jeudi 17 février 2022

France: l'inspection en restauration commerciale existe, je l'ai rencontrée

Bruno Longhi sur twitter a eu la bonne idée de signaler sur le site L’Hôtellerie Restauration, un article intilulé «Hygiène: Dans les coulisses d’une inspection». 

Bien qu’elle soit une denrée rare en France, en dehors de la pandémie de la COVID, l’inspection constitue un élément incontournable de la sécurité des aliments pour la restauration commerciale et collective. Si elle est devenue rare, c’est notamment en raison de la baisse très significative des inspections en France, les chiffres sont connus !

Si vous venez d’ouvrir un restaurant, il est tout à fait possible que vous ne soyez pas contrôlé. En effet, la fréquence de contrôle est imposée à hauteur de 10%. Ainsi, un restaurant peut être contrôlé qu’une fois tous les quinze ans. Il se peut donc que vous passiez plusieurs mois, voire années sans subir de contrôle de la DDPP.

En Belgique, on fait appel à des organismes de certification agréés par l’AFSCA qui peuvent certifier un système d’autocontrôle et délivrer un smiley. Pratique pour pallier le manque d’inspection …

En France, en 2021, selon Datasoft de la DGAL, il ya eu 32 853 inspections dont 9 529 dans la restauration commerciale, une misère ...

Au niveau des toxi-infection alimentaires collectives de France, un bilan de 2016 notait en conclusion,
Depuis avril 2017, les consommateurs ont accès aux résultats des contrôles sanitaires réalisés depuis le 1er mars 2017 dans tous les établissements de la chaîne alimentaire (restaurants, cantines, abattoirs, etc.) sur le site www.alim-confiance.gouv.fr. Cette mesure a été prévue par la loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, du 13 octobre 2014. L’impact de cette mesure incitative à l'amélioration continue des établissements agroalimentaires pourra être évalué dans les années à venir.

Cette mention a disparu des bilans suivants, étonnant, non?

Autre aspect à signaler, en relation avec la pandémie de la COVID, il y a eu en 2020, -43% de toxi-infections alimentaires collectives par rapport à 2019. Cela étant, la part des TIAC déclarées suite à des repas dans des restaurants commerciaux a diminué en passant de 40,8% à 36,5%.

Une inspection minutieuse
De nombreux points sont ensuite contrôlés, suivant une grille d’évaluation inspirée du Vade-mecum sectoriel remise directe.

L’affichage de l’origine de la viande bovine (en attendant que l’affichage des autres viandes ne devienne aussi obligatoire, à partir du 1er mars 2022).

La liste des fournisseurs, pour être sûre qu’ils soient agréés ou aient une dérogation à l’agrément. Le problème s’est présenté dans cet établissement car la gérante a acheté du fromage à la coupe dans une grande surface. Dans ce cas de figure, le magasin doit avoir une dérogation à l’agrément pour pouvoir vendre au détail à des professionnels. Seule la viande hachée fraîche en est exclue car c’est un produit trop fragile.

Les vestiaires, en vérifiant la présence de sanitaires et de lave-mains en bon état de marche et propres. La gérante a expliqué comment étaient lavées les tenues.

La zone de réception. Dans cet établissement, la gérante ne fait pas de contrôle de température lors de la réception des produits frais car elle fait «confiance aux fournisseurs». Malgré cette relation de confiance, la température des matières premières fraîches ou surgelées doit être contrôlée et les DLC (dates limites de consommation) vérifiées. La gérante devra investir dans un thermomètre à sonde.

La zone de stockage: les produits sont bien rangés et la pièce propre. Les œufs sont à température ambiante mais cela ne pose pas de problème s’il n’y a pas de variation de température. Dans le congélateur, une partie est réservée aux matières premières pour la crêperie et l’autre à la consommation personnelle car la gérante vit sur place. Cela n’est pas gênant si les parties sont bien différenciées. On remarque que les produits d’entretien ne sont pas stockés dans un local fermé, mais ils sont malgré tout bien séparés des produits alimentaires.

La réutilisation des boîtes à usage unique. Pour éviter la migration dans les aliments de nanoparticules de plastique, les contenants à usage unique (pots de crème fraîche, bacs de glace…) ne doivent pas être réutilisés pour la conservation de denrées alimentaires. C’est bien le cas ici. Cette migration de particules plastiques peut également concerner le film alimentaire: l’étiquette précise dans quelle échelle de température il peut être utilisé. Sur le film utilisé ici, il est écrit par exemple qu’il ne doit pas être en contact avec des aliments gras.

Commentaire: Il ne faut pas écrire sur un film alimentaire.

Températures des réfrigérateurs et congélateurs: dans cet établissement, les deux réfrigérateurs et les deux congélateurs disposent d’un affichage digital de la température, ainsi que d’un thermomètre de contrôle à l’intérieur. Il n’y a pas de relevé écrit de température mais, dans le cadre de l’instruction technique DGAL/SDSSA/2018-924 concernant la flexibilité, seules les non-conformités et les mesures correctives doivent être notées.

Cette crêperie respecte bien la marche en avant, même si les locaux sont petits. Ils sont fonctionnels et bien aménagés. Il y a un réfrigérateur pour les matières premières et un second pour les produits finis. Tout est protégé et daté. Les réfrigérateurs et les joints des portes sont propres et en bon état.

La traçabilité des produits est un point important. L’inspectrice demande les étiquettes du jambon cru, du saindoux et du chorizo. Elles sont à conserver jusqu’à l’utilisation complète du produit.

La liste des allergènes est bien présente dans cet établissement mais est incomplète: les sulfites souvent présents dans la moutarde ou le vinaigre, et donc dans les vinaigrettes servies avec les salades, n’apparaissent pas dans la liste. Les allergènes présents dans les glaces ne sont pas détaillés. La gérante contactera le fournisseur pour obtenir cette liste.

Commentaire. La liste des allegènes est incomplète, c’est donc une non-conformité importante.

La plonge est propre et bien conçue. Il y a une lampe anti-insectes dans ce local mais elle n’est pas allumée en hiver. Même si aucun nuisible n’est visible, il est préférable de la laisser fonctionner toute l’année, sans oublier de changer la lampe qui perd de son efficacité au fil du temps.

La formation du personnel: la gérante a suivi une formation en hygiène en 2000 mais elle se tient régulièrement informée des changements dans la règlementation, par la chambre des métiers. Une mise à jour pourrait cependant être intéressante.

Commentaire. Avoir fait une formation en 2000, c‘est bien, mais à mettre à jour ses connaissances, c’est mieux. Ainsi en Belgique, l’AFSCA propose des formations gratuites et des formations par e-learning.

Aucune analyse microbiologique n’est réalisée dans cet établissement dans le cadre des auto-contrôles, mais étant donné qu’il n’y a pas de préparation à risque et que toutes les garnitures et les galettes sont réalisées juste avant le service ou conservées peu de temps, cela n’est pas nécessaire.

Pour conclure l’inspection, Madame Guillome explique les modalités d’Alim’confiance. Pour cet établissement, propre et bien aménagé, ce sera ‘très satisfaisant’ car même s’il y a quelques détails à rectifier, ils ne présentent aucun danger sanitaire pour la clientèle.

Commentaire. «Très satisfaisant» signifie selon Alim’confiance, «Etablissements ne présentant pas de non-conformité, ou présentant uniquement des non-conformités mineures.» Etant donné qu’il y a une non-conformité grave sur la liste incomplète des allergènes, le niveau «satisfaisant» aurait été préférable. Il s’agit des «Établissements présentant des non-conformités qui ne justifient pas l’adoption de mesures de police administrative mais auxquels l’autorité administrative adresse un courrier de rappel de la réglementation en vue d’une amélioration des pratiques.»

Pas de hiérarchie dans les notes ou scores en hygiène chez nos amis belges avec le système de smiley. Il s’agit d’«un autocollant, qui atteste que l'entreprise active dans la chaîne alimentaire qui le détient a mis en place un système d’autocontrôle crédible et dont le système d’autocontrôle a été validé et certifié.»

Au Royaume-Uni, une note ou un score de 5 est le haut de l’échelle, cela signifie que les normes d'hygiène sont très bonnes et entièrement conformes à la loi. Par ailleurs, chose inconnue en France, au Royaume-Uni, avec la note de l’entreprise, vous avez accès à un condensé de l’inspection.

NB: Tous les liens sont de mon fait -aa.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

Évaluation de la qualité microbiologique et de la sécurité sanitaire du fromage au lait cru vendu en Angleterre entre 2019 et 2020

«Angleterre: Une étude montre que le fromage au lait cru est généralement sûr», source Food Safety News.

La majorité des fromages au lait cru en Angleterre sont de bonne qualité microbiologique, selon une étude récente.

Au total, 629 échantillons de fromage ont été collectés auprès de distributeurs, de lieux de restauration et de fabricants en Angleterre entre avril 2019 et mars 2020. Près de 12% étaient non satisfaisants.

La majorité était fabriquée à partir de lait de vache, dont 86 à base de lait de brebis et 31 à base de lait de chèvre. Les échantillons provenaient de 18 pays différents, la plupart du Royaume-Uni (40%) ou de France (35%).

En utilisant les critères microbiologiques de l'Union européenne et les directives du Royaume-Uni, 82%, soit plus de 500 échantillons, étaient de qualité satisfaisante, 34 échantillons étaient à la limite et 74 étaient non satisfaisants.

Quatre échantillons contenaient des niveaux potentiellement dangereux de bactéries, mais aucune preuve d'infection humaine associée n'a été trouvée. Des niveaux élevés de Staphylococcus à coagulase positive ont été détectés dans deux échantillons et Listeria monocytogenes et E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) dans un chacun.

Problèmes de réglementation et d'échantillonnage
Les espèces indicatrices de E. coli et de Listeria ont été détectées plus souvent dans les fromages à pâte molle que dans les fromages à pâte dure. Des niveaux plus élevés de E. coli indicateur étaient associés à une plus grande probabilité de détecter les gènes des shigatoxines. Ces gènes, stx1 ou stx2, ont été détectés dans 10 échantillons.

L'étude, publiée dans le Journal of Food Protection, visait à recueillir des données sur la prévalence de pathogènes et d'indicateurs bactériens d'une mauvaise hygiène dans le fromage au lait cru non pasteurisé afin d'éclairer les futures évaluations des risques. L'article est disponible en intégralité.

La réglementation de l'UE n'a pas de critères pour E. coli dans le fromage au lait cru. Les règles britanniques indiquent que les aliments prêts à consommer échantillonnés au point de vente sont de qualité limite si le nombre de E. coli est supérieur à 20 UFC/g et non satisfaisant s'il est supérieur à 100 UFC/g. L'Association des fromagers spécialisés suggère un objectif inférieur à 100 UFC/g de E. coli pour les fromages à pâte dure et inférieur à 10 000 UFC/g pour les fromages à pâte molle ou semi-ferme.

La détection de STEC dans les aliments pose des défis techniques et l'importance de trouver des gènes stx par PCR en l'absence d'un isolat de E. coli stx-positif cultivé associé n'est pas encore entièrement comprise, ont déclaré les chercheurs.

STEC O181:H49 a été isolé à partir d'un fromage au lait de vache à pâte dure collecté dans le commerce de détail avec un niveau indicateur de E. coli inférieur à 20 unités formant colonies par gramme (UFC/g).

Type de lait et impact du stockage
Listeria monocytogenes était présent à un niveau potentiellement dangereux supérieur à 100 UFC/g dans un échantillon de fromage de chèvre à pâte dure. Il a été détecté en dessous de 100 UFC/g à deux reprises: un fromage bleu de vache et un fromage bleu de brebis. D'autres espèces de Listeria ont été retrouvées dans 18 des 584 échantillons, dont cinq avaient des niveaux supérieurs à 100 UFC/g.

Des staphylocoques à coagulase positive ont été détectés à plus de 20 UFC/g dans sept des 629 échantillons, mais aucun n'avait des niveaux supérieurs à la limite supérieure de la législation de l'UE.

La proportion d'échantillons fabriqués à partir de lait de brebis avec des résultats non satisfaisants était plus faible que pour les fromages de lait de vache et la présence de niveaux de E. coli supérieurs à 20 UFC/g était significativement plus faible dans les fromages de brebis que dans le lait de vache.

Des résultats non satisfaisants et la présence de gènes stx ont été détectés plus fréquemment dans les fromages du Royaume-Uni que dans ceux provenant d'autres pays, mais davantage d'échantillons britanniques étaient des fromages au lait de vache, ce qui pourrait expliquer en partie cette découverte, ont déclaré des chercheurs.

Plus de 500 échantillons ont été stockés de 0 à 8°C au moment de l'échantillonnage, tandis que 70 ont été stockés au-dessus de cette température. Ceux entre 0 et 8°C avaient significativement moins de résultats non satisfaisants que ceux au-dessus de 8°C. L'augmentation des résultats non conformes lorsqu'ils étaient stockés à des températures plus élevées était plus importante pour les fromages à pâte molle et persillée que pour les fromages à pâte dure.

Les auteurs concluent leur étude,
Dans l'ensemble, les résultats de cette étude indiquent que la majorité des fromages au lait cru disponibles dans les commerces de détail et de restauration au Royaume-Uni sont de bonne qualité microbiologique. Bien que la présence de bactéries pathogènes soit rare, il est important de comprendre comment ces risques peuvent être surveillés et contrôlés.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

Pays-Bas: Un sondage révèle une confiance accrue dans la sécurité des aliments

«Pays-Bas: Un sondage révèle une confiance accrue dans la sécurité des aliments», source article de Joe Whitworth paru le 17 février2022 dans Food Safety News.

Selon un sondage, la confiance du public dans la sécurité des aliments aux Pays-Bas a augmenté ces dernières années.

Les personnes étaient plus susceptibles de se sentir optimistes quant à la sécurité des aliments et étaient plus souvent d'accord avec les affirmations «Les aliments deviennent plus sûrs» et «Je suis satisfait de la sécurité sanitaire des denrées alimentaires» qu'en 2019. Une échelle de 1 à 5 a été utilisée, 1 étant fortement pas d'accord et 5 tout à fait d'accord.

Mi 2021, un questionnaire en ligne a été rempli par 3 568 personnes. Le contrôle des consommateurs est effectué tous les deux ans et est commandé par l'Autorité néerlandaise de sécurité des aliments et des produits de consommation (NVWA).

Dans l'ensemble, 82% des consommateurs étaient d'accord ou entièrement d'accord avec l'énoncé «En général, les aliments sont sûrs».

De plus en plus de consommateurs n'étaient pas d'accord avec les déclarations négatives sur le sujet. Il y a eu une baisse du nombre de personnes se disant préoccupées par la sécurité des aliments et que la confiance dans les aliments sûrs avait chuté au cours des six derniers mois.

Confiance dans différents organismes et produits
Le score moyen de l'énoncé «la COVID-19 n'affecte pas la sécurité des aliments» était de 3,7 sur une échelle de 1 à 5. Au total, 60% ont indiqué qu'ils étaient d'accord ou entièrement d'accord avec cela. Cela montre que les consommateurs sont convaincus que la COVID-19 a peu ou pas d'impact sur la sécurité des aliments, selon le sondage.

Plus de deux consommateurs sur cinq sont tout à fait d'accord ou d'accord avec l'affirmation selon laquelle le gouvernement prend bien soin de la sécurité des aliments, malgré la crise du coronavirus. L'ouverture et l'honnêteté concernant la sécurité des aliments sont les moins bien notées, comme dans les sondages antérieurs.

La confiance dans les produits laitiers et les aliments pour bébés est restée la même alors qu'elle a baissé pour les sucreries et les confiseries. La plus forte augmentation relative a été observée dans les produits à base d'œufs et de poulet.

En utilisant une échelle de 1 pour aucune confiance jusqu'à 5 pour une confiance totale, le sondage a révélé que la confiance dans la sécurité des œufs se rétablissait après l'affaire du fipronil en 2017, mais n'était pas encore au niveau d'avant la crise.

Comme les années précédentes, les consommateurs avaient la plus grande confiance dans les fruits et légumes frais, les fruits à coque des noisettes, le fromage et le pain dans les 18 groupes de produits concernés.

Les magasins spécialisés, les programmes télévisés dédiés, le Consumentenbond (association néerlandaise des consommateurs) et les magasins agricoles ont obtenu le score le plus élevé en ce qui concerne la confiance dans les informations sur la sécurité des aliments fournies par ces parties.

La NVWA est cinquième avec 66% faisant confiance à l'agence, contre 65% en 2019. La confiance dans les informations sur la sécurité des aliments a diminué sur les réseaux sociaux.

Rappels liés à l'incident du fipronil
Près des deux tiers des répondants estiment que l'on en fait suffisamment pour la saécurité des aliments. C'est légèrement plus élevé que les scores précédents.

Seuls 17 % des consommateurs ont déclaré se souvenir d'un incident au cours duquel la sécurité des aliments a été compromise ou leur confiance dans les aliments a été ébranlée. Ce chiffre est en baisse par rapport aux 32% de 2019 et des 52% de 2018. Les experts ont déclaré qu'il n'y avait pas eu d'incident majeur en 2021, tandis que la présence de fipronil dans les œufs s'est produite en 2017.

Le fipronil était le sujet le plus souvent mentionné suivi des rappels par les supermarchés et des problèmes dans les abattoirs. Les graines de sésame contenant de l'oxyde d'éthylène ont été répertoriées par 4% des personnes.

La fraude alimentaire, le gaspillage alimentaire ainsi que les bactéries, les virus et les parasites qui peuvent causer des infections d'origine alimentaire figuraient dans une liste des 20 items qui préoccupaient le plus les personnes concernant les allergies alimentaires vers le bas de ce classement.

Commentaire. On pourra espérer, lorsque le confinement sera terminé, que nos autorités en France nous fournissent des éléments sur l'état de la sécurité des aliments ...

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

L'Australie sollicite les commentaires du public sur des plans visant à réduire les maladies d'origine alimentaire

«L'Australie sollicite les commentaires du public sur des plans visant à réduire les maladies d'origine alimentaire», source Food Safety News.

Les services réglementaires australiens ont ouvert une période de commentaires sur des nouvelles normes de management de la sécurité des aliments proposées pour les opérateurs de restauration commerciale et les commerces de détail.

L'approche voulue par la Food Standards Australia New Zealand (FSANZ) consiste à modifier les règles pour exiger un superviseur de la sécurité des aliments parmi le personnel, une formation pour les manipulateurs d'aliments et s'assurer que les entreprises peuvent fournir des preuves pour étayer le management de la sécurité aliments.

Une évaluation a révélé que les établissements de restauration commerciale ont causé une grande proportion de maladies d'origine alimentaire et continuent d'être une source importante. Jusqu'à 3,2 millions de cas sont liés aux secteurs de la restauration commerciale et de la vente au détail, ce qui coûterait à l'économie australienne 1,1 milliard de dollars par an. Entre 2010 et 2017, ces secteurs ont été à l'origine de 9 497 cas de maladie, 1 914 hospitalisations et 56 décès.

Sandra Cuthbert, directrice générale par intérim de la FSANZ, a déclaré que les modifications proposées au code australien des normes alimentaires néo-zélandaises étaient conçues pour renforcer le management de la sécurité des aliments et introduire des normes nationales proportionnelles aux risques afin de réduire les taux de maladies d'origine alimentaire.

«La majorité des entreprises font un excellent travail pour fournir aux Australiens des aliments sûrs, mais notre évaluation des pratiques de management de la sécurité des aliments dans le secteur a révélé la nécessité de normes renforcées pour assurer une plus grande cohérence et réduire les taux de maladies d'origine alimentaire. Les modifications proposées aideront les entreprises alimentaires à améliorer leurs pratiques de management de la sécurité des aliments, à fournir des aliments plus sûrs aux consommateurs et à renforcer la confiance des entreprises et des consommateurs», a-t-elle déclaré.

Certaines juridictions australiennes ont déjà des exigences supplémentaires pour soutenir la manipulation sûre des aliments et ont constaté une amélioration des comportements en matière de sécurité des aliments.

Trois niveaux de risque
La FSANZ a regroupé les entreprises en trois catégories. Les entreprises telles que les traiteurs, les restaurants, les plats à emporter et les détaillants qui fabriquent et servent des aliments potentiellement dangereux (APD) entrent dans la catégorie 1 et sont associées aux risques les plus élevés en matière de sécurité des aliments. Ces entreprises seraient assujetties aux trois mesures réglementaires.

Ces aliments doivent être à température contrôlée pour minimiser la croissance bactérienne et empêcher la formation de toxines. Il est souvent servi comme prêt à consommer ou cru et ne subit pas de cuisson ultérieure.

Les détaillants ayant des APD prêts à consommer non emballés sont considérés comme des entreprises de catégorie 2 et auraient besoin d'un superviseur de la sécurité des aliments et d'une formation en manipulation d'aliments pour les employés.

Les détaillants ayant des APD prêts à consommer préemballés, qui restent emballés pendant la vente, appartiennent à la catégorie 3 et ne subissent aucun changement de règle.

Les problèmes comprennent un nettoyage inadéquat de l'équipement, une contamination croisée par des ingrédients crus, une cuisson insuffisante, des aliments laissés à température ambiante et une réfrigération inadéquate.

Cuthbert a déclaré que l'approche vise à fournir le plus grand impact sur la réduction des maladies d'origine alimentaire dans les établissements de restauration et de vente au détail sans fardeau réglementaire.

«Les entreprises entreront dans l'une des trois catégories, celles associées à des risques élevés en matière de sécurité des aliments devant appliquer davantage de mesures de sécurité des aliments que celles présentant des risques plus faibles», a-t-elle déclaré.

«La FSANZ considère que ces exigences sont appropriées et pratiques, peuvent être facilement mises en œuvre dans le secteur concerné et peuvent être maintenues dans le temps. Les mesures réglementaires seraient soutenues par les initiatives de la culture de la sécurité des aliments et une campagne d'éducation pour les entreprises et les agents de santé environnementale.

Il y a déjà eu une période de commentaires connexe en février et mars 2020. Toutes les propositions de la FSANZ visant à élaborer ou à mettre à jour des normes sont signalées aux ministres responsables de la réglementation alimentaire. Ils peuvent demander une révision ou accepter qu'ils deviennent une loi.

Les commentaires sont ouverts jusqu'au 11 avril. Si les mesures sont approuvées, les entreprises et les services réglementaires alimentaires auront 12 mois pour les mettre en œuvre.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

mercredi 16 février 2022

Une réunion sur l'oxyde d'éthylène met en lumière des divergences au sein des Etats membres de l'UE, alors que les rappels se poursuivent

Il y a déjà eu au sujet de ce que la Commission européenne appelle un incident lié à la présence d’oxyde d’éthylène dans les denrées alimentaires et les aliments pour animaux, plusieurs réunions, les 29 juin, 30 juin, 13 juillet et 4 octobre 2021. La dernière en date est du 20 janvier 2022. C’est de cette réunion dont il va être question dans l’article ci-après.

«Une réunion sur l'oxyde d'éthylène met en lumière les préoccupations alors que les rappels se poursuivent», source article de Joe Whitworth paru le 16 février 2022 dans Food Safety News et complété par mes soins -aa.

Un certain nombre de pays européens ont de nouveau exprimé leur inquiétude quant à la manière dont les incidents de contamination par l'oxyde d'éthylène sont traités.

Plusieurs pays ont souligné le lourd fardeau de l'action requise, car de plus en plus de produits sont contaminés à de faibles niveaux d'origines différentes et l'ont décrit comme «n’étant plus gérable».

Une approche harmonisée de l'Union européenne a été convenue en 2021 et bien qu'elle soit soutenue et suivie par la majorité des pays déclarants, elle n'est pas pleinement appliquée dans la pratique par tous. Cela a conduit certains responsables à se demander s'il existait vraiment une approche harmonisée et à s'indigner de la mise en œuvre non uniforme.

La position de l'UE est que les produits contenant l'additif gomme de caroube (E410) contaminés par l'oxyde d'éthylène doivent être retirés ou rappelés pour protéger le consommateur. Elle avait déjà été qualifiée de «disproportionnée» avec certains pays mécontents des dispositifs, qui ont conduit au rappel de milliers de produits.

L'approche de la tolérance zéro critiquée
Le problème a commencé en septembre 2020 avec des produits de graines de sésame en provenance d'Inde. Dans l'UE, l'utilisation d'oxyde d'éthylène pour désinfecter les denrées alimentaires n'est pas autorisée. En 2020, la plupart des notifications au RASFF concernaient des produits de graines de sésame, mais en 2021, divers articles ont été signalés, notamment la gomme de caroube, la gomme de guar et la gomme de xanthane de Turquie, des compléments alimentaires et des épices. Il y a eu près de 50 notifications au RASFF jusqu'à présent cette année à cause de l'oxyde d'éthylène. (Pour ma part, j’ai pointé 38 notifications au RASFF de l’UE en 2022 pour la présence d’oxyde d’éthylène -aa).

La dernière réunion du 20 janvier, a réuni des experts sur les résidus de pesticides, les additifs et les aliments pour animaux des pays de l'UE, de la Norvège, de la Suisse, de l'EFSA, de la DG Santé et des laboratoires de référence de l'UE (EURLs).

Plusieurs États membres de l'UE ont mis en évidence des problèmes en raison d'approches différentes. Des informations ont été fournies sur un produit notifié par le RASFF qui a été rappelé auprès de consommateurs dans un pays de l'UE mais pas dans un autre. Un autre pays de l'UE a vécu une expérience similaire pour un plat prêt à consommer.

Certains pays de l'UE ont déclaré qu'ils suivaient principalement les notifications au RASFF, mais qu'il n'y avait pas ou peu d'échantillons prélevés dans le cadre de leurs propres programmes de surveillance.

L'Association des producteurs de gomme de caroube (INEC) s'est dite «très préoccupée» par l'incident avec des membres effectuant des analyses et des contrôles supplémentaires pour s'assurer qu'aucune pulpe ou graine de caroube entrant dans l'UE n'a été traité avec de l'oxyde d'éthylène.

Traçabilité ou détectabilité ?
Pour les aliments composés et transformés, certains pays utilisent une approche d'évaluation des risques issue d'un avis de l'Institut fédéral allemand d'évaluation des risques (BfR) ou une limite maximale de résidus d'oxyde d'éthylène calculée en fonction de la proportion des ingrédients dans le produit composé et en la comparant à l'éthylène présence d'oxyde pour évaluer la conformité.

On s'est également inquiété de l'absence de règles du jeu équitables dans la région pour les produits manufacturés dans l'UE par rapport aux importations. Alors que pour les produits nationaux, les ingrédients non conformes peuvent être tracés, ce n'est pas possible pour les articles importés.

Un comité de l'UE sur les plantes, les animaux, les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (PAFF) qui s'occupe des résidus de pesticides devrait entendre les commentaires sur la situation de l'oxyde d'éthylène lors de sa prochaine réunion les 22 et 23 février.

Un certain nombre de mesures à l'importation ont été prises par la Commission européenne avec une réglementation mise à jour s'appliquant à partir de début janvier. Cependant, un arrangement temporaire a depuis été conclu pour fournir une période de transition jusqu'au 17 février afin d'exempter les produits importés nouvellement concernés de l'obligation d'un certificat sanitaire s'ils subissent un échantillonnage à 100 % et une analyse en laboratoire aux postes de contrôle frontaliers.

Des divergences dans les résultats d'analyse de l'oxyde d'éthylène provenant de divers laboratoires de l'UE et d'autres pays ont également été signalées.

Des traces de 2-chloro-éthanol (2CE) ont été trouvées dans le carbonate de calcium, qui est souvent utilisé dans les compléments alimentaires, mais on ne sait pas si la contamination provient de l'utilisation d'oxyde d'éthylène.

Les entreprises du secteur des compléments s'inquiètent du manque de clarté des résultats des analyses de niveaux d'oxyde d'éthylène sur les produits, selon un article publié en 2021 par la Fédération européenne des associations de fabricants de produits de santé (EHPM).

Le groupe a déclaré que la détection de 2-chloro-éthanol pourrait ne pas être un indicateur de contamination par l'oxyde d'éthylène comme supposé et pourrait provenir d'autres sources. Il a exhorté la Commission européenne à revoir son approche de la gestion de l'incident.

Le blog vous propos la conclusion de la réunion du 20 janvier 2022 et accrochez vos ceintures, comme l’on dit, c’est du lourd, du très lourd …

Plusieurs États membres ont partagé leurs points de vue sur la mise en œuvre de l'approche et la situation actuelle.

En conclusion de la réunion, la Commission a remercié les États membres de l'UE et la Norvège pour leurs contributions et a résumé les points suivants évoqués au cours de la réunion:
- La majorité des États membres ont confirmé l'application de l'approche harmonisée de la gestion des risques convenue lors de la réunion du 13 juillet 2021. Ils ont souligné l'importance de mettre en œuvre une approche à l'échelle de l'UE dans tous les États membres de l'UE. Plusieurs d'entre eux ont exprimé leur profond désaccord avec la mise en œuvre non uniforme par certains États membres, qui entraîne des distorsions du marché.
- Plusieurs États membres ont souligné la lourde charge de l'approche de la gestion convenue, car de plus en plus de produits se trouvent contaminés d'origines différentes, ce qui a conduit à ne pas suivre l'approche pour les aliments composés transformés. Elle a été remplacée par une approche basée sur les risques et des approches basées sur la détectabilité dans le produit fini au lieu de la traçabilité des ingrédients.
- Certains États membres, tout en faisant état d'une mise en œuvre complète de l'approche convenue, ont indiqué qu'ils assurent principalement le suivi des notifications au RASFF, mais qu'il n'y a pas ou peu d'échantillons prélevés dans le cadre de leurs propres programmes de surveillance. D'autres ont rapporté peu d'expérience également en raison du manque de laboratoires et/ou de ressources.
- Dans certains États membres, l'approche adoptée a été adaptée au fil du temps pour tenir compte de l'évolution de la situation.
Les préoccupations soulevées au sujet de l'approche actuelle comprenaient:
o Risque de disproportionnalité des mesures car la situation a évolué dans le temps avec plus de produits concernés qu'en 2020 mais aussi plus de dilution du fait des multiples étapes de transformation;
o Absence de règles du jeu équitables entre les produits nationaux et importés;
o Nécessité de se concentrer davantage sur les produits importés en général, et moins d'échantillonnage sur le marché;
o Création d'un précédent pour de futures situations/produits similaires.
- Un certain nombre d'États membres ont demandé l'organisation d'une autre réunion des coordinateurs de crise compte tenu du grand nombre de nouveaux produits dans lesquels se trouve l'ETO et en vue de tirer des enseignements pour l'avenir.
- Les conclusions préliminaires de l'EFSA ont confirmé les points de vue exprimés lors de la réunion du 4 octobre 2021, à savoir qu'il ne peut être exclu que le 2CE soit cancérigène et génotoxique et, compte tenu de ces incertitudes, aucun niveau sûr ne peut être établi. En outre, l'approche MOE (margin of exposure) ne doit pas être utilisée pour les cancérogènes génotoxiques délibérément ajoutés aux denrées alimentaires et aux aliments pour animaux ou présents dans les denrées alimentaires et les aliments pour animaux en raison de contaminations croisées évitables, et ne doit pas être utilisée pour outrepasser les exigences légales.

À la suite de cette réunion, la Commission examinera tous les éléments présentés et les examinera plus avant dans ses réflexions sur les prochaines étapes possibles, dont les États membres seront tenus informés.

NB: On attend toujours une position française ...

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

Clostridium perfringens: un pathogène comme indicateur de la qualité de l’eau

La Division de la sécurité alimentaire a émis une nouvelle fiche technique concernant Clostridium perfringens: un pathogène comme indicateur de la qualité de l’eau. Extraits.

La fiche technique présente la bactérie Clostridium perfringens et les dangers liés à son infection. Elle explique de plus, comment des bactéries anaérobies sulfito-réductrices qui incluent les C. Perfringens sont utilisés comme indicateurs de la qualité d'eau.

Indicateur de la qualité de l’eau
Clostridium perfringens
C. perfringens est un des indicateurs microbiologiques utilisés pour évaluer la qualité des eaux destinées à la consommation humaine. Ils sont utilisés comme des témoins très sensibles de pollution fécale car leur forme spore, beaucoup plus résistante que les formes végétatives des coliformes thermo-tolérantes ou entérocoques, permettrait de déceler une pollution fécale ancienne ou intermittente. De ce fait C. perfringens est utilisé en vue de démontrer l’efficacité d’un traitement de potabilisation. Les origines de C. perfringens dans l’eau sont multiples. Les eaux de surfaces peuvent être contaminés par des matières fertilisantes, les boues de stations d’épuration, des effluents d’élevage, …

Bactéries anaérobies sulfito-réductrices et leurs spores
La recherche de bactéries anaérobies sulfito-réductrices et de leurs spores (ASR) dans les eaux poursuit plusieurs objectifs :
- Les ASR réduisent le sulfite en sulfure produisant ainsi du sulfure d'hydrogène. Ceci peut par conséquent altérer le goût et l’odeur de l’eau.
- Leur présence dans l’eau peut corroder les tuyaux et conduits et entraîner des risques accrus pour la santé ;
- Indicateur de la présence de microorganismes pathogènes;
- L’absence d’ASR d’une nappe souterraine ou alluviale donne un retour quant à l'efficacité de la filtration naturelle ;

Les spores d’ASR constituent donc un indicateur d’efficacité des traitements de rétention dont la filtration sur sable dans une station de traitement. Il est particulièrement important de prêter attention à ce paramètre pour les eaux superficielles.

Analyses de la qualité de l’eau
La Directive 2020/2184 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2020 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine préconise la recherche de C. perfringens y compris les spores (valeur paramétrique 0 nombre/100 ml). Avec la recherche des ASR qui incluent les C. perfringens, un défaut de filtration sera plus sûrement détecté. En outre, comme dans une eau normalement aérée les formes végétatives sont incapables de survivre, il y a avantage à lever la dormance des spores d’ASR pour les dénombrer et à éliminer la flore végétative interférente par «pasteurisation».

La Directive (UE) 2020/2184 ne s'applique pas aux eaux minérales naturelles et les eaux qui constituent des médicaments, étant donné que ces eaux relèvent, respectivement, des directives 2009/54/CE et 2001/83/CE du Parlement européen et du Conseil.

Notons que la Directive 2009/54/CE du Parlement européen et du Conseil du 18 juin 2009 relative à l’exploitation et à la mise dans le commerce des eaux minérales naturelles reste muette par rapport à C. perfringens. Ceci s’explique sans doute par le fait que l’eau minérale est pompée d’une grande profondeur par rapport à l’eau de surface (eau potable) et qu’une contamination par des matières fécales peut être exclue.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

mardi 15 février 2022

Projet de recherche sur les aspects de sécurité sanitaire des insectes comestibles par le BfR

«Projet de recherche sur les aspects de sécurité sanitaire des insectes comestibles», source Communication du BfR n°006/2022 du 2 février 2022.

Parfois, les insectes comestibles sont au premier plan du débat public en tant que sources possibles de protéines. En Allemagne, l'idée demande encore un certain temps d'adaptation, mais dans d'autres cultures, les insectes sont au menu depuis longtemps. En collaboration avec l'Université Jomo Kenyatta de Nairobi au Kenya, l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) a lancé le projet de recherche ContamInsect afin de mieux identifier les problèmes de santé qui pourraient être liés à la consommation d'insectes comestibles. L'équipe de recherche internationale veut savoir si et dans quelle mesure les espèces d'insectes les plus consommées au Kenya sont contaminées par des substances indésirables. L'objectif est d'apporter une contribution à la sécurité des aliments et donc aussi à l'approvisionnement alimentaire.

Les insectes comestibles sont discutés comme une alternative possible à la viande. En tant qu'animaux à sang froid, ils nécessitent moins d'énergie que les animaux de ferme traditionnels. En Afrique en particulier, l'utilisation accrue des insectes pourrait contribuer à la sécurité des aliments par la consommation directe, mais aussi comme aliment riche en protéines pour le bétail.

Cependant, il existe encore un besoin considérable de recherche concernant les problèmes de santé potentiels pour les consommateurs d'insectes comestibles. Pour clarifier l'état de contamination des insectes, le BfR a donc lancé un projet de trois ans, connu sous le nom de ContamInsect, en collaboration avec l'Université Jomo Kenyatta. Dans la première partie du projet, l'accent sera mis sur la mesure dans laquelle les insectes sont exposés à des substances indésirables, par ex. dioxines, biphényles polychlorés, hydrocarbures aromatiques polycycliques ou toxines de moisissures telles que les aflatoxines. A cet effet, les insectes collectés au Kenya seront analysés dans les laboratoires du BfR à Berlin.

Dans une autre partie du projet, une expérience d'alimentation avec des céréales contenant des aflatoxines et des larves de la mouche soldat noire (Hermetia illucens) sera menée au Kenya. Le climat chaud et humide du Kenya offre un terreau idéal pour les moisissures productrices d'aflatoxines, qui peuvent rendre une grande partie de la récolte non comestible. Les analyses chimiques doivent montrer si les larves qui se nourrissent de grains moisis accumulent ou excrètent des aflatoxines. Par exemple, les grains contaminés par l'aflatoxine pourraient être convertis en biomasse d'insectes et donc en protéines de haute qualité.

ContamInsect est un projet financé soutenu par le ministère fédéral allemand de l'Alimentation et de l'Agriculture (BMEL). Des informations supplémentaires sur le projet de recherche ContamInsect sont ici.

Mise à jour du 21 février 2022. On lira «Un projet au Kenya examine la sécurité sanitaire des insectes comestibles. L'UE approuve les grillons domestiques», source Food Safety News.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

La culture de cellules musculaires à destination alimentaire. Est-ce possible ? Est-ce acceptable ?

«La culture de cellules musculaires à destination alimentaire. Est-ce possible ? Est-ce acceptable ?» par Claude Allo, Michel Duclos, Jean François Hocquette & Hervé This, membres de l'Académie d'Agriculture de France, source agri-mutuel

Les techniques de culture cellulaire initialement mises au point pour des applications médicales vont-elles devenir le nouvel instrument de l'industrie agroalimentaire pour produire ce que certains nomment la «viande cultivée» ? Depuis la présentation, en 2013, du premier tissu issu de cellules musculaires cultivées in vitro visant l'imitation de la viande, les annonces se multiplient promettant une production à grande échelle dans les prochaines années. Est-ce possible, et est-ce acceptable ?

Un colloque organisé en novembre 2021 par l’Académie d’agriculture de France et l’Association française de zootechnie, en partenariat avec l’Académie vétérinaire et la Société française de nutrition, s’est efforcé de répondre à ces questions posées sur un sujet très médiatisé et controversé.

Quels procédés de fabrication et quels produits ?
Les procédés mis en œuvre s’appuient sur les techniques de culture cellulaire, connues de longue date en recherche médicale et dans l’industrie pharmaceutique, tout particulièrement pour la production de protéines thérapeutiques et de vaccins. Ils comprennent 3 phases principales :
- le prélèvement de cellules souches sur un animal (bovins, ovins, porcs, poulets, poissons…) ;
- la multiplication de ces cellules en culture in vitro dans un milieu nutritif composé de protéines, d’hormones et de facteurs de croissance ;
- la différenciation cellulaire et la fixation sur des supports constituant des échafaudages, pour former des amas de cellules ou de fibres.

À l’échelle industrielle la culture cellulaire est développée dans des bioréacteurs, adaptés à une variété d’applications. […]

Un monde de startups avec des financement en forte croissance récente.
Les start-ups se sont intéressées au sujet, principalement depuis 2010 : en quelques années leur nombre a fortement augmenté pour atteindre près d’une centaine actuellement. Elles sont majoritairement installées aux USA dans la Silicon Valley, en Israël et aussi en Europe.

De la même façon, la croissance de l’investissement en capital-risque est récente. Il est passé de 20 millions de dollars US en 2017 à 40 millions en 2018, 60 millions en 2019, pour atteindre 366 millions en 2020, montant qui sera dépassé en 2021. […]

Cette production de masse annoncée est- elle possible ?
La culture de cellules musculaires est donc possible en laboratoire, mais d’immenses défis techniques et économiques restent à surmonter pour parvenir à une production à grande échelle.

Les défis techniques concernent principalement la composition des milieux de culture, la mise au point de bioréacteurs de grande taille, et la sécurité sanitaire tout au long du processus de production. […]

Le modèle économique reste donc à trouver, et l’on est encore loin d’une production significative et maîtrisée. Certaines études considèrent même, que cette production cellulaire pourrait ne jamais être compétitive.

Est-ce acceptable par les consommateurs ?
De nombreuses études sur l’acceptabilité de ces produits par les consommateurs - réalisées souvent à la demande des promoteurs - présentent des résultats favorables. Quel crédit peut-on leur accorder dès lors que les sondés ne connaissent pas le produit sur lequel ils sont interrogés ?

Certes, comme il en est pour tous les nouveaux produits, la majorité des consommateurs est prête à goûter, ce qui ne signifie pas qu’ils sont prêts à en consommer régulièrement. Des enquêtes les plus robustes ou plus récentes ressort un faible consentement à payer par rapport aux produits concurrents, mais aussi l’expression de nombreuses inquiétudes.

Accédez à l’intégralité de la publication en téléchargement ici.

Mise à jour du 17 février 2022. Il n'y a pas que les cultures de cellules musculaires, voici venir les cultures de cellules produisant du lait, Cell-cultured milkcompetitor coming soon.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.