mardi 2 juin 2020

Effet COVID-19 ou non, en mai, les rappels des produits alimentaires font ce qu’ils leur plaît !


En France, en 2020, il y a eu 53 rappels en janvier, 28 en février, 17 en mars, 20 en avril et 13 en mai 2020, selon mon décompte. Les chiffres peuvent différer du tableau ci-après à quelques unités près ... car rappelons-le à nouveau, pour les données fournies, il ne s’agit que d’estimations car les rappels diffusés ne sont pas le reflet de la réalité sur le terrain … un peu comme les cas de toxi-infections alimentaires … ou l’on ne voit que la partie immergée de l’iceberg.

Cela étant, l'une des informations importantes de ce mois de mai concerne « Plus de 500 000 œufs rappelés à cause de Salmonella, mais où est l'alerte de nos autorités ? », tout est dit dans ce titre d’un article du blog, rappel massif et une information strictement confinée par nos autorités sanitaires … qui n'en ont pas dit un mot ...

L’autre information utile a été la diffusion par la DGCCRF d’une liste des dérogations d’étiquetages accordées temporairement dans le contexte de l’épidémie de COVID-19, qui a évolué, suite à erreur qui a concerné l’absence d’étiquetage de l’allergène soja, le blog vous a expliqué cela en détail.

Revenons aux avis de rappel de mai 2020 où un effet COVID-19 se fait-il ressentir ?

Moins de rappels que les mois précédents et par comparaison avec les années passées … rien de flagrant, si l'on en juge avec le tableau ci-dessous, et notamment avec l'observation selon laquelle l'année 2019 a été particulièrement élevée dans son ensemble, à vous de voir ... nous en reparlerons dans la conclusion de cet article.


Tableau des rappels des produits alimentaires de 2017 à 2020 pour les cinq premiers mois de l'année. Données fournies aimablement par le site Oulah!


2017
2018
2019
2020
Janvier
12
11
22
51
Février
9
34
27
28
Mars
10
20
38
17
Avril
9
22
48
18
Mai
12
19
31
15

En tout cas, ce qui semble acquis, c'est que s'il y a un effet  COVID-19, c'est semble-t'il, avec les notifications au RASFF de l’UE, et surtout en avril, nous verrons cela plus loin ...

Liste des produits au rappel en mai 2020
Il y en a pour tous les goûts ..
  1. œufs de marque Netto
  2. œufs de marque Matines
  3. œufs frais calibre moyen de Marque blanche
  4. œufs frais calibre moyen de Marque neutre
  5. Fromage au lait pasteurisé de brebis au piment d’Espelette
  6. billes de chèvre cœur de miel
  7. terrine de pintade au poivre vert
  8. minis-saveur chorizo
  9. petits pois & carottes en conserves
  10. chiffonnade de jambon cuit supérieur
  11. pâte à tartiner 400 g
  12. huîtres du bassin d’Arcachon
  13. chocolat blanc Ivoria
Précisions utiles
  • Des distributeurs ayant informé du rappel d’œufs tardivement, en raison du 1er mai, les avis de rappels sont apparus sur leurs sites Internet respectifs, les 3, 4 voire 5 mai, ils sont donc comptabilisés pour le mois de mai 2020. C’est aussi pour cette raison que l’on parle d’estimation d’avis de rappel … tout dépend comment cela est décompté ...
  • Le site Oulah! a noté 15 avis de rappel de produits alimentaires car il a intégré deux produits que j’ai déjà signalé en avril; comme vous le voyez à nouveau les estimations des rappels peuvent varier … car entre la parution sur le site Internet des distributeurs et la date du communiqué de rappel, il y a un décalage parfois de plusieurs jours.
A noter
  • Intermarché  vient de se réveiller d'une léthargie de deux mois et communique enfin sur un rappel. E.Leclerc devient le nouveau distributeur aux abonnés absents ou confinés, c’est comme on veut, en matière d’information sur les rappels sur leurs sites Internet respectifs, constatation faite sur une période de trois mois …, sans oublier Monoprix qui ne sait toujours pas ce que information sur les rappels signifie ...
  • le rappel de fromages au lait pasteurisé de brebis avait un dénombrement de 1 800 UFC par gramme, ce qui fait quand même vraiment beaucoup pour du fromage au lait de brebis pasteurisé … Ce produit a fait l'objet d'une notification au RASFF de l'UE
  • La pâte à tartiner à fait l’objet d’une notification au RASFF de l’UE, voir rubrique RASFF de l’UE ci-après.
Causes des rappels
Les principales causes des rappels sont très bien connues.
  • Salmonella : 4
  • Listeria monocytogenes : 3
  • allergène : 2
  • corps étrangers : 1
  • contaminant microbiologique lié à un risque de développement de bactéries thermophiles : 1
  • toxines lipophiles dans des huîtres :1
  • huile de lubrification et de chocolat noir : 1
Rien que de très classique, les pathogènes en tête des avis rappel, suivis par les allergènes ...


Rappels de produits d’origine France à l’étranger
Ça existe aussi et parfois le rappel a lieu aussi en France.
  • 1er mai 2020. Tomme au lait pasteurisé de brebis au pigment d’Espelette de la marque Manech pour cause de présence de Listeria monocytogenes. Source AFSCA de Belgique.
  • 8 mai 2020. Miel de Fleurs Liquide Bio Carrefour. Problématique : présence de dimétridazole (résidus médicamenteux). Source AFSCA de Belgique.
  • 8 mai 2020. Rappel par Vitagermine de petits biscuits à la noisette de la marque Babybio en raison de la présence possible d’éclats de coquille de noisette. Source AFSCA de Belgique. Ce rappel fait fait suite à une notification au RASFF de l'UE, voir rubrique RASFF de l'UE.
  • 8 mai 2020. Rappel par la société Pimpernel de sirop de glycines de la marque La ferme de Manu et Maia en raison de la présence de plantes non autorisées. Source AFSCA de Belgique. Ce rappel fait fait suite à une notification au RASFF de l'UE, voir rubrique RASFF de l'UE.
  • 14 mai 2020. Rappel de viandes de volaille des marques Carrefour et Maître Coq. Problématique : présence possible de Salmonella. Source AFSCA de Belgique. Ce rappel fait fait suite à une notification au RASFF de l'UE, voir rubrique RASFF de l'UE.
Curiosités en matière de rappels de la part de nos autorités sanitaires
Nos autorités sanitaires communiquent peu en temps normal, mais alors pas beaucoup, y compris pendant le COVID-19, pas d’effet COVID-19 de ce côté-là ...

DGCCRF
Trois avis de rappels des produits alimentaires et une information sur les dérogations d’étiquetages accordées temporairement, qui a évolué suite à erreur ...à propos d’absence de l’étiquetage de l’allergène soja. Pas d’effet COVID-19, information discrète comme à l’habitude.

Ministère de l’agriculture et de l'alimentation
Pas d’information sur les avis de rappels des produits alimentaires, as usual, COVID-19 ou pas, ce ministère doit toujours être confiné ?
Demande réitérée sur une curiosité de ce ministère, que devient le bilan d’activité 2019 de la DGAL, le bilan 2018 était paru le 9 mars 2019 … le rapport doit être confiné quelque part ...

RASFF de l'UE
Le réseau d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux ou RASFF nous informe des problèmes rencontrés dans les échanges commerciaux entre les Etats-membres de l’UE et les autres pays et l’UE. C’est un indicateur utile.

Ainsi, il y a eu 12 notifications en mai 2020 pour les produits d’origine France et 6 sur 112 notifications sont le fait de la France. Depuis le début de l’année 2020, le total des notifications pour tous les produits alimentaires d’origine France est de 94, dont 28 ont été notifiées par la France.
  1. Référence 2020.1843, notification par le France le 1er mai 2020 de Listeria monocytogenes (1800 ufc/g) dans du fromage de brebis au lait pasteurisé de France. Rappel en France par des distributeurs mais pas d’information par nos autorités sanitaires.
  2. Référence 2020.1844, notification par le Royaume-Uni le 1er mai 2020 de conserves de maïs de France d’un défaut d’étanchéité ou de scellage. Rappel en France et dans plusieurs pays européens mais pas d’information par nos autorités sanitaires.
  3. Référence 2020.1906, notification par l’Italie le 6 mai 2020 de la présence de norovirus dans des huîtres de France.
  4. Référence 2020.1861, notification par le France le 4 mai 2020 de la présence de Salmonella (4,5:12:l,v:x dans 25g) dans de la viande poulet surgelé de France, pas d’information par nos autorités sanitaires.
  5. Référence 2020.1917, notification par la Belgique le 7 mai 2020 de cyperméthrine (4,4 mg/kg) dans l'orge de France.
  6. Référence 2020. 1942, notification par la Belgique le 8 mai 2020 de la présence de corps étranger (éclat de coques de noisettes de 3 mm) dans des biscuits aux noisettes de France, via les Pays-Bas pour des nourrissons de plus de 12 mois.
  7. Référence 2020.1938, notification par la Belgique le 8 mai 2020 d’une plante toxique, glycine, dans sirop de glycines bio de France.
  8. Référence 2020.1958, notification de la France le 11 mai 2020 de la présence de Listeria monocytogenes (1700 UFC/g) dans de la dinde fumée de France.
  9. Référence 2020.2018, notification par la France le 13 mai 2020 de la présence de Salmonella (4,5:i:- dans 1 sur 5 échantillons de 25g) dans de la viande de volailles (dinde et poulet) et charcuterie de volaille de France.
  10. Référence 2020. 2039, notification par l’Italie le 14 mai 2020 de la présence de corps étrangers dans de la poudre épaississante de France.
  11. Référence 2020.2046, notification par la France le 15 mai 2020 de la présence de Listeria monocytogenes (présence dans 25 g) dans des billes de chèvre cœur de miel de France. Distribution en Allemagne. La notification n’indique pas que le produit a été commercialisé et rappelé en France.
  12. Référence 2020. 2247, notification par la France le 29 mai de présence de toxines DSP dans des palourdes vivantes de France. Pas d'information en France ... sauf un arrêté préfectoral du 15 mai 2020, soit 14 après, de plus en plus étonnant ...
En termes de bilan, le nombre de notifications des produits d’origine France pour ces cinq mois de l’année 2020 est supérieur à celui de 2019, pour la même période, avec respectivement 94 et 87 notifications. Pas d’effet COVID-19 de ce côté-là ...

Le portail RASFF Consommateur de l'UE, censé informer le consommateur 'européen', complète le ‘RASFF classique’ de l’UE et on peut y noter ce qui suit concernant la France pour le mois de mai 2020:
  • Référence 2020.2112, notification par l’Allemagne d’une teneur élevée en iode (2233 mg/kg) dans des algues Kombu séchées de Corée du Sud. Rappel en Allemagne et Belgiquemais pas encore en France où le produit a été distribué.
  • Référence 2020.2010, effet indésirable soupçonné (hépatite) d'avoir été causé par un complément alimentaire en provenance du Royaume-Uni. Rappel à Malte mais pas encore en France où le produit a été distribué.
  • Référence 2020.1981, notification par l’Allemagne le 12 mai 2020 en raison d’esters d'acides gras de glycidol et Mosh/Moah dans de l’huile de riz de marque Rizi de Thaïlande. Rappel en Belgique, Luxembourg, Croatie, Slovénie et Islande, mais pas encore en France ...
  • Référence 2020.1924, notification par l’Espagne le 7 mai 2020 d’une intoxication alimentaire (décès) suspectée d’être causée par un complément alimentaire des États-Unis. Voir l’article du blog ; distribution en France mais pas encore d’information.
  • Référence 2020.1843, notification par la France de 1er mai de fromage de brebis au lait pasteurisé de France en raison de la présence de Listeria monocytogenes (1800 UFC/g). Un rappel avait eu lieu en Belgique mais aussi en France; voir rubrique Liste des produits au rappel.
Au niveau de l’UE
Pour l’UE, tous produits confondus, l’effet COVID-19 s’est fait ressentir notamment en avril mais aussi légèrement en mai avec un nombre total de notifications au RASFF de l’UE, en nette baisse de par rapport aux mois de janvier, février et mars 2020. Le mois de mai a un nombre de notifications sensiblement supérieur à avril. et en-deçà des notifications de janvier, février et mars 2020.
  • Janvier : 266
  • Février : 270
  • Mars : 283
  • Avril : 184
  • Mai : 249
Notons enfin que pour les cinq premiers mois de l'année, le nombre de notifications au RASFF de l'UE a été pour 2019 et 2020, respectivement, de 1 694 et 1 206 soulignant ainsi une nette baisse des notifications, surtout en avril et et un peu pour le mois de mai. Ne confondons donc pas rappels en France et notifications au RASFF de l'UE ...

Conclusion
Pas COVID-19 sur la transparence, l’information, la communication vis-à-vis des consommateurs… mais ça, on le sait depuis longtemps …

Pas d’effet COVID-19 pour les notifications des produits alimentaires d’origine France au RASFF de l’UE.

Un effet COVID-19 sur les notifications au RASFF de l'UE en avril mais plus à nuancer en mai 2020.

Un article (réservé aux abonnés) paru dans la revue PROCESS Alimentaire du 25 mai 2020, « Pourquoi le nombre de rappels produits a-t-il diminué pendant la crise ? », ne répond pas à la question, faute d’élément ... 

Je ne peux pas répondre non plus répondre à cette question, d’autant que pour le mois d’avril, j’avais écrit France : pas d’effet COVID-19 sur les rappels de produits alimentaires en avril et pas d'information des consommateurs non plus !

Cela étant, comme les estimations des rappels sur différents sites Internet sont le plus souvent, en général en-dessous voire très en-dessous des estimations du site Oulah!, je conserve le titre de mon article pour le mois d'avril, mais je pense qu'il existe un tout petit quelque chose, mais c’est à nuancer ... pour les mois d'avril et de mai ... même si ce n'est pas flagrant ...

Voici ci-après nombre de rappels sur différents autres sites en mai 2020:

. 15 rappels pour le site Oulah!
. 14 rappels pour la revue 60 millions de consommateurs
. 13 rappels pour Que Choisir
. 8 rappels pour la revue PROCESS Alimentaire

Il y a surtout une confirmation de l'effet COVID-19 au sein de l’UE … mais les conséquences tant en France qu’au sein de l’UE sont, pour l’instant, totalement inconnues ...

Un peu d'humour pour terminer cet article, les autorités sanitaires du Luxembourg nous informent des sites Internet des pays voisins sur les alertes rapides.
Le marché unique européen permet aux consommateurs de s'approvisionner sans restriction dans tous les Etats membres. Pour les consommateurs qui s'approvisionnent dans nos pays voisins, il est recommandé de se renseigner sur les sites des autorités de ces Etats membres. 

Pour en savoir plus :
Comme le dit un rapport de la Cour des Comptes de 2019, qui n’est pas dénué aussi d’humour,
Le modèle français, qui sépare, au stade de la mise sur le marché, le pilotage de la sécurité sanitaire des aliments d’origine animale (DGAL) de celle des aliments d’origine végétale (DGCCRF), tout en confiant la qualité des eaux à une troisième administration (DGS), constitue une originalité en Europe.
En fait, comme chacun le sait en allant sur les deux sites de nos autorités bien de chez nous, nous ne sommes pas plus informés que ça, le ministère de l’agriculture a publié sa dernière information sur un rappel le 7 février 2020 et la DGCCRF n’a publié que trois avis de rappel de produits alimentaires en mai 2020, c'est dire si les consommateurs seront informés, mais qui s'en soucie ...

lundi 1 juin 2020

Les bactéries montrent leur métaux: un chemin évolutif vers la survie


« Les bactéries montrent leur métaux: un chemin évolutif vers la survie », source Université de Newcastle.

Une étude de deux protéines étroitement apparentées d'une bactérie pathogène a illustré pour la première fois comment l'évolution peut façonner l'utilisation des métaux essentiels par les enzymes.

Notre travail a de larges implications pour comprendre comment les enzymes utilisent les métaux essentiels pour la catalyse, et comment cette utilisation des métaux change au cours du temps évolutif, a dit le Dr Kevin Waldron, Université de Newcastle.

L’étude a été menée par une équipe internationale dirigée par le Dr Kevin Waldron de l'Université de Newcastle et le Dr Thomas Kehl-Fie de l'Université de l'Illinois à Urbana-Champaign. Leurs travaux sont publiés dans Nature Communications.

Près de la moitié de toutes les enzymes ont besoin d'un cofacteur métallique essentiel pour la catalyse, appelé métalloenzymes. L'abondance des métalloenzymes rend la compréhension des principes régissant les interactions métal-protéine pertinente pour presque tous les aspects de la biologie, de la médecine et de la biotechnologie.

Les métalloenzymes sont souvent très spécifiques pour leur cofacteur d'ions métalliques apparentés, présentant une activité catalytique réduite lorsqu'elles sont liées au mauvais métal in vitro et in vivo. Cependant, les caractéristiques qui dictent quel métal est utilisé par les métalloenzymes sont mal comprises. Cela limite notre capacité à manipuler des métalloenzymes pour produire de nouvelles enzymes synthétiques qui pourraient effectuer des réactions chimiques utiles pour des applications biotechnologiques ou pour développer des inhibiteurs de métalloenzymes pour des applications industrielles et médicales, y compris comme médicaments antimicrobiens. La famille omniprésente superoxyde dismutase (SOD) au fer/manganèse illustre ce déficit de connaissances, car le métal spécifique utilisé par un membre de la famille ne peut pas être prédit in silico.

« Notre travail a de larges implications pour comprendre comment les enzymes utilisent les métaux essentiels pour la catalyse, et comment cette utilisation des métaux change au cours du temps évolutif », a déclaré le Dr Waldron.

Le groupe de chercheurs de l'Université de Newcastle, Royaume-Uni, de l'Université de l'Illinois à Urbana-Champaign, États-Unis et de l'Université Paris-Saclay, France, avait précédemment démontré qu'une paire inhabituelle de métalloenzymes SOD dans la bactérie pathogène Staphylococcus aureus, y compris S. aureus résistant à la méthicilline (SARM), jouent un rôle important pendant l'infection. Ils ont découvert que ces métalloenzymes SOD défendent différemment la bactérie contre les attaques du système immunitaire.

Une SOD, qui est conservée dans les staphylocoques, utilise exclusivement du manganèse pour effectuer cette réaction de détoxication, tandis que la deuxième SOD de S. aureus est ‘cambialistique’, ce qui signifie qu'elle peut fonctionner aussi bien avec un cofacteur manganèse ou fer. Cette seconde SOD est unique au groupe S. aureus, qui sont plus pathogènes que les autres bactéries dépourvus de cette métalloenzyme.

Deux acides aminés clés
Dans cette étude, l'analyse biochimique, structurale et biophysique de ces SODs avec différentes spécificités métalliques a identifié deux acides aminés clés dans la structure de la SOD qui modifient la spécificité des métaux. Ces résidus n'entrent pas en contact direct avec les ligands de coordination des métaux mais contrôlent indirectement les propriétés redox du métal, démontrant que des changements architecturaux subtils provoqués par des mutations en acides aminés près du cofacteur peuvent altérer considérablement l'utilisation des métaux. Une analyse bioinformatique réalisée par l'équipe a démontré une relation évolutive très étroite entre ces deux SODs, suggérant qu'elles ont divergé récemment.

« Des études antérieures suggèrent qu'avec le temps, une protéine métal-dépendante peut passer d'un métal à un autre - une enzyme qui utilise le fer dans un organisme peut avoir évolué pour utiliser le cuivre dans un autre. Cependant, notre étude est la première à montrer comment l'évolution peut réaliser ce changement par des changements subtils dans la structure de l'enzyme », a déclaré le Dr Waldron.

S. aureus s’affame de manganèse au fil de l'infection, ce qui implique que cela pourrait avoir poussé son enzyme manganèse important à passer à l'utilisation d'un ion métallique alternatif lorsqu'il a développé la capacité de provoquer une infection.

« L'importance différentielle et la relation évolutive étroite entre les deux SODs staphylococciques, combinées à la capacité de manipuler le métal qu'elles utilisent, nous ont permis de déterminer si les contraintes au sein de l'hôte, comme la famine métallique, peuvent conduire à l'évolution des métalloenzymes », a dit le Dr Kehl -Fie.

L'introduction des mutations identifiées par l'équipe dans les cellules vivantes de S. aureus, qui diminuent la capacité de la SOD cambialistique à utiliser le fer, a réduit la capacité de la bactérie à résister au stress superoxyde lorsque le métal vient à manquer par l'hôte.

« Cela suggère que de petits changements dans l'activité métal-dépendante, en conjonction avec les contraintes rencontrées au sein de l'hôte, peuvent conduire l'évolution des métalloenzymes avec une nouvelle spécificité de cofacteur », a expliqué le Dr Kehl-Fie.

« Surtout, nos analyses ont découvert le mécanisme par lequel l'évolution a façonné les propriétés de ces métalloenzymes au niveau moléculaire, résultant en une paire d'enzymes qui utilisent différents ions métalliques pour la catalyse. Nous proposons que le changement dans l'utilisation des métaux par les métalloenzymes de S. aureus a été façonné par des changements dans les métaux disponibles pour la bactérie au cours de son évolution d'un mode de vie commensal à un pathogène opportuniste », a dit le Dr Waldron.

L'étude illustre comment l'évolution a façonné l'utilisation des métaux en apportant des modifications mineures à l'environnement chimique du cofacteur métallique redox-actif.

Sur la base de la recherche actuelle, l'équipe propose que le changement dans l'utilisation des métaux par les métalloenzymes de S.aureus a été façonné par des changements dans les métaux disponibles pour la bactérie alors qu'il évoluait d'un mode de vie commensal à un pathogène opportuniste.

Prévention de la listériose : Panorama des recommandations pour les personnes à risques


Tous les consommateurs ne sont pas à risque ... mais certains plus que d'autres ...

L’AFSCA de Belgique indique :
Si la consommation d’un aliment contaminé par la Listéria provoquera généralement une gastro-entérique chez une personne en bonne santé, elle peut avoir des conséquences bien plus graves chez les personnes à la santé fragile. Ce sont les YOPI :

. les jeunes enfants (Young),
. les personnes âgées avec une comorbidité (Old),
. les femmes enceintes (Pregnant) et
. les personnes dont l'immunité est affaiblie (Immunocompromised - p. ex. les patients qui suivent un traitement de chimiothérapie).

Ces personnes font partie d’un groupe à risque auxquelles les médecins préconisent d’éviter certains aliments plutôt sensibles à la Listéria : produits au lait cru, légumes crus, certaines charcuteries et produits de la mer, …

Voici un panorama des recommandations pour les personnes à risques …  et il y en a pour tous les goûts ... et sans doute faut-il en lire plusieurs pour être rassurés ...

Haute Autorité de Santé, Comment mieux informer les femmes enceintes ? Avril 2005

Pour la listériose :
. éviter les fromages à pâte molle au lait cru ainsi que les croûtes de fromage, les poissons fumés et les graines germées crues ;
. pour les charcuteries consommées en l’état (pâtés, rillettes, produits en gelée, jambon, etc.), préférer les produits préemballés et les consommer rapidement après leur achat.

Anses, Listériose, 8 août 2016

Pour les femmes enceintes et les personnes les plus à risque, il est recommandé d’éviter les aliments fréquemment contaminés par Listeria monocytogenes tels que les fromages au lait cru (surtout à pâte molle), la croûte des fromages en général, les poissons fumés, les coquillages crus, le tarama et les produits carnés crus type charcuterie.

Anses, Fiche de description de danger biologique transmissible par les aliments / Listeria monocytogenes, décembre 2011.
Pour les femmes enceintes et les personnes les plus à risque, il est recommandé d’éviter les aliments les plus fréquemment contaminés par Listeria monocytogenes tels que les fromages au lait cru surtout à pâte molle, le fromage vendu râpé, la croûte des fromages, les poissons fumés, les coquillages crus, le tarama, les graines germées crues et les produits de charcuterie cuite.

Ministère de la santé, Prévention de la listériose chez les personnes à risque
Eviter les produits de charcuterie cuits ou crus consommés en l’état (jambon cuit ou cru, produits en gelée, foie gras, pâté, rillettes…), les produits de la mer (poissons fumés, tarama, coquillages crus…) et certains produits laitiers (lait cru, fromage à pâte molle à croûte fleurie ou lavée…).
Les femmes enceintes doivent éviter de consommer ces aliments.

Institut Pasteur, Rappels sur la listériose
Aliments à risque: Les produits les plus sensibles à une contamination sont ceux qui peuvent favoriser la croissance des Listeria monocytogenes, qui ont une durée de vie longue et qui peuvent être consommés sans être chauffés (produits laitiers, charcuterie, et produits de la pêche).

Amelie, l’assurance maladie, Grossesse et maladies infectieuses
Évitez les aliments à risque et ce, d'autant plus que la bactérie n'altère ni l'aspect, ni l'odeur, ni le goût des aliments :
. fromages au lait cru (surtout les pâtes molles), croûte des fromages, fromages vendus râpés,
. charcuterie cuite (rillettes, pâtés, foie gras, produits en gelée, etc.), 
. aliments servis à la coupe,
. poissons fumés, poissons crus, coquillages crus, surimi, tarama…,
. graines germées crues (soja…)
. viande hachée, viande crue.
Santé publique de France, Listériose, 15 avril 2020
Éviter de consommer les aliments les plus fréquemment contaminés :
. Fromages au lait cru ; préférez la consommation de fromages au lait pasteurisé. Enlevez la croûte de tous les fromages.
. Poissons fumés (saumon, truite, etc.)
. Poisson cru (sushi, sashimi, tarama),
. Crustacés décortiqués vendus cuits,
. Coquillages crus,
. Produits de charcuterie : rillettes, pâtés, foie gras, produits en gelée, etc. Pour les produits de type jambon, préférer les produits préemballés qui présentent moins de risque de contamination après fabrication,
. Viande crue ou peu cuite,
. Graines germées crues telles que des graines de soja.

AFSCA de Belgique, recommandations pour les consommateurs
Pour les femmes enceintes et les personnes les plus à risque, il est recommandé d’éviter les aliments plus sujets à une contamination par Listeria monocytogenes tels que le lait cru et les fromages à base de lait cru, le poisson fumé (saumon, maquereau, truite, …), la charcuterie fumée, la viande crue, les préparations à base de viande crue, les sandwich spreads, les légumes à feuilles préemballés, le melon prédécoupé préemballé, les germes de légumes, …

Articles les plus lus par les lecteurs du blog en mai


Je vous présente les articles les plus lus au mois de mai 2020. 

Voir aussi la liste des articles les plus lus pour les quatre premiers mois de l'année 2020 : janvier, février, mars et avril 2020.
  1. La congélation du steak tartare peut réduire les infections à Toxoplasma, selon une étude
  2. Distance sociale ou distance physique, c'est quoi ? 1 m, 1,5 m ou 2 m ...
  3. La vitamine D semble jouer un rôle dans le taux de mortalité lié au COVID-19
  4. Des réponses à l'étude publiée dans The Lancet ...
  5. Eléments de réponse à la question, pourquoi je n'aime pas le mouvement 'Nous voulons des coquelicots'
  6. COVID-19 et gel désinfectant pour les mains, attention aux produits non-conformes !
  7. COVID-19 et les masques: Il était une fois un lapin nain, le ministre de santé et le premier ministre
  8. Rappel de 26 variétés de fromages suisses pour cause de présence de Listeria
  9. Evaluation du cadre réglementaire de l'UE pour l'irradiation des aliments

Merci à vous lecteurs de ce blog.