lundi 21 juin 2021

Contrôle de la teneur en eau des volailles: 31% des produits analysés n’étaient pas conformes

«Contrôle de la teneur en eau des volailles», source DGCCRF du 21 juin 2021.

Afin de garantir la loyauté des produits vendus aux consommateurs, la DGCCRF réalise chaque année une enquête pour contrôler la teneur en eau des volailles congelées, surgelées ou fraîches. En 2019, près d’un tiers des produits analysés n’étaient pas conformes à la réglementation européenne.

Il s’agit, si l’on suit les précédentes enquêtes de la DGCCRF (voir en fin d’article), d’une forte dégradation, après une enquête publiée en 2020 où il n'y avait pas de non-conformité constatée ...

Près d’un tiers des produits analysés s’est révélé présenter une teneur en eau non conforme

En 2019, les enquêteurs ont visité 108 établissements aux stades de la production (30) et de la commercialisation (78), et prélevé 114 produits – des poulets entiers et des découpes de poulet et de dinde, congelés/surgelés et frais – afin de les analyser. 35 prélèvements se sont révélés non conformes (soit un taux de non-conformités de 31 %). 

Au stade de la production, l’obligation d’effectuer des autocontrôles est méconnue

La plupart des établissements contrôlés durant l’enquête n’avaient pas connaissance de leur obligation d’effectuer des autocontrôles relatifs à la teneur en eau, aucun suivi n’était donc réalisé.

Au stade de la commercialisation, près de 40 % des produits ciblés analysés se sont révélés non conformes

Les contrôles ont concerné 55 commerces de gros et 23 commerces de détail. Sur les 74 prélèvements effectués, 29 non-conformités pour dépassement de la teneur en eau ont été mis en évidence (dont 6 concernaient des produits français et 23 des produits issus d’autres pays de l’Union européenne).

Une sensibilisation des professionnels à une meilleure maîtrise des processus de refroidissement

Au global, les analyses ont révélé un taux de non-conformités plus élevé sur les produits commercialisés à l’état frais (67 % contre 33 % pour les produits surgelés/congelés) et les produits en provenance d’autres pays de l’Union européenne (55 % des produits analysés contre 17 % pour les produits français)

Et pourtant, il n’en a pas été toujours ainsi, comme le montre les résultats de ces cinq précédentes enquêtes de la DGCCRF,

Enquête publiée le 5 octobre 2020, Au stade de la production, aucune non-conformité de la teneur en eau n’a été constatée en 2018.

Enquête publiée le 3 janvier 2018, Taux de non-conformités : 23 %.
Enquête publiée le 19 janvier 2017, Taux d’anomalie (établissements) de 20% et taux de non-conformité (prélèvements) de 15%.
Enquête publiée le 28 avril 2016, Taux de non-conformité global de 16%
Enquête publié le 2 février 2015, Les contrôles révèlent un taux d’anomalies (établissements) de 19%, soit une baisse de 10 points par rapport à 2011.

Des bactéries pathogènes rendues presque inoffensives

Surface d’une colonie de Pseudomonas aeruginosa mise en culture dans milieu semi-solide pendant trois jours (stéréomicroscope, coloration artificielle). © UNIGE 

«Des bactéries pathogènes rendues presque inoffensives», source communiqué de l’Université de Genève.

En identifiant un des mécanismes régulant la virulence de Pseudomonas aeruginosa, une équipe de l’UNIGE propose une nouvelle stratégie de lutte contre cette bactérie résistante à de nombreux antibiotiques courants.

Pseudomonas aeruginosa est une bactérie pathogène opportuniste présente dans de nombreuses niches écologiques, telles que les racines des plantes, les eaux stagnantes ou encore les canalisations de nos maisons. Naturellement très versatile, elle peut provoquer des infections aiguës et chroniques potentiellement mortelles pour les personnes au système immunitaire fragilisé. La présence de P. aeruginosa dans les hôpitaux, où elle parvient à coloniser les respirateurs et les cathéters, représente ainsi une sérieuse menace. En outre, sa capacité d’adaptation et sa résistance à un grand nombre d’antibiotiques rendent les infections à P. aeruginosa de plus en plus difficiles à traiter. Il est donc urgent de développer de nouveaux antibactériens pour les combattre. Des scientifiques de l’Université de Genève (UNIGE) ont identifié un régulateur de l’expression des gènes de cette bactérie, inconnu jusqu’ici, dont l’absence réduit significativement le pouvoir infectieux de P. aeruginosa et sa dangerosité. Ces résultats, à découvrir dans la revue Nucleic Acid Research, pourrait constituer une cible novatrice de lutte contre ce pathogène.

Les ARN hélicases remplissent des fonctions régulatrices essentielles en liant et en déroulant les molécules d’ARN afin que celles-ci puissent assurer leurs différentes fonctions. Présentes dans le génome de presque tous les organismes vivants connus, puisqu’on en trouve aussi bien dans les bactéries, les levures, les plantes que l’être humain, les ARN hélicases ont cependant acquis des propriétés spécifiques selon l’organisme dans lequel elles se trouvent. «Pseudomonas aeruginosa possède une ARN hélicase dont on ignorait la fonction, mais que l’on retrouvait dans d’autres pathogènes», explique Martina Valentini, chercheuse au Département de microbiologie et médecine moléculaire de la Faculté de médecine de l’UNIGE et lauréate d’un subside «Ambizione» du FNS, qui a dirigé ces travaux. «Nous avons voulu comprendre quel était son rôle, en particulier en relation avec la pathogenèse de la bactérie et son adaptation à l’environnement.»

Une virulence fortement diminuée

Pour ce faire, l’équipe genevoise a combiné des approches de biochimie et de génétique moléculaire pour déterminer la fonction de cette protéine. «En l’absence de cette ARN hélicase, P. aeruginosa se multiplie normalement in vitro, dans un milieu liquide comme sur un milieu semi-solide à 37°C», rapporte Stéphane Hausmann, chercheur au Département de microbiologie et médecine moléculaire de la Faculté de médecine de l’UNIGE et premier auteur de cette étude. «Pour déterminer si la capacité d’infection de la bactérie était affectée par cette absence, nous devions pouvoir l’observer in vivo dans un organisme complet.»

Les scientifiques ont alors poursuivi leurs recherches grâce à des larves de Galleria mellonella, un insecte modèle pour l’étude des interactions hôte – pathogène. En effet, le système immunitaire inné des insectes possède d’importantes similitudes avec celui des mammifères; de plus, ces larves sont capables de vivre à des températures comprises entre 5°C et 45°C, ce qui permet d’étudier la croissance bactérienne à différentes températures, y compris celle du corps humain. Trois groupes de larves ont été observés; le premier, après injection d’une solution saline, a vu 100% de sa population survivre. En présence d’une forme habituelle de P. aeruginosa, moins de 20% ont survécu 20 heures suivant l’infection. Par contre, lorsque P. Aeruginosa ne possède plus le gène de l’ARN hélicase, plus de 90% des larves sont restées en vie. «Les bactéries modifiées étaient devenues quasiment inoffensives, tout en restant bien vivantes», constate Stéphane Hausmann.

Inhiber sans tuer

Les résultats de ces travaux démontrent que ce régulateur affecte la production de plusieurs facteurs de virulence de la bactérie. «De fait, cette protéine contrôle la dégradation des nombreux ARN messagers codant pour des facteurs de virulence», résume Martina Valentini. «Dans une optique de stratégie thérapeutique antimicrobienne, jouer sur les facteurs de virulence du pathogène, plutôt que de tenter de l’éliminer complètement, permet de donner une chance au système immunitaire de neutraliser naturellement la bactérie, ce qui constitue un risque mineur pour l’apparition de résistance. En effet, si l’on cherche à tout prix à tuer les bactéries, celles-ci vont s’adapter pour survivre, ce qui favorise l’apparition des souches résistantes.»

L’équipe genevoise poursuit actuellement ses travaux en testant des librairies de molécules médicamenteuses déjà connues afin de déterminer, d’une part, si certaines d’entre elles auraient la capacité de bloquer sélectivement cette protéine, et d’autre part, pour étudier en détails les mécanismes d’inhibition à l’œuvre sur lesquels appuyer le développement d’une stratégie thérapeutique efficace.

Une nouvelle technique permet d'identifier des médicaments potentiels pour lutter contre les bactéries résistantes

«Une nouvelle technique permet d'identifier des médicaments potentiels pour lutter contre les bactéries résistantes», source ASM News.

Des chercheurs de l'Université de Miami dans l'Ohio ont optimisé une nouvelle technique qui permettra aux scientifiques d'évaluer le fonctionnement des inhibiteurs potentiels sur des bactéries résistantes aux antibiotiques. Cette technique, appelée spectrométrie de masse native, permet aux scientifiques d'identifier rapidement les meilleurs candidats pour des médicaments cliniques efficaces, en particulier dans les cas où les bactéries ne peuvent plus être traitées avec des antibiotiques seuls. Cette recherche sera présentée lors de la conférence en ligne de l’American Society for Microbiology World Microbe Forum le 21 juin 2021.

L'abus d'antibiotiques au cours du siècle dernier a conduit à une augmentation de la résistance bactérienne, conduisant à de nombreuses infections bactériennes qui ne peuvent plus être traitées avec les antibiotiques actuels. Aux États-Unis, chaque année, 2,8 millions de personnes sont diagnostiquées avec une infection bactérienne résistante à un ou plusieurs antibiotiques, et 35 000 personnes décèdent à cause de l'infection résistante selon les Centers for Disease Control and Prevention.

«Une méthode de lutte contre la résistance aux antibiotiques consiste à utiliser une combinaison médicament/inhibiteur», a dit Caitlyn Thomas, candidat en Ph.D. de chimie, auteur et présentateur de l'étude. Un exemple de ce type de thérapie est l’Augmentin, un antibiotique sous ordonnance utilisé pour traiter les infections bactériennes des voies respiratoires, qui est composé de l'antibiotique amoxicilline et de l'inhibiteur de l'acide clavulanique. L'acide clavulanique inactive une protéine clé que la bactérie utilise pour devenir résistante à l'amoxicilline. Avec la protéine bactérienne inactivée, l'antibiotique, l'amoxicilline est laissé pour tuer les bactéries, traitant ainsi l'infection.

Avant qu'un nouvel inhibiteur puisse être utilisé en clinique, les scientifiques doivent avoir une compréhension complète du fonctionnement de l'inhibiteur. Dans la présente étude, Thomas et son équipe ont étudié une protéine bactérienne appelée métallo-bêta-lactamase, qui rend de nombreuses souches cliniques de bactéries résistantes à tous les antibiotiques de type pénicilline. Les antibiotiques de type pénicilline représentent plus de 60% de l'ensemble de l'arsenal antibiotique disponible pour traiter les infections bactériennes.

Alors que de nombreux laboratoires de recherche à travers le monde tentent de créer de nouveaux inhibiteurs qui inactivent les métallo-bêta-lactamases, Thomas et ses collaborateurs analysent plutôt le fonctionnement de ces nouveaux inhibiteurs. «Parce que les métallo-bêta-lactamases contiennent deux ions métalliques, nous sommes en mesure d'utiliser diverses techniques spectroscopiques pour les étudier», a dit Thomas. «Ces expériences nous donnent plus d'informations sur la façon dont l'inhibiteur se comporte et s'il pourrait potentiellement être un candidat pour une utilisation clinique à l'avenir

Des centaines d'inhibiteurs potentiels ont été rapportés dans la littérature, et plusieurs brevets ont été déposés concernant des inhibiteurs de métallo-bêta-lactamase. Certains des inhibiteurs rapportés agissent en éliminant un composant requis de la métallo-bêta-lactamase. Ces mêmes inhibiteurs peuvent éliminer ce même composant requis d'autres protéines chez l'homme, provoquant des effets secondaires graves. D'autres inhibiteurs se lient directement à la métallo-bêta-lactamase et inactivent la protéine ; les inhibiteurs de ce type sont optimaux pour tout nouvel inhibiteur qui pourrait être utilisé en clinique.

Ce travail a été réalisé par Caitlyn A. Thomas, Zishuo Cheng, John Paul Alao, Kundi Yang, Richard C. Page et Andrea N. Kravats sous la direction de Michael W. Crowder à l'Université de Miami, Oxford, Ohio et est financé par le NIH (GM134454).

Le World Microbe Forum est une collaboration entre l'American Society for Microbiology (ASM), la Fédération des Sociétés Européennes de Microbiologie (FEMS) et plusieurs autres sociétés, qui brise les barrières pour partager la science et relever les défis les plus urgents auxquels l'humanité est confrontée aujourd'hui.

Semaine catastrophiques en termes de rappels de produits alimentaires : 312 produits rappelés depuis le début juin 2021 !

Le site Oulah!, site indépendant et fiable sur les rappels de produits alimentaires, rapportait les rappels suivants pour les cinq premiers mois de l’année 2021 :

janvier: 157; février: 68; mars: 167; avril: 139 ; mai: 167

Notons que ce n’est que depuis le 1er avril 2021 qu’existe en France le site officiel des rappels de produits alimentaires, RappelConso, car auparavant, c’était le quasi désert parmi les sites officiels ...et il est sensé apporter une réponse concrète à la demande légitime des consommateurs d’avoir accès à des informations fiables et vérifiées sur les alertes de produits dangereux.

Paroles, paroles et paroles ...

Le mois de juin dont il va question dans cet article semble un mois particulier car de très nombreux rappels sont de nouveau liés à la présence d’oxyde d’éthylène supérieure à la limite maximale de résidus, mais pas seulement ...

On peut en juger en constatant que dans la mise à jour du 31 mai 2021, la DGCCRF avait rapporté qu'il y avait eu 4 724 produits rappelés (références et lots). Ce qui est devenu quelque chose d’incroyable est arrivé, le nombre de produits rappelés (références et lots) au 18 juin 2021 a été établi par la DGCCRF à 6 017 produits rappelés (le chiffre de 7 102 a même été énoncé le 14 juin, puis dispru des écrans ?), c’est donc tout à fait énorme !

RappelConso a eu du mal à supporter (la chaleur) la charge, lenteur d'accès, site plusieurs fois en maintenance en cours d’au moins deux jours, bref difficile de se connecter et rester informé de tous les rappels de produits dangereux, en un clic, comme l’avaient suggéré nos autorités sanitaires.

Cerise sur le gâteau, la DGCCRF nous informe, non sans humour, à propos des rappels nombreux liés au sésame, psyllium, épices et autres produits rappelés comprenant ces ingrédients

Des investigations sont actuellement en cours en lien avec la Commission européenne pour identifier l’origine de cette contamination.
Dans l’attente des résultats de ces investigations, les autorités sanitaires françaises ont pris, en coordination avec leurs homologues des États membres concernés, des mesures de retrait/rappel des produits contaminés. Les services de la DGCCRF veillent à leur mise en œuvre.

Depuis le 9 septembre 2020, date de la notification au RASFF de l’UE par la Belgique, c’est la seule réponse fournie par nos autorités. Un petit ou un gros scandale ?

Bientôt un an de rappels de produits alimentaires, tout cela parce que des contrôles des denrées alimentaires importées défaillants, selon un rapport du Sénat. La réponse de la Commission européenne a eu lieu un mois après la notification au RASFF de l'UE, source Ethylene oxide incident sur le site de la Commission européenne.

Un article du blog rapportait dans le cadre de la Saga des rappels de produits alimentaires en France: Désormais 194 produits alimentaires rappelés au 11 juin 2021.

On peut bien parler de saga car aucun pays au monde n’a autant de rappels que la France en ce mois de juin, vous pouvez vérifier ...

Nous en étions donc à 194 produits alimentaires rappelés au vendredi 11 juin.

Qu’allait être la nouvelle semaine du 14 au 19 juin 2021 ?

Nous n’avons pas été déçu, le bilan de la semaine du 14 au 19 juin 2021 s’élève à 118 rappels, ce qui fait que le total de juin est désormais de 312 produits rappelés en 19 jours !

Cela étant compte tenu de ce qui a été mis en avant avec le rappel massif de produits contenant de d’oxyde d’éthylène à un niveau supérieur à la limite maximale de résidus, les données rapportées sont sans doute sous évaluées. En effet, quelques produits cités par Oulah! ne sont pas présents dans la liste de RappelConso ...

Dans le détail par jour, cela donne,

14 juin 2021 : 44 rappels
Oxyde d’éthylène supérieur à la limite maximale de résidus: 10
Salmonella: 33
Corps étrangers: 1
15 juin 2021 : 10 rappels
Oxyde d’éthylène supérieur à la limite maximale de résidus: 9
Listeria monocytogenes : 1
16 juin 2021 : 18 rappels
Oxyde d’éthylène supérieur à la limite maximale de résidus: 13
Défaut de stérilisation : 2
Salmonella : 2
Corps étrangers : 1
17 juin 2021 : 9 rappels
Oxyde d’éthylène supérieur à la limite maximale de résidus: 6
Listeria monocytogenes: 3
18 juin 2021 :36 rappels
Oxyde d’éthylène supérieur à la limite maximale de résidus: 35
Listeria monocytogenes: 1
19 juin 2021 :1 rappel
Listeria monocytogenes: 1

Notons enfin qu’en dehors de la présence d’oxyde d’éthylène, la forte présence de pathogènes alimentaires notamment dans les produits de charcuterie rappelés.

Sans doute, sera-il possible un jour de construitre une démarche d'amélioration afin de faire cesser au plus vite cet hécatombe de rappels de produits alimentaires ?

En tout état de cause, cela devient une spécificité bien de chez nous, dont on se passerait bien ...

Complément. N'oublions pas ce communiqué de la DGCCRF du 15 juin 2021 «Nombreux rappels de crèmes glacées à la suite de la contamination d’un additif par un produit chimique interdit».
Les autorités sanitaires françaises ont été informées de la présence de résidus d’un produit chimique, l’oxyde d’éthylène, à une teneur supérieure à la limite maximum réglementaire dans un produit utilisé comme stabilisant dans certains lots de crème glacée. Le gouvernement rappelle aux industriels leur obligation de procéder au retrait/rappel des produits non conformes. La DGCCRF veille par ses contrôles à l’application de ces mesures, à la protection et à la bonne information des consommateurs.

Et les nombreux rappels de charchuterie, ça compte pour du beurre ?

dimanche 20 juin 2021

Une étude chez la volaille indique que des gènes sont liés à un pathogène alimentaire

«Une étude chez la volaille indique que des gènes sont liés à un pathogène alimentaire», source communiqué du Roslin Institute.

La variation de la réponse des poulets à Campylobacter aide à identifier des gènes clés qui peuvent fournir une résistance à l'infection.

La recherche a identifié des gènes chez les poulets qui pourraient offrir une résistance aux bactéries dangereuses couramment retrouvées chez les volailles et pourraient fournir des informations sur les moyens de limiter le risque d'intoxication alimentaire associée chez les humains.

L'étude, dirigée par une équipe de l'institut Roslin, a identifié un grand nombre de gènes dans l’intestin des poulets qui peuvent déterminer si les oiseaux sont résistants à Campylobacter.

Les informations pourraient éclairer la recherche sur l'élevage de poulets moins susceptibles d’héberger la bactérie Campylobacter, et ainsi limiter le risque pour les consommateurs de volaille.

Gènes de l'immunité

Les scientifiques ont testé les effets de l'infection à Campylobacter sur des poulets élevés pour être résistants ou sensibles à la bactérie.

L'analyse du tissu intestinal a montré des différences d'activité d'un grand nombre de gènes, dont certains impliqués dans l'immunité, tels que le complexe d'histocompatibilité majeur et des peptides antimicrobiens.

La variation entre ces gènes chez les poulets sensibles et résistants peut expliquer en partie leur réponse à Campylobacter.

Ces résultats, publiés dans BMC Genomics, renforcent les recherches antérieures de la même équipe.

Résultats précédents

Une étude antérieure, publiée dans Applied and Environmental Microbiology, avait étudié le rôle des micro-organismes dans l'intestin du poulet dans la susceptibilité à l'infection.

L'équipe a découvert que la transplantation de microbes intestinaux de poulets résistants à Campylobacter dans des poulets sensibles n'a pas permis de résister à l'infection.

Une autre étude, publiée dans Scientific Reports, a identifié des régions dans la constitution génétique des poulets qui sont liées à la résistance à Campylobacter.
Les scientifiques ont recherché des variations dans des positions spécifiques dans le génome des poulets et des nombres correspondants de Campylobacter dans l'intestin des oiseaux.

Ils ont combiné cela avec des analyses de l'expression de gènes chez des poulets résistants ou sensibles à la colonisation par la bactérie.

Les résultats ont permis de déterminer dans quelle mesure des parties du code génétique des poulets peuvent être liées à la prévalence de Campylobacter dans l'intestin des oiseaux.

Les dernières découvertes valident également les résultats d'une autre étude, également publiée dans BMC Genomics, qui a analysé le code génétique des poulets pour identifier les zones liées à la sensibilité ou à la résistance des oiseaux à Campylobacter. Les gènes mis en évidence dans cette étude comprenaient le complexe majeur d'histocompatibilité.

«Campylobacter est présent dans plus de la moitié des poulets vendus, ce qui représente un risque important pour les consommateurs, et l'élevage de volailles résistantes à la bactérie est un moyen potentiel de lutter contre ce problème. Notre recherche met en lumière la façon dont la constitution génétique des poulets influence leur réponse à la bactérie, ce qui pourrait éclairer les moyens d'élever des volailles résistantes à Campylobacter et ainsi améliorer la sécurité alimentaire», a dit le Professeur Mark Stevens du Roslin Institute.

samedi 19 juin 2021

Les dernières données sur la réponse immunitaire au COVID-19 renforcent le besoin de vaccination

Les dernières données sur la réponse immunitaire au COVID-19 renforcent le besoin de la vaccination, selon une étude de l’Université d’Oxford.

Une nouvelle étude menée par l'Université d'Oxford a révélé qu'une infection antérieure, qu'elle soit symptomatique ou asymptomatique, ne vous protège pas nécessairement à long terme contre le COVID-19, en particulier contre les nouveaux variants préoccupants.

L'étude sur l'immunité protectrice des cellules T contre le COVID-19 chez les personnels de la santé, menée en collaboration avec les universités de Liverpool, Sheffield, Newcastle et Birmingham avec le soutien du Consortium britannique d'immunologie contre les coronavirus, a examiné comment le système immunitaire réagit au COVID- 19 chez 78 personnels de santé qui avaient souffert d'une maladie symptomatique ou asymptomatique (66 versus 12). Huit autres patients ayant présenté une maladie grave ont été inclus à des fins de comparaison.

Des prlèvements de sang ont été réalisés mensuellement d'un à six mois après l'infection pour examiner différents éléments de la réponse immunitaire. Cela comprenait différents types d'anticorps, tels que des anticorps spécifiques de la pointe et spécifiques à la nucléocapside produits pour cibler différentes parties du virus, aux côtés des cellules B qui fabriquent des anticorps et gardent la mémoire du corps de la maladie, et plusieurs types de cellules T.

L’article en préimpression publié sur Research Square détaille une réponse immunitaire très complexe et variable à la suite d'une infection au COVID-19.

La Dr Christina Dold, de l’Oxford Vaccine Group et auteur de l'étude, a déclaré: «Notre étude est l'un des comptes rendus les plus complets de la réponse immunitaire à la suite de la COVID-19 chez des individus symptomatiques et asymptomatiques. Nous avons constaté que les individus présentaient des réponses immunitaires très différentes les uns des autres après la COVID-19, certaines personnes des groupes symptomatiques et asymptomatiques ne montrant aucune preuve de mémoire immunitaire six mois après l'infection ou même plus tôt. Notre préoccupation est que ces personnes risquent de contracter COVID-19 pour la deuxième fois, en particulier avec la circulation de nouvelles variantes. Cela signifie qu'il est très important que nous recevions tous le vaccin COVID lorsqu'il est proposé, même si vous pensez avoir déjà eu la COVID-19.»

Les chercheurs ont utilisé une nouvelle approche d'apprentissage automatique, surnommée Simon, pour Sequential Iterative Modeling Over Night, afin d’identifier des modèles détaillés dans les données et voir si la gravité initiale de la maladie et la réponse immunitaire précoce pouvaient prédire l'immunité à long terme.

Le Dr Adriana Tomic, de l'Oxford Vaccine Group et auteur de l'étude, a déclaré: «L'apprentissage automatique est un nouvel outil passionnant qui nous permet de creuser dans des ensembles volumineux et complexes de données pour dégager des schémas que nous serions incapables de détecter autrement. Pour cette étude, nous voulions essayer de comprendre s'il existe des facteurs immunitaires qui peuvent prédire la probabilité qu'une personne puisse maintenir son immunité contre le SRAS-CoV-2 au fil du temps.»

En utilisant cette approche, les chercheurs ont trouvé une signature immunitaire précoce, détectable un mois après l'infection et liée à la fois à l'immunité cellulaire et aux anticorps, qui prédisait la force de la réponse immunitaire mesurée six mois après l'infection. C'est la première fois qu'une telle signature est découverte et permet de mieux comprendre le développement d'une immunité durable.

Lorsque des échantillons de sérum (contenant des anticorps) obtenus un mois et six mois après l'infection ont été testés, la majorité des échantillons de personnes qui ont produit une signature de réponse immunitaire faible n'ont montré aucun anticorps neutralisant contre le variant Alpha (ou appelé B.1.1.7 ou surnommé variant anglais), aucun n'ayant produit de réponse d'anticorps neutralisant contre le variant Bêta (ou variant d’Afrique du Sud). Cela soulève la possibilité que la mémoire immunitaire de ces individus n'offre pas une protection suffisante pour empêcher la réinfection par ces variants.

Alors que la majorité des personnes qui présentaient une maladie symptomatique avaient des réponses immunitaires mesurables six mois après l'infection, une minorité significative (17/66; 26%) n'en avait pas. La grande majorité des personnes qui ont présenté une maladie asymptomatique (11/12; 92%) n'ont pas présenté de réponse immunitaire mesurable six mois après l'infection. Cela implique que les personnes qui ont déjà été infectées par la COVID-19 ne doivent pas supposer qu'elles sont automatiquement protégées contre la réinfection et souligne l'importance pour tout le monde de se faire vacciner contre la COVID lorsqu'on lui propose.

Le ministre de la Santé, Lord Bethell, a déclaré: «Cette étude puissante aborde les mystères de l'immunité et les leçons sont limpides. Vous avez besoin de deux doses pour vous protéger et protéger ceux que vous aimez. J'appelle toute personne invitée à se faire vacciner à avancer et à terminer le travail afin que nous puissions tous nous en sortir.»

Les fumonisines peuvent être détoxifiées

Les fumonisines peuvent être détoxifiées, source article de Jim Romahn paru sur son blog Agri 007.

Des scientifiques travaillant à la station fédérale de recherche agricole ont trouvé un moyen d'éliminer les aspects toxiques des fumonosines qui affligent le blé, le maïs et d'autres céréales.

Parfois, cela peut être mortel, mais généralement c'est gênant car cela entrave la production d'éthanol et peut rendre le bétail ou les personnes malades.

C'est plus un problème dans le sud des États-Unis, mais contamine parfois les récoltes de céréales de l'Ontario.

Ce qui est plus intéressant pour les Canadiens, c'est la possibilité que la même approche de recherche puisse fonctionner pour détoxifier le déoxinivalénol ou DON, qui est un problème beaucoup plus important avec les récoltes de blé et de maïs.

L'équipe de recherche de Londres (Canada) a appris que l'azote est nécessaire à la toxicité des fumonosines et a appris comment éliminer l'azote.

Cela convertit la fumonosine toxique en une substance sûre.

Le Dr Mark Sumarah, expert en mycotoxines et champignons au Centre de recherche et de développement de Londres, travaillait sur la corhotoxine A du raisin et examinait le rôle de la moissure Aspergillus dans la génération de ce problème.

C'est alors qu'il a appris qu'Aspergillus produit également des fumonosines, mais que ces fumonosines n'avaient pas de molécule d'azote.

«Cela nous a rendus très curieux», a déclaré Sumarah, faisant référence à son partenaire, le Dr Justin Renaud.

Ensuite, le spécialiste des enzymes, le Dr Chris Garnham, a identifié l'enzyme qui produit de l'azote et a commencé à travailler avec Lallemand Inc. dans le cadre d'un projet du Partenariat agricole canadien pour développer commercialement l'enzyme pour la détoxification des fumonisines.

L'entreprise québécoise Lallemand a déposé une demande de brevet sur l'enzyme.

RéférenceMechanistic Insight into the Biosynthesis and Detoxification of Fumonisin Mycotoxins. Kevin M. N. Burgess, Justin B. Renaud, Tim McDowell, and Mark W. Sumarah.

Le nombre de patients britannique dans l'épidémie liée à des melons contaminés par Salmonella a presque doublé

Le blog vous a parlé ici de ce rappel de melons au Royaume-Uni, ainsi que d’une mise à jour à titre de précaution le 17 juin 2021. Puis le blog avait indiqué le 1er juin 2021 d’une vaste épidémie internationale à Salmonella liée des melons.

Voici que le nombre de patients britanniques dans l'épidémie liée à des melons contaminés par Salmonella a doublé, source article de Joe Whitworth paru le 19 juin 2021 dans Food Safety News.

Le nombre de personnes malades au Royaume-Uni dans une épidémie liée à des melons a presque doublé.

La Food Standards Agency (FSA) et Public Health England (PHE) enquêtent sur l'incident avec 99 personnes malades depuis avril. On savait auparavant que 52 personnes avaient été malades au Royaume-Uni.

Les plus de 70 ans et moins de 9 ans sont les tranches d'âge les plus touchées. Les investigations se concentrent sur la chaîne d'approvisionnement des melons galia, cantaloup et miel du Honduras et du Costa Rica.

La FSA travaille avec des associations professionnelles et du commerce de détail pour obtenir des informations pertinentes sur l'épidémie. Une augmentation rapide des infections confirmées s'est produite au cours de la semaine commençant le 24 mai.

Les premiers conseils de la FSA mettaient en garde contre la consommation de melons entiers du Brésil, mais d'autres investigations, notamment une analyse de la chaîne alimentaire et des tests, ont montré qu'il est peu probable que le produit du Brésil soit impliqué.

La plupart des distributeurs britanniques ont peut-être stocké les melons concernés, qui ont maintenant été retirés de la vente. Les fruits touchés ont été achetés au plus tard le 28 mai. Les personnes peuvent identifier le pays d'origine grâce à un autocollant apposé sur le fruit. Si le fruit n'a pas d'autocollant, les consommateurs qui l'ont chez eux devraient le jeter avec beaucoup de prudence.

Autres pays touchés

Fin mai, 11 autres pays étaient également touchés par la même souche épidémique, Salmonella Braenderup.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) soutient une enquête internationale sur l’épidémie et le Réseau international des autorités de sécurité des aliments (INFOSAN) suit l'épidémie dans plusieurs pays depuis le 10 mai.

Des patients ont été signalés au Danemark, Belgique, République tchèque, Finlande, France, Allemagne, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Suède, Canada et Suisse.

Les chiffres fournis par l'ECDC à Food Safety News montrent que 356 personnes sont malades, dont 267 ont été confirmées.

La Belgique compte 51 cas d’infections dont quatre confirmés à partir de mars. Au total, 27 patients vivent aux Pays-Bas.

L'Allemagne compte 75 patients dont 34 confirmés depuis le 30 mars et la Suisse 15 cas dont 12 confirmés entre le 24 mars et le 7 mai.

Le Danemark a identifié 30 personnes infectées par Salmonella Braenderup entre le 26 mars et le 17 mai et la Suède a confirmé 45 patients qui sont tombés malades à partir de début avril.

Neuf personnes ont été malades en Finlande depuis la mi-avril et la Norvège compte cinq cas entre le 13 et le 26 avril dans une maison de retraite. Le Luxembourg et la République tchèque ont trois patients confirmés.

Une personne a été malade au Canada et les symptômes sont apparus le 8 mars. L'homme de 53 ans n'a aucun antécédent de voyage. Cinq personnes sont concernées en France et il y a quatre patients en Irlande depuis le 30 mars.