Qui n’est pas dans le
collimateur des audits de la Commission européenne, les contrôleurs
sont contrôlés, la France en a fait l’expérience, voir ici.
Food Safety News nous
propose «Audit par l'UE des contrôles de sécurité sanitaire du lait et des produits
laitiers en Pologne et aux Pays-Bas», plus de problèmes en Pologne qu'aux Pays-Bas. L’article
a été adapté par mes soins.
Deux audits de l'unité Santé et sécurité de la Commission
européenne ont porté sur le lait et les produits laitiers en
Pologne
et aux Pays-Bas.
Un audit à distance de la DG Santé, en mars 2021 en Pologne, a
révélé que le système était bien conçu mais qu'un manque de
formation et des audits internes en affaiblissent l'efficacité.
Résumé des problèmes rencontrés en Pologne
Ces dernières années, peu de formations en lien avec les
particularités et les exigences spécifiques du secteur laitier ont
été organisées par l’autorité centrale compétente. Cela a un
effet négatif sur le niveau de compétence du personnel chargé des
contrôles officiels dans le secteur laitier.
En outre, les procédures mises en place pour déléguer des tâches
de contrôle officiel aux vétérinaires privés ne sont ni
pleinement adaptées ni conformes aux exigences de la législation de
l’Union en la matière. Des dispositions précises pour
l’échantillonnage et l’analyse officielle du lait cru et des
produits laitiers sont en place. Les plans d’échantillonnage
officiels concernant les critères microbiologiques pour le lait et
les produits laitiers étaient, en général, mis en œuvre de
manière adéquate dans les régions couvertes par l’audit, en
dehors du manque de lignes directrices en matière d’échantillonnage
et d’analyse officielle pour les entérotoxines staphylococciques
et la phosphatase alcaline, ce qui s’est traduit par un nombre
insuffisant de tests de routine pour ces paramètres. Cela réduit la
capacité des autorités compétentes à déceler les cas de
nonconformité liés à ces critères. Les laboratoires officiels
sont tous accrédités. Ils prennent part à la série d’essais
d’aptitude organisée par le laboratoire national de référence,
et obtiennent de bons résultats en général. Les mesures prises en
cas d’alertes rapides pour les produits laitiers n’étaient pas
pleinement satisfaisantes et ne respectaient pas les instructions
applicables.
Par ailleurs, les mesures correctrices étaient limitées aux
établissements concernés. En outre, les autorités compétentes
n’ont pas utilisé les informations recueillies pour améliorer le
système général de contrôle en ce qui concerne les problèmes mis
en évidence (à savoir, les contrôles des critères
microbiologiques).
Les autorités compétentes ont mis en place certains mécanismes de
contrôles et des audits internes. Pendant plusieurs années, les
audits n’ont pas porté sur les contrôles mis en place dans le
secteur laitier. En outre, aucun mécanisme n’est en place afin de
veiller à ce que l’autorité centrale compétente reçoive les
informations concernant le contrôle annuel des inspecteurs
vétérinaires des districts par les autorités régionales
compétentes. Cela pourrait nuire à l’efficacité de la
planification, par l’autorité compétente centrale, des activités
visant à vérifier les contrôles officiels, et augmenter le risque
que des lacunes potentielles dans le système de contrôles ne soient
pas décelées.
L'équipe d'audit a noté des lacunes dans la compréhension ou les
connaissances de certains inspecteurs interrogés dans des domaines
tels que l'évaluation des critères microbiologiques pour Listeria
monocytogenes dans les produits laitiers et les procédures
basées sur HACCP. Ils ont déclaré que cela avait un impact négatif
sur le niveau de compétence du personnel pour les contrôles
officiels dans le secteur.
Les analyses officielles des produits laitiers pour les critères
microbiens en 2018 et 2019, ont détecté Listeria monocytogenes
dans 32 lots sur 1 973 échantillonnés et Salmonella dans
deux lots sur 695 testés. L'échantillonnage pour les critères
d'hygiène des procédés a révélé des staphylocoques à coagulase
positive dans 33 des 1 146 lots et E. coli dans 22 lots sur
757 testés.
Les mesures prises en cas d'alertes pour les produits laitiers
n'étaient pas entièrement satisfaisantes et non conformes aux
instructions, ont déclaré des responsables.
L'équipe d'audit a évalué les actions des autorités concernant
deux alertes RASFF en 2019 pour la détection de Salmonella
dans du lait en poudre et de Listeria monocytogenes
dans du fromage. Dans l'exemple de Salmonella, une hygiène de
processus insatisfaisante d'une ligne de production a été
identifiée comme cause. Les autorités ont suspendu les opérations
sur cette ligne et celle-ci a ensuite été fermée, mais elles n'ont
pas prélevé d'échantillons d'autres lots éventuellement fabriqués
sur la même ligne, comme l'exigent les directives.
Pour le cas de Listeria, les autorités n'ont constaté de
non-conformité qu'après 20 jours. Ce retard était lié à
l'incompréhension de l’agence des exigences et des mesures à
prendre pour les échantillons positifs en dessous de la limite de
100 unités formant colonie par g.
«Les actions correctives ont été limitées aux entreprises
alimentaires et aux districts concernés et aucune preuve n'était
disponible que les informations acquises aient été utilisées pour
améliorer les aspects pertinents du système de contrôle et pour
empêcher une éventuelle récurrence ailleurs», selon le rapport.
Faits saillants de l'audit aux Pays-Bas
L'autre évaluation virtuelle aux Pays-Bas en octobre 2021 a
identifié des problèmes avec le système d'agrément des
entreprises alimentaires.
L'Autorité néerlandaise de sécurité des aliments et des produits
de consommation (NVWA) et l'Autorité néerlandaise de contrôle des
produits laitiers et des œufs (COKZ) manquent de personnel, ce qui a
une incidence sur l'efficacité des contrôles officiels.
Le personnel impliqué dans les contrôles officiels dans le secteur
laitier a déclaré que la surcharge de travail a parfois entraîné
des retards dans les inspections, principalement en ce qui concerne
le suivi, les rapports et la mise en œuvre.
La formation, les capacités de laboratoire et la coopération entre
les différentes agences ont été notées comme des points positifs.
L'équipe d'audit a déclaré que les inspecteurs utilisaient
principalement la note la plus basse pour les non-conformités, bien
que certaines d'entre elles nécessitent un avertissement et une
action de suivi. Ils ont également constaté des retards, parfois
jusqu'à trois mois à compter de la date d'inspection, dans la
remise des rapports et des avertissements écrits, ce qui a eu une
incidence sur la correction en temps opportun des non-conformités.
En 2020, un projet a examiné 46 échantillons de fromage à pâte
molle et affiné au lait cru pour détecter les E. coli
producteurs de shigatoxines (STEC). Il a été retrouvé dans deux
échantillons de croûte de fromages affinés. Une autre étude a
porté sur le lait cru pour livraison directe aux consommateurs. En
2020, sur 100 échantillons de lait cru de vache, cinq étaient
positifs pour un nombre élevé de staphylocoques à coagulase
positive, quatre pour les STEC et le seul échantillon de lait cru de
chèvre était positif pour les STEC.
L'équipe d'audit a suivi cinq notifications au RASFF sur Listeria
monocytogenes, Salmonella et E. coli dans le
fromage, et une pour des allergènes non déclarés dans un fromage,
signalées en 2020 et 2021. Toutes les enquêtes et le suivi ont été
jugés efficaces.
En réponse, les autorités néerlandaises ont dit que les lacunes en
matière d'approbation concernaient les soi-disant transformateurs
laitiers agricoles. Il s'agit d'un groupe de plus de 500 agriculteurs
qui transforment une partie ou la totalité de leur production de
lait cru en produits régionaux, souvent de manière artisanale. Ils
ne représentent que 4% du flux total de lait aux Pays-Bas, les 96%
restants n'étant pas concernés.
COKZ examinera la procédure
relative aux approbations et l'ajustera d'ici septembre 2022.
L'agence développera également un système d'assurance pour assurer
une évaluation en temps opportun pour ceux qui ont une approbation
conditionnelle. COKZ s'assurera également qu'une nouvelle inspection
soit
effectuée
dans les trois mois suivant la visite initiale et que les
lacunes soient
communiquées à la fin de l'inspection.
Aux lecteurs du blog
La revue PROCESS
Alimentaire
censure pour une triste question d’argent les 10 052 articles
initialement publiés gracieusement par mes soins de 2009 à 2017 sur
le blog de la revue, alors que la revue a bénéficié de la manne de
la publicité faite lors de la diffusion de ces articles. La revue
PROCESS
Alimentaire
a fermé le blog et refuse tout assouplissement. Derrière cette
revue, il faut que vous le sachiez, il y a une direction aux éditions
du Boisbaudry, pleine de mépris, et un rédacteur en chef complice !