photo d'illustration
Mots clés
Évaluation des
risques, produits phytopharmaceutiques, exposition, légumes, fruits,
programme de contrôle
Contexte et termes de référence
Les produits
phytopharmaceutiques sont utilisés pour protéger les cultures
contre les organismes nuisibles ou pour lutter contre les mauvaises
herbes. Cependant, leur utilisation peut entraîner la présence de
résidus dans les aliments, ce qui représente un risque potentiel
pour la santé publique. Chaque année, l'Agence fédérale pour la
Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA) vérifie les niveaux de
résidus de quelque 600 produits phytosanitaires différents dans
plus de 3.000 denrées alimentaires. Sur environ 14.500 échantillons
de fruits et légumes, de céréales et d'autres produits d'origine
végétale contrôlés entre 2014 et 2020, 97 % à 98 % étaient
conformes aux limites légales et aucun résidu n'a été détecté
dans 31 % des échantillons. Bien que ces données donnent quelques
indications, les informations nécessaires pour évaluer le risque
pour le consommateur font défaut. À cette fin, l'exposition doit
être calculée et comparée à des valeurs toxicologiques de
référence, telles que la ‘dose journalière acceptable’
(‘acceptable daily intake’, ADI) et la ‘dose aiguë de
référence’ (‘acute reference dose’, ARfD). Le Comité
scientifique a déjà évalué dans des avis précédents le risque
pour le consommateur belge lié à la présence de résidus dans les
fruits et légumes (avis SciCom 31-2007, 02-2010, 18-2015). Ces
évaluations ont généralement montré que l'exposition chronique ou
à long terme aux résidus de produits phytopharmaceutiques par la
consommation de fruits et légumes sur le marché belge ne présentait
pas de risque pour la santé du consommateur. Il est demandé au
Comité scientifique de répéter cette évaluation sur base des
résultats de contrôle de l'AFSCA pour la période 2014-2020.
Méthode
Pour l'évaluation des
risques, 44 résidus contrôlés ont été sélectionnés sur la base
de leur fréquence de rapportage (c.-à-d. le pourcentage
d'échantillons présentant un niveau supérieur à la limite de
rapportage ou de détection), leur toxicité et leur représentativité
(c.-à-d. qu'un nombre suffisant d'échantillons doit avoir été
analysé). En outre, un certain nombre de résidus ont été
sélectionnés en raison de l'attention médiatique passée ou parce
qu'ils ont été pris en compte dans l'étude d'exposition précédente
(avis SciCom 18-2015). Dans un premier temps, l'exposition chronique
(mg/kg poids corporel par jour) a été estimée au moyen d'une
approche déterministe. À cette fin, les résultats de contrôle de
l'AFSCA ont été mis en relation avec les données de consommation
belge de fruits et légumes issues de l'enquête sur la consommation
alimentaire de 2014 et rapportées dans la ‘Comprehensive European
Food Consumption Database’ de l'EFSA. Pour évaluer le risque,
l'exposition a été comparée à l’ADI et exprimée en % de l’ADI.
Dans le cas où cette première évaluation indiquait une exposition
élevée ou un risque potentiel, l'exposition au résidu concerné a
été affinée dans une deuxième étape en appliquant, par exemple,
des facteurs de transformation pour tenir compte de l'impact possible
de la transformation sur le niveau de résidu. Dans une dernière
étape, il a été évalué si les résidus et/ou les résultats
sélectionnés se prêtaient ou non à une estimation de l'exposition
cumulative.
Conclusions
Entre 2014 et 2020, une
diminution de la fréquence de rapportage est observée pour le
glyphosate, le boscalid, le captane, le carbendazime, le
chlorpyrifos, le cyprodinil, la deltaméthrine, le diméthoate,
l'ométhoate, le linuron, l'imidaclopride, l'iprodione, le
penconazole, le propamocarbe, la pyraclostrobine et le thiaclopride.
Cette diminution de la fréquence de rapportage peut s'expliquer en
partie par le fait que l'utilisation de plusieurs de ces produits
phytopharmaceutiques a été restreinte ou interdite en Europe (par
exemple, l'iprodione, le linuron). En revanche, une tendance à
l'augmentation de la fréquence de rapportage est observée pour
l'acétamipride, le fluopyram, le mépiquat (jusqu'en 2019), le
pyriméthanil, le spirotetramat et la trifloxystrobine.
Bien que l'exposition
estimée des enfants soit généralement plus élevée que celle des
adolescents et des adultes, l'exposition moyenne des différentes
catégories d'âge entre 2014 et 2020 pour chacun des 44 résidus
évalués est inférieure voir pour la majorité des résidus évalués
jusqu'à 100 fois inférieure à l’ADI correspondante. De même,
pour les personnes consommant des quantités relativement importantes
de fruits et légumes, l'exposition estimée pour la plupart des
résidus considérés est 10 à 20 fois inférieure à l’ADI. Cette
estimation est basée sur le 97,5ème percentile ou P97,5 de la
consommation, il s’agit d’une surestimation importante parce
qu’il est implicitement supposé que de grandes portions de tous
les aliments contenant tous les résidus sont consommées
quotidiennement par une personne.
(…) Généralement, on peut
conclure sur base des résultats de contrôle de l'AFSCA pour la
période 2014 à 2020 que l'exposition à long terme du consommateur
belge, y compris les enfants, à des résidus de produits
phytopharmaceutiques via la consommation de fruits et légumes et, ne
présentait pas de risque ou n'était pas préoccupante, même avec
une consommation élevée de fruits et légumes. Les incertitudes
associées à l'évaluation des risques et énumérées dans l'avis
ont très probablement conduit à une surestimation du risque. Les
produits phytopharmaceutiques pour lesquels il est avéré que
l'exposition est néfaste pour la santé humaine, à savoir les
cancérigènes génotoxiques, les substances toxiques pour la
reproduction ou les perturbateurs endocriniens, ne sont plus
autorisés. (...)
Commentaire
Abusés par l’étude d’une ONG liée au lobby bio, certains
médias alertent sur le «danger» qu’il y aurait à consommer des
fruits et des légumes. Une aberration.
Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis
plusieurs années avec la revue PROCESS
Alimentaire
pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et
de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés
gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue,
alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite
lors de la diffusion de ces articles. La revue PROCESS
Alimentaire
s’est comportée et continue de se comporter en censeur et refuse
tout assouplissement pour la modique somme de 500 euros. N’ayant
pas les moyens d’aller devant la justice, je leur fait ici de la
publicité gratuite. Derrière cette revue, il y a des aimables
censeurs, les journalistes complices de la direction !
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