lundi 3 octobre 2022

La persistance de Listeria est payante !

Voici un article qui a été sélectionné par les éditeurs de la revue Applied and Environmental Microbiology, «La persistance de Listeria est payante».

La persistance de Listeria monocytogenes dans les environnements de transformation des aliments contribue à sa propagation. Fagerlund et al. rapportent la forte prévalence de souches envahissantes dans l'industrie alimentaire norvégienne, en particulier dans la chaîne de distribution de la viande. Les clones persistants portaient des gènes de résistance aux métaux et/ou biocides et de survie au stress. Ces résultats pourraient orienter les stratégies de désinfection pour la maîtrise de ce pathogène important dans l'industrie alimentaire.

Cet article s’intitule «Pervasive Listeria monocytogenes Is Common in the Norwegian Food System and Is Associated with Increased Prevalence of Stress Survival and Resistance Determinants» (L’omniprésence de Listeria monocytogenes est courante dans le système alimentaire norvégien et est associée à une prévalence accrue de déterminants de la survie au stress et de la résistance) et il est disponible en intégralité sur le site de la revue.

Résumé
Pour étudier la diversité, la distribution, la persistance et la prévalence des gènes de survie et de résistance au stress des clones de Listeria monocytogenes dominants dans les environnements de transformation des aliments en Norvège, les séquences génomiques de 769 isolats de L. monocytogenes provenant d'environnements de l'industrie alimentaire, d'aliments et de matières premières (et parmi eux, 512 ont été séquencés dans la présente étude) ont été soumises au wgMLST (études variations génétiques du génome entier), à l’analyse du polymorphisme nucléotidique (SNP) et à des analyses génomiques comparatives.

L'ensemble des données comprenait des isolats provenant de neuf installations de transformation de viande et de six installations de transformation de saumon en Norvège recueillies sur une période de trois décennies. Le complexe clonal (CC) le plus répandu était CC121, retrouvé dans 10 usines, suivi de CC7, CC8 et CC9, retrouvés chacun dans 7 usines. Dans l'ensemble, 72% des isolats ont été classés comme persistants, montrant 20 différences alléliques ou moins par wgMLST par rapport à un isolat retrouvé dans la même usine au cours d'une année différente. De plus, plus de la moitié des isolats (56%) présentaient ce niveau de similarité génétique avec un isolat prélevé dans une autre installation de transformation des aliments. Ceux-ci ont été désignés comme des souches omniprésentes, définies comme des clusters ayant le même niveau de similitude génétique que les souches persistantes mais isolées de différentes usines. La prévalence des déterminants génétiques associés à une survie accrue dans les environnements de transformation des aliments, y compris les déterminants de la résistance aux métaux lourds et aux biocides, les gènes de réponse au stress et des mutations conduisant à la troncation dans le facteur de virulence inlA, a montré une augmentation très significative parmi les isolats envahissants, mais pas parmi les isolats persistants. De plus, ces gènes étaient significativement plus fréquents parmi les isolats provenant d'environnements de transformation des aliments que dans les isolats provenant d'environnements naturels et ruraux (n = 218) et les isolats cliniques (n = 111) de Norvège.

Importance
Listeria monocytogenes peut persister dans les environnements de transformation des aliments pendant des mois, voire des décennies, et se propager dans le système alimentaire, par exemple, par des matières premières contaminées. La connaissance de la distribution et de la diversité de L. monocytogenes est importante dans les enquêtes sur les épidémies et est essentielle pour suivre et maîtriser ce pathogène dans le système alimentaire. La présente étude présente un aperçu complet de la prévalence des clones persistants et de la diversité de L. monocytogenes dans les installations norvégiennes de transformation des aliments. Les résultats démontrent une large diffusion de souches très similaires dans tout le système alimentaire norvégien, en ce sens que 56% des 769 isolats collectés dans les usines de transformation des aliments appartenaient à des clusters de L. monocytogenes identifiés dans plus d'un établissement. Ces souches étaient associées à une augmentation globale de la prévalence de plasmides et de déterminants de la résistance aux métaux lourds et aux biocides, ainsi qu'à d'autres éléments génétiques associés aux mécanismes de survie au stress et à la persistance.

Les auteurs notent,
Les résultats de la présente étude suggèrent que la définition opérationnelle de la propagation (pervasion) est supérieure à celles utilisées pour définir la persistance dans l'identification des souches porteuses d'adaptations responsables d'une capacité accrue à survivre et à se multiplier dans les environnements de transformation des aliments. Cette approche peut contribuer à démêler davantage les mécanismes responsables de la survie de L. monocytogenes dans le système alimentaire, ce qui pourrait à son tour guider l'amélioration des stratégies de maîtrise de ce pathogène important.

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