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samedi 28 octobre 2023

Un fromage au lait de chèvre de France soupçonné d'être à l'origine d'une épidémie de cryptosporidiose en Suède

Un fromage au lait de chèvre de France soupçonné d'être à l'origine d'une épidémie de cryptosporidiose en Suède, selon une notification au RASFF de l’UE par la Suède le 27 octobre 2023.

La fiche de danger microbiologique transmissible par les aliments de l’Anses sur Cryptosporidium spp. rappelle qu’en 2017, une épidémie dans l’ouest de la France a été reliée à la consommation de fromage blanc biologique au lait non pasteurisé.

Etait-ce le cas pour ce fromage de chèvre ? Pas d’information à ce jour dans la notification.

Il est noté dans cet article que «La cryptosporidiose humaine apparait largement sous-diagnostiquée en France. Les prescriptions de routine pour le diagnostic biologique de diarrhées persistantes devraient être améliorées en spécifiant une recherche parasitologique (dont cryptosporidies).»

Ainsi dans cette épidémie de gastro-entérite, qui n’était pas qu’une gastro hivernale, ni une suspicion d’intoxication alimentaire, «Le génotype hypertransmissible C. parvum IIaA15G2R1, considéré comme zoonotique, a été retrouvé dans des échantillons de fèces de veaux à proximité du laboratoire de fabrication de fromages.»

A suivre ...

vendredi 16 septembre 2022

Des éclosions à Cryptosporidium d'origine alimentaire n’ont probablement pas été détectées en France

«Des éclosions à Cryptosporidium d'origine alimentaire n’ont probablement pas été détectées en France», source Food Safety News, complété par mes soins -aa.

Les sources alimentaires des foyers à Cryptosporidium sont probablement sous-estimées en France, selon une étude.

Les chercheurs ont examiné les éclosions détectées de 2017 à 2020 et résumé les enquêtes du Centre national de référence des cryptosporidioses.

Il y a eu 11 éclosions de cryptosporidiose, dont trois sans origine identifiée, a révélé l'étude publiée dans Food and Waterborne Parasitology, A summary of cryptosporidiosis outbreaks reported in France and overseas departments, 2017-2020. L’article est disponible en intégralité.

Six éclosiosn étaient dues à la contamination de l'eau, un au contact direct avec des veaux infectés et le dernier à la consommation de fromage blanc contaminé. Dans ces éclosi,ons cinq ont dépassé les 100 patients.

Une épidémie d'origine alimentaire
Considérer la cryptosporidiose en France comme une maladie à déclaration obligatoire et une plus grande attention des agences de santé publique pourraient grandement améliorer la déclaration, ont déclaré des chercheurs.

Une épidémie à Cryptosporidium parvum en novembre 2017 dans les Pays de la Loire a touché jusqu'à 180 personnes dans un lycée après avoir mangé un fromage blanc non pasteurisé.

Le lot de fromage blanc servi à l'école n'a pas pu être analysé en raison des retards de l'investigation. Cependant, le même sous-type de Cryptosporidium parvum a été retrouvé chez trois des quatre veaux échantillonnés dans l’exploitation laitière en cause. Les mesures d'hygiène ont alors été renforcées dans l’exploitation.

Avant 2017, seuls six foyers de cryptosporidiose en France avaient été signalés.

Les épidémies d'origine alimentaire sont plus difficiles à détecter et sont probablement sous-déclarées, ont déclaré les scientifiques.

La récupération des oocystes de Cryptosporidium varie selon les matrices alimentaires. Des oocystes ont été isolés à partir de denrées alimentaires, notamment de fruits, de légumes et de crustacés.

Le dépistage de Cryptosporidium dans les aliments est compliqué et la sensibilité est faible. La détection dans les aliments consiste à isoler le parasite de la denrée alimentaire, puis à utiliser l'une des diverses méthodes. En raison de la longue période d'incubation de la cryptosporidiose, les aliments suspectés d'être contaminés ne sont souvent plus disponibles au moment des investigations.

«Les épidémies d'origine hydrique sont apparues principalement impliquées dans la cryptosporidiose en France. Cependant, le dépistage des origines des eaux d'origine alimentaire et récréative doit être amélioré», ont écrit les chercheurs.

Dans le résumé de l’article, les auteurs indiquent,
- Des foyers passifs à Cryptosporidium ont été récemment détectés en France.
- L'origine hydrique est apparue prédominante.
- L'origine alimentaire est probablement fortement négligée.
- Développer des stratégies de surveillance et de prévention adaptées pourrait réduire la cryptosporidiose.

Conclusion
Des données récentes obtenues par le CNR Cryptosporidioses ont révélé la survenue pluriannuelle de foyers de Cryptosporidium en France. Par rapport aux données historiques publiées, une fréquence aussi élevée d'épidémies en France était inattendue. Cela montre une bonne surveillance de la part du CNR Cryptosporidioses et de ses partenaires même si certains foyers restent probablement non détectés. Le développement des approches syndromiques sur les selles des foyers suspects a contribué à l'amélioration de la surveillance parasitologique. Les épidémies d'origine hydrique sont apparues principalement impliquées dans la cryptosporidiose en France. Cependant, le dépistage des sources d'eau d'origine alimentaire et récréative doit être amélioré. Il a été démontré que des épidémies massives peuvent survenir en France. Au total, il est attendu que ces données contribuent à l'élaboration de stratégies efficaces de surveillance et de prévention du risque d'épidémies de cryptosporidiose en France.

Le blog vous avait proposé il y a peu un article, Transmission de Cryptosporidium par des légumes frais et/ou réfrigérés.

dimanche 10 octobre 2021

Les dernières données disponibles du nombre de cas à Cryptosporidium montrent une augmentation en Europe

«Les dernières données disponibles du nombre de cas à Cryptosporidium montrent une augmentation en Europe», source Food Safety News. Adaptation par mes soins -aa.

Les infections dues au parasite Cryptosporidium continuent d'augmenter en Europe, selon un rapport publié le 5 octobre 2021 par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), Cryptosporidiosis. Annual Epidemiological Report for 2018.

Des épidémies associées aux aliments et aux boissons, telles que les jus de fruits, ont été signalées. Les parasites sont microscopiques et ne donnent pas aux aliments une odeur, un aspect ou un goût inhabituel.

Pour 2018, 20 pays ont signalé 14 299 cas de cryptosporidiose, dont 14 252 ont été confirmés. Le nombre de patients confirmés était supérieur aux 11 435 en 2017. Le taux de notification pour 2018 était supérieur à celui des quatre années précédentes de 2014 à 2017.

L'Allemagne, les Pays-Bas, l'Espagne et le Royaume-Uni représentaient 76% de tous les cas confirmés en 2018, le Royaume-Uni à lui seul représentant 41% avec 5 820 infections.

La déclaration est volontaire en Belgique, Grèce et Pays-Bas ou organisée différemment comme au Royaume-Uni. Aucun système de surveillance n'existe en Autriche, Danemark, France ou Italie.

Ainsi la France, comme d’autres pays, n’a pas adressé de données épidémiologiques.

Les taux avaient tendance à être plus bas en Europe de l'Est qu'en Europe de l'Ouest et du Nord. Des taux plus élevés par rapport à 2017 ont été enregistrés par la Belgique, la Finlande, l'Islande et les Pays-Bas. La Grèce a signalé des cas et des taux de cryptosporidiose à l'ECDC pour la première fois en 2018.

Les taux de notification les plus élevés ont été enregistrés aux Pays-Bas, en Irlande et en Belgique, indiquant probablement une capacité d’analyses et de notification en laboratoire plus élevée, a déclaré l'ECDC. Cependant, 16 pays continuent d'enregistrer pratiquement aucun cas, ce qui est une indication de sous-déclaration, selon le rapport de l'agence.

Des jeunes majoritairement malades

Il y a eu une augmentation en avril et un pic en septembre. Une grande partie de ces cas ont été attribués à des cas du Royaume-Uni, où ce schéma saisonnier est prédominant.

Le taux de notification le plus élevé était dans le groupe d'âge de 0 à 4 ans. Le taux le plus élevé dans ce groupe d'âge a été signalé par l'Irlande, suivie de la Belgique et le Royaume-Uni. Les déclarations étaient plus élevées chez les garçons de 0 à 4 ans ainsi que chez les femmes de 15 à 24 ans et de 25 à 44 ans.

Il y a eu une épidémie à Cryptosporidium liée aux voyages signalée par l'Irlande associée à un camping ou un complexe dans le sud de l'Europe, impliquant six personnes.

En Europe, l'infection est principalement contractée par les eaux récréatives telles que les piscines, les pataugeoires publiques, les parcs aquatiques ou les eaux libres, les événements sportifs de masse impliquant de l'eau ou de la boue et le contact avec les animaux.

L'ECDC a déclaré qu'une meilleure compréhension de l'épidémiologie de la cryptosporidiose en Europe, en termes de distribution et de tendances des espèces et des sous-types, est nécessaire.

«Cela nécessite des analyses de laboratoire accrus pour les parasites, l'isolement des pathogènes, la spéciation et le sous-typage, ainsi que des rapports plus complets. Le public devrait également être informé de la manière de minimiser le risque de contracter la cryptosporidiose, notamment en pratiquant une bonne hygiène des mains et une manipulation appropriée des fruits et légumes crus ou peu transformés, tels que le lavage, l'épluchage et la cuisson, si nécessaire», selon le rapport. .

On lira sur le site de l’Anses, la fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments : Cryptosporidium spp., mise à jour en décembre 2019.

L’ANOFEL (Association Française des Enseignants & Praticiens Hospitaliers titulaires de Parasitologie & Mycologie Médicale) avait publié un article paru dans Eurosurveillance, Surveillance en laboratoire de Cryptosporidium en France, 2006-2009.

De janvier 2006 à décembre 2009, 407 cas de cryptosporidiose ont été déclarés en France et 364 prélèvements ont été collectés. Parmi les cas notifiés, 74 étaient des enfants de moins de quatre ans, soit 18,2 %. Les patients infectés par le VIH et immunocompétents représentaient respectivement 38,6 % (n=157) et 28 % (n=114) des cas. Un schéma saisonnier marqué a été observé chaque année, avec une augmentation du nombre de cas au milieu ou à la fin de l'été et au début de l'automne. Le génotypage de 345 isolats provenant de 310 patients a identifié C. parvum dans 168 (54,2%) cas, C. hominis dans 113 (36,4%) et d'autres espèces dans 29 (9,4%), dont C. felis (n=15), C. meleagridis (n=4), C. canis (n=4), génotype Cryptosporidium tamia (n=1), génotype Cryptosporidium lapin (n=1) et nouveaux génotypes Cryptosporidium (n=4). Ces données représentent la première déclaration multisites de cas de cryptosporidiose confirmés en laboratoire en France.

Depuis cette étude, il n’y a pas eu de nouveaux éléments en France, mis à part plusieurs cas de cryptosporidiose identifiés dans les Alpes-Maritimes depuis le 7 octobre 2019, où 149 personnes auraient été contaminées.

On lira aussi cet article de novembre 2019, Épidémie de cryptosporidiose : l’Inserm étudie des pistes thérapeutiques.

mardi 6 juillet 2021

Irlande : Une étude révèle une épidémie à Cryptosporidium liée à des salades en boîte

«Une étude révèle une épidémie à Cryptosporidium liée à des salades en boîte», source Food Safety News du 6 juillet 2021.

Une épidémie à Cryptosporidium qui a touché 40 personnes en Irlande en juillet 2020 a été liée à de la salade d'une exploitation agricole.

Un groupe de cas (cluster) de cryptosporidiose a été rapporté par un laboratoire du sud de Dublin en juillet 2020. Toutes les personnes malades ont été interrogées et des agents de santé environnementale ont effectué 110 inspections pour collecter des échantillons d’aliments et d'eau dans les entreprises dans lesquelles les cas suspects avaient de acheté des aliments dans les 14 jours avant le début de symptômes.

Quarante patients étaient liés à l'épidémie, dont 33 répondaient à la définition de cas confirmé. Vingt-cinq étaient des femmes et 15 des hommes. Au total, 31 cas étaient âgés de 20 à 40 ans et 14 ont nécessité une hospitalisation. Les dates d'apparition des symptômes se situaient entre la mi-juillet et la fin juillet et les personnes malades étaient âgées de 3 à 74 ans.

Pas de lien microbiologique

Le croisement des expositions alimentaires a identifié une boîte de salade courante servie dans des restaurants impliqués, provenant d'une seule exploitation agricole, ce qui a conduit à un rappel de Gold River Quality Mixed Salad Leaves (boîte de salade de saison) vendue dans un emballage de 1 kg. Les analysede prélèvements d'eau et de feuilles de salade n'ont pas permis de détecter les oocystes de Cryptosporidium, selon une étude publiée dans Irish Medical Journal.

«Compte tenu de la durée de conservation de trois jours de la boîte à salade et de la date d'apparition des symptômes des cas, les analyses de prélèvements d'aliments négatifs ne peuvent pas exclure la contamination des lots de salades précédents qui n'ont pas été pris dans ces prélèvements», ont dit les chercheurs.

Fin juillet, un groupe de neuf cas à Cryptosporidium parvum a été signalé au service de santé publique par un laboratoire de la région de Wicklow.

Tous les patients signalés ont été contactés par téléphone pour discuter des précautions et remplir un questionnaire d'exposition standardisé axé sur les expositions potentielles à haut risque, telles que les feuilles de salade, les produits laitiers non pasteurisés, les approvisionnements en eau privés ou le contact avec les animaux.

Une source d'origine alimentaire probable a été suspectée lors de l'enquête préliminaire sur l'épidémie, sur la base de la fréquence des expositions signalées dans les restaurants et d'un groupe initial de six cas impliquant un seul point de vente.

La cryptosporidiose est une maladie à déclaration obligatoire en Irlande. Depuis 2012, le pays a régulièrement signalé le taux annuel de parasite le plus élevé de l'Union européenne.

Les chercheurs ont dit que le screening par PCR des échantillons de selles pour Cryptosporidium a aidé à la détection précoce et à la gestion de l'épidémie, mais la surveillance de routine reste «incohérente» aux niveaux irlandais et européen.

Investigation dans l’exploitation agricole

Sur 40 cas, 31 ont mangé dans des restaurants qui s'approvisionnaient en salade auprès d'une exploitation agricole fournisseur commun. Cinq sites alimentaires ont été liés à au moins trois cas chacun.

Une boîte à salade de saison a été identifiée comme ayant été fournie à tous les locaux associés aux 31 cas. Il a été produit par Gold River Farm et expédié par deux fournisseurs.

Cette exploitation agricole produisait principalement de la salade de jeunes pousses, mais avait également du bétail dans les champs voisins. Les résultats des analyses d'eau d'un puits privé sur place étaient négatifs pour Cryptosporidium, E. coli et Enterococci. Les enquêteurs ont appris que l'eau du puits n'était pas utilisée pour laver les feuilles de salade mais était utilisée pour le nettoyage à la vapeur le banc de tri et des conteneurs et des caisses de produits après la production. Les responsables ont déclaré qu'il n'y avait pas de sources évidentes de contamination lors d'une inspection.

Le propriétaire de l’exploitation agricole a signalé qu'il n'y avait pas eu d'irrigation des cultures depuis début juin en raison des précipitations adéquates. Il y avait eu plusieurs jours de fortes pluies en juin après des pluies minimes en mai, y compris pendant la période de croissance de 28 à 35 jours des feuilles de salade en cause.

Les recommandations à l’exploitation agricole comprenaient la clôture du champ de culture de salade, des travaux d'assainissement de la tête du puits qui était vulnérable à la contamination, l’installation d'équipements de désinfection UV et le lavage de la salade dans dans des locaux alimentaires avant utilisation. Un rappel de produit de la boîte à salade de saison a été publié le 4 août 2020.

jeudi 23 avril 2020

Revue des éclosions de cryptosporidiose dues au lait cru


Voici un article qui passe en revue les éclosions de cryptosporidiose dues au lait cru

Contexte
Cette revue a analysé les épidémies de cryptosporidiose humaine dues au lait cru. L'objectif de notre étude était de mettre en évidence et d'identifier les aspects sous-estimés et sous-déclarés de la transmission du parasite ainsi que la valeur ajoutée du génotypage des isolats de Cryptosporidium.

Méthodes
Nous avons effectué une revue de la littérature descriptive en utilisant les archives numériques Pubmed et Embase. Tous les documents originaux et articles de cas faisant référence à des éclosions de Cryptosporidium dues à du lait non pasteurisé ont été examinés. Les références croisées de ces publications ont également été incluses.

Résultats
Des éclosions ont été décrites aux États-Unis, en Australie et au Royaume-Uni. Les preuves de laboratoire de la présence de Cryptosporidium provenant d'échantillons de lait manquaient dans la majorité des investigations. Cependant, dans les articles les plus récents, des tests moléculaires sur des prélèvements de selles ainsi que des données épidémiologiques ont confirmé que l'infection avait été contractée par la consommation de lait non pasteurisé.

Comme la période d'incubation de Cryptosporidium est relativement longue (de plusieurs jours à quelques semaines) par rapport à de nombreux autres agents pathogènes d'origine alimentaire (quelques heures à quelques jours), ces articles manquent souvent de confirmation microbiologique car, au moment où l'épidémie a été identifiée, le lait potentiellement contaminé n'était plus disponible .

Conclusion
La cryptosporidiose est généralement considérée comme une infection intestinale d'origine hydrique, mais plusieurs articles sur la transmission d'origine alimentaire (y compris par le lait cru) ont été rapportés dans la littérature. Les veaux sont fréquemment infectés par Cryptosporidium spp., qui ne se multiplie pas dans le lait.

Cependant, les oocystes de Cryptosporidium peuvent survivre si la pasteurisation échoue. Ainsi, la pasteurisation est essentielle pour inactiver les oocystes. Bien que des cas de cryptosporidiose acquis à partir de lait cru soient rarement signalés, le risque ne doit pas être sous-estimé et Cryptosporidium doit être considéré comme un agent potentiel de contamination. Le génotypage des isolats de Cryptosporidium pourrait être un outil de soutien pour renforcer les preuves épidémiologiques ainsi que pour estimer la charge de la maladie.

Référence
Ursini, T., Moro, L., Requena-Méndez, A. et al. A review of outbreaks of cryptosporidiosis due to unpasteurized milk. Infection (2020). https://doi.org/10.1007/s15010-020-01426-3

mardi 17 mars 2020

Mise à jour par l'Anses de la fiche de danger biologique transmissible par les aliments relative à Cryptosporidium spp

L’Anses rapporte :
Le récent cas de contamination de l’eau destinée à la consommation humaine qui affecte encore à ce jour la distribution de l’eau à une population significative illustre pleinement le rôle de l’eau comme véhicule potentiel d’un grand nombre de micro-organismes pathogènes pour l’Homme et en particulier de la forme de résistance de ce parasite unicellulaire. Cette épidémie de cryptosporidiose rappelle toute l’importance à accorder à la prévention primaire illustrée notamment par les travaux de l’Agence portant sur la question des eaux utilisées en industrie agroalimentaire et l’approche à adopter en termes d’analyses des dangers spécifiquement liés au réseau d’eau destinée à la consommation humaine dans un site agroalimentaire.

Il est vrai qu'il y a eu « Le récent cas de contamination de l’eau destinée à la consommation humaine qui affecte encore à ce jour la distribution de l’eau à une population significative », et dont on ne sait plus grand chose depuis le dernier communiqué de l’ARS PACA du 14 janvier.

Le dernier bilan faisait état de 155 personnes atteintes de cryptosporidiose. Le blog vous avait entretenu de cette contamination dans plusieurs articles (12) dont un article du 28 janvier, « Les suites de l'épidémie de cryptosporidiose dans les Alpes-Maritimes, c'est du Pagnol ! »

Pour l’Anses,
Suite à l’expertise collective, la fiche de danger biologique transmissible par les aliments relative à Cryptosporidium spp. a été mise à jour.

Voies de transmission
L'origine de la contamination est fécale à partir d'un hôte infecté. La transmission peut se faire par l'ingestion d'oocystes (directement infectants après leur émission) ou par contact avec des hôtes infectés. Le personnel médical et paramédical, les éleveurs, les vétérinaires sont particulièrement exposés à ce parasite. L’eau est le principal véhicule de la contamination, mais les oocystes peuvent aussi être disséminés par les oiseaux, les coquillages filtreurs, les insectes (mouches), le matériel d'élevage souillé (blouses, bottes). La part respective des différentes sources ou modalités de contamination (interhumaine, alimentaire, environnementale) n’est pas connue. Les voyages dans des pays à faible niveau d’hygiène peuvent être considérés comme un facteur de risque de contracter une cryptosporidiose.

Il s’en suit des recommandations :

Recommandations pour la production primaire
- Renforcer les mesures d’hygiène au contact de sujets ou d’animaux malades (port de gants, etc.). Éviter les contacts entre ruminants nouveau-nés et animaux malades. Apporter une information sur la cryptosporidiose et sa prévention aux personnels concernés.

- Les productions de fruits et légumes en culture irriguée par aspersion et la conchyliculture devraient faire l’objet d’une attention particulière. Le danger Cryptosporidium devrait être pris en compte dans les études de profil de vulnérabilité des zones conchylicoles pour prévenir la contamination de ces eaux. Il devrait également être pris en considération lors d’une demande d’autorisation d’utilisation de ressource en eau potable, en priorité dans les ressources considérées comme à risque.

Recommandations aux opérateurs
- Cryptosporidium devrait être pris en compte dans l’analyse des dangers par les opérateurs concernés par les aliments qui sont immergés ou irrigués par aspersion par de l’eau potentiellement contaminée. Des mesures de maîtrise appropriées devraient être prises en conséquence.

- Ce danger devrait être pris en compte lors d’une demande d’autorisation d’utilisation de ressource en eau potable, en priorité dans les ressources considérées comme à risque. Le personnel de cuisine ou toute personne amenée à manipuler des aliments, surtout ceux destinés à être consommés crus ou peu cuits, devrait être sensibilisé sur le risque féco-oral et le respect des mesures d’hygiène strictes (lavage soigneux des mains).

Recommandations aux consommateurs
- Respecter les règles d'hygiène domestique concernant notamment : le lavage soigneux des mains en sortant des toilettes, après avoir changé une couche et après contact avec des animaux et leurs déjections, et le lavage soigneux des ustensiles de cuisine et des plans de travail, en particulier avant de manipuler des aliments.

- Laver soigneusement les aliments pouvant être souillés par des oocystes de Cryptosporidium : salades, radis, carottes, fraises, etc. Cuire les aliments si les conditions de lavage ne peuvent pas être appliquées par manque d’eau destinée à la consommation humaine.
- Autres recommandations importantes, notamment pour les personnes immunodéprimées et les jeunes enfants, et dans les pays à faible niveau d’hygiène : ne pas boire d’eau de surface non traitée ou d’eau provenant d’un puits ou d’une source non contrôlés ; éviter la consommation de jus de fruits frais non pasteurisés, de glace dont la provenance ou les modalités de préparation ne sont pas sûres, ou encore de coquillages crus, s’ils ne proviennent pas d’une zone d’élevage autorisée ou contrôlée. - Éviter le contact avec des selles et avec des animaux infectés (visites de fermes, etc.