Affichage des articles triés par date pour la requête Alim'confiance. Trier par pertinence Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par date pour la requête Alim'confiance. Trier par pertinence Afficher tous les articles

mercredi 11 mars 2020

Saga Alim'confiance entre mythe et réalité


Le ministère de l'agriculture nous propose une infographie sur « Alim'confiance : les résultats sanitaires accessibles à tous » ...

Quelques assertions inexactes :
  • Les résultats des contrôles accessibles à tous
On a droit à un smiley et non pas au résultat des contrôles ou des inspections comme dans d'autres pays …
  • Le dispositif Alim'confiance vous permet de connaître le niveau d'hygiène ou de maîtrise sanitaire de toute la chaîne alimentaire
Cela donne droit à un smiley avec un 'niveau d'hygiène' qui disparaît de l'écran au bout d'un an … comprenne qui pourra …

Le plus comique est le nombre d'inspections dans la restauration commerciale … jugez plutôt ...

Dans un article du blog du 8 décembre 2019 sur les contrôles ‘renforcés’ dans le Val de Marne, il était confirmé que les restaurants étaient contrôlés tous les 15 ans … et selon ce site, un restaurant « est contrôlé en moyenne tous les quinze ans », s’inquiète la Cour des Comptes.

De l'avis même d'une inspectrice, il paraît que selon Le Messager du Pays de Gex du 27 décembre 2019, « Un restaurant peut vivre un certain temps sans avoir vu un contrôleur »

Par ailleurs, on nous dit dans cette infographie que « Dans tous les pays, la mise en place de ce dispositif a favorisé l'amélioration du niveau sanitaire des établissements ».

Voyons si cela a été le cas pour les derniers bilans disponibles : opération fêtes de fin d'année 2018-2019 et Opération alimentation vacances 2010. On lira respectivement ce que le blog en avait pensé ici et ici.

En 2019, « Il apparaît encore que la restauration commerciale est particulièrement concernée par une perte de maîtrise ou une maîtrise insuffisante des risques. »

En 2018, on avait noté, « on note globalement et par secteur ciblé (hormis les métiers de bouche) une légère dégradation pour les niveaux confondus « perte de maîtrise - urgence » et « maîtrise des risques insuffisante », en particulier pour les secteurs de la restauration collective et commerciale concernées par de mauvaises pratiques d'hygiène (locaux, personnel, manipulation / process de fabrication de denrées) souvent associées au non-respect des DLC et/ou des températures de conservation des denrées. »
Il faut croire que l’opération Alim’confiance n’améliore pas vraiment les choses …

Pour mémoire, selon Santé publique de France, en 2017, « 40% des toxi-infections alimentaires collectives ont lieu suite à des repas en restauration commerciale. »

La suite au prochain épisode, le dispositif peut améliorer le niveau sanitaire mais chez nous c'est Alim'confiance qu'il faut améliorer ...

vendredi 7 février 2020

Saga Alim'confiance : Une fiction en France mais aussi en Guadeloupe


Le ministère de l'agriculture nous propose une fiction le 6 février 2020 « Comment est garantie la sécurité sanitaire en France ? Du contrôle à Alim'confiance, illustration du dispositif en Guadeloupe »
Le site Alim’confiance répertorie les résultats des contrôles sanitaires effectués par l’administration dans le secteur alimentaire. Annie-Claude Tabar, inspectrice en sécurité sanitaire des aliments à la Direction de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt de Guadeloupe, présente sa mission en vidéo.

On apprend ainsi,
En métropole tout comme dans les Départements et régions d'outre-mer, de nombreux contrôles officiels ont lieu pour assurer la sécurité sanitaire. Ces contrôles se déroulent dans les établissements de la chaîne alimentaire (restaurants, commerces de bouche, restauration collective...) en deux temps :
  • un contrôle documentaire ;
  • un contrôle physique.
Lors de cette dernière phase, l'inspecteur vérifie notamment que le personnel de l'établissement suit les règles d'hygiène ainsi que les locaux.
Les résultats de l'inspection sont ensuite disponibles sur Alim'confiance. Lancé en mars 2017, ce site internet et cette application mobile permettent de les consulter librement.


Par ailleurs, sauf erreur de ma part, il n'y a aucune entreprise ou restaurant référencé en provenance de Guadeloupe sur le site Alim'confiance … à la date de l'écriture de cet article.

Rappelons qu'au bout d'un an, le nom des entreprises ou restaurants, etc. disparaît d'Alim'confiance … étrange système !

Malheureusement, à la date du 7 février 2020, ce ne sont pas « Plus de 40 000 résultats d'inspection ont été rendus public ... » que nous avons, mais seulement autour de 30 000 !

Vous pouvez vérifier en additionnant les données ci-dessous sur cette capture d'écran … et nous n'obtenons que 30 404 résultats très loin des plus de 40 000 résultats…, étonnant, non ?

mercredi 5 février 2020

Saga Alim'confiance : Quand le niveau 'acceptable' d'un restaurant devient 'satisfaisant'

Un internaute intervenant dans le secteur de la restauration commerciale me narre cette belle histoire …

Il rapporte, tout comme l'a fait l'association de consommateurs, la CLCV, que sur le site Alim'confiance, « il y a de nombreux résultats satisfaisants. En réalité les chiffres sont truqués à la base. Les inspecteurs ne mettent pas la note réelle dans de nombreux cas. »

La CLCV notait qu'« Environ 94% des établissements obtiennent des notes satisfaisantes ou très satisfaisantes mais certains types d’établissements et des régions ont des progrès à faire. » Voir aussi l'article du blog à ce sujet, Saga Alim'confiance : Desrésultats en demi-teinte, selon l'association de consommateurs CLCV.

Cet internaute me signale que « Par ailleurs, les divergences d'interprétations et les écarts sont très importants avec nos évaluations COFRAC selon NF V01-015»

Il arrive même que de la part de certains inspecteurs communaux il y ait des faussetés ou des inexactitudes que nous avons constatées.

Ainsi, « Dans cette capture d'écran vous voyez par exemple qu'un établissement noté « ACCEPTABLE » se voit quand même attribuer la note « SATISFAISANT ». Personnellement je ne trouve pas çà très honnête vis à vis du consommateur.
Il me semble que le terme « ACCEPTABLE » signifie dans la terminologie Alim'confiance, Niveau d'hygiène améliorer ...
Niveau d'hygiène à améliorer : établissements dont l'exploitant a été mis en demeure de procéder à des mesures correctives dans un délai fixé par l'autorité administrative et qui conduit à un nouveau contrôle des services de l’État pour vérifier la mise en place de ces mesures correctives.

En effet, ce restaurant a eu cinq observations entraînant « des actions correctives nécessaires à une mise en conformité au titre de la réglementation en vigueur. »

Le niveau d'hygiène satisfaisant correspond à des établissements présentant des non-conformités qui ne justifient pas l’adoption de mesures de police administrative mais auxquels l’autorité administrative adresse un courrier de rappel de la réglementation en vue d’une amélioration des pratiques.

Cela étant précisé voici le procès-verbal d'un restaurant commercial qui se voit attribuer la note « ACCEPTABLE », puis au bout d'un délai réglementaire « SATISFAISANT » …

Joli tour de passe-passe ...

lundi 3 février 2020

Saga Alim'confiance : Des résultats en demi-teinte, selon l'association de consommateurs CLCV


L'association de consommateurs CLCV s'est intéressée à l'« Hygiène des établissements alimentaires : résultats en demi-teinte ».
La CLCV a mené le combat pour que les consommateurs puissent avoir accès aux informations sur l’hygiène des établissements de la chaîne alimentaire (restaurants, boulangeries, …). En 2017, c’est chose faite avec la mise en place du dispositif Alim’confiance.

Combat loin d'être fini car quelle est l'information que l'on a un rapport d'inspection, des informations précises, pas du tout, un simple logo décliné en quatre catégories :
  • Niveau d'hygiène très satisfaisant : établissements ne présentant pas de non-conformité, ou présentant uniquement des non-conformités mineures.
  • Niveau d'hygiène satisfaisant : établissements présentant des non-conformités qui ne justifient pas l’adoption de mesures de police administrative mais auxquels l’autorité administrative adresse un courrier de rappel de la réglementation en vue d’une amélioration des pratiques.
  • Niveau d'hygiène à améliorer : établissements dont l'exploitant a été mis en demeure de procéder à des mesures correctives dans un délai fixé par l'autorité administrative et qui conduit à un nouveau contrôle des services de l’État pour vérifier la mise en place de ces mesures correctives.
  • Niveau d'hygiène à corriger de manière urgente : établissements présentant des non-conformités susceptibles de mettre en danger la santé du consommateur et pour lesquels l'autorité administrative ordonne la fermeture administrative, le retrait, ou la suspension de l'agrément sanitaire.
Par ailleurs la CLCV semble faire l'impasse d'une information importante de décembre 2019 issue d'un témoignage d'une inspectrice en sécurité des aliments dans Fréquence de contrôle d’un restaurant, une fois tous les dix ou quinze ans, ça se discute ?

Rappelons aussi qu'en France, « Au titre de la sécurité sanitaire de l’alimentation, un établissement de restauration est donc contrôlé en moyenne tous les quinze ans par les services de l’État. » Source rapport de la Cour des comptes, février 2019.

Par ailleurs, la CLCV ne semble pas faire cas du Déclin inquiétant des contrôles des aliments en Europe, selon le BEUC.
Ce dispositif permet aux consommateurs d’accéder aux résultats des contrôles sanitaires selon 4 niveaux d’hygiène. Près de 3 ans après sa mise en place, nous avons évalué le dispositif et analysé les résultats des contrôles d’hygiène effectués.

De bons résultats au global mais des établissements et des régions mauvais élèves  

Environ 94% des établissements obtiennent des notes satisfaisantes ou très satisfaisantes mais certains types d’établissements et des régions ont des progrès à faire. Il s’agit par exemple des boulangeries/pâtisseries (18% à améliorer) et des métiers de bouche (7.5% à améliorer). Quant aux régions, les DOM-TOM, le Centre-Val-de-Loire et la Bourgogne-Franche-Comté font partie des régions « mauvais élèves » (entre 9 et 14% « à améliorer »).

Des contrôles en hausse mais concentrés sur certaines régions  

Entre le 12 décembre 2018 et le 10 décembre 2019, 41 779 contrôles ont été effectués, soit une augmentation de 3,7% par rapport à notre étude de 2018. Mais cette augmentation s’est concentrée sur certaines régions : près de la moitié des contrôles (47%) ont eu lieu dans 3 régions (Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine). Certaines régions pourtant touristiques comme la région PACA et la Corse ont vu leur nombre de contrôles diminuer. Plus d’un quart des contrôles ont été effectués en Île-de-France dont la grande majorité à Paris même (64%) alors que certains départements sont quasiment exclus de l’analyse ! 

Il est possible de suivre les évolutions de la démarche Alim'confiance en allant sur le site open data Alim'confiance ...
Parmi les demandes de la CLCV,
  • La mise en place de mesures correctives rapides par les professionnels concernés par les notes « à corriger » et « à améliorer » et d’un suivi de ces établissements par les autorités avec de nouveaux contrôles. 
  • Mieux organiser les contrôles et adapter leur nombre à la répartition des établissements sur le territoire, afin que certaines régions ne soient pas sur-représentées.
  • Augmenter le nombre de contrôles pour les types d’établissements pour lesquels les inspections sont peu nombreuses et/ou mauvaises et traitant notamment des denrées alimentaires sensibles.
  • Augmenter les contrôles pour les établissements suivants boulangeries/pâtisseries/chocolateries/glaciers ; rayons pain/viennoiserie/pâtisserie ; boucherie/charcuterie et commerces généralistes. 
  • Les résultats restent disponibles après un an pour que les consommateurs puissent évaluer les évolutions.
  • L’affichette de contrôle dans les établissements obligatoire et bien visible des consommateurs.
Enquête intéressante mais qui aurait due être corrélée avec les résultats relativement précis des opérations alimentation vacances et fêtes de fin d'année des années correspondantes ...

L'analyse complète des résultats des contrôles Hygiène Alim'confiance de la CLCV est ici.

Enfin la CLCV ne demande pas à ce que la DGCCRF puisse enfin contribuer au dispositif Alim'Confiance, comme l'avait demandé la Cour des comptes ...

On lira les épisodes de la saga Alim'confiance sur ce blog ici.

vendredi 27 décembre 2019

Fréquence de contrôle d’un restaurant, une fois tous les dix ou quinze ans, ça se discute ?


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Dans un article du blog du 8 décembre 2019 publié sur les contrôles ‘renforcés’ dans le Val de Marne, il était confirmé que les restaurants étaient contrôlés tous les 15 ans … et selon ce site,
Un restaurant « est contrôlé en moyenne tous les quinze ans », s’inquiète la Cour des Comptes.


Désormais, il paraît que selon Le Messager du Pays de Gex du 27 décembre 2019, selon Catherine Mainguet: « Un restaurant peut vivre un certain temps sans avoir vu un contrôleur »
Sortie occasionnelle ou rendez-vous régulier, manger au restaurant demeure un moment de plaisir pour le ventre ! Mais comment savoir si les cuisines respectent les normes de propreté ? Réponse avec Catherine Mainguet, directrice adjointe de la direction départementale des populations.

Qui est habilité à contrôler les restaurants ?
Il faut d’abord savoir que la DDPP est une direction interministérielle (économie et agriculture). Les agents du ministère de l’économie peuvent vérifier la sécurité sanitaire des aliments mais aussi ce qu’on appelle la loyauté, c’est-à-dire que le consommateur n’est pas trompé par ce qui est affiché sur la carte par exemple. Ces agents peuvent procéder à des contrôles en matière de sécurité sanitaire des aliments. Mais tout cela, c’est surtout le coeur de métier des agents du ministère de l’agriculture qu’on appelait avant service vétérinaire.

Si j’ouvre un restaurant demain, quand serai-je contrôlée ?
La fréquence de contrôle imposée est 10 % par an. Donc un établissement peut être vu une fois tous les dix ans. Et il faut que nous ayons connaissance de l’activité de l’établissement. A l’ouverture ou à la reprise d’un établissement, le gérant doit se faire connaître auprès de nos services.

Donc, si, sur dix ans, un restaurant change plusieurs fois de propriétaire, il est fort possible que certains d’eux ne soient jamais contrôlés ?
Tout à fait. Tout du moins, pas contrôlé par nos agents. Un restaurant peut très bien vivre un certain nombre d’années sans avoir vu un contrôleur de la DDPP. En revanche, le gérant a une obligation d’autocontrôle. Il doit se tourner vers des prestataires externes. Et nous, le jour où on contrôle, on vérifie qu’il est bien en règles avec ces obligations. Mais ce n’est pas la DDPP DDPP qui conditionne l’ouverture d’un restaurant.

Comment sélectionnez-vous les restaurants que vous allez contrôler ?
On va se tourner vers les nouveaux (s’ils se sont déclarés auprès de nous. S’ils ne le font pas, on apprend souvent leur existence par des signalements de clients), vers ceux qu’on n’a pas vus depuis un certain temps, ceux qui sont signalés par des clients, ou par l’agence régionale de santé (ARS). On peut aussi faire du ciblage conjoncturel : selon la période de l’année, on se tourne vers certaines zones plus fréquentées comme les stations en hiver, les alentours des festivals ou autres points touristiques en été…

Sur quels critères se base votre contrôle ?
Déjà, il existe une exigence de formation au travail de restauration commerciale et aux pratiques d’hygiène alimentaire pour au moins une des personnes qui travaillent dans l’établissement. On va aussi contrôler les produits utilisés, vérifier qu’ils ne sont pas périmés. On regarde que les cuisines sont nettoyées après chaque service, que les règles relatives aux autocontrôles sont respectés, que les denrées alimentaires servies ne présentent aucun risque pour le client. On va vérifier les règles de conservations (bonne température, bien couverte, les règles relatives aux dates de péremption)…

Très bon article, sans citer une seule fois le dispositif Alim’confiance, que le monde entier nous envie, il fallait le faire …

Ainsi au moment d’écrire cet article il y a 15 648 restaurants contrôlés dans Alim'confiance et il me semble que la fréquence de contrôle de 10 % par an est très sous évaluée, ce qui revient à dire que les contrôles sont vraisemblablement réalisés ... une fois tous quinze ans ...

mercredi 18 décembre 2019

Les alternatives au glyphosate existeront … en 2050


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Alors que le dernier opus de Star Wars sort sur les écrans, voici une alternative au glyphosate  pour 2050 ..., mais ce n'est pas encore D2-R2 ou C3-PO ...


Voici donc des robots sensés remplacer l'huile de coude bio ou la poudre de perlinpinpin bio dans un avenir très proche ...
A terme, il s’agira de proposer des solutions pour diminuer l’usage des produits chimiques comme le glyphosate, le plan Ecophyto II prévoyant la diminution de 50% des produits phytopharmaceutiques d’ici 2050.

Il ne s’agit pas du plan Ecophyto II, mais du plan Ecophyto II+, nuance de taille ...
Concrètement, les robots doivent éliminer les adventices (les plantes indésirables) dans des rangées de cultures légumières. Pour cela on fait appel à l’intelligence artificielle pour identifier et trier les plans, un long apprentissage qui mêle reconnaissance visuelle et informatique. Chaque consortium alliant chercheurs et industriels a ses propres solutions. Pour l’arrachage aussi, l’innovation est de mise : porté par le tracteur électrique développé en Auvergne, PEAD mise sur la reconnaissance des plantes à garder pour éliminer toutes les autres ; Bipbip griffe la terre entre les plants ; la solution Roseau élaborée en région nantaise travaille sur la synchronisation des outils avec l'avancement du robot et enfin Weedelect balance des décharges électriques sur les plants de moutarde qui n'ont rien à faire ici. 
Le tout se fait dans le département de la Drôme, département du ministre de l'agriculture ... 

Mise à jour du 19 décembre 2019. A lire dans Alerte Environnement, Glyphosate: le pouvoir manipule l’ANSES. 

samedi 30 novembre 2019

Bilan 2019 de l'opération alimentation vacances: Bonne nouvelle, les inspections ne diminuent plus, mais la restauration commerciale consolide son rôle de mauvais élève en hygiène des aliments


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Voici proposé par la DGAL (DGAL/SDSSA/2019-787) le 25 novembre 2019, « Bilan 2019 de l'opération alimentation vacances ».

La 'bonne' nouvelle est que les inspections ne diminuent plus. La restauration commerciale consolide son rôle de mouton noir de l'hygiène des aliments.
La présente note d'information présente le bilan des contrôles officiels renforcés menés en sécurité sanitaire des aliments par les inspecteurs des DD(CS)PP et DAAF pendant la période estivale entre le 1er juin et le 15 septembre 2019. Elle intègre le bilan cumulé des interventions réalisées par les agents des DD(CS)PP en hygiène alimentaire dans les divers secteurs d'activité relevant de la remise directe au consommateur final.

Ce qui signifie que le personnel du ministère de l’agriculture et celui de la DGCCRF se sont mis (enfin) ensemble …, il y a encore quelques chicaneries mais cela semble fonctionner …

En fait, cela suit le bilan 2018 de l'opération alimentation vacances (OAV), où je disais Bilan de l'opération alimentation vacances 2018. Un bilan dans lequel la DGCCRF vient gonfler les chiffres d'inspections de la DGAL
Sur l'ensemble de cette période, 17 627 inspections et re-contrôles, tous secteurs d'activités confondus, ont été enregistrés dans le système d'information RESYTAL.
Parmi ces inspections, 12 767 entrent dans le périmètre de cette opération dont 9 619 dans le seul domaine de la remise directe au consommateur (commerce de détail, métiers de bouche, restauration commerciale). Les 4 860 autres inspections hors champ de l'OAV concernent les établissements agréés de production et d'entreposage de diverses catégories de produits d'origine animale.

Par comparaison avec 2018, il apparaît un statu quo (in statu quo ante .. ) des inspections ...
Sur l'ensemble de cette période, 17 983 inspections ont été enregistrées dans le système d'information RESYTAL. Parmi celles-ci, 12 710 entrent plus spécialement dans le périmètre de cette opération.
Celles-ci concernent non seulement les établissements agréés de production et d'entreposage de diverses catégories de produits d'origine animale y compris le transport, mais également, à hauteur de 9 444, le secteur de la remise directe au consommateur final (commerce de détail, restauration commerciale).

Mais un mieux par rapport à 2017,
Entre le 1er juin et le 15 septembre 2017, les services du ministère de l'agriculture (DD(CS)PP et DAAF) ont réalisé 17 400 inspections dans des établissements du secteur alimentaire, dont 10 144 dans des établissements de restauration, commerciaux ou collectifs.

En 2019, « Il apparaît encore que la restauration commerciale est particulièrement concernée par une perte de maîtrise ou une maîtrise insuffisante des risques. »

En 2018, on avait noté, « on note globalement et par secteur ciblé (hormis les métiers de bouche) une légère dégradation pour les niveaux confondus « perte de maîtrise - urgence » et « maîtrise des risques insuffisante », en particulier pour les secteurs de la restauration collective et commerciale concernées par de mauvaises pratiques d'hygiène (locaux, personnel, manipulation / process de fabrication de denrées) souvent associées au non-respect des DLC et/ou des températures de conservation des denrées. »

Il faut croire que l’opération alim’confiance n’améliore pas vraiment les choses …

Pour mémoire, selon Santé publique de France, en 2017, « 40% des toxi-infections alimentaires collectives ont lieu suite à des repas en restauration commerciale. »

Suites administratives et pénales en 2019 versus 2018, stau quo aussi
2019
Les 12 767 inspections liées à cette opération ont conduit à établir notamment 1 676 mises en demeure et 233 fermetures administratives, dont 178 dans le seul secteur de la restauration commerciale, en lien avec une perte de maîtrise des risques sanitaires. Ces sanctions administratives ont été assorties de 265 procès-verbaux d'infractions pénales dont 236 en remise directe, principalement en restauration commerciale (149 PV) et distribution/métiers de bouche (87 PV).
2018
Les 12 710 inspections ciblées, liées à cette opération, ont conduit à établir notamment 1 687 mises en demeure et 213 fermetures administratives, dont 160 dans le seul secteur de la restauration commerciale, en lien avec une perte de maîtrise des risques sanitaires. Ces sanctions ont été assorties de 278 procès-verbaux d'infractions pénales, dont 242 en remise directe, majoritairement en restauration commerciale (165 PV).

Tableau présentant le bilan global des 21 187 inspections réalisées dans ces établissements par les deux services dont 9 619 par les seuls agents de la DGAL avec leurs suites administratives et pénales. En italique figurent les données équivalentes de l'OAV 2018 menée également du 1er juin au 15 septembre.
A noter que les fermetures dans la restauration commerciale suivent une certaine progression,
  • 2017 : 145
  • 2018 : 160
  • 2019 : 178
Il faudra aussi casser la dynamique des non-conformités avec la restauration commerciale, une réflexion est à mener à ce sujet ...

Il m’a été conseillé d’être moins négatif dans mes avis sur les actions entreprises par nos administrations, voilà c’est fait ...

jeudi 28 novembre 2019

Zone de non traitement, il parait qu'il faut s'appuyer sur la science et rien que la science ... et pour le glyphosate, on fait comment ?


Annonce : S’agissant de l’information à propos des rappels de produits alimentaires, pour le moment, il ne faut pas faire confiance à nos autorités sanitaires (Ministère de l’agriculture et DGCCRF). Ces deux entités ont fait et font toujours preuve d’une incroyable légèreté et d’un manque d’informations fiables vis-à-vis des consommateurs avec comme corollaire une absence de transparence en matière de sécurité des aliments.

Vous avez pu lire sur le blog un article de membres du Collectif Science-Technologies-Actions, Glyphosate : désinformation et mensonge d'Etat.

Voici un tweet du 27 novembre 2019 du ministère de l'agriculture à propos des zones de non traitement,
Alors encore un effort M. le ministre, suivez la science, rien que la science, à propos du glyphosate ... et si vous avez besoin de la science, consultez l'Anses ...
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Mise à jour du 19 décembre 2019. A lire dans Alerte Environnement, Glyphosate: le pouvoir manipule l’ANSES. 

jeudi 31 octobre 2019

Vous avez dit « renforcement des contrôles pour l'opération fêtes de fin d'année » ?


S’agissant de la « Sécurité sanitaire des aliments : renforcement des contrôles pour l'opération fêtes de fin d'année (OFFA) », annonce le ministère de l’agriculture le 30 novembre 2019. « Ce dispositif d'inspection sera mis en place du 1er novembre 2019 au 15 janvier 2020. »

Pourquoi pas ?

Mais s’agit-il réellement d’un renforcement … des contrôles ?

On évoque près de 4000 agents mobilisés sur une période de deux mois et demi. Sachant que l’an dernier (OFFA 2018/19), il y a eu 8095 inspections, un très rapide calcul permet de rapporter cela autour deux inspections sur la dite période, vous avez dit renforcement des contrôles …

On nous explique en résumé,
Les inspections donnent lieu à des suites administratives voire judiciaires pour les établissements ne respectant pas la réglementation en matière sanitaire ou d’étiquetage. L'an dernier, les 8 095 inspections liées à cette opération ont conduit à établir notamment 860 mises en demeure et 115 fermetures administratives, dont 80 dans le seul secteur de la restauration commerciale, en lien avec une perte de maîtrise des risques sanitaires. Ces sanctions administratives ont été assorties de 83 procès-verbaux d'infractions pénales dont 74 en remise directe, principalement en restauration commerciale (35 PV) et distribution/métiers de bouche (35 PV). 
Pour faire court, le ministère de l’agriculture nous a proposé deux bilans de l’OFFA 2018/19, un bilan détaillé et un bilan simplifié.

Ainsi dans le bilan détaillé de l’OFFA 2018/19, on apprend
Parmi les 8 095 contrôles entrant dans le champ de l'OFFA, 7 837 inspections complètes, pour lesquelles tous les points de contrôle (chapitre, item, sous-item) doivent être observés, ont permis de juger du niveau de maîtrise des risques des établissements et ainsi de donner lieu à leur évaluation globale.
La particularité de l’OFFA 2018/19 a vu la participation de la DGCCRF, en sera-t-il de même pour cette nouvelle opération, nous ne savons pas …

Sur le tableau ci-dessous, vous avez le bilan détaillé de l’OFFA 2018/19. On notera surtout l’augmentation des interventions (inspections ?) notamment en restauration commerciale … mais faute de moyens humains, quand on augmente les actions sur un secteur, cela baisse sur les autres …
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Un dernier point plus comique qu’autre chose, on nous dit,
Les résultats de cette opération sont rendus accessibles au public sur le site internet Alim’Confiance ; une carte interactive permet de rechercher l’établissement par son nom ou son adresse et d'avoir accès à la date de la dernière inspection ainsi qu'au niveau d’hygiène qui y aura été constaté. 
D’accord, mais encore faudrait-il savoir quel établissement a été inspecté ?

Cela étant, à la date de la rédaction de l’article, sur Alim’Confiance, pour la restauration commerciale, il y avait les ‘résultats’ de 15 570 restaurants inspectés : 

68 avec la mention à corriger de manière urgente, 
1010 à améliorer, 
9261 satisfaisant et,
5231 très satisfaisant.

Rappelons toutefois qu’En France, « Au titre de la sécurité sanitaire de l’alimentation, un établissement de restauration est donc contrôlé en moyenne tous les quinze ans par les services de l’État. » Source rapport de la Cour des comptes, février 2019.

« … d’après la DGAL, le Royaume-Uni disposait en 2016 d’un inspecteur pour 74 établissements de remise directe (restaurants, commerces de bouche, distributeurs) alors qu’en France un inspecteur est en moyenne responsable de la surveillance de 3 284 établissements. » Source Rapport d’Information fait au nom de la commission des affaires économiques et de la commission des affaires sociales sur les procédures de retrait et de rappel des produits alimentaires présentant un risque sanitaire.

Vous avez dit renforcement des contrôles …