dimanche 9 avril 2023

La ville d'Argenteuil (Val d'Oise) dégaine son Glocc pour contrôler l’hygiène des commerces alimentaires

Après le Val d’Oise, département pilote dans sa luttre contre les établissements de bouche et les restaurants insalubres, voici, selon La gazette du Val d’Oise, «Hygiène alimentaire : Argenteuil dégaine son Glocc.

La Ville s'est dotée d'un Groupe local de contrôles des commerces (Glocc).»

Pas une semaine ne passe sans une communication de la préfecture du Val-d’Oise au sujet de la fermeture d’un commerce alimentaire suite à un contrôle d’hygiène. 

Dans le même ordre d’idée, la convention signée lundi 13 mars entre le maire (LR) d’Argenteuil, Georges Mothron et le préfet du Val-d’Oise, Philippe Court, qui est valable pour deux ans, vise à «lutter plus efficacement encore contre l’habitat indigne et contrôler l’hygiène des commerces alimentaires».

Pour la Ville d'Argenteuil, «Cette convention renforce les actions du service communal d'hygiène et de santé (Schs) de la Ville, qui intervient pour des nuisances affectant le cadre de vie et susceptibles de porter atteinte à la santé ou à la sécurité des habitants.»

Parallèlement, l’État s’engage à fournir un soutien financier mais également un appui technique. Les agents territoriaux pourront bénéficier de formations.

Au titre de la sécurité sanitaire, la commune s’engage à établir les procédures appropriées et à diffuser les résultats sur l’application Alim’Confiance.

Dans ce cadre, de nouvelles opérations conjointes entre les services municipaux et les services de l’État (l’Agence régionale de santé pour l’habitat indigne et la direction départementale de la protection des populations pour le contrôle des commerces) seront «mises en place et intensifiées».

L’exemple fourni pour étayer cette convention a été la fermeture administrative temporaire du restaurant L'Escale situé sur la rue Henri-Barbusse, le 21 mars, La photo est issue de ce restaurant. Le blog vous avait relaté cette fermeture ici.

L’inspection a été effectuée par une équipe d’intervention pluri professionnelle de la ville d'Argenteuil dans le cadre d’un dispositif du Groupe Local de Contrôles des Commerces (GLOCC), en présence du propriétaire associé et du gérant :
- Présence de nuisibles,
- Présence de denrées de type «viandes» sans aucune traçabilité,
- Conservation de denrées de type « poissons » à température ambiante,
- Les équipements et les locaux sont en mauvais état d’entretien,
- Présence de moisissures et de rouille dans les enceintes de froid.
Considérant qu’il existe une menace imminente pour la santé des consommateurs, Monsieur le Maire a ordonné une fermeture administrative du commerce, et ce, jusqu’à une mise en conformité des différentes infractions relevées par le Service Communal d’Hygiène et de Santé.

NB : Merci à Bruno Longhi de m’avoir transmis cette information.

Commentaire
Si tout le monde s’y met, cela devrait faire avancer l’hygiène et la sécurité des aliments dans ces établlissements.

samedi 8 avril 2023

Fêtes de Pâques : L'AFSCA de Belgique répond à des questions sur les œufs

En fin d’année
2022, l’Anses a publié pour les «Fêtes de fin d'année : rappel de nos recommandations». Pour mémoire, les fêtes de fin d’année sont Noël et le jour de l’an.

Hélas, et c'est bien triste, l’Anses semble méconnaître les fêtes de Pâques, mais heureusement l’AFSCA de Belgique est là et nous propose «En cette période de Pâques, l’AFSCA répond à 5 questions sur les œufs».

En ce week-end de Pâques, vos frigos sont sans doute bien garnis par les œufs durs colorés et décorés qui ont été récoltés lors de la traditionnelle chasse aux œufs. L’occasion idéale pour l'AFSCA de répondre à cinq questions sur cet ingrédient courant et de donner quelques conseils sur la façon de l'utiliser en toute sécurité alimentaire.

Pourquoi les œufs ne sont-ils pas conservés au réfrigérateur dans les magasins ?
Vous l'avez peut-être remarqué : dans les magasins, les œufs sont conservés en dehors du réfrigérateur, alors qu'à la maison, vous les mettez directement dans le réfrigérateur. Il y a une très bonne raison à cela ! En effet, les œufs doivent être maintenus à une température constante pour conserver leur qualité. Une fluctuation de la température peut provoquer de la condensation sur la coquille de l'œuf. Des bactéries peuvent facilement se développer sur la coquille à cause de ce phénomène de condensation et pénétrer dans l'œuf par la coquille poreuse. Les fluctuations de température sont donc évitées autant que possible dans le circuit de vente.

Alors pourquoi les conserver au réfrigérateur à la maison ? C'est simple, ils restent frais plus longtemps ! Une fois au réfrigérateur, il est préférable de ne sortir les œufs qu'au moment de les utiliser, afin que la température reste constante.

Quelle est la meilleure façon de conserver les oeufs ?
Il est conseillé de conserver les œufs au frais et à l'abri de la lumière pour préserver leur fraîcheur et réduire le risque de salmonellose. Il est préférable de conserver les œufs dans leur emballage d'origine au réfrigérateur.

Attention, les odeurs peuvent pénétrer par la coquille poreuse des œufs. Évitez donc de les conserver à proximité d'aliments fortement parfumés (comme l'ail ou le poisson fumé). Le contact avec l'humidité doit également être évité, car les bactéries peuvent pénétrer dans la coquille et contaminer l'œuf.

Les œufs propres se conservent plus longtemps que les œufs sales. Ne les rincez pas, mais nettoyez-les avec un chiffon.

Enfin, il est préférable de conserver les œufs vers le bas. Le jaune d'œuf reste ainsi mieux en place.

En résumé : nettoyez les œufs, retournez-les dans leur boîte à œufs, puis placez la boîte dans le réfrigérateur, à l'écart des aliments à forte odeur !

Combien de temps puis-je conserver les œufs ?
Un œuf cru se conserve environ quatre semaines à partir de la date de ponte. Si vous avez vos propres poules, veillez à noter la date de ponte sur la coquille.

Un œuf frit, bouilli ou traité dans des plats peut être conservé au réfrigérateur pendant plusieurs jours. Vous avez des doutes ? Faites le test : Observez, sentez, goûtez !

Vous pouvez également congeler les œufs. Pour ce faire, il est préférable de retirer les œufs frais de leur coquille car elles risquent de se briser à des températures négatives. Les œufs frits, comme les œufs brouillés ou les omelettes, mais aussi les œufs incorporés dans un plat peuvent être congelés sans problème. Enfin, les œufs durs ne peuvent pas être conservés au congélateur, car ils obtiennent alors une texture étrange. Dans tous les cas, inscrivez la date de congélation sur la boîte de congélation.

Comment vérifier la fraîcheur d'un œuf ?
Vous arrive-t-il de vous demander si les œufs dans le réfrigérateur sont encore bons ? Il existe quelques astuces pour vérifier si un œuf est encore frais.

- Le test du flotteur : à l'intérieur d'un œuf se trouve une chambre à air qui s'agrandit au fur et à mesure que l'œuf vieillit. Placez un œuf frais dans un bol d'eau salée et vous verrez que l'œuf coulera au fond. Plus l'œuf est vieux, plus le côté émoussé flottera vers le haut. Si votre œuf flotte jusqu'au sommet du verre, il s'agit d'un vieil œuf et il vaut mieux ne plus le consommer !

- Le test d'écoute : le blanc d'œuf donne également des informations sur la fraîcheur. Avec un œuf frais, le blanc est ferme. Tenez l'œuf près de votre oreille et secouez-le doucement. Si c’est un œuf frais, vous n'entendrez presque rien. Si vous faites de même avec un œuf plus vieux, vous entendrez le contenu bouger.

5. Que signifie le code apposé sur les œufs ?
Le blog préfère vous renvoyer à deux articles d’octobre 2022, l’un de la DGCCRF sur l’étiquetage des œufs et l’autre du ministère de l’Agricutlure, Étiquetage des œufs : mode d'emploi.

Trois conseils pour cuisiner des œufs en toute sécurité
Lorsque vous commencez à travailler avec des œufs dans la cuisine, il est important d'appliquer les règles de sécurité alimentaire. En effet, les œufs crus peuvent être contaminés par des bactéries telles que la salmonelle.

Pour les personnes plus à risques (comme les jeunes enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes et les personnes dont l’immunité est réduite), la consommation de plats à base d'œufs crus tels que la mayonnaise fraîche, la mousse au chocolat ... est donc déconseillée. Lorsque les œufs sont bouillis ou frits, les bactéries sont détruites et le risque d'intoxication alimentaire diminue donc.

Lorsque vous utilisez des œufs, retirez les coquilles restantes de la table de travail et même de la cuisine dès que possible. Vous éviterez ainsi de contaminer d'autres ingrédients avec les bactéries éventuellement présentes.

Cassez les œufs dans un autre récipient. Si un œuf s'avère avarié - et croyez-nous, vous le sentirez immédiatement 😉 - au moins, tout votre plat n'ira pas à la poubelle !

Qu'en est-il du sang dans l'œuf ? Lors du développement d'un œuf, un petit vaisseau sanguin dans les ovaires de la poule peut se rompre, permettant à du sang de pénétrer dans l'œuf. Il est faux de penser que l'œuf est alors fécondé ! Vous pouvez facilement retirer la tache de sang à l'aide d'une cuillère mouillée.

Des gènes de résistance aux antibiotiques retrouvés dans des bactéries probiotiques provenant d’aliments et de compléments alimentaires

«Des gènes de résistance aux antibiotiques retrouvés dans des bactéries probiotiques provenant d’aliments et de compléments alimentaires», source article de Chris Dal paru le 7 avril 2023 dans CIDRAP News.

Une analyse d'importantes souches de bactéries probiotiques isolées à partir d'aliments et de compléments alimentaires probiotiques a révélé la présence de plusieurs gènes de résistance aux antibiotiques (GRAs), ont rapporté des chercheurs hongrois dans Eurosurveillance, «A survey on antimicrobial resistance genes of frequently used probiotic bacteria, 1901 to 2022».

À l'aide du séquençage de nouvelle génération, des scientifiques de l'Université de médecine vétérinaire de Budapest ont examiné 579 isolats de 12 espèces bactériennes probiotiques couramment présentes dans les aliments fermentés et non fermentés et les compléments alimentaires probiotiques pour la présence de GRAs, de plasmides et d'éléments génétiques mobiles intégratifs (EGMis) qui peuvent permettre l'échange de GRAs entre les bactéries. Sur les 579 isolats, 169 (29%) représentant 10 des 12 espèces étaient GRA-positifs.

Les mécanismes de résistance dans lesquels les GRAs identifiés se sont précédemment révélés impliqués comprenaient l'efflux d'antibiotiques, l'inactivation d'antibiotiques et l'altération de la cible d'antibiotiques. Parmi les espèces probiotiques analysées, Bifidobacterium animalis et Lactococcus lactis avaient la proportion la plus élevée d'échantillons positifs pour les GRAs.

L'analyse a également révélé que 66% des isolats positifs aux GRAs contenaient au moins un gène pouvant être lié à un plasmide ou à un EGMi.

«Notre étude confirme que de nombreux GRAs sont présents dans les espèces bactériennes probiotiques constituant le bactériome des produits comestibles et que beaucoup d'entre eux sont mobiles», ont écrit les auteurs de l'étude. «Ainsi, l'application et la consommation de certaines souches bactériennes probiotiques pourraient avoir le potentiel de contribuer à l'apparition et à la propagation de la résistance aux antimicrobiens.»

Les auteurs notent que si les GRAs identifiés peuvent affecter l'activité de plusieurs classes d'antibiotiques utilisés en médecine humaine et animale, la présence de GRAs n'entraîne pas nécessairement une résistance phénotypique. Ils disent que d'autres études d'expression génique et des évaluations des valeurs minimales de concentration inhibitrice seraient nécessaires pour déterminer si les souches probiotiques porteuses de GRAs sont résistantes aux antibiotiques.

«Étant donné que nos résultats suggèrent que la prévalence de GRAs mobiles n'est peut-être pas négligeable, il pourrait être utile d'envisager l'élaboration de lignes directrices pour surveiller ces GRAs mobiles», ont-ils conclu.

Dans la conclusion, les auteurs notent,
Nos résultats suggèrent que certaines espèces bactériennes probiotiques peuvent contenir une proportion plus élevée de GRAs, tandis que d'autres peuvent représenter une proportion plus faible. Nous observons également qu'une proportion considérable de GRAs que nous avons identifiés étaient mobiles. Dans l'Union européenne, il existe des recommandations avec des suggestions méthodologiques pour l'analyse du séquençage du génome entier des micro-organismes de la chaîne alimentaire. Cependant, ces recommandations ne fournissent pas de directives détaillées pour l'analyse du mobilome. Étant donné que nos résultats suggèrent que la prévalence des GRAs mobiles pourrait ne pas être négligeable, il pourrait être utile d'envisager l'élaboration de lignes directrices pour surveiller ces GRAs mobiles.

Message clé de santé publique

Que vouliez-vous aborder dans cette étude ?
La résistance aux antimicrobiens (RAM) est un défi pour le traitement des infections. Chez les bactéries, la résistance aux antimicrobiens repose sur des gènes de résistance aux antibiotiques (GRAs), dont certains peuvent être mobiles. Dans certaines conditions, les bactéries avec des GRAs mobiles peuvent transférer leurs GRAs à d'autres bactéries. Si des bactéries avec des GRAs mobiles se trouvent dans les aliments, elles peuvent, lors de l'ingestion, transmettre ces GRAs aux bactéries présentes dans le tube digestif de l'homme. Nous avons souhaité faire la lumière sur les GRAs chez les espèces bactériennes probiotiques, en particulier leurs caractéristiques de mobilité.

Qu'avons-nous appris de cette étude ?
Parmi 12 espèces probiotiques d'intérêt, nous avons analysé en détail 10 espèces couramment utilisées dans les aliments non fermentés et fermentés ou les compléments alimentaires probiotiques. À l'aide de la bioinformatique, nous avons examiné leurs données génétiques pour les GRAs, puis évalué si les GRAs étaient mobiles. Dans l'ensemble, plusieurs types de GRAs ont été retrouvés. Leur occurrence variait d'une espèce à l'autre, aucun GRA n'étant détecté chez deux espèces. Parmi les échantillons de bactéries avec des GRAs, une proportion considérable avait des GRAs qui étaient probablement mobiles.

Quelles sont les implications de vos découvertes pour la santé publique ?
Manger des aliments qui contiennent des bactéries avec des GRAs mobiles peut permettre à ces bactéries de s'approcher d'autres bactéries présentes dans le corps humain. Cette proximité pourrait faciliter le transfert de GRAs mobiles des bactéries alimentaires vers d'autres bactéries de l'intestin, même pathogènes. Bien que l'acquisition de GRAs mobiles ne confère pas toujours la résistance aux antiicrobiens, l'extension des recommandations actuelles pour détecter les traits fonctionnels potentiels préoccupants chez les bactéries utilisées pour l'alimentation pourrait être envisagée, avec le dépistage des GRAs mobiles dans les bactéries probiotiques.

NB : La photo est d’Elena Nachaeva/iStock.

Norvège : Des études mettent en évidence le risque lié au lait cru

Ce n’est pas nouveau le barfblog en parlait déjà en 2017 dans «Shiga toxin producing E coli in raw milk products in Norway».

«Norvège : Des études mettent en évidence le risque lié au lait cru», source article de Joe Whitworth paru le 8 avril 2023 dans Food Safety News.

Selon une étude, il existe un risque important associé à la consommation de lait cru de vaches norvégiennes.

Lene Idland, de la faculté de médecine vétérinaire de l'Université norvégienne des sciences de la vie, a fourni des chiffres actualisés sur la prévalence de certains agents pathogènes pouvant être présents dans le lait cru dans trois études publiées.

Idland a collecté des échantillons de lait et d'environnement dans 18 exploitations laitières de l'est de la Norvège. Les sites ont été visités six fois d'août 2019 à juillet 2020.

Des agents pathogènes retrouvés dans les exploitations
Listeria monocytogenes, Campylobacter et E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) ont été retrouvés dans des échantillons environnementaux et de filtres à lait provenant d’exploitations laitières. Environ 3% des échantillons de lait des tanks et de trayons étaient contaminés par Campylobacter et un type de STEC a été isolé du lait de tank.

Au total, 7% des filtres à lait étaient contaminés par des STEC, 13% par Listeria monocytogenes et 4% par Campylobacter. Quatre isolats de STEC étaient positifs pour eae, qui est un gène associé à la capacité de provoquer une maladie humaine grave.

Les trois agents pathogènes se trouvent couramment dans les exploitations laitières norvégiennes et il est difficile d'éviter la transmission au lait cru. Une bonne hygiène dans l’exploitation laitière peut réduire le risque de contamination du lait, mais elle ne l'élimine pas, a dit Idland.

La deuxième étude a montré qu'un même clone de Listeria peut persister dans un troupeau bovin au fil du temps, et que les clones détectés dans l'environnement de l’exploitation laitière peuvent contaminer les filtres à lait et le lait du tank à lait.

Les isolats provenant d'environnements agricoles et de lait cru ont été comparés à ceux d'autres habitats environnementaux et de patients atteints de listériose. Les résultats ont révélé que les clusters d'isolats sans association probable étaient impossibles à distinguer en utilisant différents types d'analyse. Cela indique la nécessité d'améliorer les systèmes de surveillance et de ne pas se fier uniquement aux analyses d'ADN, a constaté l'étude.

Boire du lait qui n'a pas été pasteurisé gagne en popularité. En Norvège, il est obligatoire de pasteuriser le lait vendu dans le commerce mais cela ne s'applique pas à la vente aléatoire de lait cru provenant directement des exploitations laitières.

En Norvège, les épidémies associées au lait cru sont relativement rares mais 17 enfants ont été infectés par Campylobacter après avoir bu du lait cru ou Cryptosporidium après contact avec des animaux lors d'une visite dans une ferme en 2021.

Impact de l'évolution des pratiques
La production de bovins laitiers dans le pays est en transition d'une stabulation entravée avec des systèmes de traite conventionnels par tuyauterie à des systèmes modernes de stabulation libre avec une traite robotisée. La présence des trois agents pathogènes était plus élevée dans les échantillons prélevés dans les exploitations en stabulation libre que dans celles en stabulation entravée.

«Les nouvelles technologies agricoles peuvent créer de nouvelles niches permettant aux microbes de survivre ou de se développer, ce qui peut poser des problèmes de sécurité alimentaire. De bonnes mesures d'hygiène semblent réduire le risque d'entrée d'agents pathogènes zoonotiques dans la chaîne de production laitière», a conclu l'étude.

La troisième étude a mis en évidence l'importance de conserver le lait cru à basse température entre la traite et la consommation, y compris pendant le transport.

Une expérience a montré que le stockage à des températures abusives peut entraîner une propagation rapide des STEC, ce qui augmente le risque d'infection.

Les personnes qui ont une préférence pour boire du lait cru ou en donner à leurs enfants doivent être sensibilisées aux risques liés à la consommation, en particulier pour les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées.

Rapport de l'Anses sur l'eau potable. Merci d'éclairer le consommateur lambda !

Dans une nouvelle communication peu claire, l’Anses parle de polluants émergents dans l'eau potable : le point sur les principaux résultats de la dernière campagne nationale. Cela suscite des interprétations divergentes, notamme par M. S. Foucard, journaliste et militant, du journal Le Monde.

Mise à jour du 8 avril 2023

Mise à jour du 20 avril 2023
Dans une décision prise le 20 avril, l’Anses a décidé d’interdire dès le 20 avril l’autorisation de mise sur marché en intégralité pour quatre produits phytosanitaires à base de SMétolachlore : Camix, Deflexo-S, Dual Gold Safeneur et S-Metolastar Safeneur. Elle retire également certains usages pour cinq autres produits : Amplitec, Basar, Deluge 960 EC, Mercantor Gold et S-Metolastar.
Les principaux usages du S-métolachlore, un puissant herbicide agricole dont des dérivés chimiques ont été détectés au-delà des limites autorisées dans des eaux souterraines, sont désormais interdits en France, selon des décisions publiées jeudi 20 avril par l’Anses.  

vendredi 7 avril 2023

La France, l'un des principaux acteurs mondiaux, ne pourra plus exporter de céréales hors d'Europe. Merci qui ? Merci l'Anses !

Les faits - L’Anses, l’autorité sanitaire française compétente, a décidé, le 26 octobre 2022, de ne plus permettre l’usage d’un insecticide en contact direct avec les céréales. Celui-ci est pourtant homologué. Source L’Opinion du 7 mars 2023 par Mme E. Ducros.
Complément du 9 avril 2023 
Mise à jour du 27 avril 2024
«Pesticides : les vraies raisons du bras de fer entre l’Anses et le gouvernement», source article de Mme Géraldine Woesner du 22 avril 2023 paru dans Le Point.
Depuis que l’agence a le pouvoir d’homologuer les pesticides, l’affrontement avec le ministère de l’Agriculture est devenu permanent. Plongée en absurdie.

La France pourra finalement continuer à exporter des céréales vers les pays qui exigent une fumigation des cargaisons (pour détruire les insectes) à la phosphine. Le problème qui a suscité bien des interrogations, débats et manœuvres : une modification des conditions d'utilisation du produit qui la génère, qui mettait fin à une procédure particulière à compter du 25 avril 2023. Une modification décidée par l'ANSES dans des conditions qui, en outre, posent question.

Cet article a été rédigé avant qu'une solution ne fût trouvée. Une version en a été publiée sur Contrepoints sous un autre titre.

Les 6 erreurs de notre politique énergétique et les 6 leçons pour les 30 prochaines années

Chaque vous paierez votre note d'électricité ayez une pensée pour ceux qui ont saboté notre politique énergétique, mais surtout ayez une pensée aux auteurs de ce rapport.

Bravo aux auteurs du Rapport fait au nom de la Commission d’enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France, Président M. Raphaël Schellenberger, Rapporteur M. Antoine Armand, Députés.

Les six erreurs de notre politique énergétique

1. Prévisions énergétiques : avoir sous-estimé nos besoins d’électricité au regard de nos objectifs écologiques et de la sortie nécessaire des énergies fossiles, sans réflexion de long terme sur nos ambitions industrielles et climatiques.

2. Opposition des énergies renouvelables électriques et du nucléaire : s’être focalisé sur le mix électrique, alors qu’il est déjà pilotable et décarboné, et l’avoir fait forcément au détriment de la sortie des énergies fossiles qui entraîne des défis immenses comme l’électrification des usages et l’impact sur le réseau, la capacité à assumer une part de sobriété énergétique, etc.

3. Parc nucléaire : ne pas avoir anticipé la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires ainsi que leur renouvellement en série industrielle et non en un chantier isolé, ce qui a fragilisé à la fois la filière nucléaire, ses compétences et la capacité du pays à se relancer dans un chantier d’envergure.

4. Énergies renouvelables : ne pas avoir construit plus vite de filières industrielles d’énergies renouvelables pour remplacer les énergies fossiles, à mesure que des objectifs étaient fixés.

5. Marché européen : avoir laissé se construire depuis 20 ans un cadre qui a fragilisé le modèle énergétique français et EDF, au travers de la loi NOME, du dispositif de l’ARENH, du statut des concessions hydroélectriques et des règles d’échanges de l’électricité.

6. Recherche : avoir arrêté le réacteur Superphénix en 1997 et ne pas avoir préservé notre avance dans la recherche et le développement de la 4ème génération post-2019.

Six leçons énergétiques pour les 30 prochaines années

1. Le temps long compte : il nous faut mettre en cohérence (via RTE et d’autres organismes publics) nos ambitions climatiques (baisse des émissions), industrielles (réindustrialisation) et énergétiques (capacité à produire telle ou telle énergie en France) sur une échelle de temps compatible, soit plusieurs décennies.

2. L’énergie, via l’électricité, n’est pas un bien comme un autre : au sein de l’Union européenne, chaque pays défend d’abord son mix énergétique, la France doit également défendre son mix électrique pilotable et décarboné.

3. L’énergie est une industrie, la 3ème industrie française : nous avons besoin de continuer à maîtriser toute la chaîne de valeur d’un secteur énergétique et de disposer des compétences, mais aussi de choisir les technologies et les sources d’énergie renouvelables, dont l’hydraulique est la plus importante et la seule pilotable, les plus rentables et les plus à même d’assurer notre sécurité d’approvisionnement.

4. L’électricité ne fait pas tout : il ne faut pas se focaliser uniquement sur l’électricité alors que sa production est déjà quasi-intégralement décarbonée en France, mais aussi, par exemple, accélérer le développement des réseaux de chaleurs, des ENR thermiques pour remplacer les énergies fossiles.

5. La maîtrise de la demande se prépare : l’efficacité énergétique atteignable dans le parc résidentiel doit être mieux évaluée et dotée des compétences nécessaires ; la sobriété se prépare en amont, dans les mentalités.

6. Sans recherche, nous sommes condamnés à avoir du retard : la Recherche a besoin de visibilité et de moyens pour anticiper les 5 prochaines décennies : fermeture du cycle dans l’industrie nucléaire ; stockage massif de l’électricité pour le réseau ; recyclage des matériaux critiques, etc.

Et deux nouvelles fermetures de restaurants dans le Val d'Oise, deux !

La question que l’on peut se poser pour le Val d’Oise est la suivante, va-t-il y avoir encore des restaurants dans ce département pilote en matière d’hygiène et de sécurité des aliments des commerces de bouche et des restaurants ?

Précision. En cliquant sur chaque photo, vous avez la légende. 

Complément
L’annonce de l’obligation de fermer «en urgence» pour deux établissements beaumontois, mardi 4 avril, a suscité une très vive émotion dans la commune et dans ses environs.

Ce vendredi 7 avril, les services de la préfecture du Val-d’Oise ont rendu public le nom des restaurants visés par une fermeture administrative. Il s’agit de La Taverne beaumontoise (2, avenue Carnot), l'un des plus anciens restaurants de Beaumont, et de l'enseigne Woodiz (19, rue Albert-1er), installée depuis 2020, qui propose «des pizzas traditionnelles au feu de bois», et. Lors des contrôles de ces commerces, il a été notamment relevé «le non-respect des règles de sécurité sanitaire et d’hygiène».

Dans un communiqué, la préfecture souligne : «Du fait de ces manquements, les établissements présentent un danger grave et imminent pour la santé en raison de la probabilité importante de contamination ou de développement de micro-organismes et d’intoxication alimentaire.»

Les mesures de fermeture seront levées dès que les établissements seront aux normes en vigueur. Source.

Commentaire
L'idée selon laquelle la fermeture de ces établissements «a suscité une très vive émotion dans la commune et dans ses environs.» est l'équivalent d'un micro-trottoir !

Quand l'INRAE nous propose un scénario cauchemardesque pour l'agriculture en France

Bien entendu cela est présenté de façon détournée et de façon masquée, voici ce que propose l’INRAE dans «Une agriculture européenne sans pesticides en 2050 ?».
Rassurez-vous l’Europe est citée et prise en compte mais la France n’est pas oubliée, triste constat pour notre pays !
C’est présenté comme un exercice de prospective, mais cela a toutes chances de devenir hélas une triste et pénible réalité, car si vous lisez bien le texte, vous observerez que le mot ‘cohérence’ est souvent cité, comme autant de constats autosatisfaisants pour les auteurs, vous voyez que l’expérimentation, le modèle que nous proposons peut marcher ...

Réduire drastiquement nos usages de pesticides, diminuer nos émissions de gaz carbonique, en particulier d’origine agricole, satisfaire la demande alimentaire, atteindre une souveraineté alimentaire, préserver la santé humaine, protéger notre environnement… autant d’impératifs concourant à notre bien-être commun et qui ne sont pas simples à atteindre ! Sont-ils seulement compatibles ? L’exercice de prospective «Agriculture européenne sans pesticides en 2050», réalisé par INRAE, aide à mieux cerner les leviers mobilisables et les trajectoires possibles pour supprimer les pesticides chimiques. Nous vous proposons d’en décortiquer quelques éléments pas à pas…

Le ver est dans le fruit de l'agriculture France et malheureusement, c'est l'INRAE qui s'y colle. Grosse erreur scientifique de toxicologie que de penser que les pesticides dit naturels sont moins dandreux que les vilains pesticides chimiques, Science où est-tu ?

Identification des principaux facteurs associés à la croissance de Listeria monocytogenes dans des fromages à pâte molle

Des chercheurs canadiens ont collecté une large gamme de fromages à pâte molle auprès de détaillants afin d'identifier les principaux facteurs associés à la croissance de l'agent pathogène d'origine alimentaire, Listeria monocytogenes.

Un article paru dans Applied and Environmental Microbiology a pour titre «Microbiome and Physicochemical Features Associated with Differential Listeria monocytogenes Growth in Soft, Surface-Ripened Cheeses» (Microbiome et caractéristiques physicochimiques associées à la croissance différentielle de Listeria monocytogenes dans les fromages à pâte molle affinés en surface). L'article est disponible en intégralité.

Résumé
Les fromages à pâte molle présentent un risque plus élevé de croissance de l'agent pathogène d'origine alimentaire Listeria monocytogenes en raison de leur teneur en humidité et de leur pH favorables par rapport aux autres fromages. Cependant, la croissance de L. monocytogenes n'est pas constante d'un fromage à pâte molle à l'autre et peut être affectée par les caractéristiques physicochimiques et/ou microbiomes des fromages. Par conséquent, le but de cette étude était d'étudier comment les profils physicochimiques et les microbiomes des fromage à pâte molle peuvent affecter la croissance de L. monocytogenes.

Quarante-trois fromage à pâte molle produits à partir de lait cru (n = 12) ou pasteurisé (n = 31) ont été inoculés avec L. monocytogenes (103 ufc/g) et la croissance des agents pathogènes a été surveillée pendant 12 jours à 8°C. En parallèle, le pH, l'activité de l'eau (aw), la numération microbienne sur boîtes et la teneur en acide organique des fromages ont été mesurés, et les profils taxonomiques des microbiomes du fromage ont été mesurés à l'aide du séquençage du gène codant pour l’ARNr 16S  et le séquençage métagénomique par l’approche shotgun. La croissance de L. monocytogenes différait significativement entre les fromages (analyse de variance [ANOVA] ; P < 0,001), avec des augmentations allant de 0 à 5,4 log ufc (moyenne de 2,5 ± 1,2 log ufc), et était négativement corrélée avec l’aw. Les fromages au lait cru ont montré une croissance de L. monocytogenes significativement plus faible que les fromages au lait pasteurisé (test t ; P = 0,008), probablement en raison d'une augmentation de la compétition microbienne. La croissance de L. monocytogenes dans les fromages était positivement corrélée à l'abondance relative de Streptococcus thermophilus (corrélation de Spearman ; P < 0,0001) et négativement corrélée à l'abondance relative de Brevibacterium aurantiacum (corrélation de Spearman ; P = 0,0002) et de deux Lactococcus spp. (Corrélation de Spearman ; P < 0,01). Ces résultats suggèrent que le microbiome du fromage peut influencer la sécurité des aliments dans les fromages à pâte molle.

Importance
Des études antérieures ont identifié des différences de croissance de L. monocytogenes entre les fromages à pâte molle, mais aucun mécanisme clair n'a encore été élucidé. Au meilleur de notre connaissance, il s'agit de la première étude à collecter un large éventail de fromages à pâte molle provenant de sources de vente au détail et à tenter d'identifier les facteurs clés associés à la croissance des agents pathogènes. Une découverte clé de cette recherche était la corrélation positive entre l'abondance relative de S. thermophilus et la croissance de L. monocytogenes. L'inclusion de S. thermophilus comme culture starter est plus courante dans la production industrialisée de fromages à pâte molle, ce qui suggère que la production industrielle de fromages à pâte molle peut augmenter le risque de croissance de L. monocytogenes. Dans l'ensemble, les résultats de cette étude approfondissent notre compréhension de l'impact de l'aw et du microbiome du fromage sur la croissance de L. monocytogenes dans les fromages à pâte molle, menant, espérons-le, au développement de cultures de démarrage et la maturation de fromages à pâte molle qui peuvent prévenir la croissance de L. monocytogenes.
Les boxplots* résumant l'aire sous la courbe (AUC pour area under the curve) de la croissance de Listeria monocytogenes dans des fromages individuels (A) et le traitement du lait utilisé pour la fabrication du fromage (B). Chaque case est colorée en fonction du traitement du lait. Comme un seul fromage a été produit à partir de lait thermisé, il n'a pas été inclus dans la comparaison entre les traitements du lait.
*Pour savoir ce que sont les boxplots ou diagramme en boîte ou diagramme de quartiles, voir ce lien.

Commentaire
Je ne peux m’empêcher de citer une étude que nous avions réalisé en 2005 avec Marielle Gay, parue dans Le Lait, «Factors moderating Listeria monocytogenes growth in raw milk and in soft cheese made from raw milk». L’article canadien a eu l’amabilité de le citer en référence. Merci. 18 ans après, ça fait toujours plaisir, et j’en profite pour remercier tous ceux qui ont participé à cete étude au sein d’ASEPT à Laval.

Listeria monocytogenes est une bactérie pathogène d'origine alimentaire que l'on trouve parfois dans le lait cru. Le lait cru contient des inhibiteurs bactériens naturels tels que le système lactoperoxydase et une microflore spécifique. Six souches de L. monocytogenes isolées à partir de lait cru en 1995 et 1996 en Normandie (France) ont été testées. L'objectif de la première partie de ce travail était d'évaluer l'effet inhibiteur du système lactoperoxydase sur L. monocytogenes dans le lait cru. Maintenues à 15°C pendant 65 h, en conditions statiques, les populations de L. monocytogenes dans le lait pasteurisé ont augmenté de 2 à 3,8 log selon la souche. Dans le lait cru, dans les mêmes conditions, les populations ont augmenté de 0,8 à 2,3 log.

La croissance de L. monocytogenes dans le camembert a été également étudiée. Les résultats montrent que L. monocytogenes se développe environ deux fois plus lentement dans le camembert au lait cru que dans celui au lait pasteurisé. Les durées moyennes des phases de latence sont de 15 et 34 jours, respectivement dans le fromage au lait pasteurisé et le fromage au lait cru. L'effet inhibiteur du est principalement lié à la composition microbiologique du lait cru, en particulier la présence de Lactobacillus thermphiles et de levures.