lundi 17 janvier 2022

Le compost est une source majeure de spores pathogènes d'Aspergillus

«Le compost est une source majeure de spores pathogènes d'Aspergillus», source ASM News.

Quatorze pour cent des isolats d’Aspergillus fumigatus cultivés à partir de sols de jardin étaient résistants à un médicament antifongique triazole agricole, le tébuconazole. La résistance au tébuconazole confère une résistance aux triazoles médicaux utilisés pour traiter l'aspergillose, une infection pulmonaire qui peut être grave et qui résulte de l'inhalation de spores d'A. fumigatus. La recherche est publiée dans Applied and Environmental Microbiology, une revue de l'American Society for Microbiology.

Dans l'étude, qui était la thèse de doctorat de l'auteur principal Jennifer Shelton, elle et ses collaborateurs ont découvert que le compost et les sols enrichis en compost contiennent de fortes concentrations de spores d'A. fumigatus.

«La recherche suggère que la manipulation du compost présente un risque pour la santé publique lorsque les individus sont exposés à un grand nombre de spores en aérosols et soulève la question de savoir si les sacs de compost doivent porter des recommandations sanitaires supplémentaires, si le compost doit être stérilisé avant l'expédition et s'il convient de conseiller aux individus de porter des masques lors de la manipulation du compost», a dit Shelton.

Un nouvel aspect de cette étude est que les échantillons de sol - 509 d'entre eux - ont été prélevés dans des jardins par 249 scientifiques citoyens que Shelton a enrôlés dans cet effort via les réseaux sociaux et par le biais de l'Aspergillosis Trust, une organisation caritative sensibilisant au problème. Les échantillons ont tous été prélevés le même jour, le 21 juin 2019. À partir de ceux-ci, les chercheurs ont cultivé 5 174 isolats d'A. fumigatus. Bon nombre de ces isolats d'A. fumigatus contenaient des polymorphismes dans le gène cyp51A, qui est fréquemment associé à la résistance au triazole. Les échantillons de sol contenant du compost étaient significativement plus susceptibles de développer des souches d'A. fumigatus résistantes au tébuconazole que ceux qui n'en avaient pas, et les échantillons de compost produisaient un nombre significativement plus élevé d'A. fumigatus que les autres échantillons de sol.

L'étude a été motivée par un nombre croissant de cas causés par des spores d'A. fumigatus résistantes au triazole au Royaume-Uni, a déclaré Shelton, qui a mené la recherche à l'Imperial College de Londres et au UK Centre for Ecology and Hydrology. «On estime que plus de 185 000 personnes au Royaume-Uni vivent avec l'aspergillose, avec des conditions allant de l'hypersensibilisation sévère, «asthme fongique» et la colonisation chronique ou l'invasion des poumons qui peuvent se propager à d'autres organes, y compris le cerveau», a dit Shelton. «Les formes chroniques d'aspergillose limitent la vie et sont difficiles à traiter, et les infections invasives ont des taux de mortalité compris entre 40 et 70%, et plus élevés si elles sont infectées par A. fumigatus résistant au triazole.»

Les personnes inhalent normalement des spores de l'environnement, y compris celles d'A. fumigatus. Les personnes dont l'immunité est faible, en raison de médicaments immunosuppresseurs, d'affections telles que le diabète ou la polyarthrite rhumatoïde, ou de lésions pulmonaires dues à une infection par la tuberculose, le COVID-19, une grippe grave ou le tabagisme, sont particulièrement vulnérables, mais même celles sans conditions prédisposantes peuvent développer une aspergillose s'ils inhalent un nombre suffisant de spores.

«Nos recherches suggèrent que la manipulation de compost et de sols enrichis en compost expose les individus à un grand nombre de spores et que des changements de comportement de leur part, et les mesures prises par l'industrie du compostage pourraient réduire ces expositions», a dit Shelton.

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Deuxième semaine de l'année 2022 et les rappels de produits alimentaires sont en plein boum, as usual ...

Beaucoup d'interrogations en cette deuxième semaine de janvier 2022, auxquelles nous n'aurons pas de réponses de la part de nos autorités sanitaires, as usual, jugez plutôt ...  

Du 3 janvier au 9 janvier 2022, il y avait eu que 57 produits alimentaires rappelés en France. La semaine suivante du 10 au 16 janvier, nous avons 88 produits alimentaires. La vitesse de croisière s’est mis en route après une première semaine timide …

Le total de deux semaine est de 145 produits alimentaires rappelés, tout va donc bien ?

Rappel du 10 janvier 2022, 1
oxyde d’éthylène: 1
Rappel du 11 janvier 2022, 12
oxyde d’éthylène: 11
corps étrangers: 1
Rappel du 12 janvier 2022, 34
oxyde d’éthylène: 31
Salmonella: 2
histamine: 1
Rappel du 13 janvier 2022, 6
oxyde d’éthylène: 4
Listeria monocytogenes: 1
erreur de DLC: 1
Rappel du 14 janvier 2022, 35
oxyde d’éthylène: 32
corps étrangers: 2
Listeria monocytogenes: 1

Curiosités des rappels
RappelConso informe du rappel le 24 décembre 2021 de Maïsla fleur de maïs sans gluten de chez Tipiak pour cause de présence de filaments métalliques, mais l'UFC Que Choisir signale ce rappel le 6 janvier 2022. Que Choisir devrait arrêter la rubrique des rappels, car très incomplète et très en retard.

A noter au niveau de RappelConso, la publication d'un rappel de jambon contaminé par Listeria monocytogenes a été déplacé du 13 janvier au 14 janvier, comprenne qui pourra !

Sixième rappel de vin d’Anjou pour cause de présence de corps étrangers, morceux de verre, semble-t'il ?. Rappel en Belgique le 13 janvier 2022 par l’AFSCA. Une notification au RASFF de l’UE par la France a eu lieu le 14 janvier 2022, après six rappels, c’est presque normal .… La notification nous explique qu’il s’agit de la présence possible de verre dans du vin rosé, Cabernet d’Anjou, de France avec des bouteilles d’Espagne.

RASFF de l’UE
Belle semaine, du 8 au 16 janvier 2022, 82 notifications au RASFF de l’UE dont 4 notifications pour la présence d’oxyde d’éthylène. 167 notifications depuis le debut de l’année dont 7 notifications pour la présence d’oxyde d’éthylène. L’incident oxyde d'éthylène continue ...

Feuilleton oxyde d’éthylène en France
Cela dure depuis septembre 2020 mais le décompte en France a débuté le 20 octobre 2020. 
Selon la DGCCRF, au 14 janvier 2022, il y a eu 15 730 produits rappelés (références et lots), versus 15 446 produits au 7 janvier 2022 et 15 328 produits au 17 décembre 2021. Jusqu’à quand ?

Mise à jour du 12 janvier 2022. On lira dans 60 millions de consommateurs,
Oxyde d’éthylène dans les bûches: l’alerte arrive trop tard. Dix jours après Noël, 21 références de bûches glacées ont été rappelées en raison de la présence de ce pesticide dans l’un de leurs ingrédients.

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samedi 15 janvier 2022

Un médicament contre E coli basé sur CRISPR obtient le feu vert pour un premier essai clinique chez l'homme

«Un médicament contre E. coli basé sur CRISPR obtient le feu vert pour un premier essai clinique chez l'homme», source CIDRAP News.  

La société danoise de technologie du microbiome SNIPR Biome ApS a annoncé cette semaine que la Food and Drug Administration des États-Unis avait approuvé la demande de la société pour lancer le premier essai clinique humain de son médicament à base de CRISPR pour prévenir les infections à Escherichia coli chez les patients cancéreux.

L'essai clinique pour SNIPR001, qui utilise la technologie d'édition d'ADN CRISPR/Cas pour cibler et éradiquer sélectivement les bactéries E. coli dans l'intestin et empêcher la translocation des bactéries dans la circulation sanguine tout en laissant les autres bactéries commensales inchangées, étudiera l'innocuité et la tolérabilité du médicament chez des volontaires sains. Les enquêteurs évalueront également l'effet du SNIPR001 sur E. coli dans l'intestin.

Les patients atteints d'un cancer du sang, de la moelle osseuse et des ganglions lymphatiques courent un risque accru d'infections sanguines potentiellement mortelles en raison des traitements de chimiothérapie immunosuppresseurs et de la translocation de pathogènes depuis l'intestin, et E. coli peut présenter un risque accru de telles infections.

Les responsables de l'entreprise disent qu'ils croient que l'approche pourrait transformer la façon dont les infections à E. coli sont prévenues et traitées, dans les services de cancérologie et au-delà.

«Sur la base de nos données précliniques avec le SNIPR001, nous pensons que notre technologie détient un énorme potentiel dans la conception des médicaments de demain basés sur CRISPR contre les infections potentiellement mortelles et pour moduler les maladies associées au microbiome», a déclaré Milan Zdravkovic, directeur médical de SNIPR Biome, dans un communiqué de presse de la société.

SNIPR Biome a reçu un financement de 3,9 millions de dollars de CARB-X (l'accélérateur biopharmaceutique de lutte contre les bactéries résistantes aux antibiotiques) pour développer le SNIPR001 en mai 2021.

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Foyers de cas à Salmonella Blockley en Norvège, 16 personnes malades

«Foyers de cas à Salmonella en Norvège», source communiqué de Folkehelseinstituttet (FHI) du 14 janvier 2022.

L'Institut norvégien de santé publique (Folkehelseinstituttet) a découvert une épidémie causée par la bactérie gastro-intestinale Salmonella Blockley. Jusqu'à présent, l'infection a été détectée chez 16 personnes vivant dans plusieurs comtés de Norvège. La source de l'infection est actuellement inconnue et une enquête sur l'éclosion a été lancée en collaboration avec l'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire et l'Institut vétérinaire norvégien.

Les analyses ont eu lieu fin novembre 2021 et jusqu'à la première semaine de janvier 2022. Cela s'applique à un total de 16 personnes âgées de 1 à 80 ans, dont 11 sont des femmes. Des bactéries avec le même profil génétique ont été détectées chez 12 des 16 infectés, pour les quatre derniers les résultats du séquençage ne sont pas encore clairs.

Les personnes vivent à Viken (3), Vestland (2), Trøndelag (5), Nordland (2) et Troms et Finnmark (3), Rogaland (1) et 12 d'entre elles ont été hospitalisées.

Source d'infection incertaine
On ignore actuellement quelle est la source de l'infection, mais il est courant que les bactéries gastro-intestinales soient transmises par les aliments. L'Institut norvégien de santé publique collabore avec le service de santé municipal, les laboratoires de microbiologie, l'Autorité norvégienne de sécurité alimentaire et l'Institut vétérinaire norvégien pour déterminer si les patients peuvent avoir une source commune d'infection.

- Puisqu'ils vivent ou ont vécu dans différents comtés, il est probable qu'ils soient infectés par un aliment qui est distribué dans tout le pays. Les patients sont maintenant interrogés pour savoir s'ils peuvent avoir une source commune d'infection, explique la conseillère principale Heidi Lange à la FHI.

- Il est trop tôt pour dire s'il s'agit d'une épidémie limitée ou si elle va prendre de l'ampleur, et si vous serez en mesure de trouver la source de l'infection, mais nous suivons la situation de près, poursuit-elle.

Salmonella Blockley est un sérovariant rare en Europe. Il a déjà été retrouvé en Norvège, mais uniquement dans des cas individuels.

Le nombre de personnes hospitalisées dans cette épidémie est élevé, mais rien n'indique que ce variant de Salmonella provoque une maladie plus grave que les autres variants de Salmonella. C'est probablement plutôt l'expression du fait que ce sont les cas qui sont admis à l'hôpital qui sont détectés et que ceux qui ont une infection plus bénigne ne voient pas de médecin. L'infection à Salmonella est généralement spontanément résolutive et disparaît d'elle-même sans traitement, explique Lange.

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France: Il paraît que les pathogènes alimentaires seront sous surveillance en 2022

Ce plan de surveillance est destiné, d'une part, à estimer la contamination par Listeria monocytogenes, par Salmonella spp. et par Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC) des fromages au lait cru identifiés comme les plus à risque (fromages au lait cru hors pâtes pressées cuites) produits en France, et, d'autre part, à recueillir des données relatives aux fromages issus de la filière fermière.

1000 échantillons (500 échantillons de 5 unités (n=5) pour la recherche et le dénombrement de Listeria monocytogenes et Salmonella, et 500 échantillons d'une unité (n=1) pour la recherche de STEC) seront prélevés en toute fin de production ou en cours d'affinage; ces prélèvements seront répartis proportionnellement aux volumes de production dans les 13 régions métropolitaines. La période de réalisation des prélèvements s'étend du 3 janvier au 31 décembre 2022.

Il est indiqué dans le texte,

Ce plan de surveillance est reconduit à l'identique du plan de surveillance réalisé en 2018. Il donnera un état des lieux sanitaire de la filière française des fromages au lait cru en 2022 et, par comparaison avec celui réalisé en 2018, fournira une tendance quant à l'évolution de ces critères sanitaires.

Les paris restent ouverts …

Que disait le bilan de la surveillance 2018 de la contamination des fromages au lait cru par Listeria monocytogenes, par Salmonella spp. et par Escherichia coli STEC au stade de la production, page 107 du Surveillance sanitaire des denrées animales et végétales en France : bilan 2018 des plans de surveillance et de contrôle.

En résumé,
Ce plan de surveillance était destiné, d'une part, à vérifier la conformité des fromages au lait cru par rapport à la réglementation, estimer le taux de contamination par STEC, L. monocytogenes et Salmonella spp. des fromages les plus à risque et comparer ces données avec celles obtenues lors des plans de surveillance similaires mis en place les années précédentes, et, d’autre part à disposer de données relatives aux fromages issus de la filière fermière et disposer de données qui seront utilisées dans le cadre de l'exportation de fromages au lait cru vers les pays tiers.

- Le taux de contamination estimé des fromages au lait cru produits en France par L. monocytogenes n'est pas significativement différent de ceux estimés lors des plans de surveillance précédents. Il apparaît légèrement inférieur en 2018 par rapport à 2016 (inférieur à 1%).
- Le taux de contamination des fromages au lait cru par Salmonella spp. est faible (inférieur à 1%) et stable par rapport aux résultats de 2016.
- Le taux de contamination des fromages au lait cru par des souches STEC hautement pathogènes pour l’Homme est faible (inférieur à 1%).

Le bilan recense aussi, selon la Mission des urgences sanitaires qu'en 2018, toutes origines d'alertes confondues (autocontrôles, plans de surveillance et plans de contrôle…):
- 61 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par L. monocytogenes
- 16 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par Salmonella et,
- 37 alertes portant sur des fromages au lait cru mis sur le marché, contaminés par STEC.

En 2018, ces alertes étaient classées confidentiel défense, puis que nous n'en avons pas eu connaissance, rassurez-vous ou non, elles le seront en 2022. Par curiosié, jetez un œil sur la page Alerte Alimentation, la dernière information date de juillet 2021. Etonnant, non ?

Enfin, un communiqué de l’Anses du 14 janvier 2022, la mise en place d'un partenariat pour mieux lutter contre les bactéries dans les ateliers de transformation des aliments (ouf !).

La présence des bactéries Listeria et Salmonella dans les ateliers de transformation des aliments pose plusieurs problèmes : ces bactéries pathogènes pour l’être humain sont capables de persister longtemps dans l’environnement et de résister aux traitements par des produits biocides. L’Unité mixte technologique (UMT) Actia Fastypers vient d’être créée par le ministère de l’Agriculture pour cinq ans, afin de travailler sur ces problématiques. Elle associe des équipes de recherche (Anses, Inrae) et des instituts techniques agro-industriels (Actalia - filière laitière et l'Institut du porc (IFIP)).

Commentaire. Cinq ans, c'est mieux que rien, mais une unité permanente serait réellement utile. Enfin, si l’Inrae est présent, nous sommes sauvés !

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Bonne nouvelle: Coup de frein sur le marché de la fausse viande

Bonne nouvelle en ce début d'année 2022, «Coup de frein sur le marché de la fausse viande», source TdG

En quelques mois, les perspectives pour cette industrie en devenir se sont inversées, faisant plonger en Bourse l’un de ses pionniers: Beyond Meat.

Depuis quelques semaines, le goût est assez amer pour ceux qui auraient eu l’idée d’investir quelques dollars dans Beyond Meat. Au cours des six derniers mois, le titre de l’entreprise américaine a dévissé de moitié et plafonne depuis quelques semaines au-dessous des 70 dollars. Toujours fortement déficitaire, le fabricant de fausses viandes assure faire les frais du Covid-19 et des pressions que la pandémie met sur ses chaînes d’approvisionnement.
Le reste de l’article est réservé aux abonnés.

Selon ce site boursier,
Beyond Meat voit rouge ! Le titre du spécialiste des steaks aux protéines végétales plonge de près de 20% à Wall Street après un troisième trimestre décevant. Le groupe californien a fait état d'une perte nette de 54,8 millions de dollars, soit 87 cents par action, au troisième trimestre, contre un déficit net de 19,3 M$ ou 31 cents par action un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a augmenté de 13% à 106,4 millions de dollars. Le consensus FactSet tablait sur une perte par titre de 37 cents pour des revenus de 109,2 M$.

La guidance pour la fin d'année est également jugée décevante puisque Beyond Meat prévoit entre 85 et 110 M$ de revenus au quatrième trimestre, contre un consensus positionné à 130,5 M$.

Lors d'une conférence téléphonique avec les analystes, Ethan Brown, de DG de la société, a mis en avant un «environnement opérationnel difficile» avec le variant Delta, les pénuries de main-d'oeuvre et les retards d'expédition.

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vendredi 14 janvier 2022

Il paraît que l'additif alimentaire E171 va être interdit dans l'Union européene le 30 juin 2022

Dans la rubrique, à quoi ça sert l'Union européenne, voici une information de la Commission européenne du 14 janvier 2022, «Sécurité des aliments: l’additif alimentaire, le dioxyde de titane interdit dès cet été».  

Aujourd'hui, la Commission européenne a adopté une interdiction d'utiliser le dioxyde de titane comme additif alimentaire (E171). L'interdiction s'appliquera après une période transitoire de six mois. Cela signifie qu'à partir de cet été, cet additif ne devrait plus être ajouté aux produits alimentaires. La commissaire Stella Kyriakides, chargée de la santé et de la sécurité alimentaire, a déclaré: «La sécurité des aliments que consomment nos citoyens et leur santé ne sont pas négociables. C'est pourquoi nous assurons un contrôle strict et continu des normes de sécurité sanitaire les plus élevées pour les consommateurs. L'une des pierres angulaires de ce travail est de s'assurer que seules des substances sûres, étayées par des preuves scientifiques solides, parviennent dans nos assiettes. Avec l'interdiction d'aujourd'hui, nous supprimons un additif alimentaire qui n'est plus considéré comme sûr. Je compte sur les autorités des États membres pour leur coopération afin de garantir que les opérateurs du secteur alimentaire mettent fin à l'utilisation du E171 dans les aliments.»

Le dioxyde de titane est utilisé pour conférer une couleur blanche à de nombreux aliments, des produits de boulangerie et des pâtes à tartiner aux soupes, sauces, vinaigrettes et compléments alimentaires. Les États membres ont approuvé à l'unanimité la proposition de la Commission, présentée à l'automne dernier. Elle était basée sur un avis scientifique de l'Autorité européenne de sécurité des aliments qui a conclu que le E171 ne pouvait plus être considéré comme sûr lorsqu'il était utilisé comme additif alimentaire.

Cette information n’intéressera pas vraiment le consommateur français car selon un communiqué du 17 avril 2019 de la DGCCRF, le dioxyde de titane: l’additif E171 sera interdit dans les denrées alimentaires à partir du 1er janvier 2020A ma connaissance, selon RappelConso, il y a eu sept rappels de produits alimentaires en France.

Mise à jour du 22 janvier 2022. On lira l'information du Luxembourg, Dioxyde de titane comme additif alimentaire. Interdiction à partir du 7 août 2022.

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C'est une histoire d'allergie au lait et au kebab

Les problèmes d’allergie sont très sensibles outre Manche et en voici un nouvel exemple avec un avertissement d'allergie liée avec de la viande de kebab dans West Sussex, source West Sussex County Council.

Les plats à emporter locaux ont été étudiés par le West Sussex Trading Standards pour s'assurer que la viande de doner est décrite avec précision afin que les clients sachent ce qu'ils consomment.

Les agents ont acheté des brochettes d'agneau ou de doner kebab pour les tester dans des points de vente à emporter indépendants à Crawley, Bognor Regis, Haywards Heath, Horsham, Littlehampton et Worthing.

Les employés de 10 sur 14 points de vente alimentaires ont dit à tort à un client qui a indiqué qu'ils avaient une allergie au lait qu'ils seraient bien de consommer un doner d'agneau.

Plus tard, les kebabs ont été envoyées pour un examen formel et il a été découvert que tous contenaient des protéines de lait.

Les tests ont également révélé que 12 des 14 brochettes contenaient d'autres espèces de viande ainsi que de l'agneau, notamment du poulet, de la dinde, du bœuf et du veau.

Pour soutenir les entreprises locales, West Sussex Trading Standards conseille les magasins d'alimentation sur la façon d'améliorer l'étiquetage et les informations sur les allergies, et poursuit son enquête sur les plats à emporter incriminés pour établir plus de détails.

Trading Standards soutient également un projet majeur visant à garantir que les entreprises alimentaires connaissent leurs responsabilités en matière de lois sur les allergies.

La campagne Be Allergy Aware exhorte les entreprises du Royaume-Uni à «vérifier deux fois, ne jamais deviner» si les aliments qu'elles vendent contiennent des ingrédients pouvant être des allergènes et si leurs clients ont des allergies ou des intolérances alimentaires.

Richard Sargeant, responsable de l'équipe West Sussex Trading Standards, a dit: «Tous les établissements alimentaires, y compris les points de vente à emporter, ont la responsabilité de s'assurer que les ingrédients des plats ont été vérifiés et de mettre en œuvre des procédures de contrôle des allergènes. Ne pas le faire est imprudent et hautement irresponsable.»

«Nous contactons les entreprises alimentaires du West Sussex pour les informer des résultats de cette enquête et leur fournir des conseils sur les allergies et des descriptions des aliments.»

Duncan Crow, membre du Cabinet pour le soutien communautaire, les incendies et les secours, a déclaré: «Les normes commerciales ici dans le West Sussex réprimeront toujours les contrevenants qui induisent les clients en erreur.»

Les agents surveillent rigoureusement les points de vente à emporter pour détecter la fraude alimentaire et travaillent avec les entreprises pour s'assurer que les personnes savent pour quoi elles paient.»

Des conseils pour les entreprises alimentaires locales sont disponibles sur le site Internet de West Sussex Trading Standards.

Les mets servis dans les fast-foods (döner kebab, hot-dog, hambourger) contiennent souvent du lactose parce que c'est un moyen bon marché d'allonger la marchandise ! Il est malheureusement rarement utile de demander la composition au détenteur du stand, car souvent, il ne la connaît pas ou seulement partiellement parce qu'il reçoit ces produits tout prêts.

Merci à Joe Whitworth de m'avoir signalé cette information.

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Forte diminution du nombre des déclarations d’hépatite A très probablement en raison de la pandémie de COVID-19

Santé publique de France nous propose le 13 janvier 2022 des données épidémiologiques 2020 sur l’hépatite A en France en 2020.

Une diminution du nombre des déclarations entre 2019 et 2020, très probablement en raison de la pandémie de COVID-19

  • L’année 2020, rythmée par l’émergence puis la pandémie liée au SARS-CoV-2, aura été marquée par une diminution du nombre des déclarations d’hépatite A en France. En effet, 411 cas d’hépatite aiguë A ont été notifiés en 2020 (versus 1 277 en 2019) avec un taux de déclaration de 0,6 pour 100 000 habitants (versus 2,1/100 000 habitants en 2019).
  • Cette diminution est liée, en grande partie, à l’effondrement du nombre de cas en lien avec un voyage à l’étranger du fait des restrictions de déplacement internationaux imposées pendant une partie de l’année 2020, et très probablement à l’instauration des mesures barrières dans le cadre de la pandémie de Covid-19, limitant la circulation du virus de l’hépatite A (hygiènes des mains, fermeture des écoles et restaurants, confinements, couvre-feux).
  • Les modifications de recours aux soins, notamment la diminution du recours à un médecin en cas de symptômes peu sévères a pu également jouer un rôle dans cette baisse de l’incidence des cas notifiés. Ainsi, de tels niveaux n’ont jamais été enregistrés en 14 années de surveillance par la déclaration obligatoire.

En 2020, le sexe ratio était de 1,0 (pour un sexe ratio moyen de 1,3 entre 2006 et 2016, et de 3,6 en 2017). Au total, 51% des cas en 2020 étaient des femmes. La moyenne d’âge des cas rapportés était de 35 ans (de 2 à 95 ans). La classe d’âge dans laquelle l’incidence était la plus élevée en 2020 était celle des 6 à 15 ans, comme observé habituellement (à l’exception de l’année 2017).

En 2020, comme les années précédentes, un ictère était rapporté pour la majorité des cas déclarés (61%) et près de la moitié des cas ont été hospitalisés (48%).

Les principales expositions à risque dans les 2 à 6 semaines avant le début des signes étaient :
- la consommation de fruits de mer (28% des cas);
- un séjour hors métropole (21%);
- le fait de vivre dans le foyer d’un enfant de moins de 3 ans (20% des cas).

A titre de comparaison, les principales expositions à risque en 2019 étaient un séjour hors métropole (47% des cas), la présence de cas connus d’hépatite A dans l’entourage (33 % des cas), et le fait de vivre dans le foyer d’un enfant de moins de 3 ans (22 % des cas).

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Pas d'effet COVID-19 sur le nombre de cas de syndrome hémolytique et urémique post-diarrhéique chez l’enfant de moins de 15 ans en France en 2020

Santé publique de France a publié le 14 décembre 2021 les données de surveillance du syndrome hémolytique et urémique post-diarrhéique chez l’enfant de moins de 15 ans en France en 2020.  

Il est indiqué de façon très nette par Santé publique de France que le nombre de cas va de 100 à 160 par an (Incidence annuelle du SHU pour 100 000 personnes-années chez les enfants de moins de 15 ans en France), c’est une façon de voir les choses, mais depuis 2017, 2018, 2019 et 2020, les cas sont respectivement de 164, 154, 168 et 167, c’est-à-dire plus proche de 160 cas …

Dix-sept investigations ont été initiées en 2020 autour de cas de SHU pédiatriques ou d’infections à STEC dont deux permettant d’émettre des hypothèses sur une origine potentielle de la contamination : une en lien avec la consommation de fromage au lait cru de vache et une en lien avec la baignade en lac d’eau douce. Pour ce dernier, il s’agit de la première description en France de cas groupés en lien avec cette exposition à risque connue.

La survenue de cas groupés de SHU pédiatrique en lien avec la consommation de fromages au lait cru montre la persistance du risque associé aux produits laitiers au lait cru. Santé publique de France rappelle que, par précaution, la consommation de lait cru et de fromages à base de lait cru est déconseillée pour les jeunes enfants ; il faut préférer les fromages à pâte pressée cuite (type Emmental, Comté, etc.), les fromages fondus à tartiner ou les fromages au lait pasteurisé. La même recommandation vaut pour les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées et les personnes âgées. Depuis quelques années, et en particulier depuis 2020, de plus en plus de fabricants de fromages au lait cru mettent en place ces recommandations de consommation sur l’étiquetage de leurs produits. Ces recommandations sont également diffusées par différentes sources en ligne, 1 et 2. Il est nécessaire de continuer à renforcer les messages de prévention auprès des consommateurs, en particulier des populations les plus sensibles.

On lira aussi les recommandations concernant le lait cru et les fromages au lait cru du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Curiosités
Un aspect particullier concerne des cas groupés de SHU pédiatriques en lien possible avec la consommation de fromage au lait cru de vache
Entre le 4 mai et le 22 juin 2020, sept cas de SHU pédiatriques rapportaient la consommation d’un même type de fromage au lait cru de vache. Pour cinq cas, une souche de STEC O26:H11 possédant les gènes stx2 et eae a été isolée (cas confirmés; analyse négative pour deux cas). L’analyse phylogénique réalisée par le Centre National de Référence des Escherichia coli, Shigella et Salmonella a montré que les cinq souches appartenaient à un même cluster génomique. La traçabilité des fromages a permis d’identifier un seul établissement de fabrication. Cependant, les investigations n’ont pas identifié un lot commun de fromages consommés par les cas. L’établissement de fabrication disposait de résultats d’analyses favorables sur tous les lots de fromages identifiés par les investigations. Une inspection officielle a permis de confirmer que les procédures de gestion du risque STEC étaient conformes. Au vu des éléments de l’investigation et l’absence de nouveaux cas, il n’y a pas eu de mesures de rappel ou retrait de produit.

Un second aspect particulier concerne des cas groupés de SHU pédiatriques en lien avec la baignade en lac.
Fin juillet 2020, Santé publique de France a identifié plusieurs cas de SHU pédiatriques pour lesquels la baignade dans un même lac était rapportée sur la fiche de signalement.
Au total, cinq cas de SHU ont été identifiés en lien avec cette alerte. Tous les enfants ont fréquenté une même plage entre le 11 et 26 juillet 2020 et toutes les familles ont rapporté une ingestion par l’enfant d’eau du lac ou de sable mouillé.

Caractéristiques microbiologiques
En 2020, des informations sur la recherche de STEC dans les selles étaient disponibles pour 142 cas4 sur les 167 notifiés. Une infection à STEC a été confirmée (présence des gènes stx codant les Shiga-toxines par PCR dans les selles) au Service de microbiologie du CHU Robert Debré pour 125 (88 %) de ces 142 cas.
Trois sérogroupes sont historiquement prédominants en France (O26, O80 et O157). Une diminution du nombre de souches O157 isolées est observée depuis 2013.

A noter dans le système de surveillance
Les cas «importés» survenus pendant ou dans les jours suivant un séjour hors de France sont exclus des résultats du système de surveillance.
Les cas de SHU sporadiques notifiés à Santé publique de France ne font pas l’objet d’une investigation épidémiologique systématique visant à identifier la source de contamination, en raison des multiples sources de contamination possibles.
Une investigation est mise en œuvre si des cas de SHU ou d’infection à STEC groupés dans le temps ou dans l’espace sont signalés.

Par ailleurs, on apprend, mieux vaut tard que jamais, par un communiqué de l’Anses du 14 janvier 2022, la mise en place d'un partenariat pour mieux lutter contre les bactéries dans les ateliers de transformation des aliments (ouf !). Pour les STEC, ce sera sans doute un autre partenariat.

La présence des bactéries Listeria et Salmonella dans les ateliers de transformation des aliments pose plusieurs problèmes : ces bactéries pathogènes pour l’être humain sont capables de persister longtemps dans l’environnement et de résister aux traitements par des produits biocides. L’Unité mixte technologique (UMT) Actia Fastypers vient d’être créée par le ministère de l’Agriculture pour cinq ans, afin de travailler sur ces problématiques. Elle associe des équipes de recherche (Anses, Inrae) et des instituts techniques agro-industriels (Actalia - filière laitière et l'Institut du porc (IFIP)).

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