'année 2022, mais, chuttt, tout va bien ?
- 334 notifications en janvier 2022 versus 326 en janvier 2021
- 352 notifications en février 2022 versus 319 notifications en février 2021
- 485 notifications en mars 2022 versus 394 en mars 2021, dont
. 54 notifications pour la présence de chlorpyrifos,
. 52 notifications pour la présence d’aflatoxines
. 48 notifications pour la présence de Salmonella
. 21 notifications pour la présence d’oxyde d’éthylène
. 6 notifications pour la présence de norovirus dans des huîtres de France. Il s’agit de la neuvième notification depuis le début de l’année 2022. C’est promis, juré, à la 10e notifications, nos autorités vont réagir ...

RASFF de l’UE et la France
En mars 2022, 24 notifications pour les produits d’origine France (versus 26 et 24 en février et en janvier) dont 3 pour cause d’oxyde d’éthylène. 15 notifications sur 24 sont faites par d’autres États membres. Au niveau de la distribution des produits alimentaires, la France a été concernée par 51 notifications (versus 43 et 50 en février et en janvier).


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Choses lues sur les cas graves de SHU en France

Rien de tel qu'une petite revue de presse ou plus précisément de quelques éléments avec mes commentaires ...

Extraits d’une interview de M. François-Xavier Weill, médecin et microbiologiste, qui dirige à l'institut Pasteur le centre de référence des E. coli.

Si la responsabilité de la contamination des produits revient bien évidemment à l'industriel, il y a un risque que la cuisson de ces pizzas n'ait pas été suffisante. Peut-être des adolescents ne connaissaient-ils pas bien les différents modes de cuisson de leur four, les personnes ont-elles utilisé le préchauffage? Les produits ont-ils été cuits au four traditionnel ou au four à micro-ondes? Enfin, toujours est-il que s'il n'y avait pas eu de contamination de la pâte, il n'y aurait rien eu après.

Ce genre de produits industriels est distribué à large échelle donc on peut imaginer que ça va entraîner plus de cas que sur de plus petites productions locales. D'un côté, il y aura de moins en moins de cas en raison du retrait-rappel du produit. Mais naturellement, on va avoir des cas qui vont arriver au fil de l'eau: le problème, c'est que ce n'est pas un lot de produits que tout le monde va manger en même temps car il est périssable.

Des gens ont acheté ça et vont le garder des semaines dans leur congélateur avant de le consommer. Le risque, c'est que l'information ne leur arrive pas entre-temps. Ça, c'est une bombe à retardement dans les congélateurs.

Commentaire
Comme pour des nuggets de poulet qui sont encore crus ou partiellement cuits en surface, la cuisson de la pâte des pizzas peut ne pas être suffisante. Un mode d’emploi validé doit être clairement écrit sur l’emballage. L’abandon du four à micro-ondes me semble une nécessité !

Selon Les Echos, «E. coli dans les pizzas Buitoni: les premiers tests de Nestlé dans son usine tous négatifs»

Le groupe agroalimentaire suisse, propriétaire de la marque Buitoni fabricant les pizzas surgelées Fraîch'Up contaminées à l'E. coli, a déjà effectué 75 prélèvements sur la ligne de fabrication concernée et dans toute son usine de Caudry, dans le Nord. Nestlé entend analyser l'ensemble de l'usine afin de trouver l'origine de la bactérie présente dans la pâte.

Il est aussi indiqué «Le groupe suisse n'entend pas s'arrêter là. «Nous allons présenter un plan permettant de couvrir l'ensemble de l'usine pour trouver l'origine de la bactérie»
Commentaire
Ce genre d’information n’apporte pas grand-chose, ça meuble. Des analyses négatives, ne signifient pas qu’il n’y a pas de contamination. Le nombre de prélèvement me paraît relativement petit. Où ont été effectués ces prélèvements? Sur le produit, la farine, ou dans l’environnement ? Il me semble qu’il faudra des analyses officielles réalisées par les pouvoirs publics, mais quand ?

On peut aussi faire état d’éléments qui ressortent ici ou là et qui parasitent le sujet, selon un tweet de Joe Whitworth, «C'est incroyable de voir comment, lorsqu'un incident se produit, les anciens employés sont toujours là pour apporter leur contribution.» C'est bien aussi mon avis et on peut aussi ajouter les syndicats …

O.-F. a de répondre à six questions dont ces deux ci-après
Un lien avec les pizzas Buitoni Fraich’up est-il établi ?
Santé Publique France a confirmé mercredi un lien entre plusieurs cas graves de syndrome hémolytique et urémique (SHU) chez des enfants et la consommation de pizzas surgelées de la marque Buitoni Fraîch’up.
Comment les bactéries ont-elles pu contaminer de la pâte à pizza ?
«Des contaminations de farines ont été décrites aux États-Unis et au Canada. Si bien qu’il est précisé de ne pas manger de pâte à cookie crue aux États-Unis», indique le Pr Weill. E. coli, qui aime l’humidité, a peu d’affinités avec la farine brute (farine crue -aa). Si la farine était probablement contaminée, la prolifération s’est vraisemblablement produite lors des phases de fabrication ultérieures.
Comment la bactérie a-t-elle résisté à la cuisson ?
Si le froid (frigo ou congélateur) empêche la prolifération de E. coli, il ne l’élimine pas. Elle est cependant sensible à une température de 70°C. « Tout dépend de la quantité de bactéries comme de la durée et de la température de cuisson, rectifie le Pr Weill. Si le four n’est pas assez chaud, ou si le micro-ondes est utilisé, elle pourrait persister.»
Commentaire
Parmi les recommandations de Santé publique de France figurent désormais, «les préparations à base de farine (pizza/pâte à cookies/gâteau/à tarte...) ne doivent pas être consommées crues ou peu cuites.» Cela était absent auparavant, voir l’article du blog comparatif des recocommandations avant et après cette crise sanitaire.

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1er avril 2022, doit-on souhaiter bon anniversaire à RappelConso ?

Pour une fois, ce n’est pas un gag du 1er avril ! En effet, c’est le 1er avril 2021 qu’est né RappelConso, une application sensée fournir aux consommateurs une information sur les rappels de produits en France, dont les produits alimentaires.  

Cette application existe enfin dans le cadre de politique de start-up nation voulue par l’actuel président de la République. Pour information, il existe, une autre application sensée changer la vie des consommateurs, qui s’appelle SignalConso, mais je doute de son efficacité, enfin, s’il y avait un jour bilan circonstancie, je changerai sans doute d’avis, à suivre ...

Alors, bon anniversaire RappelConso ?

A propos de Rappel conso, j’ai dit que l’application était «sensée vous fournir une information», car il y a des oublis, pas très nombreux, mais fréquents, et des retards aussi à l’information surtout quand on compare notre situation avec celle des pays voisins de la France. Par ailleurs, autre particularité unique en Europe de RappelConso, les matériaux entrant au contact des aliments sont dans la rubrique ‘divers’ et ne sont pas comptabilisés dans la rubrique ‘Aliments’.

Alors, bon anniversaire RappelConso ?

RappelConso a le mérite de montrer que les produits alimentaires sont les produits les plus rappelés en France, bio or not bio dans le même sac; les rappels de produits alimentaires sont en quelque sorte de maladie dont on arrive pas à se débarrasser, et qui, hélas, progresse, sans que l’on s’émeuve outre mesure.

Dans l’immensité des rappels de produits alimentaires en France, une part non négligeable provient de ce que la Commission européenne appelle un ‘incident’, c’est-à-dire des produits alimentaires contaminés par la présence d’oxyde d’éthylène, un produit phytosanitaire ou pesticide, initialement présent dans des graines de sésame d’Inde dans un premier temps, puis cela s’est étendu à d’autres pays, puis à d’autre produits comme la gomme de caroube et de guar, etc. Cela dure depuis le 9 septembre 2020 et ce n’est pas prêt de s’arrêter ...

La France, via la DGCCRF, a choisi depuis le 20 octobre 2020 (un mois après l'identification du problème), de lister les produits qui contiennent de l’oxyde d’éthylène et presque toutes une à deux semaines une liste interminable de produits alimentaires (références et lots) rappelés est publiée.

Au 25 mars 2022 (fichier Excel), nous en étions à 17 893 produits alimentaires rappelés versus 15 446 produits au 7 janvier 2022, soit 2 447 produits rappelés depuis le début de l’année 2022, difficile donc de s’y retrouver pour le consommateur lambda, sachant aussi que tous les pays de l’UE ne joue pas le même jeu, certains signalant que quelques produits, quand la France en signale plusieurs milliers. L’étrange coopération entre les États membres est ici du chacun pour soi, mais s’il n’y avait qu’ici.

Pour compliquer la tâche, les 2 447 produits (référence et lots) listés par la DGCCRF ne sont pas ainsi comptabilisés dans RappelConso, un seul produit pouvant avoir plusieurs références et lots, pas simple … il faut jongler entre l’application RappelConso et le fichier géant Excel pour s’y retrouver.

Alors, bon anniversaire RappelConso ?

Bien entendu, ne cherchez pas une information sur l’oxyde d’éthylène du côté de nos autorités sanitaires, Anses comprise. La DGCCRF attend toujours des explications de la Commission européenne depuis 1 an et demi. Le terme 'transparence', est inconnu du rapport 2021 de la direction générale de l’Alimentation. On a l’impression que nos autorités demeurent confinées …

Particularité européenne, la France est pratiquement le seul pays de l’UE à signaler le rappel de tous les produits alimentaires, dans l’application RappelConso, qu’ils soient ou non contaminés par l’oxyde d’éthylène. La Belgique et le Luxembourg, pays très voisins, signalent les rappels de denrées alimentaires contenant le produit phytopharmaceutique (ou pesticide) non autorisé oxyde d’éthylène dans des fichiers séparés. Le Luxembourg ne rapportant que 96 et 534 produits rappelés respectivement pour 2022 et 2021 et la Belgique 29 et 211 produits alimentaires respectivement pour 2022 et 2021. La Suisse, même si elle a vu, le nombre de rappels et d'avertissements publics émis en 2020 augmenter, l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) a publié 28 avertissements publics et 49 rappels d'aliments. Un modèle à suivre ? A vous de voir …

Côté distributeurs, RappelConso a un peu perturbé l’information, des sites de distributeurs arrêtant d’informer, d’autres continuant. Aujourd’hui tous les distributeurs signalent relativement bien les rappels souvent en avance d’ailleurs par rapport à RappelConso, qui ne fonctionne pas le week-end. Autre aspect, l’affichette d’information d’un rappel se trouvant en rayon a pratiquement disparu des rayons. Côté distributeurs toujours, une mention très spéciale pour Monoprix qui continue sur son site Internet d’informer qu’il n’y a pas de rappel en ce moment, même quand il y en a. Il faudrait remettre ce distributeur dans le droit chemin, mais qui le fera ?

Côté associations de consommateurs, la revue 60 Millions de consommateurs tente de suivre le rytme des rappels, quant UFC Que Choisir, cela fait longtemps que la liste des rappels est très incomplète, et que cette association est devenue une ONG sensée combattre tous les maux de la terre ...

Alors, bon anniversaire RappelConso ?

Mis à part la contamination par l’oxyde d’éthylène, il reste ensuite les autres contaminants des denrées alimentaires, et malheureusement, les pathogènes prennent, hélas, une part prépondérante.

La seule action concrète sur la présence de pathogènes dans les aliments est annoncé via un programme de recherche sur cinq ans sur la persistance de Salmonella et de Listeria dans les ateliers de production, on a le temps de voir venir, mais surtout que de temps perdu depuis des années sur cette thématique !

Alors, bon anniversaire RappelConso ?

Selon le moteur de recherche de RappelConso, il y a eu,
- 402 rappels ayant pour cause Listeria monocytogenes.
- 153 rappels ayant pour cause Salmonella.
- 56 rappels ayant pour cause Escherichia coli, dont la grande majorité sont des Escherichia coli producteurs de shigatoxines.
- 75 rappels pour des allergènes non mentionnés sur l‘étiquetage.
- 53 rappels ayant pour cause la présence de corps étrangers.
- 17 rappels pour la présence d’histamine

C’est dire l‘étendu des problèmes et ce qui est encore plus grave est l'absence d'un débit de commencement de réponse, on fait le constat ...
Alors, quand on voit l’étendue du travail à faire faut-il vraiment souhaiter bon anniversaire à RappelConso ou la disparition de RappelConso ?

Mise à jour du 5 avril 2022«RappelConso, le site de référence des alertes de produits dangereux, fête son premier anniversaire !!!», source DGCCRF le 1er avril.

Depuis tout juste un an, le site RappelConso centralise les alertes de produits dangereux. Il est ainsi le site public unique où les professionnels déclarent les produits faisant l’objet d’un rappel et où les consommateurs peuvent retrouver la liste exhaustive, fiable et actualisée des produits dangereux rappelés, qu’il s’agisse de produits alimentaires ou non-alimentaires (hors médicaments et dispositifs médicaux).  

Hélas, plus de 5 000 produits alimentaires rappelés en France, et ce n’est pas un 1er avril !!! Il n’y a pas de quoi en être fier !!!

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Les pommes et d'autres fruits peuvent héberger des levures pathogènes résistantes aux antibiotiques sur leurs surfaces

«Les pommes et d'autres fruits peuvent héberger des levures pathogènes résistantes aux antibiotiques sur leurs surfaces», source ASM News.

Lorsqu'ils sont préparés pour le transport, les pommes et autres fruits sont souvent traités avec un fongicide pour éviter l’altérioration et prolonger la durée de conservation. La pratique préserve la fraîcheur, mais c'est peut-être une arme à double tranchant: cela peut aider à sélectionner et à favoriser la transmission de levures pathogènes multirésistantes.

Une étude publiée cette semaine dans mBio, une revue en accès libre de l'American Society for Microbiology, offre de nouvelles preuves de cette idée.

«Des études antérieures ont examiné l'effet des fongicides sur le pathogène humain Aspergillus fumigatus», a dit la mycologue Anuradha Chowdhary de l'Université de Delhi, mais de nouveaux travaux se concentrent sur des souches résistantes aux antibiotiques de Candida auris, une levure pathogène qui se propage rapidement dans les hôpitaux. et a été isolé de la nature. «Les fongicides utilisés en agriculture peuvent sélectionner par inadvertance des champignons résistants aux antibiotiques», a dit Chowdhary.

Elle et ses collaborateurs ont passé au crible les surfaces de 84 fruits, représentant 9 types de fruits d'arbres différents, à la recherche de C. auris pathogènes et d'autres levures. Les fruits ont été récoltés en 2020 et 2021 dans des régions du nord de l'Inde et comprenaient 62 pommes, 20 cueillies dans des vergers et 42 achetées sur un marché de Delhi. Chaque espèce de fruit hébergeait au moins 1 type de levure.

Les scientifiques se sont concentrés sur les pommes. Ils ont trouvé des souches résistantes aux antibiotiques de C. auris sur un total de 8 pommes (13%) et ont utilisé le séquençage du génome entier pour identifier 16 colonies distinctes. Les pommes comprenaient 5 variétés ‘Red Delicious’ et 3 variétés ‘Royal Gala’. Ces 8 pommes avaient toutes été entreposées avant l'achat et aucune des pommes fraîchement cueillies n'hébergeait C. auris>«Le groupe a trouvé d'autres souches de Candida sur les pommes conditionnées», a dit le microbiologiste Jianping Xu de l'Université McMaster à Hamilton, Ontario. Xu a codirigé l'étude avec Chowdhary.

C. auris est résistant à de nombreux antibiotiques. Il a été identifié pour la première fois en 2009 au Japon, et depuis lors, il a émergé ou s'est propagé à tous les continents habités. Les chercheurs ont étudié l'origine et la propagation du pathogène. «Nous ne comprenons toujours pas vraiment les forces qui conduisent à l'émergence simultanée de plusieurs groupes génétiques distincts de C. auris», a dit Xu. Une étude menée par Chowdhary et Xu publiée l'année dernière dans mBio a été la première à isoler C. auris d'un environnement naturel, les marais et les plages de sable d'un écosystème côtier naturel des îles Andaman, Inde.

Les nouvelles découvertes suggèrent que les pommes pourraient être une force sélective du pathogène et l'aider à se propager. Bien que l'étude se soit concentrée sur des fruits récoltés dans le nord de l'Inde, Xu a souligné que la propagation de C. auris n'est pas un phénomène spécifique à l'Inde. C'est une menace mondiale: en 2019, le Centers for Disease Control and Prevention ont identifié C. auris comme l'un des 5 pathogènes qui constituent une menace urgente pour la santé publique dans le monde. Pour comprendre comment répondre à la menace du pathogène pour l'homme, les chercheurs doivent savoir comment il se déplace à travers d'autres systèmes naturels.

«Lorsque nous examinons les pathogènes humains, nous avons tendance à regarder ce qui nous est immédiat», a dit Xu. «Mais nous devons voir cela plus largement. Tout est connecté à tout le système. Les fruits ne sont qu'un exemple.»

Les champignons sont une partie importante de l'environnement, et Chowdhary a dit que la nouvelle étude montre comment l'environnement, les animaux et les humains sont tous connectés, le principe central du concept de One Health (Une seule santé) «Le concept One Health justifie des efforts continus et notre attention pour prévenir la transmission des infections», a-t-elle dit.

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Articles les plus lus par les lecteurs du blog en mars 2022

Je vous présente les 10 articles les plus lus au mois de mars 2022 par les lecteurs du blog.

Pas de suspense pour le premier article nettement mis en avant, mais pour les autres, cela a été disputé jusqu'où dernier jour. Bien entendu, l'impact des cas d'infection à E. coli (STEC) a été important dans ce classement avec deux articles. Le Royaume-Uni est aussi très présent, comme quoi quitter l'UE n'est pas aussi mauvais qu'on veut bien le dire. Le mois de mars a été très fréquenté. Encore merci ...

  1. Suisse: vers une autorisation des nouvelles techniques de sélection des plantes 
  2. Le Royaume-Uni n'est pas d'accord avec la position de l'UE sur le dioxyde de titane 
  3. Royaume-Uni: Information des consommateurs sur la substitution d'ingrédients dans certains produits alimentaires afin d'éviter une interruption de l'approvisionnement alimentaire
  4. France: Un enfant décédé, d'autres enfants malades à cause de E. coli producteurs de shigatoxines 
  5. Royaume-Uni: des analyses après une épidémie retrouvent Salmonella dans du poulet pané congelé 
  6. France: Fallait-il rappeler de la burrata en raison d'un risque de présence de Pseudomonas fluorescens ? 
  7. Rapport d'activité 2021 de la DGAL. La DGAL se dit dans l'action, mais avec toujours pas beaucoup de moyens humains
  8. Cas graves de SHU chez l’enfant : rappel préventif de lots de pizzas surgelées Fraîch’Up de la marque Buitoni en raison d’une possible contamination par Escherichia coli O26
  9. Loir-et-Cher: suspicion d'intoxication alimentaire dans plusieurs écoles de Saint-Laurent-Nouan 

Complément au 1er avril 2022. L'article ci-après a été vu en 1 jour plus que l'article classé en première position dans le classement mensuel,  Nouveaux cas graves de SHU en France. Confirmation du lien épidémiologique, microbiologique et de traçabilité entre des cas et la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch’Up de la marque Buitoni.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite. 

Sécurité des aliments en France: la direction générale de l'Alimentation fait appel à vous !

 Voici le texte de l'appel de la direction générale de l'Alimentation,
En attendant, vous pourrez aussi lire l'enquête de l'utilisateur de l'AFSCA chez nos amis belges, qui m'a fourni cette idée pour la France, un 1er avril peut en cacher un autre, le réveil, qui sait ?

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Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

jeudi 31 mars 2022

Pays basque : 29 bébés victimes d’une intoxication alimentaire dans des crèches

Pays basque : 29 bébés victimes d’une intoxication alimentaire dans les crèches d’Hasparren et Briscous, source Sud-Ouest du 31 mars 2022.

Près d’une trentaine d’enfants de ces structures intercommunales, fournies par la même cuisine, sont concernés. Aucun n’a dû être hospitalisé. Les parents ont reçu des recommandations

Vingt-neuf bébés inscrits dans les crèches intercommunales d’Hasparren et Briscous ont été victimes d’une intoxication alimentaire, ce jeudi 31 mars, mobilisant l’intervention du SAMU de Bayonne. Aucun enfant n’a été hospitalisé, mais ils ont été nombreux à vomir. Précisons que les repas des deux structures sont confectionnés à Hasparren, où le cuisinier en responsabilité a été consulté par l’Agence régionale de santé (ARS).

«L’ARS procède à des analyses pour déterminer la cause exacte de cette intoxication», indique le sous-préfet de Bayonne, Philippe Le Moing-Surzur. «Des recommandations ont été fournies aux parents, ajoute-t-il. Un suivi est mis en place. Et la garde est évidemment assurée pour ceux qui ne peuvent pas récupérer tout de suite leurs enfants.» Un communiqué de la sous-préfecture devrait être envoyé dans l’après-midi, donnant plus de précisions.

L’article conclut, «l’essentiel est préservé, puisque les enfants vont bien.» Episode de gastro ? A suivre ...

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