Le plan de souveraineté pour les fruits et légumes a été
officiellement lancé le 1er mars 2023 par le ministre de
l’Agriculture. 200 millions d’euros seront fléchés vers les
agroéquipements, incluant le développement du parc de serres et
vers la recherche.
Le collectif Sauvons les fruits et légumes suggèrent à Élisabeth
Borne d’instaurer «une clause rétroactive au respect du cadre
européen» faisant suite aux propos de la Première ministre qui a
présenté un nouveau plan phyto au Salon de l’agriculture le 27
février 2023.
Et tout ça ne suffisait pas voici quelques explications de Pascal
Perri ..
Mise à jour du 6 mars 2023
Plan de souveraineté (1) : tout reste à faire
Le Plan de Souveraineté fruits, légumes et pommes de terre a été
lancé le 1er mars par Marc Fesneau, sur le stand de son ministère.
Un public très nombreux de professionnels (et aussi quelques
journalistes) était présent. Preuve de l’importance que les
filières concernées accordaient à ce plan. «Enfin, c’est le
ministre qui dit ce que nous disons depuis 15 ans» se félicitait
André Bernard, président de l’Anifelt. Le plan se décline en 4
volets et des dizaines de mesures. Il s’agit d’accélérer et
massifier l’innovation, pour qu’elle se déploie dans les
territoires, au cœur des exploitations de fruits et légumes, de
soutenir l’investissement dans la production et de favoriser la
consommation de ces produits. L’objectif est de gagner 5 points de
souveraineté en fruits et légumes dès 2030 et ‘enclencher
une hausse tendancielle de 10 points à horizon 2035’. « Ce plan
pluriannuel se déploiera jusqu’à 2030, pour assurer une
continuité dans l’action. Dès 2023, l’objectif est de mobiliser
200 millions d’euros en faveur de la filière fruits et légumes,
dont au moins 100 millions d’euros du guichet agro-équipements et
une maximisation de l’enveloppe de France 2030 dédiée à la
recherche-développement et innovation» écrit le ministère. Le
plan se présente sous la forme d’un document de 125 pages,
véritable catalogue de pistes de travail. Il prendra la forme
d’appels à projets. Les fonds, issus de France 2030, devront être
co-financés pour être débloqués. Bref, la balle est dans le camp
des professionnels.
Plan de souveraineté (2) : les réactions
Les filières ont réagit plutôt positivement à l’annonce de ce
plan. Interfel salut des «mesures fortes» qui «témoignent d’une
véritable prise de conscience du gouvernement, sans occulter les
difficultés conjoncturelles réelles rencontrées par certaines
productions». Le G4 (FNPF, Légumes de France, Gefel et Felcoop) y
voit «un signal fort qui doit être concrétisé». Les 4
organisations demandent que l’on rende aux producteurs «les moyens
de produire et de nourrir leurs concitoyens». L’Anifelt «salue la
prise de conscience et attend des actes ». L’interprofession
souligne ses «points de vigilance» : développer durablement les
moyens de recherche ; disposer de moyens à la hauteur de leurs
enjeux ; soutenir les investissements considérables nécessaires
dans les usines de transformation. Président de l’interprofession
de la pomme de terre (CNIPT), Francisco Moya a insisté sur la
situation précaire du secteur des plants de pommes de terre, et sur
celui de l’industrie de la fécule. Quant à la filière du frais,
il a fait part de « son inquiétude» sur la baisse de la
consommation : -15 % en 2022. «La filière fécule est en danger de
mort» a insisté Arnaud Delacour, président du GIPT. Il a demandé
«un peu de courage politique». «Si on veut avoir des industries en
France, il faudra leur garantir un approvisionnement régulier en
matières premières». Le plan comporte également un volet
ultra-marin. «Dans nos territoires, nous souhaitons produire plus,
mieux, et dans une plus grande diversité» a rappelé Joël Sorres,
président de l’Odeadom. Enfin, l’Association Nationale Pommes
Poires (ANPP) est plus sévère. Elle considère que le plan est «peu
ambitieux» et «ne répond pas aux difficultés immédiates
rencontrées par les producteurs de pommes et de poires». Elle
demande «en urgence un plan de sauvegarde sur 24 mois».
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