Voici
le résumé d’une étude, « Des
isolats de Listeria monocytogenes tolérants aux biocides provenant
d'usines allemandes de production alimentaire ne présentent pas de
résistance croisée avec des antibiotiques cliniquement
pertinents ».
L’étude
est parue dans Applied
and Environmental Microbiology,
une revue de l’American Society for Microbiology.
Résumé
La
contamination des aliments au cours de la transformation est reconnue
comme l'une des principales voies de transmission de Listeria
monocytogenes.
Pour prévenir la contamination microbienne, les biocides sont
largement utilisés comme désinfectants dans les usines de
transformation alimentaires.
Cependant,
il y a des inquiétude à propos du développement d’une résistance
antimicrobienne chez les agents pathogènes d'origine alimentaire en
raison de l'utilisation répandue de biocides.
Dans
notre étude, 93 isolats de L.
monocytogenes
provenant d’installations allemandes de production alimentaire ont
été (i) analysés avec des essais de sensibilité aux biocides et
de résistance aux antibiotiques en utilisant des essais de
microdilution sur bouillon, (ii) analysés pour des liens entre la
sensibilité réduite aux biocides et la résistance aux
antibiotiques, et (iii) caractérisés par séquençage du génome
complet, y compris la détection de gènes codant pour la tolérance
aux biocides, la résistance aux antibiotiques et d'autres facteurs
de virulence.
Quinze
isolats de L.
monocytogenes
étaient tolérants au chlorure de benzalkonium (BAC) et des gènes
conférant la tolérance au BAC ont été retrouvés dans 13 d’entre
eux.
La
résistance aux antibiotiques n’a pas été associée à la
tolérance aux biocides. Les isolats tolérants au BAC ont été
attribués à 6 complexes clonaux par MLST, et la plupart d'entre eux
hébergeaient des pseudogènes d'internine A avec des codons
d'arrêt
ou des délétions prématures (n = 9).
Notre
étude a démontré une grande diversité génétique parmi les
isolats étudiés, y compris des génotypes fréquemment impliqués
dans des infections humaines. Bien que les études d’adaptation in
vitro
aux biocides aient suscité des inquiétudes quant à l’augmentation
de la résistance croisée aux antibiotiques, nos résultats ne
fournissent aucune preuve de ce phénomène dans les isolats de
terrain.
Importance
Les
agents pathogènes d'origine alimentaire tels que L.
monocytogenes peuvent
persister dans les environnements de production alimentaire pendant
une longue période, provoquant ainsi des épidémies régulières.
Par conséquent, les agents pathogènes bactériens peuvent survivre
aux procédures de nettoyage et de désinfection. En conséquence,
ils peuvent être exposés de manière répétée à des
concentrations sublétales de désinfectants, ce qui pourrait
entraîner une adaptation bactérienne à ces biocides. De plus, on
sait que la résistance aux antibiotiques et la résistance croisée
évoluent sous la pression de sélection des biocides in
vitro.
Par conséquent, la tolérance aux antimicrobiens semble jouer un
rôle crucial dans la résilience et la persistance des agents
pathogènes d'origine alimentaire dans la chaîne alimentaire et
pourrait réduire les options thérapeutiques des
maladies
infectieuses.
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