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mardi 22 mars 2022

Un cocktail de microplastiques dans notre alimentation, selon l'Anses

«Un cocktail de microplastiques dans notre alimentation», source Anses.

L’eau est loin d’être le seul aliment dans lequel on a retrouvé des microplastiques. Du lait aux coquillages en passant par les fruits et les légumes, leur présence dans notre environnement est omniprésente. Si les conséquences sur notre santé ne sont pas encore connues, des études sur les animaux laissent penser que leur ingestion pourrait impacter le bon fonctionnement de l’intestin.

Les microplastiques sont des particules de plastique dont la taille est comprise entre 5 millimètres et quelques centaines de nanomètres, soit 70 fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu. Ils peuvent être produits intentionnellement ou issus de la fragmentation de particules de plus grande taille (macroplastiques). Il est important de souligner que les microplastiques sont présents sous différentes formes (fragments, fibres, billes, films etc.). Ils peuvent être composés avec plus de vingt polymères différents (polyéthylène, polypropylène, polystyrène, etc.) incluant des additifs (plastifiants, antioxydants, retardateurs de flamme, colorant). Ils sont ubiquitaires c’est-à-dire qu’on les trouve dans tous les compartiments de l’environnement (eau, terre, air) mais aussi dans notre environnement quotidien (alimentation, objets, contenants, etc.). Ces particules s'accumulent dans les écosystèmes, même dans les habitats les plus reculés, comme les fonds marins, ou l’Antarctique, et sont transférées dans les chaînes alimentaires, ce qui conduit inévitablement à leur ingestion involontaire par l’être humain. De plus, certains emballages (gobelets, gourdes, boites alimentaires, etc.) et processus de cuisson des aliments ajoutent une contamination en microplastiques supplémentaire à notre nourriture.

Le document rapporte les compléments suivants:
- Des méthodes de caractérisation des microplastiques en cours de développement
- Des microplastiques retrouvés dans de nombreux aliments
- Des disfonctionnements intestinaux constatés chez les animaux
Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite. 

vendredi 25 février 2022

Choses lues sur la politique agricole européenne: chronique d'un désastre annoncé ?

J'avais écrit sur le blog, avec Le new green deal de la Commission européenne, le mur se rapproche ! Il me semble que nous y sommes ... voir aussi ici.

Complément
On lira dans ce contexte «La sécurité des approvisionnements alimentaires», extrait du Rapport public annuel 2022 de la Cour des comptes. 

Alors que le terme d'«agribashing» était encore en vogue avant que le virus n'abrège la durée du salon en 2020, la pandémie a promu les paysans au rang de gardiens de la «souveraineté alimentaire», érigée comme priorité au sommet de l'Etat. Cette édition (du Salon International de l’Agriculture de Paris) s'annonce d'ailleurs très politique à six semaines du premier tour de la présidentielle.

Commentaire. Cela n'engage que moi, mais il faudrait urgemment pour restaurer notre politique énergétique, en commençant par arrêter les moulins à vent (éoliennes) et réouvrir Fesseinheim.

Aux lecteurs du blog
Pour une triste question d’argent, 500 euros, la revue PROCESS Alimentaire prive les lecteurs de 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles, étant donné le nombre important de lecteurs. Le départ du blog de la revue a été uniquement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog.

mardi 15 février 2022

La culture de cellules musculaires à destination alimentaire. Est-ce possible ? Est-ce acceptable ?

«La culture de cellules musculaires à destination alimentaire. Est-ce possible ? Est-ce acceptable ?» par Claude Allo, Michel Duclos, Jean François Hocquette & Hervé This, membres de l'Académie d'Agriculture de France, source agri-mutuel

Les techniques de culture cellulaire initialement mises au point pour des applications médicales vont-elles devenir le nouvel instrument de l'industrie agroalimentaire pour produire ce que certains nomment la «viande cultivée» ? Depuis la présentation, en 2013, du premier tissu issu de cellules musculaires cultivées in vitro visant l'imitation de la viande, les annonces se multiplient promettant une production à grande échelle dans les prochaines années. Est-ce possible, et est-ce acceptable ?

Un colloque organisé en novembre 2021 par l’Académie d’agriculture de France et l’Association française de zootechnie, en partenariat avec l’Académie vétérinaire et la Société française de nutrition, s’est efforcé de répondre à ces questions posées sur un sujet très médiatisé et controversé.

Quels procédés de fabrication et quels produits ?
Les procédés mis en œuvre s’appuient sur les techniques de culture cellulaire, connues de longue date en recherche médicale et dans l’industrie pharmaceutique, tout particulièrement pour la production de protéines thérapeutiques et de vaccins. Ils comprennent 3 phases principales :
- le prélèvement de cellules souches sur un animal (bovins, ovins, porcs, poulets, poissons…) ;
- la multiplication de ces cellules en culture in vitro dans un milieu nutritif composé de protéines, d’hormones et de facteurs de croissance ;
- la différenciation cellulaire et la fixation sur des supports constituant des échafaudages, pour former des amas de cellules ou de fibres.

À l’échelle industrielle la culture cellulaire est développée dans des bioréacteurs, adaptés à une variété d’applications. […]

Un monde de startups avec des financement en forte croissance récente.
Les start-ups se sont intéressées au sujet, principalement depuis 2010 : en quelques années leur nombre a fortement augmenté pour atteindre près d’une centaine actuellement. Elles sont majoritairement installées aux USA dans la Silicon Valley, en Israël et aussi en Europe.

De la même façon, la croissance de l’investissement en capital-risque est récente. Il est passé de 20 millions de dollars US en 2017 à 40 millions en 2018, 60 millions en 2019, pour atteindre 366 millions en 2020, montant qui sera dépassé en 2021. […]

Cette production de masse annoncée est- elle possible ?
La culture de cellules musculaires est donc possible en laboratoire, mais d’immenses défis techniques et économiques restent à surmonter pour parvenir à une production à grande échelle.

Les défis techniques concernent principalement la composition des milieux de culture, la mise au point de bioréacteurs de grande taille, et la sécurité sanitaire tout au long du processus de production. […]

Le modèle économique reste donc à trouver, et l’on est encore loin d’une production significative et maîtrisée. Certaines études considèrent même, que cette production cellulaire pourrait ne jamais être compétitive.

Est-ce acceptable par les consommateurs ?
De nombreuses études sur l’acceptabilité de ces produits par les consommateurs - réalisées souvent à la demande des promoteurs - présentent des résultats favorables. Quel crédit peut-on leur accorder dès lors que les sondés ne connaissent pas le produit sur lequel ils sont interrogés ?

Certes, comme il en est pour tous les nouveaux produits, la majorité des consommateurs est prête à goûter, ce qui ne signifie pas qu’ils sont prêts à en consommer régulièrement. Des enquêtes les plus robustes ou plus récentes ressort un faible consentement à payer par rapport aux produits concurrents, mais aussi l’expression de nombreuses inquiétudes.

Accédez à l’intégralité de la publication en téléchargement ici.

Mise à jour du 17 février 2022. Il n'y a pas que les cultures de cellules musculaires, voici venir les cultures de cellules produisant du lait, Cell-cultured milkcompetitor coming soon.

Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

vendredi 11 février 2022

Protégeons ceux qui nous nourrissent

«Des éleveurs témoignent de leur souffrance dans une vidéo», source agri-mutuel.

Si les associations animalistes qui s’introduisent dans les élevages défrayent régulièrement la chronique médiatique, Les Z’Homnivores, collectif d’acteurs de la production alimentaire, n’entendent pas leur laisser le monopole du registre dramatique. L’organisation a recueilli, dans une vidéo, les témoignages d’éleveurs victimes de ces intrusions et dénonce les conséquences psychologiques importantes de ces actions sur les éleveurs.

Depuis quelques années, des associations qui ont pour but de mettre fin à l’élevage s’introduisent régulièrement dans les exploitations et multiplient les actions de dégradation, de harcèlement et de «name and shame» sur les éleveurs. Avec des conséquences psychologiques non négligeables pour ces derniers. Dans une vidéo, le collectif les Z’Homnivores dénonce la violence des actions menées par les militants de ces associations, en donnant la parole aux éleveurs.

En 2020, une trentaine d’actes de violence animaliste ont été commis dans des fermes à des fins idéologiques, rappelle l’organisation. «Une tendance qui ne cesse de progresser et dont les chiffres ne révèlent qu’une infime partie de la réalité au regard du peu de plaintes déposées par les victimes», ajoute le collectif.

Témoignant à visage caché, les éleveurs émus relatent le sentiment de peur suite à ces attaques. Philippe (le prénom a été changé) avoue avoir été «complètement choqué» par l’intrusion. D’autres dénoncent l’humiliation qui a suivi, la honte vis-à-vis des voisins. «On a eu peur des représailles, peur pour les enfants», explique un éleveur. «Je n’osais plus sortir», ajoute un autre.

Retrouvez en vidéo le témoignage des éleveurs:
Aux lecteurs du blog
Comme le montre cette notice de la BNF, le blog Albert Amgar a été indexé sur le site de la revue PROCESS Alimentaire. 10 052 articles initialement publiés par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue sont aujourd’hui inacessibles. Disons le franchement, la revue ne veut pas payer 500 euros pour remettre le site à flots, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles.

mercredi 19 janvier 2022

Le mode d'alimentation des nouveau-nés pourrait influencer la composition des bactéries buccales

«Le mode d'alimentation des nouveau-nés pourrait influencer la composition des bactéries buccales», source ASM News du18 janvier 2022.

Faits saillants
- Le microbiote buccal se diversifie au fur et à mesure que les enfants grandissent.
- Comprendre ce développement pourrait éclairer les connaissances sur les maladies.
- Une nouvelle étude examine la transmission verticale des microbes des mères aux nourrissons.
- Les résultats montrent une plus faible abondance de variants de séquences d'amplicons partagés chez les nourrissons allaités que chez les nourrissons nourris au lait maternisé.

Après la naissance, la bouche humaine devient rapidement un foyer de variation microbienne. Les espèces de Streptococcus dominent largement la cavité buccale pendant les 6 premières semaines de vie, mais la population bactérienne se diversifie avec l'âge et l'expérience. Les chercheurs étudient ce développement précoce, en partie, pour comprendre les liens entre le microbiote buccal et les maladies associées.

La mère d'un nourrisson est probablement une source majeure, sinon la plus importante, du microbiote oral précoce. Cette semaine dans mBio, des chercheurs dentaires au Japon rapportent une nouvelle analyse de la façon dont les nouvelles mères partagent les microbes avec les nouveau-nés. Les chercheurs ont recueilli 892 prélèvements de langue de 448 paires de mères et de bébés (217 mâles, 231 femelles), prélevés lorsque les enfants avaient 4 mois, pour mesurer l'abondance bactérienne et, plus précisément, l'abondance de séquences d'ADN uniques, appelées variants de séquence d’amplicon (VSA), partagés entre la mère et l'enfant.

Les VSA partagés chez les nouveau-nés variaient de presque rien à presque 100%, a dit Yoshihisa Yamashita de l'Université de Kyushu, Japon, auteur principal de l'étude. «Le niveau d'acquisition de bactéries buccales maternelles variait considérablement d'un individu à l'autre», a-t-il dit. L'abondance relative moyenne des VSA que les nouveau-nés partageaient avec leur mère était cependant de 9,7 %, ce qui, selon les chercheurs, était significativement plus élevé que l'abondance de VSA que les nouveau-nés partageaient avec d'autres mères non apparentées. L'étude a été dirigée par Shinya Kageyama, également à l'Université de Kyushu.

Notamment, l'abondance et la composition partagées variaient considérablement selon la façon dont le nourrisson se nourrissait. Les nourrissons allaités exclusivement partageaient moins de VSA avec leur mère que les nourrissons nourris exclusivement avec du lait maternisé ou nourris avec une combinaison d'allaitement et de lait maternisé. Les nourrissons allaités avaient également une composition bactérienne sans rapport avec celle de la mère par rapport aux autres groupes. Les chercheurs n'ont trouvé aucune différence d'abondance liée à l'âge, au sexe, au mode d'accouchement, au statut tabagique familial ou à l'utilisation d'antibiotiques des nourrissons.

Les chercheurs ont proposé deux hypothèses pour expliquer la différence. «La première est que les facteurs protecteurs du lait maternel régulent la colonisation bactérienne orale dérivée de la mère», a dit Yamashita. La seconde est que les différents substrats apportés par le lait maternisé et le lait maternel influencent l'équilibre des bactéries dans la bouche.

Contrairement aux études précédentes qui ont rapporté des microbes partagés entre les mères et les nourrissons, le nouveau travail comprend une analyse complète des 9 régions hypervariables du gène de l'ARNr 16s. De plus, les auteurs ont noté que l'approche VSA permet l'identification de séquences d'ADN qui diffèrent d'aussi peu qu'un seul nucléotide.

À l'Université de Kyushu, les chercheurs se concentrent sur la connexion du microbiote oral au début de la vie au risque de maladie plus tard dans la vie. Des études antérieures ont lié certaines bactéries aux caries des dents et à la parodontite. Cependant, des recherches plus récentes ont également rapporté que les microbes généralement présents dans la bouche apparaissent dans l'intestin chez les personnes atteintes de maladies graves allant de la cirrhose du foie à la maladie inflammatoire de l'intestin en passant par le cancer colorectal.

Les nouvelles découvertes, a dit Yamashita, sont «vitales comme base pour de nouvelles études». Le groupe prévoit de suivre la même population d'étude, avec le prochain examen du microbiote buccal et des conditions cliniques fixées pour les bilans de santé des nourrissons à 3 ans.

Aux lecteurs du blog
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mercredi 17 novembre 2021

Que sait-on des résidus de pesticides dans l'alimentation ?

La question de la présence éventuelle, dans les aliments, de traces des substances utilisées comme insecticides ou fongicides a été posée voici plus de deux siècles. À cette époque, l'interrogation visait uniquement des composés d'origine végétale (ex : extraits de tabac) ou minérale (ex : chaux, sels de cuivre, d'arsenic…). Depuis, chaque époque a cherché des réponses rationnelles en fonction de la nature des questions, de l'état des connaissances et de la valeur des méthodes d'analyses disponibles. Source Agri Mutuel.

Le point avec l'Académie d'agriculture de France.

Au fil des décennies, le sujet s’est complexifié en raison du nombre grandissant et de la diversité des substances utilisées pour la protection des plantes, de la sensibilité croissante des moyens de détection, de l’écheveau des réglementations nationales et internationales et la multiplication des catégories d’usage réglementaire. Pour la mise en marché des produits, l’instauration de procédures officielles nationales, puis européennes, et le progrès scientifique ont permis de renforcer la valeur des réponses apportées. La création de limites maximales de résidus, l’harmonisation progressive des normes internationales et la mise en place de réseaux de surveillance publiant des rapports, sont maintenant de nature à clarifier le sujet et à fournir des réponses solides. […]

En Europe, la surveillance exercée par les États et le regroupement de l’ensemble des études conduites sur les résidus de substances phytopharmaceutiques dans les aliments permettent de disposer de données très solides pour juger de la situation et de son évolution dans le temps.

Sur une période de plus de vingt années, il est ainsi possible de conclure que la majorité des denrées alimentaires issues de l’agriculture ne contiennent pas de résidus.

Dans une fraction mineure des échantillons analysés, un ou plusieurs résidus sont quantifiables à des niveaux inférieurs aux limites maximum autorisées.Il existe enfin un faible pourcentage de denrées qui sont en infraction avec ces limites. Elles résultent majoritairement de traitements de post-récolte, de denrées importées et de distorsions entre des réglementations nationales qui, tout en allant vers plus d’harmonisation, demeurent encore hétérogènes.


La nature, la fréquence et le niveau des contaminants détectés permettent régulièrement aux autorités de surveillance de conclure que l’exposition aux résidus de pesticides par voie alimentaire des consommateurs européens est peu susceptible de présenter un risque pour leur santé.

Synthèse du programme européen d'analyses des résidus de produits phytopharmaceutiques dans les denrées alimentaires. Moyenne 1996-2017 du réseau d'études regroupant les pays de l'UE + Norvège et Islande coordonné par l'EFSA (Source : rapports annuels de l'EFSA). Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

Aux lecteurs du blog
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dimanche 14 novembre 2021

L'éthique du numérique dans le secteur alimentaire. L'avenir du partage de données

«L'éthique du numérique dans le secteur alimentaire. L'avenir du partage de données», source communiqué de l’Université du Lancaster.

Imaginez un monde dans lequel des emballages intelligents pour les plats cuisinés des supermarchés vous informent en temps réel de votre empreinte carbone, vous avertissent en direct sur les rappels de produits et vous alertent instantanément sur la sécurité sanitaire, car des allergènes ont été détectés de manière inattendue dans l'usine.

Mais combien d'énergie supplémentaire serait utilisée pour alimenter un tel système ? Et si une alerte accidentelle signifiait qu'on vous disait de jeter votre produit alimentaire sans raison ?

Telles sont quelques-unes des questions posées par une équipe de chercheurs, dont un professeur de l'Université de Lancaster en politique de conception et réflexion sur l'avenir, qui, en créant des objets à partir d'un nouveau monde imaginaire ‘intelligent’, examine les implications éthiques de l'utilisation de l'intelligence artificielle dans le secteur alimentaire. .
Leur article, Considering the ethical implications of digital collaboration in the Food Sector (Considérations sur les implications éthiques de la collaboration numérique dans le secteur alimentaire), est publié dans le numéro de novembre de la revue de solutions en science des données Patterns (article disponible en accès libre).

La production alimentaire est le secteur le plus important de l'industrie manufacturière britannique. Les processus et systèmes complexes de production et de distribution alimentaire, impliquant des millions de personnes et d'organisations, produisent chaque jour d'énormes quantités de données.

Mais, dit l'article, pour que les opportunités se réalisent pleinement, il est nécessaire de pouvoir travailler ensemble en toute sécurité sanitaire, partager et accéder à une grande variété de sources de données dans l'ensemble du secteur alimentaire. Le partage des données et leur utilisation plus efficace, comme avec l'IA et d'autres nouvelles innovations technologiques, peuvent potentiellement réduire les déchets, augmenter la durabilité et protéger la santé.

Répondre à ce besoin nécessite un mécanisme de confiance pour permettre aux différentes parties tout au long de la chaîne d'approvisionnement d'aider chaque partie à prendre des décisions éclairées sur la crédibilité des sources de données distinctes. Mais les organisations peuvent se méfier du partage de données qui peuvent être commercialement sensibles, de sorte que de nouveaux systèmes sont en cours de développement et peuvent être fiables pour protéger la confidentialité tout en permettant une utilisation plus large des données collectées.

L'article met en garde contre le fait que les nouvelles technologies peuvent également introduire des problèmes éthiques et des conséquences néfastes inattendues.

«Créer une telle collaboration de données nécessiterait l'intégration à la fois de technologies de pointe et d'éléments sociaux, institutionnels et politiques environnants pour garantir que le système fonctionne de manière égale et équitable pour toutes les parties impliquées», ajoute l'article.

«Par exemple, si l'IA doit être mise en œuvre, nous devons relever les défis éthiques bien connus dans ce domaine, tels que les préjugés et la responsabilité, pour créer des systèmes responsables de leur mise en œuvre et donner la priorité au bien-être humain.»

Le projet a réuni des personnes possédant différents types d'expertise et a utilisé une méthode appelée ‘fiction de conception’ pour aider à explorer les implications éthiques du partage de données sur l'alimentation et évaluer des technologies qui n'existent pas encore.

L'auteur principal, la Dr Naomi Jacobs du Imagination Laboratory de l'Université de Lancaster, a dit, «Plutôt que de poser des questions générales sur ce qui pourrait mal tourner, ou de devoir attendre que quelque chose soit entièrement construit - quand il est probablement trop tard pour changer les choses sans coûts énormes ou tout recommencer - nous avons imaginé à quoi ressemblerait le monde si ‘les données fiables’ (conçues pour protéger les données privées tout en permettant à d'autres d'en faire usage) existaient déjà.»

Dans le cadre d'un projet plus large établi par l'Internet of Food Things Network+ (dirigé par l'Université de Lincoln) pour explorer les fiducies de données liées au secteur alimentaire, l'équipe de recherche a créé des objets qui agissaient comme des ‘accessoires’ de ce monde fictif, comme un film ‘documentaire’ pour un rappel dans un supermarché et l'emballage en temps réel de plats cuisinés des supermarchés. Ces accessoires ont été utilisés avec un ensemble de cartes conçues pour permettre l'engagement avec l'éthique de la technologie, appelé Moral-IT Deck. À l'aide de ceux-ci, ils ont travaillé avec des experts en alimentation et en technologie pour évaluer les avantages éthiques potentiels, les risques et les défis qu'ils posaient.

«Grâce à ce processus, nous avons découvert des problèmes importants», a ajouté le Dr Jacobs. «Par exemple, il est essentiel de déterminer où se situe le pouvoir dans ces systèmes, comment les grandes entreprises, les petites entreprises et les consommateurs individuels pourraient être impactés positivement ou négativement, et comment différents aspects éthiques tels que la durabilité et le bien-être, la confidentialité et la transparence, pourraient devoir être être équilibré. Ceux-ci doivent être pris en compte lors du développement de ces types de fiducies de données à l'avenir.»

L'article présente une approche dans laquelle les implications éthiques du progrès technologique peuvent être considérées, en particulier ici dans le contexte de la collaboration numérique dans le secteur alimentaire et avec un accent particulier sur l'utilisation de l'IA dans la gestion et l'utilisation des données partagées et l'importance de innovation responsable.

NB: Merci à Joe Whitworth de Food Safety News de m'avoir signaler cet article


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lundi 5 juillet 2021

Exposition aux métaux de la population française. Quid du cuivre dans l'agriculture biologique ?

«Exposition aux métaux de la population française : résultats de l’étude ESTEBAN», source Santé publique de France du 1er juillet 2021.

Arsenic, cadmium, chrome, cuivre, nickel, mercure… Santé publique France publie les nouvelles données françaises d’exposition aux métaux de la population française issues de l’étude ESTEBAN. Cette étude a permis de décrire l’exposition à 27 métaux et de mesurer leur présence dans l’organisme des adultes, et pour la première fois à l’échelle nationale chez les enfants. Cette nouvelle photographie des imprégnations souligne que l’ensemble de la population est concerné. Il est donc nécessaire de maintenir les études de biosurveillance pour suivre l’évolution des expositions aux métaux et poursuivre les mesures visant à les réduire, en agissant en particulier sur les sources d’exposition, compte tenu de leurs effets néfastes sur la santé (cancérogénicité, effets osseux, rénaux, cardiovasculaires, neurotoxiques…).

(…) Les résultats publiés aujourd’hui concernant l’exposition aux métaux, comme le cadmium, le cuivre, le nickel ou encore le mercure, constituent le deuxième volet de cette grande étude de Biosurveillance menée par Santé publique France. Ces données s’ajoutent aux résultats publiés en septembre 2019 concernant les substances issues des produits d’usage courant et à ceux publiés en mars 2020 concernant le plomb. 

Des métaux détectés chez l’ensemble de la population française
Naturellement présents dans l’environnement, les métaux peuvent être à l’origine de l’apparition maladies chroniques, de déficience immunitaire ou encore de cancers. La mesure de l’imprégnation de la population à ces substances, couplées au recueil d’informations de leurs comportements ou leurs habitudes alimentaires permettent d’identifier des sources d’expositions sur lesquelles agir afin de prévenir l’apparition de telles pathologies.

Des sources d’expositions différentes selon les métaux

Les déterminants de l’exposition mesurés, principalement alimentaires, étaient similaires à ceux observés dans la littérature :
  • la consommation de poissons et de produits de la mer influençait les concentrations en arsenic, chrome, cadmium et mercure ;
  • la consommation de céréales, celles en cadmium et lorsqu’elles provenaient de l’agriculture biologique, celles en cuivre ;
  • la consommation de légumes issus de l’agriculture biologique, celle en cuivre.
D’autres déterminants connus ont également été observés :
  • la consommation de tabac augmentait les concentrations en cadmium et cuivre ;
  • les implants médicaux, celles en chrome ;
  • les plombages, celles en mercure urinaire.

Quelques conseils pour réduire l’exposition à certains métaux

En étudiant à la fois les niveaux et les modes d’imprégnation, les résultats de l’étude Esteban permettent de rappeler la nécessité d’ancrer davantage la lutte contre le tabagisme y compris le tabagisme passif afin de réduire l’exposition au cadmium

En effet, chez les adultes, le tabac entrainait une augmentation de plus de 50% d’imprégnation chez les fumeurs.

Par ailleurs, l’alimentation étant une des principales sources d’exposition, il apparait important de rappeler les recommandations du PNNS et de diversifier les sources d’aliments, notamment concernant les poissons. Le poisson et les produits de la mer ont beaucoup de qualités nutritionnelles mais leur consommation influence les concentrations en arsenic, cadmium, chrome et mercure. il est recommandé de consommer 2 fois par semaine du poisson dont un poisson gras en variant les espèces et les lieux de pêche.

NB; Pour la réduction du cuivre, je suggère soit de limiter son utilisation dans l'agriculture biologique ou soit de réduuire sa consommation de produits issus de l'agriclture biologique ...

Mise à jour du 6 juillet 2021. Selon La France AgricoleL’utilisation de cuivre dans les productions légumières en agriculture biologique pourrait expliquer le lien entre consommation de légume bio et augmentation de la concentration de cuivre chez les enfants.

Mise à jour du 7 juillet 2021

Mise à jour du 8 juillet 2021.

Mise à jour du 22 juillet 2021

Mise à jour du 31 juillet 2021.  

mercredi 5 mai 2021

Votre estomac peut être le secret de la lutte contre l'obésité

«Votre estomac peut être le secret de la lutter contre l'obésité», source École de médecine de l'Université de l'Indiana (IU).

Des scientifiques pensent qu'une protéine spécifique de l'estomac joue un rôle majeur dans la progression de l'obésité, selon une nouvelle étude parue dans Scientific Reports. L'étude co-écrite par un chercheur de la faculté de médecine de l'Université de l'Indiana pourrait aider au développement de produits thérapeutiques qui aideraient les personnes qui luttent pour atteindre et maintenir une perte de poids.

Les chercheurs se sont concentrés sur la gastrokine-1 (GKN1), une protéine produite exclusivement et en abondance dans l'estomac. Des recherches antérieures ont suggéré que la GKN1 est résistante à la digestion, ce qui lui permet de passer dans l'intestin et d'interagir avec les microbes de l'intestin.

Dans l'étude, les chercheurs montrent que l'inhibition de GKN1 a produit des différences significatives de poids et de taux de graisse corporelle par rapport au moment où la protéine a été exprimée.

«Bien que l'alimentation et l'exercice soient essentiels pour maintenir un poids sain, certaines personnes ont du mal à perdre du poids, même en cas de chirurgie bariatrique, maintenir la perte de poids peut être un défi», a dit David Boone, co-auteur de l'étude. «Ces résultats sont un exemple de la façon dont une meilleure compréhension du microbiome intestinal et des aspects physiologiques de l'obésité - comment notre corps régule le métabolisme et accumule la graisse corporelle - pourrait contribuer à éclairer de nouvelles thérapies.»

Boone et son équipe ont effectué une analyse du microbiome de modèles murins avec et sans la protéine GKN1 exprimée. Les chercheurs ont mesuré l'apport alimentaire, l'extraction calorique, la glycémie, les taux d'insuline et de triglycérides. Ils ont utilisé l'imagerie par résonance magnétique pour surveiller la composition corporelle. L'équipe a également calculé la dépense énergétique et observé les niveaux d'inflammation.

Les modèles sans GKN1 pesaient moins et avaient des niveaux inférieurs de graisse corporelle totale et des pourcentages plus élevés de masse maigre - malgré la consommation de la même quantité de nourriture. Lorsqu'ils sont soumis à un régime riche en graisses, les modèles sans GKN1 ont montré une résistance à la prise de poids, une augmentation de la graisse corporelle et une inflammation hépatique, ce qui peut entraîner une maladie du foie. Les chercheurs n'ont également trouvé aucune preuve d'effets indésirables tels que le cancer, le diabète, la perte d'appétit, la malabsorption ou l'inflammation - et les résultats étaient cohérents dans les modèles masculins et féminins.

Bien que des études supplémentaires soient nécessaires pour déterminer l'efficacité du blocage de GKN1 pour prévenir l'obésité, les chercheurs ont dit que si elles étaient prouvées comme une solution viable, de telles thérapies pourraient réduire le fardeau des systèmes de soins de santé et aider à améliorer la qualité de vie des patients.

mercredi 28 avril 2021

Peste porcine africaine: risques liés à l'alimentation, à la litière et au transport

Le dernier avis de l'EFSA sur la peste porcine africaine examine le risque d'introduction du virus dans les régions non touchées de l'UE par l’intermédiaire d’aliments pour animaux, de matériaux de litière ou de véhicules de transport de porcs vides revenant des zones affectées.

L'avis conclut que le potentiel de transmission par ces voies est inférieur aux risque encourus par plusieurs autres voies - comme le déplacement de porcs domestiques vivants ou les contacts entre les sangliers et les porcs domestiques -mais tout risque ne peut néanmoins être totalement exclu.

Un modèle a été développé pour classer les risques associés à différentes voies de transmission - ou matrices - en utilisant les résultats d'un exercice d’élicitation des connaissances d'experts (expert knowledge elicitation - EKE). L'EKE reposait sur les éléments de preuve issus d'une recherche documentaire et d'une consultation publique.

Dix-sept matrices et produits ont été évalués et classés en fonction de leur probabilité relative d’être contaminés par le virus dans les zones touchées par la PPA et d’infecter les porcs dans des zones non affectées. Les aliments composés (purée, granulés), les additifs alimentaires destinés à l’alimentation animale et les véhicules contaminés se sont retrouvés en haut du placement.

Afin de réduire le risque d'introduction du virus dans les élevages de porcs par l’intermédiaire d’aliments, de matériaux de litière ou de véhicules de transport, l'avis scientifique recommande le strict respect des processus de décontamination et de stockage pour tous les produits déplacés depuis des zones touchées par la PPA vers des zones non touchées.

jeudi 11 mars 2021

Loi alimentation : et les distributeurs restent les patrons ! (Par Jean-Paul Pelras)

Voici un édito paru dans l'agri du 9 mars 2021, que je relaie bien volontiers, Loi alimentation : et les distributeurs restent les patrons ! (Par Jean-Paul Pelras)

Dans les années 90, quand les députés du cru servaient encore à quelque chose et qu’ils parvenaient à nous obtenir un rendez-vous dans ces ministères où nous «montions» pour défendre les productions fruitières et légumières, le protocole empruntait souvent à une certaine singularité. Autour de la table : des syndicalistes venus du Roussillon, de Provence ou de Bretagne, les présidents nationaux des filières spécialisées (toujours très prudents), le ministre de l’Agriculture, son très influent directeur de cabinet, quelques conseillers et le représentant de la grande distribution, seul, taiseux, appliqué, concentré.

Les représentants des maraichers et des arboriculteurs inauguraient les échanges, vindicatifs, volubiles, pittoresques parfois, pétris de ces certitudes qui font et défont les illusions de ceux qui ne savent jamais laisser le cœur à la maison.

Sûrs de nous et de notre légendaire (mais éphémère) impunité, nous rappelions alors à nos interlocuteurs qu’à la frontière espagnole, d’autres paysans attendaient le résultat des négociations pour savoir s’ils devaient, afin de provoquer un énième incident diplomatique, vider ou brûler le contenu d’une dizaine de camions. Comme d’autres attendaient, dans le Gard ou le Finistère, le feu vert de leurs émissaires pour aller faire le ménage dans quelques supermarchés ou autres administrations.

C’était comme ça, réglé comme du papier à musique d’une année sur l’autre. Il ne s’agissait pas de «négociations commerciales» mais d’un rapport de force censé être arbitré par des représentants de l’État qui, à vrai dire, laissaient filer le débat en prenant quelques notes, en rappelant quelques postulats. À tel point que, la plupart du temps, le dernier mot revenait au représentant des distributeurs. Lequel rappelait, aux antipodes de nos gesticulations syndicales et avec une économie de mots dévastatrice, ce que représentait l’implacable réalité de l’offre et de la demande.

S’en suivait une période d’apaisement toute relative avec un petit effort consenti sur les marges ou la mise en place d’une «romanesque» préférence française. Alors, dans l’avion du retour, les syndicalistes devaient, une fois de plus, trouver quelques formules pour expliquer à leurs ressortissants remontés comme des pendules que le débat fut constructif, que les prix allaient remonter, que le ministre les avait écoutés à 1 000 kilomètres de leurs difficultés, quelque part à Lutèce, dans l’antichambre d’un comité Théodule.

Une loi qui ne règle absolument rien et passe à côté de l’essentiel

Bien des années plus tard, voilà qu’un jeune président invente les États généraux de l’alimentation qui donnèrent naissance à la loi Egalim. Plus de deux ans après cette mise bas, le monde agricole déplore la portée de l’échec. Tout simplement car «le revenu du paysan n’est toujours pas revalorisé».

Il ne fallait pourtant pas être grand clerc pour prédire les conséquences d’une «ante» consultation où, dès le début des travaux, certains ateliers étaient présidés par le directeur des produits frais Danone et, entre autres commerçants, par le PDG de Système U. Car, en définitive, que fallait-il voir derrière cette «expérimentation» de deux ans qui prônait, par exemple, le relèvement de 10 % du seuil de revente à perte ? Si ce n’est une manière de conforter la marge des distributeurs. Lesquels reconnaissaient à l’époque, «la main sur le cœur», que la guerre des prix n’avait que trop duré. Des prix qui devaient être calculés en fonction des coûts de production avec cette énième interrogation : qui allait tenir la calculette ? En substance, à peu près tous les opérateurs sauf les premiers intéressés.

Beaucoup de tergiversations pour une loi mal préparée qui, de surcroît, ne tenait pas compte des réels problèmes rencontrés par l’agriculture française. Cette agriculture qui doit faire face à une déferlante de normes administratives et environnementales. Cette agriculture qui n’obtiendra, avec la loi Egalim, tout simplement car la question ne figurait pas au programme, aucune réponse concrète aux distorsions de charges intra-européennes, premières responsables de la déprise champêtre sur le sol français.

Une loi qui n’en est pas une, car elle entend suggérer sans imposer une conduite aux distributeurs. Comment peut-il en être autrement dans un pays où les grandes surfaces jugulent l’inflation ? Ce qui, en autorisant un certain pouvoir d’achat, permet de désamorcer les tensions sociales et sert la conscience des gouvernements successifs depuis trois décennies. Seule alternative pour endiguer cette hégémonie : le législateur doit mettre en place des mesures coercitives et imposer un réel coefficient multiplicateur.

Que reste-t-il de cette loi au bout de deux ans et alors que les négociations commerciales viennent, une fois de plus, de s’enliser, tout simplement car, comme le disait voilà plus de trente ans dans une salle de réunion le représentant de la grande distribution, seule la loi de l’offre et de la demande fait autorité ?

Sur le papier, il ne reste pas grand-chose. Sur le terrain, une galaxie paysanne réduite à sa portion congrue, autrement dit une armée de 400 000 agriculteurs démobilisés car démotivés avec 120 000 d’entre eux qui vont envoyer valser l’affaire par-dessus les moulins dans les 10 ans qui viennent. Avec des environnementalistes qui veulent imposer un changement de modèle tout en prenant à témoin une population de plus en plus influencée par leur matraquage médiatique. Avec des industriels qui investissent sur d’autres modes de consommation pour orienter les tendances et créer de nouveaux marchés extra-agricoles. Le reflet de ces évolutions est d’ailleurs immédiatement perceptible dans les spots publicitaires télévisés et dans les rayons de nos supermarchés.

Ensuite, tout sera question de patience, quelques années, la poursuite d’une érosion irréversible, des drames, des poussées de fièvres syndicalement maitrisées, des résignations, des exportations qui vont diminuer, des importations qui vont augmenter, une perte de compétitivité. Et l’évidence d’une France qui n’aura pas choisi de soutenir son agriculture pour se renouveler.