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vendredi 18 août 2023

Non à l'agribashing en France

«On doit le respect à un champ de blé, non pas pour lui-même, mais parce que c'est de la nourriture pour les hommes. D'une manière analogue, on doit du respect à une collectivité, quelle qu'elle soit - patrie, famille, ou toute autre -, non pas pour elle-même, mais comme nourriture d'un certain nombre d'âmes humaines.» Simone Weil, L’Enracinement, 1943.

lundi 31 juillet 2023

La crainte d’Europe Écologie Les Verts

Je reproduits ci-après l’éditorial de la revue Paysans & société mai et juin 2023 (N° 399) de Pierre Pagesse, «La crainte d’Europe Écologie Les Verts».

L’obstination dogmatique des dirigeants Verts allemands les a conduits à décider la suppression des trois dernières centrales nucléaires présentes sur leur territoire. Cette décision prend sa source chez Greenpeace qui milite dans le monde contre l’atome. Cette organisation est très implantée outre-Rhin : l’ancienne patronne de Greenpeace International, Jennifer Morgan, intégrée au gouvernement, a désormais le titre d’Ambassadrice du climat. Le ministre allemand de l’Économie et du Climat, Robert Habeck (Grünen), rêve d’imposer son modèle à l’Europe et pourquoi pas au monde entier. Siemens, notre partenaire dans la centrale de Flamanville, s’est retiré du projet et s’est converti dans la production de turbines à gaz et d’éoliennes. Ces orientations vont à l’encontre des réductions des émissions de CO2, objectif pourtant affiché par le Giec, nécessaires à la transition énergétique.

La France, dont le budget de l’État ressemble au «tonneau des Danaïdes», saura-t-elle se redonner les moyens de réagir ? Notre pays, avec sa production électrique assurée à 70% par nos centrales nucléaires, est considéré comme vertueux. La totalité de ses émissions représente 0, 9% de celles de la planète. Si la France était à l’arrêt, nous effacerions un peu moins de six mois des augmentations de CO2 de la Chine et de l’Inde. L’influence des Verts est aussi européenne. Le numéro deux de la Commission Frans Timmermans, un Néerlandais, a pour chef de cabinet un ancien de Greenpeace…. Et ce n’est qu’une infime partie visible de l’iceberg. Dans ce contexte, pas de quoi s’étonner des fondements de la nouvelle Pac qui par ses nouvelles contraintes et sa limitation des ressources ne manquera pas, si elle est appliquée en l’état, de faire régresser la production au détriment de notre indépendance alimentaire.

Les violences des manifestations à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres procèdent de la même démarche. Personnellement cela me choque. Je voudrais saluer les efforts d’organisation des agriculteurs de ce secteur. Ils se sont constitués en coopérative et ont fait preuve d’une grande patience. Douze ans d’études et de démarches pour obtenir enfin une validation de leur projet, y compris par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement et par le Bureau de recherches géologiques et minières. Au fil du temps, leur prélèvement d’eau a diminué de moitié, passant de 24 à 12 millions de m3, notamment en raison de la disparition d’un certain nombre d’agriculteurs irrigants. Pour les douze millions de m3 restants, le projet consiste à faire des réserves appelées « bassines » ou « méga-bassines » afin de stocker la moitié de l’eau nécessaire lorsque la hauteur de la nappe phréatique, mesurée par des piézomètres, le permet. Ceci est fait pour diminuer de moitié les pompages pendant la période estivale. Un projet vertueux s’il en est, très peu souvent présenté comme tel.

Membre du Comité de Bassin Loire Bretagne, j’ai expliqué une fois de plus la nécessité de faire des retenues supplémentaires pendant la période d’abondance dans nos cours d’eau afin de pouvoir satisfaire l’ensemble des usages y compris pendant les périodes critiques de faible pluviométrie. Ce serait beaucoup plus efficace que la sobriété mise en avant pour l’économie de notre pays.

L’accès à l’énergie et à l’eau à un coût raisonnable est indispensable aux activités de toute nature, y compris agricoles et industrielles. Seulement 4,7% de l’eau disponible dans nos rivières sont stockées, barrages EDF compris. C’est 20% en Espagne et 50% au Maroc. Ne vous étonnez pas si 40% de nos légumes viennent de ces régions-là, pourtant plus pauvres en ressources que notre beau pays.

À ce même Comité de Bassin, et pour la première fois de ma vie, un des participants présents appartenant à la fonction publique m’a indiqué en aparté qu’il ne partageait pas mes préconisations parce qu’il était favorable à la décroissance ! Un comble pour quelqu’un qui vit de nos impôts…

Cette décroissance ne manquera pas d’appauvrir notre pays et de provoquer la révolte de nos concitoyens. Nous en percevons les premiers signes. La Française, Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche au Commissariat énergie atomique et co-présidente de l’un des groupes du Giec, a soutenu publiquement le collectif «des Soulèvements de la terre», acteur principal des émeutes de Sainte-Soline, les mêmes zadistes de Sivens et de Notre-Dame-des-Landes.

Je voudrais réaffirmer qu’il y a un lien étroit entre le carbone du gaz carbonique de l’air et l’eau disponible dans le sol en ce qui concerne l’efficacité de la photosynthèse. Cette efficacité pourrait, à elle toute seule, neutraliser l’augmentation des émissions de CO2 à l’échelle de la planète. Cette augmentation représente aujourd’hui environ 9 gigatonnes par an (1 gigatonne = 1 milliard de tonnes) : cinq sont recyclées à travers les océans et les forêts, les quatre restantes pourraient être stockées dans nos sols par une simple évolution de nos pratiques culturales grâce à l’Agriculture de conservation des sols. Cette évolution doit, bien entendu, prendre en compte l’environnement agro-pédo-climatique de chacun de nos territoires. Ce fameux 4 pour 1000 de la COP 21, présidée par la France, pourrait nous permettre, à lui tout seul, d’atteindre a minima la stabilité carbone tant recherchée et les objectifs qui lui sont liés.

Oui l’agriculture, loin d’être un problème, fait partie des solutions. À condition de ne pas la conduire dans une impasse et de lui laisser jouer son rôle, y compris, bien sûr, alimentaire. Il est grand temps, comme l’a écrit Jean-Paul Oury dans Atlanticoque tous les grands courants politiques, et pas seulement les idéologues écologistes, s’occupent de politique scientifique pour réfléchir aux justes usages de la science et de la technologie, porteurs d’avenir. Lorsque l’idéologie veut, sous couvert de progressisme, ignorer les faits - la science, la technologie et les lois de la physique - ce sont toujours la technique et la physique qui l’emportent à la fin. Serons-nous dans le wagon ?

samedi 29 juillet 2023

Le regard des Anciens sur les écologistes

dimanche 23 juillet 2023

Et si on laissait faire les agriculteurs ? Faire pousser des légumes sur le toit des immeubles parisiens, c’est pas rentable !

 Ça alors, les fermes urbaines ne marcheraient pas, étonnant, non ?

samedi 22 juillet 2023

Absurdité européenne : 4% des terres de France en jachère, voici concrètement ce que cela donne !

Excellente démonstration ... 

L’Organisation mondiale des agriculteurs rejette la viande cultivée

Ce n'est pas vraiment une surprise, «L’Organisation mondiale des agriculteurs rejette la viande cultivée», source Meatingplace du 21 juillet 2023.

L'Organisation mondiale des agriculteurs (World Farmers’ Organization ou WFO), dans une récente prise de position approuvée par son Assemblée générale, a pris une «position résolue» contre l'adoption de la viande cultivée comme alternative aux produits carnés conventionnels.

«Les aliments cultivés en laboratoire, des substances produites en laboratoire pour la consommation humaine, sont créés à l'aide de tissus ou de cellules et ne se produisent pas naturellement à grande échelle. Ils sont soutenus par des campagnes de marketing qui renforcent le mythe d'une plus grande durabilité par rapport à l'agriculture», a écrit l'organisation basée à Rome, Italie. «Les agriculteurs rejettent fermement ce récit.»

Citant des inquiétudes quant au fait que la viande cultivée pourrait affecter la santé humaine et propager des maladies zoonotiques ainsi que des préoccupations concernant la durabilité environnementale des processus, la WFO a appelé à se concentrer sur les améliorations de l'agriculture animale conventionnelle pour «fournir des solutions durables pour produire, transformer, distribuer et consommer des aliments de manière durable.»

«La WFO s'oppose fermement au remplacement des aliments cultivés par les agriculteurs par des aliments fabriqués en laboratoire», a déclaré l'organisation. «Ces substituts rejettent le travail et la contribution des agriculteurs à la durabilité et poussent les consommateurs vers un modèle alimentaire homogène qui sape la tradition, la diversité, la richesse, la qualité et l'unicité des systèmes alimentaires régionaux à travers la planète.»

Dans ce contexte, on lira sur le blog d’André Heitz, «Étude : Le bœuf conventionnel est plus écologique que la viande cultivée en laboratoire actuelle, dans AGDAILY Reporters.

mercredi 19 juillet 2023

Coup de gueule salutaire dans nos campagnes !

mercredi 12 juillet 2023

La décroissance agricole est organisée par le New Green européen

Moins politique mais tout aussi concret ... 

mercredi 5 juillet 2023

Connaissez-vous les prairies sensibles ?

«Prairies sensibles : cette lubie écolo qui ne passe pas !», source article publié dans l’agri le 5 juillet 2023  par Jean-Paul Pelras.

Lorsque vous arrivez sur le plateau de l’Aubrac, à l’intersection qui conduit, côté Aveyron, vers Laguiole et, côté Lozère, vers Nasbinals, vous pouvez lire sur des films d’enrubannage tendus entre deux poteaux de signalisation «Non aux prairies sensibles” ou encore «Laissez péter nos vaches». Messages réitérés, selon le même modus operandi, en plusieurs endroits de la Margeride dans le Nord Lozère.

En cause, la mise en place de périmètres classés «prairies sensibles» en zones Natura 2000. Il s’agit des prairies dites permanentes situées dans ces secteurs, qui ne peuvent être ni labourées, ni converties en terres arables. Ce qui exclut certaines pratiques, parmi lesquelles l’épandage, et conditionne l’octroi des aides PAC. Sachant que ce zonage vient d’être élargi subitement selon un classement (encore une fois) décidé de façon aléatoire depuis Paris. Et ce, alors que les aides MAEC (Mesures agroenvironnementales et climatiques) attribuées pour compenser les surcoûts liés à la protection de la biodiversité étaient déjà en forte diminution. Un nouveau classement qui vient donc d’être découvert récemment par plus de 300 agriculteurs lozériens. Des agriculteurs qui ont du mal à accepter cette nouvelle contrainte écologique dans un contexte où la stigmatisation du monde agricole atteint des sommets avec, entre autres préconisations, celle de réduire le cheptel bovin rendu responsable par les environnementalistes du réchauffement climatique. D’où cette inscription «Laissez péter nos vaches» destinée à ceux qui (vacanciers en transhumance sur l’Aubrac), depuis Lutèce et leurs bureaux climatisés, veulent imposer leurs dogmes et expliquer aux agriculteurs comment ils doivent travailler.

Vent debout contre cette décision qui concerne presque 30 000 hectares supplémentaires, la Chambre d’agriculture de Lozère, la FDSEA et la Coordination Rurale de ce département dénoncent cette décision arbitraire et réclament un nouveau classement devant être décidé en concertation avec la profession. Ce qui serait, bien entendu, la moindre des choses.

Complément

Les prairies sensibles : un sujet brûlant en Lozère. Certains agriculteurs lozériens, à l'occasion des télédéclarations Pac 2023, ont découvert avec surprise, que leurs parcelles ont été désignées «prairies sensibles». Les syndicat FDSEA et JA s'insurgent contre une mesure imposée sans concertation et appellent à manifester leur mécontentement jeudi 13 avril. Source Le Réveil Lozère.

lundi 3 juillet 2023

Politique d'interdiction des pesticides de l'UE : la fin des pommes de terre et des asperges d'Allemagne

© stock.adobe.com/George Serban
Une interdiction totale des produits phytosanitaires chimiques signifierait la fin de la culture des pommes de terre et des légumes de plein champ dans ces régions. Pour le blé, le colza et d'autres fruits du marché, les agriculteurs situés sur de bons sites devraient s'attendre à une perte de revenu de 50 pour cent, selon une expertise de l'Université des Sciences Appliquées de Soest.

«Politique d'interdiction des pesticides de l'UE : la fin des pommes de terre et des asperges d'Allemagne», source article de Norbert Lehmann paru dans agrarheute. Article mis en ligne en français sur le blog d’André Heitz, Agriculture, alimentation, santé publique … soyons rationnelsVoici quelques extraits très significatifs ...

Une interdiction totale des produits phytosanitaires chimiques dans les zones protégées met en danger l'agriculture allemande. Les agriculteurs subiront des pertes de revenus massives. C'est ce que montre une expertise.

Les consommateurs devront bientôt renoncer aux pommes de terre, aux asperges et aux oignons d'Allemagne si la Commission Européenne fait passer sa proposition d'interdiction totale des produits phytosanitaires chimiques dans les zones protégées. C'est ce que révèle une expertise du professeur Friedrich Kerkhof de la Fachhochschule Soest, présentée le 9 mai 2023 aux députés du Parlement Européen à Strasbourg. L'étude a été réalisée à la demande de l'Union Allemande des Agriculteurs (DBV – Deutscher Bauernverband).

 Pour cette expertise, les conséquences économiques de la proposition de la Commission Européenne pour un règlement sur l'utilisation durable des produits phytosanitaires (SUR) ont été calculées.

 M. Kerkhof en conclut que les agriculteurs exploitant de bonnes terres arables situées dans des zones protégées perdent environ la moitié de leurs revenus. Sur les sites moins fertiles, les grandes cultures ne seraient plus rentables à moyen terme. Ce sont surtout les pommes de terre et le colza qui devraient être abandonnés, mais aussi les légumes comme les asperges et les oignons.

Les producteurs de légumes ne pourront plus répondre aux exigences de qualité

«Si on renonce à la protection phytosanitaire chimique, la culture de certaines espèces de légumes sera abandonnée ou ne sera rentable que si le niveau des prix est très élevé», a déclaré le professeur Kerkhof. Comme les critères de qualité exigés par le commerce ne peuvent pas être remplis sans produits phytosanitaires, les agriculteurs risquent rapidement de perdre totalement leur récolte.

 Au lieu de cultiver des légumes de plein champ et des laitues iceberg, ils devraient cultiver des betteraves sucrières [ma note : ce ne serait pas la culture de substitution la plus facile... et il faut une sucrerie dans les environs] ou du blé d'hiver. Cela signifierait une perte de revenu de 6.900 euros/ha pour une exploitation typique avec des légumes.

Le plus grand groupe politique du Parlement Européen critique «l'interdiction de fait d'exercer» pour les agriculteurs.

Dans le cadre de sa stratégie «de la ferme à la table», la Commission Européenne a proposé, comme on le sait, de réduire de 50 pour cent l'utilisation de produits phytosanitaires chimiques dans l'UE d'ici 2030. Un objectif de réduction plus élevé, de 55 pour cent, devrait même s'appliquer à l'Allemagne. Une interdiction totale de la protection phytosanitaire chimique est prévue dans les zones protégées.

Le plus grand groupe politique du Parlement Européen, le Parti Populaire Européen (PPE), a rejeté en bloc la proposition de règlement la semaine dernière. La Commission doit retirer le projet SUR, exige le PPE. L'interdiction des produits phytosanitaires dans les zones sensibles équivaut de fait à une interdiction professionnelle pour de nombreux agriculteurs.

Le projet a également été très largement rejeté par le Conseil agricole de l'UE. Seul le gouvernement fédéral soutient l'approche de la Commission européenne.

Complément

mardi 20 juin 2023

Le communiqué le plus gonflé de la semaine, du mois, de l’année …

Selon le blog-notes d’Olivier Masbou, voici «Le communiqué le plus gonflé de la semaine, du mois, de l’année,…»

« Les écologistes sont les premiers soutiens du monde agricole » : tel est le titre du communiqué de presse envoyé le 16 juin par Europe Ecologie Les Verts. Le parti affirme tout à la fois son « soutien aux agricultrices et agriculteurs conventionnels, victimes d’un système agricole à bout de souffle, porté par un puissant lobby agro-industriel » et « à celles et ceux qui pratiquent l’agriculture paysanne (biologique, agroécologie, pastoralisme…). « A l’heure où la terre brûle, il est temps de sortir des postures, de dialoguer et d’accompagner la transition » ajoute le communiqué. « L’écologie est vue par certains acteurs comme une nouvelle contrainte pour l’agriculture. C’est au contraire la solution » ajoute le texte. Il faut oser.

mardi 13 juin 2023

Ils nous soulèvent le cœur

Ils nous soulèvent le cœur, source blog-notes d'Olivier Masbou paru le 13 juin 2023

Le mouvement Les Soulèvements de la terre a encore frappé. Deux serres, dont une expérimentale, du groupement les Maraichers nantais ont été saccagées ce dimanche.

Ah le joli brin de muguet, symbole du 1er mai, de la Fête du travail, du retour du printemps, de cette jolie tradition qui fait qu’une fois dans l’année tout le monde peut se mettre au coin d’une rue et vendre un brin de muguet pour gagner 3 sous ! Oui mais voilà, même la culture de cette fleur est insupportable aux yeux des activistes du mouvement Les Soulèvements de la Terre. 

A l’occasion d’une manifestation dimanche 11 juin, ils ont saccagé deux serres dans la région nantaise : une de salades, et une de muguets. « Si nous avons choisi de remplacer et réensemencer symboliquement avec du sarrasin bio le muguet industriel et les serres de la Fédération des Maraîchers Nantais, c’est parce que nous pensons que l’ensemble des terres accaparées par ce lobby devrait être restitué à la polyculture élevage et au maraîchage diversifié » écrivent les organisateurs dans tract. C’est le retour de la confiscation des terres ! 

Leur principe : «ce que vous faites ne me convient pas, donc je le détruit». Le reste est affaire de vocabulaire. Il s’agit de lutter contre « le maraichage industriel». Le muguet n’est pas arraché, mais «déplanté». Ca doit faire moins mal. Les réactions condamnant ces exactions sont nombreuses. «Ces méthodes d’action révèlent l’archaïsme paradoxal de gens qui se disent de progrès et dont l’application des principes amènerait les productions françaises vers une inéluctable confidentialité́. C’est la souveraineté́ alimentaire du Peuple Français qui est ainsi attaquée. Les salades piétinées et arrachées, les concombres piétinés sont un gaspillage indigne et une insulte à la société́ en proie à la cherté́ des productions alimentaires» écrit notamment Légumes de France. «Tout mon soutien aux maraîchers nantais victimes d’irresponsables qui défient les autorités et cherchent le chaos. Urgence à agir. Tout cela va très mal finir. Les appels au calme et à la raison portés par la FNSEA ne tiendront pas longtemps sans décisions fortes» indique Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, sur son compte Twitter.

En relisant le tract des activistes, je repense à une phrase de Pierre Desproges : «Vous lisez Minute ? Non ? Vous avez tort, c’est intéressant. Au lieu de vous emmerder à lire tout Sartre, vous achetez un exemplaire de Minute, pour moins de dix balles, vous avez à la fois la Nausée et les mains sales».

Saccages agricoles : plus facile de «soulever la terre» que de savoir la travailler !

Saccages agricoles : plus facile de «soulever la terre» que de savoir la travailler !, source 
Tribune paru dans le Point du 12 juin 2023. Ancien maraîcher et syndicaliste agricole, Jean-Paul Pelras* dénonce la complaisance des institutions à l’égard des ultra-violents «Soulèvements de la terre».

Comme eux, j'ai été maraîcher jusqu'à l'aune des années 2000 – 13 hectares de serre double paroi gonflable, production de plants, cultures hors sol en tomates et concombres, cultures de salades et d'artichauts en plein champ… Et puis, parce que nous étions frontaliers avec l'Espagne, nous avons dû plier boutique, car confrontés au jeu des importations déloyales. Depuis, maraîchage et arboriculture dans les Pyrénées-Orientales sont réduits à leurs portions congrues. Je sais, comme eux, ce que provoque chez le paysan le caprice des éléments, quand la neige (comme dans les Pyrénées-Orientales en 1992) fait s'effondrer les serres ou quand le vent fait claquer les bâches au milieu de la RCnuit, quand la chaudière tombe en panne, quand le forage se tarit, quand les mercuriales s'effondrent, quand l'huissier tape à la porte, quand plus rien n'a de prix…

Mais je n'ai jamais vécu ce que les maraîchers nantais viennent de vivre. Peut-être parce qu'à l'époque, les activistes anti-agriculteurs n'étaient pas encore adulés par certains responsables politiques, peut-être parce que la notion de propriété était encore respectée, peut-être parce que rentabilité et compétitivité n'étaient pas systématiquement relayées au rang des priorités à dévoyer, à éliminer. Peut-être parce que ceux qui «soulevaient la terre» étaient ceux qui savaient la travailler. Peut-être, surtout, parce qu'il existait encore des responsables syndicaux capables de s'indigner autrement qu'en répétant à l'envi : « Tenez bon, nous sommes là, nous vous avons compris ! »

De mon temps, eh oui, il faut parler comme ça… les énergumènes qui ont saccagé en toute impunité les exploitations maraîchères nantaises, qu'elles soient ou non destinées à l'expérimentation, donc à l'amélioration des productions, n'auraient certainement jamais pu renouveler leurs exploits une seconde fois. Cette propension à détruire tout ce qui pousse ou contribue à faire pousser doit cesser. Car, devenue virale, elle suscite un climat de colère qui pourrait, bien évidemment, dégénérer. Sachant, de surcroît, que si elles ont bien évidemment un impact économique, ces actions sont totalement contre productives écologiquement parlant, puisqu'elles condamnent les efforts entrepris par la recherche pour limiter l'usage en eau et l'utilisation des produits phytosanitaires.

Droit de réponse

Les syndicats agricoles (excepté bien sûr celui qui cautionne, avec l'appui politicien des leaders écologistes, les mouvements activistes) doivent sans délai soutenir les exploitations vandalisées et intenter des actions en justice. Ils doivent le faire en dénonçant les saccages bien entendu, mais également les pertes de revenu, le préjudice financier, matériel et moral. Oui, moral comme le font certains environnementalistes quand ils évoquent les nuisances imputées au monde agricole et la gêne occasionnée par les pratiques champêtres qui les empêchent, soi-disant, de vivre leurs vies d'enfants repus et gâtés.

La FNSEA, les Jeunes Agriculteurs et la Coordination Rurale doivent, sans plus attendre, porter plainte afin de dénoncer l'ensemble des exactions et autres intrusions recensées, toutes filières confondues et sur l'ensemble du territoire, depuis des années. Ils doivent également exiger de la part de l'État, non pas du soutien, mais des actes et des mesures coercitives à l'encontre de ceux qui vandalisent l'outil de production. Tout comme ils doivent exiger de l'Arcom des droits de réponse systématiques aux émissions à charge diffusées contre l'agriculture par certains médias et notamment ceux appartenant au service public.

Le déferlement de mensonges, d'idées préconçues et de raisonnements écologistes promus par des célébrités ou des journalistes pro-environnementaux est d'en train d'influencer auditeurs et téléspectateurs dans des proportions qui suscitent la nausée et finiront par légitimer les actions de ceux qui, au nom de la nature, se croient autorisés à tout casser.

La stigmatisation, qu'elle soit active ou passive, à l'encontre du monde agricole français est en train de précipiter le déclin de notre ruralité et condamne, à court terme, notre autonomie alimentaire déjà suffisamment malmenée par le flux des marchandises importées. Quant à ceux qui détruisent les cultures, car ils estiment qu'elles ne sont pas vivrières, nous pouvons nous demander s'ils déploient autant d'énergie pour saccager d'autres productions. Celles que nous qualifierons d'irrégulières !

*Jean-Paul Pelras est écrivain, ancien syndicaliste agricole et journaliste. Rédacteur en chef du journal L'Agri des Pyrénées-Orientales et de l'Aude, il est l'auteur d'une vingtaine d'essais, de nouvelles et de romans, lauréat du prix Méditerranée Roussillon pour Un meurtre pour mémoire et du prix Alfred-Sauvy pour Le Vieux Garçon. Son dernier ouvrage, Bien chers tous, est paru aux Éditions MBE (Aubrac/Espalion)

dimanche 11 juin 2023

Des soit disant militants en action en France en toute impunité pour arracher des tuyaux d'irigation !

Autre action vis-à-vis d'un maraicher... 

vendredi 2 juin 2023

France : L'Agriculture recherche saisonniers désespérément !

 Après France : l'Agriculture manque de bras …, voici hélas une suite ...

Confirmation du décalage entre le calendrier européen sur le S-métolachlore et son interdiction en France.

On s’en souvient, s’agissant du S-métolachlore, l’Anses avait engagé la procédure de retrait des principaux usages des produits phytopharmaceutiques à base de S-métolachloreafin de préserver la qualité des eaux souterraines ...

Mais voici ce qui se passe au niveau européen ...

vendredi 19 mai 2023

Le sulfate de cuivre et les problèmes de santé. Que va faire l'agriculture bio ?

Le sulfate de cuivre est l'un des 10 pesticides associés à la maladie de Parkinson, à la fois à partir d'analyses épidémiologiques et in vitro. Personne n'appellera à l'interdiction des produits bio ; le CuSo4 est un protecteur clé des cultures. Ils ne devraient pas l’utiliser. Mais si cela avait été le cas du glyphosate ... Source Des chercheurs identifient 10 pesticides toxiques pour les neurones impliqués dans la maladie de Parkinson. L’article original est paru dans Nature Communications.

dimanche 14 mai 2023

La phrase du jour sur l'agriculture en France

mercredi 26 avril 2023

Les agriculteurs sont de plus en plus inquiets face à la multiplication des contrôles des agents de l’Office français de la biodiversité

vendredi 14 avril 2023

L'afflux de céréales détaxées d'Ukraine met sur la paille des agriculteurs en Hongrie, Pologne et Roumanie. Merci qui ? Merci la Commission européenne !

Pascal Aubry est un gars bien sympathique de la Mayenne ...