Affichage des articles dont le libellé est DGCCRF. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est DGCCRF. Afficher tous les articles

lundi 1 août 2022

48% des huiles d’olive prélevées sont non conformes, selon des contrôles de 2020 de la DGCCRF, as usual

Le sujet de l’huile d’olive est un sujet récurrent en termes de non-conformité et de fraude, selon la terminologie très précise utilisée par la Commission européenne, vous lirez cela en fin d’article ... 

En attendant, le blog a déjà traité ce sujet de l'huile d'olive, avec ces articles :

Voici les principaux résultats d’une enquête de 2020 de la DGCCRF, sobrement intitulée, «Des fraudes récurrentes relevées sur les huiles d’olive».

La question est donc mais que fait la police pour sanctionner durement ces fraudeurs ? Hélas, on ne saura pas, le jeu du chat et de la souris se poursuit donc ...

En France, l’engouement pour les huiles d’olive de qualité est constant. Le pays bénéficie de pas moins de huit AOP, répondant à une demande croissante des acheteurs de consommer local/français ou bio. La DGCCRF mène de manière régulière des contrôles sur ces produits.

Ainsi, en 2020, la DGCCRF a réalisé de nombreux contrôles portant sur la qualité de l’huile d’olive (catégorie vierge extra, catégorie vierge), sur la conformité des étiquetages, sur les mentions valorisantes, ainsi que sur l’origine des produits.

Les services de la DGCCRF ont également effectué 97 prélèvements (122 en 2019 et 126 en 2018 -aa) pour vérifier les allégations concernant la qualité des produits. 48% des huiles d’olive prélevées ont été déclarés non conformes au terme des analyses effectuées, en raison de caractéristiques organoleptiques (caractéristiques, qualités ou propriétés perçues par les sens lors de la dégustation, comme la couleur, l'odeur ou le goût) insuffisantes car ne répondant pas aux critères de leurs catégories tels que définis par la réglementation. Ces anomalies étaient parfois associées à des problématiques d’étiquetage. Des mesures de police administratives ont été prononcées pour permettre le déclassement d’huiles d’olives impropres à la consommation et leur réemploi dans l’industrie non alimentaire.

Cible
177 établissements contrôlés
206 contrôles
97 prélèvements
Résultats
4 procès-verbaux pénaux
18 injonctions
40 avertissements

Pendant ce temps, la Commission européenne insiste sur la terminologie à utiliser entre fraude et non-conformité de l’huile d’olive, «Les rapports hebdomadaires sur la fraude agroalimentaire et l'utilisation de l'iRASFF : fraude alimentaire versus non-conformité». Source Minutes de la réunion du 15 juin 2022 de l’EU Agri-Food Fraud Network (EU FFN).

La Commission rappelle les notifications de l’iRASFF dans la catégorie «Graisses et huiles», notamment celles relatives à l'huile d'olive. L'analyse des données pour 2020 et 2021 montre que certaines non-conformités ont été signalées à tort dans la partie Food Fraud de l'iRASFF. Le cas typique concerne la dégradation naturelle de l'huile d'olive extra vierge en huile d'olive vierge, où il est difficile de démontrer l'intentionnalité et qui doit être considérée en premier lieu comme une non-conformité. La demande doit ensuite être affectée en tant que notification AAC (Administrative and Assistance Cooperation) dans iRasff. Si à l'issue de l'enquête des éléments de fraude sont identifiés, la notification NC (non-conforme) pourra être affectée à une catégorie de fraude alimentaire, afin d'impliquer le Food Fraud Network. 

Mise à jour du 15 juillet 2023
Selon une étude de Que Choisir publiée le 26/06/2023 sur les huiles d’olive, plus de la moitié sont non conformes !
Sur les 14 huiles d’olive officiellement «vierges extra » que nous avons analysées, 8 ne répondaient pas aux exigences de cette appellation, et auraient dû être vendues comme «vierges» uniquement. Une pratique bien trop fréquente.
Le temps passe rien ne change ...

vendredi 24 juin 2022

Article où l'on se demande à quelle sauce sera mangé le personnel de la Répression des fraudes ?

Apparemment bienveillant cet article proposé ci-dessous tend à expliquer comment la DGCCRF va être mangé par la DGAL et que cela ne semble pas être une bonne idée du tout. Pour ma part, je pense que les arguments avancés par les parties prenantes de la DGCCRF ne sont pas les bons. On attend avec impatience un article sur pourquoi l’inverse serait une bonne idée pour la sécurité des aliments en France ...

«Sécurité alimentaire : à quelle sauce sera mangé le personnel de la Répression des fraudes ?», source Sud Ouest.fr avec AFP.

Le projet de «police unique» en charge des contrôles de sécurité alimentaire, qui verra une partie des missions de la DGCCRF transférées au ministère de l'Agriculture, a poussé le personnel cette semaine dans la rue.

Conçu fin 2017 dans le sillage du scandale du lait contaminé de Lactalis, le projet annoncé mi-mai, pour une entrée en vigueur en 2023, vise à accorder la sécurité sanitaire des aliments exclusivement au ministère de l'Agriculture, via la direction générale de l'alimentation (DGAL). Jusqu'à présent, ces missions étaient partagées avec la DGCCRF. Soixante emplois vont être supprimés en conséquence dans le service dépendant de Bercy.

«Comme une sanction»
L'institution, qui compte environ 2 500 agents dont 1 800 enquêteurs, a pourtant déjà «perdu 1 000 emplois en 15 ans», rappelle David Sironneau, co-responsable de Solidaires CCRF&SCL, le premier syndicat de la DGCCRF qui était en grève mardi. «On a pris cette décision politique comme une sanction», s'est désolé David Sironneau, en rappelant le travail de la DGCCRF sur les récents scandales sanitaires Buitoni ou Kinder. Au risque selon lui que ce soit le consommateur qui «paie les pots cassés».

Soutenue également par la CFDT et l'Unsa, la grève a mobilisé, selon différentes sources, entre 10% et 30% des agents sur le territoire.

Dans une vidéo adressée aux agents de la DGCCRF, Bruno Le Maire, qui n'a pas reçu les agents mardi, reconnaît que «cette réforme a pu susciter un certain nombre d'interrogations», mais assure qu'elle répond «à un besoin de simplification». Même si une source proche du dossier assure que «la fraude restera du domaine de la DGCCRF», pour Thibaut Favier (CFDT) «il y a un gros risque que la DGAL récupère (aussi) la recherche des fraudes alimentaires».

«Pression des lobbies»
«On estime qu'ils (la DGAL, ndlr) ne sont pas en capacité de le faire, qu'ils n'ont pas les compétences. Ils ont une culture plus administrative que pénale. Qu'on le veuille ou non, le ministère de l'Agriculture est sensible aux pressions des lobbies. On sanctionne plus que le ministère de l'Agriculture, qui est historiquement plus sur des mises en demeure, des mesures correctives», précise David Sironneau. «Politiquement, attribuer la sécurité alimentaire à l'Agriculture, c'est la placer du côté des industriels. Nous défendons le consommateur».

Solidaires s'inquiète également de la «privatisation de certaines missions de service public comme les prélèvements et analyses de produits alimentaires bruts ou transformés, ainsi que les contrôles d'hygiène» des restaurants, artisans de bouche, étant donné que la DGAL travaille déjà avec des opérateurs privés.

Le transfert pose également la question du devenir du réseau de laboratoires partagé entre la DGCCRF et les douanes, qui emploie 380 personnes. De même source, on reconnaît que les laboratoires de la DGAL ne savent aujourd'hui pas faire certaines analyses et recourent déjà aux laboratoires de la DGCCRF dans ces cas-là.

Pour ces raisons, selon les syndicats, la vigilance dans les entreprises liées à la DGAL repose grandement sur les auto-contrôles, avec obligation de transmettre à l'administration tout résultat négatif, quand la DGCCRF mise sur les tests inopinés.

On pourra aussi lire ce texte de la CGT du 22 juin 2022, «La sécurité alimentaire nécessite des services de contrôle publics efficaces.»

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a une direction dégueulasse et un rédacteur en chef complice !

lundi 6 juin 2022

Textiles techniques: 36% des établissements contrôlés en anomalie

Photo d'illustration

Un communiqué de la DGCCRF du 3 juin rapporte les résultats d’un enquête sur des «Textiles techniques : entre innovation et surenchère».

En 2021, la DGCCRF a mené une enquête sur les textiles dits « techniques », qui répondent à des fonctionnalités et performances particulières. Les enquêteurs ont particulièrement contrôlé les allégations commerciales employées, notamment celles relatives aux propriétés d’hygiène et de confort.

Ces textiles techniques répondent à de nouveaux besoins liés en particulier à l’essor des pratiques sportives. Ils ont pour objectif d’améliorer le confort, la résistance et l’hygiène des produits. Les professionnels sont ainsi de plus en plus nombreux à revendiquer l’usage de textiles techniques dans leurs produits. Les contrôles de la DGCCRF ont montré une surenchère dans l’emploi des allégations commerciales et une tendance à exagérer les bénéfices réels apportés par les produits.

Des termes pseudo-scientifiques mis en avant pour inciter à l’achat
Les propriétés techniques relevées dans les étiquetages cherchent à répondre aux attentes des consommateurs en termes de bien-être et d’hygiène. Cependant, l’enquête de la DGCCRF révèle que certains descriptifs et étiquetages recourent à une accumulation de termes « scientifiques » et de noms de marques commerciales censés correspondre à des technologies innovantes. Ces termes, utilisés pour convaincre et inciter le consommateur à acheter le produit, ne sont pas expliqués par des précisions sur les propriétés objectives des produits.

Des propriétés annoncées… mais qui ne sont pas prouvées
Les contrôles réalisés par la DGCCRF montrent que les propriétés annoncées sur les produits (« thermorégulant », « respirant », « ergonomique ») ne sont pas toujours établies de façon suffisamment étayée. Certains professionnels ne sont pas en mesure de fournir des justificatifs permettant de prouver le bien-fondé de leurs allégations. Le problème ? Cela peut induire le consommateur en erreur, voire le tromper, et le conduire à acheter un produit qui ne présente pas forcément les qualités annoncées.

Produits antibactériens ou « anti-odeurs » : des traitements biocides utilisés mais non mentionnés
S’agissant des produits antibactériens ou « anti-odeurs », il apparaît que ces propriétés sont souvent mises en avant seules sur l’étiquetage, sans autre précision. Pourtant, elles renvoient généralement à des traitements biocides contenant des substances chimiques, parfois sous forme de nanoparticules, qui doivent impérativement être mentionnées dans l’étiquetage des produits (Règlement (UE) n°528/2012 relatif aux produits biocides). Le laboratoire de la DGCCRF, qui a analysé six prélèvements, confirme ces constats : deux produits étaient traités avec des nanoparticules d’argent, sans que cette information ne soit portée à la connaissance des consommateurs. À la suite de l’enquête de la DGCCRF, les deux opérateurs commercialisant ces deux produits les ont retirés du marché.

Résultats
Lors de cette enquête, 36% des établissements contrôlés étaient en anomalie :
- 13 avertissements ont été adressés, dont 5 visant des allégations trompeuses et des non-conformités au règlement (UE) n°528/2012)
- 10 injonctions, dont 6 pour obtenir des justificatifs ou faire modifier des étiquetages ;
- 2 procès-verbaux administratifs ;
- 4 procès-verbaux pénaux.
Les 8 autres avertissements et les 4 autres injonctions portent sur des dispositions réglementaires moins directement liées l’objet principal de l’enquête : défaut d’emploi de la langue française, non-conformité au règlement (UE) n°1007/2011 relatif à l’étiquetage des produits textiles, non-conformité au décret n°96-477 du 30 mai 1996 relatif à l'étiquetage des articles chaussants, défaut d’affichage des conditions d’application des ventes privées, défaut d’information précontractuelle des consommateurs, clauses illicites et abusives.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs, les journalistes complices de la direction !

mardi 17 mai 2022

La création d'une «police unique» de l’alimentation est tout sauf une surprise !

Dans son excellent blog-notes, Olivier Masbou nous rappelle qu’une «police unique» de l’alimentation est tout sauf une surprise ...

Le 6 mai 2019, Olivier Masbou dans son blog-notes écrivait, «DGAL-DGCCRF: lancement d’une mission sur l’organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments»

Les ministres de la Santé, de l’Economie, de l’Intérieur, et de l’Agriculture, ont missionné les inspections générales de leurs ministères pour améliorer l’organisation du contrôle de la sécurité sanitaire des aliments. «La sécurité sanitaire des aliments fait intervenir de nombreux acteurs» comme la DGAL et la DGCCRF écrivent les ministres. «L’organisation de cette mission pouvait être encore améliorée». Cette mission doit rechercher les moyens «d’améliorer l’organisation du contrôle de la sécurité sanitaire». Elle doit rendre son rapport à l’été.

Le blog-notes du 16 mai 2022 rapporte, «Alimentation: une «police unique» rue de Varenne».

A quelques heures du changement de Gouvernement, Julien Denormandie vient de remporter un ultime (s’il n’est pas reconduit à ce poste) et important arbitrage. A partir du 1er janvier 2023, le ministère de l’Agriculture va prendre la tête d’une «police unique», en récupérant des agents de la DGCCRF. «Le cabinet du Premier ministre a acté la création d’une police unique en charge de la sécurité sanitaire des aliments par le transfert de compétences du ministère de l’Économie et des finances» vers celui de l’Agriculture écrit la DGCCRF dans un courrier cité par l’AFP et la presse régionale. Cela devrait se traduire par le «transfert de 60 emplois de la DGCCRF vers la direction générale de l’Alimentation (DGAL)». Cette décision vient clore une ancienne querelle de compétences entre les deux directions des deux ministères. Une mission sur ce sujet avait été lancée en mai 2019.

A suivre ...

Complément. On lira l'article paru dans la revue 60 Millions de consommateurs«Sécurité sanitaire des aliments: une réforme qui inquiète». C’est normal que cela inquiète, les associations de consommateurs, deven

dimanche 15 mai 2022

Création d'une police unique de la sécurité des aliments, scénario catastrophe en vue ?

Je ne sais pas si tous les lecteurs prennent la peine de lire les commentaires des articles du blog, il est vrai qu’il y en a peu, mais ils sont de qualité.

Je reproduis ci-après le commentaire de l’internaute, ’Corinne’ sur cette réforme en vue d’avoir une unique police sanitaire en France. Je la remercie une nouvelle fois des précisions apportées. 

Le blog avait pointé le fait que la création de cette police unique sur la sécurité des aliments est en fait un vieux serpent de mer qui ressort à période régulière, voir à ce sujet La France et la crise Nestlé Buitoni: Une justice déjà mal embarquée et une police unique de la sécurité des aliments à venir, mais en sous-effectifs et La DGCCRF et la sécurité des aliments en France, c'est fini !

Le problème, c'est que la création de cette police unique va se faire a minima : 60 «volontaires» de la DGCCRF sont invités à partir, tant est que ce changement de statut leur soit au moins équivalent.

Le Ministère de l'Agriculture est moins favorable sur le plan des salaires à poste équivalent en général. Par ailleurs, 120 postes (nombre très faible au vu des besoins) seront créés côté Ministère de l'Agriculture, à recruter et à former avant le 1er janvier 2023, date de la mise en place de cette police sanitaire.

Quant on connait les délais de l'Administration, cela paraît impossible.

Ensuite, seront transférées non seulement des missions d'hygiène qui étaient l'apanage de la DGCCRF ( hygiène des végétaux à la production ou à l'importation, contrôles des commerces alimentaires), mais aussi la recherche des pesticides, des contaminants (métaux lourds , mycotoxines) , les additifs, [les matériaux au contact sont encore en discussion] domaines pour lesquelles les compétences au sein du Ministère de l'Agriculture sont rares.

Par ailleurs, dans le délai, il faudra modifier les textes juridiques (habilitations/sanctions) en passant par la loi, mettre en place des plans de contrôle pour 2023, trouver des laboratoires (la DGCCRF a ses propres laboratoires mais qui ne seront pas repris dans la réforme).

Résultats : une baisse voire un effondrement du nombre de contrôles en 2023 et dans les années qui suivront, une mise en danger des consommateurs et dans 2 à 3 ans, le gouvernement aura encore beau jeu de dire que l'Administration est inefficace et certaines missions seront alors confiés au secteur privé (notamment les commerces alimentaires seront assujettis à des contrôles obligatoires par des laboratoires ou sociétés de conseil).

Bien entendu, le blog reste prêt à acceuillir d’autres commentaires afin de poursuivre un dialogue.

Je voudrais juste compléter, pour poursuivre le débat, en disant qu’en Belgique, les contrôles ou inspections dans l’horeca (restauration commerciale) sont payants et sont pour la plupart réalisé par des entreprises de conseil tierce partie pour le compte de l’AFSCA, et cela marche plutôt bien.

En France, on sait, selon ce mémoire de 2018 (De l’application effective du Paquet Hygiène en restauration – situation à Paris), «qu’en province la fréquence d’inspection est beaucoup plus faible (une fois tous les 10-15 ans).» De même selon cet article de mars 2020 d’un site spécialisé en restauration, «Si vous venez d’ouvrir un restaurant, il est tout à fait possible que vous ne soyez pas contrôlé. En effet, la fréquence de contrôle est imposée à hauteur de 10%. Ainsi, un restaurant peut être contrôlé qu’une fois tous les quinze ans. Il se peut donc que vous passiez plusieurs mois, voire années sans subir de contrôle de la DDPP.»

A suivre ...

Mise à jour du 17 mai 2022. On lira l'article paru dans la revue 60 Millions de consommateurs«Sécurité sanitaire des aliments: une réforme qui inquiète». C’est normal que cela inquiète, les associations de consommateurs, devenues pour la plupart des ONG, ont toujours été très proches des chevaliers blancs de la consommation, alias la DGCCRF ...

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs !

vendredi 13 mai 2022

La DGCCRF et la sécurité des aliments en France, c'est fini !

J'avais écrit en avril 2021 un article intitulé Lente décomposition de la DGCCRF. Et voici, comme l'a annoncé un commentaire d'un article sur le blog, la sécurité des aliments et la DGCCRF, c'est désormais fini ! 

On lira le communiqué de Solidaires CCRF et SCL, Scandales alimentaires : le gouvernement sacrifie la DGCCRF ! 

«Affaire Buitoni: Bercy abandonne les contrôles de sécurité alimentaire au ministère de l'Agriculture», source RMC.

À partir du 1er janvier 2023, les controles de sécurité sanitaire des aliments réalisés aujourd'hui par la répression des fraudes seront abandonnés au ministère de l'agriculture. Le principal syndicat de la répression des fraudes (DGCCRF), dénonce un «coup de tonnerre» et pointe des «risques de conflits d'intérêts».

C'est une décision qui fait grincer des dents. Les agents de la répression des fraudes (DGCCRF) ont appris mercredi soir, dans un mail de la directrice générale, Virginie Beaumeunier, que le ministère de l’Economie abandonnait les contrôles relevant de la sécurité des aliments au ministère de l'Agriculture.

Dans ce mail, que RMC a pu consulter, on apprend que la décision a été prise suite à une «réunion interministérielle» qui s’est tenue «très récemment» avec le cabinet du Premier ministre. Il a été acté la création d’une «police unique en charge de la sécurité sanitaire des aliments» avec un objectif affiché «de renforcement des contrôles liés à la sécurité sanitaire des aliments».

La DGCCRF resterait pleinement compétente sur tous les aspects de loyauté et de lutte contre les fraudes, mais la Direction générale de l'Alimentation (DGAl), relevant du ministère de l'Agriculture, aura en charge l’ensemble des contrôles liés à la sécurité sanitaire. Un transfert de compétence qui serait pleinement effectif à partir du 1er janvier 2023, avec le transfert de 60 emplois de la DGCCRF vers la DGAl.

Commentaire
Et on ose parler «de renforcement des contrôles liés à la sécurité sanitaire des aliments» avec le transfert de 60 agents, c’est dérisoire ...

Complément. «La DGCCRF va perdre une partie de ses compétences au profit du ministère de l’Agriculture», source Acteurs Publics du 13 mai 2022.
Émoi à Bercy. Le gouvernement vient d’acter le transfert des compétences en matière de sécurité alimentaire de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), rattachée à Bercy, vers la direction générale de l’alimentation (DGAL), rattachée au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Un chantier sensible qui, déjà, avait fait l’objet d’une guerre des chapelles ministérielles en 2019.
Mise à jour du 17 mai 2022. On lira l'article paru dans la revue 60 Millions de consommateurs«Sécurité sanitaire des aliments: une réforme qui inquiète». C’est normal que cela inquiète, les associations de consommateurs, devenues pour la plupart des ONG, ont toujours été très proches des chevaliers blancs de la consommation, alias la DGCCRF ...

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs !

vendredi 29 avril 2022

Des questions sans réponse dans l'affaire des pizzas Buitoni Nestlé

La Voix du Nord est un peu le journal régional dans l’affaire des pizzas Buitoni Nestlé. Je vous recommande la lecture de ce journal. En voici une nouvelle preuve avec cet article du 28 avril 2022, «Pizzas Buitoni: comment la répression des fraudes est intervenue à l’usine de Caudry».

La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) est intervenue à trois reprises, en mars, dans l’usine Buitoni de Caudry. Elle est co-saisie dans l’enquête judiciaire.

On se dit jamais deux sans trois interventions ...

La Voix du Nord pose cinq questions et pour ma part j’ai retenu celle-ci, «Quand la DGCCRF est-elle intervenue ?»

En 2022, la DGCCRF est intervenue à l’usine de Caudry le 17 mars. Le lendemain, les lots de la gamme Fraîch’up étaient retirés du marché. Le 30 mars, Jérôme Jaton, directeur général industriel, indiquait «ne pas avoir trouvé de trace de la bactérie E. coli» dans l’usine, ce que réfutait Le Canard enchaîné début avril. Nestlé a-t-il menti ? Selon un porte-parole de la DGCCRF, les résultats de l’inspection pouvaient ne pas avoir été communiqués à ce moment. Les enquêteurs sont de nouveau intervenus les 22 et 29 mars, suite à quoi un arrêté a été pris le 1er avril par la préfecture du Nord, interdisant la production en raison de «graves anomalies» relevées.

Pour mémoire, toutes les pizzas ont été produites dans une usine à Caudry dans les Hauts-de-France. Dans un premier temps, la production a été interdite par la préfecture le 1er avril à la suite de deux «inspections d'hygiène approfondies» les 22 et 29 mars par des agents de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) du Nord et de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui ont mis en lumière de graves manquements. L'usine a également fait l'objet d'une perquisition par la gendarmerie le 13 avril.

Ces inspections ont montré «de graves manquements en termes d’hygiène», faisant état de «la présence de rongeurs», d’un «manque d’entretien et de nettoyage des zones de fabrication» ou encore «de l’extraction de l’air insuffisante».

«Ces anomalies constituent une source importante de contaminations biologique, physique ou chimique des denrées alimentaires manipulées», précise la préfecture pour expliquer sa décision de fermeture.

Faut-il donc conclure de cela que l’intervention par la DGCCRF le 17 mars n’était pas considérée une «inspection d'hygiène approfondie» ? Certes, les produits ontrappelés le 18 mars, «…par mesure de précaution, et dans l’attente d’analyses complémentaires, l’entreprise, procède ce jour, au retrait-rappel de l’ensemble des pizzas de la gamme Fraîch’Up, de marque Buitoni, commercialisé à ce jour.»

Pourquoi l’usine n’a-t-elle pas été fermée dès le 18 mars 2022 et avoir attendu deux nouvelles inspections ?

Au sujet des constats faits à l‘usine de Caudry, Food Safety News rapporte une déclaration du PDG de Nestlé, Mark Schneider a également abordé les articles d'anciens employés parlant de mauvaises conditions d'hygiène dans les usines de production.

«En ce qui concerne la vidéo, permettez-moi simplement de vous dire que ce sont de vieilles photos de 2020. Elles ne sont pas représentatives des normes sanitaires et de qualité strictes d'aucune usine Nestlé, et elles ne sont pas non plus liées à la situation actuelle. Ils sont donc clairement sortis de leur contexte, et nous regrettons l'impression trompeuse que cela a créée.»

Des réponses autres devront être fournies par Nestlé dans cette affaire, à suivre ...

Précisons qu’au 25/04/2022, 55 cas confirmés ont été identifiés, dont 53 sont liés à des souches STEC O26, et 2 à des souches STEC O103. Lors du précédent point au 13 avril, il y avait 53 cas confirmés. 

Complément
Dans son communiqué du 18 mars 2022, Buitoni Nestlé rapporte, «Nos procédures de fabrication, nos contrôles qualité et le respect des consignes de conservation, de préparation et de cuisson, garantissent l’hygiène et la sécurité alimentaire de nos pizzas.»
Et bien, ce n’est pas du tout ce qu’ont constaté les inspections ...

Mise à jour du 6 mai 2022On lira aussi l'artcle de Bill Marler du 6 mai 2022, Nestlé Buitoni Pizza factory – We have a problem dans lequel il rapporte les images choc des conditions d’hygiène au sein de l’usine de Caudry diffusé par RMC.

Mise à jour du 27 mai 2022. «Pizzas Buitoni: sept nouvelles plaintes déposées après des intoxications par E. Coli», selon La Voix du Nord.
Sept nouvelles familles ont décidé de porter plainte contre le fabricant de pizzas surgelées, selon RTL. 

Mise à jour du 29 mai 2022. On lira l’article d’Olivia Détroyat, «Affaire Buitoni: enquête sur les défaillances sanitaires de Nestlé», paru dans Le Figaro en ligne du 17 mai 2022. Dans le journal papier du 28 mai, le titre devient «Buitoni: les raisons de la sortie de piste de Nestlé». Article réservé aux abonnés ou aux lecteurs du journal.
Réputé pour sa rigueur, le géant suisse est rattrapé par une dérive sanitaire locale. Sa discrétion est mal perçue.
Alors que le patron France de Ferrero a fait vendredi son mea culpa après le scandale des œufs Kinder contaminés à la salmonelle, rien de tel pour Nestlé. Sous le feu des projecteurs depuis plus de deux mois à cause de ses pizzas Buitoni Fraîch’Up contaminées à la bactérie E. coli, le géant suisse garde toujours le silence. Pourtant, sept nouvelles plaintes ont été déposées ce vendredi au tribunal judiciaire de Paris, et une enquête judiciaire planche sur les causes et responsabilités d’une des plus grandes secousses sanitaires qu’ait connues le leader mondial de l’alimentation (87 milliards d’euros de chiffre d’affaires).

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS Alimentaire s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables censeurs !

jeudi 21 avril 2022

Epidémie de salmonellose en France chez de jeunes enfants en lien avec la consommation de produits de la marque Kinder, point au 20 avril 2022 par Santé publique France. 42 cas

Santé publique France communique le 21 avril 2022 sur l’«Epidémie internationale de salmonellose chez des jeunes enfants en lien avec la consommation de produits de la marque Kinder. Point de situation au 20 avril 2022.» Il s’agit d’un point au 19 avril 2022.

Ce point fait suite au rappel de plusieurs produits de gamme Kinder fabriqués dans une usine en Belgique en raison d’une suspicion de contamination par Salmonella Typhimurium.

À la suite des investigations menées par les autorités sanitaires belges, conjointement avec leurs homologues anglais, européens et notamment français, l’entreprise Ferrero a procédé le 5 avril 2022 au rappel de plusieurs produits de gamme Kinder fabriqués dans une usine en Belgique en raison d’une suspicion de contamination par Salmonella Typhimurium. Le 8 avril 2022, le rappel concernait finalement l’ensemble des produits Kinder issus de cette usine, indépendamment de leur date de péremption. Le 14 avril 2022, une mise à jour des produits rappelés, incluant les Calendriers de l’Avent Noël 2021, était réalisée.  

Pour mémoire, Ferrero a publié le communiqué de rappel des produits concernés, y compris les calendriers de l’Avent de Noël, le 9 avril 2022.  

Cas de salmonellose en France : point de situation au 20 avril 2022 
Au total, à la date du 19/04/2022 : 42 cas de salmonellose avec une souche appartenant à l’épidémie ont été identifiés par le Centre national de référence (CNR) des salmonelles de l’Institut Pasteur en France.

Les 42 cas sont répartis sur 11 régions : Ile-De-France (7 cas), Provence-Alpes-Côte d'Azur (7 cas), Grand-Est (6 cas), Hauts-de-France (4 cas), Auvergne-Rhône-Alpes (4 cas), Nouvelle-Aquitaine (3 cas), Bourgogne-Franche-Comté (3 cas), Normandie (3 cas), Bretagne (2 cas), Occitanie (2 cas), et Corse (1 cas), avec un âge médian de 3 ans, et concernent 22 garçons et 20 filles.

Trente-deux cas ont pu être interrogés par Santé publique France. Tous les cas rapportent, avant le début de leurs symptômes (survenus entre le 20/01 et le 23/03/2022), la consommation de chocolats de la marque citée ici.

Treize personnes ont été hospitalisées pour leur salmonellose, toutes sorties depuis. Aucun décès n'a été rapporté. Santé publique France continue ses investigations auprès des familles de cas signalés récemment par le CNR.

Les retraits et rappels successifs des produits concernés de la marque Kinder, produits par l'usine Belge avec fermeture de celle-ci par les Autorités Belges, devraient limiter la survenue en France de nouveaux cas de salmonellose dans les prochains jours/semaines.

Effectivement, «les retraits et rappels successifs devraient limiter la survenue en France de nouveaux cas de salmonellose dans les prochains jours/semaines», et pourtant l’épidémie augmente en France.  

Effectivement, «les retraits et rappels successifs devraient limiter la survenue en France de nouveaux cas de salmonellose dans les prochains jours/semaines», et pourtant le nombre de cas augmente en France.

Pour la France, Santé publique France annonce 42 cas au 20 avril, le 19 avril l’ECDC annonçait 37 cas, et dans un précédent point du 15 avril, Santé publique France annonçait 39 cas ...

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

mardi 19 avril 2022

Contrôles de la la qualité de la déclaration nutritionnelle des préparations pour nourrissons: taux de non-conformité de 84%, selon la DGCCRF

«Contrôle de la composition nutritionnelle des préparations pour les nourrissons», selon la DGCCRF du 12 avril 2022.

On nous dit en résumé, 

«La DGCCRF a contrôlé en 2019 la composition nutritionnelle et la qualité de la déclaration nutritionnelle des préparations pour nourrissons et des préparations de suite. Si la composition nutritionnelle des produits est globalement bien maîtrisée par les professionnels, un réel effort doit être accompli sur la qualité de la déclaration nutritionnelle.»

Effectivement derrière ce résumé se cache ces quelques détails,
  • «Composition nutritionnelle globalement maîtrisé» signifie un taux de non-conformité de la composition: 9%
  • «Réel effort doit être accompli sur la qualité de la déclaration nutritionnelle» signifie un taux de non-conformité de la déclaration nutritionnelle: 84%

Voilà tout est dit !

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.