Selon une étude, croire en certains mythes sur la sécurité des
aliments peut augmenter le risque de maladie.
Des chercheurs ont examiné comment des croyances non scientifiques
mal informées et les conséquences d'un manque de connaissances
scientifiques sur la sécurité des aliments pouvaient avoir un
impact sur la santé.
De nombreuses personnes au Royaume-Uni, en Allemagne et en Norvège
croient aux mythes sur la sécurité des aliments, mais les avis
varient selon les pays. Croire en certains de ces mythes expose les
personnes à un risque plus élevé de contracter une maladie
d'origine alimentaire, a révélé l'étude publiée dans Food
Control, «Food safety myths consequences for health: A study of
reported gastroenteritis incidence and prevalence in UK, Norway and
Germany».
Après avoir collecté plus de 150 mythes sur la sécurité des
aliments à travers l'Europe auprès de partenaires du projet
SafeConsume, 47 ont été inclus dans une enquête.
Les végétariens ne font-ils pas d'intoxication alimentaire ?
Des chercheurs ont mené un sondage en ligne auprès de plus de 3 000
consommateurs du Royaume-Uni, d'Allemagne et de Norvège pour
enquêter sur les mythes que les personnes croient être vrais et si
cela a influencé l'incidence et la prévalence de la
gastro-entérite. On a demandé aux personnes si elles étaient
d'accord ou pas avec les déclarations.
Les résultats montrent que de nombreuses personnes croient aux
mythes sur la sécurité des aliments, ce qui est en corrélation
positive avec l'incidence et la prévalence de la gastro-entérite.
Les liens les plus importants ont été observés pour les croyances
sur les œufs, comme les conserver à température ambiante et manger
des œufs crus pour soigner une gueule de bois ; une planche à
découper en bois, du piment (chili), du wasabi et des marinades
tuent les bactéries ; les végétariens ne contractent pas
d'intoxication alimentaire et que manger de la terre et avoir la
diarrhée est bon car cela nettoie l'estomac.
Les données sur l'incidence de la gastro-entérite proviennent d'une
autre enquête SafeConsume de 2019. Une analyse a été menée sur
les données de l'acceptation des déclarations de croyance en
matière de sécurité des aliments et sur la prévalence et
l'incidence des épisodes de gastro-entérite signalés.
En Allemagne, plus de personnes pensaient que si vous chauffez trop
des aliments sains, ils perdent leur salubrité ; une fois que les
aliments ont été cuits, toutes les bactéries ont été tuées et
il est sûr de les manger et le poulet doit être lavé avant d'être
consommé.
De plus en plus de personnes au Royaume-Uni pensent que l'ancienne
méthode traditionnelle de préparation des aliments était meilleure
que les méthodes modernes et que tous les aliments doivent être
conservés à 2°C. Les Norvégiens étaient susceptibles de croire
que si la nourriture sent bon et a bon goût, elle peut être
consommée sans danger. D'autres mythes incluaient de ne manger des
huîtres que s'il y avait un «r» dans le nom du mois et la règle
des cinq secondes pour la nourriture tombée au sol.
Impact de certains mythes
Les chercheurs ont identifié huit catégories de croyances allant
des opinions sur le chauffage, sur des aliments les plus sûrs, sur
ce qui tue les bactéries, sur l'hygiène et les croyances
superstitieuses. Les personnes citent d'abord des croyances, puis
recherchent des preuves pour les étayer.
Un pourcentage élevé de consommateurs pensent que les produits bio
sont plus sûrs que les aliments issus de l'agriculture
conventionnelle.
Trois croyances liées à Campylobacter et au poulet : les bactéries
ne survivent pas sur les planches à découper en bois, le sel tue
tout ce qui est dangereux et le poulet doit être lavé avant la
préparation, en corrélation significative avec la prévalence de la
gastro-entérite.
Malgré plusieurs campagnes mettant en garde contre les risques de
laver le poulet, de nombreux consommateurs continuent de le faire
avant cuisson et cela a été confirmé dans l'étude puisque plus de
la moitié des personnes interrogées ont convenu que le poulet
devait être lavé avant la préparation.
En moyenne, 15% des personnes interrogées ont convenu que le
meilleur petit-déjeuner contre la gueule de bois était un œuf cru.
La consommation d'ovoproduits crus est un facteur de risque de
salmonellose.
Un cinquième des répondants pensent que les œufs conservés au
réfrigérateur sont moins sûrs que ceux conservés à température
ambiante. Conserver les œufs au réfrigérateur empêchera la
croissance des bactéries, mais ils peuvent être contaminés au
moment de la ponte.
Des
études futures doivent déterminer pourquoi les croyances dans les
mythes sur la sécurité des
aliments
sont en corrélation avec l'incidence et la prévalence de la
gastro-entérite. D'autres travaux devraient porter sur les méthodes
de changement de comportement, y compris la correction des fausses
croyances.