samedi 9 avril 2022

Etats-Unis: Des analyses révèlent la présence d’antibiotiques chez des bovins ‘élevés sans antibiotiques’

«Des analyses révèlent la présence d’antibiotiques chez des bovins ‘élevés sans antibiotiques’», source article de Chris Dall dans CIDRAP News.

Une nouvelle étude soulève des questions troublantes sur la mesure dans laquelle les consommateurs peuvent faire confiance aux étiquettes de viande qui prétendent que les animaux ont été élevés sans l'utilisation d'antibiotiques.

L'étude, publiée dans Science, a révélé que, sur une période de 7 mois, dans 42% des parcs d'alimentation certifiés élevés sans antibiotiques (ESA) dans un seul abattoir de bovins, au moins un animal a été testé positif aux antibiotiques régulièrement utilisés dans aliments pour animaux et dans l’eau. Les bovins provenant de lots avec au moins un test positif représentaient environ 15% des bovins certifiés ESA transformés dans l'installation.

Dans 5% des lots, tous les bovins ont été testés positifs aux antibiotiques. Le label ESA n'est que l'une des nombreuses étiquettes approuvées par l’USDA par l'intermédiaire du Food Safety Inspection Service (FSIS). D'autres labels incluent «Aucun antibiotique administré», «Aucun antibiotique ajouté», «Élevé sans antibiotique» et «Jamais aucun antibiotique». La viande de bovins, de porcs et de volailles qui ne reçoit pas d'antibiotiques est vendue sous ces labels

L’étiquetage affirme que les animaux n'ont reçu aucun antibiotique à aucun stade de leur vie. Les producteurs de viande qui utilisent cet étiquetage facturent plus cher leurs produits pour couvrir les coûts de production plus élevés, et les consommateurs qui s'inquiètent de l'utilisation d'antibiotiques chez les animaux producteurs d'aliments ou qui pensent simplement que la viande élevée sans antibiotiques est plus saine, comptent sur eux.

Mais l'auteur principal de l'étude, menée par des chercheurs de l’Antibiotic Resistance Action Center de l'Université George Washington et de Food In-Depth, dit que les résultats pourraient affaiblir la confiance des consommateurs dans ces labels.

«Il s'agit d'une stratégie basée sur le marché pour réduire l'utilisation d'antibiotiques dans la production animale», a dit Lance Price, fondateur et codirecteur de l'Antibiotic Resistance Action Center à CIDRAP News. «Mais cela ne fonctionne que si l’étiquetage est vrais.»

Les labels ne sont pas soutenus par des essais
Le problème, comme l'expliquent Price et ses co-auteurs, est qu'il n'y a pas de véritable mécanisme d'application pour prouver si les producteurs de viande adhèrent aux allégations d'élevage d'animaux sans antibiotiques.

Les producteurs qui souhaitent commercialiser leurs produits sous ces labels doivent soumettre à l'USDA la descriptions des contrôles qu'ils utiliseront pour s'assurer que leurs animaux ne reçoivent pas d'antibiotiques, ainsi que leur protocole de traçabilité et de séparation des produits ESA et une déclaration sur l’honneur signée décrivant comment les animaux ont été élevés pour soutenir les allégations du label. Les animaux malades qui ont besoin d'antibiotiques pour traiter une infection sont censés être isolés et ne peuvent plus être vendus sous le label ESA.

L'USDA, cependant, n'effectue d’essais pour vérifier les allégations. Le FSIS effectue occasionnellement des analyses - sur environ 7 000 animaux par an - pour détecter les résidus d'antibiotiques dans la viande dans le cadre du programme national sur les résidus, mais ces analyses cherchent à déterminer si les antibiotiques dans les tissus animaux dépassent les limites maximales de résidus fixées par la Food and Drug Administration (FDA). L'agence effectue également ces analyses pour rechercher des résidus de produits chimiques et de pesticides.

«Ils recherchent des résidus qui pourraient nuire à quelqu'un s'ils mangeaient de la viande», a dit Gail Hansen, consultante en santé publique et vétérinaire qui n'a pas participé à l'étude. «Et ils ne testent qu'un petit nombre d'animaux.»

De plus, les analyses utilisées par le FSIS pour détecter les résidus d'antibiotiques sont basés sur d'anciennes définitions liées aux réactions allergiques et ne sont pas suffisamment sensibles pour déterminer si un animal a reçu des antibiotiques, a expliqué Price. «Ils ne sont certainement pas utilisés pour vérifier les allégations d'abstinence absolue», a-t-il dit.

En outre, en vertu de la loi, l'USDA a le pouvoir exclusif de déterminer si l’étiquetage de la viande est véridique ou exact. Cela offre une couverture aux entreprises de viande et aux distributeurs.

Préoccupés par cette faiblesse potentielle, Price et ses collègues se sont rendus dans une installation qui abattait du bétail pour le marché ESA et ont analysé des prélèvements d'urine du bétail à l'aide d'un test rapide à flux latéral qui dépiste 17 antibiotiques couramment utilisés dans les aliments pour animaux et l'eau. Pendant 7 mois, ils ont prélevé des animaux de chaque lot de bovins ESA livrés pour la transformation dans l'installation (taille moyenne du lot, 122 bovins, nombre moyen d'animaux testés par lot, 2).

Dans l'ensemble, ils ont testé 699 bovins provenant de 312 lots et de 33 parcs d'engraissement différents certifiés ESA. Les lots comprenaient 38 219 bovins, qui faisaient tous partie d'un programme «Jamais aucun antibiotique (No Antibiotics Ever)». Trois des parcs d'engraissement avaient plusieurs lots dans lesquels tous les prélèvements étaient positifs pour les antibiotiques, quatre avaient les deux prélèvements positifs dans un seul lot et sept avaient un prélèvement positif dans plus d'un lot. Les antibiotiques les plus couramment détectés étaient la chlortétracycline et l'oxytétracycline.

«Ce sont des médicaments qui sont utilisés dans les aliments pour animaux et au niveau du troupeau», a dit Price, très probablement pour la prévention des maladies. Avec le bœuf élevé de manière conventionnelle, les parcs d'engraissement sont les endroits où les antibiotiques sont couramment utilisés pour prévenir les maladies qui surviennent pendant le processus d'expédition (fièvre de l'expédition) ou découlent d'une alimentation riche en nutriments, qui peuvent provoquer des abcès du foie. De toute façon, le bétail ESA ne devrait pas les recevoir.

Problèmes d'utilisation excessive d'antibiotiques dans la production de viande
Qu'il s'agisse de producteurs qui trichent intentionnellement le système ou simplement de la paperasse bâclée, a dit Price, les résultats fournissent la preuve que les animaux traités aux antibiotiques font leur entrée dans le programme ESA. Et en tant que personne qui a soutenu ces labels et encouragé les consommateurs préoccupés par l'utilisation d'antibiotiques dans le bétail à les rechercher, cela l’a perturbé.

«Professionnellement, j'envoie des gens vers ces labels depuis des années», a-t-il déclaré. «Personnellement, en tant que consommateur qui a dépensé des milliers de dollars pour ces produits au fil des ans… est-ce que j'en ai eu pour mon argent ?»

La préoccupation concernant l'utilisation excessive d'antibiotiques médicalement importants - les antibiotiques qui sont également utilisés pour traiter les infections humaines - chez les bovins et autres animaux producteurs de denrées alimentaires est qu'elle contribue à la croissance et à la propagation de bactéries résistantes aux antibiotiques. En 2017, la FDA a imposé des règles qui empêchent les producteurs d'utiliser des antibiotiques pour stimuler la croissance, mais l'industrie utilise toujours une grande quantité d'antibiotiques médicalement importants dans les aliments pour animaux et l'eau pour la prévention des maladies.

L'espoir des défenseurs de la gestion des antibiotiques est que la demande croissante de viande ESA pourrait freiner l'utilisation d'antibiotiques dans la production de viande.

Matthew Wellington, directeur de la campagne de santé publique de l’US PIRG (Public Interest Research Groups) Education Fund, qui a fait pression sur l'industrie de la viande pour qu'elle cesse de surutiliser des antibiotiques médicalement importants par le biais de campagnes auprès des consommateurs, déclare que l'étude est un signe que l'USDA doit intensifier ses systèmes de contrôle et de vérification.

Les consommateurs ont besoin d'être convaincus que lorsqu'ils votent avec leur portefeuille pour soutenir la viande élevée sans abus d'antibiotiques, cela va aux producteurs qui respectent vraiment ces normes», a-t-il déclaré.

Invité à commenter les résultats, un porte-parole du FSIS a dit que rien n'indiquait que la viande analysée était impropre à la consommation et qu'il enregistrait toutes les non-conformités des limites maximales de résidus détectées. Mais la personne a déclaré que le FSIS avait hâte d'examiner l'étude pour déterminer les prochaines étapes «le cas échéant».

«Le FSIS prend très au sérieux sa responsabilité de s'assurer que les étiquetages de viande, de volaille et des ovoproduits soient véridiques et non trompeurs», a dit le porte-parole. «Les étiquetages peuvent être annulés s'il existe des preuves que la déclaration n'est pas véridique.»

Suppression de l'incitation à tricher
À l'avenir, Price et ses collègues exhortent l'USDA à mettre en place un système de vérification rigoureux pour s'assurer que les déclarations ESA soient véridiques. Cela pourrait être fait, a déclaré Price, en suivant un protocole similaire à celui utilisé dans leur étude : en utilisant des tests sensibles en temps réel et en échantillonnant quelques animaux par lot.

«Cela pourrait être fait de façon très bon marché, très rapidement et à temps pour rediriger ces animaux afin qu'ils ne se rendent pas sur le marché ESA», a-t-il déclaré.

Les auteurs de l'étude recommandent également que l'USDA crée un fonds pour indemniser les producteurs d’animaux ESA s'ils doivent traiter leurs animaux avec des antibiotiques et les isoler du marché des animaux ESA. Le fonds couvrirait l'argent supplémentaire que les agriculteurs et les éleveurs consacrent aux suppléments et que les exploitants de parcs d'engraissement dépensent pour des régimes moins riches en énergie pour les bovins ESA. Cela permettrait aux producteurs d’animaux ESA de donner la priorité au bien-être animal sans craindre de perdre leur investissement.

Dans le système actuel, dit Hansen, il n'y a pas beaucoup d'incitations à respecter les règles. Les agriculteurs et les éleveurs élevant des bovins ESA subissent une perte importante s'ils doivent administrer des antibiotiques à un animal juste avant l'abattage.

«Nous avons beaucoup d'incitations à faire de mauvaises choses, et pas beaucoup d'incitations à faire de bonnes choses», a-t-elle dit. «Il doit y avoir un moyen d'indemniser les agriculteurs et les éleveurs s'ils doivent donner des antibiotiques pendant un certain temps.»

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

Choses lues sur la sécurité des aliments, selon le Seismo Info d'avril 2022

Seismo Info, le célèbre couteau suisse de la sécurité des aliments de l'OSAV vous propose le Seismo d'avril 2022 (04/2022). Certains de ces sujets ont été traités par le blog, voici seulement une petite sélection des éléments diffusés par Seismo.

Toxi-infections alimentaires : foyers inhabituels
Yersinia pseudotuberculosis: Une enquête épidémiologique a identifié des tomates comme étant à l’origine d’une flambée de Y. pseudotuberculosis, survenue en France en 2020. BioRxiv, 27 pages. (25.03.2022).

Sécurité alimentaire
Bacillus thuringiensis: Un certain nombre d’indications suggèrent que les résidus de biopesticides à base de B. thuringiensis sur les aliments peuvent provoquer un syndrome diarrhéique chez l'homme. Une publication récente, réalisée sous mandat de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), conclut que l'évaluation des risques doit passer d’une évaluation des risques basée sur la taxonomie à une évaluation des risques spécifique à la souche. Food Microbiology, 38 pages. (23.03.2022).

Antibiorésistance: Selon une nouvelle étude, les produits laitiers contiendraient des gènes de résistance aux antibiotiques dans des particules de phages infectieux et pourraient donc servir de réservoir d’antibiorésistance qui pourraient être mobilisés vers des hôtes sensibles, à la fois dans la matrice alimentaire et dans le tractus intestinal après ingestion. Int. J. Food. Microbiol, 8 pages. (16.04.2022). L'utilisation de bactéricides, de fongicides et d'autres pesticides dans l'agriculture végétale serait potentiellement associée au problème émergent de la résistance aux antimicrobiens. Affidia, 1 page. (09.03.2022). Publication originale: Agriculure. La résistance aux antibiotiques de Salmonella et Campylobacter reste élevée, selon le rapport publié par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). EFSA, 197 pages. (29.03.2022).

Futur de la sécurité alimentaire: Une nouvelle publication de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) donne un aperçu des principaux moteurs et tendances dans le monde. Le document se penche entres autres sur le changement climatique, l'évolution du comportement et des préférences des consommateurs, les nouvelles sources alimentaires et les nouveaux systèmes de production, les avancées technologiques, le microbiome, l'économie circulaire, et la fraude alimentaire. FAO, 158 pages. (2022).

Économie circulaire: Un rapport publié par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) analyse les risques pour la santé végétale, humaine et animale et pour l'environnement, liés à des modèles d'économie circulaire. Parmi les risques identifiés figurent la contamination bactérienne et virale des cultures due à l'utilisation d'eaux usées pour l'irrigation, la présence de métaux lourds et de mycotoxines dans les insectes, et le potentiel allergène du chitosan dans les matériaux en contact alimentaire. Food Safety News, 2 pages. (26.03.2022). Publication originale: EFSA.

Parasites: Un groupe d'étude a analysé des produits frais italiens et importés pour détecter la présence de parasites (Giardia, Cryptosporidium, Entamoeba histolytica). Les auteurs ont conclu que les produits frais sur le marché italien pourraient être une source de transmission pour certains parasites. Int. J. Food Microbiol, 8 pages. (16.03.2022).

Microplastiques: Un documentaire réalisé en Suisse fait cas de contamination de différentes denrées alimentaires, dont des carottes pelées et des pommes, avec des microplastiques. tsr, 44 minutes. (22.03.2022). Une étude hollandaise a montré que de minuscules morceaux de plastique provenant de notre environnement sont absorbés dans le sang humain. Environ. Int, 39 pages (24.03.2022). Informations supplémentaires: VU

Escherichia coli: Les autorités autrichiennes ont analysé 48 pâtes à biscuit et gâteau prêtes à l'emploi pour détecter la présence d'Escherichia coli productrices de shiga/vérotoxines (STEC/VTEC). Deux échantillons contenaient des STEC/VTEC et ont donc été jugés nocifs pour la santé. AGES, 3 pages. (24.01.2022).

Ciguatera: En France, L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié un compte-rendu sur le sujet de la ciguatera, une intoxication alimentaire causée par la consommation de poissons contaminés par des ciguatoxines. Vigil Anses, 4 pages. (03.2022). À la suite d'une flambée d’intoxications à la ciguatera en Allemagne en 2017, une enquête a été menée sur des poissons importés étiquetés "vivaneau malabar" (Lutjanus malabaricus). Les 45 échantillons de poissons provenant du lot incriminé et deux restes de repas ont résulté positifs pour une "toxicité de type CTX". L’analyse génétique a établi que le poisson était mal étiqueté, et a été identifié comme étant L. bohar, une espèce fréquemment impliquée dans des intoxications à la ciguatera. Front. Mar. Sc, 21 pages. (17.03.2022).

Vibrio parahaemolyticus: La Nouvelle-Zélande a récemment enregistré une forte augmentation des infections à Vibrio parahaemolyticus. Les autorités rappellent aux consommateurs de bien cuire les moules, les données suggérant qu'un changement de température et de conditions de l'eau pourrait les rendre plus sensibles à la bactérie. Food Safety News, 1 page. (12.03.2022).

Avocat et guacamole: La Food and Drug Administration américaine (FDA) a publié un rapport présentant les résultats d’échantillonnages d'avocats et guacamole transformés – certains échantillons étaient contaminés avec des Listeria ou des salmonelles. Food Poison Journal, 2 pages. (25.03.2022). Publication originale: FDA.

Eau potable: Le développement de résistances d’agents pathogènes aux désinfectants utilisés dans le traitement de l'eau potable pourrait avoir de graves répercussions sur la santé publique. Les systèmes de désinfection de l'eau, notamment dans le cadre de la réutilisation de l'eau potable, devraient faire l'objet d'une surveillance régulière afin d'évaluer le profil de résistance des bactéries pathogènes. Front. Environ. Sci, 12 pages. (14.03.2022). L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a publié la quatrième édition de ses recommandations pour la qualité de l’eau potable. OMS, 614 pages. (21.03.2022).

Sanglier: Une nouvelle étude montre que les sangliers sont des réservoirs importants de zoonoses d'origine alimentaire. La consommation de viande de sanglier insuffisamment cuite pourrait constituer un risque pour la santé publique. Ital. J. Food Safety, 5 pages. (2022).

Thé: Un test réalisé par un magazine français pour la protection des consommateurs sur 48 produits à base de thé a révélé que jusqu'à 16 pesticides différents se trouvaient dans le thé et les tisanes, ainsi que des traces d'insectes, de plastiques et de poils de rongeurs. Affidia, 1 page. (21.03.2022). Publication originale: 60 Millions de consommateurs

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Une étude européenne montre que les étudiants ‘sous-estiment’ les risques potentiels liés à la sécurité aliments

«Une étude montre que les étudiants ‘sous-estiment’ les risques potentiels liés à la sécurité aliments», source Food Safety News.

Selon une étude, les jeunes ont une compréhension limitée des microbes d'origine alimentaire et sous-estiment les risques et les conséquences de maladie.

Des chercheurs du projet SafeConsume de l'Union européenne ont interrogé 156 personnes âgées de 11 à 18 ans dans quatre pays sur leur éducation à l'hygiène alimentaire, leurs attitudes envers les maladies d'origine alimentaire et les comportements existants en matière de sécurité alimentaire.

Les élèves avaient une bonne connaissance de l'hygiène personnelle comme le lavage des mains mais ne suivaient pas toujours les règles d'hygiène à cause des oublis et du manque d'installations. Ils n'étaient pas clairs sur les risques, les causes ou les conséquences des maladies d'origine alimentaire et percevaient l'environnement domestique comme le plus sûr.

Selon l'étude publiée dans la revue Education Sciences, il est essentiel de combler les lacunes dans les connaissances des jeunes en matière de sécurité des aliments pour améliorer leur insouciance vis-à-vis des maladies d'origine alimentaire et les motiver à adopter des comportements d'hygiène et de sécurité des aliments.

La collecte de données a eu lieu en 2017 et 2018 en Angleterre, France, Hongrie et Portugal. Des étudiants étudiant des matières alimentaires, sanitaires ou scientifiques ont été sélectionnés pour participer. Une analyse des programmes scolaires nationaux a également été effectuée en Grèce, Danemark et Espagne.

Les sujets communs en Angleterre, France, Hongrie et Grèce comprenaient l’altération et la contamination des aliments, les micro-organismes et enzymes, les achats, le stockage et la cuisson des aliments, l’hygiène personnelle, maintenir les plans de travail propres et le stockage et la préparation des aliments.

Rôle des paramètres domestiques
Les groupes de discussion et les entretiens ont révélé que les étudiants n'étaient pas clairs sur les risques, les causes et les conséquences de la contamination croisée microbienne entre les aliments, et manquaient de connaissances sur les microbes d'origine alimentaire et les conséquences de l'infection.

Les élèves avaient acquis des compétences culinaires de base à la maison, l'environnement familial ayant une influence majeure. Cela suggère que les comportements de mauvaise hygiène peuvent être enracinés en raison du transfert générationnel des compétences, a révélé l'étude.

Ils ont rapporté des moyens de vérifier que les aliments étaient sûrs à manger pendant la cuisson en regardant la couleur du poulet, en vérifiant que les œufs brouillés ne coulaient pas en Hongrie et en utilisant une fourchette pour vérifier que les gâteaux avaient été cuits au milieu en Angleterre.

Ceux en France étaient moins capables de manipuler de la viande en toute sécurité sanitaire. En Hongrie, certains étaient conscients de l'hygiène alimentaire, tandis que d'autres pensaient qu'ils pouvaient causer des maladies en cuisinant.

Les participants pensaient que la maison était un environnement plus sûr pour manger et cuisiner tandis que les buffets, les restaurants, les cantines scolaires, les vendeurs en bordure de route et les plats à emporter étaient plus à risque de tomber malade. Les étudiants français étaient préoccupés par les questions écologiques, notamment les pesticides et l'utilisation d'antibiotiques. Ceux de Hongrie et du Portugal pensaient que les maladies d'origine alimentaire étaient attendues et, pour certains, une partie acceptable de la vie.

Des étudiants en Angleterre et Portugal ont déclaré laver le poulet, ce qui n'est pas conseillé, et des adolescents français ont déclaré qu'ils préféraient le goût de la viande cuite saignante. Certains ont été influencés par des chefs célèbres, des vidéos sur les réseaux sociaux et des programmes de cuisine.

Veiller à ce que les connaissances et le comportement soient pratiqués
De nombreux étudiants en Angleterre âgés de plus de 14 ans avaient une expérience de travail dans les cuisines, y compris les restaurants de restauration rapide ou les cafés, ou dans les entreprises alimentaires familiales. Ils ont déclaré suivre strictement les règles d'hygiène alimentaire au travail, mais étaient moins susceptibles de le faire en dehors de ce rôle.

Tous les élèves ont aimé apprendre sur l'hygiène alimentaire à l'aide d'activités interactives, de jeux, d'applications et de vidéos. Cependant, les cours pratiques et interactifs seront difficiles dans les écoles qui ne disposent pas de cuisines éducatives pour les élèves, ont déclaré des chercheurs.

Les obstacles signalés à l'apprentissage et au maintien d'une bonne hygiène comprenaient le manque de sujets alimentaires dans l'enseignement scolaire, des installations de lavage des mains indisponibles ou inadéquates au Portugal et en France et des restrictions Internet en Angleterre. La plupart des écoles ont disposé d’affiches sur l'hygiène alimentaire, en particulier pour le lavage des mains, mais les élèves ont déclaré qu'ils n'y prêtaient pas toujours attention.

Les répondants ont déclaré qu'ils oubliaient souvent l'hygiène personnelle et avaient besoin de se rappeler les règles de lavage des mains et d'attacher les cheveux avant de cuisiner. Les enseignants leur donnaient généralement des avertissements ou des exemples d'images choquantes s'ils ne respectaient pas les règles d'hygiène alimentaire.

Les résultats de l'étude ont contribué au développement de ressources éducatives pour les étudiants et les éducateurs sur l'hygiène et la sécurité des aliments. Les prochaines étapes comprennent la mise en œuvre dans toute l'Europe et une évaluation de l'effet de l'apprentissage sur les connaissances et le comportement des élèves en matière d'hygiène alimentaire.

Le projet SafeConsume, coordonné par Nofima et impliquant des groupes de 14 pays, se termine plus tard en 2022. Une conférence est prévue les 27 et 28 juin à Bucarest, Roumanie.

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Fromages au lait cru : risques et prévention, selon l'Anses

En cliquant sur ce lien issu de RappelConso, vous trouverez la liste des rappels dans la catégorie ‘Lait et produits laitiers’ rappelés depuis le 1er avril 2021. Plusieurs centaines ont été rappelés à cause de la présence de pathogènes alimentaires, c’est dire l’étendue du problème.

C’est certainement en pensant ou non à cette très longue liste que «L’Anses a été saisie par la Direction générale de l’alimentation le 22 février 2019 pour identifier et hiérarchiser les principaux dangers bactériens en lien avec les différents types de fromages au lait cru et d’autres produits laitiers fabriqués à partir de lait cru. Il s’agissait également de faire un bilan des principales sources de contamination et des moyens mis en œuvre pour maitriser le risque associé.»

Le résultat se trouve dans un Avis relatif aux modalités de maîtrise du risque lié à la présence de dangers microbiologiques dans les fromages et autres produits laitiers fabriqués à partir de lait cru. Document de 126 pages.

Je n’ai pas lu cet avis mais seulement le document que l’Anses vient de publier «Fromages au lait cru : quels risques pour la santé et comment mieux les prévenir ?»

Rien que de très classique dans les éléments que vous allez trouver ci-dessous.

Les principaux dangers microbiologiques dans les fromages au lait cru et les produits laitiers
En France au cours de la dernière décennie, 34%, 37% et 60% des épidémies, respectivement de salmonellose, de listériose et d’infections à E. coli entérohémorragiques (EHEC), sont liés à la consommation de fromages au lait cru. Si certaines bactéries peuvent provoquer des symptômes de type gastroentérite (Salmonella spp. ou Staphyloccus aureus), d’autres peuvent avoir des conséquences bien plus graves comme des insuffisances rénales (EHEC), voire même des décès (L. monocytogenes, EHEC).

Les principales sources de ces dangers sont les fromages à pâtes molles à croûte fleurie (comme le camembert, le brie ou le crottin) et les fromages à pâtes pressées non cuites à affinage court (comme le morbier, le reblochon, le saint-nectaire). Viennent ensuite les fromages à pâtes molles et à croûte lavée, comme le munster ou le maroilles.

Poursuivre les efforts engagés en matière de prévention des risques microbiologiques, de l’élevage jusqu’au consommateur
Les moyens mis en œuvre pour maîtriser les risques microbiologiques dans les principales filières laitières (bovins, ovins, caprins), depuis le stade de l’élevage jusqu’au stade de la consommation, ont été étudiés par l’Agence. Elle en conclut que :

Au niveau de l’élevage, les bonnes pratiques d’élevage et d’hygiène sont bien connues dans les filières. Les efforts déjà bien engagés en matière d’hygiène de la traite et de gestion des mammites doivent être poursuivis ;

Au stade la production, les niveaux de maîtrise de risque sont également très élevés, l’Agence recommande de continuer à appliquer les bonnes pratiques d’hygiène et à réaliser des autocontrôles pour anticiper au mieux tout risque d’épidémie ;

Au niveau du consommateur et pour éviter une maladie infectieuse d’origine alimentaire, il est essentiel de respecter les indications figurant sur l’emballage ou données par le commerçant concernant la température de conservation du fromage au réfrigérateur ainsi que les dates limite de consommation. Enfin, l’Anses rappelle aux femmes enceintes, aux personnes immunodéprimées, aux personnes de plus de 65 ans et aux jeunes enfants, ses recommandations visant à éviter de consommer les fromages au lait cru à l’exception des fromages à pâte pressée cuite comme le gruyère ou le comté.

Intéressante question posée par l’Anses, «Oter la croûte du fromage est-il suffisant pour se prémunir des bactéries ?»
Contrairement à une idée reçue, le fait d’ôter la croûte d’un fromage au lait cru ne suffit pas pour se protéger des bactéries car elles peuvent se trouver partout dans le fromage.
En revanche, lorsque les fromages au lait cru sont bien cuits, comme dans une recette au four, ils ne présentent plus de risque pour la santé.

Commentaire
Il faut aussi noter que récemment, il y a eu une curiosité, notification au RASFF de l'UE de la présence de Listeria monocyogenes dans de l'emmental bio, un fromage 'cuit'. Bien entendu, c'est un cas isolé, mais cela perturbe ...

En 1987, lorsqu’il y a eu des cas de listériose liés au vacherin du Mont dOr en Suisse, je me trouvais aux Etats-Unis pour un colloque scientifique. Lors d’une présentation, il a été évoqué que pour éliminer Listeria, il fallait enlever la croûte du fromage. Une personne dans la salle a demandé des précisons et a demandé où fini la croûte et où commence le fromage? Tout cela pour dire qu’effectivement, le fait d’ôter seulement la croûte ne suffit pas ! C’est une mauvaise pratique à ne pas propager.

Au niveau du consommateur, j’estime qu’il faut arrêter de le culpabiliser et malheureusement, même s’il «respecte les indications figurant sur l’emballage ou données par le commerçant concernant la température de conservation du fromage au réfrigérateur», Listeria peut se développer, si le pathogène était présent mais non détecté. Une mère de famille, dont l’enfant a été victime d’un STEC dans de la viande hachée, a rappelé, «Je tiens à rappeler qu'on n'est pas coupables de ce qui arrive dans nos assiettes. La bactérie n'arrive pas dans la nourriture par hasard

Mise à jour du 9 avril 2022. Pas moins de sept tweets de l’Anses sur le lait cru et rien sur les infections à STEC et à Salmonella, alors qu’il y a deux épidémies actuellement, étonnant?
A noter cette image ci-dessous sur des épidémies qui ont eu lieu depuis 2012. La diffusion de documents sur ces épidémies restent un mystère, certaines font l’objet d’une publication, d’autres non, information, communication et transparence, voilà ce qui manque en sécurité des aliments ...
Mise à jour du 11 avril 2022. L’Anses conseille dans ce Tweet, «Pour certaines populations, il faut éviter de consommer du fromage au lait cru.»
Eviter de consommer des fromages au lait cru, si vous êtes,
- un jeune enfant,
- une femme enceinte,
- une personne immunodéprimée
- une personne de + de 65 ans

Je dois dire qu’ayant près de 73 ans, je ne suis pas ce conseil.

Mise à jour du 20 avril 2022. On lira l'article de Food Safety News qui tente de faire un résumé de cet avis de 122 pages dans un article, ANSES identifies main hazards in raw milk cheeses; E. coli infections top the list (L'Anses recense les principaux dangers dans les fromages au lait cru ; Les infections à E. coli en tête de liste).

En France au cours de la dernière décennie, 34%, 37% et 60% des épidémies (pour lesquelles l’investigation a permis d’identifier la source alimentaire) respectivement de salmonelloses, de listérioses et d’infections à EHEC sont liées à la consommation de fromages au lait cru.

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vendredi 8 avril 2022

Le rappel de chocolats de la marque Kinder touche les États-Unis alors que les autorités belges ferment l’usine liée à l'épidémie

«Le rappel de chocolat de la marque Kinder frappe les États-Unis alors que les autorités belges ferment l’usine liée à l'épidémie», source article de Joe Whitworth paru le 8 avril 2022dans Food Safety News.

Ferrero USA a rappelé deux produits de chocolat de marque Kinder aux États-Unis. Près de 150 enfants en Europe et au Royaume-Uni ont été infectés par Salmonella qui a été retrouvé dans l'usine de production

L'assortiment de chocolats Kinder Happy Moments a été distribué dans les magasins BJ's Wholesale Club et les points de vente Costco de la région de la baie et du nord du Nevada; et le panier Kinder Mix Chocolate Treats a été vendu dans 14 supermarchés Big Y du Connecticut et du Massachusetts avec des dates de péremption en juillet 2022.

Ces produits et d'autres de la marque Kinder ont été fabriqués à Arlon, Belgique, et envoyés dans plus de 60 pays. Ferrero a révélé une correspondance génétique entre près de 150 cas de Salmonella en Europe et cette usine en Belgique. La majorité des malades sont des enfants.

Salmonella retrouvé en décembre
Une analyse interne par l'entreprise a détecté Salmonella à l'usine à la mi-décembre. Après enquête, l'origine de la contamination a été identifiée comme étant un filtre à la sortie de deux réservoirs de matières premières. Ces matériaux et produits finis ont été bloqués et non libérés, selon l'entreprise.

Le filtre a été supprimé et les contrôles sur les produits semi-finis et finis ont été renforcés. Des enquêtes sont en cours pour déterminer comment le produit contaminé est alors arrivé sur le marché.

Huit pays ont signalé 119 cas d’infection confirmées et 28 probables avec le variant monophasique de Salmonella Typhimurium liées aux produits chocolatés.

Le Royaume-Uni est le pays le plus touché avec 65 patients. Il y a 25 cas confirmés en France, 15 en Irlande, six en Allemagne, quatre en Suède, deux aux Pays-Bas et un au Luxembourg et un en Norvège. La Belgique enquête sur 26 cas probables et l'Allemagne en a deux.

L'usine a reçu l'ordre d'arrêter ses activités
Les autorités belges ont désormais retiré l'agrément du site de production d'Arlon et Ferrero procède au rappel des produits Kinder qui y sont fabriqués. Tous les Kinder Surprise, Kinder Surprise Maxi, Kinder Mini Eggs et Schokobons, quel que soit le lot ou la date de péremption, sont concernés. L'usine d'Arlon représente environ 7% du total des produits Kinder fabriqués chaque année dans le monde.

L'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) a déclaré que la décision de suspendre les opérations avait été prise sur la base des conclusions d'une enquête, qui se poursuit, et parce que les informations fournies par Ferrero étaient «incomplètes».

L'AFSCA a déclaré qu'elle surveillerait les mesures prises par Ferrero et n'autoriserait la réouverture du site que lorsqu'il serait clair que toutes les règles et exigences de sécurité alimentaire ont été respectées.

Ferrero a reconnu qu'il y avait des «inefficacités internes», créant des retards dans l'obtention et le partage d'informations en temps opportun.

«Cela a eu un impact sur la rapidité et l'efficacité des enquêtes. C'est la seule et bonne décision à prendre pour assurer le niveau maximal de sécurité des aliments et éliminer le risque de contamination supplémentaire», selon un communiqué de l'entreprise.

«Nous regrettons profondément cette affaire. Nous souhaitons sincèrement nous excuser auprès de tous nos consommateurs et partenaires commerciaux et remercier les autorités de sécurité des aliments pour leurs précieux conseils. La sécurité des aliments, la qualité et la santé des consommateurs sont au cœur de Ferrero depuis la création de l'entreprise. Cet événement sérieux va au cœur de ce que nous représentons et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour préserver la pleine confiance de nos consommateurs.»

Rappel mondial
Ferrero Canada a également rappelé des chocolats de marque Kinder vendus à l'échelle nationale en raison d'une possible contamination par Salmonella. Il n'y a eu aucun cas de maladie associée aux produits.

La distribution des produits comprend plus de 60 pays allant de la majeure partie de l'Europe à l'Argentine, Australie, Israël, Nouvelle-Zélande, Singapour, Hong Kong et Mexique.

Cette exportation à grande échelle signifie que le réseau international des autorités de sécurité alimentaire (INFOSAN), géré par la FAO des Nations Unies et l'OMS, fait également partie prenante de l'incident.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) publieront une évaluation de l'épidémie la semaine prochaine.

Aux lecteurs du blog
Je suis en conflit depuis plusieurs années avec la revue PROCESS Alimentaire pour une triste question d’argent qui permettrait de récupérer et de diffuser correctement les 10 052 articles initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur le blog de la revue, alors qu’elle a bénéficié de la manne de la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. Le départ du blog de la revue a été strictement motivé par un manque de réactivité dans la maintenance du blog, la visibilité de celui-ci devenant quasi nulle. J’accuse la direction de la revue de fuir ses responsabilités et le but de ce message est de leur dire toute ma colère. Elle ne veut pas céder, moi non plus, et je lui offre ainsi une publicité gratuite.

France 1 – Belgique 1. L'usine Ferrero fermée en Belgique et l'usine Buitoni-Nestlé fermée en France. La sécurité des aliments dans l'UE fonctionne-t-elle encore ?

France 1 – Belgique 1. Ce n’est le résultat d’un match de foot-ball, mais bien celui de la fermeture d’une usine de transformation alimentaire tant en Belgique pour Ferrero et en France pour le tandem Buitoni-Nestlé. Ce qui est certain, c’est que les propriétaires de ces deux usines vont devoir rendre des comptes devant la justice et ça promet une belle empoignade.

Ces fermetures ne changent pas le fait que l'on doit faire face à deux épidémies, l'une européenne, voire internationale avec Ferrero, et une autre en france avec des cas de SHU et de d'inections liées à E. coli producteurs de shigatoxines. La question de la sécurité des aliments au sein de l'UE doit légitimement se poser et des responsabiltés doivent être assumer ...

Communiqué de presse de l’AFSCA du 8 avril 2022. «Salmonelles chez Ferrero – Décision de l’AFSCA de retrait d’autorisation du site de production d’Arlon. Ferrero rappelle en parallèle l’entièreté des produits Kinder fabriqués sur ce site.»

Après investigations de l’AFSCA et suite aux constats de ces dernières heures que les infos fournies par Ferrero sont incomplètes, l'Agence procède aujourd’hui au retrait d’autorisation de l’usine de production de Ferrero d’Arlon. L’entièreté des produits du gamme Kinder issus du site de production de Ferrero d’Arlon est aujourd’hui également rappelée.

Ce rappel exhaustif de produits concerne TOUS les produits du type 'Kinder Surprise', 'Kinder Surprise Maxi', 'Kinder Mini Eggs' & 'Schoko-bons', et ce indépendamment des lots ou dates de péremption.

L’AFSCA demande également aux entreprises de distribution de retirer tous les produits listés ci-dessus des rayons.

Depuis plusieurs semaines, plus d’une centaine de cas de salmonellose ont été identifiés en Europe. Un lien effectué fin mars entre ces intoxications et l’usine de production Ferrero d’Arlon a été confirmé depuis lors. Depuis, l’AFSCA a mené une enquête approfondie chez Ferrero à Arlon. Aujourd’hui, suite aux constats et suite à des informations incomplètes de la part de Ferrero, l’AFSCA retire l’autorisation de production du site Ferrero à Arlon. L’AFSCA suivra de près les étapes entreprises par Ferrero et n’autorisera la réouverture du site qu’après avoir pu conclure que l’établissement répond à l’ensemble des règles et exigences de sécurité alimentaire.

L’AFSCA demande donc aux consommateurs de ne consommer aucun produit listé ci-dessous et indépendamment des lots ou dates de péremption. L’AFSCA a exigé de Ferrero une approche client irréprochable. L’AFSCA demande également aux entreprises de distribution de retirer tous les produits listés ci-dessus des rayons.

La protection du consommateur doit rester la priorité de chaque entreprise active dans la chaîne alimentaire et l’AFSCA y veille. L’enquête chez Ferrero se poursuit.

Les consommateurs ayant des questions doivent s’adresser au service client de FERRERO via leur call center : Consumer.Service.benelux@ferrero.com ou 0800 21042.

David Clarinval, le ministre de l’Agriculture: «Je salue le travail réalisé depuis plusieurs jours par l’Afsca. Vu la situation, la décision a été prise de retirer l’autorisation de l’usine de Ferrero à Arlon, afin de faire toute la clarté sur la situation. Une telle décision n'est jamais prise à la légère, mais les circonstances actuelles l’imposent. La sécurité alimentaire de nos concitoyens ne peut jamais être négligée.»

Commentaire
En France, pareil déclaration du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation n’est pas possible; rappelons que ce ministère n’a pas signalé les problèmes rencontrés par les consommateurs avec l’oxyde d’éthylène, les pizzas Buitoni et les chocolats de la marque Kinder. En France, grâce à nos impôts élevés, deux administrations sont sensés se charger des problèmes de sécurité des aliments, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et la DGCCRF, mais chacun doit rester dans son pré carré, cela reste toujours un comportement très étonnant, peu de communication et pas de transparence. Il serait temps que cela change ! En parallèle, ces deux administrations ont perdu beacoup de personnel sur le terrain chargé de réaliser les contrôles en sécurité des aliments. Il faudra aussi demander des comptes à celui qui fait la déclaration ci-contre, apparement pour la sécurité des aliments, le quoi qu'il en coûte n'existe pas !

On peut lire aussi une phrase malheureuse dans «Comment fonctionne le système d'alerte sanitaire en France ?», document daté du 7 avril 2022, sur le site du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, «Le système d’alertes sanitaires est efficace: des épisodes d’épidémie en France ont prouvé l’efficacité du système français.». Les parents et enfants atteints de salmonellose, de SHU et d’infections à E. coli producteurs de shigatoxines apprécieront …

Retour sur le cas Ferrero, et suite à son dernier communiqué du 7 avril 2022 qui annonçait avoir découvert des salmonelles dès le 15 décembre 2021, l’AFSCA pense a juste titre que la décision de fermeture se justifie «suite aux constats et suite à des informations incomplètes de la part de Ferrero

Enfin, «l’AFSCA a exigé de Ferrero une approche client irréprochable». De nombreux consommateurs mais aussi médias avaient beaucoup de mal à joindre Ferrero ici et là en Europe.

Il sera enfin intéressant d’observer quand nos autorités vont informer les conommateurs français de «L’entièreté des produits du gamme Kinder issus du site de production de Ferrero d’Arlon est aujourd’hui également rappelée.» Excellent exercice en cette veille de week-end …

Mise à jour du 9 avril 2022. La DGCCRF a fait le job en diffusant le 9 avril un communiqué daté du 8 avril, un classique ce passe-passe de dates. Rappel de l’entièreté des produits Kinder fabriqués à l’usine d’Arlon, fermée par les autorités belges.

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