En France, on a une loi n°2010-729 du 30 juin 2010 modifiée par la loi n°2012-1442 du 24 décembre 2012 suspend la fabrication l'importation, l'exportation et la mise sur le marché à titre gratuit ou onéreux de tout conditionnement, contenant ou ustensile comportant du bisphénol A et destiné à entrer en contact direct avec toutes les denrées alimentaires à partir du 1er janvier 2015.
Cela n’empêche pas l’EFSA de mettre en commentaire sur le bisphénol A, un projet d'avis de l'EFSA pour réduire la dose journalière tolérable.
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a réévalué les risques associés au bisphénol A (BPA) dans les aliments et propose de réduire considérablement la dose journalière tolérable (DJT) par rapport à sa précédente évaluation de 2015. Les conclusions de l'EFSA sur le BPA sont expliquées dans un projet d'avis scientifique ouvert à la consultation publique jusqu'au 8 février 2022. Toutes les parties intéressées sont encouragées à y contribuer.
La DJT est une estimation de la quantité d’une substance (exprimée par kilogramme de poids corporel) qui peut être ingérée pendant toute la durée d’une vie sans risque appréciable pour la santé. Dans son évaluation des risques associés au BPA de 2015, l'EFSA avait fixé une DJT temporaire de 4 microgrammes par kilogramme de poids corporel par jour.
Dans le projet de réévaluation publié aujourd'hui, le groupe d'experts de l'EFSA sur les matériaux en contact avec les aliments les enzymes et les auxiliaires technologiques (panel CEP) a établi une DJT de 0,04 nanogrammes par kilogramme de poids corporel par jour. L'abaissement de la DJT résulte de l'évaluation de nouvelles études scientifiques publiées entre 2013 et 2018, particulièrement celles qui indiquaient des effets indésirables du BPA sur le système immunitaire. Dans les études animales, on a observé une augmentation du nombre de lymphocytes T auxiliaires, un type de globules blancs qui jouent un rôle clé dans les mécanismes immunitaires cellulaires et qui, lorsqu'ils sont élevés, peuvent entraîner le développement d'une inflammation pulmonaire allergique.
En associant la nouvelle DJT avec les estimations de l’exposition des consommateurs au BPA dans l'alimentation, l'EFSA a conclu que les personnes qui présentaient une exposition moyenne ou élevée au BPA dépassaient la nouvelle DJT dans tous les groupes d'âge, ce qui est susceptible d’engendrer des problèmes de santé.
Le BfR d’Allemagne a publié un communiqué n°041/2021 du 15 décembre 2021 sur le Projet de nouvel avis sur le bisphénol A : Réévaluation par l'Autorité européenne de sécurité des aliments ouverte à la consultation publique.
Le bisphénol A est un composé chimique utilisé comme substance source pour les plastiques polycarbonates et les résines époxy. L'EFSA a réévalué les risques potentiels pour la santé associés au bisphénol A et a rendu les résultats accessibles au public pour commentaires le 15 décembre 2021, ici.
La nouvelle valeur de la dose journalière tolérable (DJT) dérivée de l'EFSA pour le bisphénol A est de 0,04 nanogramme par kilogramme de poids corporel par jour. La valeur de DJT indique la quantité d'une substance qui peut être ingérée quotidiennement au cours d'une vie sans risque identifiable pour la santé. La nouvelle valeur est environ 100 000 fois inférieure à la valeur d'orientation provisoire (temporaire) fondée sur la santé précédemment donnée par l'EFSA. Pour les personnes de tous âges, l'apport en bisphénol A provenant des aliments et d'autres sources dépasse cette nouvelle valeur, même si l'apport total dans la population diminue depuis des années.
Depuis la publication d’une DJT temporaire de l'EFSA en 2015, de nombreuses nouvelles études ont été publiées. Le contexte de l'abaissement de la DJT par l'EFSA est avant tout la preuve d'études sur des souris qu'un apport de bisphénol A par les mères pendant la gestation et dans la première période après la naissance peut entraîner des modifications du nombre de cellules dans le système immunitaire spécifique de leur descendance. Dans quelle mesure ces effets sur le système immunitaire sont-ils préjudiciables à l'organisme concerné (souris) et si les résultats peuvent être transférés à l'homme est, de l'avis du BfR, actuellement encore une question scientifique non résolue. Une relation causale entre la consommation de bisphénol A et les effets immunologiques chez l'homme ne peut pas être confirmée par des études chez l'homme à ce jour. Le BfR commentera la déclaration de l'EFSA après un examen complet.
Mise à jour du 2 mars 2022. On lira cet article de l’Anses, «Perturbateurs endocriniens: pourquoi les remplaçants du bisphénol posent aussi problème».