Affichage des articles dont le libellé est inspections. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est inspections. Afficher tous les articles

mardi 2 mai 2023

Royaume-Uni : Le public et des entreprises partagent leurs réflexions sur le système de notation en hygiène des aliments

«Le public et des entreprises partagent leurs réflexions sur le système de notation en hygiène des aliments », source article de Joe Whitworth paru le 2 mai 2023 dans Food Safety News.

Différentes parties prenantes ont partagé des opinions positives et négatives sur le système de notation en hygiène des aliments en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord.

L’étude couvre les points de vue des autorités locales, des entreprises et des consommateurs sur le système d'évaluation de l'hygiène alimentaire (FHRS pour Food Hygiene Rating Scheme) et a été publiée récemment par la Food Standards Agency (FSA).

Quatre groupes de discussion en ligne en février 2022 comprenaient 64 consommateurs en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord, qui ont également été interrogés sur six modifications potentielles de la réglementation. La connaissance du FHRS variait parmi les consommateurs, tout comme la mesure pour laquelle les personnes l'utilisaient.

Point de vue des consommateurs
Les participants ont souvent décrit les notes du FHRS comme ayant peu d'incidence sur les décisions concernant l'achat d'aliments auprès de différents types d'entreprises, même s'ils connaissaient le système. D'autres facteurs, tels que l'expérience personnelle d'une entreprise alimentaire et la quantité de choix dans leur région, étaient d'une plus grande importance. Les répondants ont également dit que les notes étaient basées sur des inspections qui ont eu lieu il y a plusieurs années et ont exprimé leur inquiétude qu'elles ne reflètent peut-être pas les pratiques actuelles en matière de sécurité des aliments.

Les participants des trois pays ne savaient généralement pas que l'affichage des notes est volontaire en Angleterre. Cela a souvent été considéré comme limitant la valeur et l'efficacité potentielles du système. Il est obligatoire au Pays de Galles et en Irlande du Nord.

Ils s'attendaient à ce que les entreprises alimentaires soient inspectées régulièrement, cela allant de quelques fois par an à tous les deux ans.

Les consommateurs étaient ouverts à l'idée d'utiliser des audits indépendants et internes tierce partie, mais ils voulaient une surveillance de la FSA. Ils étaient fermement opposés aux inspections à distance comme alternative aux inspections physiques, en particulier pour les entreprises qui préparent des aliments réfrigérés.

De nombreux consommateurs ont soutenu l'utilisation d'un système d'inspection réduit comme incitation à reconnaître les entreprises conformes et à les encourager à maintenir des standards élevés. Cependant, ils ne voulaient pas que les entreprises à très faible risque, telles que les stations essence vendant des aliments préemballés, soient retirées du FHRS.

Les opinions étaient partagées sur les supermarchés et autres grandes entreprises ou entreprises multisites évaluées dans leur ensemble, plutôt que comme magasins individuels. Alors que certains ont dit que cela réduirait les coûts et permettrait de se concentrer sur les entreprises à haut risque, d'autres se sont inquiétés des locaux peu performants bénéficiant d'une note globale qui ne reflétait pas leurs pratiques. Ils s'inquiétaient également de l'équité pour les petites entreprises si des concurrents plus importants avaient un système d'inspection différent.

Une période de consultation publique sur l'hygiène alimentaire dans la livraison modernisée est ouverte jusqu'à la fin du mois de juin. Les propositions visent à permettre aux autorités locales de consacrer plus de temps aux entreprises non conformes ou présentant un risque élevé pour la santé publique et à réduire les charges réglementaires pesant sur les entreprises conformes ou à faible risque.

Point de vue du secteur privé
De nombreuses entreprises étaient positives quant à la valeur du FHRS. Cependant, quelques-unes estimaient que cela n'offrait qu'une valeur limitée ou nulle à leurs opérations. Au total, 56 participants ont participé à l’étude en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord, et 10 grandes entreprises opérant dans les trois pays.

Certaines entreprises des zones rurales ont dit qu'en raison du manque d'alternatives, les clients achèteraient chez elles, quelle que soit leur note. Les grandes entreprises ont également vu moins de valeur autour de l'engagement des clients, ce qui suggère que les personnes ne semblaient pas tenir compte des notes du FHRS avant d'acheter leur nourriture.

Certains ont mentionné que le FHRS leur permettait de négocier via des agrégateurs en ligne tels que Just Eat, Deliveroo et Uber Eats, et d'autres ont évoqué le rôle de leur notation lors de la demande d'assurance.

Dans l'ensemble, les entreprises souhaitaient que les évaluations du FHRS se produisent au moins aussi fréquemment qu'elles le font actuellement. Quelques grandes entreprises étaient frustrées que leurs locaux n'aient pas été inspectés depuis trois ans ou plus. Ils estimaient que les visites devraient être plus fréquentes pour maintenir la valeur et l'intégrité du programme. Certains ont expliqué comment elles estimaient que les fréquences d'inspection étaient déjà réduites en raison de la COVID-19 et des pressions générales en matière de ressources.

Une chaîne nationale de plats à emporter a déclaré avoir un roulement élevé du personnel et de la direction et de nombreux employés sont inexpérimentés. Elle a apprécié le FHRS et les inspections comme un moyen de fournir une vérification supplémentaire, parallèlement à ses propres contrôles et audits internes. Elle craignait que la modification de la fréquence des inspections ne fragilise la situation.

Au Pays de Galles et en Irlande du Nord, les entreprises souhaitaient que les affichages obligatoires se poursuivent. En Angleterre, la plupart des répondants ont estimé qu'il devrait être introduit. Une entreprise en Angleterre a affiché sa note lorsqu'elle a reçu un 5, mais lorsqu'elle est tombée à 3, elle a retiré l'autocollant.

Dans l'ensemble, les entreprises ont qualifié le FHRS d'équitable. Cependant, ils ont souligné des préoccupations concernant la cohérence, les inspections inopinées et le fardeau administratif. Quelques grandes entreprises ont suggéré d'introduire un processus plus clair pour assurer l'uniformité. Ils ont dit qu'il n'y avait pas de possibilité d'avoir un deuxième avis en temps opportun de l'extérieur d'une autorité locale pour s'assurer que les notes et les nouvelles notes soient fiables. Certaines petites entreprises ont estimé que les inspections inopinées étaient injustes, car les points de vente pourraient être pris dans une mauvaise journée, avoir des problèmes de paperasse ou des employés clés manquants, puis avoir cette note pendant longtemps.

Réponse des autorités locales
Les responsables des autorités locales étaient satisfaits du FHRS actuel et ont déclaré qu'il contribuait à encourager la cohérence dans la réglementation des normes d'hygiène des aliments. Cinquante participants ont pris part en mars 2022.

Les répondants ont soulevé des défis associés aux réévaluations et aux revisites, tels que les entreprises souhaitant un processus de réévaluation plus rapide en raison de frais et les sites avec une note inférieure cherchant à éviter les frais de réévaluation en se réinscrivant en tant que nouvelle entreprise.

On craignait que les réévaluations liées aux agrégateurs en ligne soient souvent motivées par le désir de revenir sur les plateformes, plutôt que par l'amélioration de l'hygiène des aliments. On s'attendait à ce qu'après avoir atteint la norme minimale, il était peu probable que ces entreprises la maintiennent.

Les responsables anglais ont déclaré que le système devait être revu pour suivre l'évolution des types d'entreprises depuis son introduction, comme les plateformes en ligne et les entreprises à domicile vendant de la nourriture. Ils ont également évoqué les défis liés aux ressources.

Ceux du Pays de Galles étaient fermement opposés aux modifications de la fréquence des inspections basées sur la conformité. Les deux représentants d'Irlande du Nord avaient des réserves quant à la réduction de la fréquence des inspections en fonction de la conformité des entreprises à haut risque. Il y avait un certain soutien pour une telle décision en Angleterre, mais aussi des inquiétudes importantes.

Commentaire
On peut discuter des avantages et des limites d'un système de notation ou d'un autre, mais le principal problème reste le manque de ressources en inspection en sécurité des aliments au Royaume-Uni  comme en France.

Dans une infographie sur la sécuirté des aliments en France, le ministère de l'Agriculture publie des données des inspections de 2019 alors qu'elles ont encore baissé en 2022, voir l'article du blog ici. Pourquoi fournir des données anciennes ?

lundi 24 avril 2023

Différences entre une inspection en Angleterre et en France

Suite à l’actualité récentes de fermetures pour raison sanitaire à Argenteui (Val d’Oise) et à Montpellier, voici ce qui est arrivé à un gérant d’un établissement de restauration en Angleterre. Vous allez constater avec cet exemple britannique les trois principales différences, à mon sens, avec une inspection en sécurité des aliments en France …

 «Les infractions à la réglementation en matière de sécurité des aliments et d'hygiène coûtent plus de 20 000 £ à Subway», source Enfield Council du 24 avril 2023. 20 000 £ = 22 600 euros.

Les franchisés d'un restaurant de restauration rapide Subway à Enfield ont été condamnés à une amende de 11 782 £ (13 311,50 euros) pour avoir enfreint la réglementation en matière d'hygiène alimentaire, de lutte antinuisibles et de contamination, à la suite d'investigations menées par l'Enfield Council.

Le lundi 27 mars 2023, à Highbury Corner Magistrates Court, SRAJ Subs Limited, qui exploite la franchise du restaurant Subway au 42 Church Street à Enfield Town, et ses trois administrateurs, Md Abdul Basher, Sk Zakir Hossain et Sk Kabir Hossain ont plaidé coupables pour toutes les charges.

SRAJ Subs Limited a été condamné à une amende de 6 000 £ (6 779 euros), Md Abdul Basher à une amende de 2 751 £ (3 108 euros), Sk Zakir Hossain à une amende de 1 347 £ (1 522 euros) et Sk Kabir Hossain à une amende de 1 684 £ (1 902 euros). La société a été condamnée à payer une contribution aux frais du conseil de 9 146,77 £ (10 334 euros). Le total final, y compris les amendes et les frais de l'affaire, était de 20 928,77 £ (23 646 euros).

L'entreprise a été poursuivie pour avoir enfreint le Règlement de 2013 sur la sécurité des aliments et l'hygiène alimentaires (Angleterre) en matière de lutte antinuisibles, de prévention de la contamination, de non-maintien des locaux propres et en bon état et de non-mise en œuvre et de maintien d'une ou de plusieurs procédures permanentes basées sur les principes du Hazard Analysis Critical Control Points (HACCP).

Les infractions ont été découvertes pour la première fois lors d'une visite de routine au restaurant par des membres de l'équipe de sécurité des aliments d’Enfield's Council le 13 novembre 2021, où ils ont identifié des mouches dans un siphon, un manque de propreté, des excréments de souris et une souris vivante collée à un piège fait d’une planche collante..

Le résultat de la visite a été la fermeture volontaire immédiate des locaux car ils présentaient un risque imminent pour la santé publique et ont reçu une note d'hygiène alimentaire de zéro.

Des visites ultérieures dans les locaux ont révélé un trou dans le mur, des excréments de souris dans le placard situé au premier étage dans le coin salon des clients, des espaces autour des tuyaux qui devaient être scellés, des excréments de rats près d'un tuyau d'évacuation arrière dans la zone de la vaisselle, un tue-mouches électrique qui ne fonctionnait pas correctement et il y avait toujours des signes de mouches dans le siphon et des excréments de souris dans la zone de travail.
D'autres inspections de routine ont été effectuées en 2022 et 2023.

La dernière inspection a eu lieu le 23 mars 2023 et a donné la note de 1, «des améliorations majeures sont nécessaires». Ce restaurant n'est donc pas sorti d'affaire ...

NB : L’illustration est fournie par l’Enfield Council et j’avoue ne pas savoir si c’est un rat ou un surmulot.
Merci à Joe Whitworth qui m’a signalé cette information.

Commentaire
Avez-vous trouvé les principales différences avec la France ?
- La principale différence est que l’on tape fort au porte-monnaie, même si l'entreprise semble persévérer dans le manque d'hygiène.
- La seconde différence est qu’en quelques clics rapides, vous avez accès au rapport d’inspection et à la note obtenue par le Subway restaurant at 42 Church Street, Enfield Town.
- La troisième différence est que l’on peut réaliser rapidement une nouvelle inspection. En allant sur ce lien, vous pouvez payer pour une nouvelle inspection.

mardi 11 avril 2023

Les contrôles sanitaires sont-ils sufisants en France

Il y a peu le blog signalais une erreur dans une infographie sur la sécurité sanitaire de l'alimentation  qui publiait de façon erroné le chiffre des inspections en sécurité des aliments en France. Ilest indiqué 58 200 au lieu de 48 960 inspections. Toujours pas de modification à ce jour.

Voici un état des statistiques des résultats des contrôles sanitaires en France

Cette page vous propose des statistiques calculées chaque nuit à partir des données officielles publiées par le Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation.

Là aussi, contrairement à ce qui est écrit, «pour chaque année de 2015 à 2021, le nombre de contrôles sanitaires ». En fait, il s’agit du nombre de contrôles sanitaires de 2017 à 2022. 2017 n’est pas une année anodine puisque le dispositif Alim’confiance a démarré le 1er mars 2017.

Le dispositif Alim’confiance ne fournit aucune donnée statistique. Cela étant dit, ces statistiques sont plus complètes que celles que donne l’open data de la DGAL où par exemple on n’a accès qu’à des données partielles de 2022 et des premiers mois de 2023. bref ces statistiques évoquées plus haut sont donc les bienvenues. Allez sur ces sites pour comprendre ...

Quel est le constat que je fais à la lecture de ces résultats ci-dessous.
- Le total du nombre de contrôles sanitaires en 2022, 35 469, est différent de celui du nombre d'inspections en sécurité des aliments, 48 960, selon le rapport d'activité 2022 de la DGAL. A quoi tient cette différence, nous en le saurons pas ...
- Le dispositif Alim’confiance n’a en rien amélioré le nombre d"établissements alimentaires vers des catégories où l'hygiène alimentaire est très satifaisante.
- La catégorie des établissements ayant comme résultat «A améliorer» est resté constante au fil des ans. A noter aussi que la plupart des établissements se situent dans catégorie «Satisfaisant»  et non pas dans la catégorie «Très satisfaisant». 
- Certes, le nombre d'étalissements où l'hygiène doit être «corriger de manière urgente» est faible, mais l'exemple du département du Val d'Oise montre que cette catégorie perdure dans certains départements.
- Autre brève remarque, le nombre de contrôles n’a pas augmenté, il a même tendance à diminuer.
- En conclusion, le nombre de contrôles sanitaires sont insufisants en France, notamment en 2022, et la question est de savoir si la nouvelle police sanitaire fera mieux à partir de 2024 ...

 Très satisfaisant : pas de non conformité ou non-conformités mineures.
 Satisfaisant : non-conformités qui donnent lieu à un courrier de rappel de la réglementation.
 A améliorer : non-conformités importantes qui donnent lieu à une mise en demeure de l'exploitant de procéder à des mesures correctives dans un délai fixé, un nouveau contrôle est prévu.
 A corriger de manière urgente : non-conformités susceptibles de mettre en danger la santé du consommateur et pour lesquels l’autorité administrative ordonne la fermeture administrative, le retrait, ou la suspension de l’agrément sanitaire.

mercredi 5 avril 2023

A propos du nombre d'inspections en sécurité sanitaire des aliments en France

Un jour, un internaute m’a demandé si j’avais des contatcs avec les autorités sanitaires de notre pays, j’ai répondu par la négative, je ne les connais pas en particulier celles qui s’occupent de la sécurité des aliments.

Les messages passent l’intermédiaire des articles de ce blog et précisément, voici quelque chose qui devrait retenir leur attention.

Le 27 mars 2023, une infographie sur la sécurité sanitaire de l'alimentation a été publiée sur le site du ministère de l’Agriculture.

Une erreur, me semble-t-il, s’est glissée dans le nombre d’inspections détablissements pour vérifier la sécurité sanitaires des aliments. Il est indiqué 58 200 (partie gauche de l'image) au lieu de 48 960 inspections (partie droite de l'image), chiffre issu du dernier rapport d’activité 2022 de la DGAL, dont le blog vous a entretenu ici.

Le tout vous est proposé en images ci-dessus.

Il a bien existé un chiffre de 58 200 mais hélas c’était en 2019, que d’inspections perdues depuis cette date, mais il faut le répéter, la baisse drastique a débuté en 2013 sous la houlette du ministre de l’Agriculture, M. Le Foll, sous le quinquennat de M. Hollande. Pour le détail de la baisse des inspections pendant son ministère, voir ici.

Mise à jour du 13 avril 2023.
Je n'avais pas bien lu qu'en bas à gauche de cette infographie, il y avait écrit, 'données 2019'. Dans ces conditions pourquoi le ministère de l'agriculture n'indique-t-il pas les données les plus récentes, celles de 2022. C'était l'objectif de cet article. La question reste posée pourquoi gongler les chiffres des inspections en sécurité des aliments ?

Mise à jour du 5 juin 2023
Le ministère de l'Agriculture vient de modifier son infographie sur la sécurité sanitaire de l'limentation (ou de la sécurité des aliments). C'est désomais le chiffre de 49 000 inspections qui est proposé selon les données de la DGAL de 2022. Le chiffre précis est 48 960 inspections, mais on ne va pas chipoter ... Il aura fallu deux mois pour modifier l'infographie !

Le Val d'Oise, département pilote en matière de contrôles sanitaires des établissements alimentaires

La directrice générale de l'alimentation est désormais partie après avoir assisté à un contrôle sur site le 31 mars 2023 dans le Val d’Oise. Faut-il y voir un signe ?

Le tempo semble désormais bien huilé dans ce département qui fait figure de département pilote pour les contrôles sanitaires, mais aussi des fermetures des commerces de bouche ou des restaurants.

Le blog a compilé une liste d'articles sur ce beau département ici depuis un an environ.

Durant cette opération, huit établissements de Beaumont-sur-Oise ont été contrôlés.
Deux d’entre eux ont subi une fermeture administrative en urgence.
Par ailleurs, les autorités ont émis une mise en demeure et prononcé quatre avertissements. Source La gazette du Val d'Oise.

La photo en fin d'article est issue de la page facebook de la préfecture. Vous pourrez y lire des très nombreux commentaires des internautes abondant. 

dimanche 2 avril 2023

Fermeture adminsitrative d'un restaurant en Indre et Loire pour pour non-respect des règles d’hygiène

Le préfet du Val d’Oise, désormais bien connu des lecteurs du blog, fait des émules en Indre-et-Loire avec la fermeture par le préfet d’un restaurant, selon la formule consacrée, pour non-respect des règles d’hygiène. Il s'agit du second article du blog sur ce département.

Le restaurant Royal de Saint-Pierre-des-Corps est frappé d’une mesure de fermeture administrative, à la suite de problèmes d’hygiène, vendredi 31 mars 2023.

À la suite d’un contrôle réalisé par des agents de la Direction départementale de la protection des populations (Ddpp), le préfet d’Indre-et-Loire, Patrice Latron, a ordonné la fermeture immédiate du restaurant Royal, situé avenue Jacques-Duclos, à Saint-Pierre-des-Corps, spécialisé dans le buffet à volonté, grillade et wok.

La réouverture du restaurant ne pourra intervenir qu’à l’issue de la vérification, par les inspecteurs de la Ddpp, de la mise en œuvre de toutes les mesures correctives imposées à la suite du contrôle. Source La Nouvelle République.

Cette fermeture fait suite à celles réalisées en janvier 2023 dans un département voisin le Loir-et-Cher.

Le restaurant «Le Panda d’Asie», situé avenue de Châteaudun à Blois ne peut plus servir de clients jusqu’à nouvel ordre. L’autre restaurant visé s’appelle «E'pâtes moi» et il est installé rue des Trois-Clefs. 

Dans un communiqué, la préfecture de Loir-et-Cher indique qu’«à la suite d’un contrôle réalisé par les agents de la direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP)», le préfet François Pesneau a ordonné «la fermeture immédiate» de cet établissement.

Le préfet avait indiqué avoir ordonné la fermeture de sept restaurants en 2022 mais qu'il avait décidé de rendre publique ces sanctions dans le but de protéger les consommateurs et d'adresser un signal aux professionnels qui doivent savoir qu'ils sont susceptibles d'être contrôlés à tout moment.

Commentaire
Selon l’Open Data d’Alim’confiance, en janvier 2023, deux restaurants de Blois (Loir-et-Cher) ont été contrôlés, il s’agit du Panda d'Asie et du Trois Chefs, qui ont eu comme note à corriger de manière urgente. Un seul a été fermé.

samedi 1 avril 2023

Les STEC et des produits laitiiers au lait cru de chèvre, une très mauvaise série

Dans la gestion des alertes alimentaires, le ministère de l’Agriculture nous dit entre au
tr
es choses :

la réalisation d’inspections dans les entreprises concernées et de prélèvements d’échantillons de produits finis ou de matières premières.

Je crois sans risque de me tromper que certaines entreprises ont dû avoir de fréquentes inspections ces derniers temps, mais sait-on jamais ?

Les cas évoqués ci-après concernent 12 rappels de différents produits laitiers à base de lait cru de chèvre en 6 mois pour cause de présence de Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC).

Voici le détail,
- 21 octobre 2022, rappel de faisselle de chèvre au lait cru.
- 24 octobre 2022, rappel de faisselle de chèvre au lait cru.
- 8 novembre 2022, rappel de fromage de chèvre sec.
- 8 novembre 2022, rappel de chèvre frais.
- 8 novembre 2022, rappel de Cabrifrais.
- 8 novembre 2022, rappel de chèvre frais.
- 31 mars 2023, rappel de chèvre sec.
- 1er avril 2023, rappel de Cabrifrais.
- 1er avril 2023, rappel de chèvre frais.
- 1er avril 2023, rappel de chèvre frais.
- 1er avril 2023, rappel de faisselle de chèvre.

Personnellement, je suggérerais aux producteurs concernés de pasteuriser leur lait parce des rappels aussi fréquents, ce n’est pas bon signe pour la santé de leur entreprise.

Dans le cas contraire, je conseille fortement la lecture d’un document d’aide méthodologique : Surveiller STEC hautement pathogènes en filière de fabrication de fromages au lait cru de 2022 (source plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire).

Par contre si vous voulez savoir en tant que consommateurs, si des inspections ont lieu sur site, contentez-vous des avis de rappel, le reste est secret défense !

Mise à jour du 4 avril 2023
Voici, le 4 avril, selon RappelConso, 7 nouveaux rappels de fromage de chèvre au lait cru pour cause de présence de Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC).
On a eu droit enfin, ce 4 avril, à une notification au RASFF de l’UE, 2023.2283par la France de la présence de Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) dans du fromage de chèvre de France.

Les contrôles sanitaires dans le Val d'Oise se multiplient !

Ce n’est pas un 1er avril, voici donc de nouveaux contrôles sanitaires en Val d’Oise, avec une invitée en renfort …

Sous l’autorité de Philippe Court,  préfet du Val d’Oise, et en présence de Maud Faipoux, directrice générale de l’alimentation, intervention simultanée des agents de la direction départementale de la protection des populations, de la police aux frontières, de l’URSSAF et de la police nationale.

La directrice de la DGAL sur le terrain, est-ce un signe du manque d'inspecteurs ou d'une future opération pilote ?

Bilan de l'opération :
- fermeture administrative de l’établissement
- constat de 2 personnes en situation de travail illégal
- plus de 80 kg de denrées sans traçabilités saisies
- présence de nuisibles

Dans ce contrôle la température de conservation était de 26,8°C, source page facebook de la préfecture du Val d’Oise.

Deux établissements de Franconville et de Garges-lès-Gonesse ont été fermés sur décision du préfet du Val-d’Oise pour des problèmes d’hygiène et de travail illégal.
À Franconville, c’est le restaurant La Maison bleue qui est fermé pour une durée indéterminée. 
A Garges-les-Gonesse, le nom du restaurant est AFC Chicken-N-Burger.

Lors de leur contrôle, les services de la préfecture ont relevé : des denrées animales dont les dates limites de consommation sont dépassées, des locaux et équipements sales, des denrées conservées dans des conditions inadéquates, une traçabilité des denrées non assurée, des bonnes pratiques d’hygiène non respectées et un personnel insuffisamment formé aux bonnes pratiques d’hygiène.

La température de conservation était de 44,9°C !!!

Commentaire
Les actions coups de poing, c'est bien et même très bien, mais un travail sur la durée avec des sanctions très dissuasives, c'est mieux ...

vendredi 17 mars 2023

Finlande : Il existe une relation entre les scores des inspections en sécurité des aliments et l'incidence des maladies infectieuses d'origine alimentaire

Un second volet d’un article de Food Safety News sur la Finlande que j'ai souhaité traiter à part car il mérite, à mon sens, une attention particulière ; il évoque des problèmes intéressants pour la sécurité sanitaire des consommateurs. En effet, selon une étude, «le contrôle des aliments reconnaît des non-conformités susceptibles de prédisposer aux maladies d'origine alimentaire.»

Les notes ou les scores des inspections fournissent des indices sur les intoxications alimentaires
Des chercheurs ont examiné les niveaux d'inspection et leur relation avec l'incidence des maladies d'origine alimentaire acquises en Finlande.

Ils ont utilisé les données des contrôles des aliments des entreprises locales et les données sur les maladies infectieuses de 2014 à 2019 en Finlande. Les résultats ont été publiés dans International Journal of Environmental Health Research «Association between food control inspection grades and regional incidence of infectious foodborne diseases in Finland».

Nous avons étudié les niveaux (scores ou notes) des inspections régionales au sujet du contrôle des aliments et de leur relation avec l'incidence régionale des maladies d'origine alimentaire acquises au niveau national (causées par Campylobacter spp., Salmonella spp., Escherichia coli entérohémorragique (EHEC) et Listeria monocytogenes) en utilisant les données sur les maladies de 2014 à 2019 en Finlande. Nous avons observé que les notes d'inspection globales inférieures étaient associées à une incidence accrue d’infections à Salmonella (p=0,02). Plus précisément, des notes inférieures sur la propreté des installations, des surfaces et des équipements étaient associées à une incidence accrue d'infections à Salmonella (p=0,04). Pour cette zone d'inspection topique, une taille d'effet élevée a également été observée pour les infections à Campylobacter (p=0,06).

Parmi les éléments d'inspection individuels, une association entre une incidence accrue d'infections à Campylobacter et des notes inférieures sur le stockage des denrées alimentaires (p=0,01) et la vérification des compétences en matière d'hygiène (p=0,03) a été observée.

Ces résultats suggèrent que le contrôle des aliments reconnaît des non-conformités susceptibles de prédisposer aux maladies d'origine alimentaire.

Le Chartered Institute of Environmental Health (CIEH) du Royaume-Uni a analysé l’article et voici ce qu’il en dit.

Une étude montre que des résultats d'inspection significativement moins bons dans la restauration collective confirme le lien entre de mauvais résultats d'inspection en matière d'hygiène alimentaire et un risque plus élevé de maladies infectieuses d'origine alimentaire.

L'étude visait à déterminer s'il existait un lien entre les résultats des inspections de routine et la survenue de lmaladies infectieuses d'origine alimentaire dans les restauration commerciale et collective. Les chercheurs ont émis l'hypothèse que de moins bons résultats d'inspection seraient associés à un risque élevé d'infection.

L'équipe, dirigée par Elina Leinonen, agente principale à l'Autorité alimentaire finlandaise, a examiné un total de 150 restaurants et établissements de restauration collective liés à des épidémies en Finlande entre 2015 et 2018. Ils ont comparé la dernière inspection de routine de l'établissement avant l'épidémie avec le résultat d'une inspection de routine choisie au hasard dans un point de vente témoin.

Le système de notation finlandais Oiva basé sur le risque fonctionne un peu comme le système britannique de notation de l'hygiène alimentaire, mais évalue les établissements alimentaires sur une échelle de quatre points allant d'excellent à médiocre, au lieu de cinq. Les deux dernières notes, «A corriger» et «Médiocre», suggèrent qu'il existe un certain non-respect de la sécurité des aliments et que les consommateurs peuvent être considérablement induits en erreur, par exemple, par des informations incorrectes sur les aliments.

Les épidémies d'origine alimentaire confirmées sont classées en fonction de la force des preuves, de A, preuves solides, à D, pas de preuves claires, et sont basées sur des résultats épidémiologiques descriptifs et analytiques, des analyses de laboratoire et d'éventuels facteurs contributifs.

Les chercheurs ont utilisé la force des preuves enregistrées pour chaque éclosion pour évaluer la confiance dans le résultat selon lequel un établissement de restauration particulier était associé à une éclosion.

L'étude a révélé qu'aucune différence majeure n'a été observée dans les restaurants (restauration commerciale et restauration collective), mais des résultats d'inspection significativement plus faibles ont été observés dans les établissements de la restauration collective où il y a eu une éclosion, qui comprennent aussi ceux qui ont une cuisine centrale et industrielle, un lieu de restauration et des sites qui préparent des produits alimentaires précuits pour la vente.

En restauration collective, des différences ont été observées sur des critères tels que la propreté des installations, des surfaces et des équipements, mais aussi sur leur adéquation et leur entretien.

«Le contrôle officiel vise à identifier et à corriger les facteurs de risque de maladies infectieuses d'origine alimentaire», a expliqué Leinonen. «Cependant, nous étions conscients que la détection des relations entre les résultats des inspections de routine et le risque d'épidémies d'origine alimentaire peut être influencée par de nombreux facteurs.»

En restauration collective, des différences ont été observées sur des critères tels que la propreté des installations, des surfaces et des équipements, mais aussi sur leur adéquation et leur entretien. Les chercheurs disent que cela suggère qu'un environnement de manipulation des aliments bien entretenu est essentiel pour prévenir les maladies infectieuses d'origine alimentaire. Les entreprises doivent donc prêter attention à la propreté de l'environnement et des équipements de manipulation des aliments.

«Notre étude a montré l'importance d'un environnement de manipulation des aliments propre et bien entretenu sur la sécurité des aliments. Une correction efficace des non-conformités concernant ces problèmes ainsi qu'un maintien constant d'une situation favorable par l'exploitant du secteur alimentaire sont essentiels», a conclu Leinonen.

Kate Thompson, directrice du CIEH, a déclaré : « Il s'agit d'un rapport utile, notamment parce qu'il s'ajoute à la base de preuves établissant un lien entre de mauvais résultats d'inspection en l'hygiène alimentaire et un risque plus élevé d'épidémies d'origine alimentaire. Cela concorde avec les conclusions du conseiller scientifique en chef de la FSA, qui a indiqué que les locaux «largement conformes» ont moins de risques d'épidémie de maladie d'origine alimentaire que ceux qui ne sont pas largement conformes.»

mercredi 15 mars 2023

La sécurité des aliments en France, selon le rapport d'activité 2022 de la DGAL : des chiffres pas du tout au niveau

La DGAL vient de publier le 14 mars 2023 le rapport d’activité 2022. Pas de quoi pavoiser avec ce 15 mars, journée internationale des consommateurs, journée inconnue à l’Anses, au ministère de l’Agriculture et la DGCCRF, c’est dire ...

Désolé pour le personnel de la DGAL que je respecte, mais je ne peux fournir que quelques données seulement extraites de ce rapport 2022 pour éviter d’avoir «Des migraines ... Des nervous breakdown, comme on dit de nos jours.»

Voici le nombre de contrôles en sécurité des aliments en France selon la DGAL du ministère de l’Agriculture. Comme vous pourrez hélas le constater, ces contrôles sont orientés à la baisse, 2022 et sont pratiquement identiques à ceux de 2021, bien triste ce pays qui décline ...

- 2012 : 86 239
- 2013 : 82 729
- 2014 : 78 000
- 2015 : 76 000
- 2016 : 55 000
- 2017 : 54 000
- 2018 : 57 500
- 2019 : 58 200
- 2020 : 41 600
- 2021 : 48 775
- 2022 : 48 960

Ces 48 960 contrôles se décomposent de la façon suivante :

- Établissements d’abattage, de transformation et d’entreposage: 15 720 inspections versus 16 390 en 2021.
- Restauration collective : 9 570 inspections versus 9 835 en 2021.
- Restauration commerciale : 15 020 (dont 10 420 suites) versus 12 020 en 2021 (dont 8 150 suites). Un très léger mieux, loin du compte, car toutes les autres inspections sont en baisse. On appelle cela «reprendre d’une main ce que l’on donne de l’autre».
- Commerces : 8 650 versus 10 530 en 2021.

Le terme 'transparence' est aux oubliettes dans le rapport,
Une curiosité, pourquoi distinguer dans l’édito du rapport, «la DGAL a poursuivi ses efforts au service des citoyens et des consommateurs», en quoi est-ce utile, citoyens me va très bien !ég

Voilà ce rapport ne mérite pas plus !

Complément
810 fermetures totales ou partielles effectives en 2022 versus 500 en 2021, soit une augmentation de 39%