samedi 15 janvier 2022

France: Il paraît que les pathogènes alimentaires seront sous surveillance en 2022

Ce plan de surveillance est destiné, d'une part, à estimer la contamination par Listeria monocytogenes, par Salmonella spp. et par Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) des fromages au lait cru identifiés comme les plus à risque (fromages au lait cru hors pâtes pressées cuites) produits en France, et, d'autre part, à recueillir des données relatives aux fromages issus de la filière fermière.

1000 échantillons (500 échantillons de 5 unités (n=5) pour la recherche et le dénombrement de Listeria monocytogenes et Salmonella, et 500 échantillons d'une unité (n=1) pour la recherche de STEC) seront prélevés en toute fin de production ou en cours d'affinage; ces prélèvements seront répartis proportionnellement aux volumes de production dans les 13 régions métropolitaines. La période de réalisation des prélèvements s'étend du 3 janvier au 31 décembre 2022.

Il est indiqué dans le texte,

Ce plan de surveillance est reconduit à l'identique du plan de surveillance réalisé en 2018. Il donnera un état des lieux sanitaire de la filière française des fromages au lait cru en 2022 et, par comparaison avec celui réalisé en 2018, fournira une tendance quant à l'évolution de ces critères sanitaires.

Les paris restent ouverts …

Que disait le bilan de la surveillance 2018 de la contamination des fromages au lait cru par Listeria monocytogenes, par Salmonella spp. et par Escherichia coli STEC au stade de la production, page 107 du Surveillance sanitaire des denrées animales et végétales en France : bilan 2018 des plans de surveillance et de contrôle.

En résumé,
Ce plan de surveillance était destiné, d'une part, à vérifier la conformité des fromages au lait cru par rapport à la réglementation, estimer le taux de contamination par STEC, L. monocytogenes et Salmonella spp. des fromages les plus à risque et comparer ces données avec celles obtenues lors des plans de surveillance similaires mis en place les années précédentes, et, d’autre part à disposer de données relatives aux fromages issus de la filière fermière et disposer de données qui seront utilisées dans le cadre de l'exportation de fromages au lait cru vers les pays tiers.

- Le taux de contamination estimé des fromages au lait cru produits en France par L. monocytogenes n'est pas significativement différent de ceux estimés lors des plans de surveillance précédents. Il apparaît légèrement inférieur en 2018 par rapport à 2016 (inférieur à 1%).
- Le taux de contamination des fromages au lait cru par Salmonella spp. est faible (inférieur à 1%) et stable par rapport aux résultats de 2016.
- Le taux de contamination des fromages au lait cru par des souches STEC hautement pathogènes pour l’Homme est faible (inférieur à 1%).

Le bilan recense aussi, selon la Mission des urgences sanitaires qu'en 2018, toutes origines d'alertes confondues (autocontrôles, plans de surveillance et plans de contrôle…):
- 61 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par L. monocytogenes
- 16 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par Salmonella et,
- 37 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par STEC.

En 2018, ces alertes étaient classées confidentiel défense, puis que nous n'en avons pas eu connaissance, rassurez-vous ou non, elles le seront en 2022. Par curiosié, jetez un œil sur la page Alerte Alimentation, la dernière information date de juillet 2021. Etonnant, non ?

Enfin, un communiqué de l’Anses du 14 janvier 2022, la mise en place d'un partenariat pour mieux lutter contre les bactéries dans les ateliers de transformation des aliments (ouf !).

La présence des bactéries Listeria et Salmonella dans les ateliers de transformation des aliments pose plusieurs problèmes : ces bactéries pathogènes pour l’être humain sont capables de persister longtemps dans l’environnement et de résister aux traitements par des produits biocides. L’Unité mixte technologique (UMT) Actia Fastypers vient d’être créée par le ministère de l’Agriculture pour cinq ans, afin de travailler sur ces problématiques. Elle associe des équipes de recherche (Anses, Inrae) et des instituts techniques agro-industriels (Actalia - filière laitière et l'Institut du porc (IFIP)).

Commentaire. Cinq ans, c'est mieux que rien, mais une unité permanente serait réellement utile. Enfin, si l’Inrae est présent, nous sommes sauvés !

Aux lecteurs du blog
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Bonne nouvelle: Coup de frein sur le marché de la fausse viande

Bonne nouvelle en ce début d'année 2022, «Coup de frein sur le marché de la fausse viande», source TdG

En quelques mois, les perspectives pour cette industrie en devenir se sont inversées, faisant plonger en Bourse l’un de ses pionniers: Beyond Meat.

Depuis quelques semaines, le goût est assez amer pour ceux qui auraient eu l’idée d’investir quelques dollars dans Beyond Meat. Au cours des six derniers mois, le titre de l’entreprise américaine a dévissé de moitié et plafonne depuis quelques semaines au-dessous des 70 dollars. Toujours fortement déficitaire, le fabricant de fausses viandes assure faire les frais du Covid-19 et des pressions que la pandémie met sur ses chaînes d’approvisionnement.
Le reste de l’article est réservé aux abonnés.

Selon ce site boursier,
Beyond Meat voit rouge ! Le titre du spécialiste des steaks aux protéines végétales plonge de près de 20% à Wall Street après un troisième trimestre décevant. Le groupe californien a fait état d'une perte nette de 54,8 millions de dollars, soit 87 cents par action, au troisième trimestre, contre un déficit net de 19,3 M$ ou 31 cents par action un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a augmenté de 13% à 106,4 millions de dollars. Le consensus FactSet tablait sur une perte par titre de 37 cents pour des revenus de 109,2 M$.

La guidance pour la fin d'année est également jugée décevante puisque Beyond Meat prévoit entre 85 et 110 M$ de revenus au quatrième trimestre, contre un consensus positionné à 130,5 M$.

Lors d'une conférence téléphonique avec les analystes, Ethan Brown, de DG de la société, a mis en avant un «environnement opérationnel difficile» avec le variant Delta, les pénuries de main-d'oeuvre et les retards d'expédition.

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vendredi 14 janvier 2022

Il paraît que l'additif alimentaire E171 va être interdit dans l'Union européene le 30 juin 2022

Dans la rubrique, à quoi ça sert l'Union européenne, voici une information de la Commission européenne du 14 janvier 2022, «Sécurité des aliments: l’additif alimentaire, le dioxyde de titane interdit dès cet été».  

Aujourd'hui, la Commission européenne a adopté une interdiction d'utiliser le dioxyde de titane comme additif alimentaire (E171). L'interdiction s'appliquera après une période transitoire de six mois. Cela signifie qu'à partir de cet été, cet additif ne devrait plus être ajouté aux produits alimentaires. La commissaire Stella Kyriakides, chargée de la santé et de la sécurité alimentaire, a déclaré: «La sécurité des aliments que consomment nos citoyens et leur santé ne sont pas négociables. C'est pourquoi nous assurons un contrôle strict et continu des normes de sécurité sanitaire les plus élevées pour les consommateurs. L'une des pierres angulaires de ce travail est de s'assurer que seules des substances sûres, étayées par des preuves scientifiques solides, parviennent dans nos assiettes. Avec l'interdiction d'aujourd'hui, nous supprimons un additif alimentaire qui n'est plus considéré comme sûr. Je compte sur les autorités des États membres pour leur coopération afin de garantir que les opérateurs du secteur alimentaire mettent fin à l'utilisation du E171 dans les aliments.»

Le dioxyde de titane est utilisé pour conférer une couleur blanche à de nombreux aliments, des produits de boulangerie et des pâtes à tartiner aux soupes, sauces, vinaigrettes et compléments alimentaires. Les États membres ont approuvé à l'unanimité la proposition de la Commission, présentée à l'automne dernier. Elle était basée sur un avis scientifique de l'Autorité européenne de sécurité des aliments qui a conclu que le E171 ne pouvait plus être considéré comme sûr lorsqu'il était utilisé comme additif alimentaire.

Cette information n’intéressera pas vraiment le consommateur français car selon un communiqué du 17 avril 2019 de la DGCCRF, le dioxyde de titane: l’additif E171 sera interdit dans les denrées alimentaires à partir du 1er janvier 2020A ma connaissance, selon RappelConso, il y a eu sept rappels de produits alimentaires en France.

Mise à jour du 22 janvier 2022. On lira l'information du Luxembourg, Dioxyde de titane comme additif alimentaire. Interdiction à partir du 7 août 2022.

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C'est une histoire d'allergie au lait et au kebab

Les problèmes d’allergie sont très sensibles outre Manche et en voici un nouvel exemple avec un avertissement d'allergie liée avec de la viande de kebab dans West Sussex, source West Sussex County Council.

Les plats à emporter locaux ont été étudiés par le West Sussex Trading Standards pour s'assurer que la viande de doner est décrite avec précision afin que les clients sachent ce qu'ils consomment.

Les agents ont acheté des brochettes d'agneau ou de doner kebab pour les tester dans des points de vente à emporter indépendants à Crawley, Bognor Regis, Haywards Heath, Horsham, Littlehampton et Worthing.

Les employés de 10 sur 14 points de vente alimentaires ont dit à tort à un client qui a indiqué qu'ils avaient une allergie au lait qu'ils seraient bien de consommer un doner d'agneau.

Plus tard, les kebabs ont été envoyées pour un examen formel et il a été découvert que tous contenaient des protéines de lait.

Les tests ont également révélé que 12 des 14 brochettes contenaient d'autres espèces de viande ainsi que de l'agneau, notamment du poulet, de la dinde, du bœuf et du veau.

Pour soutenir les entreprises locales, West Sussex Trading Standards conseille les magasins d'alimentation sur la façon d'améliorer l'étiquetage et les informations sur les allergies, et poursuit son enquête sur les plats à emporter incriminés pour établir plus de détails.

Trading Standards soutient également un projet majeur visant à garantir que les entreprises alimentaires connaissent leurs responsabilités en matière de lois sur les allergies.

La campagne Be Allergy Aware exhorte les entreprises du Royaume-Uni à «vérifier deux fois, ne jamais deviner» si les aliments qu'elles vendent contiennent des ingrédients pouvant être des allergènes et si leurs clients ont des allergies ou des intolérances alimentaires.

Richard Sargeant, responsable de l'équipe West Sussex Trading Standards, a dit: «Tous les établissements alimentaires, y compris les points de vente à emporter, ont la responsabilité de s'assurer que les ingrédients des plats ont été vérifiés et de mettre en œuvre des procédures de contrôle des allergènes. Ne pas le faire est imprudent et hautement irresponsable.»

«Nous contactons les entreprises alimentaires du West Sussex pour les informer des résultats de cette enquête et leur fournir des conseils sur les allergies et des descriptions des aliments.»

Duncan Crow, membre du Cabinet pour le soutien communautaire, les incendies et les secours, a déclaré: «Les normes commerciales ici dans le West Sussex réprimeront toujours les contrevenants qui induisent les clients en erreur.»

Les agents surveillent rigoureusement les points de vente à emporter pour détecter la fraude alimentaire et travaillent avec les entreprises pour s'assurer que les personnes savent pour quoi elles paient.»

Des conseils pour les entreprises alimentaires locales sont disponibles sur le site Internet de West Sussex Trading Standards.

Les mets servis dans les fast-foods (döner kebab, hot-dog, hambourger) contiennent souvent du lactose parce que c'est un moyen bon marché d'allonger la marchandise ! Il est malheureusement rarement utile de demander la composition au détenteur du stand, car souvent, il ne la connaît pas ou seulement partiellement parce qu'il reçoit ces produits tout prêts.

Merci à Joe Whitworth de m'avoir signalé cette information.

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Forte diminution du nombre des déclarations d’hépatite A très probablement en raison de la pandémie de COVID-19

Santé publique de France nous propose le 13 janvier 2022 des données épidémiologiques 2020 sur l’hépatite A en France en 2020.

Une diminution du nombre des déclarations entre 2019 et 2020, très probablement en raison de la pandémie de COVID-19

  • L’année 2020, rythmée par l’émergence puis la pandémie liée au SARS-CoV-2, aura été marquée par une diminution du nombre des déclarations d’hépatite A en France. En effet, 411 cas d’hépatite aiguë A ont été notifiés en 2020 (versus 1 277 en 2019) avec un taux de déclaration de 0,6 pour 100 000 habitants (versus 2,1/100 000 habitants en 2019).
  • Cette diminution est liée, en grande partie, à l’effondrement du nombre de cas en lien avec un voyage à l’étranger du fait des restrictions de déplacement internationaux imposées pendant une partie de l’année 2020, et très probablement à l’instauration des mesures barrières dans le cadre de la pandémie de Covid-19, limitant la circulation du virus de l’hépatite A (hygiènes des mains, fermeture des écoles et restaurants, confinements, couvre-feux).
  • Les modifications de recours aux soins, notamment la diminution du recours à un médecin en cas de symptômes peu sévères a pu également jouer un rôle dans cette baisse de l’incidence des cas notifiés. Ainsi, de tels niveaux n’ont jamais été enregistrés en 14 années de surveillance par la déclaration obligatoire.

En 2020, le sexe ratio était de 1,0 (pour un sexe ratio moyen de 1,3 entre 2006 et 2016, et de 3,6 en 2017). Au total, 51% des cas en 2020 étaient des femmes. La moyenne d’âge des cas rapportés était de 35 ans (de 2 à 95 ans). La classe d’âge dans laquelle l’incidence était la plus élevée en 2020 était celle des 6 à 15 ans, comme observé habituellement (à l’exception de l’année 2017).

En 2020, comme les années précédentes, un ictère était rapporté pour la majorité des cas déclarés (61%) et près de la moitié des cas ont été hospitalisés (48%).

Les principales expositions à risque dans les 2 à 6 semaines avant le début des signes étaient :
- la consommation de fruits de mer (28% des cas);
- un séjour hors métropole (21%);
- le fait de vivre dans le foyer d’un enfant de moins de 3 ans (20% des cas).

A titre de comparaison, les principales expositions à risque en 2019 étaient un séjour hors métropole (47% des cas), la présence de cas connus d’hépatite A dans l’entourage (33 % des cas), et le fait de vivre dans le foyer d’un enfant de moins de 3 ans (22 % des cas).

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Pas d'effet COVID-19 sur le nombre de cas de syndrome hémolytique et urémique post-diarrhéique chez l’enfant de moins de 15 ans en France en 2020

Santé publique de France a publié le 14 décembre 2021 les données de surveillance du syndrome hémolytique et urémique post-diarrhéique chez l’enfant de moins de 15 ans en France en 2020.  

Il est indiqué de façon très nette par Santé publique de France que le nombre de cas va de 100 à 160 par an (Incidence annuelle du SHU pour 100 000 personnes-années chez les enfants de moins de 15 ans en France), c’est une façon de voir les choses, mais depuis 2017, 2018, 2019 et 2020, les cas sont respectivement de 164, 154, 168 et 167, c’est-à-dire plus proche de 160 cas …

Dix-sept investigations ont été initiées en 2020 autour de cas de SHU pédiatriques ou d’infections à STEC dont deux permettant d’émettre des hypothèses sur une origine potentielle de la contamination : une en lien avec la consommation de fromage au lait cru de vache et une en lien avec la baignade en lac d’eau douce. Pour ce dernier, il s’agit de la première description en France de cas groupés en lien avec cette exposition à risque connue.

La survenue de cas groupés de SHU pédiatrique en lien avec la consommation de fromages au lait cru montre la persistance du risque associé aux produits laitiers au lait cru. Santé publique de France rappelle que, par précaution, la consommation de lait cru et de fromages à base de lait cru est déconseillée pour les jeunes enfants ; il faut préférer les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, etc.), les fromages fondus à tartiner ou les fromages au lait pasteurisé. La même recommandation vaut pour les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées et les personnes âgées. Depuis quelques années, et en particulier depuis 2020, de plus en plus de fabricants de fromages au lait cru mettent en place ces recommandations de consommation sur l’étiquetage de leurs produits. Ces recommandations sont également diffusées par différentes sources en ligne, 1 et 2. Il est nécessaire de continuer à renforcer les messages de prévention auprès des consommateurs, en particulier des populations les plus sensibles.

On lira aussi les recommandations concernant le lait cru et les fromages au lait cru du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Curiosités
Un aspect particullier concerne des cas groupés de SHU pédiatriques en lien possible avec la consommation de fromage au lait cru de vache
Entre le 4 mai et le 22 juin 2020, sept cas de SHU pédiatriques rapportaient la consommation d’un même type de fromage au lait cru de vache. Pour cinq cas, une souche de STEC O26:H11 possédant les gènes stx2 et eae a été isolée (cas confirmés; analyse négative pour deux cas). L’analyse phylogénique réalisée par le Centre National de Référence des Escherichia coli, Shigella et Salmonella a montré que les cinq souches appartenaient à un même cluster génomique. La traçabilité des fromages a permis d’identifier un seul établissement de fabrication. Cependant, les investigations n’ont pas identifié un lot commun de fromages consommés par les cas. L’établissement de fabrication disposait de résultats d’analyses favorables sur tous les lots de fromages identifiés par les investigations. Une inspection officielle a permis de confirmer que les procédures de gestion du risque STEC étaient conformes. Au vu des éléments de l’investigation et l’absence de nouveaux cas, il n’y a pas eu de mesures de rappel ou retrait de produit.

Un second aspect particulier concerne des cas groupés de SHU pédiatriques en lien avec la baignade en lac.
Fin juillet 2020, Santé publique de France a identifié plusieurs cas de SHU pédiatriques pour lesquels la baignade dans un même lac était rapportée sur la fiche de signalement.
Au total, cinq cas de SHU ont été identifiés en lien avec cette alerte. Tous les enfants ont fréquenté une même plage entre le 11 et 26 juillet 2020 et toutes les familles ont rapporté une ingestion par l’enfant d’eau du lac ou de sable mouillé.

Caractéristiques microbiologiques
En 2020, des informations sur la recherche de STEC dans les selles étaient disponibles pour 142 cas4 sur les 167 notifiés. Une infection à STEC a été confirmée (présence des gènes stx codant les Shiga-toxines par PCR dans les selles) au Service de microbiologie du CHU Robert Debré pour 125 (88 %) de ces 142 cas.
Trois sérogroupes sont historiquement prédominants en France (O26, O80 et O157). Une diminution du nombre de souches O157 isolées est observée depuis 2013.

A noter dans le système de surveillance
Les cas «importés» survenus pendant ou dans les jours suivant un séjour hors de France sont exclus des résultats du système de surveillance.
Les cas de SHU sporadiques notifiés à Santé publique de France ne font pas l’objet d’une investigation épidémiologique systématique visant à identifier la source de contamination, en raison des multiples sources de contamination possibles.
Une investigation est mise en œuvre si des cas de SHU ou d’infection à STEC groupés dans le temps ou dans l’espace sont signalés.

Par ailleurs, on apprend, mieux vaut tard que jamais, par un communiqué de l’Anses du 14 janvier 2022, la mise en place d'un partenariat pour mieux lutter contre les bactéries dans les ateliers de transformation des aliments (ouf !). Pour les STEC, ce sera sans doute un autre partenariat.

La présence des bactéries Listeria et Salmonella dans les ateliers de transformation des aliments pose plusieurs problèmes : ces bactéries pathogènes pour l’être humain sont capables de persister longtemps dans l’environnement et de résister aux traitements par des produits biocides. L’Unité mixte technologique (UMT) Actia Fastypers vient d’être créée par le ministère de l’Agriculture pour cinq ans, afin de travailler sur ces problématiques. Elle associe des équipes de recherche (Anses, Inrae) et des instituts techniques agro-industriels (Actalia - filière laitière et l'Institut du porc (IFIP)).

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jeudi 13 janvier 2022

Des résultats bidons d'une étude bidon, à propos des pisseurs volontaires et le glyphosate

Il faut rendre hommage à Gil Rivière-Wekstein de l'excellent blog agriculture et environnement d'avoir attiré notre attention sur ces pseudos analyses chez des 'pisseurs volontaires', Campagne Glyphosatesavait que la méthode des glyphotests était bancale. Remettre ça sur le tapis, ça fait toujours plaisir !

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La Food Standards Agency du Royaume-Uni examine les risques liés à la vente de produits alimentaires en ligne

«La Food Standards Agency du Royaume-Uni examine les risques liés à la vente de produits alimentaires en ligne», source article de Joe Whitworth paru le 13 janvier 2022 dans Food Safety News.

Les efforts visant à quantifier le niveau de risque posé par les aliments vendus en ligne n'en sont qu'à leurs débuts, selon la Food Standards Agency (FSA) au Royaume-Uni.

Dans un document présenté lors de la dernière réunion du conseil d'administration, l'agence a reconnu que les limites du système de réglementation existant sont exposées alors que de nouvelles entreprises s'installent en ligne et, délibérément ou non, ne s'enregistrent pas en tant qu'entreprise alimentaire, évitant ainsi l'inspection des autorités locales.

Les problèmes identifiés jusqu'à présent incluent des entreprises non enregistrées et un manque de normalisation lors de la vente de produits alimentaires en ligne. L'évaluation initiale de la FSA est qu'il s'agit d'un risque relativement faible avec des options émergentes pour y remédier.

La nourriture livrée est le plus petit sous-secteur du marché de la restauration, mais c'est celui qui connaît la croissance la plus rapide. Les agrégateurs tels que Just Eat, Uber Eats et Deliveroo détiennent la majorité des parts de marché au Royaume-Uni. Pour aider à comprendre et à évaluer les risques pour les consommateurs liés aux ventes de produits alimentaires en ligne et à identifier les lacunes réglementaires, la FSA s'adresse à ces agrégateurs, Amazon et Google.

Progrès réalisés jusqu'ici
Il existe également d'autres manières différentes de proposer de la nourriture à la vente, telles que les sites des réseaux sociaux, les marchés en ligne, les applications de messagerie et d'autres plateformes Internet. Le sujet a suscité une attention accrue pendant la pandémie de coronavirus.

La question de la vente d'aliments faits maison sur les réseaux sociaux a été couverte il y a des années par le magazine spécialisé The Grocer. La Natasha Allergy Research Foundation a soulevé le sujet auprès de la FSA à la suite d'une enquête de la BBC en 2020 et à nouveau au début de 2021. Les deux fois, l'agence a déclaré que de telles ventes d'aliments faits maison étaient «préoccupantes».

Un exemple de travail de la FSA pour aider à comprendre le nombre d'entreprises commerçantes mais non enregistrées inclus à l'aide de Google API. Le personnel de la FSA a examiné deux zones géographiques avec des données démographiques variées et a identifié environ 7% des entreprises commerciales qui n'étaient potentiellement pas enregistrées. Cependant, cela n'inclut que les entreprises ayant une adresse physique et non celles qui font du commerce via des marchés en ligne.

Pour combler cette lacune, la FSA essaie de comprendre l'échelle des entreprises opérant sur ces marchés, en réponse à des preuves anecdotiques d'un grand volume de nourriture vendue via cette voie.

La FSA et les agents des autorités locales sont au courant de la vente et du partage d'aliments en ligne, dans plusieurs langues, potentiellement sans traçabilité, ni contrôle de la sécurité sanitaire. La facilité d'accès aux ventes de produits alimentaires en ligne permet aux entreprises de s'installer rapidement et d'atteindre facilement un large éventail de clients potentiels.

L'agence travaille avec une entreprise de technologie de sécurité anonyme qui peut identifier les canaux ou plateformes en ligne les plus utilisés et les types de produits vendus.

La FSA a également commandé une étude sur les attitudes des consommateurs à l'égard de l'achat d'aliments proposés à la vente en ligne avec un autre rapport au conseil attendu en 2022.

Mise à jour des règles alimentaires
L'accent mis sur la mise en ligne fait partie du programme Achieving Business Compliance (ABC) de l'agence, qui tente de moderniser la réglementation alimentaire.

Un dossier pilote envisage une approche au niveau de l'entreprise. Actuellement, les supermarchés avec de nombreux magasins sont tous inspectés au niveau des locaux par les autorités locales individuelles, bien que certains aient une relation avec une autorité primaire. Le projet voit comment l'ensemble de l'entreprise pourrait être réglementée en tant qu'entité unique. Des discussions sont en cours avec Aldi, Morrisons, Tesco, Waitrose et Marks and Spencer.

Les avantages attendus comprennent une réduction du double emploi de certains éléments de l'activité d'inspection des autorités locales, ce qui permet d'utiliser les ressources du conseil pour les entreprises présentant un risque plus élevé et une surveillance accrue.

Le plan est de piloter de nouvelles approches avec un certain nombre d'entreprises en 2022-2023. L'objectif initial est l'hygiène alimentaire, mais les normes alimentaires pourraient également être examinées plus tard.

La FSA a déclaré que le projet n'abaisserait pas les normes que les entreprises sont tenues de respecter et que l'autoréglementation n'est pas envisagée. L'objectif est d'assurer la conformité au niveau d'une entreprise plutôt qu'au niveau d'un site individuel.

Le British Retail Consortium, la Food and Drink Federation, le Chartered Institute of Environmental Health et eBay font partie des groupes qui ont donné un point de vie sur le programme.

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Des scientifiques évaluent une méthode de détection plus rapide de Listeria

Eva Wagner est de train pipeter des échantillons d'ADN avec l'aide d'un séquenceur de MinION. Eva est post-doc dans le projet de recherche Path Seq. Photo Jon-Are Berg-Jacobsen, Nofima

«Des scientifiques évaluent une méthode de détection plus rapide de Listeria», source Food Safety News et complété par mes soins.

Des chercheurs norvégiens ont établi et évalué une méthode plus rapide pour détecter Listeria monocytogenes.

Des scientifiques de Nofima ont découvert qu'il était possible de détecter Listeria dans un échantillon après seulement quatre heures d'enrichissement à l'aide d'un appareil de séquençage portable appelé MinION d'Oxford Nanopore Technologies. C'est 20 heures plus rapide que la méthode d'enrichissement traditionnelle pour rechercher le pathogène.

Cependant, l'analyse n'est pas quantitative et ne permet pas de discriminer entre les bactéries vivantes et mortes.

D'autres micro-organismes de l'environnement de transformation peuvent être détectés en même temps lors de l'utilisation de l'approche de séquençage. C'est rentable et cela fournit des informations sur l'image microbiologique plus large dans une usine de production alimentaire, ont dit les chercheurs.

Les scientifiques ont utilisé sept types différents de séquences de Listeria monocytogenes isolés d'environnements de transformation de la viande avec et sans microbiote de fond tels que d'autres espèces de Listeria et des souches non-Listeria, selon l'étude publiée dans la revue de l’ASM, Applied and Environmental Microbiology. L’article est disponible en intégralité.

Résultat rapide nécessaire
Eva Wagner, de Nofima, a déclaré que l'équipe avait étudié et comparé différentes technologies de séquençage pour obtenir des résultats plus rapides sur la présence ou l'absence de Listeria dans un échantillon.

«Nous voulions également savoir si la méthode de séquençage est capable de différencier des types distincts de Listeria. Un résultat indiquant si Listeria était ou non présent dans un échantillon devrait idéalement être fourni avant le début de la journée de travail suivante afin que des contre-mesures soient mises en œuvre. Il est particulièrement important que les équipements et les surfaces, sur lesquels Listeria a été détectée, aient été soigneusement nettoyés et désinfectés», a-t-elle dit.

La méthode traditionnelle d'enrichissement pour détecter Listeria monocytogenes consiste à cultiver un échantillon prélevé dans l'environnement de transformation ou un produit alimentaire dans un milieu sélectif qui favorise la croissance de la bactérie.

Ce processus peut prendre de 24 heures à plusieurs jours pendant que la production se poursuit. Cela signifie que les produits alimentaires peuvent être contaminés et que les personnes peuvent être infectées par Listeria pendant le processus de l’analyse.

La chercheuse de Nofima, Birgitte Moen, a dit que la prochaine étape consiste à collecter des prélèvements de l'industrie et de tester la méthode avec eux.

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Les producteurs de denrées alimentaires peuvent recevoir des résultats indiquant si Listeria a été détectée ou non dans l'échantillon, mais la méthode actuelle n'est pas toujours en mesure de faire la distinction entre des souches de Listeria similaires.

L'utilisation du séquençage Illumina MiSeq a permis aux scientifiques de prédire la présence de souches coexistantes de Listeria monocytogenes.

L'application systématique de l'approche pourrait conduire à des actions de l'industrie qui préviennent la contamination et les rappels ultérieurs et la destruction d'aliments, les pertes économiques et de réputation et les cas de listériose.

«De nouvelles technologies de séquençage sont utilisées pour déterminer le code génétique (ADN) et ainsi identifier les micro-organismes. Cela rendra les opérations de contrôle étendues d'aujourd'hui dans l'industrie alimentaire plus rapides, plus précises et plus rentables», a déclaré Annette Fagerlund.

Fagerlund est chercheur à Nofima et dirige PathoSeq, un projet de trois ans qui se déroule jusqu'en mars 2023. L'objectif est d'aider les producteurs alimentaires norvégiens à établir des contrôles de routine plus rapides, plus rentables et ciblées pour les pathogènes d'origine alimentaire.

Un autre projet Nofima, appelé Future Food Control, étudie la sécurité des aliments, la réduction du gaspillage alimentaire et l'utilisation d'emballages en plastique.

Il court jusqu'à la fin de 2024 et implique le suivi de la source des pathogènes, des bactéries et des moisissures d’altération dans les installations de production et des mesures correctives efficaces en mettant l'accent sur le poulet cru et les aliments périssables à base de plantes.

Les systèmes d'emballage et les conditions de stockage seront évalués à l'aide de matériaux d'emballage recyclés ou renouvelables sans compromettre la sécurité, la durée de conservation ou avoir un impact négatif sur les déchets alimentaires.

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France: Les contrôles en restauration commerciale sont désormais très ciblés, de quoi se plaint-on ?

Selon plusieurs sources, des contrôles de la restauration commerciale existent, et ils seraient même très nombreux !

Ainsi, Un restaurant trop bruyant dérange la ministre du Logement : 180 descentes de police menées. Selon l’édition du Canard enchaîné de mercredi 12 janvier, Emmanuelle Wargon aurait demandé à la préfecture de tout faire pour obtenir la fermeture d’un restaurant de son voisinage.

Après avoir lu ces dépêches sur cette affaire, le blog indique que les contrôles de la restauration commerciale sont effectivement très nombreux, et dans ce cas, ils sont très satisfaisants !

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