vendredi 15 mai 2020

Bassin d’Arcachon et coquillages : pas de déconfinement pour les huîtres du banc d’Arguin et les palourdes du bassin d’Arcachon pour cause de présence de toxines lipophiles


Selon 20 minutes,
La tuile. Alors que le confinement vient d’être levé, que la vente d’huîtres est de nouveau autorisée dans les cabanes, les résultats des analyses effectuées cette semaine par le réseau de surveillance de l’Ifremer (Institut français de recherche et d'exploitation de la mer) ont révélé la contamination des huîtres en provenance du banc d’Arguin et des passes, ainsi que la contamination des palourdes en provenance du Bassin d’Arcachon.
En cause ? Les toxines lipophiles, des micro-algues toxiques qui provoquent des symptômes d’ordre digestif chez l’Homme.

En conséquence, après concertation avec les représentants des organisations professionnelles des pêches et de la conchyliculture, la préfète de la Gironde a décidé ce vendredi 15 mai 2020 :
d’interdire les activités de pêche et de commercialisation destinées à la consommation humaine, de tous les coquillages en provenance du banc d’Arguin et des passes du bassin d’Arcachon,
d’interdire les activités de pêche et de commercialisation destinées à la consommation humaine, de tous les coquillages à l’exception des huîtres en provenance de l’intérieur du bassin d’Arcachon.
Cette mesure sera levée complètement ou partiellement dès lors que les analyses établiront la bonne qualité sanitaire des différents types de coquillages.

Sur ce sujet, on lira Surveillance des phycotoxines dans les coquillages du Bulletin épidémiologique, santé animale et alimentation n°89 de 2019/Numéro spécial surveillance sanitaire des aliments.

A suivre …

Mise à jour du 17 mai 2020Les coquillages du bassin d’Arcachon, mais aussi du pertuis d’Antioche (détroit entre îles de Ré et d’Oléron) ont régulièrement connu ces dernières années, souvent vers le milieu du printemps, des périodes d’interdiction de consommation allant de quelques jours à parfois plusieurs semaines. La contamination est due à des toxines liées à une micro-algue ingérée par les coquillages: un phénomène naturel, en partie saisonnier, associé notamment à un réchauffement rapide de l’eau. 

Au fil des ans, des ostréiculteurs ont pu constituer des «stocks protégés» d’huîtres, permettant à une partie d’entre eux de maintenir une petite activité pendant les semaines d’interdiction.

Mise à jour du 22 mai 2020. On lira l'avis de rappel d'huîtres du bassin d'Arcachon sur le site Internet des avis de rappel de Carrefour daté du ... 22 mai 2020. Il aura donc fallu un délai de 7 jours entre la publication de l'arrêté préfectoral et l'avis de rappel, de mieux en mieux ...

Tout arrive, le NIH des Etats-Unis va commencer un essai clinique avec l’hydroxychloroquine et l'azithromycine pour traiter le COVID-19


Tout arrive, un communiqué du NIH des Etats-Unis du 14 mai 2020 annonce que « Le NIH commence un essai clinique avec l’hydroxychloroquine et l'azithromycine pour traiter le COVID-19 ».

Etude sur des adultes atteints de COVID-19 avec des symptômes allant de de légers à modérés aux États-Unis.

Un essai clinique a commencé à évaluer si le médicament contre le paludisme, l’hydroxychloroquine, administré avec l'antibiotique azithromycine, peut prévenir l'hospitalisation et le décès en ralation avec la maladie du coronavirus 2019 (COVID-19).

The National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID) qui fait partie du National Institutes of Health, a fiancé l’essai, qui est mené par le NIAID-funded AIDS Clinical Trials Group (ACTG). Teva Pharmaceuticals a fait le don des médicaments pour l'étude.

L'essai de phase 2b recrutera environ 2 000 adultes sur les sites ACTG participants à travers les États-Unis. Les participants à l'étude doivent avoir confirmé une infection par le SRAS-CoV-2, le virus qui cause le COVID-19, et avoir de la fièvre, de la toux et/ou un essoufflement. Les chercheurs prévoient que bon nombre des personnes inscrites auront 60 ans ou plus ou auront une comorbidité associée au développement de complications graves liées au COVID-19, telles que une maladie cardiovasculaire ou le diabète. Les participants seront assignés au hasard pour recevoir un traitement à court terme avec de l'hydroxychloroquine et de l'azithromycine ou des placebos correspondants. Les personnes vivant avec le VIH et les femmes enceintes et allaitantes sont également éligibles pour participer à l'étude. Le premier participant s'est inscrit le 14 mai à San Diego, en Californie.

« Nous avons un besoin urgent d'un traitement sûr et efficace pour COVID-19. La réutilisation des médicaments existants est une option intéressante, car ces médicaments ont subi des tests approfondis, leur permettant de passer rapidement aux essais cliniques et d'accélérer leur approbation potentielle pour le traitement au COVID-19 », a déclaré le directeur du NIAID, Anthony S. Fauci. « Bien qu'il existe des preuves anecdotiques que l'hydroxychloroquine et l'azithromycine peuvent être bénéfiques pour les personnes atteintes de COVID-19, nous avons besoin de données solides provenant d'un vaste essai clinique randomisé et contrôlé pour déterminer si ce traitement expérimental est sûr et peut améliorer les résultats cliniques. »

Au 13 mai, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait signalé 4,17 millions de cas et 287 399 décès dus au COVID-19 dans le monde. Aux États-Unis, 1,36 millions de cas confirmés au COVID-19 et 82 246 décès ont été signalés au 13 mai, selon le Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

À l'heure actuelle, aucune thérapeutique spécifique n'a été approuvée par la Food and Drug Administration des États-Unis pour traiter les personnes atteintes de COVID-19. L'hydroxychloroquine est approuvée par la FDA pour prévenir et traiter le paludisme, ainsi que pour traiter les maladies auto-immunes, la polyarthrite rhumatoïde et le lupus. Certains articles préliminaires ont suggéré que l'hydroxychloroquine, seule ou en combinaison avec l'antibiotique azithromycine approuvé par la FDA, pourrait bénéficier aux personnes atteintes de COVID-19.

De nombreux essais cliniques sont prévus ou en cours, y compris une étude récemment lancée, soutenue par le National Heart, Lung and Blood Institute des NIH, évaluant l'innocuité et l'efficacité de l'hydroxychloroquine pour le traitement des adultes hospitalisés avec le COVID-19.

Le 28 mars, la FDA a délivré une Emergency Use Authorization (EUA) pour permettre à l'hydroxychloroquine et à la chloroquine de qualité médicale d'être distribuées à partir du Strategic National Stockpile et prescrites par des médecins aux adolescents et aux adultes hospitalisés avec le COVID-19, selon le cas, lorsqu'un essai clinique n'est pas disponible ou réalisable.

Les participants à l'étude ACTG, appelée A5395, recevront des médicaments oraux à prendre à la maison. Ceux assignés au hasard au groupe de traitement expérimental prendront 400 milligrammes (mg) d'hydroxychloroquine deux fois le premier jour et 200 mg deux fois par jour pendant six jours supplémentaires. Ils prendront également 500 mg d'azithromycine le premier jour et 250 mg par jour pendant quatre jours supplémentaires. Le groupe témoin recevra un nombre équivalent de pilules placebo. Ni les participants, ni l'équipe d'étude ne sauront qui a reçu un traitement expérimental ou un placebo avant la fin de l'essai.

Les participants enregistreront leurs symptômes, l'adhésion au traitement et les événements majeurs tels que les hospitalisations dans un journal pendant 20 jours. Le personnel de l'étude fera un suivi par téléphone avec les participants pendant cette période. Lorsque cela est possible, les participants se rendront au site de recherche clinique pour une visite en personne à J20. Des suivis supplémentaires seront effectués par téléphone trois et six mois après le début du traitement.

L'objectif principal de l'étude est de déterminer si l'hydroxychloroquine et l'azithromycine peuvent prévenir les hospitalisations et les décès dus au COVID-19. De plus, les chercheurs évalueront l'innocuité et la tolérabilité du traitement expérimental pour les personnes infectées par le SRAS-CoV-2. Bien que l'hydroxychloroquine et l'azithromycine soient toutes deux considérées comme sûres chez la plupart des gens, elles peuvent provoquer des effets secondaires allant des maux de tête et des nausées, rarement, des problèmes de rythme cardiaque qui peuvent mettre la vie en danger. En raison du risque de problèmes cardiaques lorsque l'hydroxychloroquine est utilisée seule ou associée à de l'azithromycine, la FDA met en garde que l'utilisation de l'hydroxychloroquine pour le COVID-19 doit être limitée aux essais cliniques ou au traitement de certains patients hospitalisés sous EUA afin que les cliniciens puissent surveiller les patients afin de détecter des effets indésirables.
« Cette étude fournira des données clés pour aider à répondre à la pandémie de COVID-19 », a déclaré la présidente de l'ACTG, Judith Currier de l'Université de Californie à Los Angeles. « Nous sommes ravis de pouvoir tirer parti de l'infrastructure existante d'ACTG pour les essais cliniques de traitement du VIH afin de mettre rapidement en œuvre cette importante étude. »

On lira aussi, Hydroxychloroquine chez des patients atteints principalement de COVID-19 avec des symptômes légers à modérés: essai contrôlé randomisé en ouvert, source BMJ

Référence
Hydroxychloroquine in patients with mainly mild to moderate coronavirus disease 2019: open label, randomised controlled trial
BMJ 2020; 369 doi: https://doi.org/10.1136/bmj.m1849 (Published 14 May 2020)

Le Pr Raoult a tweeté ce qui suit ...
Mise à jour du 16 mai 2020. Deux études dont une étude française révèlent une absence de bénéfices de l'hydroxychloroquine sur les patients atteints de  COVID-19, source CIDRAP News.

COVID-19: L'immunité collective en France serait de 4,4% et entre 9% et 10% dans l'Est et la région parisienne, selon des chercheurs de l'Institut Pasteur


Alors que l’épidémie ralentit en France, des chercheurs utilisent des études de séroprévalence pour évaluer dans quelle mesure les populations ont été exposées au virus et contribuer à éclairer la planification d'une éventuelle seconde vague d'activité pandémique. Article adapté d'après CIDRAP News.

En France, une étude de chercheurs de l'Institut Pasteur publiée le 13 mai 2020 dans Science a estimé que 4,4% de la population du pays était infectée par le virus COVID-19, a rapporté Reuters

Les estimations étaient plus élevées, entre 9% et 10%, pour les zones durement touchées, dont l'Est de la France et la région parisienne.

Les résultats suggèrent que sans vaccin, l'immunité collective ne suffira pas à éviter une deuxième vague alors que les étapes de confinement se relâchent.

Les scientifiques de Pasteur ont également estimé que le confinement de 55 jours avait considérablement réduit le nombre de reproduction de base (R0) lié à l'épidémie de 2,0 à 0,67 (77%).


Les chercheurs ont constaté que 3,6% des personnes infectées sont hospitalisées et 0,7% décèdent, allant de 0,001% chez les moins de 20 ans à 10,1% chez les plus de 80 ans. À tous les âges, les hommes sont plus susceptibles d'être hospitalisés et d'entrer en soins intensifs et de décéder que les femmes.

Le nombre total de décès dus au virus en France s’est élevé à 27 074 au 13 mai 2020, le cinquième plus élevé au monde, et le nombre total de cas s’élevait officiellement à 177 700, le septième total mondial.


Comment fonctionne l'immunité collective:
The National Institute of Allergy and Infectious Disease (NIAID)

Intoxication alimentaire à l'histamine en Suède liée à du thon du Vietnam


« Intoxication alimentaire à l'histamine en Suède liée à du thon du Vietnam », source article de Joe Whitworth paru le 15 mai 2020 dans Food Safety News.

Trente personnes en Suède sont tombées malades d'une intoxication scombroïde après avoir consommé du thon du Vietnam au début du mois de mai.

L'intoxication alimentaire à l'histamine était liée à des longes de thon congelées en provenance du Vietnam, via les Pays-Bas.

Les autorités locales ont été responsables de l'investigation lots de poissons. L'Agence nationale suédoise de l'alimentation (Livsmedelsverket) est le point de contact national pour le système européen d'alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF).

Mats Lindblad, de l'Agence nationale suédoise de l'alimentation, a déclaré qu'une trentaine de personnes avaient été malades mais qu'aucun décès n'a été signalé.

« Les symptômes étaient typiques d'une intoxication à l'histamine et comprenaient un gonflement, de l'urticaire, un rythme cardiaque irrégulier, des nausées, de la diarrhée et des vomissements », a-t-il déclaré à Food Safety News.

« Tous les cas signalés avaient consommé un plat avec du thon dans le même restaurant. L'épidémie s'est déclarée début mai. Le lien avec les longes de thon est basé sur l'investigation épidémiologique. Des échantillons ont été prélevés du lot incriminé, mais les résultats sont en attente.

« Trente personnes, c'est plus que d'habitude pour une éclosion à l'histamine en Suède – car, normalement, les rapports d'intoxication alimentaire à l'histamine concernent des cas isolés ou quelques personnes seulement. Normalement, l'agence reçoit des rapports d'une dizaine de cas ou des cas uniques chaque année. »

La distribution des longes de thon congelées comprenait également l'Autriche, Chypre, Allemagne, Hongrie, Pays-Bas, Pologne, Roumanie et Slovaquie, selon la notification au RASFF de l’UE, le 7 mai 2020, référence 2020.1929.

L'apparition des symptômes d'intoxication alimentaire à l'histamine peut varier de quelques minutes à plusieurs heures après l'ingestion de toxine. En règle générale, la période d'incubation moyenne avant la maladie est d'une heure.

Les symptômes les plus courants d'empoisonnement à l'histamine ou aux poissons scombroïdes sont des picotements ou une sensation de brûlure dans la bouche, un gonflement du visage, des éruptions cutanées, de l'urticaire et des démangeaisons cutanées, des nausées, des vomissements ou de la diarrhée. Ils se résolvent généralement en quelques heures sans intervention médicale. Si les symptômes sont graves, une personne doit consulter un médecin pour un traitement. Ils peuvent être traités avec des antihistaminiques.

La production d'histamine est liée à une mauvaise manipulation des aliments en raison d'un stockage à des températures incorrectes. Une fois l'histamine produite, elle ne peut pas être éliminée par des températures normales de cuisson ou de congélation.

jeudi 14 mai 2020

Seismo, le couteau suisse de la sécurité sanitaire des aliments, édition de mai 2020


L’OSAV compile chaque mois les informations les plus importantes sur la sécurité des aliments.
Surveiller les développements dans le domaine de la sécurité des aliments est une tâche indispensable de la détection précoce. C’est pourquoi l’OSAV résume et évalue l’essentiel dans le Seismo Info.

Voici donc le Seismo info 05/2020. Pour retrouver les précédents Seismo Info sur le blog, voir ici.

Nouvelles tendances alimentaires
Produits au CBD : L’office de protection des consommateurs et des affaires vétérinaires du canton de Saint-Gall, ayant dû contester 30 des 32 échantillons analysés, a mis en garde contre les risques sanitaires de ces produits. La majorité d’entre eux contenaient du CBD à base de nouvelles sortes d’extraits de chanvre non autorisées, dont les teneurs en THC étaient très élevées dans certains cas. Food Aktuell, 1 page. (20.04.2020).

Protéines de petits pois : Quelques experts mettent en garde contre l’utilisation croissante de protéines de petit pois, notamment dans les aliments pour végétaliens, estimant que cette utilisation doit être considérée comme un risque émergeant. Les petits pois présentent un danger potentiel pour les personnes ayant des allergies alimentaires ; si l’on excepte le cas du Royaume-Uni, leur mention ne doit pas figurer en gras sur les étiquettes, car ils n’ont pas été retenus sur la liste des 14 allergènes principaux établie par l’UE. Footprint, 2 pages. (14.04.2020).

Sources de protéines alternatives : La recherche de sources de protéines alternatives se poursuit. Une en-treprise thurgovienne souhaite désormais tirer des protéines de feuilles de l’arbre moringa et les utiliser pour l’indus-trie alimentaire et l’industrie des aliments pour animaux. Food Aktuell, 1 page. (20.04.2020)

Gaspillage alimentaire : Dans le monde entier, les producteurs de denrées alimentaires se voient contraints de jeter des denrées alimentaires à cause de COVID-19. La fermeture des restaurants, des cafés et des cantines rend plus difficile l’écoulement des produits frais avant leur date limite de consommation. New York Times, 5 pages. iNews, 2 pages. (04.05.2020).

Sécurité alimentaire
COVID-19 : Quand bien même, aucun cas de transmission du SARS-CoV-2 par des denrées alimentaires ou des boissons n’est connu à ce jour (voir OSAV), le virus a de grosses répercussions sur l’industrie alimentaire globale. Plusieurs millions de litres de lait excédentaire ont dû être éliminés, des plantes utiles ont dépéri sur les champs faute de récolte et plusieurs secteurs manquent de travailleurs. En Suisse, le Conseil fédéral a assoupli les règles de déclaration des denrées alimentaires pour garantir la disponibilité de ces produits et éviter le gaspillage alimentaire. BBC, 2 pages. (16.04.2020).

STEC/VTEC en 2018 : L’ECDC a publié son rapport annuel épidémiologique 2018 sur les infections à Escherichia coli producteurs de shigatoxines/vérotoxines (STEC/VTEC) . L’essentiel en bref : après une période stable de 2014 à 2017 le taux de cas notifiés a augmenté de 41 % en 2018. Au total, 30 pays de l’UE/EEE ont annoncé 8658 cas confirmés d’une infection aux STEC/VTEC. ECDC, 6 pages (04.05.2020).

Hygiène de l’eau potable : À l’heure actuelle, la fréquentation des installations sportives, des piscines et des hôtels est en forte baisse en raison du COVID-19. Si des systèmes d’eau potable ne sont pas exploités durant plusieurs semaines, le risque de la présence de légionelles s’accroît, raison pour laquelle l’OSAV a publié une mise en garde. OSAV, 1 page. (20.04.2020).

Clostridioides difficile : En Slovénie, des chercheurs ont publié les résultats de leur surveillance de Clostridioides difficile dans les denrées alimentaires, menée durant trois ans (2015 à 2017) à l’échelle nationale. Les chercheurs ont analysé 434 échantillons en tout : 12 échantillons de viande sur 336 (env. 3 %) et 6 échantillons de légumes sur 98 (env. 6 %) se sont révélés contaminés par C. difficile. L’étude montre que le nombre d’échantillons de viande et de légumes positifs à C. difficile augmente d’année en année. Food Safety News, 2 pages. Publication originale, 10 pages. (04.05.2020).

FoodNet 2019 : Le réseau nord-américain Foodborne Diseases Active Surveillance Network (abrégé «FoodNet») a publié des données provisoires sur les toxi-infections alimentaires survenues en 2019. Alors que les infections causées par des listérias, des salmonelles et des shigelles sont restées stables, celles dues aux autres agents pathogènes notifiés au FoodNet ont augmenté au cours de l’année 2019. Selon FoodNet, les données indiquent une stagnation des progrès dans la lutte contre les agents pathogènes responsables des toxi-infections alimentaires aux États-Unis. CDC, 2 pages. Publication originale, 6 pages. (04.05.2020).

Arsenic dans le riz : Après que des chercheurs en Australie ont pu détecter dans des snacks au riz pour enfants des quantités élevées d’arsenic dangereuses pour la santé (voir Seismo Info 02/2020), des chercheurs britanniques ont fait une découverte similaire. Sur un total de 55 échantillons de riz prélevés chez des détaillants britanniques, 28 (env. 51%) se sont révélés avoir une teneur d’arsenic plus élevée que la limite fixée par la Commission européenne pour les nourrissons et les jeunes enfants. EurekAlert, 1 page. Publication originale, 8 pages. (04.05.2020). L’OSAV a publié des recommandations à ce sujet.

Jus de fruits : Un jus de fruits en provenance d’Australie a fait l’objet d’un rappel dans trois pays (Hong Kong, Australie, Singapour) en raison de fortes concentrations de la mycotoxine patuline. La patuline peut être présente dans les fruits abîmés ou moisis. La pasteurisation détruit généralement les moisissures, mais ne peut éliminer la patuline. Food Safety News, 2 pages. (28.04.2020).

UE : La Commission européenne a publié sa compilation des cas de tromperie et de fraude alimentaires pour mars 2020. Commission européenne, 1 page. (07.05.2020).

Un topo sur le traçage des contacts COVID-19


« Traçage des contacts COVID-19: un briefing », source BMJ.

Le Royaume-Uni a plongé dans un nouveau programme de recherche des contacts - trois mois après avoir abandonné sa stratégie originale de tests et de traçage pour le COVID-19.

Chris Baraniuk explique ce que nous savons des efforts mondiaux actuels et pourquoi ils sont cruciaux pendant une pandémie. Qu'est-ce que le traçage des contacts?

En recherchant qui a eu un contact étroit avec une personne infectée, la traçage des contacts peut déterminer qui doit être testé ou qui doit s'auto-isoler. Si cela est fait rapidement, cela peut contenir des épidémies au sein d'une petite population.

Même lorsqu'une maladie s'est généralisée, le traçage des contacts peut encore contribuer à réduire la transmission. Et il peut révéler des données utiles sur où et comment la maladie se propage.

Le traçage des contacts a déjà été utilisé avec succès pour contrôler les épidémies d'Ebola et diverses infections sexuellement transmissibles. Mais en particulier avec le COVID-19, le traçage des contacts doit être combiné avec des tests généralisés du public pour identifier les nouvelles épidémies à mesure qu'elles se produisent, explique David McCoy, professeur de santé publique mondiale à l'Université Queen Mary de Londres. « Le fait est que vous essayez de détecter des personnes au début de l'infection, pas quand elles sont devenues symptomatiques », a-t-il dit au BMJ.

Qu'est-ce que cela implique?
Une part substantielle de le traçage des contacts comprend des entretiens téléphoniques avec les contacts récents d’une personne infectée - des personnes qui se trouvent à moins de 2 mètres depuis 15 minutes ou plus, comme le suggère le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). L’ECDC recommande également que les traceurs de contacts COVID-19 classent les contacts d'une personne infectée comme «à haut risque» ou «à faible risque», selon le niveau de contact qu'ils signalent. L’ECDC conseille aux traceurs de suivre les contacts pour voir si leur état d'infection change.

Dans certains pays, comme la Corée du Sud, le traçage des contacts a également impliqué un travail de détective tel que le vidsionnage des séquences de vidéosurveillance, les données de localisation GPS des smartphones et même les enregistrements de transactions par carte de crédit pour savoir qui est entré en contact avec qui.

Est-ce toujours efficace en cas d'infection généralisée?
Même au 31 mars, les traceurs de contacts aux États-Unis ont indiqué qu'ils étaient dépassés par la quantité de travail à laquelle ils étaient confrontés. À cette époque, le pays comptait déjà plus de 160 000 cas confirmés de COVID-19. Elle en compte désormais plus de 1,3 millions.

Au Royaume-Uni, le fait que des milliers d'épidémies locales se produisent est encore plus de raisons de concentrer les efforts de traçage des contacts, explique Allyson Pollock, professeur clinique de santé publique à l'Université de Newcastle. « Vous avez besoin d'équipes locales réactives pour éteindre l'incendie, mais le gouvernement a malheureusement détruit et décimé cela », dit-elle, soulignant une décennie d'austérité et le démantèlement des infrastructures sanitaires locales.

Pollock dit que les équipes locales seraient en mesure de décider elles-mêmes de la façon de déployer les traceurs de contact, car elles ont une compréhension claire des parties de la communauté locale qui sont les plus vulnérables. McCoy est d'accord: « La centralisation du traçage des contacts est, à mon avis, une erreur. »

Comment différents pays ont-ils mis en œuvre le suivi des contacts?
La Corée du Sud a connu deux épidémies inquiétantes de COVID-19 à Daegu et Cheongdo et n'a enregistré que 250 décès à ce jour. Jonathan Kennedy, de l'Université Queen Mary de Londres, décrit dans un article en ligne comment le traçage des contacts était un élément majeur de la stratégie de la Corée du Sud en matière de COVID-19.6 Mais il dit qu'il n'est pas possible de copier simplement l'approche du pays au Royaume-Uni.

« La Corée du Sud a passé des années à s'y préparer [et] semble avoir un système de santé publique qui fonctionne très bien. Vous ne pouvez pas simplement créer de la magie après 10 ans d'austérité et construire tout cela à partir de zéro », dit-il. De plus, les traceurs de contacts en Corée du Sud avaient accès aux séquences de vidéosurveillance, aux données des téléphones portables et des voitures et aux enregistrements des cartes de crédit. Cela serait considéré comme «beaucoup trop intrusif» ici, dit Pollock.

En Europe, la plupart des pays s'efforcent d'élargir l'effectif de traçage manuel des contacts. Le personnel de la République d'Irlande passe 2 000 appels par jour, ce qui devrait atteindre 5 000 par jour. Les autorités belges prévoient de recruter 2,000 traceurs qui seront basés dans les bureaux régionaux - une stratégie très différente de celle du Royaume-Uni, qui privilégie une approche centralisée.

Partout dans le monde, différents pays sont confrontés à des défis différents. Au Libéria, qui a fait face aux épidémies d'Ebola ces dernières années, il existe une stigmatisation et une méfiance considérables à l'égard des maladies infectieuses et même de ceux qui tentent de les combattre, comme les traceurs de contacts. Le pays a tenté d'affecter des traceurs de contacts au sein de leurs propres communautés pour aider à atténuer ce problème.

Les applications pour smartphone peuvent-elles aider?
Le traçage basé sur les applications exploite le fait que dans de nombreux pays, y compris le Royaume-Uni, la plupart de la population possède un smartphone. Ces appareils peuvent être configurés pour communiquer entre eux et pour garder une trace de la proximité de deux téléphones.

Lorsqu'une personne signale via l'application qu'elle ne se sent pas bien, l'application peut fournir des informations sur la façon dont cette personne peut passer un test COVID-19. Si l'utilisateur informe ultérieurement l'application qu'ils est testé positif, le logiciel peut envoyer automatiquement une alerte aux autres téléphones qui se trouvaient à proximité ces derniers jours.

L'approche «manuelle», en revanche, signifie que les traceurs doivent demander aux personnes qui ont été testées positives pour le virus de leur dire avec qui elles auraient pu être en contact, puis suivre ces personnes par téléphone. L’ECDC note que les appels avec chaque contact peuvent prendre environ 20 minutes. Le processus manuel est «trop lent», compte tenu de la transmissibilité du COVID-19, selon des chercheurs de l'Université d'Oxford.

Cela dit, des chercheurs du groupe de travail COVID-19 du Center for the Mathematical Modeling of Infectious Diseases ont récemment partagé une préimpression qui comparait le suivi des contacts basé sur l'application du suivi manuel. La stratégie basée sur l'application a permis de réduire la transmission de 44%, tandis que le traçage manuel a réduit la transmission de 61%. Cette évaluation était basée sur l'hypothèse que 53% de la population téléchargerait et utiliserait l'application de recherche des contacts.

En outre, le traçage manuel permet une voix humaine qui peut être réconfortante lors de l'annonce d'une mauvaise nouvelle d'un résultat positif, et il atteint également des personnes qui pourraient ne pas utiliser ou être à l'aise avec les smartphones ou le partage de données électroniques. En pratique, un programme de recherche des contacts peut s'appuyer sur des approches automatiques et manuelles.

Comment fonctionnent les applications de suivi des contacts dans la pratique?
Une pierre d'achoppement majeure pour ces applications est qu'elles nécessitent qu'une grande proportion de personnes dans une population les télécharge et les utilise. Au Royaume-Uni, les experts conseillant le NHS affirment que 80% des utilisateurs de smartphones, soit environ 56% de la population totale, soit 37 millions de personnes, devraient utiliser l'application pour être efficace.

Il y a également eu des désaccords sur les détails techniques des applications développées dans divers pays. Certains pays ont opté pour une approche décentralisée, dans laquelle les enregistrements des interactions entre les appareils sont stockés localement sur le smartphone lui-même plutôt que dans un cloud, sur des serveurs centralisés appartenant à des entreprises ou des gouvernements. C'est la méthode préférée par Apple et Google, les sociétés derrière les deux systèmes d'exploitation pour smartphones les plus populaires, iOS et Android. Au Royaume-Uni et en France, cependant, les applications officielles collectent des données et les envoient à un système centralisé.

Quelle est la stratégie de traçage des contacts au Royaume-Uni?
Le Royaume-Uni avait procédé au traçage des contacts jusqu'à ce que le gouvernement décide de mettre fin à cela le 12 mars, lorsqu'il a transféré la capacité de tests exclusivement aux patients admis à l'hôpital. Les raisons de cela n'ont pas été divulguées à l'époque, mais le gouvernement a laissé entendre que cela était dû à un manque de capacités face à la montée en flèche des cas. Le 12 mars, 30 000 personnes avaient été testées au Royaume-Uni.1 KK Cheng, professeur de santé publique et de soins primaires à l'Université de Birmingham, a dit que le Royaume-Uni avait abandonné le traçage des contacts «bien trop tôt».

Tous les détails du nouveau programme de recherche des contacts n'ont pas été rendus publics. Mais nous savons que le gouvernement s'est engagé à embaucher 18 000 personnes, dont 3 000 personnels de santé, pour gérer les appels téléphoniques. Tous doivent être nommés la semaine commençant le 18 mai. Le Times a rapporté que des milliers de ces personnels seraient recrutés par le biais d'entreprises privées et le BMJ a vu une annonce de recrutement pour les traceurs de contact COVID-19 publiée en ligne par la firme go-centric. Matt Hancock, le secrétaire à la santé, a annoncé lors d'une conférence de presse le 4 mai que des «milliers» de personnes avaient déjà été embauchées.

Un porte-parole du ministère de la santé et des affaires sociales a dit au BMJ qu'il était «confiant» que l'objectif d'embauche serait atteint d'ici la date limite. Ils ont refusé de dire quelles questions les gestionnaires demanderaient et quels conseils ils donneraient aux personnes soupçonnées d'avoir attrapé le COVID-19. « De plus amples détails seront fournis en temps voulu », ont-ils dit.

Mais Cheng dit que davantage de personnel pourrait être nécessaire. Les 18 000 évoqués sont «probablement une sous-estimation» du nombre qui sera réellement nécessaire, a-t-il dit au BMJ, ajoutant qu'il était inutile de fixer des objectifs arbitraires. « Si vous trouvez que 18 000 ne suffisent pas, donnez-leur 36 000 », dit-il.

Le Royaume-Uni a également lancé une application pour recueillir des données pour le traçage des contacts. Actuellement, il est évalué à petite échelle sur l'île de Wight.

L'application britannique fonctionnera-t-elle et les données personnelles seront-elles en sécurité?
Outre le fait que de nombreuses personnes devront utiliser, l'application, qui a été développée par la société privée VMWare, a fait l'objet de critiques en raison de limitations techniques.

Le site d'actualités sur la cybersécurité The Register a indiqué que la version iOS de l'application ne permettra d'établir de nouvelles connexions via la technologie sans fil Bluetooth que lorsque l'application s'exécute au premier plan, en d'autres termes, à l'écran sur un téléphone déverrouillé. Les smatphones sur Android restreingnent la connectivité Bluetooth pour les applications qui s'exécutent en arrière-plan ou qui ne sont pas actuellement à l'écran.

Des tests sont nécessaires pour savoir exactement à quel point l'application est limitée, mais l'inquiétude est que dans certaines situations, elle ne pourra pas détecter les téléphones lorsque les appareils sont verrouillés et posés sur une table ou dans les poches des personnes, par exemple. Cela pourrait réduire considérablement l'utilité de l'application.

Étant donné que le logiciel a été conçu pour envoyer des données à un emplacement central pour le stockage, plutôt que de les conserver sur les téléphones des personnes, l'application ne pourra pas non plus utiliser le nouveau système développé conjointement par Apple et Google qui facilite les connexions Bluetooth. Les développeurs ont indiqué que la centralisation des données fournirait plus d'informations sur la propagation du COVID-19.

Matt Hancock a répliqué aux suggestions selon lesquelles l'application ne protégerait pas suffisamment les données des personnes. Il était «complètement faux» de suggérer que l'application constituait une menace pour les libertés civiles, a-t-il dit, insistant sur le fait que les personnes resteraient anonymes.
Malgré certains articles indiquant que les données de l'application seront supprimées après 28 jours, les députés ont entendu que, si elles étaient partagées avec le NHS, les données pourraient en fait être conservées à des fins de recherche. Michael Veale, professeur de droits numériques et de réglementation à l'UCL, a fait valoir sur Twitter que la méthode d'anonymisation des données de l'application ne répond pas à la propre définition légale de l'anonymisation au Royaume-Uni. C'est en partie pourquoi certaines critiques craignent que les données collectées par l'application puissent, avec un certain effort, être liées à des individus au NHS ou d'autres enregistrements.

Référence
COVID-19 contact tracing: a briefing.
BMJ 2020; 369 doi: https://doi.org/10.1136/bmj.m1859 (Published 13 May 2020)